1
e 1926)a b Une mauvaise humeur qui flotte dans
l’
air nous proposerait de débuter par l’inévitable discours sur les diff
2
ise humeur qui flotte dans l’air nous proposerait
de
débuter par l’inévitable discours sur les difficultés du temps, en gé
3
flotte dans l’air nous proposerait de débuter par
l’
inévitable discours sur les difficultés du temps, en général, et sur c
4
poserait de débuter par l’inévitable discours sur
les
difficultés du temps, en général, et sur celles en particulier qu’imp
5
général, et sur celles en particulier qu’implique
la
publication de notre revue. Mais nous savons, tout comme M. Coué, que
6
celles en particulier qu’implique la publication
de
notre revue. Mais nous savons, tout comme M. Coué, que ce serait de m
7
is nous savons, tout comme M. Coué, que ce serait
de
mauvaise méthode. Et, comme M. Coué, nous nous persuadons que tout ir
8
oué, nous nous persuadons que tout ira très bien.
Les
circonstances l’exigent, d’ailleurs, plus que jamais, et plus que jam
9
suadons que tout ira très bien. Les circonstances
l’
exigent, d’ailleurs, plus que jamais, et plus que jamais, nous semble-
10
jamais, nous semble-t-il, notre revue a sa raison
d’
être. La vie d’aujourd’hui, on le sait, nous oblige à nous affirmer ou
11
nous semble-t-il, notre revue a sa raison d’être.
La
vie d’aujourd’hui, on le sait, nous oblige à nous affirmer ou à refus
12
mble-t-il, notre revue a sa raison d’être. La vie
d’
aujourd’hui, on le sait, nous oblige à nous affirmer ou à refuser de n
13
evue a sa raison d’être. La vie d’aujourd’hui, on
le
sait, nous oblige à nous affirmer ou à refuser de nous affirmer avec
14
le sait, nous oblige à nous affirmer ou à refuser
de
nous affirmer avec une netteté qui a pu paraître parfois quelque peu
15
i a pu paraître parfois quelque peu impertinente.
Le
fait est que nous éprouvons irrésistiblement l’obligation d’être nous
16
. Le fait est que nous éprouvons irrésistiblement
l’
obligation d’être nous-mêmes. Et, disons-le tout de suite, c’est en ce
17
que nous éprouvons irrésistiblement l’obligation
d’
être nous-mêmes. Et, disons-le tout de suite, c’est en cela uniquement
18
lement l’obligation d’être nous-mêmes. Et, disons-
le
tout de suite, c’est en cela uniquement — être nous-mêmes — que consi
19
mes — que consistera notre programme. Sans doute,
les
différences s’accusent : mais n’est-ce pas la meilleure raison pour n
20
e, les différences s’accusent : mais n’est-ce pas
la
meilleure raison pour nos aînés de chercher plus patiemment encore à
21
s n’est-ce pas la meilleure raison pour nos aînés
de
chercher plus patiemment encore à nous comprendre et de nous accorder
22
rcher plus patiemment encore à nous comprendre et
de
nous accorder une confiance sans laquelle nous ne saurions aller, et
23
elle nous ne saurions aller, et qui, nous voulons
l’
espérer, ne sera pas sans leur donner quelque bénéfice en retour. Cert
24
nt d’autres, avant tant d’autres. « Amis, ce sont
les
jeunes qui passent… » Pas question de les saluer ni d’emboîter le pas
25
s, ce sont les jeunes qui passent… » Pas question
de
les saluer ni d’emboîter le pas, mais seulement de retenir sa place a
26
ce sont les jeunes qui passent… » Pas question de
les
saluer ni d’emboîter le pas, mais seulement de retenir sa place au sp
27
unes qui passent… » Pas question de les saluer ni
d’
emboîter le pas, mais seulement de retenir sa place au spectacle qu’il
28
ssent… » Pas question de les saluer ni d’emboîter
le
pas, mais seulement de retenir sa place au spectacle qu’ils offrent e
29
e les saluer ni d’emboîter le pas, mais seulement
de
retenir sa place au spectacle qu’ils offrent et de les considérer ave
30
e retenir sa place au spectacle qu’ils offrent et
de
les considérer avec sympathie. Il est bien facile de s’écrier : « Apr
31
etenir sa place au spectacle qu’ils offrent et de
les
considérer avec sympathie. Il est bien facile de s’écrier : « Après m
32
les considérer avec sympathie. Il est bien facile
de
s’écrier : « Après moi, le déluge ! », et de se détourner de ce qu’on
33
ie. Il est bien facile de s’écrier : « Après moi,
le
déluge ! », et de se détourner de ce qu’on a coutume d’appeler notre
34
cile de s’écrier : « Après moi, le déluge ! », et
de
se détourner de ce qu’on a coutume d’appeler notre « désordre ». Mais
35
: « Après moi, le déluge ! », et de se détourner
de
ce qu’on a coutume d’appeler notre « désordre ». Mais on est toujours
36
uge ! », et de se détourner de ce qu’on a coutume
d’
appeler notre « désordre ». Mais on est toujours le fils de quelqu’un…
37
’appeler notre « désordre ». Mais on est toujours
le
fils de quelqu’un… Et, peut-être, la considération du « déluge » peut
38
notre « désordre ». Mais on est toujours le fils
de
quelqu’un… Et, peut-être, la considération du « déluge » peut-elle fa
39
est toujours le fils de quelqu’un… Et, peut-être,
la
considération du « déluge » peut-elle faire réfléchir utilement sur s
40
eur bénévole, un exercice mensuel à votre faculté
d’
indulgence. Par contre, nous nous empressons de vous laisser le soin d
41
té d’indulgence. Par contre, nous nous empressons
de
vous laisser le soin de juger si nous avons de quoi faire les modeste
42
Par contre, nous nous empressons de vous laisser
le
soin de juger si nous avons de quoi faire les modestes… Être nous-m
43
tre, nous nous empressons de vous laisser le soin
de
juger si nous avons de quoi faire les modestes… Être nous-mêmes, av
44
ns de vous laisser le soin de juger si nous avons
de
quoi faire les modestes… Être nous-mêmes, avons-nous dit, c’est à l
45
sser le soin de juger si nous avons de quoi faire
les
modestes… Être nous-mêmes, avons-nous dit, c’est à la fois notre bu
46
littéraire de plus » ; nous ne voulons pas être «
l’
expression de la jeunesse romande ». Nous sommes autre chose. (Belles-
47
plus » ; nous ne voulons pas être « l’expression
de
la jeunesse romande ». Nous sommes autre chose. (Belles-Lettres est t
48
us » ; nous ne voulons pas être « l’expression de
la
jeunesse romande ». Nous sommes autre chose. (Belles-Lettres est touj
49
nemment peu bellettrienne. Que sommes-nous donc ?
Le
plus qu’on puisse dire, c’est que vous le saurez un peu mieux quand v
50
donc ? Le plus qu’on puisse dire, c’est que vous
le
saurez un peu mieux quand vous aurez lu nos huit numéros. Il faut que
51
indéfinissable, comme toute chose vivante… Gerbe
de
fleurs disparates, aux tiges divergentes, mais qu’un ruban rouge et v
52
vergentes, mais qu’un ruban rouge et vert lie par
la
grâce d’une volonté sans doute divine… a. Rougemont Denis de, « Av
53
, mais qu’un ruban rouge et vert lie par la grâce
d’
une volonté sans doute divine… a. Rougemont Denis de, « Avant-propo
54
volonté sans doute divine… a. Rougemont Denis
de
, « Avant-propos », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève
55
a. Rougemont Denis de, « Avant-propos », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, décembre 1926, p.
56
nève-Fribourg, décembre 1926, p. 3-5. b. Signé :
Le
Comité central.
57
Paradoxe
de
la sincérité (décembre 1926)c Nous voyons un mythe prendre corps p
58
Paradoxe de
la
sincérité (décembre 1926)c Nous voyons un mythe prendre corps parm
59
926)c Nous voyons un mythe prendre corps parmi
les
ruines de ce temps. Il fallait bien tirer quelque vertu d’une anarchi
60
us voyons un mythe prendre corps parmi les ruines
de
ce temps. Il fallait bien tirer quelque vertu d’une anarchie dont on
61
de ce temps. Il fallait bien tirer quelque vertu
d’
une anarchie dont on ne veut pas avouer qu’elle est plus nécessaire —
62
essaire — provisoirement — que satisfaisante pour
l’
esprit. C’est ainsi que nous trompant nous-mêmes, sous le prétexte tou
63
t. C’est ainsi que nous trompant nous-mêmes, sous
le
prétexte toujours de probité intellectuelle ou de courage moral, nous
64
us trompant nous-mêmes, sous le prétexte toujours
de
probité intellectuelle ou de courage moral, nous avons élevé à la hau
65
le prétexte toujours de probité intellectuelle ou
de
courage moral, nous avons élevé à la hauteur d’une vertu première — e
66
lectuelle ou de courage moral, nous avons élevé à
la
hauteur d’une vertu première — et qui légitime tous les dénis de mora
67
u de courage moral, nous avons élevé à la hauteur
d’
une vertu première — et qui légitime tous les dénis de morale à quoi n
68
uteur d’une vertu première — et qui légitime tous
les
dénis de morale à quoi nous obligeaient en réalité on sait quel dégoû
69
e vertu première — et qui légitime tous les dénis
de
morale à quoi nous obligeaient en réalité on sait quel dégoût, et cer
70
n réalité on sait quel dégoût, et certains désirs
de
grabuge moins avouables, — la sincérité, masque fier et un peu doulou
71
et certains désirs de grabuge moins avouables, —
la
sincérité, masque fier et un peu douloureux des défaitismes les plus
72
masque fier et un peu douloureux des défaitismes
les
plus subtils comme des plus pures et loyales inquiétudes. Sincérité,
73
des plus pures et loyales inquiétudes. Sincérité,
le
mal du siècle. Tout le monde en parle, et chacun s’en autorise pour e
74
excuser sa petite faiblesse originale : tant qu’à
la
fin la notion concrète de sincérité s’évanouit en mille définitions t
75
sa petite faiblesse originale : tant qu’à la fin
la
notion concrète de sincérité s’évanouit en mille définitions tendanci
76
e originale : tant qu’à la fin la notion concrète
de
sincérité s’évanouit en mille définitions tendancieuses et contradict
77
doctrine acceptée ; envers votre idéal ou envers
les
fluctuations de votre moi ? Votre sincérité est-elle consentement imm
78
e ; envers votre idéal ou envers les fluctuations
de
votre moi ? Votre sincérité est-elle consentement immédiat à toute im
79
me telle qu’elle est » (Rivière), ou encore refus
de
choisir, volonté de tout conserver en soi ? Ou bien une attitude en q
80
» (Rivière), ou encore refus de choisir, volonté
de
tout conserver en soi ? Ou bien une attitude en quelque sorte scienti
81
cientifique, à la fois curieuse et désintéressée,
de
naturaliste de l’âme ? Heureusement que M. Brémond ne s’est pas encor
82
la fois curieuse et désintéressée, de naturaliste
de
l’âme ? Heureusement que M. Brémond ne s’est pas encore mêlé de l’aff
83
fois curieuse et désintéressée, de naturaliste de
l’
âme ? Heureusement que M. Brémond ne s’est pas encore mêlé de l’affair
84
reusement que M. Brémond ne s’est pas encore mêlé
de
l’affaire. Au reste, on n’a pas attendu les éclaircissements du subti
85
sement que M. Brémond ne s’est pas encore mêlé de
l’
affaire. Au reste, on n’a pas attendu les éclaircissements du subtil a
86
e mêlé de l’affaire. Au reste, on n’a pas attendu
les
éclaircissements du subtil abbé pour n’y plus rien comprendre. ⁂ Qu’o
87
us rien comprendre. ⁂ Qu’on imagine un personnage
de
tableau se mettre à décrire ce qu’il voit autour de lui — et l’étonne
88
mettre à décrire ce qu’il voit autour de lui — et
l’
étonnement indigné du spectateur. Pour parler avec un peu de clairvoya
89
ectateur. Pour parler avec un peu de clairvoyance
de
ce dont nous avons vécu jusqu’à tel jour de notre jeunesse, il faudra
90
yance de ce dont nous avons vécu jusqu’à tel jour
de
notre jeunesse, il faudrait pouvoir sauter hors de soi. Seule, une mé
91
it pouvoir sauter hors de soi. Seule, une méthode
d’
observation et de déduction passablement sèche pourrait nous donner l’
92
hors de soi. Seule, une méthode d’observation et
de
déduction passablement sèche pourrait nous donner l’illusion et peut-
93
déduction passablement sèche pourrait nous donner
l’
illusion et peut-être certains bénéfices de cette opération idéale. En
94
donner l’illusion et peut-être certains bénéfices
de
cette opération idéale. En même temps, la froideur d’une telle méthod
95
néfices de cette opération idéale. En même temps,
la
froideur d’une telle méthode atténuerait dans une certaine mesure — p
96
ette opération idéale. En même temps, la froideur
d’
une telle méthode atténuerait dans une certaine mesure — parce que néc
97
aine mesure — parce que nécessaire — ce qu’il y a
de
déplaisant dans l’effort d’un esprit pour se dégager de confusions au
98
que nécessaire — ce qu’il y a de déplaisant dans
l’
effort d’un esprit pour se dégager de confusions aussi perfides et si
99
ssaire — ce qu’il y a de déplaisant dans l’effort
d’
un esprit pour se dégager de confusions aussi perfides et si profondém
100
laisant dans l’effort d’un esprit pour se dégager
de
confusions aussi perfides et si profondément mêlées à ses plus chères
101
ntures. Sincérité et spontanéité « Nos actes
les
plus sincères sont aussi les moins calculés », écrit Gide. D’où l’on
102
néité « Nos actes les plus sincères sont aussi
les
moins calculés », écrit Gide. D’où l’on peut tirer par une sorte de p
103
ères sont aussi les moins calculés », écrit Gide.
D’
où l’on peut tirer par une sorte de passage à la limite que les faits
104
sont aussi les moins calculés », écrit Gide. D’où
l’
on peut tirer par une sorte de passage à la limite que les faits justi
105
», écrit Gide. D’où l’on peut tirer par une sorte
de
passage à la limite que les faits justifient : sincérité = spontanéit
106
. D’où l’on peut tirer par une sorte de passage à
la
limite que les faits justifient : sincérité = spontanéité. Mais la mo
107
ut tirer par une sorte de passage à la limite que
les
faits justifient : sincérité = spontanéité. Mais la morale est ce qui
108
faits justifient : sincérité = spontanéité. Mais
la
morale est ce qui s’oppose en premier lieu à la spontanéité. C’est po
109
s la morale est ce qui s’oppose en premier lieu à
la
spontanéité. C’est pourquoi Gide écrit ailleurs : « En chaque être, l
110
pourquoi Gide écrit ailleurs : « En chaque être,
le
pire instinct me paraissait le plus sincère. » La sincérité spontanée
111
« En chaque être, le pire instinct me paraissait
le
plus sincère. » La sincérité spontanée, vertu moderne en qui renaît u
112
le pire instinct me paraissait le plus sincère. »
La
sincérité spontanée, vertu moderne en qui renaît un mythe rousseauist
113
rousseauiste, inspire, explique un vaste domaine
de
la littérature contemporaine. Cette sorte-là de sincérité, on la nomm
114
usseauiste, inspire, explique un vaste domaine de
la
littérature contemporaine. Cette sorte-là de sincérité, on la nomme g
115
e de la littérature contemporaine. Cette sorte-là
de
sincérité, on la nomme gratuité. Lafcadio poussant Fleurissoire « pou
116
re contemporaine. Cette sorte-là de sincérité, on
la
nomme gratuité. Lafcadio poussant Fleurissoire « pour rien » ne songe
117
rien » ne songeait pas qu’il allait faire école.
Le
fait est que ce geste symbolique a déclenché tout un mouvement littér
118
-là même qui aboutit naguère au surréalisme. Tous
les
héros de roman se sont mis à gesticuler « gratuitement ». Et les crit
119
ui aboutit naguère au surréalisme. Tous les héros
de
roman se sont mis à gesticuler « gratuitement ». Et les critiques d’a
120
man se sont mis à gesticuler « gratuitement ». Et
les
critiques d’abord de s’indigner. Aujourd’hui, on les voit assez encha
121
iculer « gratuitement ». Et les critiques d’abord
de
s’indigner. Aujourd’hui, on les voit assez enchantés de l’affaire : «
122
critiques d’abord de s’indigner. Aujourd’hui, on
les
voit assez enchantés de l’affaire : « Gratuit ! », déclarent-ils chaq
123
ndigner. Aujourd’hui, on les voit assez enchantés
de
l’affaire : « Gratuit ! », déclarent-ils chaque fois qu’ils ne compre
124
gner. Aujourd’hui, on les voit assez enchantés de
l’
affaire : « Gratuit ! », déclarent-ils chaque fois qu’ils ne comprenne
125
audrait s’entendre. Et, ici encore, prenons garde
de
confondre le plan littéraire avec le plan moral. Telle action peut pa
126
endre. Et, ici encore, prenons garde de confondre
le
plan littéraire avec le plan moral. Telle action peut paraître gratui
127
renons garde de confondre le plan littéraire avec
le
plan moral. Telle action peut paraître gratuite au lecteur parce qu’i
128
tuite au lecteur parce qu’il ne sait pas tout sur
le
personnage. Mais quant à l’auteur, il n’y a pas de gratuité. Le geste
129
ne sait pas tout sur le personnage. Mais quant à
l’
auteur, il n’y a pas de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n
130
e personnage. Mais quant à l’auteur, il n’y a pas
de
gratuité. Le geste le plus incongru du héros n’est jamais que le résu
131
Mais quant à l’auteur, il n’y a pas de gratuité.
Le
geste le plus incongru du héros n’est jamais que le résultat d’un méc
132
nt à l’auteur, il n’y a pas de gratuité. Le geste
le
plus incongru du héros n’est jamais que le résultat d’un mécanisme in
133
geste le plus incongru du héros n’est jamais que
le
résultat d’un mécanisme inconscient, aussi révélateur du personnage q
134
us incongru du héros n’est jamais que le résultat
d’
un mécanisme inconscient, aussi révélateur du personnage que ses actio
135
t, aussi révélateur du personnage que ses actions
les
mieux concertées. Rien n’est gratuit que relativement à un système re
136
t gratuit que relativement à un système restreint
de
références. Il résulte de semblables considérations, dans le domaine
137
à un système restreint de références. Il résulte
de
semblables considérations, dans le domaine de la morale, que le meill
138
s. Il résulte de semblables considérations, dans
le
domaine de la morale, que le meilleur moyen de se livrer à ses déterm
139
lte de semblables considérations, dans le domaine
de
la morale, que le meilleur moyen de se livrer à ses déterminants, c’e
140
de semblables considérations, dans le domaine de
la
morale, que le meilleur moyen de se livrer à ses déterminants, c’est
141
considérations, dans le domaine de la morale, que
le
meilleur moyen de se livrer à ses déterminants, c’est de mener la vie
142
ns le domaine de la morale, que le meilleur moyen
de
se livrer à ses déterminants, c’est de mener la vie gratuite que récl
143
leur moyen de se livrer à ses déterminants, c’est
de
mener la vie gratuite que réclament les surréalistes. Le contraire de
144
n de se livrer à ses déterminants, c’est de mener
la
vie gratuite que réclament les surréalistes. Le contraire de la liber
145
nts, c’est de mener la vie gratuite que réclament
les
surréalistes. Le contraire de la liberté. D’autre part, on veut donne
146
r la vie gratuite que réclament les surréalistes.
Le
contraire de la liberté. D’autre part, on veut donner à l’acte gratui
147
uite que réclament les surréalistes. Le contraire
de
la liberté. D’autre part, on veut donner à l’acte gratuit une valeur
148
e que réclament les surréalistes. Le contraire de
la
liberté. D’autre part, on veut donner à l’acte gratuit une valeur mor
149
ire de la liberté. D’autre part, on veut donner à
l’
acte gratuit une valeur morale en disant qu’il révèle ce qu’il y a de
150
ant qu’il révèle ce qu’il y a de plus secret dans
la
personnalité. Ce serait un moyen de connaissance plus intégrale de so
151
s secret dans la personnalité. Ce serait un moyen
de
connaissance plus intégrale de soi. Mais pour être moins pittoresque
152
Ce serait un moyen de connaissance plus intégrale
de
soi. Mais pour être moins pittoresque et plus « entachée d’utilitaris
153
is pour être moins pittoresque et plus « entachée
d’
utilitarisme », la décision réfléchie, aussi peu gratuite que possible
154
pittoresque et plus « entachée d’utilitarisme »,
la
décision réfléchie, aussi peu gratuite que possible, d’un Julien Sore
155
ision réfléchie, aussi peu gratuite que possible,
d’
un Julien Sorel, est-elle moins révélatrice du fond de l’âme humaine ?
156
ins révélatrice du fond de l’âme humaine ? Que si
l’
on s’étonne de me voir donner ici la préférence à l’acte volontaire, o
157
e du fond de l’âme humaine ? Que si l’on s’étonne
de
me voir donner ici la préférence à l’acte volontaire, ou mieux : inté
158
aine ? Que si l’on s’étonne de me voir donner ici
la
préférence à l’acte volontaire, ou mieux : intéressé, tandis qu’en li
159
on s’étonne de me voir donner ici la préférence à
l’
acte volontaire, ou mieux : intéressé, tandis qu’en littérature je déf
160
: intéressé, tandis qu’en littérature je défends
l’
acte gratuit, je réponds que la littérature remplirait déjà suffisamme
161
érature je défends l’acte gratuit, je réponds que
la
littérature remplirait déjà suffisamment son rôle en se bornant à nou
162
suffisamment son rôle en se bornant à nous donner
de
nous-mêmes une connaissance plus intense et plus émouvante ; mais la
163
onnaissance plus intense et plus émouvante ; mais
la
morale, plutôt que de nous constater, doit nous construire — selon le
164
se et plus émouvante ; mais la morale, plutôt que
de
nous constater, doit nous construire — selon le mode le plus libre, l
165
e de nous constater, doit nous construire — selon
le
mode le plus libre, le plus conscient à la fois et le plus voluptueux
166
s constater, doit nous construire — selon le mode
le
plus libre, le plus conscient à la fois et le plus voluptueux. Sin
167
it nous construire — selon le mode le plus libre,
le
plus conscient à la fois et le plus voluptueux. Sincérité envers s
168
ode le plus libre, le plus conscient à la fois et
le
plus voluptueux. Sincérité envers soi-même Noli me tangere.
169
scurités, etc.). Supposons que j’éprouve un désir
d’
action vive, un élan vers certain but précis. Ou bien j’aurais juste
170
vers certain but précis. Ou bien j’aurais juste
le
temps de le noter avant de partir. Ou bien je me mettrai à l’analyser
171
tain but précis. Ou bien j’aurais juste le temps
de
le noter avant de partir. Ou bien je me mettrai à l’analyser plus lon
172
n but précis. Ou bien j’aurais juste le temps de
le
noter avant de partir. Ou bien je me mettrai à l’analyser plus longue
173
le noter avant de partir. Ou bien je me mettrai à
l’
analyser plus longuement. Mais alors je le fausse, puisque je le prive
174
ttrai à l’analyser plus longuement. Mais alors je
le
fausse, puisque je le prive de la puissance de se délivrer en gestes,
175
s longuement. Mais alors je le fausse, puisque je
le
prive de la puissance de se délivrer en gestes, en conséquences matér
176
ent. Mais alors je le fausse, puisque je le prive
de
la puissance de se délivrer en gestes, en conséquences matérielles. C
177
. Mais alors je le fausse, puisque je le prive de
la
puissance de se délivrer en gestes, en conséquences matérielles. Ce n
178
je le fausse, puisque je le prive de la puissance
de
se délivrer en gestes, en conséquences matérielles. Ce n’est plus l’é
179
estes, en conséquences matérielles. Ce n’est plus
l’
élan pur que je décris : c’est un élan freiné dans mon esprit, c’est l
180
ris : c’est un élan freiné dans mon esprit, c’est
le
frein lui-même, bientôt — par un mouvement normal de l’attention — et
181
frein lui-même, bientôt — par un mouvement normal
de
l’attention — et fatalement c’est à la découverte d’une faiblesse que
182
in lui-même, bientôt — par un mouvement normal de
l’
attention — et fatalement c’est à la découverte d’une faiblesse que j’
183
ent normal de l’attention — et fatalement c’est à
la
découverte d’une faiblesse que j’aboutis : ce quelque chose qui m’a r
184
l’attention — et fatalement c’est à la découverte
d’
une faiblesse que j’aboutis : ce quelque chose qui m’a retenu d’accomp
185
e que j’aboutis : ce quelque chose qui m’a retenu
d’
accomplir ce que l’élan appelait. Second exemple. — J’éprouve le be
186
e quelque chose qui m’a retenu d’accomplir ce que
l’
élan appelait. Second exemple. — J’éprouve le besoin de faire le po
187
e l’élan appelait. Second exemple. — J’éprouve
le
besoin de faire le point : à quoi en suis-je, qui suis-je ? Je revois
188
ppelait. Second exemple. — J’éprouve le besoin
de
faire le point : à quoi en suis-je, qui suis-je ? Je revois des actes
189
Second exemple. — J’éprouve le besoin de faire
le
point : à quoi en suis-je, qui suis-je ? Je revois des actes accompli
190
ntiments que je crois avoir éprouvés à tel moment
de
mon passé. Parfois — rarement —, je parviens à me souvenir de certain
191
. Parfois — rarement —, je parviens à me souvenir
de
certaines sensations profondes et indéfinies (telle sensation physiqu
192
profondes et indéfinies (telle sensation physique
de
bonheur, dans une rue au coucher du soleil, des phares d’automobiles
193
ur, dans une rue au coucher du soleil, des phares
d’
automobiles étoilent le brouillard, les visages se cachent dans des fo
194
cher du soleil, des phares d’automobiles étoilent
le
brouillard, les visages se cachent dans des fourrures, personne ne sa
195
des phares d’automobiles étoilent le brouillard,
les
visages se cachent dans des fourrures, personne ne sait la richesse d
196
s se cachent dans des fourrures, personne ne sait
la
richesse de ta vie…). J’écris ces choses. Puis, dans un ancien carnet
197
dans des fourrures, personne ne sait la richesse
de
ta vie…). J’écris ces choses. Puis, dans un ancien carnet de notes, j
198
. J’écris ces choses. Puis, dans un ancien carnet
de
notes, je retrouve un être si différent. Les gestes et les sentiments
199
arnet de notes, je retrouve un être si différent.
Les
gestes et les sentiments qui se proposaient à mon souvenir ont été pa
200
, je retrouve un être si différent. Les gestes et
les
sentiments qui se proposaient à mon souvenir ont été passés au crible
201
oposaient à mon souvenir ont été passés au crible
de
la minute où je me penchais sur mon passé. Ou, pour user d’une image
202
saient à mon souvenir ont été passés au crible de
la
minute où je me penchais sur mon passé. Ou, pour user d’une image plu
203
te où je me penchais sur mon passé. Ou, pour user
d’
une image plus précise, cette minute est baignée d’une lueur de triste
204
’une image plus précise, cette minute est baignée
d’
une lueur de tristesse ou de sérénité qui métamorphose le paysage du p
205
lus précise, cette minute est baignée d’une lueur
de
tristesse ou de sérénité qui métamorphose le paysage du passé. Ainsi
206
te minute est baignée d’une lueur de tristesse ou
de
sérénité qui métamorphose le paysage du passé. Ainsi de certains déco
207
ueur de tristesse ou de sérénité qui métamorphose
le
paysage du passé. Ainsi de certains décors modernes : vous changez l’
208
énité qui métamorphose le paysage du passé. Ainsi
de
certains décors modernes : vous changez l’éclairage, et la chaumière
209
Ainsi de certains décors modernes : vous changez
l’
éclairage, et la chaumière devient palais. C’est l’objection classique
210
ns décors modernes : vous changez l’éclairage, et
la
chaumière devient palais. C’est l’objection classique et irréfutable
211
’éclairage, et la chaumière devient palais. C’est
l’
objection classique et irréfutable à toute introspection : ce daltonis
212
trospection : ce daltonisme du souvenir. Si l’un
de
ces deux procédés peut m’apprendre quelque chose, c’est bien le secon
213
m’apprendre quelque chose, c’est bien le second.
La
qualité des souvenirs qu’il me livre me renseigne assez exactement, n
214
gne assez exactement, non sur mon passé, mais sur
le
moment que je vis1. Il est bien clair qu’on ne saurait atteindre « la
215
1. Il est bien clair qu’on ne saurait atteindre «
la
vérité sur soi » en se servant de la méthode indiquée dans le premier
216
ait atteindre « la vérité sur soi » en se servant
de
la méthode indiquée dans le premier exemple. C’est un cas-limite, j’e
217
atteindre « la vérité sur soi » en se servant de
la
méthode indiquée dans le premier exemple. C’est un cas-limite, j’en c
218
cas-limite, j’en conviens. Pourtant, n’est-ce pas
le
schéma de tout un genre littéraire moderne, cette espèce de confessio
219
, j’en conviens. Pourtant, n’est-ce pas le schéma
de
tout un genre littéraire moderne, cette espèce de confession romancée
220
de tout un genre littéraire moderne, cette espèce
de
confession romancée dont les livres de Bopp, d’Arland, de Soupault et
221
moderne, cette espèce de confession romancée dont
les
livres de Bopp, d’Arland, de Soupault et surtout de René Crevel ont d
222
tte espèce de confession romancée dont les livres
de
Bopp, d’Arland, de Soupault et surtout de René Crevel ont donné les e
223
e de confession romancée dont les livres de Bopp,
d’
Arland, de Soupault et surtout de René Crevel ont donné les exemples l
224
ssion romancée dont les livres de Bopp, d’Arland,
de
Soupault et surtout de René Crevel ont donné les exemples les plus ré
225
livres de Bopp, d’Arland, de Soupault et surtout
de
René Crevel ont donné les exemples les plus récents et significatifs
226
, de Soupault et surtout de René Crevel ont donné
les
exemples les plus récents et significatifs ? Tous ces livres évoquent
227
et surtout de René Crevel ont donné les exemples
les
plus récents et significatifs ? Tous ces livres évoquent assez précis
228
tifs ? Tous ces livres évoquent assez précisément
la
forme d’un entonnoir. La vie serait le liquide tourbillonnant à l’int
229
us ces livres évoquent assez précisément la forme
d’
un entonnoir. La vie serait le liquide tourbillonnant à l’intérieur. U
230
oquent assez précisément la forme d’un entonnoir.
La
vie serait le liquide tourbillonnant à l’intérieur. Un arrêt (l’auteu
231
récisément la forme d’un entonnoir. La vie serait
le
liquide tourbillonnant à l’intérieur. Un arrêt (l’auteur se met à se
232
onnoir. La vie serait le liquide tourbillonnant à
l’
intérieur. Un arrêt (l’auteur se met à se regarder vivre, le personnag
233
e liquide tourbillonnant à l’intérieur. Un arrêt (
l’
auteur se met à se regarder vivre, le personnage à douter du sens de s
234
r. Un arrêt (l’auteur se met à se regarder vivre,
le
personnage à douter du sens de sa vie) et les forces centripètes l’em
235
se regarder vivre, le personnage à douter du sens
de
sa vie) et les forces centripètes l’emportent peu à peu, une aspirati
236
vre, le personnage à douter du sens de sa vie) et
les
forces centripètes l’emportent peu à peu, une aspiration vers le bas
237
uter du sens de sa vie) et les forces centripètes
l’
emportent peu à peu, une aspiration vers le bas produit une agitation
238
ipètes l’emportent peu à peu, une aspiration vers
le
bas produit une agitation accélérée et folle, puis tout finit dans un
239
, puis tout finit dans un râle, brusquement c’est
le
vide. Centre de soi, l’aspiration du néant. J’ai revu à l’envers le f
240
t dans un râle, brusquement c’est le vide. Centre
de
soi, l’aspiration du néant. J’ai revu à l’envers le film de mon passé
241
n râle, brusquement c’est le vide. Centre de soi,
l’
aspiration du néant. J’ai revu à l’envers le film de mon passé : ce qu
242
Centre de soi, l’aspiration du néant. J’ai revu à
l’
envers le film de mon passé : ce qui était élan devient recul, et l’év
243
soi, l’aspiration du néant. J’ai revu à l’envers
le
film de mon passé : ce qui était élan devient recul, et l’évocation d
244
aspiration du néant. J’ai revu à l’envers le film
de
mon passé : ce qui était élan devient recul, et l’évocation de mes dé
245
e mon passé : ce qui était élan devient recul, et
l’
évocation de mes désirs anciens ne me restitue qu’un dégoût. J’ai cru
246
: ce qui était élan devient recul, et l’évocation
de
mes désirs anciens ne me restitue qu’un dégoût. J’ai cru que je pourr
247
. En réalité, je n’assiste pas à moi-même, mais à
la
destruction de moi-même. Par les fissures, un instant, j’ai pu soupço
248
e n’assiste pas à moi-même, mais à la destruction
de
moi-même. Par les fissures, un instant, j’ai pu soupçonner des profon
249
moi-même, mais à la destruction de moi-même. Par
les
fissures, un instant, j’ai pu soupçonner des profondeurs ; mais déjà
250
i pu soupçonner des profondeurs ; mais déjà c’est
le
chaos. Mon corps et moi, le livre si poignant de René Crevel, est la
251
rs ; mais déjà c’est le chaos. Mon corps et moi,
le
livre si poignant de René Crevel, est la démonstration la plus cyniqu
252
le chaos. Mon corps et moi, le livre si poignant
de
René Crevel, est la démonstration la plus cynique que je connaisse de
253
et moi, le livre si poignant de René Crevel, est
la
démonstration la plus cynique que je connaisse de ces ravages du sinc
254
si poignant de René Crevel, est la démonstration
la
plus cynique que je connaisse de ces ravages du sincérisme. Dans la s
255
la démonstration la plus cynique que je connaisse
de
ces ravages du sincérisme. Dans la solitude qu’il s’acharne à approfo
256
e je connaisse de ces ravages du sincérisme. Dans
la
solitude qu’il s’acharne à approfondir — il était venu y chercher que
257
ofondir — il était venu y chercher quelque raison
de
vivre, il voulait se voir le plus purement (« cette curiosité donnée
258
rcher quelque raison de vivre, il voulait se voir
le
plus purement (« cette curiosité donnée comme raison d’une perpétuell
259
s purement (« cette curiosité donnée comme raison
d’
une perpétuelle attente »), — ce que l’auteur découvre c’est ce « merv
260
mme raison d’une perpétuelle attente »), — ce que
l’
auteur découvre c’est ce « merveilleux contraire » de l’élan vital qu’
261
uteur découvre c’est ce « merveilleux contraire »
de
l’élan vital qu’il nomme élan mortel — générateur de l’incurable tris
262
ur découvre c’est ce « merveilleux contraire » de
l’
élan vital qu’il nomme élan mortel — générateur de l’incurable tristes
263
l’élan vital qu’il nomme élan mortel — générateur
de
l’incurable tristesse qui rôde dans certaine littérature d’aujourd’hu
264
lan vital qu’il nomme élan mortel — générateur de
l’
incurable tristesse qui rôde dans certaine littérature d’aujourd’hui.
265
able tristesse qui rôde dans certaine littérature
d’
aujourd’hui. J’ai dit : ravages du sincérisme. C’est plus exactement f
266
plus exactement faillite qu’il faudrait. Faillite
de
toute introspection, en littérature et en morale. Impossibilité de fa
267
ction, en littérature et en morale. Impossibilité
de
faire mon autoportrait moral : je bouge tout le temps. Danger de fair
268
é de faire mon autoportrait moral : je bouge tout
le
temps. Danger de faire mon autoportrait moral : je me compose plus la
269
toportrait moral : je bouge tout le temps. Danger
de
faire mon autoportrait moral : je me compose plus laid que nature. Fa
270
s laid que nature. Faut-il conclure avec Gide : «
L’
analyse psychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour où je me s
271
moi tout intérêt du jour où je me suis avisé que
l’
homme éprouve ce qu’il imagine d’éprouver. » Non. Car à supposer que l
272
e suis avisé que l’homme éprouve ce qu’il imagine
d’
éprouver. » Non. Car à supposer que l’analyse nous crée, elle ne nous
273
’il imagine d’éprouver. » Non. Car à supposer que
l’
analyse nous crée, elle ne nous crée pas n’importe comment, mais selon
274
u des remarques précédentes). Rivière définissait
la
sincérité comme « un perpétuel effort pour créer son âme telle qu’ell
275
qu’elle est ». Il voyait dans cet effort sur soi
le
gage d’un enrichissement, d’une consolidation de l’individu mais avan
276
est ». Il voyait dans cet effort sur soi le gage
d’
un enrichissement, d’une consolidation de l’individu mais avant tout u
277
s cet effort sur soi le gage d’un enrichissement,
d’
une consolidation de l’individu mais avant tout un moyen de se connaît
278
le gage d’un enrichissement, d’une consolidation
de
l’individu mais avant tout un moyen de se connaître. Cependant, n’est
279
gage d’un enrichissement, d’une consolidation de
l’
individu mais avant tout un moyen de se connaître. Cependant, n’est-ce
280
solidation de l’individu mais avant tout un moyen
de
se connaître. Cependant, n’est-ce pas lui-même qui ajoutait que l’hom
281
Cependant, n’est-ce pas lui-même qui ajoutait que
l’
homme sincère « en vient à ne plus pouvoir même souhaiter d’être diffé
282
ncère « en vient à ne plus pouvoir même souhaiter
d’
être différent », ce qui est la négation de tout progrès moral. De la
283
oir même souhaiter d’être différent », ce qui est
la
négation de tout progrès moral. De la sincérité envisagée comme moyen
284
haiter d’être différent », ce qui est la négation
de
tout progrès moral. De la sincérité envisagée comme moyen de connaiss
285
», ce qui est la négation de tout progrès moral.
De
la sincérité envisagée comme moyen de connaissance, le cas extrême d’
286
ce qui est la négation de tout progrès moral. De
la
sincérité envisagée comme moyen de connaissance, le cas extrême d’un
287
grès moral. De la sincérité envisagée comme moyen
de
connaissance, le cas extrême d’un Crevel nous montre assez ce qu’il f
288
sincérité envisagée comme moyen de connaissance,
le
cas extrême d’un Crevel nous montre assez ce qu’il faut penser2. Il n
289
sagée comme moyen de connaissance, le cas extrême
d’
un Crevel nous montre assez ce qu’il faut penser2. Il ne s’en suit pas
290
limites assez étroites empiriquement fournies par
le
sens de son intérêt propre, une analyse sincère ne puisse faire décou
291
assez étroites empiriquement fournies par le sens
de
son intérêt propre, une analyse sincère ne puisse faire découvrir que
292
découvrir quelques richesses et ne serve parfois
de
contrôle efficace. Mais les bénéfices sont maigres en regard des dang
293
es et ne serve parfois de contrôle efficace. Mais
les
bénéfices sont maigres en regard des dangers que la sincérité du noli
294
bénéfices sont maigres en regard des dangers que
la
sincérité du noli me tangere fait courir, tant dans le domaine littér
295
ncérité du noli me tangere fait courir, tant dans
le
domaine littéraire que dans celui de l’action. En littérature : refus
296
r, tant dans le domaine littéraire que dans celui
de
l’action. En littérature : refus de construire, de composer ; impuiss
297
tant dans le domaine littéraire que dans celui de
l’
action. En littérature : refus de construire, de composer ; impuissanc
298
ue dans celui de l’action. En littérature : refus
de
construire, de composer ; impuissance à inventer. Car inventer, c’est
299
e l’action. En littérature : refus de construire,
de
composer ; impuissance à inventer. Car inventer, c’est se porter à l’
300
sance à inventer. Car inventer, c’est se porter à
l’
extrême pointe de soi, et, d’un élan, se dépasser ; c’est créer une di
301
Car inventer, c’est se porter à l’extrême pointe
de
soi, et, d’un élan, se dépasser ; c’est créer une différence. Pourquo
302
r, c’est se porter à l’extrême pointe de soi, et,
d’
un élan, se dépasser ; c’est créer une différence. Pourquoi les romanc
303
e dépasser ; c’est créer une différence. Pourquoi
les
romanciers modernes ont-ils tant de mal à créer des personnages ? C’e
304
créer des personnages ? C’est parce qu’une sorte
de
sincérité les retient d’imposer aux héros ce rythme volontaire par le
305
rsonnages ? C’est parce qu’une sorte de sincérité
les
retient d’imposer aux héros ce rythme volontaire par lequel un Balzac
306
C’est parce qu’une sorte de sincérité les retient
d’
imposer aux héros ce rythme volontaire par lequel un Balzac les fait v
307
x héros ce rythme volontaire par lequel un Balzac
les
fait vivre. Ce serait fausser quelque chose à leurs yeux. Le cas des
308
re. Ce serait fausser quelque chose à leurs yeux.
Le
cas des Faux-Monnayeurs le montre clairement. En morale : défaitisme
309
ue chose à leurs yeux. Le cas des Faux-Monnayeurs
le
montre clairement. En morale : défaitisme quand il s’agit de gestes q
310
lairement. En morale : défaitisme quand il s’agit
de
gestes qui pourraient entraîner des effets imprévisibles, « réalisme
311
réalisme » décourageant, et, bientôt, incapacité
d’
agir efficacement. (Il faut, pour sauter, une confiance dans l’élan qu
312
cement. (Il faut, pour sauter, une confiance dans
l’
élan qui échappe à toute analyse préalable et sans quoi le saut paraît
313
ui échappe à toute analyse préalable et sans quoi
le
saut paraît impossible, absurde.) Enfin, désagrégation de la personna
314
paraît impossible, absurde.) Enfin, désagrégation
de
la personnalité, car l’analyse la plus savante, comme l’a fort bien d
315
aît impossible, absurde.) Enfin, désagrégation de
la
personnalité, car l’analyse la plus savante, comme l’a fort bien dit
316
de.) Enfin, désagrégation de la personnalité, car
l’
analyse la plus savante, comme l’a fort bien dit Ramon Fernandez, « re
317
, désagrégation de la personnalité, car l’analyse
la
plus savante, comme l’a fort bien dit Ramon Fernandez, « retient tous
318
ersonnalité, car l’analyse la plus savante, comme
l’
a fort bien dit Ramon Fernandez, « retient tous les éléments du moi, m
319
l’a fort bien dit Ramon Fernandez, « retient tous
les
éléments du moi, moins le principe unificateur ». De quelques soph
320
nandez, « retient tous les éléments du moi, moins
le
principe unificateur ». De quelques sophismes libérateurs La fo
321
ments du moi, moins le principe unificateur ».
De
quelques sophismes libérateurs La fonction de l’homme est aussi bi
322
cateur ». De quelques sophismes libérateurs
La
fonction de l’homme est aussi bien de croire que de constater. F. Ra
323
De quelques sophismes libérateurs La fonction
de
l’homme est aussi bien de croire que de constater. F. Raub. La sin
324
quelques sophismes libérateurs La fonction de
l’
homme est aussi bien de croire que de constater. F. Raub. La sincér
325
érateurs La fonction de l’homme est aussi bien
de
croire que de constater. F. Raub. La sincérité obstinée d’un Riviè
326
fonction de l’homme est aussi bien de croire que
de
constater. F. Raub. La sincérité obstinée d’un Rivière n’a plus ri
327
ussi bien de croire que de constater. F. Raub.
La
sincérité obstinée d’un Rivière n’a plus rien de spontané. En quoi es
328
e de constater. F. Raub. La sincérité obstinée
d’
un Rivière n’a plus rien de spontané. En quoi est-ce encore de la sinc
329
La sincérité obstinée d’un Rivière n’a plus rien
de
spontané. En quoi est-ce encore de la sincérité ? Trop sincère, pas s
330
n’a plus rien de spontané. En quoi est-ce encore
de
la sincérité ? Trop sincère, pas sincère. Ou bien si l’on prétend que
331
a plus rien de spontané. En quoi est-ce encore de
la
sincérité ? Trop sincère, pas sincère. Ou bien si l’on prétend que la
332
sincérité ? Trop sincère, pas sincère. Ou bien si
l’
on prétend que la sincérité est la recherche, puis l’acceptation de to
333
sincère, pas sincère. Ou bien si l’on prétend que
la
sincérité est la recherche, puis l’acceptation de toute tendance du m
334
ère. Ou bien si l’on prétend que la sincérité est
la
recherche, puis l’acceptation de toute tendance du moi, je réponds qu
335
n prétend que la sincérité est la recherche, puis
l’
acceptation de toute tendance du moi, je réponds que le mensonge est s
336
la sincérité est la recherche, puis l’acceptation
de
toute tendance du moi, je réponds que le mensonge est sincère aussi,
337
eptation de toute tendance du moi, je réponds que
le
mensonge est sincère aussi, qui révèle mon besoin de mentir. Il devie
338
mensonge est sincère aussi, qui révèle mon besoin
de
mentir. Il devient dès lors impossible de faire rien qui ne soit sinc
339
besoin de mentir. Il devient dès lors impossible
de
faire rien qui ne soit sincère. Peut-on véritablement se mentir à soi
340
z pour qu’ils vous aident3 — mais jamais au point
d’
oublier la vérité qu’on désirait qu’ils cachent pour un moment. « L’ar
341
ils vous aident3 — mais jamais au point d’oublier
la
vérité qu’on désirait qu’ils cachent pour un moment. « L’art est un m
342
é qu’on désirait qu’ils cachent pour un moment. «
L’
art est un mensonge, mais un bon artiste n’est pas menteur », dit Max
343
dit Max Jacob. « Être sincère, c’est avoir toutes
les
pensées » (Rivière). Mais on ne peut se maintenir dans cet état. Ce «
344
mensonge », ce choix faux mais bon, nécessaire à
la
vie, n’est-ce pas être sincère aussi que de s’y prêter ? Or, il vous
345
ire à la vie, n’est-ce pas être sincère aussi que
de
s’y prêter ? Or, il vous tire aussitôt de l’indétermination violente
346
ssi que de s’y prêter ? Or, il vous tire aussitôt
de
l’indétermination violente qu’est la sincérité selon Rivière. La sinc
347
que de s’y prêter ? Or, il vous tire aussitôt de
l’
indétermination violente qu’est la sincérité selon Rivière. La sincéri
348
ire aussitôt de l’indétermination violente qu’est
la
sincérité selon Rivière. La sincérité véritable vous pousse à faire l
349
ation violente qu’est la sincérité selon Rivière.
La
sincérité véritable vous pousse à faire le saut dans le vide qu’exige
350
vière. La sincérité véritable vous pousse à faire
le
saut dans le vide qu’exige toute foi ; c’est la volonté de sincérité,
351
cérité véritable vous pousse à faire le saut dans
le
vide qu’exige toute foi ; c’est la volonté de sincérité, c’est-à-dire
352
e le saut dans le vide qu’exige toute foi ; c’est
la
volonté de sincérité, c’est-à-dire une sincérité tournée au vice, inv
353
ans le vide qu’exige toute foi ; c’est la volonté
de
sincérité, c’est-à-dire une sincérité tournée au vice, invertie, qui
354
sincérité tournée au vice, invertie, qui retient
de
l’oser. Petite anthologie ou que le « style » est de l’homme même
355
ncérité tournée au vice, invertie, qui retient de
l’
oser. Petite anthologie ou que le « style » est de l’homme même
356
ui retient de l’oser. Petite anthologie ou que
le
« style » est de l’homme même J’en étais à peu près à ce point de
357
ser. Petite anthologie ou que le « style » est
de
l’homme même J’en étais à peu près à ce point de mes notes — à ce
358
. Petite anthologie ou que le « style » est de
l’
homme même J’en étais à peu près à ce point de mes notes — à ce poi
359
l’homme même J’en étais à peu près à ce point
de
mes notes — à ce point de mon dégoût pour ce que beaucoup continuaien
360
s à peu près à ce point de mes notes — à ce point
de
mon dégoût pour ce que beaucoup continuaient d’appeler sincérité et q
361
t de mon dégoût pour ce que beaucoup continuaient
d’
appeler sincérité et qui me devenait inintelligible en même temps qu’o
362
inintelligible en même temps qu’odieux. Au hasard
de
quelques lectures, je pris note des passages suivants (les paraphrase
363
ues lectures, je pris note des passages suivants (
les
paraphraser serait d’une ingratitude insigne — ils marquent au reste
364
ote des passages suivants (les paraphraser serait
d’
une ingratitude insigne — ils marquent au reste fort bien les jalons d
365
atitude insigne — ils marquent au reste fort bien
les
jalons de cette recherche) : Puissiez-vous avouer moins de sincérité
366
igne — ils marquent au reste fort bien les jalons
de
cette recherche) : Puissiez-vous avouer moins de sincérité et montre
367
de cette recherche) : Puissiez-vous avouer moins
de
sincérité et montrer plus de style. (Georges Duhamel.) … Nous ne somm
368
ez-vous avouer moins de sincérité et montrer plus
de
style. (Georges Duhamel.) … Nous ne sommes pas, nous nous créons. Cer
369
n qui altérerait leur moi ; ils ne souhaitent que
d’
être leur propre témoin, intelligent mais immobile : ce sont les mêmes
370
ropre témoin, intelligent mais immobile : ce sont
les
mêmes qui s’ignorent en tant que personnes. Comment se trouveraient-i
371
eraient-ils, n’existant pas ? (François Mauriac.)
La
valeur morale de M. Godeau serait définie par l’aspect seul qu’il sou
372
istant pas ? (François Mauriac.) La valeur morale
de
M. Godeau serait définie par l’aspect seul qu’il souffrirait de garde
373
La valeur morale de M. Godeau serait définie par
l’
aspect seul qu’il souffrirait de garder lui-même à son propre regard.
374
erait définie par l’aspect seul qu’il souffrirait
de
garder lui-même à son propre regard. Ainsi la valeur morale d’un homm
375
ait de garder lui-même à son propre regard. Ainsi
la
valeur morale d’un homme équivalait-elle à l’illusion qu’il était cap
376
-même à son propre regard. Ainsi la valeur morale
d’
un homme équivalait-elle à l’illusion qu’il était capable d’entretenir
377
nsi la valeur morale d’un homme équivalait-elle à
l’
illusion qu’il était capable d’entretenir sur lui-même. (Marcel Jouhan
378
équivalait-elle à l’illusion qu’il était capable
d’
entretenir sur lui-même. (Marcel Jouhandeau.) Ce qu’on appelle une œuv
379
appelle une œuvre sincère est celle qui est douée
d’
assez de force pour donner de la réalité à l’illusion. (Max Jacob.) Un
380
une œuvre sincère est celle qui est douée d’assez
de
force pour donner de la réalité à l’illusion. (Max Jacob.) Un rôle ?
381
celle qui est douée d’assez de force pour donner
de
la réalité à l’illusion. (Max Jacob.) Un rôle ? Oui. Mais si le perso
382
lle qui est douée d’assez de force pour donner de
la
réalité à l’illusion. (Max Jacob.) Un rôle ? Oui. Mais si le personna
383
ouée d’assez de force pour donner de la réalité à
l’
illusion. (Max Jacob.) Un rôle ? Oui. Mais si le personnage est mainte
384
à l’illusion. (Max Jacob.) Un rôle ? Oui. Mais si
le
personnage est maintenu jusqu’à la mort, il se confond avec l’homme m
385
? Oui. Mais si le personnage est maintenu jusqu’à
la
mort, il se confond avec l’homme même. (André Maurois.) (Quel effro
386
est maintenu jusqu’à la mort, il se confond avec
l’
homme même. (André Maurois.) (Quel effroi, ce jour de l’adolescence
387
me même. (André Maurois.) (Quel effroi, ce jour
de
l’adolescence où l’on soupçonne pour la première fois que certains, p
388
même. (André Maurois.) (Quel effroi, ce jour de
l’
adolescence où l’on soupçonne pour la première fois que certains, peut
389
ois.) (Quel effroi, ce jour de l’adolescence où
l’
on soupçonne pour la première fois que certains, peut-être, jouent leu
390
, jouent leur vie. Rien ne paraît plus sinistre à
la
sincérité presque pure de cet âge. Mais il le faut dépasser.) Si j’
391
paraît plus sinistre à la sincérité presque pure
de
cet âge. Mais il le faut dépasser.) Si j’en crois l’intensité d’un
392
e à la sincérité presque pure de cet âge. Mais il
le
faut dépasser.) Si j’en crois l’intensité d’un sentiment intime, ce
393
t âge. Mais il le faut dépasser.) Si j’en crois
l’
intensité d’un sentiment intime, ce moi idéal que j’appelle en chaque
394
il le faut dépasser.) Si j’en crois l’intensité
d’
un sentiment intime, ce moi idéal que j’appelle en chaque minute de ma
395
time, ce moi idéal que j’appelle en chaque minute
de
ma joie est plus réel que celui qu’une analyse désolée s’imaginait re
396
’imaginait retenir. Dès lors, ce n’est pas lâcher
la
proie pour l’ombre que de tendre vers ce modèle. Dirais-je que c’est
397
enir. Dès lors, ce n’est pas lâcher la proie pour
l’
ombre que de tendre vers ce modèle. Dirais-je que c’est ma sincérité d
398
rs, ce n’est pas lâcher la proie pour l’ombre que
de
tendre vers ce modèle. Dirais-je que c’est ma sincérité d’y aller par
399
vers ce modèle. Dirais-je que c’est ma sincérité
d’
y aller par les moyens les plus efficaces ? Mais on nommera cela de l’
400
e. Dirais-je que c’est ma sincérité d’y aller par
les
moyens les plus efficaces ? Mais on nommera cela de l’hypocrisie. Soi
401
e que c’est ma sincérité d’y aller par les moyens
les
plus efficaces ? Mais on nommera cela de l’hypocrisie. Soit, j’accept
402
moyens les plus efficaces ? Mais on nommera cela
de
l’hypocrisie. Soit, j’accepte. Et aussitôt j’annonce : Éloge de l’
403
yens les plus efficaces ? Mais on nommera cela de
l’
hypocrisie. Soit, j’accepte. Et aussitôt j’annonce : Éloge de l’hyp
404
Soit, j’accepte. Et aussitôt j’annonce : Éloge
de
l’hypocrisie Non, non !… Debout dans l’ère successive ! Brisez, mo
405
t, j’accepte. Et aussitôt j’annonce : Éloge de
l’
hypocrisie Non, non !… Debout dans l’ère successive ! Brisez, mon c
406
Éloge de l’hypocrisie Non, non !… Debout dans
l’
ère successive ! Brisez, mon corps, brisez cette forme pensive ! .....
407
.................................................
Le
vent se lève, il faut tenter de vivre. Paul Valéry. Certes, du sein
408
................. Le vent se lève, il faut tenter
de
vivre. Paul Valéry. Certes, du sein de ma triste lucidité, je t’ava
409
t tenter de vivre. Paul Valéry. Certes, du sein
de
ma triste lucidité, je t’avais déjà invoquée, hypocrisie consolante e
410
Mais tu m’offrais un visage un peu crispé, signe
d’
une ironie secrète et pour moi douloureuse encore. Pitoyable, trop vis
411
ent, tu prêtais bien quelques voiles à mon dégoût
d’
un moi que la vie me montrait si désespérément vrai, tyrannique, insuf
412
is bien quelques voiles à mon dégoût d’un moi que
la
vie me montrait si désespérément vrai, tyrannique, insuffisant. Mais
413
rément vrai, tyrannique, insuffisant. Mais un pli
de
ta lèvre, un peu sceptique, quand mon esprit partait dans le rêve d’u
414
, un peu sceptique, quand mon esprit partait dans
le
rêve d’un idéal de fortune, idole naïve de ma jeune angoisse… Je t’ai
415
sceptique, quand mon esprit partait dans le rêve
d’
un idéal de fortune, idole naïve de ma jeune angoisse… Je t’ai mieux a
416
quand mon esprit partait dans le rêve d’un idéal
de
fortune, idole naïve de ma jeune angoisse… Je t’ai mieux aimée ; d’au
417
t dans le rêve d’un idéal de fortune, idole naïve
de
ma jeune angoisse… Je t’ai mieux aimée ; d’autres soirs, alors qu’une
418
ux aimée ; d’autres soirs, alors qu’une symphonie
de
joies émanait de toute la vie : chaque chose proposait une ferveur no
419
es soirs, alors qu’une symphonie de joies émanait
de
toute la vie : chaque chose proposait une ferveur nouvelle, et chaque
420
alors qu’une symphonie de joies émanait de toute
la
vie : chaque chose proposait une ferveur nouvelle, et chaque être un
421
tat de grâce, un amour — ne pouvait se satisfaire
de
telle possession particulière, ne pouvait non plus s’imaginer qu’elle
422
en pût être privée. Alors, acquiesçant vivement à
l’
invite que je soupçonnais la plus riche d’inconnu, je m’élançais sur l
423
cquiesçant vivement à l’invite que je soupçonnais
la
plus riche d’inconnu, je m’élançais sur la voie qu’elle m’ouvrait, av
424
ement à l’invite que je soupçonnais la plus riche
d’
inconnu, je m’élançais sur la voie qu’elle m’ouvrait, avec tant de rir
425
onnais la plus riche d’inconnu, je m’élançais sur
la
voie qu’elle m’ouvrait, avec tant de rires amis, vers tout ce que mom
426
is, vers tout ce que momentanément je choisissais
de
laisser — et des baisers à tous les vents — qu’il eût été loisible d’
427
je choisissais de laisser — et des baisers à tous
les
vents — qu’il eût été loisible d’attribuer comme objet à ma jubilatio
428
baisers à tous les vents — qu’il eût été loisible
d’
attribuer comme objet à ma jubilation, non pas ce but peut-être dériso
429
vers quoi je me portais, mais bien ces figurants
de
mon bonheur que je me conciliais pour des retours possibles. C’est ai
430
C’est ainsi que fidèle à soi-même au plus profond
de
l’être, on entretient comme une arrière-pensée sagace et obstinée l’a
431
st ainsi que fidèle à soi-même au plus profond de
l’
être, on entretient comme une arrière-pensée sagace et obstinée l’assu
432
tient comme une arrière-pensée sagace et obstinée
l’
assurance d’une continuité entre ses actions et ses désirs, un quant-à
433
une arrière-pensée sagace et obstinée l’assurance
d’
une continuité entre ses actions et ses désirs, un quant-à-soi qui ne
434
ui ne gêne aucun geste, mais incline discrètement
les
décisions et les rend complices d’un dessein logique, peut-être loint
435
geste, mais incline discrètement les décisions et
les
rend complices d’un dessein logique, peut-être lointain, en quoi cons
436
discrètement les décisions et les rend complices
d’
un dessein logique, peut-être lointain, en quoi consiste l’unité la pl
437
ein logique, peut-être lointain, en quoi consiste
l’
unité la plus réelle de l’individu — en dehors du corps. Et ce ne sont
438
que, peut-être lointain, en quoi consiste l’unité
la
plus réelle de l’individu — en dehors du corps. Et ce ne sont point l
439
lointain, en quoi consiste l’unité la plus réelle
de
l’individu — en dehors du corps. Et ce ne sont point là jeux d’idées
440
ntain, en quoi consiste l’unité la plus réelle de
l’
individu — en dehors du corps. Et ce ne sont point là jeux d’idées et
441
— en dehors du corps. Et ce ne sont point là jeux
d’
idées et jongleries verbales. Regards au-dessus de l’amour ! Voir l’he
442
d’idées et jongleries verbales. Regards au-dessus
de
l’amour ! Voir l’heure à la pendule pendant l’étreinte d’un adieu et
443
dées et jongleries verbales. Regards au-dessus de
l’
amour ! Voir l’heure à la pendule pendant l’étreinte d’un adieu et cal
444
ies verbales. Regards au-dessus de l’amour ! Voir
l’
heure à la pendule pendant l’étreinte d’un adieu et calculer rapidemen
445
es. Regards au-dessus de l’amour ! Voir l’heure à
la
pendule pendant l’étreinte d’un adieu et calculer rapidement le retou
446
us de l’amour ! Voir l’heure à la pendule pendant
l’
étreinte d’un adieu et calculer rapidement le retour à une fidélité pl
447
ur ! Voir l’heure à la pendule pendant l’étreinte
d’
un adieu et calculer rapidement le retour à une fidélité plus profonde
448
dant l’étreinte d’un adieu et calculer rapidement
le
retour à une fidélité plus profonde. Fidélité à sa loi individuelle,
449
e honnêteté peut-être plus réelle que l’autre. Et
l’
on conçoit que ce constant et secret assujettissement au moi idéal exi
450
re que cette agilité offensive qu’on appelle dans
la
vie publique arrivisme, et séduction dans les salons. Constater une
451
dans la vie publique arrivisme, et séduction dans
les
salons. Constater une faiblesse, c’est toujours un peu en prendre so
452
esse, c’est toujours un peu en prendre son parti.
La
sincérité crée en nous un fait accompli. J’appelle hypocrisie envers
453
une volonté — si profonde qu’elle n’a pas besoin
de
s’expliciter pour être efficace — qui m’interdit de nommer ce dont je
454
s’expliciter pour être efficace — qui m’interdit
de
nommer ce dont je ne veux plus souffrir. (Car il n’est peut-être qu’u
455
s souffrir. (Car il n’est peut-être qu’une espèce
de
souffrance véritablement insupportable, c’est celle qu’on tire de soi
456
ritablement insupportable, c’est celle qu’on tire
de
soi-même.) Hypocrisie, ce sourire des sphinx ; hypocrisie, masque amb
457
ce sourire des sphinx ; hypocrisie, masque ambigu
d’
une liberté plus précieuse que toute certitude… Ô vérité, ma vérité, n
458
é, ma vérité, non pas ce que je suis, mais ce que
de
toute mon âme je veux être !… 1. La véritable description de l’éla
459
ais ce que de toute mon âme je veux être !… 1.
La
véritable description de l’élan supposé dans le premier exemple, ce s
460
me je veux être !… 1. La véritable description
de
l’élan supposé dans le premier exemple, ce serait le récit des gestes
461
je veux être !… 1. La véritable description de
l’
élan supposé dans le premier exemple, ce serait le récit des gestes qu
462
l’élan supposé dans le premier exemple, ce serait
le
récit des gestes qu’il m’aurait fait commettre. Manifester est plus s
463
st plus sincère qu’analyser. 2. D’ailleurs toute
la
psychologie moderne souligne la quasi-impossibilité de traduire un dy
464
D’ailleurs toute la psychologie moderne souligne
la
quasi-impossibilité de traduire un dynamisme directement dans notre l
465
ychologie moderne souligne la quasi-impossibilité
de
traduire un dynamisme directement dans notre langage statique. 3. «
466
langage statique. 3. « Et certes quand il s’agit
de
parole ou d’écriture, l’affirmation prouve moins une certitude qu’un
467
que. 3. « Et certes quand il s’agit de parole ou
d’
écriture, l’affirmation prouve moins une certitude qu’un désir de cert
468
t certes quand il s’agit de parole ou d’écriture,
l’
affirmation prouve moins une certitude qu’un désir de certitude né de
469
ffirmation prouve moins une certitude qu’un désir
de
certitude né de quelque doute au fond. » (René Crevel) c. Rougemont
470
e moins une certitude qu’un désir de certitude né
de
quelque doute au fond. » (René Crevel) c. Rougemont Denis de, « Par
471
ute au fond. » (René Crevel) c. Rougemont Denis
de
, « Paradoxe de la sincérité », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuc
472
(René Crevel) c. Rougemont Denis de, « Paradoxe
de
la sincérité », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fr
473
né Crevel) c. Rougemont Denis de, « Paradoxe de
la
sincérité », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribo
474
ont Denis de, « Paradoxe de la sincérité », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, décembre 1926, p.
475
riet V. A.-W. Poste aux amours perdues Sur
le
mont gris pâlissants Des bouquets de vagues brumes. Insulter ta beaut
476
dues Sur le mont gris pâlissants Des bouquets
de
vagues brumes. Insulter ta beauté froide ? Oui, mais à qui s’adresser
477
sses, ô col roide, En souffrance mes baisers.
L’
amour est un alibi Nos lèvres sitôt que jointes, Ô dernier mensong
478
vers d’autres rêves Où sourient quels anges fous.
L’
horaire dicte un adieu, La mode qu’on rie des pleurs, Lors je baise vo
479
rient quels anges fous. L’horaire dicte un adieu,
La
mode qu’on rie des pleurs, Lors je baise votre main Comme on signe d’
480
s pleurs, Lors je baise votre main Comme on signe
d’
un faux nom. d. Rougemont Denis de, « Billets aigres-doux », Revu
481
e on signe d’un faux nom. d. Rougemont Denis
de
, « Billets aigres-doux », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel
482
ougemont Denis de, « Billets aigres-doux », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, janvier 1927, p.
483
Conte métaphysique :
L’
individu atteint de strabisme (janvier 1927)f g Comme le démiurge v
484
Conte métaphysique : L’individu atteint
de
strabisme (janvier 1927)f g Comme le démiurge venait de peser sur
485
u atteint de strabisme (janvier 1927)f g Comme
le
démiurge venait de peser sur le commutateur des étoiles… l’une, se dé
486
1927)f g Comme le démiurge venait de peser sur
le
commutateur des étoiles… l’une, se décrochant sans plus d’hésitation,
487
ateur des étoiles… l’une, se décrochant sans plus
d’
hésitation, se mit à pérégriner dans les régions de chasse gardée du c
488
sans plus d’hésitation, se mit à pérégriner dans
les
régions de chasse gardée du ci-devant soleil. C’est là qu’Urbain, pre
489
’hésitation, se mit à pérégriner dans les régions
de
chasse gardée du ci-devant soleil. C’est là qu’Urbain, premier du nom
490
famille, laquelle n’avait compté jusqu’alors que
d’
authentiques avocats et un chapelier dont tous s’accordaient à dire qu
491
accordaient à dire qu’il ne péchait que par excès
de
bonne humeur printanière, Urbain donc, premier mauvais garçon d’une r
492
printanière, Urbain donc, premier mauvais garçon
d’
une race entre toutes bénie — par qui ? elle était anticléricale, on n
493
par qui ? elle était anticléricale, on ne saurait
le
taire, — Urbain dormait. L’étoile, jeune fille, roulait gentiment sur
494
ricale, on ne saurait le taire, — Urbain dormait.
L’
étoile, jeune fille, roulait gentiment sur ses pointes, tout scintille
495
pudiquement dissimulé. Vers 1 heure, elle éclaira
d’
une rose caresse lumineuse la chevelure rouge d’Urbain, et son nez, le
496
heure, elle éclaira d’une rose caresse lumineuse
la
chevelure rouge d’Urbain, et son nez, lequel, par ses dimensions rema
497
a d’une rose caresse lumineuse la chevelure rouge
d’
Urbain, et son nez, lequel, par ses dimensions remarquablement exagéré
498
dimensions remarquablement exagérées, lui valait
le
surnom de Bin-Bin. Urbain ouvrit les yeux et ne vit rien. On rappelle
499
s remarquablement exagérées, lui valait le surnom
de
Bin-Bin. Urbain ouvrit les yeux et ne vit rien. On rappelle que les é
500
s, lui valait le surnom de Bin-Bin. Urbain ouvrit
les
yeux et ne vit rien. On rappelle que les étoiles s’étaient décrochées
501
n ouvrit les yeux et ne vit rien. On rappelle que
les
étoiles s’étaient décrochées de leur poste dans l’éternité. « Éternit
502
On rappelle que les étoiles s’étaient décrochées
de
leur poste dans l’éternité. « Éternité désaffectée, c’est bien dommag
503
s étoiles s’étaient décrochées de leur poste dans
l’
éternité. « Éternité désaffectée, c’est bien dommage, dit-il en s’étir
504
fectée, c’est bien dommage, dit-il en s’étirant ;
le
printemps désormais rendra le ciel plus pâle, et nous irons chercher
505
t-il en s’étirant ; le printemps désormais rendra
le
ciel plus pâle, et nous irons chercher dans le souvenir les vent-coul
506
ra le ciel plus pâle, et nous irons chercher dans
le
souvenir les vent-coulis de la mort. Garçon, un café, un ! » Mais l’é
507
lus pâle, et nous irons chercher dans le souvenir
les
vent-coulis de la mort. Garçon, un café, un ! » Mais l’étoile chantai
508
s irons chercher dans le souvenir les vent-coulis
de
la mort. Garçon, un café, un ! » Mais l’étoile chantait dans l’axe de
509
rons chercher dans le souvenir les vent-coulis de
la
mort. Garçon, un café, un ! » Mais l’étoile chantait dans l’axe de sa
510
t-coulis de la mort. Garçon, un café, un ! » Mais
l’
étoile chantait dans l’axe de sa vie normale et s’approchait en faisan
511
rçon, un café, un ! » Mais l’étoile chantait dans
l’
axe de sa vie normale et s’approchait en faisant la roue — celle à qui
512
un café, un ! » Mais l’étoile chantait dans l’axe
de
sa vie normale et s’approchait en faisant la roue — celle à qui souri
513
’axe de sa vie normale et s’approchait en faisant
la
roue — celle à qui sourit la Fortune. Urbain, fort d’une hérédité jud
514
pprochait en faisant la roue — celle à qui sourit
la
Fortune. Urbain, fort d’une hérédité judiciaire et française, dédaign
515
oue — celle à qui sourit la Fortune. Urbain, fort
d’
une hérédité judiciaire et française, dédaigna des avances que la pert
516
judiciaire et française, dédaigna des avances que
la
perte de son sens de l’éternel rendait pourtant considérables, au sen
517
e et française, dédaigna des avances que la perte
de
son sens de l’éternel rendait pourtant considérables, au sens étymolo
518
se, dédaigna des avances que la perte de son sens
de
l’éternel rendait pourtant considérables, au sens étymologique du ter
519
dédaigna des avances que la perte de son sens de
l’
éternel rendait pourtant considérables, au sens étymologique du terme.
520
es, au sens étymologique du terme. Il loucha vers
le
néant, retourna ses poches, ôta ses gants qu’il jeta, puis, après un
521
u’il jeta, puis, après un grand coup de pied dans
le
vide symbolique des systèmes, sortit, c’est-à-dire qu’il fit un pas d
522
e qu’il fit un pas dans une direction quelconque.
L’
étoile pleurait, sentimentale. f. Rougemont Denis de, « L’individu
523
ile pleurait, sentimentale. f. Rougemont Denis
de
, « L’individu atteint de strabisme. Conte métaphysique », Revue de Be
524
eurait, sentimentale. f. Rougemont Denis de, «
L’
individu atteint de strabisme. Conte métaphysique », Revue de Belles-L
525
e. f. Rougemont Denis de, « L’individu atteint
de
strabisme. Conte métaphysique », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Ne
526
atteint de strabisme. Conte métaphysique », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, janvier 1927, p.
527
Dans
le
Style (janvier 1927)h Nous recevons d’un bellettrien facétieux cet
528
Dans le Style (janvier 1927)h Nous recevons
d’
un bellettrien facétieux cet « Hommage à Paul Morand » : Billet circ
529
: Billet circulaire pour Paul Morand, auteur
de
« Lewis et Irène » L’auteur de maint roman de caractère gras quitte
530
pour Paul Morand, auteur de « Lewis et Irène »
L’
auteur de maint roman de caractère gras quitte Charing-Cross, songeant
531
ul Morand, auteur de « Lewis et Irène » L’auteur
de
maint roman de caractère gras quitte Charing-Cross, songeant aux titr
532
ur de « Lewis et Irène » L’auteur de maint roman
de
caractère gras quitte Charing-Cross, songeant aux titres, aux tire-l’
533
matique, fait balle au cerveau du poète qui meurt
de
sommeil naturel. Le tunnel sous la Manche escamoté, le train dépose d
534
au cerveau du poète qui meurt de sommeil naturel.
Le
tunnel sous la Manche escamoté, le train dépose des complets rigides
535
oète qui meurt de sommeil naturel. Le tunnel sous
la
Manche escamoté, le train dépose des complets rigides contenant des A
536
mmeil naturel. Le tunnel sous la Manche escamoté,
le
train dépose des complets rigides contenant des Anglais fragiles. L’a
537
complets rigides contenant des Anglais fragiles.
L’
aube tire un écran de pluies sur le paysage commercial. Terminus : Mor
538
tenant des Anglais fragiles. L’aube tire un écran
de
pluies sur le paysage commercial. Terminus : Morand, s’éveillant en f
539
lais fragiles. L’aube tire un écran de pluies sur
le
paysage commercial. Terminus : Morand, s’éveillant en français, termi
540
s, termine : … Irène. (Grasset, 1924… … y compris
la
Suède et la Norvège.) On lit dans les Nouvelles littéraires , du 8
541
… Irène. (Grasset, 1924… … y compris la Suède et
la
Norvège.) On lit dans les Nouvelles littéraires , du 8 janvier 192
542
y compris la Suède et la Norvège.) On lit dans
les
Nouvelles littéraires , du 8 janvier 1927, l’information suivante :
543
s les Nouvelles littéraires , du 8 janvier 1927,
l’
information suivante : Mardi dernier a été célébré en l’église grecque
544
rmation suivante : Mardi dernier a été célébré en
l’
église grecque de la rue Georges Bizet le mariage de M. Paul Morand av
545
: Mardi dernier a été célébré en l’église grecque
de
la rue Georges Bizet le mariage de M. Paul Morand avec la princesse H
546
ardi dernier a été célébré en l’église grecque de
la
rue Georges Bizet le mariage de M. Paul Morand avec la princesse Hélè
547
lébré en l’église grecque de la rue Georges Bizet
le
mariage de M. Paul Morand avec la princesse Hélène-C. Soutzo. Les tém
548
église grecque de la rue Georges Bizet le mariage
de
M. Paul Morand avec la princesse Hélène-C. Soutzo. Les témoins étaien
549
e Georges Bizet le mariage de M. Paul Morand avec
la
princesse Hélène-C. Soutzo. Les témoins étaient pour le marié : M. Ph
550
. Paul Morand avec la princesse Hélène-C. Soutzo.
Les
témoins étaient pour le marié : M. Philippe Berthelot, secrétaire gén
551
ncesse Hélène-C. Soutzo. Les témoins étaient pour
le
marié : M. Philippe Berthelot, secrétaire général du ministre des Aff
552
ral du ministre des Affaires étrangères ; et pour
la
mariée : Son Excellence M. Diamanty, ministre de Roumanie à Paris. C’
553
la mariée : Son Excellence M. Diamanty, ministre
de
Roumanie à Paris. C’est encore mieux dans le style. h. Rougemont D
554
stre de Roumanie à Paris. C’est encore mieux dans
le
style. h. Rougemont Denis de, « Dans le style », Revue de Belles-L
555
encore mieux dans le style. h. Rougemont Denis
de
, « Dans le style », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genèv
556
x dans le style. h. Rougemont Denis de, « Dans
le
style », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg,
557
h. Rougemont Denis de, « Dans le style », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, janvier 1927, p.
558
ant (février 1927)i j « Triste, mais vrai. » (
Les
journaux.) Mademoiselle, Il faut d’abord que je m’excuse : c’est un
559
’abord que je m’excuse : c’est un peu prétentieux
de
vous écrire au moment où je vais me suicider, d’autant plus que vous
560
de vous écrire au moment où je vais me suicider,
d’
autant plus que vous n’y croirez pas — et pourtant… Il faut aussi que
561
vous dise qu’il fait très froid dans ma chambre :
le
feu n’a pas pris, et d’ailleurs cela n’en vaut plus la peine. (Veuill
562
u n’a pas pris, et d’ailleurs cela n’en vaut plus
la
peine. (Veuillez ne pas voir dans cette phrase quelque allusion de ma
563
ez ne pas voir dans cette phrase quelque allusion
de
mauvais goût.) Je vous ai rencontrée quatre ou cinq fois dans des lie
564
ai rencontrée quatre ou cinq fois dans des lieux
de
plaisir, comme on dit, sans doute parce que c’est là que se nouent le
565
dit, sans doute parce que c’est là que se nouent
les
douleurs les plus atrocement inutiles. La première fois, au théâtre.
566
ute parce que c’est là que se nouent les douleurs
les
plus atrocement inutiles. La première fois, au théâtre. Dans l’ombre,
567
ment inutiles. La première fois, au théâtre. Dans
l’
ombre, j’ai suivi le drame sur vos traits seulement ; l’écho n’en fut
568
emière fois, au théâtre. Dans l’ombre, j’ai suivi
le
drame sur vos traits seulement ; l’écho n’en fut que plus douloureux
569
e, j’ai suivi le drame sur vos traits seulement ;
l’
écho n’en fut que plus douloureux dans mon cœur. Puis je vous ai oubli
570
existiez en moi, à certain désagrément que j’eus
de
vous voir si entourée… D’autres fois… je n’ai plus le courage de les
571
ous voir si entourée… D’autres fois… je n’ai plus
le
courage de les dire. Enfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé à
572
entourée… D’autres fois… je n’ai plus le courage
de
les dire. Enfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé à un de mes a
573
tourée… D’autres fois… je n’ai plus le courage de
les
dire. Enfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé à un de mes amis,
574
nfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé à un
de
mes amis, qui vous connaît4, de me présenter. Il m’en avait donné la
575
vais demandé à un de mes amis, qui vous connaît4,
de
me présenter. Il m’en avait donné la promesse. Vos regards rencontrèr
576
us connaît4, de me présenter. Il m’en avait donné
la
promesse. Vos regards rencontrèrent les miens plus d’une fois pendant
577
romesse. Vos regards rencontrèrent les miens plus
d’
une fois pendant une danse qu’il fit avec vous, mais vous les détourni
578
pendant une danse qu’il fit avec vous, mais vous
les
détourniez soudain comme pour vous arracher à une obsession secrèteme
579
session secrètement attirante ; et je pensais que
la
force de mon désir était telle que vous en éprouviez vaguement la men
580
ecrètement attirante ; et je pensais que la force
de
mon désir était telle que vous en éprouviez vaguement la menace. Je d
581
désir était telle que vous en éprouviez vaguement
la
menace. Je dis menace, parce que mes airs sombres vous effrayaient sa
582
seule leur prêtait quelque intention. Quand enfin
l’
orchestre s’arrêta, je me trouvais tout près de vous. Mon ami me fit u
583
sais quel démon du malheur me paralysa. Je venais
d’
entrevoir l’image d’un couple heureux et banal, votre sourire répondan
584
mon du malheur me paralysa. Je venais d’entrevoir
l’
image d’un couple heureux et banal, votre sourire répondant au mien, c
585
alheur me paralysa. Je venais d’entrevoir l’image
d’
un couple heureux et banal, votre sourire répondant au mien, comme on
586
aires et sur des cartes postales illustrées. Déjà
la
foule des danseurs nous séparait, mon ami se détournait, un peu vexé
587
vexé ; vous disparaissiez au milieu d’un cortège
de
rires empressés. Une autre danse reprenait. Je sentis une invincible
588
s une invincible lassitude me saisir et m’assis à
l’
écart. On me demandait, en passant, si j’étais malade. Je désignais d’
589
dait, en passant, si j’étais malade. Je désignais
d’
un geste incertain quelques bouteilles de champagne vides ; car on par
590
ésignais d’un geste incertain quelques bouteilles
de
champagne vides ; car on pardonne l’ivresse, mais non certaines doule
591
s bouteilles de champagne vides ; car on pardonne
l’
ivresse, mais non certaines douleurs. Même, je fus obligé de confier à
592
mais non certaines douleurs. Même, je fus obligé
de
confier à un ami que j’en avais repris … Les archets jouaient sur mes
593
bligé de confier à un ami que j’en avais repris …
Les
archets jouaient sur mes nerfs. Le jazz martelait mon désespoir. Dése
594
vais repris … Les archets jouaient sur mes nerfs.
Le
jazz martelait mon désespoir. Désespoir étroit, ces œillères géantes
595
sespoir étroit, ces œillères géantes aux pensées,
le
ciel trop bas d’un rêve sans issue, pesant comme l’envie d’un sommeil
596
es œillères géantes aux pensées, le ciel trop bas
d’
un rêve sans issue, pesant comme l’envie d’un sommeil sans fin… J’avai
597
ciel trop bas d’un rêve sans issue, pesant comme
l’
envie d’un sommeil sans fin… J’avais soif, mais la seule vue d’un liqu
598
op bas d’un rêve sans issue, pesant comme l’envie
d’
un sommeil sans fin… J’avais soif, mais la seule vue d’un liquide me s
599
l’envie d’un sommeil sans fin… J’avais soif, mais
la
seule vue d’un liquide me soulevait le cœur. L’aube parut. On éteigni
600
sommeil sans fin… J’avais soif, mais la seule vue
d’
un liquide me soulevait le cœur. L’aube parut. On éteignit toutes les
601
soif, mais la seule vue d’un liquide me soulevait
le
cœur. L’aube parut. On éteignit toutes les lampes, et les couples cha
602
s la seule vue d’un liquide me soulevait le cœur.
L’
aube parut. On éteignit toutes les lampes, et les couples charlestonna
603
ulevait le cœur. L’aube parut. On éteignit toutes
les
lampes, et les couples charlestonnaient plus furieusement dans l’ombr
604
. L’aube parut. On éteignit toutes les lampes, et
les
couples charlestonnaient plus furieusement dans l’ombre livide, aux c
605
s couples charlestonnaient plus furieusement dans
l’
ombre livide, aux cris fêlés et déchirants des saxophones. Sortie dans
606
s. Sortie dans un matin sourd, frileux, qui avait
la
nausée. Je rentrai seul. Voici quelques mots que j’écrivis à ma table
607
a table en désordre où je venais de jeter mon col
de
smoking et un œillet, pauvre gentillesse d’une autre femme dont le se
608
n col de smoking et un œillet, pauvre gentillesse
d’
une autre femme dont le seul défaut fut de m’aimer… (Froid aux genoux,
609
œillet, pauvre gentillesse d’une autre femme dont
le
seul défaut fut de m’aimer… (Froid aux genoux, odeur de vieille fumée
610
illesse d’une autre femme dont le seul défaut fut
de
m’aimer… (Froid aux genoux, odeur de vieille fumée, et ce refus au so
611
l défaut fut de m’aimer… (Froid aux genoux, odeur
de
vieille fumée, et ce refus au sommeil qui meurtrit jusqu’à l’âme.) Co
612
umée, et ce refus au sommeil qui meurtrit jusqu’à
l’
âme.) Convulsions d’oriflammes sur l’orchestre pensif. Ton regard est
613
sommeil qui meurtrit jusqu’à l’âme.) Convulsions
d’
oriflammes sur l’orchestre pensif. Ton regard est plus grand que le ch
614
trit jusqu’à l’âme.) Convulsions d’oriflammes sur
l’
orchestre pensif. Ton regard est plus grand que le chant des violons.
615
l’orchestre pensif. Ton regard est plus grand que
le
chant des violons. Aube dure ! En ma tête rôde ton souvenir, comme un
616
une chambre étroite… J’ai dormi quelques heures,
d’
un sommeil triste, tout enfiévré par la crainte du réveil. Puis je sui
617
es heures, d’un sommeil triste, tout enfiévré par
la
crainte du réveil. Puis je suis revenu dans ces rues où je vous renco
618
n rendez-vous au thé du Printemps. J’ai rôdé dans
la
joie féminine des grands magasins, n’osant pas repasser trop souvent
619
agasins, n’osant pas repasser trop souvent devant
les
ascenseurs. « Vers 4 heures, me disais-je elle y entrera, et, me glis
620
disais-je elle y entrera, et, me glissant auprès
d’
elle, je pourrai lui dire très vite quelques mots si bouleversants qu’
621
tage… » Je délirais, bien sûr. Je m’imaginais que
les
vendeuses me dévisageaient de plus en plus impudemment : je devais pa
622
evais paraître si perdu. Chaque fois qu’un paquet
de
dix personnes s’engouffrait dans la cage rouge et or et s’élevait, j’
623
qu’un paquet de dix personnes s’engouffrait dans
la
cage rouge et or et s’élevait, j’éprouvais un petit arrachement, comm
624
ais encore : Si je prends cet ascenseur et que je
la
croise en route dans l’ascenseur descendant… Il aurait fallu monter,
625
s cet ascenseur et que je la croise en route dans
l’
ascenseur descendant… Il aurait fallu monter, mais l’idée de vous trou
626
scenseur descendant… Il aurait fallu monter, mais
l’
idée de vous trouver peut-être assise en face de votre bel ami laqué,
627
r descendant… Il aurait fallu monter, mais l’idée
de
vous trouver peut-être assise en face de votre bel ami laqué, sourian
628
je suis sorti. Il y avait beaucoup de monde dans
les
rues, sous la pluie. Les autobus passaient par groupes. Plusieurs foi
629
Il y avait beaucoup de monde dans les rues, sous
la
pluie. Les autobus passaient par groupes. Plusieurs fois, j’ai cru vo
630
t beaucoup de monde dans les rues, sous la pluie.
Les
autobus passaient par groupes. Plusieurs fois, j’ai cru vous reconnaî
631
s. Plusieurs fois, j’ai cru vous reconnaître dans
la
foule qui se précipitait, mais je n’avais pas pris de numéro, je ne p
632
oule qui se précipitait, mais je n’avais pas pris
de
numéro, je ne pouvais pas monter. Je finissais par vous voir partout.
633
Je finissais par vous voir partout. Chaque visage
de
femme révélait soudain un trait de votre visage. Il aurait fallu cour
634
Chaque visage de femme révélait soudain un trait
de
votre visage. Il aurait fallu courir après celle-là qui venait de tou
635
llu courir après celle-là qui venait de tourner à
l’
angle de cette rue et qui avait votre démarche. Mais, pendant ce temps
636
ir après celle-là qui venait de tourner à l’angle
de
cette rue et qui avait votre démarche. Mais, pendant ce temps, vous p
637
désir surmené vous appelait encore, haletant. Et
le
temps passait, à la fois si lent — jusqu’à l’arrivée du prochain métr
638
Et le temps passait, à la fois si lent — jusqu’à
l’
arrivée du prochain métro, du prochain autobus, — si rapide : déjà les
639
in métro, du prochain autobus, — si rapide : déjà
les
lumières des boulevards glissaient des reflets sur l’asphalte mouillé
640
umières des boulevards glissaient des reflets sur
l’
asphalte mouillé. Les pieds dans l’eau, les jambes fatiguées, les paup
641
ds glissaient des reflets sur l’asphalte mouillé.
Les
pieds dans l’eau, les jambes fatiguées, les paupières lourdes, et ce
642
es reflets sur l’asphalte mouillé. Les pieds dans
l’
eau, les jambes fatiguées, les paupières lourdes, et ce chant désespér
643
ets sur l’asphalte mouillé. Les pieds dans l’eau,
les
jambes fatiguées, les paupières lourdes, et ce chant désespéré qui vo
644
illé. Les pieds dans l’eau, les jambes fatiguées,
les
paupières lourdes, et ce chant désespéré qui vous appelait, assourdis
645
éticents, maladroits, contradictoires… Un autobus
de
luxe s’était arrêté tout près de moi. Je vis un visage à l’intérieur
646
était arrêté tout près de moi. Je vis un visage à
l’
intérieur se pencher vers la vitre… Je montai. Il n’y avait que des da
647
i. Je vis un visage à l’intérieur se pencher vers
la
vitre… Je montai. Il n’y avait que des dames. Personne ne parlait. La
648
Il n’y avait que des dames. Personne ne parlait.
La
jeune femme qui s’était penchée vous ressemblait tant. Mais je n’osai
649
ous ressemblait tant. Mais je n’osais presque pas
la
regarder, à cause d’une incertitude qui redonnait tout son empire à m
650
Mais je n’osais presque pas la regarder, à cause
d’
une incertitude qui redonnait tout son empire à ma timidité. Peut-être
651
. Peut-être était-ce vous. Je ne saurai jamais. À
l’
arrêt de la Place Saint-Michel, elle sortit, en me frôlant, sans me re
652
tre était-ce vous. Je ne saurai jamais. À l’arrêt
de
la Place Saint-Michel, elle sortit, en me frôlant, sans me regarder.
653
était-ce vous. Je ne saurai jamais. À l’arrêt de
la
Place Saint-Michel, elle sortit, en me frôlant, sans me regarder. Je
654
derrière elle. Mais tout de suite des parapluies
la
dérobèrent à mes yeux. Une bouche de métro m’attira. Les rames s’arrê
655
s parapluies la dérobèrent à mes yeux. Une bouche
de
métro m’attira. Les rames s’arrêtaient avec un sifflement particulièr
656
obèrent à mes yeux. Une bouche de métro m’attira.
Les
rames s’arrêtaient avec un sifflement particulièrement doux pour ma f
657
gue, et ces gens pressés et songeurs respectaient
la
folie douloureuse qui devait contracter mon visage. Je promenais sur
658
egards angoissés, avides, implorants. Oh ! toutes
les
femmes que j’ai fait souffrir cette nuit d’un long regard de damné. À
659
utes les femmes que j’ai fait souffrir cette nuit
d’
un long regard de damné. À minuit, tellement épuisé que je mêlais à me
660
ue j’ai fait souffrir cette nuit d’un long regard
de
damné. À minuit, tellement épuisé que je mêlais à mes pensées des fra
661
épuisé que je mêlais à mes pensées des fragments
de
rêves et les personnages des affiches, tout en marchant sans fin dans
662
je mêlais à mes pensées des fragments de rêves et
les
personnages des affiches, tout en marchant sans fin dans les couloirs
663
ages des affiches, tout en marchant sans fin dans
les
couloirs implacablement brillants, je me pris à parler à haute voix,
664
nts, je me pris à parler à haute voix, par bribes
de
phrases incohérentes. Je voyais avec une sombre joie les employés et
665
ases incohérentes. Je voyais avec une sombre joie
les
employés et les voyageurs s’inquiéter. Bientôt on m’entraîna de force
666
s. Je voyais avec une sombre joie les employés et
les
voyageurs s’inquiéter. Bientôt on m’entraîna de force sur un trottoir
667
les voyageurs s’inquiéter. Bientôt on m’entraîna
de
force sur un trottoir roulant qui me remonta dans la rue. La fraîcheu
668
force sur un trottoir roulant qui me remonta dans
la
rue. La fraîcheur de la brume m’apaisa. Sur la promesse que je fis qu
669
r un trottoir roulant qui me remonta dans la rue.
La
fraîcheur de la brume m’apaisa. Sur la promesse que je fis que je me
670
roulant qui me remonta dans la rue. La fraîcheur
de
la brume m’apaisa. Sur la promesse que je fis que je me sentais mieux
671
ulant qui me remonta dans la rue. La fraîcheur de
la
brume m’apaisa. Sur la promesse que je fis que je me sentais mieux, o
672
ns la rue. La fraîcheur de la brume m’apaisa. Sur
la
promesse que je fis que je me sentais mieux, on me laissa rentrer seu
673
tre maintenant 5 heures du matin. Premiers appels
d’
autos dans la ville, mais il me semble que toutes choses s’éloignent d
674
t 5 heures du matin. Premiers appels d’autos dans
la
ville, mais il me semble que toutes choses s’éloignent de moi vertigi
675
, mais il me semble que toutes choses s’éloignent
de
moi vertigineusement, par cette aube incolore. Il y a vingt-quatre he
676
à rien dans mon esprit. Peut-être que j’ai perdu
la
notion du temps. Je ne me souviens plus que de cette déception insupp
677
du la notion du temps. Je ne me souviens plus que
de
cette déception insupportable et définitive de mon désir. Je ne vous
678
ue de cette déception insupportable et définitive
de
mon désir. Je ne vous en accuse pas. À peine si je puis encore évoque
679
-je pas vraiment aimée, mais bien ce goût profond
de
ma destruction, ce rongement, cette sournoise recherche de tout ce qu
680
truction, ce rongement, cette sournoise recherche
de
tout ce qui me navre au plus intime de mon être… Le revolver est char
681
recherche de tout ce qui me navre au plus intime
de
mon être… Le revolver est chargé, sur cette table. (Je le caresse, en
682
tout ce qui me navre au plus intime de mon être…
Le
revolver est chargé, sur cette table. (Je le caresse, entre deux phra
683
tre… Le revolver est chargé, sur cette table. (Je
le
caresse, entre deux phrases.) Mais voici que ce geste de ma mort auss
684
sse, entre deux phrases.) Mais voici que ce geste
de
ma mort aussi me lasse, l’image que je m’en forme… Je ne comprends pl
685
ais voici que ce geste de ma mort aussi me lasse,
l’
image que je m’en forme… Je ne comprends plus pourquoi je devrais me t
686
is me tuer, pourquoi je souffre, ce que c’est que
la
souffrance, ce que c’est que ma vie, ma mort. Mon Dieu, il n’y a plus
687
e ne vous dirai pas son nom. i. Rougemont Denis
de
, « Lettre du survivant », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel
688
ougemont Denis de, « Lettre du survivant », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, février 1927, p.
689
février 1927)k « Cet âge est sans pitié. » «
Le
véritable symbole n’est jamais prévu par l’auteur », écrivait Cocteau
690
» « Le véritable symbole n’est jamais prévu par
l’
auteur », écrivait Cocteau dans la préface des Mariés de la tour Eiffe
691
amais prévu par l’auteur », écrivait Cocteau dans
la
préface des Mariés de la tour Eiffel. Et une note d’Orphée précise :
692
ur », écrivait Cocteau dans la préface des Mariés
de
la tour Eiffel. Et une note d’Orphée précise : « Inutile de dire qu’i
693
», écrivait Cocteau dans la préface des Mariés de
la
tour Eiffel. Et une note d’Orphée précise : « Inutile de dire qu’il n
694
préface des Mariés de la tour Eiffel. Et une note
d’
Orphée précise : « Inutile de dire qu’il n’y a pas un seul symbole dan
695
Eiffel. Et une note d’Orphée précise : « Inutile
de
dire qu’il n’y a pas un seul symbole dans la pièce. » Ce qui me gêne
696
tile de dire qu’il n’y a pas un seul symbole dans
la
pièce. » Ce qui me gêne pourtant, c’est d’y découvrir possibles deux
697
e dans la pièce. » Ce qui me gêne pourtant, c’est
d’
y découvrir possibles deux interprétations symboliques au moins ; de n
698
ibles deux interprétations symboliques au moins ;
de
ne pouvoir m’empêcher d’y songer sans cesse en lisant cette « tragédi
699
s symboliques au moins ; de ne pouvoir m’empêcher
d’
y songer sans cesse en lisant cette « tragédie » ; de ne pouvoir m’emp
700
songer sans cesse en lisant cette « tragédie » ;
de
ne pouvoir m’empêcher non plus de soupçonner Cocteau d’en avoir plus
701
« tragédie » ; de ne pouvoir m’empêcher non plus
de
soupçonner Cocteau d’en avoir plus ou moins consciemment concerté la
702
pouvoir m’empêcher non plus de soupçonner Cocteau
d’
en avoir plus ou moins consciemment concerté la possibilité. Orphée, p
703
au d’en avoir plus ou moins consciemment concerté
la
possibilité. Orphée, par exemple, serait un poète surréaliste. « Il f
704
, dit-il, il faut obtenir un scandale. Il faut un
de
ces orages qui rafraîchissent l’air. » Il prétend « traquer l’inconnu
705
dale. Il faut un de ces orages qui rafraîchissent
l’
air. » Il prétend « traquer l’inconnu ». Sa femme l’accuse de « vouloi
706
qui rafraîchissent l’air. » Il prétend « traquer
l’
inconnu ». Sa femme l’accuse de « vouloir faire admettre que la poésie
707
air. » Il prétend « traquer l’inconnu ». Sa femme
l’
accuse de « vouloir faire admettre que la poésie consiste à écrire une
708
prétend « traquer l’inconnu ». Sa femme l’accuse
de
« vouloir faire admettre que la poésie consiste à écrire une phrase »
709
Sa femme l’accuse de « vouloir faire admettre que
la
poésie consiste à écrire une phrase ». Et cette phrase, c’est un chev
710
se ». Et cette phrase, c’est un cheval savant qui
la
lui a dictée : « Madame Eurydice Reviendra Des Enfers. » — « Ce n’est
711
est un poème, un poème du rêve, une fleur du fond
de
la mort. » Or, on découvre à la fin de la pièce que c’est une anagram
712
un poème, un poème du rêve, une fleur du fond de
la
mort. » Or, on découvre à la fin de la pièce que c’est une anagramme
713
une fleur du fond de la mort. » Or, on découvre à
la
fin de la pièce que c’est une anagramme un peu ordurière. Ainsi les r
714
ur du fond de la mort. » Or, on découvre à la fin
de
la pièce que c’est une anagramme un peu ordurière. Ainsi les rêves pu
715
du fond de la mort. » Or, on découvre à la fin de
la
pièce que c’est une anagramme un peu ordurière. Ainsi les rêves publi
716
e que c’est une anagramme un peu ordurière. Ainsi
les
rêves publiés par les surréalistes, donnés à la fois comme poèmes et
717
mme un peu ordurière. Ainsi les rêves publiés par
les
surréalistes, donnés à la fois comme poèmes et comme dictées de l’inc
718
s, donnés à la fois comme poèmes et comme dictées
de
l’inconscient, au fond desquels on a si vite fait de distinguer les q
719
donnés à la fois comme poèmes et comme dictées de
l’
inconscient, au fond desquels on a si vite fait de distinguer les quel
720
l’inconscient, au fond desquels on a si vite fait
de
distinguer les quelques préoccupations assez simples dont l’étude cha
721
au fond desquels on a si vite fait de distinguer
les
quelques préoccupations assez simples dont l’étude charme le psychana
722
er les quelques préoccupations assez simples dont
l’
étude charme le psychanalyste. Je pourrais poursuivre le jeu. Et puis,
723
préoccupations assez simples dont l’étude charme
le
psychanalyste. Je pourrais poursuivre le jeu. Et puis, il y a aussi d
724
e charme le psychanalyste. Je pourrais poursuivre
le
jeu. Et puis, il y a aussi des sortes de calembours… Art chrétien, a
725
ursuivre le jeu. Et puis, il y a aussi des sortes
de
calembours… Art chrétien, a-t-on dit5. Certes, cette pièce n’est pas
726
-on dit5. Certes, cette pièce n’est pas dépourvue
de
certaines des qualités qui, selon Max Jacob, permettraient seules de
727
alités qui, selon Max Jacob, permettraient seules
de
taxer de chrétienne une œuvre d’art. Mais, d’autre part, cette équivo
728
i, selon Max Jacob, permettraient seules de taxer
de
chrétienne une œuvre d’art. Mais, d’autre part, cette équivoque des s
729
ettraient seules de taxer de chrétienne une œuvre
d’
art. Mais, d’autre part, cette équivoque des symboles, cette simplicit
730
crivit certains vers qu’on peut lire plus haut :
Les
anges véritables qui connaissent les signes Sont moins bons acrobates
731
plus haut : Les anges véritables qui connaissent
les
signes Sont moins bons acrobates… (etc.)… Cocteau s’est trop exercé
732
Cocteau s’est trop exercé avant de se lancer sur
la
corde raide. Je suis sûr qu’il ne tombera pas. J’admire sans émoi. ⁂
733
’il ne tombera pas. J’admire sans émoi. ⁂ Certes,
les
qualités scéniques de cette pièce sont grandes. Je ne saurais même in
734
dmire sans émoi. ⁂ Certes, les qualités scéniques
de
cette pièce sont grandes. Je ne saurais même indiquer aucun endroit p
735
e indiquer aucun endroit par où elle pèche contre
les
principes chers à l’auteur du Secret professionnel et de la préface d
736
it par où elle pèche contre les principes chers à
l’
auteur du Secret professionnel et de la préface des Mariés — principes
737
cipes chers à l’auteur du Secret professionnel et
de
la préface des Mariés — principes dont l’énoncé brillant et définitif
738
es chers à l’auteur du Secret professionnel et de
la
préface des Mariés — principes dont l’énoncé brillant et définitif re
739
nnel et de la préface des Mariés — principes dont
l’
énoncé brillant et définitif restera l’un des titres les plus authenti
740
ncé brillant et définitif restera l’un des titres
les
plus authentiques de Cocteau. Précision et relief du dialogue, ingéni
741
tif restera l’un des titres les plus authentiques
de
Cocteau. Précision et relief du dialogue, ingénieuse utilisation des
742
se utilisation des expressions courantes, maximum
de
« situation » des personnages obtenu avec un minimum de répliques ; e
743
ituation » des personnages obtenu avec un minimum
de
répliques ; enfin, un style parfaitement pauvre dans le détail, un vr
744
liques ; enfin, un style parfaitement pauvre dans
le
détail, un vrai style de théâtre, d’une netteté qui pourtant n’est pa
745
parfaitement pauvre dans le détail, un vrai style
de
théâtre, d’une netteté qui pourtant n’est pas maigre, d’une familiari
746
pauvre dans le détail, un vrai style de théâtre,
d’
une netteté qui pourtant n’est pas maigre, d’une familiarité dramatiqu
747
tre, d’une netteté qui pourtant n’est pas maigre,
d’
une familiarité dramatique qui cerne le mystère d’un trait pur. Il sem
748
as maigre, d’une familiarité dramatique qui cerne
le
mystère d’un trait pur. Il semble que Cocteau ait réalisé là exacteme
749
d’une familiarité dramatique qui cerne le mystère
d’
un trait pur. Il semble que Cocteau ait réalisé là exactement ce qu’il
750
ble machine ne m’inquiète guère : je sais qu’elle
le
conduira où il veut, sans surprises. « Puisque ces mystères me dépass
751
es. « Puisque ces mystères me dépassent, feignons
d’
en être l’organisateur », disait le photographe des Mariés. Dans Orphé
752
que ces mystères me dépassent, feignons d’en être
l’
organisateur », disait le photographe des Mariés. Dans Orphée, le myst
753
sent, feignons d’en être l’organisateur », disait
le
photographe des Mariés. Dans Orphée, le mystère ne peut plus dépasser
754
», disait le photographe des Mariés. Dans Orphée,
le
mystère ne peut plus dépasser l’auteur : il l’a trop bien organisé. E
755
és. Dans Orphée, le mystère ne peut plus dépasser
l’
auteur : il l’a trop bien organisé. En somme, ce qu’il faut reprocher
756
e, le mystère ne peut plus dépasser l’auteur : il
l’
a trop bien organisé. En somme, ce qu’il faut reprocher à Cocteau, c’e
757
n somme, ce qu’il faut reprocher à Cocteau, c’est
d’
avoir réussi complètement une pièce, prouvant une fois de plus que l’a
758
lètement une pièce, prouvant une fois de plus que
l’
atmosphère de l’« art pur » n’est pas respirable. Il ne manque rien à
759
pièce, prouvant une fois de plus que l’atmosphère
de
l’« art pur » n’est pas respirable. Il ne manque rien à Orphée, sinon
760
ce, prouvant une fois de plus que l’atmosphère de
l’
« art pur » n’est pas respirable. Il ne manque rien à Orphée, sinon pe
761
rphée, sinon peut-être cette indispensable « part
de
Dieu » — comme dit Gide — qui serait aussi la part de l’humain, l’imp
762
art de Dieu » — comme dit Gide — qui serait aussi
la
part de l’humain, l’imperfection secrète qui fait naître l’amour. Par
763
ieu » — comme dit Gide — qui serait aussi la part
de
l’humain, l’imperfection secrète qui fait naître l’amour. Parce que l
764
» — comme dit Gide — qui serait aussi la part de
l’
humain, l’imperfection secrète qui fait naître l’amour. Parce que la c
765
dit Gide — qui serait aussi la part de l’humain,
l’
imperfection secrète qui fait naître l’amour. Parce que la création es
766
l’humain, l’imperfection secrète qui fait naître
l’
amour. Parce que la création est venue après la théorie. Parce qu’une
767
ection secrète qui fait naître l’amour. Parce que
la
création est venue après la théorie. Parce qu’une fois de plus, Cocte
768
re l’amour. Parce que la création est venue après
la
théorie. Parce qu’une fois de plus, Cocteau a comprimé des pétales de
769
’une fois de plus, Cocteau a comprimé des pétales
de
roses dans du cristal taillé, selon toutes les règles de l’art, mais
770
les de roses dans du cristal taillé, selon toutes
les
règles de l’art, mais que l’essence obtenue, si elle est de rose, est
771
s dans du cristal taillé, selon toutes les règles
de
l’art, mais que l’essence obtenue, si elle est de rose, est sans parf
772
ans du cristal taillé, selon toutes les règles de
l’
art, mais que l’essence obtenue, si elle est de rose, est sans parfum.
773
aillé, selon toutes les règles de l’art, mais que
l’
essence obtenue, si elle est de rose, est sans parfum. (Tout de même
774
de l’art, mais que l’essence obtenue, si elle est
de
rose, est sans parfum. (Tout de même, Cocteau est un poète : j’en v
775
: j’en verrais une preuve, pour mon compte, dans
le
fait que je ne sais parler de lui autrement que par métaphores.) 5.
776
ur mon compte, dans le fait que je ne sais parler
de
lui autrement que par métaphores.) 5. M. Zimmer, dans la Gazette d
777
trement que par métaphores.) 5. M. Zimmer, dans
la
Gazette de Lausanne . Et même il appelait Orphée « une tragédie de l
778
par métaphores.) 5. M. Zimmer, dans la Gazette
de
Lausanne . Et même il appelait Orphée « une tragédie de l’amour conju
779
sanne . Et même il appelait Orphée « une tragédie
de
l’amour conjugal ». Vraiment, nous n’en demandions pas tant… k. Rou
780
ne . Et même il appelait Orphée « une tragédie de
l’
amour conjugal ». Vraiment, nous n’en demandions pas tant… k. Rougem
781
us n’en demandions pas tant… k. Rougemont Denis
de
, « Orphée sans charme », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-
782
Rougemont Denis de, « Orphée sans charme », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, février 1927, p.
783
L’autre œil (février 1927)l m Décembre
L’
époque s’ouvre où l’on attend un miracle pour la fin de la semaine. «
784
ier 1927)l m Décembre L’époque s’ouvre où
l’
on attend un miracle pour la fin de la semaine. « Messieurs, disait Da
785
L’époque s’ouvre où l’on attend un miracle pour
la
fin de la semaine. « Messieurs, disait Dardel, y a pas à tortiller, i
786
que s’ouvre où l’on attend un miracle pour la fin
de
la semaine. « Messieurs, disait Dardel, y a pas à tortiller, il faut
787
s’ouvre où l’on attend un miracle pour la fin de
la
semaine. « Messieurs, disait Dardel, y a pas à tortiller, il faut fai
788
s ne sommes pas des imbéciles, nous ne sommes pas
de
ces gens qui croient que 2 et 2 font 22, et qui confondent Jérôme et
789
out ça semble idiot. Il y a des soirs où une idée
de
la responsabilité s’empare de nous. Et nous calculons qu’il s’agit de
790
ça semble idiot. Il y a des soirs où une idée de
la
responsabilité s’empare de nous. Et nous calculons qu’il s’agit de dé
791
s soirs où une idée de la responsabilité s’empare
de
nous. Et nous calculons qu’il s’agit de déranger 5000 personnes en hu
792
s’empare de nous. Et nous calculons qu’il s’agit
de
déranger 5000 personnes en huit soirées, et de les occuper quatre heu
793
it de déranger 5000 personnes en huit soirées, et
de
les occuper quatre heures durant… Mais la vision, rapidement entrevue
794
de déranger 5000 personnes en huit soirées, et de
les
occuper quatre heures durant… Mais la vision, rapidement entrevue par
795
ées, et de les occuper quatre heures durant… Mais
la
vision, rapidement entrevue par chacun dans son for le plus intérieur
796
sion, rapidement entrevue par chacun dans son for
le
plus intérieur, d’une fuite en auto, nous rassure provisoirement…
797
trevue par chacun dans son for le plus intérieur,
d’
une fuite en auto, nous rassure provisoirement… Prosopopée, à propo
798
ment… Prosopopée, à propos d’une apparition
La
vieille Monture 6 un soir nous apparut, lugubrement fardée, l’haleine
799
nture 6 un soir nous apparut, lugubrement fardée,
l’
haleine mauvaise, édentée et tâchant à prendre un accent anglais d’un
800
e, édentée et tâchant à prendre un accent anglais
d’
un comique assez macabre. Ses derniers sectateurs, désignant d’un doig
801
assez macabre. Ses derniers sectateurs, désignant
d’
un doigt impitoyable son flanc déjà meurtri, la suivaient en hurlant :
802
nt d’un doigt impitoyable son flanc déjà meurtri,
la
suivaient en hurlant : « Bas-toi là, bas-toi là ! »… Est-il plus atro
803
oi là ! »… Est-il plus atroce spectacle que celui
d’
une maîtresse jadis belle et diserte qui tombe au ruisseau en prononça
804
le et diserte qui tombe au ruisseau en prononçant
de
séniles calembours… Pénétrés d’horreur, les bellettriens avaient fui.
805
eau en prononçant de séniles calembours… Pénétrés
d’
horreur, les bellettriens avaient fui. Au détour d’une ivresse, ils re
806
onçant de séniles calembours… Pénétrés d’horreur,
les
bellettriens avaient fui. Au détour d’une ivresse, ils rencontrèrent
807
’horreur, les bellettriens avaient fui. Au détour
d’
une ivresse, ils rencontrèrent une créature évadée d’anciens rêves qui
808
ne ivresse, ils rencontrèrent une créature évadée
d’
anciens rêves qui hantait les limbes depuis un an déjà. Ils ne tardère
809
t une créature évadée d’anciens rêves qui hantait
les
limbes depuis un an déjà. Ils ne tardèrent pas à reconnaître Cinémato
810
dèrent pas à reconnaître Cinématoma. Naissance
de
Cinématoma Cinq bellettriens furent commis au soin d’engendrer cet
811
matoma Cinq bellettriens furent commis au soin
d’
engendrer cet adorable monstre. Ils se réunissent parfois autour d’un
812
dorable monstre. Ils se réunissent parfois autour
d’
un feu et le contemplent un certain temps en silence. « Well ! », dit
813
tre. Ils se réunissent parfois autour d’un feu et
le
contemplent un certain temps en silence. « Well ! », dit enfin Dardel
814
n temps en silence. « Well ! », dit enfin Dardel.
Les
autres n’en pensent pas moins. Quelquefois, Mossoul amène un scénario
815
rojet à deux faces. Lugin, qui est théologien, et
de
la Tchaux, n’a pas la foi. Topin, Mahomet désabusé, constate que jama
816
et à deux faces. Lugin, qui est théologien, et de
la
Tchaux, n’a pas la foi. Topin, Mahomet désabusé, constate que jamais
817
gin, qui est théologien, et de la Tchaux, n’a pas
la
foi. Topin, Mahomet désabusé, constate que jamais « la Montagne » ne
818
i. Topin, Mahomet désabusé, constate que jamais «
la
Montagne » ne saura venir au prophète, même s’il se nomme Mossoul. Po
819
de ce paludesque et stérile consistoire, une idée
de
génie vint s’asseoir certaine nuit. Elle parla par la bouche de Lugin
820
énie vint s’asseoir certaine nuit. Elle parla par
la
bouche de Lugin, sa langue dans la langue de Lugin : « Le rideau se l
821
s’asseoir certaine nuit. Elle parla par la bouche
de
Lugin, sa langue dans la langue de Lugin : « Le rideau se lève sur un
822
Elle parla par la bouche de Lugin, sa langue dans
la
langue de Lugin : « Le rideau se lève sur un miroir qui occupe toute
823
par la bouche de Lugin, sa langue dans la langue
de
Lugin : « Le rideau se lève sur un miroir qui occupe toute la largeur
824
e de Lugin, sa langue dans la langue de Lugin : «
Le
rideau se lève sur un miroir qui occupe toute la largeur de la scène.
825
Le rideau se lève sur un miroir qui occupe toute
la
largeur de la scène. Titre : Socrate et Narcisse, un acte à grande fi
826
se lève sur un miroir qui occupe toute la largeur
de
la scène. Titre : Socrate et Narcisse, un acte à grande figuration. »
827
lève sur un miroir qui occupe toute la largeur de
la
scène. Titre : Socrate et Narcisse, un acte à grande figuration. » En
828
et Narcisse, un acte à grande figuration. » Enfin
l’
on joua aux petits dés le sort de notre parade — et l’on gagna. Enthou
829
ande figuration. » Enfin l’on joua aux petits dés
le
sort de notre parade — et l’on gagna. Enthousiasmé, « Mimosa » partit
830
uration. » Enfin l’on joua aux petits dés le sort
de
notre parade — et l’on gagna. Enthousiasmé, « Mimosa » partit pour la
831
joua aux petits dés le sort de notre parade — et
l’
on gagna. Enthousiasmé, « Mimosa » partit pour la Riviera afin de négo
832
l’on gagna. Enthousiasmé, « Mimosa » partit pour
la
Riviera afin de négocier la vente de cette martingale avec des surréa
833
Mimosa » partit pour la Riviera afin de négocier
la
vente de cette martingale avec des surréalistes hétérodoxes. Il revin
834
partit pour la Riviera afin de négocier la vente
de
cette martingale avec des surréalistes hétérodoxes. Il revint juste à
835
érodoxes. Il revint juste à temps pour assister à
la
cérémonie de la pose du point final de « Cinématoma ou les épanchemen
836
revint juste à temps pour assister à la cérémonie
de
la pose du point final de « Cinématoma ou les épanchements de la jeun
837
int juste à temps pour assister à la cérémonie de
la
pose du point final de « Cinématoma ou les épanchements de la jeune S
838
assister à la cérémonie de la pose du point final
de
« Cinématoma ou les épanchements de la jeune Synovie », parade « née
839
onie de la pose du point final de « Cinématoma ou
les
épanchements de la jeune Synovie », parade « née du mariage de nos ve
840
u point final de « Cinématoma ou les épanchements
de
la jeune Synovie », parade « née du mariage de nos veilles et de nos
841
oint final de « Cinématoma ou les épanchements de
la
jeune Synovie », parade « née du mariage de nos veilles et de nos rêv
842
ts de la jeune Synovie », parade « née du mariage
de
nos veilles et de nos rêves », ainsi que le disait si poétiquement le
843
ovie », parade « née du mariage de nos veilles et
de
nos rêves », ainsi que le disait si poétiquement le programme. Un peu
844
riage de nos veilles et de nos rêves », ainsi que
le
disait si poétiquement le programme. Un peu d’histoire (erratum de la
845
nos rêves », ainsi que le disait si poétiquement
le
programme. Un peu d’histoire (erratum de la chronique de Mossoul). Be
846
ue le disait si poétiquement le programme. Un peu
d’
histoire (erratum de la chronique de Mossoul). Belles-Lettres joua l’I
847
iquement le programme. Un peu d’histoire (erratum
de
la chronique de Mossoul). Belles-Lettres joua l’Inspecteur de Gogol à
848
ement le programme. Un peu d’histoire (erratum de
la
chronique de Mossoul). Belles-Lettres joua l’Inspecteur de Gogol à l’
849
ramme. Un peu d’histoire (erratum de la chronique
de
Mossoul). Belles-Lettres joua l’Inspecteur de Gogol à l’époque où le
850
de la chronique de Mossoul). Belles-Lettres joua
l’
Inspecteur de Gogol à l’époque où le Cuirassé Potemkine était interdit
851
que de Mossoul). Belles-Lettres joua l’Inspecteur
de
Gogol à l’époque où le Cuirassé Potemkine était interdit à l’écran. P
852
oul). Belles-Lettres joua l’Inspecteur de Gogol à
l’
époque où le Cuirassé Potemkine était interdit à l’écran. Pitoëff avai
853
-Lettres joua l’Inspecteur de Gogol à l’époque où
le
Cuirassé Potemkine était interdit à l’écran. Pitoëff avait prêté un a
854
’époque où le Cuirassé Potemkine était interdit à
l’
écran. Pitoëff avait prêté un accent, Mme d’Assilva deux actrices, M.
855
ise en scène fort ingénieuse qui permit à Mossoul
de
se perdre dans des jupons autrement que par métaphore. À La Chaux-de-
856
re dans des jupons autrement que par métaphore. À
La
Chaux-de-Fonds, il y eut trente membres et cent doigts dans deux lits
857
cent doigts dans deux lits. Combien cela fait-il
de
pieds et d’oreillles ? À signaler la fuite de Bec-de-Gaz, lequel s’ét
858
dans deux lits. Combien cela fait-il de pieds et
d’
oreillles ? À signaler la fuite de Bec-de-Gaz, lequel s’éteignit dans
859
cela fait-il de pieds et d’oreillles ? À signaler
la
fuite de Bec-de-Gaz, lequel s’éteignit dans les neiges. Un jour, on s
860
-il de pieds et d’oreillles ? À signaler la fuite
de
Bec-de-Gaz, lequel s’éteignit dans les neiges. Un jour, on s’aperçut
861
er la fuite de Bec-de-Gaz, lequel s’éteignit dans
les
neiges. Un jour, on s’aperçut que cette chose avait recommencé, qu’on
862
mmencé, qu’on appelle, sans doute par antiphrase,
la
vie. 6. Revue ou prologue. l. Rougemont Denis de, « L’autre œil
863
ie. 6. Revue ou prologue. l. Rougemont Denis
de
, « L’autre œil », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-
864
. l. Rougemont Denis de, « L’autre œil », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, février 1927, p.
865
Entr’acte
de
René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)n Surprendre est peu
866
Entr’acte de René Clair, ou
L’
éloge du Miracle (mars 1927)n Surprendre est peu de chose, il faut
867
se, il faut transplanter. Max Jacob. Ce soir-là,
le
programme comprenait : un film d’avant-guerre ; un film japonais ; En
868
b. Ce soir-là, le programme comprenait : un film
d’
avant-guerre ; un film japonais ; Entr’acte et le Voyage imaginaire, d
869
d’avant-guerre ; un film japonais ; Entr’acte et
le
Voyage imaginaire, de René Clair. La Mort de Phèdre (environ 1905) :
870
ilm japonais ; Entr’acte et le Voyage imaginaire,
de
René Clair. La Mort de Phèdre (environ 1905) : quelques acteurs d’un
871
ntr’acte et le Voyage imaginaire, de René Clair.
La
Mort de Phèdre (environ 1905) : quelques acteurs d’une troupe de prov
872
et le Voyage imaginaire, de René Clair. La Mort
de
Phèdre (environ 1905) : quelques acteurs d’une troupe de province s’a
873
Mort de Phèdre (environ 1905) : quelques acteurs
d’
une troupe de province s’agitent incompréhensiblement dans un décor tr
874
re (environ 1905) : quelques acteurs d’une troupe
de
province s’agitent incompréhensiblement dans un décor très pauvre, lé
875
ent dans un décor très pauvre, légèrement coloré.
Le
principe est simple : « Je vous aime » se traduit par trois ou quatre
876
aime » se traduit par trois ou quatre claques sur
la
poitrine ; et une crise intérieure par un court accès de danse de Sai
877
rine ; et une crise intérieure par un court accès
de
danse de Saint-Guy. Art classique : la mort d’Hyppolite se passe en c
878
une crise intérieure par un court accès de danse
de
Saint-Guy. Art classique : la mort d’Hyppolite se passe en coulisse.
879
ourt accès de danse de Saint-Guy. Art classique :
la
mort d’Hyppolite se passe en coulisse. Mais Phèdre avoue tout « devan
880
ès de danse de Saint-Guy. Art classique : la mort
d’
Hyppolite se passe en coulisse. Mais Phèdre avoue tout « devant le cad
881
asse en coulisse. Mais Phèdre avoue tout « devant
le
cadavre encore tout chaud ». Affreux. Aussi : « Elle mourut. » On voi
882
ourut. » On voit que cette bande est antérieure à
l’
époque du long baiser de conclusion. Le film japonais : une historiett
883
te bande est antérieure à l’époque du long baiser
de
conclusion. Le film japonais : une historiette un peu plus banale que
884
térieure à l’époque du long baiser de conclusion.
Le
film japonais : une historiette un peu plus banale que nature, très b
885
banale que nature, très bien photographiée. C’est
le
film du type « Jeux de soleil dans les jardins, complets variés, ça f
886
bien photographiée. C’est le film du type « Jeux
de
soleil dans les jardins, complets variés, ça fait toujours plaisir de
887
hiée. C’est le film du type « Jeux de soleil dans
les
jardins, complets variés, ça fait toujours plaisir de voir des gens b
888
ardins, complets variés, ça fait toujours plaisir
de
voir des gens bien habillés. » Soudain éclate Entr’acte (1925). « Une
889
Soudain éclate Entr’acte (1925). « Une étude sur
le
Monde des Rêves ». Rondes de cheminées dans le ciel où des pressentim
890
25). « Une étude sur le Monde des Rêves ». Rondes
de
cheminées dans le ciel où des pressentiments clignent de l’œil. Des p
891
ur le Monde des Rêves ». Rondes de cheminées dans
le
ciel où des pressentiments clignent de l’œil. Des poupées en baudruch
892
inées dans le ciel où des pressentiments clignent
de
l’œil. Des poupées en baudruche gonflent leur tête jusqu’à éclater, t
893
es dans le ciel où des pressentiments clignent de
l’
œil. Des poupées en baudruche gonflent leur tête jusqu’à éclater, tand
894
sent au fond à toute vitesse. Rigueur voluptueuse
d’
une colonnade, puis un jeu d’échec serré, mais sur la corniche d’un gr
895
Rigueur voluptueuse d’une colonnade, puis un jeu
d’
échec serré, mais sur la corniche d’un gratte-ciel, d’où se met à desc
896
ne colonnade, puis un jeu d’échec serré, mais sur
la
corniche d’un gratte-ciel, d’où se met à descendre un petit bateau de
897
, puis un jeu d’échec serré, mais sur la corniche
d’
un gratte-ciel, d’où se met à descendre un petit bateau de papier, sur
898
hec serré, mais sur la corniche d’un gratte-ciel,
d’
où se met à descendre un petit bateau de papier, sur fond de boulevard
899
tte-ciel, d’où se met à descendre un petit bateau
de
papier, sur fond de boulevards et parmi les toits flottants, c’est as
900
t à descendre un petit bateau de papier, sur fond
de
boulevards et parmi les toits flottants, c’est assez tragique. Mitrai
901
bateau de papier, sur fond de boulevards et parmi
les
toits flottants, c’est assez tragique. Mitrailleuse de phares d’auto,
902
its flottants, c’est assez tragique. Mitrailleuse
de
phares d’auto, les 100 000 yeux de la nuit. Des imprécisions rapides.
903
nts, c’est assez tragique. Mitrailleuse de phares
d’
auto, les 100 000 yeux de la nuit. Des imprécisions rapides. Un chasse
904
st assez tragique. Mitrailleuse de phares d’auto,
les
100 000 yeux de la nuit. Des imprécisions rapides. Un chasseur, toujo
905
. Mitrailleuse de phares d’auto, les 100 000 yeux
de
la nuit. Des imprécisions rapides. Un chasseur, toujours sur son toit
906
itrailleuse de phares d’auto, les 100 000 yeux de
la
nuit. Des imprécisions rapides. Un chasseur, toujours sur son toit ;
907
Un chasseur, toujours sur son toit ; il tire sur
l’
œuf d’où naît une colombe. Chasse. Mais un papillon éclatant qui batta
908
asseur, toujours sur son toit ; il tire sur l’œuf
d’
où naît une colombe. Chasse. Mais un papillon éclatant qui battait de
909
be. Chasse. Mais un papillon éclatant qui battait
de
l’aile un dixième de seconde, par intermittences, se pose enfin sur l
910
Chasse. Mais un papillon éclatant qui battait de
l’
aile un dixième de seconde, par intermittences, se pose enfin sur l’éc
911
apillon éclatant qui battait de l’aile un dixième
de
seconde, par intermittences, se pose enfin sur l’écran : une danseuse
912
de seconde, par intermittences, se pose enfin sur
l’
écran : une danseuse sur une plaque de verre, vue par-dessous. Quelque
913
e enfin sur l’écran : une danseuse sur une plaque
de
verre, vue par-dessous. Quelques miracles qui suivent sont embrumés d
914
s qui suivent sont embrumés dans mon souvenir par
le
rayonnement de la robe, fleur qui s’ouvre pour dégager le mouvement o
915
ont embrumés dans mon souvenir par le rayonnement
de
la robe, fleur qui s’ouvre pour dégager le mouvement obsédant de deux
916
embrumés dans mon souvenir par le rayonnement de
la
robe, fleur qui s’ouvre pour dégager le mouvement obsédant de deux ja
917
nement de la robe, fleur qui s’ouvre pour dégager
le
mouvement obsédant de deux jambes, l’harmonie de leurs arabesques à t
918
ur qui s’ouvre pour dégager le mouvement obsédant
de
deux jambes, l’harmonie de leurs arabesques à trois dimensions mêlées
919
our dégager le mouvement obsédant de deux jambes,
l’
harmonie de leurs arabesques à trois dimensions mêlées avec une lenteu
920
le mouvement obsédant de deux jambes, l’harmonie
de
leurs arabesques à trois dimensions mêlées avec une lenteur et une pe
921
une perfection dont une brève vue verticale donne
la
clé… Un enterrement bourgeois, mais le corbillard est traîné par un d
922
cale donne la clé… Un enterrement bourgeois, mais
le
corbillard est traîné par un dromadaire, d’ailleurs dételé. Les amis
923
est traîné par un dromadaire, d’ailleurs dételé.
Les
amis affligés mangent les couronnes et suivent à grands sauts lents,
924
ire, d’ailleurs dételé. Les amis affligés mangent
les
couronnes et suivent à grands sauts lents, solennels. Ils revoient la
925
ent à grands sauts lents, solennels. Ils revoient
la
danseuse, font une ronde autour d’une tour Eiffel de bois de la taill
926
. Ils revoient la danseuse, font une ronde autour
d’
une tour Eiffel de bois de la taille de l’Obélisque de la Concorde, pu
927
danseuse, font une ronde autour d’une tour Eiffel
de
bois de la taille de l’Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Ch
928
, font une ronde autour d’une tour Eiffel de bois
de
la taille de l’Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Champs-Ély
929
ont une ronde autour d’une tour Eiffel de bois de
la
taille de l’Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Champs-Élysée
930
nde autour d’une tour Eiffel de bois de la taille
de
l’Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Champs-Élysées à une al
931
autour d’une tour Eiffel de bois de la taille de
l’
Obélisque de la Concorde, puis enfilent les Champs-Élysées à une allur
932
e tour Eiffel de bois de la taille de l’Obélisque
de
la Concorde, puis enfilent les Champs-Élysées à une allure grandissan
933
our Eiffel de bois de la taille de l’Obélisque de
la
Concorde, puis enfilent les Champs-Élysées à une allure grandissante,
934
ille de l’Obélisque de la Concorde, puis enfilent
les
Champs-Élysées à une allure grandissante, bientôt vertigineuse, pours
935
e grandissante, bientôt vertigineuse, poursuivant
le
corbillard. Aspects du paysage urbain vu par les poursuivants, arbres
936
t le corbillard. Aspects du paysage urbain vu par
les
poursuivants, arbres au ciel renversé, maisons obliques, montagnes ru
937
. (J’ai regretté que René Clair ne nous donne pas
la
vision du mort.) Enfin le cercueil roule dans les marguerites, il en
938
Clair ne nous donne pas la vision du mort.) Enfin
le
cercueil roule dans les marguerites, il en sort un chef d’orchestre d
939
la vision du mort.) Enfin le cercueil roule dans
les
marguerites, il en sort un chef d’orchestre dont la baguette éteint t
940
il roule dans les marguerites, il en sort un chef
d’
orchestre dont la baguette éteint tous les personnages et lui-même. ⁂
941
marguerites, il en sort un chef d’orchestre dont
la
baguette éteint tous les personnages et lui-même. ⁂ Le tout ne dure p
942
un chef d’orchestre dont la baguette éteint tous
les
personnages et lui-même. ⁂ Le tout ne dure pas 20 minutes. Et c’est h
943
guette éteint tous les personnages et lui-même. ⁂
Le
tout ne dure pas 20 minutes. Et c’est heureux. Nous manquons d’entraî
944
e pas 20 minutes. Et c’est heureux. Nous manquons
d’
entraînement dans le domaine du merveilleux moderne. Un peu plus et no
945
c’est heureux. Nous manquons d’entraînement dans
le
domaine du merveilleux moderne. Un peu plus et nous demandions grâce
946
eux moderne. Un peu plus et nous demandions grâce
de
trop de plaisir. Mais je ne suis pas sûr que le plaisir du public fût
947
rne. Un peu plus et nous demandions grâce de trop
de
plaisir. Mais je ne suis pas sûr que le plaisir du public fût de même
948
e de trop de plaisir. Mais je ne suis pas sûr que
le
plaisir du public fût de même essence que le nôtre. Les gens rient à
949
aisir du public fût de même essence que le nôtre.
Les
gens rient à l’enterrement au ralenti, à l’éclatement des têtes de po
950
ût de même essence que le nôtre. Les gens rient à
l’
enterrement au ralenti, à l’éclatement des têtes de poupées, à la conc
951
tre. Les gens rient à l’enterrement au ralenti, à
l’
éclatement des têtes de poupées, à la conclusion. Ce n’est pas le bon
952
’enterrement au ralenti, à l’éclatement des têtes
de
poupées, à la conclusion. Ce n’est pas le bon rire de cinéma. Quand l
953
u ralenti, à l’éclatement des têtes de poupées, à
la
conclusion. Ce n’est pas le bon rire de cinéma. Quand la danseuse par
954
s têtes de poupées, à la conclusion. Ce n’est pas
le
bon rire de cinéma. Quand la danseuse paraît, ils n’attendent que le
955
oupées, à la conclusion. Ce n’est pas le bon rire
de
cinéma. Quand la danseuse paraît, ils n’attendent que le moment où il
956
lusion. Ce n’est pas le bon rire de cinéma. Quand
la
danseuse paraît, ils n’attendent que le moment où ils pourront se pou
957
ma. Quand la danseuse paraît, ils n’attendent que
le
moment où ils pourront se pousser en disant : « C’que c’est cochon !
958
pousser en disant : « C’que c’est cochon ! » Mais
le
moment ne vient pas, ils sont déçus. Enfin, mon voisin, un agent, mur
959
là par exemple, où nous ne pouvons nous empêcher
d’
admirer l’utilisation artistique ingénieuse et précise de certaines th
960
emple, où nous ne pouvons nous empêcher d’admirer
l’
utilisation artistique ingénieuse et précise de certaines théories sur
961
er l’utilisation artistique ingénieuse et précise
de
certaines théories sur le rêve, le peuple, qui n’a pas vu ces dessous
962
e ingénieuse et précise de certaines théories sur
le
rêve, le peuple, qui n’a pas vu ces dessous mais accueille le résulta
963
use et précise de certaines théories sur le rêve,
le
peuple, qui n’a pas vu ces dessous mais accueille le résultat avec la
964
peuple, qui n’a pas vu ces dessous mais accueille
le
résultat avec la naïveté qu’il faut, approuve et dit : « C’est bien ç
965
as vu ces dessous mais accueille le résultat avec
la
naïveté qu’il faut, approuve et dit : « C’est bien ça, c’est comme qu
966
n ça, c’est comme quand on rêve. » Un des défauts
d’
Entr’acte, c’est la fantaisie recherchée de certaines scènes (l’enterr
967
uand on rêve. » Un des défauts d’Entr’acte, c’est
la
fantaisie recherchée de certaines scènes (l’enterrement). Cela fait b
968
éfauts d’Entr’acte, c’est la fantaisie recherchée
de
certaines scènes (l’enterrement). Cela fait bizarre. Or, dans le mond
969
’est la fantaisie recherchée de certaines scènes (
l’
enterrement). Cela fait bizarre. Or, dans le monde où le cinéma doit n
970
ènes (l’enterrement). Cela fait bizarre. Or, dans
le
monde où le cinéma doit nous « transplanter », un certain naturel est
971
rrement). Cela fait bizarre. Or, dans le monde où
le
cinéma doit nous « transplanter », un certain naturel est de rigueur
972
oit nous « transplanter », un certain naturel est
de
rigueur ; toute bizarrerie détourne du véritable miracle auquel nous
973
du véritable miracle auquel nous assistons. Mais
de
pareils défauts sont presque inévitables dans une production de début
974
auts sont presque inévitables dans une production
de
début, et Entr’acte mérite d’être ainsi qualifié : c’est peut-être le
975
dans une production de début, et Entr’acte mérite
d’
être ainsi qualifié : c’est peut-être le premier film où l’on a fait d
976
nsi qualifié : c’est peut-être le premier film où
l’
on a fait du ciné avec des moyens proprement cinégraphiques. Ici le ge
977
né avec des moyens proprement cinégraphiques. Ici
le
geste pictural remplace le geste de l’acteur. Un mouvement ne soulign
978
nt cinégraphiques. Ici le geste pictural remplace
le
geste de l’acteur. Un mouvement ne souligne pas, il exprime, et se su
979
aphiques. Ici le geste pictural remplace le geste
de
l’acteur. Un mouvement ne souligne pas, il exprime, et se suffit. Mai
980
iques. Ici le geste pictural remplace le geste de
l’
acteur. Un mouvement ne souligne pas, il exprime, et se suffit. Mais c
981
ne pas, il exprime, et se suffit. Mais comme pour
le
film 1905, on a sans cesse envie de crier : « Trop de gestes ! » C’es
982
is comme pour le film 1905, on a sans cesse envie
de
crier : « Trop de gestes ! » C’est une question d’épuration des moyen
983
ilm 1905, on a sans cesse envie de crier : « Trop
de
gestes ! » C’est une question d’épuration des moyens. Rendre le plus
984
e crier : « Trop de gestes ! » C’est une question
d’
épuration des moyens. Rendre le plus par le moins, c’est le fait d’un
985
C’est une question d’épuration des moyens. Rendre
le
plus par le moins, c’est le fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont
986
estion d’épuration des moyens. Rendre le plus par
le
moins, c’est le fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont là critique
987
on des moyens. Rendre le plus par le moins, c’est
le
fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont là critiques de style. D’or
988
oyens. Rendre le plus par le moins, c’est le fait
d’
un art à sa maturité. Mais ce sont là critiques de style. D’ores et dé
989
d’un art à sa maturité. Mais ce sont là critiques
de
style. D’ores et déjà, il faut admirer dans les films de René Clair u
990
es de style. D’ores et déjà, il faut admirer dans
les
films de René Clair un sens du miracle assez bouleversant. Et je ne p
991
e. D’ores et déjà, il faut admirer dans les films
de
René Clair un sens du miracle assez bouleversant. Et je ne parle pas
992
ersant. Et je ne parle pas du miracle genre conte
de
fée, comme le Voyage imaginaire en montre (beaucoup trop à mon gré).
993
ne parle pas du miracle genre conte de fée, comme
le
Voyage imaginaire en montre (beaucoup trop à mon gré). Qu’une sorcièr
994
cière transforme un homme en chien, cela n’a rien
d’
étonnant au cinéma. C’est la photographie d’une chose qui ne serait ét
995
chien, cela n’a rien d’étonnant au cinéma. C’est
la
photographie d’une chose qui ne serait étonnante que dans le réel ; c
996
rien d’étonnant au cinéma. C’est la photographie
d’
une chose qui ne serait étonnante que dans le réel ; ce n’est pas enco
997
phie d’une chose qui ne serait étonnante que dans
le
réel ; ce n’est pas encore un miracle de ciné. Et les fées paraissent
998
que dans le réel ; ce n’est pas encore un miracle
de
ciné. Et les fées paraissent vieux jeu avec leur baguette, pour moi q
999
réel ; ce n’est pas encore un miracle de ciné. Et
les
fées paraissent vieux jeu avec leur baguette, pour moi qui chaque soi
1000
soir crée ma chambre en tournant un commutateur.
Le
vrai miracle du cinéma, c’est, par exemple, l’éclosion d’une rose, un
1001
r. Le vrai miracle du cinéma, c’est, par exemple,
l’
éclosion d’une rose, un homme qui court au ralenti, certaines coïncide
1002
miracle du cinéma, c’est, par exemple, l’éclosion
d’
une rose, un homme qui court au ralenti, certaines coïncidences de mou
1003
omme qui court au ralenti, certaines coïncidences
de
mouvements… C’est une réalité quotidienne dans une lumière qui la mét
1004
’est une réalité quotidienne dans une lumière qui
la
métamorphose ; c’est un temps nouveau, et l’espace en relation se mod
1005
qui la métamorphose ; c’est un temps nouveau, et
l’
espace en relation se modifie pour maintenir je ne sais quelle harmoni
1006
elle dont nous avons convenu et que nous pensions
la
seule possible. Le monde « normal » nous apparaît alors comme l’une s
1007
s convenu et que nous pensions la seule possible.
Le
monde « normal » nous apparaît alors comme l’une seulement des mille
1008
des nées des nécessités sociales — nous empêchent
de
découvrir la richesse immédiate. Surréel qui n’est pas synonyme d’inc
1009
nécessités sociales — nous empêchent de découvrir
la
richesse immédiate. Surréel qui n’est pas synonyme d’incompréhensible
1010
ichesse immédiate. Surréel qui n’est pas synonyme
d’
incompréhensible, non Madame, car alors quoi de plus surréaliste que l
1011
on Madame, car alors quoi de plus surréaliste que
le
film 1905. Ce n’est peut-être qu’une question d’imagination ; il rest
1012
le film 1905. Ce n’est peut-être qu’une question
d’
imagination ; il reste qu’un film comme Entr’acte est une aide puissan
1013
faisons nos premiers pas, étourdis, dans un pays
d’
illuminations vertigineuses, et nous en sommes encore à nous frotter l
1014
gineuses, et nous en sommes encore à nous frotter
les
yeux… Peut-être, quand nos regards plus assurés sauront enfin gagner
1015
and nos regards plus assurés sauront enfin gagner
de
vitesse les prodiges que déclenche René Clair, verrons-nous, pris par
1016
ards plus assurés sauront enfin gagner de vitesse
les
prodiges que déclenche René Clair, verrons-nous, pris par surprise da
1017
René Clair, verrons-nous, pris par surprise dans
l’
exploration ivre d’un projecteur, des signes fatidiques, le visage d’u
1018
s-nous, pris par surprise dans l’exploration ivre
d’
un projecteur, des signes fatidiques, le visage d’un ange. n. Rouge
1019
tion ivre d’un projecteur, des signes fatidiques,
le
visage d’un ange. n. Rougemont Denis de, « Entr’acte de René Clai
1020
d’un projecteur, des signes fatidiques, le visage
d’
un ange. n. Rougemont Denis de, « Entr’acte de René Clair, ou L’él
1021
iques, le visage d’un ange. n. Rougemont Denis
de
, « Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle », Revue de Belles
1022
d’un ange. n. Rougemont Denis de, « Entr’acte
de
René Clair, ou L’éloge du Miracle », Revue de Belles-Lettres, Lausann
1023
ougemont Denis de, « Entr’acte de René Clair, ou
L’
éloge du Miracle », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève
1024
cte de René Clair, ou L’éloge du Miracle », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, mars 1927, p. 124
1025
Louis Aragon,
le
beau prétexte (avril 1927)o Ah ! je sens qu’une puissance étrangè
1026
je sens qu’une puissance étrangère s’est emparée
de
mon être et a saisi les cordes les plus secrètes de mon âme, qu’elle
1027
ce étrangère s’est emparée de mon être et a saisi
les
cordes les plus secrètes de mon âme, qu’elle peut faire désormais vib
1028
e s’est emparée de mon être et a saisi les cordes
les
plus secrètes de mon âme, qu’elle peut faire désormais vibrer à sa fa
1029
mon être et a saisi les cordes les plus secrètes
de
mon âme, qu’elle peut faire désormais vibrer à sa fantaisie, même si
1030
I (Notes écrites en décembre 1925, au sortir
d’
une conférence sur le Salut de l’humanité.) Ce soir en moi trépigne
1031
en décembre 1925, au sortir d’une conférence sur
le
Salut de l’humanité.) Ce soir en moi trépigne une rage. Sur quelles
1032
bre 1925, au sortir d’une conférence sur le Salut
de
l’humanité.) Ce soir en moi trépigne une rage. Sur quelles épaules
1033
1925, au sortir d’une conférence sur le Salut de
l’
humanité.) Ce soir en moi trépigne une rage. Sur quelles épaules jet
1034
ne une rage. Sur quelles épaules jeter ce manteau
de
flammes, puis à qui dédier l’ennui de ma révolte ? Aragon sarcastique
1035
es jeter ce manteau de flammes, puis à qui dédier
l’
ennui de ma révolte ? Aragon sarcastique se tient là-bas dans un rayon
1036
ce manteau de flammes, puis à qui dédier l’ennui
de
ma révolte ? Aragon sarcastique se tient là-bas dans un rayon échappé
1037
— auxquels je crois encore, et pas seulement pour
le
pittoresque. — Attrape ! Il n’existe pas de théorie du salut. Il n’
1038
our le pittoresque. — Attrape ! Il n’existe pas
de
théorie du salut. Il n’existe que des systèmes pour faire taire en no
1039
’existe que des systèmes pour faire taire en nous
l’
appel vertigineux du Silence. On nous montre des Dieux, mais c’est pou
1040
des Dieux, mais c’est pour détourner nos regards
de
cela qu’il faut bien nommer le Vide. Tant de séductions nous ont en v
1041
ourner nos regards de cela qu’il faut bien nommer
le
Vide. Tant de séductions nous ont en vain tentés, ô tortures fascinan
1042
s nous ont en vain tentés, ô tortures fascinantes
de
la sainteté, seules vous nous appelez encore hors de cette voix de l’
1043
ous ont en vain tentés, ô tortures fascinantes de
la
sainteté, seules vous nous appelez encore hors de cette voix de l’inf
1044
eules vous nous appelez encore hors de cette voix
de
l’infini où chancellent parmi les éclairs nos premiers pas. Aragon, d
1045
es vous nous appelez encore hors de cette voix de
l’
infini où chancellent parmi les éclairs nos premiers pas. Aragon, dans
1046
rs de cette voix de l’infini où chancellent parmi
les
éclairs nos premiers pas. Aragon, dans ces tempêtes de nuits filantes
1047
lairs nos premiers pas. Aragon, dans ces tempêtes
de
nuits filantes où s’enfuient, souffles à peine parfumés, les vices en
1048
ilantes où s’enfuient, souffles à peine parfumés,
les
vices enlacés aux vertus, c’est un ricanement splendide comme un écla
1049
st un ricanement splendide comme un éclat de rire
de
condamné à mort et à l’éternité. Le diable avait pris des avocats don
1050
de comme un éclat de rire de condamné à mort et à
l’
éternité. Le diable avait pris des avocats dont les plaidoyers, tissus
1051
éclat de rire de condamné à mort et à l’éternité.
Le
diable avait pris des avocats dont les plaidoyers, tissus des mensong
1052
l’éternité. Le diable avait pris des avocats dont
les
plaidoyers, tissus des mensonges les plus beaux et des plus mélodieus
1053
avocats dont les plaidoyers, tissus des mensonges
les
plus beaux et des plus mélodieuses palinodies, font encore rêver les
1054
es plus mélodieuses palinodies, font encore rêver
les
anges écœurés d’azur. Alors un juron mélodramatique, d’une voix tortu
1055
s palinodies, font encore rêver les anges écœurés
d’
azur. Alors un juron mélodramatique, d’une voix torturée, hurle au pap
1056
es écœurés d’azur. Alors un juron mélodramatique,
d’
une voix torturée, hurle au pape et au diable un anathème sanglant. Lo
1057
diable un anathème sanglant. Louis Aragon, avocat
de
l’infini, annonce l’entrée de l’éternelle anarchiste, la Poésie. On
1058
ble un anathème sanglant. Louis Aragon, avocat de
l’
infini, annonce l’entrée de l’éternelle anarchiste, la Poésie. On di
1059
nglant. Louis Aragon, avocat de l’infini, annonce
l’
entrée de l’éternelle anarchiste, la Poésie. On dit : « Des mots ! »
1060
ouis Aragon, avocat de l’infini, annonce l’entrée
de
l’éternelle anarchiste, la Poésie. On dit : « Des mots ! » au lieu
1061
s Aragon, avocat de l’infini, annonce l’entrée de
l’
éternelle anarchiste, la Poésie. On dit : « Des mots ! » au lieu de
1062
fini, annonce l’entrée de l’éternelle anarchiste,
la
Poésie. On dit : « Des mots ! » au lieu de « Je ne comprends pas ».
1063
rends pas ». On dit : « Je ne comprends pas », et
l’
on pense : « C’est donc incompréhensible ». On dit : « C’est incompréh
1064
ble ». On dit : « C’est incompréhensible ! » — et
l’
on est enfin rassuré. C’est incompréhensible !, trois mots dont l’un
1065
!, trois mots dont l’un savant. Je ne connais pas
de
meilleur remède contre Dieu. Monsieur, vous avez dit : « C’est incomp
1066
! » — avec une indignation où j’admire une pointe
d’
ironie vraiment supérieure. Car rien ne pouvait mieux exciter, signe d
1067
érieure. Car rien ne pouvait mieux exciter, signe
d’
aise extrême, vos glandes salivaires, pourtant si éprouvées par le rep
1068
vos glandes salivaires, pourtant si éprouvées par
le
repas dont vous sortez, que ces trois mots où se résume la défense de
1069
dont vous sortez, que ces trois mots où se résume
la
défense de la loi sociale, patriotique, religieuse (?) et ci-devant m
1070
ez, que ces trois mots où se résume la défense de
la
loi sociale, patriotique, religieuse (?) et ci-devant morale qui prot
1071
rallumez votre cigare. Vous vous êtes assuré que
la
porte ferme bien sur l’infini. Rien à craindre de ce côté. Retournez
1072
Vous vous êtes assuré que la porte ferme bien sur
l’
infini. Rien à craindre de ce côté. Retournez à vos amours. ..........
1073
la porte ferme bien sur l’infini. Rien à craindre
de
ce côté. Retournez à vos amours. ....................................
1074
........ Solitude, antichambre du ciel. À travers
l’
amour ou la poésie — et d’autres, à travers les déserts de la sainteté
1075
litude, antichambre du ciel. À travers l’amour ou
la
poésie — et d’autres, à travers les déserts de la sainteté que hanten
1076
ers l’amour ou la poésie — et d’autres, à travers
les
déserts de la sainteté que hantent les fantômes adorables du désir, —
1077
ou la poésie — et d’autres, à travers les déserts
de
la sainteté que hantent les fantômes adorables du désir, — quelques h
1078
la poésie — et d’autres, à travers les déserts de
la
sainteté que hantent les fantômes adorables du désir, — quelques homm
1079
à travers les déserts de la sainteté que hantent
les
fantômes adorables du désir, — quelques hommes y pénètrent, et le goû
1080
ables du désir, — quelques hommes y pénètrent, et
le
goût de s’amuser ne renaîtra plus en eux. Ni même celui de souffrir.
1081
désir, — quelques hommes y pénètrent, et le goût
de
s’amuser ne renaîtra plus en eux. Ni même celui de souffrir. Le derni
1082
e s’amuser ne renaîtra plus en eux. Ni même celui
de
souffrir. Le dernier rire d’Aragon, c’est l’éclat de sa joie brusque
1083
n eux. Ni même celui de souffrir. Le dernier rire
d’
Aragon, c’est l’éclat de sa joie brusque d’être seul sur un faux somme
1084
elui de souffrir. Le dernier rire d’Aragon, c’est
l’
éclat de sa joie brusque d’être seul sur un faux sommet vers quoi des
1085
souffrir. Le dernier rire d’Aragon, c’est l’éclat
de
sa joie brusque d’être seul sur un faux sommet vers quoi des faibles
1086
r rire d’Aragon, c’est l’éclat de sa joie brusque
d’
être seul sur un faux sommet vers quoi des faibles s’efforcent — mais
1087
s’efforcent — mais déjà c’est de plus loin qu’il
les
nargue. Il connaît enfin une solitude défendue de tous côtés par ses
1088
es nargue. Il connaît enfin une solitude défendue
de
tous côtés par ses rires scandaleux, quelques « goujateries » affecté
1089
ux, quelques « goujateries » affectées par mépris
de
l’honneur, le mot de Cambronne prodigué et des phrases d’un fascinant
1090
quelques « goujateries » affectées par mépris de
l’
honneur, le mot de Cambronne prodigué et des phrases d’un fascinant éc
1091
goujateries » affectées par mépris de l’honneur,
le
mot de Cambronne prodigué et des phrases d’un fascinant éclat : « Ô g
1092
eries » affectées par mépris de l’honneur, le mot
de
Cambronne prodigué et des phrases d’un fascinant éclat : « Ô grand Rê
1093
neur, le mot de Cambronne prodigué et des phrases
d’
un fascinant éclat : « Ô grand Rêve, au matin pâle des édifices, ne qu
1094
ne quitte plus, attiré par les premiers sophismes
de
l’aurore, ces corniches de craie où t’accoudant tu mêles tes traits p
1095
quitte plus, attiré par les premiers sophismes de
l’
aurore, ces corniches de craie où t’accoudant tu mêles tes traits purs
1096
les premiers sophismes de l’aurore, ces corniches
de
craie où t’accoudant tu mêles tes traits purs et labiles à l’immobili
1097
t’accoudant tu mêles tes traits purs et labiles à
l’
immobilité miraculeuse des statues7. » Il s’agit bien de critique litt
1098
bilité miraculeuse des statues7. » Il s’agit bien
de
critique littéraire ! Nous sommes ici en présence d’une des tentative
1099
Nous sommes ici en présence d’une des tentatives
de
libération les plus violentes et belles — malgré tant de maladresses
1100
ci en présence d’une des tentatives de libération
les
plus violentes et belles — malgré tant de maladresses dédaigneuses, d
1101
belles — malgré tant de maladresses dédaigneuses,
de
bravades et de faciles tricheries8 — qu’ait connue l’esprit humain. S
1102
tant de maladresses dédaigneuses, de bravades et
de
faciles tricheries8 — qu’ait connue l’esprit humain. Sens de l’Absolu
1103
ravades et de faciles tricheries8 — qu’ait connue
l’
esprit humain. Sens de l’Absolu, sens de la pureté ou fanatisme de l’e
1104
tricheries8 — qu’ait connue l’esprit humain. Sens
de
l’Absolu, sens de la pureté ou fanatisme de l’esprit. Jusqu’au-boutis
1105
cheries8 — qu’ait connue l’esprit humain. Sens de
l’
Absolu, sens de la pureté ou fanatisme de l’esprit. Jusqu’au-boutisme
1106
it connue l’esprit humain. Sens de l’Absolu, sens
de
la pureté ou fanatisme de l’esprit. Jusqu’au-boutisme désespéré. « Il
1107
connue l’esprit humain. Sens de l’Absolu, sens de
la
pureté ou fanatisme de l’esprit. Jusqu’au-boutisme désespéré. « Il s’
1108
Sens de l’Absolu, sens de la pureté ou fanatisme
de
l’esprit. Jusqu’au-boutisme désespéré. « Il s’agit de rendre impratic
1109
ns de l’Absolu, sens de la pureté ou fanatisme de
l’
esprit. Jusqu’au-boutisme désespéré. « Il s’agit de rendre impraticabl
1110
’esprit. Jusqu’au-boutisme désespéré. « Il s’agit
de
rendre impraticables quelques portes de sortie » ou compromis : « N
1111
Il s’agit de rendre impraticables quelques portes
de
sortie » ou compromis : « Nous étions dominés par le sens d’une réa
1112
rtie » ou compromis : « Nous étions dominés par
le
sens d’une réalité morale absolue que certains d’entre nous eussent a
1113
u compromis : « Nous étions dominés par le sens
d’
une réalité morale absolue que certains d’entre nous eussent acheté au
1114
que certains d’entre nous eussent acheté au prix
d’
un martyre… Nos jugements se rendaient sans cesse à l’échelle de l’inf
1115
martyre… Nos jugements se rendaient sans cesse à
l’
échelle de l’infini, et cet infini nous écrasait. Comment aurions-nous
1116
Nos jugements se rendaient sans cesse à l’échelle
de
l’infini, et cet infini nous écrasait. Comment aurions-nous accepté l
1117
jugements se rendaient sans cesse à l’échelle de
l’
infini, et cet infini nous écrasait. Comment aurions-nous accepté le s
1118
nfini nous écrasait. Comment aurions-nous accepté
le
sort communément heureux de nos contemporains qui ont puisé dans Augu
1119
aurions-nous accepté le sort communément heureux
de
nos contemporains qui ont puisé dans Auguste Comte cette tranquillité
1120
i ont puisé dans Auguste Comte cette tranquillité
de
rejeter définitivement les problèmes métaphysiques ? » Nous naisson
1121
omte cette tranquillité de rejeter définitivement
les
problèmes métaphysiques ? » Nous naissons à quelque chose qui imite
1122
ues ? » Nous naissons à quelque chose qui imite
la
vie dans une époque d’inconcevables compromissions où triomphe sous t
1123
à quelque chose qui imite la vie dans une époque
d’
inconcevables compromissions où triomphe sous tous les déguisements, d
1124
nconcevables compromissions où triomphe sous tous
les
déguisements, de Ford à Clément Vautel, le matérialisme le plus pauvr
1125
omissions où triomphe sous tous les déguisements,
de
Ford à Clément Vautel, le matérialisme le plus pauvre auquel se soit
1126
tous les déguisements, de Ford à Clément Vautel,
le
matérialisme le plus pauvre auquel se soit jamais abaissée une civili
1127
ements, de Ford à Clément Vautel, le matérialisme
le
plus pauvre auquel se soit jamais abaissée une civilisation. Mais nou
1128
rniers atouts sur notre salut. Nous courons enfin
l’
Aventure. « Le salut pour nous n’est nulle part9 ». Ultime affirmation
1129
sur notre salut. Nous courons enfin l’Aventure. «
Le
salut pour nous n’est nulle part9 ». Ultime affirmation d’une foi que
1130
pour nous n’est nulle part9 ». Ultime affirmation
d’
une foi que plus rien ne peut duper. Depuis certaines paroles sur la C
1131
rien ne peut duper. Depuis certaines paroles sur
la
Croix, il n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute de l’angoiss
1132
en ne peut duper. Depuis certaines paroles sur la
Croix
, il n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute de l’angoisse huma
1133
s paroles sur la Croix, il n’y a peut-être pas eu
d’
expression plus haute de l’angoisse humaine, et vous aurez beau rire,
1134
il n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute
de
l’angoisse humaine, et vous aurez beau rire, pharisiens, et dire qu’e
1135
n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute de
l’
angoisse humaine, et vous aurez beau rire, pharisiens, et dire qu’elle
1136
pharisiens, et dire qu’elle est née dans un café
de
Paris. « Je n’attends rien du monde, je n’attends rien de rien. » Rie
1137
. « Je n’attends rien du monde, je n’attends rien
de
rien. » Riez-en donc, pantins officiels, et vous repus, et vous, dubi
1138
vous repus, et vous, dubitatives barbes. Je viens
d’
entendre la voix d’un mystique. Que si l’on vient nous empêtrer de dog
1139
et vous, dubitatives barbes. Je viens d’entendre
la
voix d’un mystique. Que si l’on vient nous empêtrer de dogmes basseme
1140
, dubitatives barbes. Je viens d’entendre la voix
d’
un mystique. Que si l’on vient nous empêtrer de dogmes bassement ingén
1141
Je viens d’entendre la voix d’un mystique. Que si
l’
on vient nous empêtrer de dogmes bassement ingénieux : « Si j’essaie u
1142
ix d’un mystique. Que si l’on vient nous empêtrer
de
dogmes bassement ingénieux : « Si j’essaie un instant de m’élever à l
1143
es bassement ingénieux : « Si j’essaie un instant
de
m’élever à la notion de Dieu, répond Aragon, je me révolte qu’elle pu
1144
ngénieux : « Si j’essaie un instant de m’élever à
la
notion de Dieu, répond Aragon, je me révolte qu’elle puisse en aucun
1145
« Si j’essaie un instant de m’élever à la notion
de
Dieu, répond Aragon, je me révolte qu’elle puisse en aucun cas servir
1146
je me révolte qu’elle puisse en aucun cas servir
d’
argument à un homme. » Voilà qui nous fait oublier certaines morales d
1147
. » Voilà qui nous fait oublier certaines morales
d’
extrême moyenne d’où sont exclues toutes grandeurs au profit de fuites
1148
fait oublier certaines morales d’extrême moyenne
d’
où sont exclues toutes grandeurs au profit de fuites lâches qu’on veut
1149
enne d’où sont exclues toutes grandeurs au profit
de
fuites lâches qu’on veut nommer renoncements ! Jouant tout sur une ré
1150
nts ! Jouant tout sur une révélation possible, ou
la
naissance d’un prophète qui rapprenne comment aimer un Dieu. Ce n’est
1151
tout sur une révélation possible, ou la naissance
d’
un prophète qui rapprenne comment aimer un Dieu. Ce n’est pas à genoux
1152
: pour que cela eût un sens, il faudrait être sûr
de
n’avoir pas la tête en bas par rapport au soleil. Quelques gestes enc
1153
eût un sens, il faudrait être sûr de n’avoir pas
la
tête en bas par rapport au soleil. Quelques gestes encore, intercepta
1154
t au soleil. Quelques gestes encore, interceptant
les
messages égarés de l’infini… Un tel homme, — est-ce encore Aragon, s
1155
s gestes encore, interceptant les messages égarés
de
l’infini… Un tel homme, — est-ce encore Aragon, sinon qui ? — sa gra
1156
estes encore, interceptant les messages égarés de
l’
infini… Un tel homme, — est-ce encore Aragon, sinon qui ? — sa grande
1157
ver quelques pages écrites il y a un an, tel soir
de
colère où le thermomètre eût indiqué 39° selon toute vraisemblance. E
1158
pages écrites il y a un an, tel soir de colère où
le
thermomètre eût indiqué 39° selon toute vraisemblance. Et voici Arago
1159
selon toute vraisemblance. Et voici Aragon revêtu
d’
une dignité tragique qu’il trouverait sans doute un peu ridicule. C’es
1160
erait sans doute un peu ridicule. C’est ainsi que
l’
on arrive à croire, pour un autre, que c’est arrivé, ajoutant foi, dan
1161
autre, que c’est arrivé, ajoutant foi, dans tous
les
sens qu’admet ce terme, à des exaltations que leur lyrisme rendait se
1162
ules contagieuses. Comment, en effet, ne pas voir
la
part de littérature que renferme cette œuvre, et qui fait, en dépit d
1163
tagieuses. Comment, en effet, ne pas voir la part
de
littérature que renferme cette œuvre, et qui fait, en dépit des préte
1164
qui fait, en dépit des prétentions désobligeantes
de
l’auteur, son incontestable « séduction ». Pour un peu, je découvrais
1165
fait, en dépit des prétentions désobligeantes de
l’
auteur, son incontestable « séduction ». Pour un peu, je découvrais un
1166
duction ». Pour un peu, je découvrais une manière
de
prophète un brin janséniste chez ce poète. Aujourd’hui, je le verrais
1167
un brin janséniste chez ce poète. Aujourd’hui, je
le
verrais plutôt comme un Musset10 plus véritablement désespéré. Un Mus
1168
ynisme verbeux 1830, une théorie du scandale pour
le
scandale qui a le mérite de n’être pas qu’un jeu littéraire. Mais enf
1169
0, une théorie du scandale pour le scandale qui a
le
mérite de n’être pas qu’un jeu littéraire. Mais enfin, c’est encore u
1170
orie du scandale pour le scandale qui a le mérite
de
n’être pas qu’un jeu littéraire. Mais enfin, c’est encore un Musset,
1171
osé dans notre siècle et chez qui tout est devenu
de
quelques degrés plus violent, plus acerbe, plus profond. En somme, et
1172
. Et qui sait tirer un admirable parti littéraire
de
son tempérament vif, insolent et ombrageux. « J’appartiens à la grand
1173
ment vif, insolent et ombrageux. « J’appartiens à
la
grande race des torrents. » Une belle phrase, n’est-ce pas ? Je ne sa
1174
e pas ? Je ne sais qu’un Montherlant qui pourrait
l’
oser dire comme Aragon sans ridicule. Et ce que je prenais pour le ton
1175
e Aragon sans ridicule. Et ce que je prenais pour
le
ton prophétique, ne serait-ce pas plutôt une sorte de donquichottisme
1176
on prophétique, ne serait-ce pas plutôt une sorte
de
donquichottisme assez fréquent dans les cafés littéraires et dont il
1177
une sorte de donquichottisme assez fréquent dans
les
cafés littéraires et dont il serait le premier à s’amuser ? Février
1178
emier à s’amuser ? Février 1927. Relu Une vague
de
rêves et la préface de Libertinage. Sous une certaine rhétorique — ma
1179
user ? Février 1927. Relu Une vague de rêves et
la
préface de Libertinage. Sous une certaine rhétorique — mais la plus b
1180
vrier 1927. Relu Une vague de rêves et la préface
de
Libertinage. Sous une certaine rhétorique — mais la plus belle, — ce
1181
Libertinage. Sous une certaine rhétorique — mais
la
plus belle, — ce qui tressaille et m’atteint au vif, c’est tout de mê
1182
me un désespoir en quoi je ne vais pas m’empêcher
de
reconnaître la voix secrète de notre mal de vivre. Désespoir métaphys
1183
en quoi je ne vais pas m’empêcher de reconnaître
la
voix secrète de notre mal de vivre. Désespoir métaphysique. Je me sou
1184
ais pas m’empêcher de reconnaître la voix secrète
de
notre mal de vivre. Désespoir métaphysique. Je me souviens d’une phra
1185
êcher de reconnaître la voix secrète de notre mal
de
vivre. Désespoir métaphysique. Je me souviens d’une phrase de Vinet —
1186
de vivre. Désespoir métaphysique. Je me souviens
d’
une phrase de Vinet — laissons s’esclaffer du rapprochement les auteur
1187
sespoir métaphysique. Je me souviens d’une phrase
de
Vinet — laissons s’esclaffer du rapprochement les auteurs de manuels
1188
de Vinet — laissons s’esclaffer du rapprochement
les
auteurs de manuels de littérature — : « Un mysticisme creux et affamé
1189
laissons s’esclaffer du rapprochement les auteurs
de
manuels de littérature — : « Un mysticisme creux et affamé est le con
1190
esclaffer du rapprochement les auteurs de manuels
de
littérature — : « Un mysticisme creux et affamé est le contrecoup du
1191
ttérature — : « Un mysticisme creux et affamé est
le
contrecoup du christianisme dans les âmes profondes ou délicates qui
1192
et affamé est le contrecoup du christianisme dans
les
âmes profondes ou délicates qui ne sont pas devenues chrétiennes. » «
1193
licates qui ne sont pas devenues chrétiennes. » «
Le
salut pour nous n’est nulle part. » Nulle part, pensais-je : le salut
1194
nous n’est nulle part. » Nulle part, pensais-je :
le
salut n’est pas là, ou là, à Rome, à Athènes, à Moscou, dans cette do
1195
droite, à gauche, — nulle part sur cette terre où
l’
orgueil des hommes croit pouvoir nous le désigner, veut nous l’imposer
1196
terre où l’orgueil des hommes croit pouvoir nous
le
désigner, veut nous l’imposer pour quelles fins assez basses, nous le
1197
hommes croit pouvoir nous le désigner, veut nous
l’
imposer pour quelles fins assez basses, nous le savons… Mais pour Arag
1198
us l’imposer pour quelles fins assez basses, nous
le
savons… Mais pour Aragon, ce n’est point façon de parler. Son « nulle
1199
le savons… Mais pour Aragon, ce n’est point façon
de
parler. Son « nulle part » est sans dérobade possible par sous-entend
1200
entendu. Pas plus « ailleurs » que sur ce « globe
d’
attente » comme dit Crevel. Pourtant, le plus irrévocable désespoir n’
1201
e « globe d’attente » comme dit Crevel. Pourtant,
le
plus irrévocable désespoir n’est encore qu’un appel à la foi la plus
1202
irrévocable désespoir n’est encore qu’un appel à
la
foi la plus haute. 1er mai 1927. Mieux vaut pécher par ridicule qu
1203
cable désespoir n’est encore qu’un appel à la foi
la
plus haute. 1er mai 1927. Mieux vaut pécher par ridicule que par s
1204
e que par scepticisme ; par excès que par défaut.
L’
enthousiasme trompe moins que le bon sens. Don Quichotte est tout de m
1205
s que par défaut. L’enthousiasme trompe moins que
le
bon sens. Don Quichotte est tout de même moins misérable que Clément
1206
ma plume, comme une mouche qu’on n’a jamais fini
de
chasser parce qu’elle n’a pas mérité du premier coup qu’on se donne l
1207
lle n’a pas mérité du premier coup qu’on se donne
la
peine de l’écraser, — c’est qu’il symbolise tout cet état d’esprit «
1208
as mérité du premier coup qu’on se donne la peine
de
l’écraser, — c’est qu’il symbolise tout cet état d’esprit « bien Pari
1209
mérité du premier coup qu’on se donne la peine de
l’
écraser, — c’est qu’il symbolise tout cet état d’esprit « bien Parisie
1210
ise tout cet état d’esprit « bien Parisien » dont
de
récentes statistiques de librairie montrèrent les ravages bien plus é
1211
t « bien Parisien » dont de récentes statistiques
de
librairie montrèrent les ravages bien plus étendus qu’on n’osait le c
1212
de récentes statistiques de librairie montrèrent
les
ravages bien plus étendus qu’on n’osait le craindre11. Si dans un ess
1213
èrent les ravages bien plus étendus qu’on n’osait
le
craindre11. Si dans un essai sur la sincérité j’ai soutenu qu’une int
1214
qu’on n’osait le craindre11. Si dans un essai sur
la
sincérité j’ai soutenu qu’une introspection immobile ne retient rien
1215
enu qu’une introspection immobile ne retient rien
de
la réalité vivante ; si je dénie à des incrédules le droit à parler d
1216
qu’une introspection immobile ne retient rien de
la
réalité vivante ; si je dénie à des incrédules le droit à parler des
1217
la réalité vivante ; si je dénie à des incrédules
le
droit à parler des choses de la foi comme étant d’un ordre qui leur é
1218
nie à des incrédules le droit à parler des choses
de
la foi comme étant d’un ordre qui leur échappe ; de même je récuse ic
1219
à des incrédules le droit à parler des choses de
la
foi comme étant d’un ordre qui leur échappe ; de même je récuse ici c
1220
e droit à parler des choses de la foi comme étant
d’
un ordre qui leur échappe ; de même je récuse ici certain sens critiqu
1221
critique dont on voudrait que soient justiciables
les
œuvres d’un écrivain, les démarches de sa pensée, ses délires, ses vi
1222
nt on voudrait que soient justiciables les œuvres
d’
un écrivain, les démarches de sa pensée, ses délires, ses visions. Un
1223
que soient justiciables les œuvres d’un écrivain,
les
démarches de sa pensée, ses délires, ses visions. Un critique qui n’é
1224
ticiables les œuvres d’un écrivain, les démarches
de
sa pensée, ses délires, ses visions. Un critique qui n’épouse pas le
1225
élires, ses visions. Un critique qui n’épouse pas
le
rythme d’une œuvre, mais s’avance à sa rencontre armé de l’appareil à
1226
s visions. Un critique qui n’épouse pas le rythme
d’
une œuvre, mais s’avance à sa rencontre armé de l’appareil à frigorifi
1227
me d’une œuvre, mais s’avance à sa rencontre armé
de
l’appareil à frigorifier de sa raison, est destiné à dire des bêtises
1228
d’une œuvre, mais s’avance à sa rencontre armé de
l’
appareil à frigorifier de sa raison, est destiné à dire des bêtises. C
1229
e à sa rencontre armé de l’appareil à frigorifier
de
sa raison, est destiné à dire des bêtises. Cf. certaines remarques —
1230
s bêtises. Cf. certaines remarques — pas toutes —
de
novembre 1926. 2 mai 1927. « Nous avons dressé notre orgueilleuse r
1231
gueilleuse raison à nous tromper sur ce qu’il y a
de
profond en nous, et elle ne manque guère à ce devoir sacré. » (Edmond
1232
loux.) Entre un monsieur en noir : Permettez-moi
de
me présenter… d’ailleurs une ancienne connaissance… le Sens Critique.
1233
présenter… d’ailleurs une ancienne connaissance…
le
Sens Critique. Moi (gêné)… Rougemont. Le Sens Critique. — Il y a un
1234
sance… le Sens Critique. Moi (gêné)… Rougemont.
Le
Sens Critique. — Il y a un certain temps déjà que nous ne nous sommes
1235
dit que je pourrais, en quelque sorte, vous être
de
quelque utilité… Moi. — Ah ! oui, oui… c’est cela, utilité,… en effe
1236
t. Seulement, mon cher Monsieur, nous n’avons pas
le
temps ces jours-ci, beaucoup trop à faire, beaucoup trop d’êtres et d
1237
es jours-ci, beaucoup trop à faire, beaucoup trop
d’
êtres et de choses à aimer, et vous savez ce que cela suppose. Compren
1238
, beaucoup trop à faire, beaucoup trop d’êtres et
de
choses à aimer, et vous savez ce que cela suppose. Comprenez-moi : su
1239
suppose. Comprenez-moi : submergés, absolument…
Le
Sens Critique. — Justement j’aurais en quelque manière la prétention…
1240
Critique. — Justement j’aurais en quelque manière
la
prétention… Moi. — Que voilà un singulier impertinent de votre part.
1241
ntion… Moi. — Que voilà un singulier impertinent
de
votre part. (Le reconduisant :) Croyez, Monsieur, à mon estime la plu
1242
ue voilà un singulier impertinent de votre part. (
Le
reconduisant :) Croyez, Monsieur, à mon estime la plus vive. Mais déc
1243
Le reconduisant :) Croyez, Monsieur, à mon estime
la
plus vive. Mais décidément nous sommes débordés, voyez vous-même, pas
1244
nous sommes débordés, voyez vous-même, pas moyen
de
causer aujourd’hui… Quoi ?… Bon, bon, c’est entendu, on ne peut rien
1245
ut rien faire sans vous. Mais n’oubliez pas que «
l’
artiste serait peu de chose s’il ne spéculait sur l’incertain », c’est
1246
artiste serait peu de chose s’il ne spéculait sur
l’
incertain », c’est un académicien qui l’a dit. Voulez-vous me faire qu
1247
ulait sur l’incertain », c’est un académicien qui
l’
a dit. Voulez-vous me faire quelque chose là-dessus pour la Revue ? Ma
1248
Voulez-vous me faire quelque chose là-dessus pour
la
Revue ? Mais plus tard, plus tard. Tenez, voici un traité de métaphys
1249
Mais plus tard, plus tard. Tenez, voici un traité
de
métaphysique, vous lirez ça en attendant. Très bien fait. Excellente
1250
ndant. Très bien fait. Excellente méthode ! (Sort
le
Sens Critique, un peu bousculé.) Moi. — Vous disiez, ma vie ? La Mu
1251
un peu bousculé.) Moi. — Vous disiez, ma vie ?
La
Muse (mais oui, la Muse, sortant de derrière un rideau). — J’attends
1252
Moi. — Vous disiez, ma vie ? La Muse (mais oui,
la
Muse, sortant de derrière un rideau). — J’attends votre plaisir… I
1253
ez, ma vie ? La Muse (mais oui, la Muse, sortant
de
derrière un rideau). — J’attends votre plaisir… III Il y a des
1254
qui croient avoir tout dit quand ils ont montré à
l’
origine de telle doctrine mystique une exaltation nerveuse ou des trou
1255
t avoir tout dit quand ils ont montré à l’origine
de
telle doctrine mystique une exaltation nerveuse ou des troubles organ
1256
oubles organiques. Ils opposent à ces « délires »
les
thèses rassurantes de la « saine raison », sans se demander jamais si
1257
opposent à ces « délires » les thèses rassurantes
de
la « saine raison », sans se demander jamais si cela ne condamne pas
1258
osent à ces « délires » les thèses rassurantes de
la
« saine raison », sans se demander jamais si cela ne condamne pas et
1259
ans se demander jamais si cela ne condamne pas et
la
santé et la raison. Il s’est trouvé des Maurras et autres « héritiers
1260
der jamais si cela ne condamne pas et la santé et
la
raison. Il s’est trouvé des Maurras et autres « héritiers de la grand
1261
Il s’est trouvé des Maurras et autres « héritiers
de
la grande tradition gréco-latine » pour assigner à Minerve le bassin
1262
s’est trouvé des Maurras et autres « héritiers de
la
grande tradition gréco-latine » pour assigner à Minerve le bassin de
1263
tradition gréco-latine » pour assigner à Minerve
le
bassin de la Méditerranée comme promenoir, avec défense sous peine de
1264
gréco-latine » pour assigner à Minerve le bassin
de
la Méditerranée comme promenoir, avec défense sous peine de mort de s
1265
éco-latine » pour assigner à Minerve le bassin de
la
Méditerranée comme promenoir, avec défense sous peine de mort de s’en
1266
comme promenoir, avec défense sous peine de mort
de
s’en écarter. Voilà bien leur désinvolture, car enfin, elle est déess
1267
tisane assagie, parfois dévote, phraseuse, sèche,
d’
humeur acariâtre et réactionnaire. Vous tracez des frontières géograph
1268
naire. Vous tracez des frontières géographiques à
la
raison ? Eh bien, c’est vous qui l’aurez voulu, mais tant pis, nous s
1269
ographiques à la raison ? Eh bien, c’est vous qui
l’
aurez voulu, mais tant pis, nous serons du Nord. Nous serons romantiqu
1270
rdonnés, brumeux, absurdes, vivants, libres. Avec
la
poésie contre vos principes. Avec l’esprit contre votre raison. Et av
1271
libres. Avec la poésie contre vos principes. Avec
l’
esprit contre votre raison. Et avec Aragon lorsqu’il vous crie : « À b
1272
son. Et avec Aragon lorsqu’il vous crie : « À bas
le
clair génie français. » Alors la voix de Rimbardp à la cantonade : Q
1273
s crie : « À bas le clair génie français. » Alors
la
voix de Rimbardp à la cantonade : Qu’il vienne, qu’il vienne Le temp
1274
« À bas le clair génie français. » Alors la voix
de
Rimbardp à la cantonade : Qu’il vienne, qu’il vienne Le temps dont o
1275
air génie français. » Alors la voix de Rimbardp à
la
cantonade : Qu’il vienne, qu’il vienne Le temps dont on s’éprenne !
1276
ardp à la cantonade : Qu’il vienne, qu’il vienne
Le
temps dont on s’éprenne ! Les œuvres les plus significatives de ce
1277
enne, qu’il vienne Le temps dont on s’éprenne !
Les
œuvres les plus significatives de ce siècle sont écrites en haine de
1278
vienne Le temps dont on s’éprenne ! Les œuvres
les
plus significatives de ce siècle sont écrites en haine de l’époque12.
1279
s’éprenne ! Les œuvres les plus significatives
de
ce siècle sont écrites en haine de l’époque12. Le reproche d’obscurit
1280
significatives de ce siècle sont écrites en haine
de
l’époque12. Le reproche d’obscurité que l’on fait à la littérature mo
1281
nificatives de ce siècle sont écrites en haine de
l’
époque12. Le reproche d’obscurité que l’on fait à la littérature moder
1282
de ce siècle sont écrites en haine de l’époque12.
Le
reproche d’obscurité que l’on fait à la littérature moderne n’est qu’
1283
sont écrites en haine de l’époque12. Le reproche
d’
obscurité que l’on fait à la littérature moderne n’est qu’une manifest
1284
haine de l’époque12. Le reproche d’obscurité que
l’
on fait à la littérature moderne n’est qu’une manifestation de ce divo
1285
époque12. Le reproche d’obscurité que l’on fait à
la
littérature moderne n’est qu’une manifestation de ce divorce radical
1286
la littérature moderne n’est qu’une manifestation
de
ce divorce radical entre l’époque et les quelques centaines (?) d’ind
1287
qu’une manifestation de ce divorce radical entre
l’
époque et les quelques centaines (?) d’individus pour qui l’esprit est
1288
festation de ce divorce radical entre l’époque et
les
quelques centaines (?) d’individus pour qui l’esprit est la seule réa
1289
ical entre l’époque et les quelques centaines (?)
d’
individus pour qui l’esprit est la seule réalité. C’est pourquoi nous
1290
t les quelques centaines (?) d’individus pour qui
l’
esprit est la seule réalité. C’est pourquoi nous ne pourrons plus sépa
1291
s centaines (?) d’individus pour qui l’esprit est
la
seule réalité. C’est pourquoi nous ne pourrons plus séparer du concep
1292
pourquoi nous ne pourrons plus séparer du concept
de
l’esprit celui de Révolution. Et j’entends ce mot dans son sens le pl
1293
rquoi nous ne pourrons plus séparer du concept de
l’
esprit celui de Révolution. Et j’entends ce mot dans son sens le plus
1294
ourrons plus séparer du concept de l’esprit celui
de
Révolution. Et j’entends ce mot dans son sens le plus vaste. Il y a e
1295
de Révolution. Et j’entends ce mot dans son sens
le
plus vaste. Il y a eu quatre-vingt-treize, la Réforme, Karl Marx, la
1296
ens le plus vaste. Il y a eu quatre-vingt-treize,
la
Réforme, Karl Marx, la préface de Cromwell. Mais il ne s’agit pas de
1297
a eu quatre-vingt-treize, la Réforme, Karl Marx,
la
préface de Cromwell. Mais il ne s’agit pas de refaire notre petite ré
1298
e-vingt-treize, la Réforme, Karl Marx, la préface
de
Cromwell. Mais il ne s’agit pas de refaire notre petite révolution à
1299
rx, la préface de Cromwell. Mais il ne s’agit pas
de
refaire notre petite révolution à nous, dans tel domaine. Et c’est mê
1300
tes : qu’ils aient voulu s’allier aux dogmatiques
d’
extrême gauche. Je ne dirai pas, comme on a fait, que c’est très joli
1301
e dirai pas, comme on a fait, que c’est très joli
de
crier merde pour Horace, Montaigne, Descartes, Schiller, Voltaire, et
1302
ltaire, etc., et tout ce qui leur correspond dans
l’
ordre politique par exemple. Parce que c’est très beau, ridiculement,
1303
, pourquoi se faire marchand des œuvres complètes
de
Karl Marx ? Si vous ne dites pas aussi merde pour Marx ou Lénine, je
1304
ne dites pas aussi merde pour Marx ou Lénine, je
le
dirai pour vous. Quand on a entrepris la Révolution au nom de l’espri
1305
nine, je le dirai pour vous. Quand on a entrepris
la
Révolution au nom de l’esprit, on ne va pas s’acoquiner avec des gens
1306
ous. Quand on a entrepris la Révolution au nom de
l’
esprit, on ne va pas s’acoquiner avec des gens qui ont fait, il y a 10
1307
. Est-ce que vraiment vous ne pouvez vous libérer
de
cette manie française, la politique, et ne voyez-vous pas que c’est f
1308
ne pouvez vous libérer de cette manie française,
la
politique, et ne voyez-vous pas que c’est faire le jeu de vos ennemis
1309
a politique, et ne voyez-vous pas que c’est faire
le
jeu de vos ennemis de discuter avec eux dans leur langue et de crier
1310
ique, et ne voyez-vous pas que c’est faire le jeu
de
vos ennemis de discuter avec eux dans leur langue et de crier rouge p
1311
ez-vous pas que c’est faire le jeu de vos ennemis
de
discuter avec eux dans leur langue et de crier rouge pour la simple r
1312
ennemis de discuter avec eux dans leur langue et
de
crier rouge pour la simple raison qu’ils ont dit blanc ? Pensez-vous
1313
avec eux dans leur langue et de crier rouge pour
la
simple raison qu’ils ont dit blanc ? Pensez-vous combattre cet esprit
1314
cet esprit « bien français » qui s’associe à tant
d’
objets de votre mépris, en prenant le contre-pied de tout ce qu’il ins
1315
t « bien français » qui s’associe à tant d’objets
de
votre mépris, en prenant le contre-pied de tout ce qu’il inspire ? Al
1316
socie à tant d’objets de votre mépris, en prenant
le
contre-pied de tout ce qu’il inspire ? Alors que cette réaction même
1317
objets de votre mépris, en prenant le contre-pied
de
tout ce qu’il inspire ? Alors que cette réaction même est ce qu’il y
1318
leurs… Mais non, il y aurait trop à dire, et puis
l’
on croirait encore que je suis avec ceux qui traitent Aragon, Breton e
1319
tent Aragon, Breton et leurs amis alternativement
de
dévoyés, de farceurs, de chacals, de déments. Et puis surtout, l’heur
1320
Breton et leurs amis alternativement de dévoyés,
de
farceurs, de chacals, de déments. Et puis surtout, l’heure est venue
1321
urs amis alternativement de dévoyés, de farceurs,
de
chacals, de déments. Et puis surtout, l’heure est venue de clore des
1322
ernativement de dévoyés, de farceurs, de chacals,
de
déments. Et puis surtout, l’heure est venue de clore des discussions
1323
arceurs, de chacals, de déments. Et puis surtout,
l’
heure est venue de clore des discussions énervantes où s’épuise vainem
1324
vantes où s’épuise vainement une dialectique dont
l’
objet fuit sans cesse par la quatrième dimension. Aragon et les surréa
1325
sans cesse par la quatrième dimension. Aragon et
les
surréalistes auront raison même encore s’ils ont tort, envers et cont
1326
me encore s’ils ont tort, envers et contre toutes
les
critiques qu’on pourrait leur adresser, parce que ces « maudits » ont
1327
rait leur adresser, parce que ces « maudits » ont
la
grâce, parce qu’ils sont la vie, même quand ils appellent la mort, pa
1328
e ces « maudits » ont la grâce, parce qu’ils sont
la
vie, même quand ils appellent la mort, parce qu’ils ont la passion et
1329
arce qu’ils sont la vie, même quand ils appellent
la
mort, parce qu’ils ont la passion et l’incommunicable secret de l’inv
1330
ême quand ils appellent la mort, parce qu’ils ont
la
passion et l’incommunicable secret de l’invention. Il nous faut des
1331
appellent la mort, parce qu’ils ont la passion et
l’
incommunicable secret de l’invention. Il nous faut des entrepreneurs
1332
qu’ils ont la passion et l’incommunicable secret
de
l’invention. Il nous faut des entrepreneurs de tempêtes. Un grand
1333
’ils ont la passion et l’incommunicable secret de
l’
invention. Il nous faut des entrepreneurs de tempêtes. Un grand pri
1334
de l’invention. Il nous faut des entrepreneurs
de
tempêtes. Un grand principe de violence commandait à nos mœurs. … et
1335
des entrepreneurs de tempêtes. Un grand principe
de
violence commandait à nos mœurs. … et nous portant dans nos actions à
1336
à nos mœurs. … et nous portant dans nos actions à
la
limite de nos forces, notre joie parmi vous fut une très grande joie.
1337
s. … et nous portant dans nos actions à la limite
de
nos forces, notre joie parmi vous fut une très grande joie. Saint-Joh
1338
ction contre tout ce qui prétendait nous empêcher
de
vivre, de rêver et de souffrir : culte du moi avec ses recettes garan
1339
re tout ce qui prétendait nous empêcher de vivre,
de
rêver et de souffrir : culte du moi avec ses recettes garanties, chap
1340
ui prétendait nous empêcher de vivre, de rêver et
de
souffrir : culte du moi avec ses recettes garanties, chapelets d’opti
1341
lte du moi avec ses recettes garanties, chapelets
d’
optimisme, tyranniques évidences, ordre et désordre, principes de Desc
1342
ranniques évidences, ordre et désordre, principes
de
Descartes, mathématiques aux pinces de crabe, examens de conscience t
1343
principes de Descartes, mathématiques aux pinces
de
crabe, examens de conscience toujours ratés — on ne m’y prendra plus
1344
artes, mathématiques aux pinces de crabe, examens
de
conscience toujours ratés — on ne m’y prendra plus ! — morales améric
1345
ons acquises, sièges faits, autorités fondées sur
la
gloire et la sénilité, etc., etc. Et certes ce n’étaient pas des être
1346
sièges faits, autorités fondées sur la gloire et
la
sénilité, etc., etc. Et certes ce n’étaient pas des êtres, mais leurs
1347
eurs abstractions que nous haïssions. Notre haine
de
certaine morale ne venait-elle pas de ce qu’en son nom l’on mesurait
1348
Notre haine de certaine morale ne venait-elle pas
de
ce qu’en son nom l’on mesurait odieusement une sympathie humaine pour
1349
ine morale ne venait-elle pas de ce qu’en son nom
l’
on mesurait odieusement une sympathie humaine pour nous sans prix ? Ma
1350
ine pour nous sans prix ? Mais nous avions besoin
de
révolution pour vivre, pour nous perdre. Vivre était devenu synonyme
1351
re, pour nous perdre. Vivre était devenu synonyme
de
magnifique perdition dans des choses plus grandes que nous. Nous nous
1352
lus grandes que nous. Nous nous connaissions dans
les
coins et nous mourions d’ennui avec les aspects irrévocablement prévu
1353
nous connaissions dans les coins et nous mourions
d’
ennui avec les aspects irrévocablement prévus de nous-mêmes que faisai
1354
ions dans les coins et nous mourions d’ennui avec
les
aspects irrévocablement prévus de nous-mêmes que faisaient paraître l
1355
s d’ennui avec les aspects irrévocablement prévus
de
nous-mêmes que faisaient paraître les petits faits de nos longues jou
1356
ement prévus de nous-mêmes que faisaient paraître
les
petits faits de nos longues journées. Nous aimions la révolution comm
1357
ous-mêmes que faisaient paraître les petits faits
de
nos longues journées. Nous aimions la révolution comme on aime l’amou
1358
etits faits de nos longues journées. Nous aimions
la
révolution comme on aime l’amour. Nous n’aimions pas telle révolution
1359
ournées. Nous aimions la révolution comme on aime
l’
amour. Nous n’aimions pas telle révolution — la russe, par exemple — p
1360
me l’amour. Nous n’aimions pas telle révolution —
la
russe, par exemple — parce que ce n’est pas encore assez révolution ;
1361
asseoir et que son siège était fait. Nous aimions
la
Révolution qui nous perdrait corps et biens dans sa grandeur comme un
1362
emme merveilleuse nous perdrait corps et âme dans
l’
ivresse amoureuse ; nous cherchions cette Révolution de toutes nos for
1363
esse amoureuse ; nous cherchions cette Révolution
de
toutes nos forces et séductions, comme on cherche cette femme à trave
1364
ns, comme on cherche cette femme à travers toutes
les
femmes. C’était un vice, la révolution-vice. Mais on ne vit, on ne me
1365
mme à travers toutes les femmes. C’était un vice,
la
révolution-vice. Mais on ne vit, on ne meurt que de vices. ⁂ Ici le
1366
révolution-vice. Mais on ne vit, on ne meurt que
de
vices. ⁂ Ici le lecteur se rassure. « Il s’y retrouve. » Il pense qu
1367
Mais on ne vit, on ne meurt que de vices. ⁂ Ici
le
lecteur se rassure. « Il s’y retrouve. » Il pense que c’est bien jeun
1368
que c’est bien jeune. Et : encore un qui rue dans
les
brancards, c’est très bellettrien. Un disque de gramo comme par hasar
1369
les brancards, c’est très bellettrien. Un disque
de
gramo comme par hasard nasille : Nous avons tous fait ça Plus ou moi
1370
us fait ça Plus ou moins, n’est-ce pas ? Et puis
l’
aiguille divague vers des souvenirs, quand nous allions tous deux, ces
1371
es bonnes farces, et aussi pourtant des histoires
de
copains qui ont mal tourné, on pensait bien, ah ! cette jeunesse, mai
1372
u six ans et mort des suites. Quand cesserez-vous
de
nous faire la jambe, pardon escuses, avec ce thème à condamnations pa
1373
ort des suites. Quand cesserez-vous de nous faire
la
jambe, pardon escuses, avec ce thème à condamnations par contumace. I
1374
ns par contumace. Il y a encore des gens pour qui
les
limites de l’anarchie sont : chanter l’Internationale dans les rues,
1375
mace. Il y a encore des gens pour qui les limites
de
l’anarchie sont : chanter l’Internationale dans les rues, faire la no
1376
e. Il y a encore des gens pour qui les limites de
l’
anarchie sont : chanter l’Internationale dans les rues, faire la noce,
1377
pour qui les limites de l’anarchie sont : chanter
l’
Internationale dans les rues, faire la noce, écrire un livre de tendan
1378
e l’anarchie sont : chanter l’Internationale dans
les
rues, faire la noce, écrire un livre de tendances très modernes. Et d
1379
t : chanter l’Internationale dans les rues, faire
la
noce, écrire un livre de tendances très modernes. Et des gens pour se
1380
ale dans les rues, faire la noce, écrire un livre
de
tendances très modernes. Et des gens pour se gausser quand nous écriv
1381
i nous en voulons, et finalement nous écraser par
l’
évidence définitive de notre absurdité. Car l’homme « s’est fait une v
1382
finalement nous écraser par l’évidence définitive
de
notre absurdité. Car l’homme « s’est fait une vérité changeante et to
1383
par l’évidence définitive de notre absurdité. Car
l’
homme « s’est fait une vérité changeante et toujours évidente, de laqu
1384
fait une vérité changeante et toujours évidente,
de
laquelle il se demande vainement pourquoi il n’arrive pas à se conten
1385
contenter13 ». Acculés à ce choix : inconscience
de
ruminants ou neurasthénie, est-ce que vraiment vous vous êtes telleme
1386
est plus détruire, ce n’est plus combattre, c’est
l’
épanouissement violent d’une immense fleur palpitante au parfum de pas
1387
st plus combattre, c’est l’épanouissement violent
d’
une immense fleur palpitante au parfum de passions, c’est une atmosphè
1388
violent d’une immense fleur palpitante au parfum
de
passions, c’est une atmosphère toute chargée d’éclairs qui nous attei
1389
m de passions, c’est une atmosphère toute chargée
d’
éclairs qui nous atteignent sans cesse au cœur et nous revêtent miracu
1390
ns cesse au cœur et nous revêtent miraculeusement
d’
aigrettes de folies et de joies ; n’allez pas nous toucher, nous somme
1391
cœur et nous revêtent miraculeusement d’aigrettes
de
folies et de joies ; n’allez pas nous toucher, nous sommes dangereux.
1392
revêtent miraculeusement d’aigrettes de folies et
de
joies ; n’allez pas nous toucher, nous sommes dangereux. Un orage de
1393
pas nous toucher, nous sommes dangereux. Un orage
de
tendresse va crever sur le monde. Aigles d’amours, oiseaux doux et cr
1394
es dangereux. Un orage de tendresse va crever sur
le
monde. Aigles d’amours, oiseaux doux et cruels, nous parlerons vos la
1395
orage de tendresse va crever sur le monde. Aigles
d’
amours, oiseaux doux et cruels, nous parlerons vos langues aériennes.
1396
es aériennes. On n’acceptera plus que des valeurs
de
passion. Balayez ces douanes de l’esprit, proclamez le grand Libre-Éc
1397
s que des valeurs de passion. Balayez ces douanes
de
l’esprit, proclamez le grand Libre-Échange, voici déjà s’avancer des
1398
ue des valeurs de passion. Balayez ces douanes de
l’
esprit, proclamez le grand Libre-Échange, voici déjà s’avancer des pro
1399
ssion. Balayez ces douanes de l’esprit, proclamez
le
grand Libre-Échange, voici déjà s’avancer des prodiges à cette invite
1400
voici déjà s’avancer des prodiges à cette invite
la
plus persuasive : nous sommes prêts à les accueillir. 7. Une vague
1401
e invite la plus persuasive : nous sommes prêts à
les
accueillir. 7. Une vague de rêves (dans Commerce). 8. Et malgré c
1402
us sommes prêts à les accueillir. 7. Une vague
de
rêves (dans Commerce). 8. Et malgré certaines théories bien superfic
1403
perficielles et hâtives, comme cette prétention à
la
libération par le Rêve. « La liberté commence où naît le merveilleux.
1404
tives, comme cette prétention à la libération par
le
Rêve. « La liberté commence où naît le merveilleux. » Au vrai, et sur
1405
e cette prétention à la libération par le Rêve. «
La
liberté commence où naît le merveilleux. » Au vrai, et surtout pour u
1406
ration par le Rêve. « La liberté commence où naît
le
merveilleux. » Au vrai, et surtout pour un homme qui élit Freud « pré
1407
surtout pour un homme qui élit Freud « président
de
la République du Rêve » – c’est presque un non-sens de chercher l’abs
1408
rtout pour un homme qui élit Freud « président de
la
République du Rêve » – c’est presque un non-sens de chercher l’absolu
1409
République du Rêve » – c’est presque un non-sens
de
chercher l’absolue liberté dans le rêve. Le rêve, c’est la tyrannie d
1410
du Rêve » – c’est presque un non-sens de chercher
l’
absolue liberté dans le rêve. Le rêve, c’est la tyrannie des souvenirs
1411
ue un non-sens de chercher l’absolue liberté dans
le
rêve. Le rêve, c’est la tyrannie des souvenirs ; et ce n’est pas se l
1412
-sens de chercher l’absolue liberté dans le rêve.
Le
rêve, c’est la tyrannie des souvenirs ; et ce n’est pas se libérer qu
1413
er l’absolue liberté dans le rêve. Le rêve, c’est
la
tyrannie des souvenirs ; et ce n’est pas se libérer que de brasser ce
1414
ie des souvenirs ; et ce n’est pas se libérer que
de
brasser ces chaînes sonores. 9. Lettre à Paul Claudel. 10. Musset d
1415
s sonores. 9. Lettre à Paul Claudel. 10. Musset
de
La coupe et les lèvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres le
1416
onores. 9. Lettre à Paul Claudel. 10. Musset de
La
coupe et les lèvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres les p
1417
Lettre à Paul Claudel. 10. Musset de La coupe et
les
lèvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres les plus répandus
1418
pe et les lèvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11.
Les
livres les plus répandus à Genève sont Ma vie et mon œuvre de Ford et
1419
èvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres
les
plus répandus à Genève sont Ma vie et mon œuvre de Ford et Mon curé c
1420
s plus répandus à Genève sont Ma vie et mon œuvre
de
Ford et Mon curé chez les riches. Très loin derrière viennent des Fra
1421
sont Ma vie et mon œuvre de Ford et Mon curé chez
les
riches. Très loin derrière viennent des France et des Bordeaux. 12.
1422
lus étroit, quelques esthètes du machinisme. 13.
Le
Paysan de Paris. o. Rougemont Denis de, « Louis Aragon, le beau pré
1423
, quelques esthètes du machinisme. 13. Le Paysan
de
Paris. o. Rougemont Denis de, « Louis Aragon, le beau prétexte », R
1424
me. 13. Le Paysan de Paris. o. Rougemont Denis
de
, « Louis Aragon, le beau prétexte », Revue de Belles-Lettres, Lausann
1425
e Paris. o. Rougemont Denis de, « Louis Aragon,
le
beau prétexte », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-F
1426
nis de, « Louis Aragon, le beau prétexte », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, avril 1927, p. 13
1427
ibourg, avril 1927, p. 131-144. p. On a conservé
la
graphie de l’original, sans doute voulue par l’auteur.
1428
il 1927, p. 131-144. p. On a conservé la graphie
de
l’original, sans doute voulue par l’auteur.
1429
1927, p. 131-144. p. On a conservé la graphie de
l’
original, sans doute voulue par l’auteur.
1430
é la graphie de l’original, sans doute voulue par
l’
auteur.
1431
Quatre incidents (avril 1927)q r
La
maîtresse d’École Au printemps pur comme une joue, École errait, É
1432
joue, École errait, École suivait une femme dans
les
rues tant soit peu métaphysiques d’une capitale de mes songes. On exi
1433
e femme dans les rues tant soit peu métaphysiques
d’
une capitale de mes songes. On exigeait d’une saison de marque de tels
1434
s rues tant soit peu métaphysiques d’une capitale
de
mes songes. On exigeait d’une saison de marque de tels soupirs, d’ail
1435
ysiques d’une capitale de mes songes. On exigeait
d’
une saison de marque de tels soupirs, d’ailleurs invraisemblables, qu’
1436
capitale de mes songes. On exigeait d’une saison
de
marque de tels soupirs, d’ailleurs invraisemblables, qu’à leurs refle
1437
de mes songes. On exigeait d’une saison de marque
de
tels soupirs, d’ailleurs invraisemblables, qu’à leurs reflets se fuss
1438
eurs reflets se fussent évanouis des arcs-en-ciel
de
névroses dans tous les poèmes où détresse rimait avec maîtresse. Écol
1439
t évanouis des arcs-en-ciel de névroses dans tous
les
poèmes où détresse rimait avec maîtresse. École savait le mythe du vo
1440
s où détresse rimait avec maîtresse. École savait
le
mythe du voyage, et qu’on ne manque pas le train bleu d’un désir. Ell
1441
savait le mythe du voyage, et qu’on ne manque pas
le
train bleu d’un désir. Elle était donc venue. Il la suivait entre les
1442
e du voyage, et qu’on ne manque pas le train bleu
d’
un désir. Elle était donc venue. Il la suivait entre les devantures qu
1443
train bleu d’un désir. Elle était donc venue. Il
la
suivait entre les devantures qui se passaient de l’une à l’autre deux
1444
désir. Elle était donc venue. Il la suivait entre
les
devantures qui se passaient de l’une à l’autre deux séries de profils
1445
la suivait entre les devantures qui se passaient
de
l’une à l’autre deux séries de profils jusqu’au soleil toujours de fa
1446
s qui se passaient de l’une à l’autre deux séries
de
profils jusqu’au soleil toujours de face. Il ne vit plus que la foule
1447
e deux séries de profils jusqu’au soleil toujours
de
face. Il ne vit plus que la foule des yeux bleus, son éblouissement.
1448
qu’au soleil toujours de face. Il ne vit plus que
la
foule des yeux bleus, son éblouissement. Soudain la voici, elle desce
1449
foule des yeux bleus, son éblouissement. Soudain
la
voici, elle descend à sa rencontre parmi les éclairs d’un luxe mécani
1450
udain la voici, elle descend à sa rencontre parmi
les
éclairs d’un luxe mécanique, le visage dans sa fourrure. Elle découvr
1451
ci, elle descend à sa rencontre parmi les éclairs
d’
un luxe mécanique, le visage dans sa fourrure. Elle découvre en passan
1452
rencontre parmi les éclairs d’un luxe mécanique,
le
visage dans sa fourrure. Elle découvre en passant près de lui le sour
1453
sa fourrure. Elle découvre en passant près de lui
le
sourire d’amitié mortel de tout ce qui n’arrive jamais. Il s’est trom
1454
. Elle découvre en passant près de lui le sourire
d’
amitié mortel de tout ce qui n’arrive jamais. Il s’est trompé, ce n’es
1455
en passant près de lui le sourire d’amitié mortel
de
tout ce qui n’arrive jamais. Il s’est trompé, ce n’est pas elle. Il p
1456
ce n’est pas elle. Il pensa que c’était un ange,
de
ceux qui vont à la recherche des âmes. Aussitôt il téléphone à ceux d
1457
Il pensa que c’était un ange, de ceux qui vont à
la
recherche des âmes. Aussitôt il téléphone à ceux du paradis : « Qui v
1458
sitôt il téléphone à ceux du paradis : « Qui va à
la
chasse perd sa place, nous nous comprenons. » On lui offrit immédiate
1459
À Max-Marc-Jean Jacob Reymond. Une étoile à
la
boutonnière, le marquis pénétra dans le salon de la duchesse, lui bai
1460
ean Jacob Reymond. Une étoile à la boutonnière,
le
marquis pénétra dans le salon de la duchesse, lui baisa la main et l’
1461
étoile à la boutonnière, le marquis pénétra dans
le
salon de la duchesse, lui baisa la main et l’abattit d’un coup de rev
1462
la boutonnière, le marquis pénétra dans le salon
de
la duchesse, lui baisa la main et l’abattit d’un coup de revolver. Pu
1463
boutonnière, le marquis pénétra dans le salon de
la
duchesse, lui baisa la main et l’abattit d’un coup de revolver. Puis
1464
s pénétra dans le salon de la duchesse, lui baisa
la
main et l’abattit d’un coup de revolver. Puis s’en fut avec un tact e
1465
ans le salon de la duchesse, lui baisa la main et
l’
abattit d’un coup de revolver. Puis s’en fut avec un tact exquis, qui
1466
on de la duchesse, lui baisa la main et l’abattit
d’
un coup de revolver. Puis s’en fut avec un tact exquis, qui fut très r
1467
uchesse, lui baisa la main et l’abattit d’un coup
de
revolver. Puis s’en fut avec un tact exquis, qui fut très remarqué. L
1468
n fut avec un tact exquis, qui fut très remarqué.
Le
duc riait sous une table, complètement ivre, et Bettina lui disait à
1469
table, complètement ivre, et Bettina lui disait à
l’
oreille : « Mon chéri, si j’aime la comtesse ? Mais tu es si laid que
1470
a lui disait à l’oreille : « Mon chéri, si j’aime
la
comtesse ? Mais tu es si laid que cela me donne encore plus de plaisi
1471
Mais tu es si laid que cela me donne encore plus
de
plaisir. » Le duc paya et s’enfuit en disant que ce n’était pas lui.
1472
laid que cela me donne encore plus de plaisir. »
Le
duc paya et s’enfuit en disant que ce n’était pas lui. L’enterrement
1473
aya et s’enfuit en disant que ce n’était pas lui.
L’
enterrement aura lieu sans suite. Suicide du Marquis Salomon le
1474
lieu sans suite. Suicide du Marquis Salomon
le
danseur triste baisa cette main cruelle… et quitta le bal au matin. I
1475
anseur triste baisa cette main cruelle… et quitta
le
bal au matin. Il neigeait dans les rues sourdes comme un songe de son
1476
elle… et quitta le bal au matin. Il neigeait dans
les
rues sourdes comme un songe de son enfance. Aux fenêtres du palais s’
1477
Il neigeait dans les rues sourdes comme un songe
de
son enfance. Aux fenêtres du palais s’étoilèrent des halos. Le jour t
1478
e. Aux fenêtres du palais s’étoilèrent des halos.
Le
jour tendre paraissait sous l’égide de la mort. Il vit des fleurs de
1479
ilèrent des halos. Le jour tendre paraissait sous
l’
égide de la mort. Il vit des fleurs de son enfance, une églantine, que
1480
des halos. Le jour tendre paraissait sous l’égide
de
la mort. Il vit des fleurs de son enfance, une églantine, quelques ro
1481
halos. Le jour tendre paraissait sous l’égide de
la
mort. Il vit des fleurs de son enfance, une églantine, quelques roses
1482
issait sous l’égide de la mort. Il vit des fleurs
de
son enfance, une églantine, quelques roses, un sourire qui perce le c
1483
e églantine, quelques roses, un sourire qui perce
le
cœur sur les glaces du passé. Cet abandon aux fuyantes chansons, et d
1484
quelques roses, un sourire qui perce le cœur sur
les
glaces du passé. Cet abandon aux fuyantes chansons, et des violons dé
1485
ons, et des violons déchirants dans sa tête… Mais
le
sommeil s’évaporait aux caresses des flocons, plus perfides que des m
1486
esses des flocons, plus perfides que des murmures
d’
adieu. Il tomba parmi les statues, dans l’amitié pensive des jardins.
1487
perfides que des murmures d’adieu. Il tomba parmi
les
statues, dans l’amitié pensive des jardins. Une fenêtre s’était ouver
1488
urmures d’adieu. Il tomba parmi les statues, dans
l’
amitié pensive des jardins. Une fenêtre s’était ouverte et des accords
1489
’était ouverte et des accords échappés tombaient,
les
ailes coupées. Puis le silence se reprit à ses songes désolés. Aut
1490
cords échappés tombaient, les ailes coupées. Puis
le
silence se reprit à ses songes désolés. Autre suicide ou la promen
1491
reprit à ses songes désolés. Autre suicide ou
la
promenade en bateau À Grego More. Il disait : « Je suis né pour
1492
À Grego More. Il disait : « Je suis né pour
la
mort. » Il fait assez beau pour que s’ouvre ce cœur de l’après-midi,
1493
rt. » Il fait assez beau pour que s’ouvre ce cœur
de
l’après-midi, comme un camélia de tendre orgueil. Il respire déjà l’o
1494
» Il fait assez beau pour que s’ouvre ce cœur de
l’
après-midi, comme un camélia de tendre orgueil. Il respire déjà l’odeu
1495
s’ouvre ce cœur de l’après-midi, comme un camélia
de
tendre orgueil. Il respire déjà l’odeur merveilleuse des objets et de
1496
mme un camélia de tendre orgueil. Il respire déjà
l’
odeur merveilleuse des objets et des êtres véritables. Un bateau ne gl
1497
bles. Un bateau ne glisse pas plus doucement vers
le
soleil du haut-lac. Justement, voici que tout va s’ouvrir, qu’un mond
1498
s’ouvrir, qu’un monde s’est ouvert devant lui. Et
l’
eau n’est pas moins somptueuse. Et bien sûr, je n’ai pas bougé. C’est
1499
t bien sûr, je n’ai pas bougé. C’est une question
d’
amitié. Pourtant je suis seul dès cette heure, et mes amis fuiront un
1500
que je reviens seul. Mais moi, qui regarde comme
de
l’autre bord, je songe qu’il est des visites à de certaines grandes d
1501
de l’autre bord, je songe qu’il est des visites à
de
certaines grandes dames où je préférais — et lui aussi — me rendre se
1502
me rendre seul et sans argent. Je ne voulais pas
le
retenir, Je ne pouvais pas le suivre. On dit de ces phrases. Même, on
1503
. Je ne voulais pas le retenir, Je ne pouvais pas
le
suivre. On dit de ces phrases. Même, on en pleure. q. Rougemont D
1504
s le retenir, Je ne pouvais pas le suivre. On dit
de
ces phrases. Même, on en pleure. q. Rougemont Denis de, « Quatre
1505
rases. Même, on en pleure. q. Rougemont Denis
de
, « Quatre incidents », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Ge
1506
Rougemont Denis de, « Quatre incidents », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, avril 1927, p. 15
1507
mmerce, qu’on m’a appris à voler. Aristophane («
Les
Chevaliers »). Dès qu’on eut déposé devant Isidore un malaga et une
1508
inérale devant son étrange convive, celui-ci prit
la
parole sans plus de cérémonie : « La jeunesse, Monsieur…, la jeunesse
1509
elui-ci prit la parole sans plus de cérémonie : «
La
jeunesse, Monsieur…, la jeunesse est l’âge où l’on atteint la vie. On
1510
ans plus de cérémonie : « La jeunesse, Monsieur…,
la
jeunesse est l’âge où l’on atteint la vie. On s’y maintient cinq ans,
1511
monie : « La jeunesse, Monsieur…, la jeunesse est
l’
âge où l’on atteint la vie. On s’y maintient cinq ans, dix ans au plus
1512
La jeunesse, Monsieur…, la jeunesse est l’âge où
l’
on atteint la vie. On s’y maintient cinq ans, dix ans au plus. Après,
1513
Monsieur…, la jeunesse est l’âge où l’on atteint
la
vie. On s’y maintient cinq ans, dix ans au plus. Après, c’est un long
1514
s, dix ans au plus. Après, c’est un long adieu et
le
corps se fige à mesure que l’esprit s’établit sur ses positions. Or d
1515
st un long adieu et le corps se fige à mesure que
l’
esprit s’établit sur ses positions. Or donc, j’avais vingt ans. Je viv
1516
diverti. J’étais bon, Monsieur, normalement bon.
L’
idée, par exemple, d’étrangler un chat pour le plaisir me répugnait. J
1517
, Monsieur, normalement bon. L’idée, par exemple,
d’
étrangler un chat pour le plaisir me répugnait. Je détestais de peiner
1518
on. L’idée, par exemple, d’étrangler un chat pour
le
plaisir me répugnait. Je détestais de peiner quelque être, même ennem
1519
n chat pour le plaisir me répugnait. Je détestais
de
peiner quelque être, même ennemi, — car celui-là je le méprisais trop
1520
iner quelque être, même ennemi, — car celui-là je
le
méprisais trop sincèrement. » Vers cette époque, une femme me regarda
1521
ment. » Mes parents me savaient vierge et c’était
la
joie de leur vie, car ils aimaient en moi par-dessus tout la vertu qu
1522
Mes parents me savaient vierge et c’était la joie
de
leur vie, car ils aimaient en moi par-dessus tout la vertu que je leu
1523
leur vie, car ils aimaient en moi par-dessus tout
la
vertu que je leur devais. Pourtant, je ne détournai pas mes yeux des
1524
. Pourtant, je ne détournai pas mes yeux des yeux
de
cette femme, de peur qu’elle ne souffrît à cause de moi. Un soir qu’e
1525
e détournai pas mes yeux des yeux de cette femme,
de
peur qu’elle ne souffrît à cause de moi. Un soir qu’elle pleurait, je
1526
frît à cause de moi. Un soir qu’elle pleurait, je
l’
embrassai si fort… En un quart d’heure, je connaissais l’amour dans ce
1527
ssai si fort… En un quart d’heure, je connaissais
l’
amour dans ce qu’il a de plus étrangement prosaïque à la fois et bêtem
1528
angement prosaïque à la fois et bêtement heureux.
Le
lendemain était le premier jour du printemps. Les rues riaient. Le ci
1529
Le lendemain était le premier jour du printemps.
Les
rues riaient. Le ciel descendait dans la ville, on marchait dans le b
1530
t le premier jour du printemps. Les rues riaient.
Le
ciel descendait dans la ville, on marchait dans le bleu. Je sortis av
1531
ntemps. Les rues riaient. Le ciel descendait dans
la
ville, on marchait dans le bleu. Je sortis avec cette femme, qui m’ai
1532
e ciel descendait dans la ville, on marchait dans
le
bleu. Je sortis avec cette femme, qui m’aimait, et nous étions très j
1533
te femme, qui m’aimait, et nous étions très jolis
de
bonheur et d’insouciance dans le bonheur de la saison. — Au soir, mon
1534
m’aimait, et nous étions très jolis de bonheur et
d’
insouciance dans le bonheur de la saison. — Au soir, mon père savait t
1535
tions très jolis de bonheur et d’insouciance dans
le
bonheur de la saison. — Au soir, mon père savait tout. Il effleura mo
1536
jolis de bonheur et d’insouciance dans le bonheur
de
la saison. — Au soir, mon père savait tout. Il effleura mon front de
1537
is de bonheur et d’insouciance dans le bonheur de
la
saison. — Au soir, mon père savait tout. Il effleura mon front de ses
1538
soir, mon père savait tout. Il effleura mon front
de
ses lèvres sans une parole quand je vins lui souhaiter le bonsoir. Le
1539
èvres sans une parole quand je vins lui souhaiter
le
bonsoir. Le lendemain, ses cheveux avaient légèrement blanchi. Il me
1540
ne parole quand je vins lui souhaiter le bonsoir.
Le
lendemain, ses cheveux avaient légèrement blanchi. Il me regardait av
1541
lui, sans doute, j’étais perdu. Mais il souffrait
d’
autre chose encore : il se savait vieux, maintenant. » Je songeais jus
1542
maintenant. » Je songeais justement à un sourire
de
mon amie quand il voulut m’adresser la parole après un silence vertig
1543
un sourire de mon amie quand il voulut m’adresser
la
parole après un silence vertigineux. Il vit mon sourire et pleura. Al
1544
it mon sourire et pleura. Alors une rage s’empara
de
mon corps tout entier, je criai un juron, claquai la porte et courus
1545
mon corps tout entier, je criai un juron, claquai
la
porte et courus dans ma chambre. Une demi-heure plus tard, j’étais à
1546
s ma chambre. Une demi-heure plus tard, j’étais à
la
gare, j’écrivais un mot d’adieu à ma maîtresse d’une nuit et je parta
1547
e plus tard, j’étais à la gare, j’écrivais un mot
d’
adieu à ma maîtresse d’une nuit et je partais dans une direction quelc
1548
la gare, j’écrivais un mot d’adieu à ma maîtresse
d’
une nuit et je partais dans une direction quelconque. Il advint que ce
1549
direction quelconque. Il advint que ce fut celle
de
l’Italie. La lumière, mon pays natal ! — Je vécus d’articles sur la m
1550
rection quelconque. Il advint que ce fut celle de
l’
Italie. La lumière, mon pays natal ! — Je vécus d’articles sur la mode
1551
elconque. Il advint que ce fut celle de l’Italie.
La
lumière, mon pays natal ! — Je vécus d’articles sur la mode et la pol
1552
l’Italie. La lumière, mon pays natal ! — Je vécus
d’
articles sur la mode et la politique, que j’envoyais à divers journaux
1553
mière, mon pays natal ! — Je vécus d’articles sur
la
mode et la politique, que j’envoyais à divers journaux. Un jour, parc
1554
pays natal ! — Je vécus d’articles sur la mode et
la
politique, que j’envoyais à divers journaux. Un jour, parcourant un q
1555
divers journaux. Un jour, parcourant un quotidien
de
mon pays où je cherchais mon dernier papier, je lus mon nom en grosse
1556
pier, je lus mon nom en grosses lettres : c’était
l’
annonce du décès de mon père. » J’étais assis à la terrasse ensoleillé
1557
m en grosses lettres : c’était l’annonce du décès
de
mon père. » J’étais assis à la terrasse ensoleillée d’un café ; une b
1558
l’annonce du décès de mon père. » J’étais assis à
la
terrasse ensoleillée d’un café ; une brise passa, et une femme en rob
1559
n père. » J’étais assis à la terrasse ensoleillée
d’
un café ; une brise passa, et une femme en robe bleue légère qui me re
1560
doucement… Je me levai sans payer, je partis par
les
rues, une joie violente commençait à m’envahir, contre laquelle je lu
1561
augmenter ma volupté. Bientôt je ne pus me tenir
de
chantonner. J’entrai dans un établissement luxueux d’où sortaient à c
1562
hantonner. J’entrai dans un établissement luxueux
d’
où sortaient à chaque tour du tambour des bouffées de musique. » La fe
1563
ù sortaient à chaque tour du tambour des bouffées
de
musique. » La femme en bleu dansait en regardant au plafond. Après de
1564
chaque tour du tambour des bouffées de musique. »
La
femme en bleu dansait en regardant au plafond. Après deux tangos, nou
1565
x tangos, nous montions ensemble dans une chambre
d’
hôtel où l’on ne voyait d’abord qu’un bouquet transfiguré par la lumiè
1566
ous montions ensemble dans une chambre d’hôtel où
l’
on ne voyait d’abord qu’un bouquet transfiguré par la lumière et que r
1567
n ne voyait d’abord qu’un bouquet transfiguré par
la
lumière et que reflétaient de nombreuses glaces. Les fenêtres que j’o
1568
uet transfiguré par la lumière et que reflétaient
de
nombreuses glaces. Les fenêtres que j’ouvris firent tourner des solei
1569
lumière et que reflétaient de nombreuses glaces.
Les
fenêtres que j’ouvris firent tourner des soleils sur les parois clair
1570
êtres que j’ouvris firent tourner des soleils sur
les
parois claires. Du balcon, on voyait la mer, des bateaux, des nuages,
1571
eils sur les parois claires. Du balcon, on voyait
la
mer, des bateaux, des nuages, une avenue et ses autos rouges, tout un
1572
une avenue et ses autos rouges, tout un couchant
de
grand port de la Méditerranée. Nous nous aimâmes en sifflotant encore
1573
ses autos rouges, tout un couchant de grand port
de
la Méditerranée. Nous nous aimâmes en sifflotant encore par instants
1574
s autos rouges, tout un couchant de grand port de
la
Méditerranée. Nous nous aimâmes en sifflotant encore par instants l’a
1575
us nous aimâmes en sifflotant encore par instants
l’
air de la dernière danse, mais nous avions aussi envie de pleurer, à c
1576
s aimâmes en sifflotant encore par instants l’air
de
la dernière danse, mais nous avions aussi envie de pleurer, à cause d
1577
e la dernière danse, mais nous avions aussi envie
de
pleurer, à cause du soir trop limpide et trop vaste, comme un avenir
1578
soir trop limpide et trop vaste, comme un avenir
de
bonheur fiévreux — celui justement que j’entrevoyais. » Quand elle se
1579
son sac à main : c’était assez pour me permettre
d’
entreprendre quelques beaux vols… » Dès lors, je vécus, comme vous me
1580
s, comme vous me voyez vivre encore, dans un état
de
sincérité perpétuelle envers tous mes élans, accueillant avec un enth
1581
thousiasme juvénile, c’est-à-dire cynique, toutes
les
offres du hasard, ce poète immoral et malicieux. » Je ne sais dans qu
1582
moral et malicieux. » Je ne sais dans quel rapide
de
l’Europe centrale — région où l’on est forcé de prendre conscience de
1583
al et malicieux. » Je ne sais dans quel rapide de
l’
Europe centrale — région où l’on est forcé de prendre conscience de so
1584
dans quel rapide de l’Europe centrale — région où
l’
on est forcé de prendre conscience de soi-même — je découvris une nuit
1585
e de l’Europe centrale — région où l’on est forcé
de
prendre conscience de soi-même — je découvris une nuit, au moment de
1586
— région où l’on est forcé de prendre conscience
de
soi-même — je découvris une nuit, au moment de m’endormir, que ma pas
1587
ue vengeance. Ne m’avait-on pas dérobé des années
de
joie au profit d’une vertu que tout en moi reniait obscurément. Je se
1588
’avait-on pas dérobé des années de joie au profit
d’
une vertu que tout en moi reniait obscurément. Je sentais bien que le
1589
t en moi reniait obscurément. Je sentais bien que
le
ressort secret de la vertu dans laquelle on m’avait emprisonné c’étai
1590
bscurément. Je sentais bien que le ressort secret
de
la vertu dans laquelle on m’avait emprisonné c’était un bas opportuni
1591
urément. Je sentais bien que le ressort secret de
la
vertu dans laquelle on m’avait emprisonné c’était un bas opportunisme
1592
unisme social, résultante des paresses accumulées
de
tous les cerveaux bourgeois incapables de concevoir un monde sans vie
1593
ocial, résultante des paresses accumulées de tous
les
cerveaux bourgeois incapables de concevoir un monde sans vieilles fil
1594
umulées de tous les cerveaux bourgeois incapables
de
concevoir un monde sans vieilles filles, sans capitalistes et sans ge
1595
ns gendarmes. Je sais bien ce que vous me direz :
Les
millions que je pourrais leur soustraire ne compenseront jamais cette
1596
eront jamais cette escroquerie morale dont je fus
la
victime, ce vol de quelques joies parfaites de ma jeunesse… Mais il e
1597
escroquerie morale dont je fus la victime, ce vol
de
quelques joies parfaites de ma jeunesse… Mais il est trop tard, Monsi
1598
us la victime, ce vol de quelques joies parfaites
de
ma jeunesse… Mais il est trop tard, Monsieur, pour critiquer les moda
1599
… Mais il est trop tard, Monsieur, pour critiquer
les
modalités de ma vengeance. Veuillez ne voir dans la confusion où je p
1600
trop tard, Monsieur, pour critiquer les modalités
de
ma vengeance. Veuillez ne voir dans la confusion où je parais être en
1601
modalités de ma vengeance. Veuillez ne voir dans
la
confusion où je parais être engagé, du plan moral avec l’économique,
1602
sion où je parais être engagé, du plan moral avec
l’
économique, qu’une expression nouvelle, et non dénuée d’ironie, de mon
1603
omique, qu’une expression nouvelle, et non dénuée
d’
ironie, de mon mépris pour ce qu’ils appellent, ridiculement, les fond
1604
’une expression nouvelle, et non dénuée d’ironie,
de
mon mépris pour ce qu’ils appellent, ridiculement, les fondements mêm
1605
on mépris pour ce qu’ils appellent, ridiculement,
les
fondements mêmes de la société. » C’est avec le produit du vol d’un t
1606
ils appellent, ridiculement, les fondements mêmes
de
la société. » C’est avec le produit du vol d’un tronc de chapelle que
1607
appellent, ridiculement, les fondements mêmes de
la
société. » C’est avec le produit du vol d’un tronc de chapelle que j’
1608
les fondements mêmes de la société. » C’est avec
le
produit du vol d’un tronc de chapelle que j’édifiai à mes parents un
1609
mes de la société. » C’est avec le produit du vol
d’
un tronc de chapelle que j’édifiai à mes parents un tombeau sur lequel
1610
ociété. » C’est avec le produit du vol d’un tronc
de
chapelle que j’édifiai à mes parents un tombeau sur lequel je fis gra
1611
au sur lequel je fis graver : Prêté — rendu, pour
la
gloire de l’Église. (Ici, il but une gorgée et prit un temps.) » Je v
1612
uel je fis graver : Prêté — rendu, pour la gloire
de
l’Église. (Ici, il but une gorgée et prit un temps.) » Je vous fais g
1613
je fis graver : Prêté — rendu, pour la gloire de
l’
Église. (Ici, il but une gorgée et prit un temps.) » Je vous fais grâc
1614
t un temps.) » Je vous fais grâce, poursuivit-il,
de
la chronique de ma vie de rat d’hôtel et de sleepings ; encore que… B
1615
n temps.) » Je vous fais grâce, poursuivit-il, de
la
chronique de ma vie de rat d’hôtel et de sleepings ; encore que… Bref
1616
e vous fais grâce, poursuivit-il, de la chronique
de
ma vie de rat d’hôtel et de sleepings ; encore que… Bref, depuis quel
1617
s grâce, poursuivit-il, de la chronique de ma vie
de
rat d’hôtel et de sleepings ; encore que… Bref, depuis quelques mois,
1618
, poursuivit-il, de la chronique de ma vie de rat
d’
hôtel et de sleepings ; encore que… Bref, depuis quelques mois, je m’a
1619
t-il, de la chronique de ma vie de rat d’hôtel et
de
sleepings ; encore que… Bref, depuis quelques mois, je m’amuse à joue
1620
e… Bref, depuis quelques mois, je m’amuse à jouer
le
pickpocket. Cela permet, avec un minimum d’adresse, de découvrir cert
1621
jouer le pickpocket. Cela permet, avec un minimum
d’
adresse, de découvrir certaines personnalités sous un jour assez parti
1622
ckpocket. Cela permet, avec un minimum d’adresse,
de
découvrir certaines personnalités sous un jour assez particulier, trè
1623
us un jour assez particulier, très souvent ignoré
d’
elles-mêmes auparavant, et pas toujours défavorable, croyez-le bien… L
1624
s auparavant, et pas toujours défavorable, croyez-
le
bien… Le goût de la propriété étant à mon sens l’un des plus vulgaire
1625
ant, et pas toujours défavorable, croyez-le bien…
Le
goût de la propriété étant à mon sens l’un des plus vulgaires et des
1626
pas toujours défavorable, croyez-le bien… Le goût
de
la propriété étant à mon sens l’un des plus vulgaires et des plus gén
1627
toujours défavorable, croyez-le bien… Le goût de
la
propriété étant à mon sens l’un des plus vulgaires et des plus généra
1628
et des plus généralement répandus, j’ai vite fait
de
classer mon monde d’après les quelques réactions élémentaires qui ne
1629
ndus, j’ai vite fait de classer mon monde d’après
les
quelques réactions élémentaires qui ne manquent jamais de succéder au
1630
ues réactions élémentaires qui ne manquent jamais
de
succéder au moindre vol. » J’ajouterai, cher Monsieur, que l’analyse
1631
au moindre vol. » J’ajouterai, cher Monsieur, que
l’
analyse psychologique n’est pas mon fort. Je me contente de quelques o
1632
psychologique n’est pas mon fort. Je me contente
de
quelques observations théoriques que je tiens pour vraies, et j’en vé
1633
oriques que je tiens pour vraies, et j’en vérifie
les
manifestations vivantes avec une prodigalité d’épreuves, contre-épreu
1634
les manifestations vivantes avec une prodigalité
d’
épreuves, contre-épreuves, variantes et enjolivures où je vois le véri
1635
tre-épreuves, variantes et enjolivures où je vois
le
véritable intérêt de ma vie. C’est vous dire que seule une certaine c
1636
es et enjolivures où je vois le véritable intérêt
de
ma vie. C’est vous dire que seule une certaine caresse de l’événement
1637
e. C’est vous dire que seule une certaine caresse
de
l’événement naissant peut encore m’émouvoir. C’est un plaisir de chaq
1638
C’est vous dire que seule une certaine caresse de
l’
événement naissant peut encore m’émouvoir. C’est un plaisir de chaque
1639
naissant peut encore m’émouvoir. C’est un plaisir
de
chaque minute auquel succède immédiatement le sommeil. Je rêve beauco
1640
sir de chaque minute auquel succède immédiatement
le
sommeil. Je rêve beaucoup. Cela explique, m’a-t-on dit, le peu de goû
1641
l. Je rêve beaucoup. Cela explique, m’a-t-on dit,
le
peu de goût que j’ai pour la poésie imprimée. » J’allais oublier de v
1642
lique, m’a-t-on dit, le peu de goût que j’ai pour
la
poésie imprimée. » J’allais oublier de vous dire qu’on me nomme Saint
1643
j’ai pour la poésie imprimée. » J’allais oublier
de
vous dire qu’on me nomme Saint-Julien. Vous n’ignorez point que l’on
1644
n me nomme Saint-Julien. Vous n’ignorez point que
l’
on considère ce saint comme le patron des voyageurs… » Saint-Julien pa
1645
n’ignorez point que l’on considère ce saint comme
le
patron des voyageurs… » Saint-Julien parut satisfait de cette dernièr
1646
ron des voyageurs… » Saint-Julien parut satisfait
de
cette dernière plaisanterie. Il but avec beaucoup de délicatesse quel
1647
but avec beaucoup de délicatesse quelques gorgées
d’
eau minérale. Isidore sentit alors que la bienséance l’obligeait à éme
1648
gorgées d’eau minérale. Isidore sentit alors que
la
bienséance l’obligeait à émettre une opinion, même la plus générale e
1649
minérale. Isidore sentit alors que la bienséance
l’
obligeait à émettre une opinion, même la plus générale et la moins com
1650
ienséance l’obligeait à émettre une opinion, même
la
plus générale et la moins compromettante, sur cette vie dont le récit
1651
t à émettre une opinion, même la plus générale et
la
moins compromettante, sur cette vie dont le récit n’avait pas laissé
1652
le et la moins compromettante, sur cette vie dont
le
récit n’avait pas laissé que de l’agacer en maint endroit. « Une chos
1653
ur cette vie dont le récit n’avait pas laissé que
de
l’agacer en maint endroit. « Une chose avant tout me frappe — dit-il,
1654
cette vie dont le récit n’avait pas laissé que de
l’
agacer en maint endroit. « Une chose avant tout me frappe — dit-il, lâ
1655
lâchant tout de suite ses compliments, ce qui est
de
mauvaise politique, — c’est l’extraordinaire netteté de votre vie. El
1656
iments, ce qui est de mauvaise politique, — c’est
l’
extraordinaire netteté de votre vie. Elle est sans bavures, sans rétic
1657
vaise politique, — c’est l’extraordinaire netteté
de
votre vie. Elle est sans bavures, sans réticences ; elle m’apparaît c
1658
paraît comme un divertissement perpétuel et dénué
d’
inquiétude. Et cela n’est pas sans me charmer, croyez-moi. Car, enfin,
1659
couter, c’est que je cherche ce qu’on est convenu
d’
appeler — pardonnez la lourdeur de l’expression — une règle de vie. Ma
1660
herche ce qu’on est convenu d’appeler — pardonnez
la
lourdeur de l’expression — une règle de vie. Mais, je vous l’avouerai
1661
’on est convenu d’appeler — pardonnez la lourdeur
de
l’expression — une règle de vie. Mais, je vous l’avouerai, ce qui me
1662
est convenu d’appeler — pardonnez la lourdeur de
l’
expression — une règle de vie. Mais, je vous l’avouerai, ce qui me ret
1663
pardonnez la lourdeur de l’expression — une règle
de
vie. Mais, je vous l’avouerai, ce qui me retient de tirer de votre co
1664
de l’expression — une règle de vie. Mais, je vous
l’
avouerai, ce qui me retient de tirer de votre conduite les conclusions
1665
vie. Mais, je vous l’avouerai, ce qui me retient
de
tirer de votre conduite les conclusions morales qu’elle paraît impliq
1666
s, je vous l’avouerai, ce qui me retient de tirer
de
votre conduite les conclusions morales qu’elle paraît impliquer, c’es
1667
rai, ce qui me retient de tirer de votre conduite
les
conclusions morales qu’elle paraît impliquer, c’est ce caractère de,
1668
ales qu’elle paraît impliquer, c’est ce caractère
de
, comment dirai-je…, de juvénile insouciance, pour ne pas dire inconsc
1669
liquer, c’est ce caractère de, comment dirai-je…,
de
juvénile insouciance, pour ne pas dire inconscience ! qui s’attache à
1670
conscience ! qui s’attache à vos faits et gestes.
L’
on croirait ouïr parfois le récit de quelqu’une de ces farces d’étudia
1671
à vos faits et gestes. L’on croirait ouïr parfois
le
récit de quelqu’une de ces farces d’étudiants qui ne sont que la trad
1672
ts et gestes. L’on croirait ouïr parfois le récit
de
quelqu’une de ces farces d’étudiants qui ne sont que la traduction en
1673
L’on croirait ouïr parfois le récit de quelqu’une
de
ces farces d’étudiants qui ne sont que la traduction en actes de jeux
1674
ouïr parfois le récit de quelqu’une de ces farces
d’
étudiants qui ne sont que la traduction en actes de jeux de mots plus
1675
lqu’une de ces farces d’étudiants qui ne sont que
la
traduction en actes de jeux de mots plus ou moins cruels… » — Je vous
1676
’étudiants qui ne sont que la traduction en actes
de
jeux de mots plus ou moins cruels… » — Je vous entends, interrompit S
1677
ts qui ne sont que la traduction en actes de jeux
de
mots plus ou moins cruels… » — Je vous entends, interrompit Saint-Jul
1678
rrompit Saint-Julien, par pitié pour Isidore dont
la
sincérité tournait vite à l’agressif — effet d’une timidité naturelle
1679
ié pour Isidore dont la sincérité tournait vite à
l’
agressif — effet d’une timidité naturelle dont il paraissait lui-même
1680
t la sincérité tournait vite à l’agressif — effet
d’
une timidité naturelle dont il paraissait lui-même gêné. En deux mots,
1681
né. En deux mots, vous ne me trouvez pas sérieux.
Le
reproche est grave. Je ne saurais y répondre. Je pourrais vous dire q
1682
ez un peu potache, il n’est pas prouvé par là que
le
potache n’ait point raison. Mais justement je n’éprouve aucun désir d
1683
t raison. Mais justement je n’éprouve aucun désir
d’
avoir raison. Je sens aussi bien que vous ce que mes principes peuvent
1684
bien que vous ce que mes principes peuvent avoir
de
« bien jeune », de banal presque, et, pis, d’agréablement paradoxal.
1685
ue mes principes peuvent avoir de « bien jeune »,
de
banal presque, et, pis, d’agréablement paradoxal. Seulement, pour qui
1686
oir de « bien jeune », de banal presque, et, pis,
d’
agréablement paradoxal. Seulement, pour quiconque est aussi profondéme
1687
quiconque est aussi profondément persuadé que moi
de
l’absurdité radicale de notre vie, la moindre farce, le moindre geste
1688
conque est aussi profondément persuadé que moi de
l’
absurdité radicale de notre vie, la moindre farce, le moindre geste co
1689
ondément persuadé que moi de l’absurdité radicale
de
notre vie, la moindre farce, le moindre geste convenu dans le genre «
1690
adé que moi de l’absurdité radicale de notre vie,
la
moindre farce, le moindre geste convenu dans le genre « révolté » pre
1691
bsurdité radicale de notre vie, la moindre farce,
le
moindre geste convenu dans le genre « révolté » prend une saveur de r
1692
, la moindre farce, le moindre geste convenu dans
le
genre « révolté » prend une saveur de raillerie assez amère. Et peut-
1693
onvenu dans le genre « révolté » prend une saveur
de
raillerie assez amère. Et peut-être apprendrez-vous à découvrir derri
1694
re apprendrez-vous à découvrir derrière certaines
de
mes plaisanteries la dérision secrète qu’elles masquent par caprice.
1695
découvrir derrière certaines de mes plaisanteries
la
dérision secrète qu’elles masquent par caprice. .....................
1696
......................... ⁂ s. Rougemont Denis
de
, « Récit du pickpocket (fragment) », Revue de Belles-Lettres, Lausann
1697
nis de, « Récit du pickpocket (fragment) », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, mai 1927, p. 180-
1698
nève-Fribourg, mai 1927, p. 180-185. t. Une note
de
bas de page indique : « La rédaction rappelle que les idées émises da
1699
180-185. t. Une note de bas de page indique : «
La
rédaction rappelle que les idées émises dans la Revue de Belles-Lettr
1700
bas de page indique : « La rédaction rappelle que
les
idées émises dans la Revue de Belles-Lettres sont propres à leur aute
1701
« La rédaction rappelle que les idées émises dans
la
Revue de Belles-Lettres sont propres à leur auteur et qu’elles n’enga
1702
ction rappelle que les idées émises dans la Revue
de
Belles-Lettres sont propres à leur auteur et qu’elles n’engagent pas
1703
Conseils à
la
jeunesse (mai 1927)u « On a reproché bien des choses aux romantiqu
1704
« On a reproché bien des choses aux romantiques :
le
goût du suicide, l’habitude de boire et de fumer excessivement, leurs
1705
des choses aux romantiques : le goût du suicide,
l’
habitude de boire et de fumer excessivement, leurs amours, l’égoïsme,
1706
aux romantiques : le goût du suicide, l’habitude
de
boire et de fumer excessivement, leurs amours, l’égoïsme, le mépris d
1707
ques : le goût du suicide, l’habitude de boire et
de
fumer excessivement, leurs amours, l’égoïsme, le mépris de la réalité
1708
de boire et de fumer excessivement, leurs amours,
l’
égoïsme, le mépris de la réalité, l’exaltation maladive de l’imaginati
1709
de fumer excessivement, leurs amours, l’égoïsme,
le
mépris de la réalité, l’exaltation maladive de l’imagination et de la
1710
excessivement, leurs amours, l’égoïsme, le mépris
de
la réalité, l’exaltation maladive de l’imagination et de la sensibili
1711
essivement, leurs amours, l’égoïsme, le mépris de
la
réalité, l’exaltation maladive de l’imagination et de la sensibilité,
1712
leurs amours, l’égoïsme, le mépris de la réalité,
l’
exaltation maladive de l’imagination et de la sensibilité, l’atrophie
1713
e, le mépris de la réalité, l’exaltation maladive
de
l’imagination et de la sensibilité, l’atrophie du sens critique sous
1714
le mépris de la réalité, l’exaltation maladive de
l’
imagination et de la sensibilité, l’atrophie du sens critique sous tou
1715
éalité, l’exaltation maladive de l’imagination et
de
la sensibilité, l’atrophie du sens critique sous toutes ses formes :
1716
ité, l’exaltation maladive de l’imagination et de
la
sensibilité, l’atrophie du sens critique sous toutes ses formes : rai
1717
n maladive de l’imagination et de la sensibilité,
l’
atrophie du sens critique sous toutes ses formes : raison, jugement, s
1718
es formes : raison, jugement, simple bon sens, et
l’
ignorance systématique, le mépris enfin de tous les principes qui sont
1719
nt, simple bon sens, et l’ignorance systématique,
le
mépris enfin de tous les principes qui sont à la base de la société m
1720
ens, et l’ignorance systématique, le mépris enfin
de
tous les principes qui sont à la base de la société même. » Ceci es
1721
l’ignorance systématique, le mépris enfin de tous
les
principes qui sont à la base de la société même. » Ceci est tiré d’
1722
le mépris enfin de tous les principes qui sont à
la
base de la société même. » Ceci est tiré d’un livre récent sur Aloy
1723
is enfin de tous les principes qui sont à la base
de
la société même. » Ceci est tiré d’un livre récent sur Aloysius Ber
1724
enfin de tous les principes qui sont à la base de
la
société même. » Ceci est tiré d’un livre récent sur Aloysius Bertra
1725
t à la base de la société même. » Ceci est tiré
d’
un livre récent sur Aloysius Bertrand. Est-ce vraiment aux romantiques
1726
loysius Bertrand. Est-ce vraiment aux romantiques
de
1830 que ces reproches s’adressent, ou bien plutôt — vous alliez le d
1727
proches s’adressent, ou bien plutôt — vous alliez
le
dire — aux surréalistes ? Si le mal du siècle consistait véritablem
1728
t — vous alliez le dire — aux surréalistes ? Si
le
mal du siècle consistait véritablement dans ces quelques effets, nous
1729
M. Y. Z., qui, dans un petit article du Journal
de
Genève sur « La maladie du siècle », écrit : « Plante des pommes de
1730
ans un petit article du Journal de Genève sur «
La
maladie du siècle », écrit : « Plante des pommes de terre, jeune homm
1731
de terre, jeune homme ! Quand tu seras au bout de
la
20e ligne de 200 mètres, ce qui représente quatre kilomètres de plant
1732
ne homme ! Quand tu seras au bout de la 20e ligne
de
200 mètres, ce qui représente quatre kilomètres de plantation, le siè
1733
e 200 mètres, ce qui représente quatre kilomètres
de
plantation, le siècle ne sera plus malade, les temps seront guéris de
1734
e qui représente quatre kilomètres de plantation,
le
siècle ne sera plus malade, les temps seront guéris de leur crise, le
1735
res de plantation, le siècle ne sera plus malade,
les
temps seront guéris de leur crise, les valeurs auront retrouvé leur s
1736
ècle ne sera plus malade, les temps seront guéris
de
leur crise, les valeurs auront retrouvé leur stabilité, et comme M. A
1737
us malade, les temps seront guéris de leur crise,
les
valeurs auront retrouvé leur stabilité, et comme M. Albert Muret dont
1738
uvé leur stabilité, et comme M. Albert Muret dont
le
Journal de Genève parlait naguère, tu mangeras avec appétit une pou
1739
bilité, et comme M. Albert Muret dont le Journal
de
Genève parlait naguère, tu mangeras avec appétit une poule au riz ar
1740
tu mangeras avec appétit une poule au riz arrosée
d’
un savoureux “demi” de Lavaux. » Seulement, il y a tout de même un ou
1741
it une poule au riz arrosée d’un savoureux “demi”
de
Lavaux. » Seulement, il y a tout de même un ou deux petits phénomènes
1742
tout de même un ou deux petits phénomènes sociaux
de
notre temps que cette méthode ne suffirait pas à supprimer. Or, ils n
1743
lement chez des jeunes « et qui pensent » ce goût
de
l’évasion caractéristique de tous les « vices romantiques ». — Citez-
1744
ent chez des jeunes « et qui pensent » ce goût de
l’
évasion caractéristique de tous les « vices romantiques ». — Citez-m’e
1745
ui pensent » ce goût de l’évasion caractéristique
de
tous les « vices romantiques ». — Citez-m’en de ces phénomènes ! — Mo
1746
nt » ce goût de l’évasion caractéristique de tous
les
« vices romantiques ». — Citez-m’en de ces phénomènes ! — Mon Dieu, q
1747
e de tous les « vices romantiques ». — Citez-m’en
de
ces phénomènes ! — Mon Dieu, que dire… Il y aurait, par exemple, ce f
1748
re… Il y aurait, par exemple, ce fait du triomphe
de
la Machine ; ce fait de la révolution russe… cet autre fait de la gue
1749
Il y aurait, par exemple, ce fait du triomphe de
la
Machine ; ce fait de la révolution russe… cet autre fait de la guerre
1750
mple, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fait
de
la révolution russe… cet autre fait de la guerre… et puis, tenez ! ce
1751
e, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fait de
la
révolution russe… cet autre fait de la guerre… et puis, tenez ! ce fa
1752
; ce fait de la révolution russe… cet autre fait
de
la guerre… et puis, tenez ! ce fait surtout de la sacro-sainte Raison
1753
ce fait de la révolution russe… cet autre fait de
la
guerre… et puis, tenez ! ce fait surtout de la sacro-sainte Raison ut
1754
it de la guerre… et puis, tenez ! ce fait surtout
de
la sacro-sainte Raison utilitaire au service des sacro-saints Princip
1755
de la guerre… et puis, tenez ! ce fait surtout de
la
sacro-sainte Raison utilitaire au service des sacro-saints Principes
1756
desquels tout se ligue aujourd’hui pour anéantir
la
seule chose qui reste à nos yeux sacro-sainte : la liberté. Alors n’e
1757
a seule chose qui reste à nos yeux sacro-sainte :
la
liberté. Alors n’est-ce pas, merci du conseil, Monsieur Y. Z., de ce
1758
s n’est-ce pas, merci du conseil, Monsieur Y. Z.,
de
ce conseil que vous avouez modestement n’être pas inédit. Mais point
1759
tement n’être pas inédit. Mais point n’est besoin
de
rappeler Candide : nous pensons que bien avant Voltaire il y avait de
1760
ches pour enseigner cette méthode à leurs petits.
Le
« satisfait » est un être inadmissible aujourd’hui. À plus forte rais
1761
re inadmissible aujourd’hui. À plus forte raison,
le
satisfait artificiel. u. Rougemont Denis de, « Conseils à la jeune
1762
n, le satisfait artificiel. u. Rougemont Denis
de
, « Conseils à la jeunesse », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâ
1763
rtificiel. u. Rougemont Denis de, « Conseils à
la
jeunesse », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribou
1764
emont Denis de, « Conseils à la jeunesse », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, mai 1927, p. 186-
1765
La
part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)v
1766
La part du feu. Lettres sur
le
mépris de la littérature (juillet 1927)v I Parler littérature
1767
La part du feu. Lettres sur le mépris
de
la littérature (juillet 1927)v I Parler littérature Si je pro
1768
La part du feu. Lettres sur le mépris de
la
littérature (juillet 1927)v I Parler littérature Si je pronon
1769
927)v I Parler littérature Si je prononce
le
nom de tel de vos confrères, si je dis : « Avez-vous lu… », vous voil
1770
I Parler littérature Si je prononce le nom
de
tel de vos confrères, si je dis : « Avez-vous lu… », vous voilà rouge
1771
arler littérature Si je prononce le nom de tel
de
vos confrères, si je dis : « Avez-vous lu… », vous voilà rouge ; et s
1772
« Avez-vous lu… », vous voilà rouge ; et sur moi
les
foudres de votre paradis poétique. Si je cite tel auteur dont nous fî
1773
lu… », vous voilà rouge ; et sur moi les foudres
de
votre paradis poétique. Si je cite tel auteur dont nous fîmes notre n
1774
uteur dont nous fîmes notre nourriture une saison
de
naguère, voilà le rictus de votre bouche, une injure de pythie. Vous
1775
mes notre nourriture une saison de naguère, voilà
le
rictus de votre bouche, une injure de pythie. Vous dites de ce conte
1776
nourriture une saison de naguère, voilà le rictus
de
votre bouche, une injure de pythie. Vous dites de ce conte : c’est tr
1777
uère, voilà le rictus de votre bouche, une injure
de
pythie. Vous dites de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce r
1778
de votre bouche, une injure de pythie. Vous dites
de
ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est trop agré
1779
dites de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites
de
ce roman : c’est trop agréable. Vous dites d’un goût qu’on aurait pou
1780
tes de ce roman : c’est trop agréable. Vous dites
d’
un goût qu’on aurait pour Nietzsche : que c’est de la littérature. Alo
1781
d’un goût qu’on aurait pour Nietzsche : que c’est
de
la littérature. Alors, quelque paysan du Danube survenant : — Je vous
1782
n goût qu’on aurait pour Nietzsche : que c’est de
la
littérature. Alors, quelque paysan du Danube survenant : — Je vous cr
1783
écrivain ? — Hélas ! soupirez-vous. Mais j’ai tué
la
littérature en moi, n’en parlez plus, j’en sors, je l’abandonne… Mais
1784
ttérature en moi, n’en parlez plus, j’en sors, je
l’
abandonne… Mais notre paysan, rusé : — Vous l’abandonnez ? Pour quoi ?
1785
je l’abandonne… Mais notre paysan, rusé : — Vous
l’
abandonnez ? Pour quoi ? — Pour la vie ! Or je pense, à part moi : j’a
1786
, rusé : — Vous l’abandonnez ? Pour quoi ? — Pour
la
vie ! Or je pense, à part moi : j’ai lu ça quelque part. Voyez ma fra
1787
ennent soin que leurs sincérités gardent au moins
l’
excuse d’une audace qu’ils escomptent scandaleuse. Mais voici un bar o
1788
in que leurs sincérités gardent au moins l’excuse
d’
une audace qu’ils escomptent scandaleuse. Mais voici un bar où je vous
1789
voici un bar où je vous suis. Vous y entrez plein
de
mépris pour Paul Morand par qui découvrîtes le charme de ces lieux. V
1790
in de mépris pour Paul Morand par qui découvrîtes
le
charme de ces lieux. Vous composez un cocktail en guise de métaphore,
1791
is pour Paul Morand par qui découvrîtes le charme
de
ces lieux. Vous composez un cocktail en guise de métaphore, avec une
1792
jour au Grand Écart… », dit quelqu’un. À ce coup,
l’
évocation de Cocteau fait fleurir sur vos lèvres le mot de Cambronne :
1793
d Écart… », dit quelqu’un. À ce coup, l’évocation
de
Cocteau fait fleurir sur vos lèvres le mot de Cambronne : hommage à L
1794
’évocation de Cocteau fait fleurir sur vos lèvres
le
mot de Cambronne : hommage à Louis Aragon. Ce cristal est une citatio
1795
ion de Cocteau fait fleurir sur vos lèvres le mot
de
Cambronne : hommage à Louis Aragon. Ce cristal est une citation de Va
1796
mmage à Louis Aragon. Ce cristal est une citation
de
Valéry, cette œillade se souvient d’un vers d’Éluard14. Et des phrase
1797
une citation de Valéry, cette œillade se souvient
d’
un vers d’Éluard14. Et des phrases, des cris, des mots. Au défaut de l
1798
on de Valéry, cette œillade se souvient d’un vers
d’
Éluard14. Et des phrases, des cris, des mots. Au défaut de l’ivresse n
1799
14. Et des phrases, des cris, des mots. Au défaut
de
l’ivresse naissante se glisse un poème où vous aimiez à la folie votr
1800
Et des phrases, des cris, des mots. Au défaut de
l’
ivresse naissante se glisse un poème où vous aimiez à la folie votre d
1801
sse naissante se glisse un poème où vous aimiez à
la
folie votre douleur. Narcisse se contemple au miroir de son monocle.
1802
ie votre douleur. Narcisse se contemple au miroir
de
son monocle. Au petit matin, il se noie dans un verre à liqueur. Pois
1803
il se noie dans un verre à liqueur. Poisson dans
l’
eau, plumes dans le vent, poète au bar, le paradis n’est pas si cher.
1804
verre à liqueur. Poisson dans l’eau, plumes dans
le
vent, poète au bar, le paradis n’est pas si cher. Il y en a aussi qui
1805
on dans l’eau, plumes dans le vent, poète au bar,
le
paradis n’est pas si cher. Il y en a aussi qui posent pour le diable
1806
’est pas si cher. Il y en a aussi qui posent pour
le
diable et ne se baignent que dans des bénitiers : on voit trop qu’ils
1807
: on voit trop qu’ils trouvent ça pittoresque. Et
le
plaisir d’être nu devant un public supposé dévot, et qui n’ose en cro
1808
rop qu’ils trouvent ça pittoresque. Et le plaisir
d’
être nu devant un public supposé dévot, et qui n’ose en croire sa pude
1809
qui n’ose en croire sa pudeur, et qui doute enfin
de
l’impossibilité des miracles ! Quelles voluptés plus subtiles et plus
1810
n’ose en croire sa pudeur, et qui doute enfin de
l’
impossibilité des miracles ! Quelles voluptés plus subtiles et plus ai
1811
les et plus aiguës ? On vaincra jusqu’à sa gueule
de
bois pour en faire des poèmes. Alors je cherche les raisons de votre
1812
e bois pour en faire des poèmes. Alors je cherche
les
raisons de votre indignation, quand il m’échappe une citation. Seraie
1813
en faire des poèmes. Alors je cherche les raisons
de
votre indignation, quand il m’échappe une citation. Seraient-ce les g
1814
ion, quand il m’échappe une citation. Seraient-ce
les
guillemets qui vous choquent ? La vie ! — proclamiez-vous… Soit. Ma
1815
Seraient-ce les guillemets qui vous choquent ?
La
vie ! — proclamiez-vous… Soit. Mais maintenant je vais me fâcher chaq
1816
», « hallucinant » ou « purement gratuit ». C’est
de
la littérature. À force d’avoir mérité ces épithètes, pour nous laud
1817
« hallucinant » ou « purement gratuit ». C’est de
la
littérature. À force d’avoir mérité ces épithètes, pour nous laudati
1818
ment gratuit ». C’est de la littérature. À force
d’
avoir mérité ces épithètes, pour nous laudatives, vous vous étonnez au
1819
ur nous laudatives, vous vous étonnez aujourd’hui
de
la simplicité. Littérateur, va ! qui ne pouvez pas même admettre que
1820
nous laudatives, vous vous étonnez aujourd’hui de
la
simplicité. Littérateur, va ! qui ne pouvez pas même admettre que la
1821
érateur, va ! qui ne pouvez pas même admettre que
la
simplicité est simple simplement. La bouche brûlée d’alcools, vous dé
1822
admettre que la simplicité est simple simplement.
La
bouche brûlée d’alcools, vous découvrez à l’eau un goût étrange. L’ea
1823
implicité est simple simplement. La bouche brûlée
d’
alcools, vous découvrez à l’eau un goût étrange. L’eau est incolore, i
1824
ent. La bouche brûlée d’alcools, vous découvrez à
l’
eau un goût étrange. L’eau est incolore, inodore et sans saveur. Mais
1825
’alcools, vous découvrez à l’eau un goût étrange.
L’
eau est incolore, inodore et sans saveur. Mais fraîche. Ainsi, jusque
1826
ais fraîche. Ainsi, jusque dans votre mépris pour
le
pittoresque, vous témoignez d’un goût du bizarre qui révèle le littér
1827
votre mépris pour le pittoresque, vous témoignez
d’
un goût du bizarre qui révèle le littérateur. Nous ne pouvons pas fair
1828
e, vous témoignez d’un goût du bizarre qui révèle
le
littérateur. Nous ne pouvons pas faire que nous n’ayons rien lu. Vous
1829
pas faire que nous n’ayons rien lu. Vous refusez
de
compter avec cette réalité de la littérature qui est en nous (dangere
1830
en lu. Vous refusez de compter avec cette réalité
de
la littérature qui est en nous (dangereuse tant que vous voudrez). Ma
1831
lu. Vous refusez de compter avec cette réalité de
la
littérature qui est en nous (dangereuse tant que vous voudrez). Mais
1832
s ce refus n’est pas seulement comme vous pensez,
d’
une ingratitude salutaire, c’est refus de limiter le mal. Je vous vois
1833
pensez, d’une ingratitude salutaire, c’est refus
de
limiter le mal. Je vous vois envahi par des démons que vous prétendez
1834
une ingratitude salutaire, c’est refus de limiter
le
mal. Je vous vois envahi par des démons que vous prétendez m’interdir
1835
ahi par des démons que vous prétendez m’interdire
de
nommer. Mais moi je partage avec certains Orientaux cette croyance :
1836
ensées des autres, je vous ai mis un collier avec
le
nom du propriétaire ; tirez un peu sur la laisse, que j’éprouve la fe
1837
er avec le nom du propriétaire ; tirez un peu sur
la
laisse, que j’éprouve la fermeté de ma main. Je vous tiens. Je sais o
1838
taire ; tirez un peu sur la laisse, que j’éprouve
la
fermeté de ma main. Je vous tiens. Je sais où vous êtes. Vous n’allez
1839
ez un peu sur la laisse, que j’éprouve la fermeté
de
ma main. Je vous tiens. Je sais où vous êtes. Vous n’allez pas me sur
1840
n vante, — j’ai tué un amour naissant, à force de
le
crier sur les toits. Ainsi, parler littérature, c’est faire la part d
1841
ai tué un amour naissant, à force de le crier sur
les
toits. Ainsi, parler littérature, c’est faire la part du feu. Je dis
1842
les toits. Ainsi, parler littérature, c’est faire
la
part du feu. Je dis ces noms, ces opinions, ces titres de livres : to
1843
du feu. Je dis ces noms, ces opinions, ces titres
de
livres : tout cela jaillit, s’entrechoque, s’annule. Poussière. Ma vi
1844
choque, s’annule. Poussière. Ma vie est ailleurs.
L’
addition, s’il vous plaît. Il est temps de sortir de ce café et de ces
1845
lleurs. L’addition, s’il vous plaît. Il est temps
de
sortir de ce café et de ces jeux, simulacres de vie, qui sont à la vr
1846
addition, s’il vous plaît. Il est temps de sortir
de
ce café et de ces jeux, simulacres de vie, qui sont à la vraie vie ce
1847
vous plaît. Il est temps de sortir de ce café et
de
ces jeux, simulacres de vie, qui sont à la vraie vie ce que le flirt
1848
s de sortir de ce café et de ces jeux, simulacres
de
vie, qui sont à la vraie vie ce que le flirt est à l’amour. II Sur
1849
afé et de ces jeux, simulacres de vie, qui sont à
la
vraie vie ce que le flirt est à l’amour. II Sur l’insuffisance de
1850
simulacres de vie, qui sont à la vraie vie ce que
le
flirt est à l’amour. II Sur l’insuffisance de la littérature On
1851
ie, qui sont à la vraie vie ce que le flirt est à
l’
amour. II Sur l’insuffisance de la littérature On reconnaît un é
1852
raie vie ce que le flirt est à l’amour. II Sur
l’
insuffisance de la littérature On reconnaît un écrivain, aujourd’hu
1853
le flirt est à l’amour. II Sur l’insuffisance
de
la littérature On reconnaît un écrivain, aujourd’hui, à ce qu’il n
1854
flirt est à l’amour. II Sur l’insuffisance de
la
littérature On reconnaît un écrivain, aujourd’hui, à ce qu’il ne t
1855
arle littérature. Mais il y a des mépris qui sont
de
sournoises déclarations d’amour. Tel qui raille l’Église et les curés
1856
a des mépris qui sont de sournoises déclarations
d’
amour. Tel qui raille l’Église et les curés, c’est qu’il se fait une t
1857
e sournoises déclarations d’amour. Tel qui raille
l’
Église et les curés, c’est qu’il se fait une très haute idée de la rel
1858
déclarations d’amour. Tel qui raille l’Église et
les
curés, c’est qu’il se fait une très haute idée de la religion. Ainsi,
1859
es curés, c’est qu’il se fait une très haute idée
de
la religion. Ainsi, de la littérature : votre mépris pour ses réalisa
1860
curés, c’est qu’il se fait une très haute idée de
la
religion. Ainsi, de la littérature : votre mépris pour ses réalisatio
1861
e fait une très haute idée de la religion. Ainsi,
de
la littérature : votre mépris pour ses réalisations actuelles donne l
1862
ait une très haute idée de la religion. Ainsi, de
la
littérature : votre mépris pour ses réalisations actuelles donne la m
1863
otre mépris pour ses réalisations actuelles donne
la
mesure de ce que vous attendez d’elle. Pour dire le fond de ma pensée
1864
s pour ses réalisations actuelles donne la mesure
de
ce que vous attendez d’elle. Pour dire le fond de ma pensée, je crois
1865
actuelles donne la mesure de ce que vous attendez
d’
elle. Pour dire le fond de ma pensée, je crois ce mépris et cette atte
1866
mesure de ce que vous attendez d’elle. Pour dire
le
fond de ma pensée, je crois ce mépris et cette attente également exag
1867
de ce que vous attendez d’elle. Pour dire le fond
de
ma pensée, je crois ce mépris et cette attente également exagérés. Vo
1868
ous savez bien que nous cherchons autre chose que
la
littérature. Que la littérature nous est un moyen seulement d’atteind
1869
ous cherchons autre chose que la littérature. Que
la
littérature nous est un moyen seulement d’atteindre et de préparer d’
1870
e. Que la littérature nous est un moyen seulement
d’
atteindre et de préparer d’autres choses, d’autres actions, ou des éta
1871
rature nous est un moyen seulement d’atteindre et
de
préparer d’autres choses, d’autres actions, ou des états intérieurs q
1872
. Des choses dures, amères comme un destin, comme
le
goût d’une pierre rêche sur ta langue et grinçante sous ta dent. Des
1873
oses dures, amères comme un destin, comme le goût
d’
une pierre rêche sur ta langue et grinçante sous ta dent. Des soupless
1874
intenses que tout se fond catastrophiquement dans
l’
infini de la seconde. Des peurs sans cause, plus vides que la mort. To
1875
que tout se fond catastrophiquement dans l’infini
de
la seconde. Des peurs sans cause, plus vides que la mort. Toutes ces
1876
la seconde. Des peurs sans cause, plus vides que
la
mort. Toutes ces choses mystiques, c’est-à-dire réelles, c’est-à-dire
1877
ue nulle poésie même ne peut dire, parce que rien
de
ce qui nous importe véritablement n’est dicible. (Depuis le temps qu’
1878
nous importe véritablement n’est dicible. (Depuis
le
temps qu’on sait que la lettre tue ce qu’elle prétend exprimer ; depu
1879
nt n’est dicible. (Depuis le temps qu’on sait que
la
lettre tue ce qu’elle prétend exprimer ; depuis le temps qu’on l’oubl
1880
a lettre tue ce qu’elle prétend exprimer ; depuis
le
temps qu’on l’oublie.) Vous me direz que la poésie, l’état poétique,
1881
qu’elle prétend exprimer ; depuis le temps qu’on
l’
oublie.) Vous me direz que la poésie, l’état poétique, est notre seul
1882
epuis le temps qu’on l’oublie.) Vous me direz que
la
poésie, l’état poétique, est notre seul moyen de connaissance concrèt
1883
mps qu’on l’oublie.) Vous me direz que la poésie,
l’
état poétique, est notre seul moyen de connaissance concrète du monde.
1884
la poésie, l’état poétique, est notre seul moyen
de
connaissance concrète du monde. Mais c’est à condition qu’on ne l’écr
1885
oncrète du monde. Mais c’est à condition qu’on ne
l’
écrive pas, même en pensée. La poésie pure écrite est inconcevable : c
1886
condition qu’on ne l’écrive pas, même en pensée.
La
poésie pure écrite est inconcevable : cela consisterait dans l’expres
1887
écrite est inconcevable : cela consisterait dans
l’
expression directe de la réalité individuelle. Elle serait tellement i
1888
ble : cela consisterait dans l’expression directe
de
la réalité individuelle. Elle serait tellement incommunicable qu’il d
1889
: cela consisterait dans l’expression directe de
la
réalité individuelle. Elle serait tellement incommunicable qu’il devi
1890
ellement incommunicable qu’il deviendrait inutile
de
la publier. Et même, en passant à la limite, on peut imaginer que si
1891
ement incommunicable qu’il deviendrait inutile de
la
publier. Et même, en passant à la limite, on peut imaginer que si ell
1892
rait inutile de la publier. Et même, en passant à
la
limite, on peut imaginer que si elle était réalisée, on ne s’en aperc
1893
ercevrait pas. Je pressens encore dans vos poèmes
les
plus obscurs des allusions furtives à certains états de la réalité. M
1894
s obscurs des allusions furtives à certains états
de
la réalité. Mais plus les mots se plient à des exigences sémantiques
1895
bscurs des allusions furtives à certains états de
la
réalité. Mais plus les mots se plient à des exigences sémantiques — d
1896
urtives à certains états de la réalité. Mais plus
les
mots se plient à des exigences sémantiques — dont on connaît la porté
1897
ent à des exigences sémantiques — dont on connaît
la
portée sociale, — mariant l’utile à l’agréable selon les rites d’une
1898
es — dont on connaît la portée sociale, — mariant
l’
utile à l’agréable selon les rites d’une esthétique ou d’une autre, pl
1899
on connaît la portée sociale, — mariant l’utile à
l’
agréable selon les rites d’une esthétique ou d’une autre, plus ils per
1900
tée sociale, — mariant l’utile à l’agréable selon
les
rites d’une esthétique ou d’une autre, plus ils perdent leur pouvoir
1901
e, — mariant l’utile à l’agréable selon les rites
d’
une esthétique ou d’une autre, plus ils perdent leur pouvoir de signif
1902
à l’agréable selon les rites d’une esthétique ou
d’
une autre, plus ils perdent leur pouvoir de signifier les choses qui n
1903
que ou d’une autre, plus ils perdent leur pouvoir
de
signifier les choses qui nous importent. Vous le savez. Alors vous le
1904
autre, plus ils perdent leur pouvoir de signifier
les
choses qui nous importent. Vous le savez. Alors vous les lâchez en li
1905
de signifier les choses qui nous importent. Vous
le
savez. Alors vous les lâchez en liberté, par haine de cette esthétiqu
1906
ses qui nous importent. Vous le savez. Alors vous
les
lâchez en liberté, par haine de cette esthétique ou de ce sens social
1907
avez. Alors vous les lâchez en liberté, par haine
de
cette esthétique ou de ce sens social, — et voilà qu’ils perdent même
1908
chez en liberté, par haine de cette esthétique ou
de
ce sens social, — et voilà qu’ils perdent même la problématique utili
1909
de ce sens social, — et voilà qu’ils perdent même
la
problématique utilité de liaison qui était leur excuse dernière. Avou
1910
oilà qu’ils perdent même la problématique utilité
de
liaison qui était leur excuse dernière. Avouons-le : rien de ce qu’on
1911
e liaison qui était leur excuse dernière. Avouons-
le
: rien de ce qu’on peut exprimer n’a d’importance véritable. Alors, c
1912
qui était leur excuse dernière. Avouons-le : rien
de
ce qu’on peut exprimer n’a d’importance véritable. Alors, cessons de
1913
. Avouons-le : rien de ce qu’on peut exprimer n’a
d’
importance véritable. Alors, cessons de nous battre contre des moulins
1914
primer n’a d’importance véritable. Alors, cessons
de
nous battre contre des moulins à vent. La littérature, considérée du
1915
cessons de nous battre contre des moulins à vent.
La
littérature, considérée du point de vue de la psychologie de l’écriva
1916
vent. La littérature, considérée du point de vue
de
la psychologie de l’écrivain, est un besoin organique, un peu anormal
1917
nt. La littérature, considérée du point de vue de
la
psychologie de l’écrivain, est un besoin organique, un peu anormal, q
1918
ure, considérée du point de vue de la psychologie
de
l’écrivain, est un besoin organique, un peu anormal, que l’on satisfa
1919
, considérée du point de vue de la psychologie de
l’
écrivain, est un besoin organique, un peu anormal, que l’on satisfait
1920
ain, est un besoin organique, un peu anormal, que
l’
on satisfait dans certains états de crise afin de retrouver son équili
1921
u anormal, que l’on satisfait dans certains états
de
crise afin de retrouver son équilibre — et dont on tire parfois quelq
1922
t on tire parfois quelque plaisir, plus rarement,
de
quoi se payer un petit voyage. C’est l’aveu d’une faiblesse secrète.
1923
rarement, de quoi se payer un petit voyage. C’est
l’
aveu d’une faiblesse secrète. Et c’est une réaction de défense. On che
1924
t, de quoi se payer un petit voyage. C’est l’aveu
d’
une faiblesse secrète. Et c’est une réaction de défense. On cherche un
1925
eu d’une faiblesse secrète. Et c’est une réaction
de
défense. On cherche un mot, une phrase, pour tuer une réalité dont la
1926
he un mot, une phrase, pour tuer une réalité dont
la
connaissance devient douloureuse et troublante. Ainsi la conscience t
1927
aissance devient douloureuse et troublante. Ainsi
la
conscience tue la connaissance. (« Connaissance » étant pris avec son
1928
ouloureuse et troublante. Ainsi la conscience tue
la
connaissance. (« Connaissance » étant pris avec son sens le plus prof
1929
sance. (« Connaissance » étant pris avec son sens
le
plus profond, qui est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas de la
1930
qui est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas
de
la connaissance abstraite et rationnelle dont le monde moderne se con
1931
est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas de
la
connaissance abstraite et rationnelle dont le monde moderne se conten
1932
de la connaissance abstraite et rationnelle dont
le
monde moderne se contente, et qui tend à remplacer, grâce à la mental
1933
rne se contente, et qui tend à remplacer, grâce à
la
mentalité scolaire et primaire en particulier, toute connaissance vér
1934
ice ? Peut-être. Ou une maladie ? Ce n’est pas en
l’
ignorant par attitude que vous la guérirez. Au contraire, il s’agit de
1935
Ce n’est pas en l’ignorant par attitude que vous
la
guérirez. Au contraire, il s’agit de l’envisager sans fièvre, pour en
1936
ude que vous la guérirez. Au contraire, il s’agit
de
l’envisager sans fièvre, pour en circonscrire les effets. J’avoue pre
1937
que vous la guérirez. Au contraire, il s’agit de
l’
envisager sans fièvre, pour en circonscrire les effets. J’avoue prendr
1938
de l’envisager sans fièvre, pour en circonscrire
les
effets. J’avoue prendre à cette étude un intérêt bien vif. Et cela fo
1939
êt bien vif. Et cela fournit un merveilleux sujet
de
conversation, au café. Dans un salon, par contre, c’est d’un ridicule
1940
sation, au café. Dans un salon, par contre, c’est
d’
un ridicule écrasant : mais rien n’est plus facile que d’y échapper.
1941
dicule écrasant : mais rien n’est plus facile que
d’
y échapper. III Sur l’utilité de la littérature Montherlant me p
1942
en n’est plus facile que d’y échapper. III Sur
l’
utilité de la littérature Montherlant me paraît être le moins « lit
1943
lus facile que d’y échapper. III Sur l’utilité
de
la littérature Montherlant me paraît être le moins « littératuré »
1944
facile que d’y échapper. III Sur l’utilité de
la
littérature Montherlant me paraît être le moins « littératuré » de
1945
é de la littérature Montherlant me paraît être
le
moins « littératuré » des écrivains d’aujourd’hui. Quand il parle lit
1946
araît être le moins « littératuré » des écrivains
d’
aujourd’hui. Quand il parle littérature, il a toujours l’air de mettre
1947
rd’hui. Quand il parle littérature, il a toujours
l’
air de mettre un peu les pieds dans le plat, de dire de ces choses qu’
1948
. Quand il parle littérature, il a toujours l’air
de
mettre un peu les pieds dans le plat, de dire de ces choses qu’entre
1949
littérature, il a toujours l’air de mettre un peu
les
pieds dans le plat, de dire de ces choses qu’entre gens du métier l’o
1950
a toujours l’air de mettre un peu les pieds dans
le
plat, de dire de ces choses qu’entre gens du métier l’on a convenu de
1951
rs l’air de mettre un peu les pieds dans le plat,
de
dire de ces choses qu’entre gens du métier l’on a convenu de passer s
1952
de mettre un peu les pieds dans le plat, de dire
de
ces choses qu’entre gens du métier l’on a convenu de passer sous sile
1953
at, de dire de ces choses qu’entre gens du métier
l’
on a convenu de passer sous silence. C’est assez drôle de voir le mala
1954
ces choses qu’entre gens du métier l’on a convenu
de
passer sous silence. C’est assez drôle de voir le malaise des chers c
1955
convenu de passer sous silence. C’est assez drôle
de
voir le malaise des chers confrères. Ils ne pardonnent pas à ce toréa
1956
de passer sous silence. C’est assez drôle de voir
le
malaise des chers confrères. Ils ne pardonnent pas à ce toréador ses
1957
miliarités avec une Muse qu’ils n’ont pas coutume
d’
aborder sans le mot de passe de la dernière mode ou de savantes séduct
1958
une Muse qu’ils n’ont pas coutume d’aborder sans
le
mot de passe de la dernière mode ou de savantes séductions. On sait b
1959
se qu’ils n’ont pas coutume d’aborder sans le mot
de
passe de la dernière mode ou de savantes séductions. On sait bien, d’
1960
n’ont pas coutume d’aborder sans le mot de passe
de
la dernière mode ou de savantes séductions. On sait bien, d’ailleurs,
1961
order sans le mot de passe de la dernière mode ou
de
savantes séductions. On sait bien, d’ailleurs, qu’elle les entretient
1962
tes séductions. On sait bien, d’ailleurs, qu’elle
les
entretient. Bande de gigolos de la littérature ! Qu’on puisse vivre d
1963
t bien, d’ailleurs, qu’elle les entretient. Bande
de
gigolos de la littérature ! Qu’on puisse vivre de ça, je ne l’ai pas
1964
illeurs, qu’elle les entretient. Bande de gigolos
de
la littérature ! Qu’on puisse vivre de ça, je ne l’ai pas encore aval
1965
eurs, qu’elle les entretient. Bande de gigolos de
la
littérature ! Qu’on puisse vivre de ça, je ne l’ai pas encore avalé.
1966
de gigolos de la littérature ! Qu’on puisse vivre
de
ça, je ne l’ai pas encore avalé. On m’affirme que je n’y échapperai p
1967
la littérature ! Qu’on puisse vivre de ça, je ne
l’
ai pas encore avalé. On m’affirme que je n’y échapperai pas plus qu’un
1968
ble ; mais, pour sûr, jamais vivre pour écrire16.
De
tous les prétextes que l’on a pu avancer pour légitimer l’activité li
1969
is, pour sûr, jamais vivre pour écrire16. De tous
les
prétextes que l’on a pu avancer pour légitimer l’activité littéraire,
1970
is vivre pour écrire16. De tous les prétextes que
l’
on a pu avancer pour légitimer l’activité littéraire, le plus satisfai
1971
es prétextes que l’on a pu avancer pour légitimer
l’
activité littéraire, le plus satisfaisant, celui qui rend le mieux com
1972
pu avancer pour légitimer l’activité littéraire,
le
plus satisfaisant, celui qui rend le mieux compte de la réalité, c’es
1973
littéraire, le plus satisfaisant, celui qui rend
le
mieux compte de la réalité, c’est André Breton qui l’a exprimé : « On
1974
plus satisfaisant, celui qui rend le mieux compte
de
la réalité, c’est André Breton qui l’a exprimé : « On publie pour che
1975
s satisfaisant, celui qui rend le mieux compte de
la
réalité, c’est André Breton qui l’a exprimé : « On publie pour cherch
1976
ieux compte de la réalité, c’est André Breton qui
l’
a exprimé : « On publie pour chercher des hommes, et rien de plus. » C
1977
es pas tant, n’est-ce pas, à poursuivre une quête
de
l’esprit. Et vous savez ce qu’elle nous vaut : les mépris, les haines
1978
pas tant, n’est-ce pas, à poursuivre une quête de
l’
esprit. Et vous savez ce qu’elle nous vaut : les mépris, les haines do
1979
de l’esprit. Et vous savez ce qu’elle nous vaut :
les
mépris, les haines douloureuses ou grossières de tous ceux qui ne peu
1980
Et vous savez ce qu’elle nous vaut : les mépris,
les
haines douloureuses ou grossières de tous ceux qui ne peuvent ou ne v
1981
les mépris, les haines douloureuses ou grossières
de
tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent y voir que révoltes contre leu
1982
s instables certitudes, et qui nous font un péché
de
notre acceptation des réalités spirituelles parce qu’elles troublent
1983
ous voyez bien que votre attitude méprisante pour
la
littérature vous ferait bientôt renier le signe le plus certain par l
1984
te pour la littérature vous ferait bientôt renier
le
signe le plus certain par lequel ces « quelques-uns » peuvent encore
1985
a littérature vous ferait bientôt renier le signe
le
plus certain par lequel ces « quelques-uns » peuvent encore se reconn
1986
e reconnaître. Quand bien même elle n’aurait plus
d’
autre excuse que celle-là, la littérature mériterait d’exister : qu’el
1987
e elle n’aurait plus d’autre excuse que celle-là,
la
littérature mériterait d’exister : qu’elle soit le langage chiffré de
1988
re excuse que celle-là, la littérature mériterait
d’
exister : qu’elle soit le langage chiffré de notre inquiétude et de no
1989
a littérature mériterait d’exister : qu’elle soit
le
langage chiffré de notre inquiétude et de nos naissantes certitudes,
1990
erait d’exister : qu’elle soit le langage chiffré
de
notre inquiétude et de nos naissantes certitudes, le seul langage peu
1991
le soit le langage chiffré de notre inquiétude et
de
nos naissantes certitudes, le seul langage peut-être qui nous permett
1992
notre inquiétude et de nos naissantes certitudes,
le
seul langage peut-être qui nous permette d’échanger les signaux de l’
1993
udes, le seul langage peut-être qui nous permette
d’
échanger les signaux de l’angoisse sur quoi se fondent, en ces temps,
1994
ul langage peut-être qui nous permette d’échanger
les
signaux de l’angoisse sur quoi se fondent, en ces temps, nos amitiés
1995
eut-être qui nous permette d’échanger les signaux
de
l’angoisse sur quoi se fondent, en ces temps, nos amitiés miraculeuse
1996
-être qui nous permette d’échanger les signaux de
l’
angoisse sur quoi se fondent, en ces temps, nos amitiés miraculeuses.
1997
ces temps, nos amitiés miraculeuses. Voici donc
les
seules révélations que j’attende de la littérature : que celle des au
1998
Voici donc les seules révélations que j’attende
de
la littérature : que celle des autres m’aide à prendre conscience de
1999
oici donc les seules révélations que j’attende de
la
littérature : que celle des autres m’aide à prendre conscience de moi
2000
que celle des autres m’aide à prendre conscience
de
moi-même ; que la mienne m’aide à découvrir quelques êtres par le mon
2001
e la mienne m’aide à découvrir quelques êtres par
le
monde… Il ne s’agit plus de mépris ni d’adoration. J’ai défini une «
2002
ir quelques êtres par le monde… Il ne s’agit plus
de
mépris ni d’adoration. J’ai défini une « maladie » dont je parviens à
2003
tres par le monde… Il ne s’agit plus de mépris ni
d’
adoration. J’ai défini une « maladie » dont je parviens à tirer quelqu
2004
ont je parviens à tirer quelque bien pour ma vie.
Le
jour où les soins qu’elle exige me coûteront des sacrifices plus gran
2005
iens à tirer quelque bien pour ma vie. Le jour où
les
soins qu’elle exige me coûteront des sacrifices plus grands que les b
2006
exige me coûteront des sacrifices plus grands que
les
bienfaits que j’en escompte, il sera temps de songer sérieusement à m
2007
ue les bienfaits que j’en escompte, il sera temps
de
songer sérieusement à m’en guérir. Vous me demanderez « alors » ce qu
2008
ir. Vous me demanderez « alors » ce que j’attends
de
ma vie. Je serais tenté de vous répondre, comme ce sympathique Philip
2009
ors » ce que j’attends de ma vie. Je serais tenté
de
vous répondre, comme ce sympathique Philippe Soupault, que « ceci, c’
2010
) Mais non, cher ami, voici qu’une envie me prend
de
vous conter un peu cette histoire. Seulement, allons ailleurs ; il y
2011
istoire. Seulement, allons ailleurs ; il y a trop
de
monde ici. 14. Paul Morand, auteur d’Ouvert et de Fermé la nuit, t
2012
y a trop de monde ici. 14. Paul Morand, auteur
d’
Ouvert et de Fermé la nuit, titres également scandaleux. Le Grand Écar
2013
monde ici. 14. Paul Morand, auteur d’Ouvert et
de
Fermé la nuit, titres également scandaleux. Le Grand Écart, roman de
2014
. 14. Paul Morand, auteur d’Ouvert et de Fermé
la
nuit, titres également scandaleux. Le Grand Écart, roman de M. Coctea
2015
et de Fermé la nuit, titres également scandaleux.
Le
Grand Écart, roman de M. Cocteau, a donné son nom à un établissement
2016
itres également scandaleux. Le Grand Écart, roman
de
M. Cocteau, a donné son nom à un établissement de nuit très en vogue
2017
de M. Cocteau, a donné son nom à un établissement
de
nuit très en vogue à Paris. Cambronne (général), 1770-1842. Louis Ara
2018
), 1770-1842. Louis Aragon et Paul Éluard, hommes
de
lettres et poètes surréalistes. Paul Valéry, de l’Académie française.
2019
s de lettres et poètes surréalistes. Paul Valéry,
de
l’Académie française. Narcisse, personnage mythologique. — Là ! [NdE]
2020
e lettres et poètes surréalistes. Paul Valéry, de
l’
Académie française. Narcisse, personnage mythologique. — Là ! [NdE] Le
2021
. Narcisse, personnage mythologique. — Là ! [NdE]
Le
texte publié place également un appel de note plus bas dans le paragr
2022
! [NdE] Le texte publié place également un appel
de
note plus bas dans le paragraphe, après « Narcisse », sans qu’on sach
2023
ié place également un appel de note plus bas dans
le
paragraphe, après « Narcisse », sans qu’on sache s’il s’agit d’une er
2024
après « Narcisse », sans qu’on sache s’il s’agit
d’
une erreur ou d’une volonté de l’auteur. 15. Variante : des puissance
2025
e », sans qu’on sache s’il s’agit d’une erreur ou
d’
une volonté de l’auteur. 15. Variante : des puissances d’action. 16.
2026
n sache s’il s’agit d’une erreur ou d’une volonté
de
l’auteur. 15. Variante : des puissances d’action. 16. J’en vois cer
2027
ache s’il s’agit d’une erreur ou d’une volonté de
l’
auteur. 15. Variante : des puissances d’action. 16. J’en vois certai
2028
lonté de l’auteur. 15. Variante : des puissances
d’
action. 16. J’en vois certains qui arrangent leur vie de telle sorte
2029
n. 16. J’en vois certains qui arrangent leur vie
de
telle sorte que leurs mémoires seront des romans « bien modernes ». L
2030
bien modernes ». Leurs amours sont des pastiches
de
Morand, et ils en sont tout fiers : « Il n’y a plus qu’à les écrire »
2031
et ils en sont tout fiers : « Il n’y a plus qu’à
les
écrire ». v. Rougemont Denis de, « La part du feu. Lettres sur le m
2032
’y a plus qu’à les écrire ». v. Rougemont Denis
de
, « La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature », Revue d
2033
lus qu’à les écrire ». v. Rougemont Denis de, «
La
part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature », Revue de Bell
2034
Rougemont Denis de, « La part du feu. Lettres sur
le
mépris de la littérature », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchât
2035
Denis de, « La part du feu. Lettres sur le mépris
de
la littérature », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-
2036
is de, « La part du feu. Lettres sur le mépris de
la
littérature », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fri
2037
Lettres sur le mépris de la littérature », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, juillet 1927, p.
2038
Les
derniers jours (juillet 1927)w Ces « cahiers politiques et littéra
2039
r Drieu la Rochelle et Emmanuel Berl, sont — avec
la
Revue de Belles-Lettres — la seule revue de langue française où l’o
2040
Rochelle et Emmanuel Berl, sont — avec la Revue
de
Belles-Lettres — la seule revue de langue française où l’on dise la
2041
Berl, sont — avec la Revue de Belles-Lettres —
la
seule revue de langue française où l’on dise la vérité librement et p
2042
vec la Revue de Belles-Lettres — la seule revue
de
langue française où l’on dise la vérité librement et pour elle-même.
2043
-Lettres — la seule revue de langue française où
l’
on dise la vérité librement et pour elle-même. Nous regrettons de n’en
2044
— la seule revue de langue française où l’on dise
la
vérité librement et pour elle-même. Nous regrettons de n’en pouvoir c
2045
rité librement et pour elle-même. Nous regrettons
de
n’en pouvoir citer, faute de place, que ces quelques phrases de Drieu
2046
r citer, faute de place, que ces quelques phrases
de
Drieu : « On voit déjà éclater dans les singuliers mouvements de sym
2047
s phrases de Drieu : « On voit déjà éclater dans
les
singuliers mouvements de sympathie qu’a provoqués l’infortune de l’Ac
2048
voit déjà éclater dans les singuliers mouvements
de
sympathie qu’a provoqués l’infortune de l’Action française la fratern
2049
singuliers mouvements de sympathie qu’a provoqués
l’
infortune de l’Action française la fraternité qui existe, en dépit des
2050
ouvements de sympathie qu’a provoqués l’infortune
de
l’Action française la fraternité qui existe, en dépit des protestatio
2051
ements de sympathie qu’a provoqués l’infortune de
l’
Action française la fraternité qui existe, en dépit des protestations
2052
qu’a provoqués l’infortune de l’Action française
la
fraternité qui existe, en dépit des protestations de haine, entre les
2053
fraternité qui existe, en dépit des protestations
de
haine, entre les athées de l’antidémocratisme et les athées du Capita
2054
xiste, en dépit des protestations de haine, entre
les
athées de l’antidémocratisme et les athées du Capitalisme quand il es
2055
épit des protestations de haine, entre les athées
de
l’antidémocratisme et les athées du Capitalisme quand il est conscien
2056
t des protestations de haine, entre les athées de
l’
antidémocratisme et les athées du Capitalisme quand il est conscient d
2057
haine, entre les athées de l’antidémocratisme et
les
athées du Capitalisme quand il est conscient de soi-même, et les athé
2058
les athées du Capitalisme quand il est conscient
de
soi-même, et les athées du Socialisme et du Communisme. Tous ceux-là
2059
apitalisme quand il est conscient de soi-même, et
les
athées du Socialisme et du Communisme. Tous ceux-là travaillent à l’a
2060
isme et du Communisme. Tous ceux-là travaillent à
l’
achèvement d’un certain monde moderne, merveilleuse mécanique sévère e
2061
mmunisme. Tous ceux-là travaillent à l’achèvement
d’
un certain monde moderne, merveilleuse mécanique sévère et dénuée de t
2062
moderne, merveilleuse mécanique sévère et dénuée
de
tout secours de l’Esprit. Mais un jour viendra où les hommes se révol
2063
lleuse mécanique sévère et dénuée de tout secours
de
l’Esprit. Mais un jour viendra où les hommes se révolteront contre le
2064
use mécanique sévère et dénuée de tout secours de
l’
Esprit. Mais un jour viendra où les hommes se révolteront contre le jo
2065
tout secours de l’Esprit. Mais un jour viendra où
les
hommes se révolteront contre le joug atrocement positiviste des Maurr
2066
jour viendra où les hommes se révolteront contre
le
joug atrocement positiviste des Maurras et des Mussolini, des Lénine
2067
s et des Mussolini, des Lénine et des Ford. Alors
les
hommes hurleront un affreux besoin mystique. Vous réveillerez-vous po
2068
freux besoin mystique. Vous réveillerez-vous pour
les
désaltérer, dieux de l’Orient et de l’Occident ? » Certains cris qui
2069
Vous réveillerez-vous pour les désaltérer, dieux
de
l’Orient et de l’Occident ? » Certains cris qui nous échappèrent n’a
2070
us réveillerez-vous pour les désaltérer, dieux de
l’
Orient et de l’Occident ? » Certains cris qui nous échappèrent n’avai
2071
ez-vous pour les désaltérer, dieux de l’Orient et
de
l’Occident ? » Certains cris qui nous échappèrent n’avaient pas d’au
2072
vous pour les désaltérer, dieux de l’Orient et de
l’
Occident ? » Certains cris qui nous échappèrent n’avaient pas d’autre
2073
Certains cris qui nous échappèrent n’avaient pas
d’
autre sens. 17. 20, rue Chalgrin, Paris 16e. w. Rougemont Denis de
2074
20, rue Chalgrin, Paris 16e. w. Rougemont Denis
de
, « Les derniers jours », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-
2075
e Chalgrin, Paris 16e. w. Rougemont Denis de, «
Les
derniers jours », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-
2076
Rougemont Denis de, « Les derniers jours », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, juillet 1927, p.
2077
Adieu au lecteur (juillet 1927)x Nous passons
la
main au central de Genève, fidèles à la tradition — en ceci au moins.
2078
juillet 1927)x Nous passons la main au central
de
Genève, fidèles à la tradition — en ceci au moins. Nous nous retirons
2079
s passons la main au central de Genève, fidèles à
la
tradition — en ceci au moins. Nous nous retirons : et ce n’est pas qu
2080
ue nous ayons brûlé toutes nos cartouches. Ni que
l’
indignation provoquée sur tous les bancs par certains de nos articles
2081
rtouches. Ni que l’indignation provoquée sur tous
les
bancs par certains de nos articles nous épouvante. Notre retraite est
2082
gnation provoquée sur tous les bancs par certains
de
nos articles nous épouvante. Notre retraite est toute « statutaire »
2083
nte. Notre retraite est toute « statutaire » — si
l’
on ose dire. Elle nous permet donc de considérer la situation sans fiè
2084
taire » — si l’on ose dire. Elle nous permet donc
de
considérer la situation sans fièvre, sans lamentations d’adieu. On
2085
’on ose dire. Elle nous permet donc de considérer
la
situation sans fièvre, sans lamentations d’adieu. On nous a parfois
2086
dérer la situation sans fièvre, sans lamentations
d’
adieu. On nous a parfois traités de fous (avec ou sans sourire). Nou
2087
lamentations d’adieu. On nous a parfois traités
de
fous (avec ou sans sourire). Nous sommes à l’âge de nous en réjouir.
2088
tés de fous (avec ou sans sourire). Nous sommes à
l’
âge de nous en réjouir. On s’est beaucoup étonné de nous voir « si dif
2089
fous (avec ou sans sourire). Nous sommes à l’âge
de
nous en réjouir. On s’est beaucoup étonné de nous voir « si différent
2090
’âge de nous en réjouir. On s’est beaucoup étonné
de
nous voir « si différents » de nos aînés. Nous avons l’énorme candeur
2091
st beaucoup étonné de nous voir « si différents »
de
nos aînés. Nous avons l’énorme candeur de trouver ça naturel. On nous
2092
s voir « si différents » de nos aînés. Nous avons
l’
énorme candeur de trouver ça naturel. On nous a fait des reproches con
2093
rents » de nos aînés. Nous avons l’énorme candeur
de
trouver ça naturel. On nous a fait des reproches contradictoires. Nou
2094
n nous a fait des reproches contradictoires. Nous
les
additionnons : ils s’annulent. Il reste à dire deux mots sur la parad
2095
s : ils s’annulent. Il reste à dire deux mots sur
la
paradoxale situation intellectuelle d’une revue d’étudiants comme la
2096
x mots sur la paradoxale situation intellectuelle
d’
une revue d’étudiants comme la nôtre. D’un côté, en effet, on s’accord
2097
a paradoxale situation intellectuelle d’une revue
d’
étudiants comme la nôtre. D’un côté, en effet, on s’accorde pour trouv
2098
tion intellectuelle d’une revue d’étudiants comme
la
nôtre. D’un côté, en effet, on s’accorde pour trouver légèrement ridi
2099
lectuelle d’une revue d’étudiants comme la nôtre.
D’
un côté, en effet, on s’accorde pour trouver légèrement ridicule un je
2100
ridicule un jeune homme qui recherche activement
la
Sagesse (« Ça n’est pas de votre âge ! ») ; de l’autre, on se scandal
2101
i recherche activement la Sagesse (« Ça n’est pas
de
votre âge ! ») ; de l’autre, on se scandalise des « énormités » qui p
2102
nt la Sagesse (« Ça n’est pas de votre âge ! ») ;
de
l’autre, on se scandalise des « énormités » qui peuvent échapper à un
2103
s vous souciez vraiment trop peu des conséquences
de
ce que vous écrivez ! ») En définitive, il semble que certains n’att
2104
En définitive, il semble que certains n’attendent
de
nous que d’innocentes farces — ou bien de ces affirmations dont en vé
2105
e, il semble que certains n’attendent de nous que
d’
innocentes farces — ou bien de ces affirmations dont en vérité l’on n’
2106
tendent de nous que d’innocentes farces — ou bien
de
ces affirmations dont en vérité l’on n’a pas à se préoccuper de prévo
2107
rces — ou bien de ces affirmations dont en vérité
l’
on n’a pas à se préoccuper de prévoir les conséquences, puisqu’il n’en
2108
tions dont en vérité l’on n’a pas à se préoccuper
de
prévoir les conséquences, puisqu’il n’en est aucune qui ne soit connu
2109
en vérité l’on n’a pas à se préoccuper de prévoir
les
conséquences, puisqu’il n’en est aucune qui ne soit connue d’avance e
2110
ces, puisqu’il n’en est aucune qui ne soit connue
d’
avance et stérilisée par la loi, les mœurs et l’habitude. Nous n’avons
2111
une qui ne soit connue d’avance et stérilisée par
la
loi, les mœurs et l’habitude. Nous n’avons aucun remords d’avoir déçu
2112
ne soit connue d’avance et stérilisée par la loi,
les
mœurs et l’habitude. Nous n’avons aucun remords d’avoir déçu cette ca
2113
e d’avance et stérilisée par la loi, les mœurs et
l’
habitude. Nous n’avons aucun remords d’avoir déçu cette catégorie de l
2114
s mœurs et l’habitude. Nous n’avons aucun remords
d’
avoir déçu cette catégorie de lecteurs. Aucun remord non plus d’avoir
2115
’avons aucun remords d’avoir déçu cette catégorie
de
lecteurs. Aucun remord non plus d’avoir troublé quelques bonnes petit
2116
ette catégorie de lecteurs. Aucun remord non plus
d’
avoir troublé quelques bonnes petites somnolences par des cris intempe
2117
t pas encore admis que jeunesse = révolution Tous
les
malentendus viennent de là. Nous sommes assez sages et assez fous pou
2118
sez fous pour ne pas en gémir et pour en accepter
les
conséquences. Et puis, de temps à autre, voici que nous parvient un s
2119
ir et pour en accepter les conséquences. Et puis,
de
temps à autre, voici que nous parvient un signe d’amitié qui ne tromp
2120
e temps à autre, voici que nous parvient un signe
d’
amitié qui ne trompe pas. Deux ou trois mots, on s’est compris. Que po
2121
mots, on s’est compris. Que pouvions-nous espérer
d’
autre ? Il y eut quelques découvertes qui nous consolèrent de tout le
2122
l y eut quelques découvertes qui nous consolèrent
de
tout le reste. Et maintenant voici Genève et son mystère. Car chaqu
2123
quelques découvertes qui nous consolèrent de tout
le
reste. Et maintenant voici Genève et son mystère. Car chaque année,
2124
année, renaissant des décombres où s’anéantirent
l’
honneur et la fortune de ses derniers rédacteurs, notre Revue-phénix s
2125
ssant des décombres où s’anéantirent l’honneur et
la
fortune de ses derniers rédacteurs, notre Revue-phénix s’élance avec
2126
écombres où s’anéantirent l’honneur et la fortune
de
ses derniers rédacteurs, notre Revue-phénix s’élance avec une ardeur
2127
re Revue-phénix s’élance avec une ardeur rajeunie
d’
un an dans une direction absolument imprévisible. Que nous apportera l
2128
ction absolument imprévisible. Que nous apportera
le
Central de Genève ? Tout est possible : la guerre et la paix, la trad
2129
ument imprévisible. Que nous apportera le Central
de
Genève ? Tout est possible : la guerre et la paix, la tradition, l’an
2130
ortera le Central de Genève ? Tout est possible :
la
guerre et la paix, la tradition, l’anarchie, l’ironie, le sentiment,
2131
tral de Genève ? Tout est possible : la guerre et
la
paix, la tradition, l’anarchie, l’ironie, le sentiment, un réveil des
2132
enève ? Tout est possible : la guerre et la paix,
la
tradition, l’anarchie, l’ironie, le sentiment, un réveil des vieux, M
2133
st possible : la guerre et la paix, la tradition,
l’
anarchie, l’ironie, le sentiment, un réveil des vieux, Maurras, Lounat
2134
: la guerre et la paix, la tradition, l’anarchie,
l’
ironie, le sentiment, un réveil des vieux, Maurras, Lounatcharsky, la
2135
e et la paix, la tradition, l’anarchie, l’ironie,
le
sentiment, un réveil des vieux, Maurras, Lounatcharsky, la SDN, et mê
2136
ent, un réveil des vieux, Maurras, Lounatcharsky,
la
SDN, et même Edmond Gillard, et même, et surtout, un miracle. Et puis
2137
nt-ils rallier le dernier disciple du Bienheureux
Jean
… Et puis, en voilà assez pour ranimer la curiosité des plus blasés. L
2138
eureux Jean… Et puis, en voilà assez pour ranimer
la
curiosité des plus blasés. Lecteur, fais confiance au Central de Genè
2139
s plus blasés. Lecteur, fais confiance au Central
de
Genève. Souviens-toi de la grandeur de ses traditions et ne va pas aj
2140
fais confiance au Central de Genève. Souviens-toi
de
la grandeur de ses traditions et ne va pas ajouter à cette lourde cha
2141
s confiance au Central de Genève. Souviens-toi de
la
grandeur de ses traditions et ne va pas ajouter à cette lourde charge
2142
au Central de Genève. Souviens-toi de la grandeur
de
ses traditions et ne va pas ajouter à cette lourde charge le poids de
2143
itions et ne va pas ajouter à cette lourde charge
le
poids de nos péchés. Ils sont bien nôtres. Et nous y tenons, ah ! com
2144
ne va pas ajouter à cette lourde charge le poids
de
nos péchés. Ils sont bien nôtres. Et nous y tenons, ah ! comme nous y
2145
ah ! comme nous y tenons ! x. Rougemont Denis
de
, « Adieu au lecteur », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Ge
2146
Rougemont Denis de, « Adieu au lecteur », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, juillet 1927, p.
2147
« Belles-Lettres, c’est
la
clé des champs… » (janvier 1929)y 1. Belles-Lettres, c’est la clef
2148
ps… » (janvier 1929)y 1. Belles-Lettres, c’est
la
clef des champs. 2. L’essence de Belles-Lettres, c’est de l’alcool à
2149
1. Belles-Lettres, c’est la clef des champs. 2.
L’
essence de Belles-Lettres, c’est de l’alcool à brûler les cervelles et
2150
s-Lettres, c’est la clef des champs. 2. L’essence
de
Belles-Lettres, c’est de l’alcool à brûler les cervelles et les réput
2151
des champs. 2. L’essence de Belles-Lettres, c’est
de
l’alcool à brûler les cervelles et les réputations. 3. Belles-Lettre
2152
champs. 2. L’essence de Belles-Lettres, c’est de
l’
alcool à brûler les cervelles et les réputations. 3. Belles-Lettres n
2153
nce de Belles-Lettres, c’est de l’alcool à brûler
les
cervelles et les réputations. 3. Belles-Lettres n’est compréhensible
2154
tres, c’est de l’alcool à brûler les cervelles et
les
réputations. 3. Belles-Lettres n’est compréhensible et légitime que
2155
Lettres n’est compréhensible et légitime que dans
la
mesure où la poésie est compréhensible et légitime. 4. Je suis de san
2156
compréhensible et légitime que dans la mesure où
la
poésie est compréhensible et légitime. 4. Je suis de sang-froid, je d
2157
poésie est compréhensible et légitime. 4. Je suis
de
sang-froid, je dis : Belles-Lettres est essentiellement une mystique.
2158
entiellement une mystique. Mais parce que je suis
de
sang-froid, je ne puis dire grand-chose de plus. On ne se comprend bi
2159
eunes hommes ivres. Mais alors point n’est besoin
de
formuler cette ivresse ; autrement que par des cris. 5. Avec toutes l
2160
esse ; autrement que par des cris. 5. Avec toutes
les
erreurs et turpitudes que cela comporte, Belles-Lettres est une liber
2161
que pour mourir ou pour entrer en religion : rond
de
cuir ou poète (au sens le plus large de ces mots.) (Mais je tiens à l
2162
trer en religion : rond de cuir ou poète (au sens
le
plus large de ces mots.) (Mais je tiens à le leur dire ici : les anci
2163
on : rond de cuir ou poète (au sens le plus large
de
ces mots.) (Mais je tiens à le leur dire ici : les anciens bellettrie
2164
sens le plus large de ces mots.) (Mais je tiens à
le
leur dire ici : les anciens bellettriens qui ont perdu toute foi ne c
2165
de ces mots.) (Mais je tiens à le leur dire ici :
les
anciens bellettriens qui ont perdu toute foi ne connaîtront pas de pa
2166
triens qui ont perdu toute foi ne connaîtront pas
de
pardon. Car ils ont vu, et s’ils n’ont pas cru, c’est qu’ils sont fon
2167
sont foncièrement mauvais.) 6. Peu de choses dans
le
monde moderne ont encore une « essence ». Celle de Belles-Lettres est
2168
e monde moderne ont encore une « essence ». Celle
de
Belles-Lettres est en agréable odeur à l’Éternel et à Satan pareillem
2169
. Celle de Belles-Lettres est en agréable odeur à
l’
Éternel et à Satan pareillement. Et ceux qu’elle enivre entrent en éta
2170
t ceux qu’elle enivre entrent en état de grâce ou
de
blasphème, selon. Mais ce qui importe d’abord, n’est-ce point de se l
2171
elon. Mais ce qui importe d’abord, n’est-ce point
de
se livrer, purement et simplement. 7. (Secret). y. Rougemont Denis
2172
et simplement. 7. (Secret). y. Rougemont Denis
de
, « Belles-Lettres, c’est la clef des champs… », Revue de Belles-Lettr
2173
y. Rougemont Denis de, « Belles-Lettres, c’est
la
clef des champs… », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genèv
2174
elles-Lettres, c’est la clef des champs… », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, janvier 1929, p.
2175
Prison. Ailleurs. Étoile
de
jour (mars 1929)z Prison Prisonnier de la nuit mais plus libr
2176
le de jour (mars 1929)z Prison Prisonnier
de
la nuit mais plus libre qu’un ange prisonnier dans ta tête mais libre
2177
de jour (mars 1929)z Prison Prisonnier de
la
nuit mais plus libre qu’un ange prisonnier dans ta tête mais libre co
2178
me avant cette naissance aux lents vertiges Quand
la
nuit s’effeuille et se fane prisonnier d’une saison morte au tombeau
2179
s Quand la nuit s’effeuille et se fane prisonnier
d’
une saison morte au tombeau des fleurs obscures les mains de l’absence
2180
d’une saison morte au tombeau des fleurs obscures
les
mains de l’absence se ferment sur le vide Tu pleurerais Mais la gr
2181
on morte au tombeau des fleurs obscures les mains
de
l’absence se ferment sur le vide Tu pleurerais Mais la grâce est f
2182
morte au tombeau des fleurs obscures les mains de
l’
absence se ferment sur le vide Tu pleurerais Mais la grâce est faci
2183
rs obscures les mains de l’absence se ferment sur
le
vide Tu pleurerais Mais la grâce est facile comme un matin d’été l
2184
ence se ferment sur le vide Tu pleurerais Mais
la
grâce est facile comme un matin d’été la grâce tendrement dénouée de
2185
leurerais Mais la grâce est facile comme un matin
d’
été la grâce tendrement dénouée de ta vie comme de cette nuit le jour
2186
ais Mais la grâce est facile comme un matin d’été
la
grâce tendrement dénouée de ta vie comme de cette nuit le jour d’un g
2187
comme un matin d’été la grâce tendrement dénouée
de
ta vie comme de cette nuit le jour d’un grand été qui consent…
2188
d’été la grâce tendrement dénouée de ta vie comme
de
cette nuit le jour d’un grand été qui consent… Ailleurs Colo
2189
tendrement dénouée de ta vie comme de cette nuit
le
jour d’un grand été qui consent… Ailleurs Colombes lumineuse
2190
ent dénouée de ta vie comme de cette nuit le jour
d’
un grand été qui consent… Ailleurs Colombes lumineuses des ma
2191
ent… Ailleurs Colombes lumineuses des mains
de
mon amour écloses voyageuses ah ! que d’aucun retour vous ne laissiez
2192
es mains de mon amour écloses voyageuses ah ! que
d’
aucun retour vous ne laissiez le gage aux plaintes de mon cœur il est
2193
yageuses ah ! que d’aucun retour vous ne laissiez
le
gage aux plaintes de mon cœur il est d’autres rivages où mieux qu’ici
2194
ucun retour vous ne laissiez le gage aux plaintes
de
mon cœur il est d’autres rivages où mieux qu’ici l’on meurt. Étoil
2195
mon cœur il est d’autres rivages où mieux qu’ici
l’
on meurt. Étoile de jour Il naissait à son destin des rayons g
2196
res rivages où mieux qu’ici l’on meurt. Étoile
de
jour Il naissait à son destin des rayons glissent et rient c’est
2197
t à son destin des rayons glissent et rient c’est
la
caresse des anges parmi les formes de l’ombre C’était l’aube et le
2198
lissent et rient c’est la caresse des anges parmi
les
formes de l’ombre C’était l’aube et le sourire adorable de savoir l
2199
rient c’est la caresse des anges parmi les formes
de
l’ombre C’était l’aube et le sourire adorable de savoir la dansante
2200
nt c’est la caresse des anges parmi les formes de
l’
ombre C’était l’aube et le sourire adorable de savoir la dansante li
2201
e des anges parmi les formes de l’ombre C’était
l’
aube et le sourire adorable de savoir la dansante liberté d’un désir à
2202
s parmi les formes de l’ombre C’était l’aube et
le
sourire adorable de savoir la dansante liberté d’un désir à sa naissa
2203
e l’ombre C’était l’aube et le sourire adorable
de
savoir la dansante liberté d’un désir à sa naissance L’étoile qui l
2204
C’était l’aube et le sourire adorable de savoir
la
dansante liberté d’un désir à sa naissance L’étoile qui l’accueille
2205
le sourire adorable de savoir la dansante liberté
d’
un désir à sa naissance L’étoile qui l’accueille au sommet ravi d’un
2206
r la dansante liberté d’un désir à sa naissance
L’
étoile qui l’accueille au sommet ravi d’un silence c’est le miroir d’u
2207
liberté d’un désir à sa naissance L’étoile qui
l’
accueille au sommet ravi d’un silence c’est le miroir d’une absence ma
2208
issance L’étoile qui l’accueille au sommet ravi
d’
un silence c’est le miroir d’une absence mais le signe de sa grâce D
2209
qui l’accueille au sommet ravi d’un silence c’est
le
miroir d’une absence mais le signe de sa grâce Dans l’or vert évano
2210
eille au sommet ravi d’un silence c’est le miroir
d’
une absence mais le signe de sa grâce Dans l’or vert évanouie au cœu
2211
i d’un silence c’est le miroir d’une absence mais
le
signe de sa grâce Dans l’or vert évanouie au cœur éclatant du jour
2212
lence c’est le miroir d’une absence mais le signe
de
sa grâce Dans l’or vert évanouie au cœur éclatant du jour scintille
2213
ir d’une absence mais le signe de sa grâce Dans
l’
or vert évanouie au cœur éclatant du jour scintillera l’invisible gage
2214
ert évanouie au cœur éclatant du jour scintillera
l’
invisible gage d’un amour perdu. z. Rougemont Denis de, « Prison
2215
œur éclatant du jour scintillera l’invisible gage
d’
un amour perdu. z. Rougemont Denis de, « Prison. Ailleurs. Étoil
2216
e gage d’un amour perdu. z. Rougemont Denis
de
, « Prison. Ailleurs. Étoile de jour », Revue de Belles-Lettres, Lausa
2217
. Rougemont Denis de, « Prison. Ailleurs. Étoile
de
jour », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg,
2218
s de, « Prison. Ailleurs. Étoile de jour », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, mars 1929, p. 168
2219
Souvenirs
d’
enfance et de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)aa Quand ave
2220
Souvenirs d’enfance et
de
jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)aa Quand avec un air fin
2221
aa Quand avec un air fin mais un ton convaincu
l’
on a répété dans une ballade fameuse « Que voulez-vous, je suis bourge
2222
fameuse « Que voulez-vous, je suis bourgeois ! »,
l’
on peut se permettre quelques malices, quelques jeux d’esprit ou de mé
2223
peut se permettre quelques malices, quelques jeux
d’
esprit ou de méchanceté, assuré que l’on est désormais d’être absous a
2224
ettre quelques malices, quelques jeux d’esprit ou
de
méchanceté, assuré que l’on est désormais d’être absous avec le souri
2225
elques jeux d’esprit ou de méchanceté, assuré que
l’
on est désormais d’être absous avec le sourire par la clientèle des li
2226
t ou de méchanceté, assuré que l’on est désormais
d’
être absous avec le sourire par la clientèle des librairies romandes,
2227
assuré que l’on est désormais d’être absous avec
le
sourire par la clientèle des librairies romandes, en mal de cadeaux d
2228
n est désormais d’être absous avec le sourire par
la
clientèle des librairies romandes, en mal de cadeaux de Noël ou de pr
2229
par la clientèle des librairies romandes, en mal
de
cadeaux de Noël ou de première communion. Parmi les compatriotes d’Am
2230
entèle des librairies romandes, en mal de cadeaux
de
Noël ou de première communion. Parmi les compatriotes d’Amiel, Godet
2231
librairies romandes, en mal de cadeaux de Noël ou
de
première communion. Parmi les compatriotes d’Amiel, Godet restera l’u
2232
e cadeaux de Noël ou de première communion. Parmi
les
compatriotes d’Amiel, Godet restera l’un des rares qui ont réussi à s
2233
ou de première communion. Parmi les compatriotes
d’
Amiel, Godet restera l’un des rares qui ont réussi à se connaître et q
2234
peu complexe et comme réduite à deux dimensions ;
la
conscience ne pouvait y tuer un lyrisme quasi inexistant, mais bien y
2235
xciter un esprit critique fort alerte. Jugez-en à
la
façon dont il parle de « ses quelques succès, si disproportionnés ave
2236
ue fort alerte. Jugez-en à la façon dont il parle
de
« ses quelques succès, si disproportionnés avec son mérite ». Il ajou
2237
rtionnés avec son mérite ». Il ajoute : « j’ai eu
la
chance de discerner très jeune, avec une clairvoyance singulière, mes
2238
vec son mérite ». Il ajoute : « j’ai eu la chance
de
discerner très jeune, avec une clairvoyance singulière, mes propres l
2239
yance singulière, mes propres limites, et j’ai eu
la
sagesse de ne rien tenter au-delà ». C’est le comble de l’économie bo
2240
lière, mes propres limites, et j’ai eu la sagesse
de
ne rien tenter au-delà ». C’est le comble de l’économie bourgeoise qu
2241
eu la sagesse de ne rien tenter au-delà ». C’est
le
comble de l’économie bourgeoise que cette administration exacte d’un
2242
esse de ne rien tenter au-delà ». C’est le comble
de
l’économie bourgeoise que cette administration exacte d’un petit capi
2243
e de ne rien tenter au-delà ». C’est le comble de
l’
économie bourgeoise que cette administration exacte d’un petit capital
2244
onomie bourgeoise que cette administration exacte
d’
un petit capital. Le contraire de la poésie, bien sûr. Mais on n’en de
2245
e cette administration exacte d’un petit capital.
Le
contraire de la poésie, bien sûr. Mais on n’en demande pas tant dans
2246
istration exacte d’un petit capital. Le contraire
de
la poésie, bien sûr. Mais on n’en demande pas tant dans les familles.
2247
ration exacte d’un petit capital. Le contraire de
la
poésie, bien sûr. Mais on n’en demande pas tant dans les familles. Et
2248
sie, bien sûr. Mais on n’en demande pas tant dans
les
familles. Et qu’importe si la perspective manque souvent à ces récits
2249
ande pas tant dans les familles. Et qu’importe si
la
perspective manque souvent à ces récits : ce n’est point un paysage d
2250
souvent à ces récits : ce n’est point un paysage
d’
âme qu’on y cherche, mais l’anecdote bien tournée, des noms connus. To
2251
’est point un paysage d’âme qu’on y cherche, mais
l’
anecdote bien tournée, des noms connus. Tout est sur le même plan ; le
2252
cdote bien tournée, des noms connus. Tout est sur
le
même plan ; le dessin d’ailleurs est élégant. Mais comme tout cela ma
2253
née, des noms connus. Tout est sur le même plan ;
le
dessin d’ailleurs est élégant. Mais comme tout cela manque de chair.
2254
ailleurs est élégant. Mais comme tout cela manque
de
chair. Et de rêve. Est-ce qu’en ce temps-là on ne se nourrissait vrai
2255
élégant. Mais comme tout cela manque de chair. Et
de
rêve. Est-ce qu’en ce temps-là on ne se nourrissait vraiment que de p
2256
’en ce temps-là on ne se nourrissait vraiment que
de
petits mots d’esprit et de malices ? Noisettes et cornichons ? aa.
2257
on ne se nourrissait vraiment que de petits mots
d’
esprit et de malices ? Noisettes et cornichons ? aa. Rougemont Deni
2258
urrissait vraiment que de petits mots d’esprit et
de
malices ? Noisettes et cornichons ? aa. Rougemont Denis de, « [Com
2259
Noisettes et cornichons ? aa. Rougemont Denis
de
, « [Compte rendu] Philippe Godet, Souvenirs d’enfance et de jeunesse
2260
is de, « [Compte rendu] Philippe Godet, Souvenirs
d’
enfance et de jeunesse », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel
2261
pte rendu] Philippe Godet, Souvenirs d’enfance et
de
jeunesse », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribo
2262
det, Souvenirs d’enfance et de jeunesse », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, avril 1929, p. 19
2263
L’
ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)ab L’o
2264
L’ordre social.
Le
Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)ab L’ordre social I
2265
L’ordre social. Le Libéralisme.
L’
inspiration (novembre 1929)ab L’ordre social Il y avait une fo
2266
Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)ab
L’
ordre social Il y avait une fois un jeune homme comme les autres. S
2267
ocial Il y avait une fois un jeune homme comme
les
autres. Soudain il lui pousse des ailes, une grande paire d’ailes. Al
2268
Soudain il lui pousse des ailes, une grande paire
d’
ailes. Allait-on s’émerveiller ? Mais déjà Freud expliquait le monstre
2269
ait-on s’émerveiller ? Mais déjà Freud expliquait
le
monstre, les chaires le dénonçaient, et les précieuses trouvaient cel
2270
rveiller ? Mais déjà Freud expliquait le monstre,
les
chaires le dénonçaient, et les précieuses trouvaient cela d’un romant
2271
ais déjà Freud expliquait le monstre, les chaires
le
dénonçaient, et les précieuses trouvaient cela d’un romantisme ! ma c
2272
iquait le monstre, les chaires le dénonçaient, et
les
précieuses trouvaient cela d’un romantisme ! ma chère, d’un mauvais g
2273
le dénonçaient, et les précieuses trouvaient cela
d’
un romantisme ! ma chère, d’un mauvais goût ! Cependant le jeune homme
2274
euses trouvaient cela d’un romantisme ! ma chère,
d’
un mauvais goût ! Cependant le jeune homme agitait ses ailes non sans
2275
antisme ! ma chère, d’un mauvais goût ! Cependant
le
jeune homme agitait ses ailes non sans une ingénue fierté. Mais au co
2276
iles non sans une ingénue fierté. Mais au courant
d’
air s’enrhuma le grand-papa. On craignit de le perdre. — « Eh ! quoi,
2277
e ingénue fierté. Mais au courant d’air s’enrhuma
le
grand-papa. On craignit de le perdre. — « Eh ! quoi, — vinrent lui di
2278
ourant d’air s’enrhuma le grand-papa. On craignit
de
le perdre. — « Eh ! quoi, — vinrent lui dire ses amis, — l’orgueil t’
2279
ant d’air s’enrhuma le grand-papa. On craignit de
le
perdre. — « Eh ! quoi, — vinrent lui dire ses amis, — l’orgueil t’ave
2280
re. — « Eh ! quoi, — vinrent lui dire ses amis, —
l’
orgueil t’aveugle-t-il ? Veux-tu conserver, ô cruel, des ailes qui don
2281
inconsolables, ô sans cœur, ô pervers, ô disciple
de
Nietzsche ! » — Sous le poids de cette accusation, comment ne point c
2282
ur, ô pervers, ô disciple de Nietzsche ! » — Sous
le
poids de cette accusation, comment ne point céder : il fit couper ses
2283
vers, ô disciple de Nietzsche ! » — Sous le poids
de
cette accusation, comment ne point céder : il fit couper ses ailes. O
2284
ment ne point céder : il fit couper ses ailes. On
le
félicita de son retour à l’état normal, qui est pédestre. Mais à part
2285
t céder : il fit couper ses ailes. On le félicita
de
son retour à l’état normal, qui est pédestre. Mais à partir de ce jou
2286
couper ses ailes. On le félicita de son retour à
l’
état normal, qui est pédestre. Mais à partir de ce jour, on lui fit se
2287
’en a pas sera méprisé parce qu’il n’en a pas.
Le
libéralisme Seigneur ! clamaient-ils, combien complexes sont les p
2288
Seigneur ! clamaient-ils, combien complexes sont
les
problèmes que vous proposez à notre bonne volonté gémissante ! Dieu,
2289
Dieu, dans sa pitié, leur envoya un ange porteur
d’
une solution fort simple qui d’ailleurs était la bonne, car le grand R
2290
r d’une solution fort simple qui d’ailleurs était
la
bonne, car le grand Remède, c’est un Simple. Des hurlements de rage n
2291
on fort simple qui d’ailleurs était la bonne, car
le
grand Remède, c’est un Simple. Des hurlements de rage ne tardèrent po
2292
le grand Remède, c’est un Simple. Des hurlements
de
rage ne tardèrent point à s’élever de toutes parts. Les uns défendaie
2293
ge ne tardèrent point à s’élever de toutes parts.
Les
uns défendaient la Démocratie outragée, les autres disaient qu’il n’y
2294
t à s’élever de toutes parts. Les uns défendaient
la
Démocratie outragée, les autres disaient qu’il n’y a plus de morale,
2295
arts. Les uns défendaient la Démocratie outragée,
les
autres disaient qu’il n’y a plus de morale, et ces jeunes gens ont un
2296
ie outragée, les autres disaient qu’il n’y a plus
de
morale, et ces jeunes gens ont une façon de trancher les questions qu
2297
plus de morale, et ces jeunes gens ont une façon
de
trancher les questions qui vous désarme. Craignant qu’on ne lui fît u
2298
ale, et ces jeunes gens ont une façon de trancher
les
questions qui vous désarme. Craignant qu’on ne lui fît un mauvais par
2299
rme. Craignant qu’on ne lui fît un mauvais parti,
l’
ange trouva son salut dans un subterfuge : il insinua qu’il parlait au
2300
il parlait au nom d’une secte orientale. Aussitôt
la
discussion de reprendre, et l’on parla défense de l’Occident. L’ange
2301
nom d’une secte orientale. Aussitôt la discussion
de
reprendre, et l’on parla défense de l’Occident. L’ange s’enfuit par l
2302
rientale. Aussitôt la discussion de reprendre, et
l’
on parla défense de l’Occident. L’ange s’enfuit par l’un des nombreux
2303
discussion de reprendre, et l’on parla défense de
l’
Occident. L’ange s’enfuit par l’un des nombreux trous de leurs raisonn
2304
e reprendre, et l’on parla défense de l’Occident.
L’
ange s’enfuit par l’un des nombreux trous de leurs raisonnements. L
2305
dent. L’ange s’enfuit par l’un des nombreux trous
de
leurs raisonnements. L’inspiration Comme le poète terminait sa
2306
’un des nombreux trous de leurs raisonnements.
L’
inspiration Comme le poète terminait sa théorie sur la nature de l’
2307
de leurs raisonnements. L’inspiration Comme
le
poète terminait sa théorie sur la nature de l’inspiration, un doute l
2308
ration Comme le poète terminait sa théorie sur
la
nature de l’inspiration, un doute lui vint. Il alla au cinéma. On don
2309
Comme le poète terminait sa théorie sur la nature
de
l’inspiration, un doute lui vint. Il alla au cinéma. On donnait un fi
2310
me le poète terminait sa théorie sur la nature de
l’
inspiration, un doute lui vint. Il alla au cinéma. On donnait un film
2311
au cinéma. On donnait un film voluptueux. Il aima
l’
héroïne, mais sans espoir. Il lui écrivit, en sortant de là, dans une
2312
ïne, mais sans espoir. Il lui écrivit, en sortant
de
là, dans une crèmerie pleine de couples à la mode. Mais en écrivant i
2313
rivit, en sortant de là, dans une crèmerie pleine
de
couples à la mode. Mais en écrivant il pensait à une femme blonde ass
2314
tant de là, dans une crèmerie pleine de couples à
la
mode. Mais en écrivant il pensait à une femme blonde assise près de l
2315
près de lui. Ayant demandé un timbre pour attirer
l’
attention de la femme blonde — sans résultat —, il écrivit une adresse
2316
Ayant demandé un timbre pour attirer l’attention
de
la femme blonde — sans résultat —, il écrivit une adresse réelle, et
2317
ant demandé un timbre pour attirer l’attention de
la
femme blonde — sans résultat —, il écrivit une adresse réelle, et mit
2318
résultat —, il écrivit une adresse réelle, et mit
la
lettre dans la première boîte venue. Le lendemain, il reçut une répon
2319
e, et mit la lettre dans la première boîte venue.
Le
lendemain, il reçut une réponse : « Vous avez commis une erreur, cher
2320
usable de la part d’un poète en état, sans doute,
d’
inspiration. Je trouve dans une enveloppe qu’hier vous m’adressâtes un
2321
veloppe qu’hier vous m’adressâtes une déclaration
d’
amour destinée à une femme blonde. Je suis noire. Mais je sais qui c’e
2322
ma bénédiction, je suis votre amie Joséphine. » —
Le
poète reprit son manuscrit et conclut : « L’inspiration est le nom qu
2323
» — Le poète reprit son manuscrit et conclut : «
L’
inspiration est le nom qu’on donne en poésie à une suite de malentendu
2324
it son manuscrit et conclut : « L’inspiration est
le
nom qu’on donne en poésie à une suite de malentendus heureusement enc
2325
tion est le nom qu’on donne en poésie à une suite
de
malentendus heureusement enchaînés. » Cette histoire, en effet, lui v
2326
ffet, lui valut une Muse. ab. Rougemont Denis
de
, « L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration », Revue de Belles-L
2327
lui valut une Muse. ab. Rougemont Denis de, «
L’
ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration », Revue de Belles-Lettres
2328
se. ab. Rougemont Denis de, « L’ordre social.
Le
Libéralisme. L’inspiration », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuch
2329
emont Denis de, « L’ordre social. Le Libéralisme.
L’
inspiration », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Frib
2330
re social. Le Libéralisme. L’inspiration », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, novembre 1929, p.
2331
Les
soirées du Brambilla-club (mai 1930)ac Aux Albert Béguin en souve
2332
ub (mai 1930)ac Aux Albert Béguin en souvenir
de
l’ombrelle rouge de Versailles. Paris la nuit oublie parfois d’être
2333
(mai 1930)ac Aux Albert Béguin en souvenir de
l’
ombrelle rouge de Versailles. Paris la nuit oublie parfois d’être spi
2334
Aux Albert Béguin en souvenir de l’ombrelle rouge
de
Versailles. Paris la nuit oublie parfois d’être spirituelle, devient
2335
ouvenir de l’ombrelle rouge de Versailles. Paris
la
nuit oublie parfois d’être spirituelle, devient tragique ou tout simp
2336
ouge de Versailles. Paris la nuit oublie parfois
d’
être spirituelle, devient tragique ou tout simplement germanique. L’Al
2337
, devient tragique ou tout simplement germanique.
L’
Allemagne, c’est la Poésie, et la France c’est la Chambre des Députés,
2338
ou tout simplement germanique. L’Allemagne, c’est
la
Poésie, et la France c’est la Chambre des Députés, je n’en veux pas d
2339
ment germanique. L’Allemagne, c’est la Poésie, et
la
France c’est la Chambre des Députés, je n’en veux pas démordre, et la
2340
L’Allemagne, c’est la Poésie, et la France c’est
la
Chambre des Députés, je n’en veux pas démordre, et la Légion d’honneu
2341
hambre des Députés, je n’en veux pas démordre, et
la
Légion d’honneur — je vous la laisse, la Légion d’honneur. Quand vous
2342
Députés, je n’en veux pas démordre, et la Légion
d’
honneur — je vous la laisse, la Légion d’honneur. Quand vous prenez un
2343
ux pas démordre, et la Légion d’honneur — je vous
la
laisse, la Légion d’honneur. Quand vous prenez un taxi passé onze heu
2344
rdre, et la Légion d’honneur — je vous la laisse,
la
Légion d’honneur. Quand vous prenez un taxi passé onze heures, c’est
2345
a Légion d’honneur — je vous la laisse, la Légion
d’
honneur. Quand vous prenez un taxi passé onze heures, c’est double tar
2346
: à côté de vous, si vous êtes seul, un fantôme,
d’
office, a pris place. On lie bien vite connaissance, pourvu qu’on sach
2347
bien vite connaissance, pourvu qu’on sache un peu
d’
allemand, — et l’allemand littéraire y suffit. Pour moi, je ne me sens
2348
sance, pourvu qu’on sache un peu d’allemand, — et
l’
allemand littéraire y suffit. Pour moi, je ne me sens pas trop embarra
2349
e ne me sens pas trop embarrassé ; comme j’habite
l’
Odéon, c’est toujours le fantôme de l’Odéon qui m’accompagne et nous n
2350
barrassé ; comme j’habite l’Odéon, c’est toujours
le
fantôme de l’Odéon qui m’accompagne et nous ne disons presque rien, n
2351
comme j’habite l’Odéon, c’est toujours le fantôme
de
l’Odéon qui m’accompagne et nous ne disons presque rien, nous savons
2352
me j’habite l’Odéon, c’est toujours le fantôme de
l’
Odéon qui m’accompagne et nous ne disons presque rien, nous savons les
2353
pagne et nous ne disons presque rien, nous savons
les
mêmes histoires et nous avons durant la journée bouquiné dans les mêm
2354
s savons les mêmes histoires et nous avons durant
la
journée bouquiné dans les mêmes boîtes sous les arcades. (Nous ne tou
2355
res et nous avons durant la journée bouquiné dans
les
mêmes boîtes sous les arcades. (Nous ne touchons l’un et l’autre qu’a
2356
nt la journée bouquiné dans les mêmes boîtes sous
les
arcades. (Nous ne touchons l’un et l’autre qu’aux traductions ; le re
2357
ne touchons l’un et l’autre qu’aux traductions ;
le
reste, les livres de M. Maurois par exemple, publiés par la Revue de
2358
ns l’un et l’autre qu’aux traductions ; le reste,
les
livres de M. Maurois par exemple, publiés par la Revue de Belles-Let
2359
l’autre qu’aux traductions ; le reste, les livres
de
M. Maurois par exemple, publiés par la Revue de Belles-Lettres …………1
2360
les livres de M. Maurois par exemple, publiés par
la
Revue de Belles-Lettres …………18 La plupart des noctambules préfèrent
2361
de M. Maurois par exemple, publiés par la Revue
de
Belles-Lettres …………18 La plupart des noctambules préfèrent d’aller à
2362
tres …………18 La plupart des noctambules préfèrent
d’
aller à pied ; mais moi je me méfie ; se promener seul la nuit dans un
2363
à pied ; mais moi je me méfie ; se promener seul
la
nuit dans une ville étrangère, n’est-ce point la définition même de l
2364
la nuit dans une ville étrangère, n’est-ce point
la
définition même de la luxure ? Quand je vais à pied, j’oublie en chem
2365
ille étrangère, n’est-ce point la définition même
de
la luxure ? Quand je vais à pied, j’oublie en chemin les meilleures p
2366
e étrangère, n’est-ce point la définition même de
la
luxure ? Quand je vais à pied, j’oublie en chemin les meilleures phra
2367
luxure ? Quand je vais à pied, j’oublie en chemin
les
meilleures phrases que j’avais préparées pour subjuguer mes amies, je
2368
ns une sentimentalité exquise, navrante. Il reste
de
s’asseoir à quelque terrasse de café pour y boire à petits coups une
2369
avrante. Il reste de s’asseoir à quelque terrasse
de
café pour y boire à petits coups une amertume acide et tiède comme l’
2370
à petits coups une amertume acide et tiède comme
l’
adolescence, un désespoir de nuit d’été sous le tilleul où elle n’est
2371
acide et tiède comme l’adolescence, un désespoir
de
nuit d’été sous le tilleul où elle n’est pas venue… (C’est ici le lie
2372
t tiède comme l’adolescence, un désespoir de nuit
d’
été sous le tilleul où elle n’est pas venue… (C’est ici le lieu de l’a
2373
me l’adolescence, un désespoir de nuit d’été sous
le
tilleul où elle n’est pas venue… (C’est ici le lieu de l’avouer : je
2374
us le tilleul où elle n’est pas venue… (C’est ici
le
lieu de l’avouer : je ne saurais entretenir que mes rapports de polit
2375
lleul où elle n’est pas venue… (C’est ici le lieu
de
l’avouer : je ne saurais entretenir que mes rapports de politesse dis
2376
ul où elle n’est pas venue… (C’est ici le lieu de
l’
avouer : je ne saurais entretenir que mes rapports de politesse distan
2377
vouer : je ne saurais entretenir que mes rapports
de
politesse distante avec les personnes qui ont dit, ne fût-ce qu’une f
2378
tenir que mes rapports de politesse distante avec
les
personnes qui ont dit, ne fût-ce qu’une fois en leur vie : « J’ai hor
2379
e fût-ce qu’une fois en leur vie : « J’ai horreur
de
la sentimentalité ».) Nous voici donc en taxi, « nous deux le fantôme
2380
ût-ce qu’une fois en leur vie : « J’ai horreur de
la
sentimentalité ».) Nous voici donc en taxi, « nous deux le fantôme »
2381
entalité ».) Nous voici donc en taxi, « nous deux
le
fantôme » comme on disait au village où je suis né, qui n’est pas ma
2382
je suis né, qui n’est pas ma patrie. Ce soir-là,
le
fantôme ayant envie de manger ferme a donné au chauffeur l’adresse d’
2383
pas ma patrie. Ce soir-là, le fantôme ayant envie
de
manger ferme a donné au chauffeur l’adresse d’un ogre. C’est tout prè
2384
ayant envie de manger ferme a donné au chauffeur
l’
adresse d’un ogre. C’est tout près parce que j’ai peur. En même temps
2385
ie de manger ferme a donné au chauffeur l’adresse
d’
un ogre. C’est tout près parce que j’ai peur. En même temps c’est très
2386
me temps c’est très loin parce que je me réjouis.
La
Maison des Ogres est au 53 rue de Rennes ; je ne vous le confie pas s
2387
on des Ogres est au 53 rue de Rennes ; je ne vous
le
confie pas sans un secret tremblement. Nous embarquons Jean Cassou, e
2388
cret tremblement. Nous embarquons Jean Cassou, et
le
fantôme se fait aussi négligeable que possible, pratiquement invisibl
2389
ans cette minuscule voiture. Déjà nous traversons
la
nuit rose et violette de Montparnasse. Là, l’insondable lubie d’un ag
2390
re. Déjà nous traversons la nuit rose et violette
de
Montparnasse. Là, l’insondable lubie d’un agent nous immobilise une m
2391
ons la nuit rose et violette de Montparnasse. Là,
l’
insondable lubie d’un agent nous immobilise une minute aux lisières od
2392
violette de Montparnasse. Là, l’insondable lubie
d’
un agent nous immobilise une minute aux lisières odorantes d’une terra
2393
nous immobilise une minute aux lisières odorantes
d’
une terrasse où nous voyons Charles-Albert Cingria, transfiguré par un
2394
en train de décrire à Blaise Cendrars, son voisin
de
table, l’arrivée des Mongols dans Paris et leurs établissements Place
2395
e décrire à Blaise Cendrars, son voisin de table,
l’
arrivée des Mongols dans Paris et leurs établissements Place de la Con
2396
Mongols dans Paris et leurs établissements Place
de
la Concorde. Notre conteur est vêtu de la gloire d’un pourpoint « plu
2397
ngols dans Paris et leurs établissements Place de
la
Concorde. Notre conteur est vêtu de la gloire d’un pourpoint « plus r
2398
ents Place de la Concorde. Notre conteur est vêtu
de
la gloire d’un pourpoint « plus rouge que rouge ». On assure qu’il po
2399
s Place de la Concorde. Notre conteur est vêtu de
la
gloire d’un pourpoint « plus rouge que rouge ». On assure qu’il possè
2400
la Concorde. Notre conteur est vêtu de la gloire
d’
un pourpoint « plus rouge que rouge ». On assure qu’il possède encore
2401
l est « pittoresque », cas déplorable, s’agissant
d’
un poète authentique. Le pittoresque. D’abord je crains que la notion
2402
as déplorable, s’agissant d’un poète authentique.
Le
pittoresque. D’abord je crains que la notion n’en soit toute relative
2403
uthentique. Le pittoresque. D’abord je crains que
la
notion n’en soit toute relative aux modes de « vie » bourgeois ; et p
2404
que la notion n’en soit toute relative aux modes
de
« vie » bourgeois ; et puis la, comédie n’est pas mon fort, même la t
2405
relative aux modes de « vie » bourgeois ; et puis
la
, comédie n’est pas mon fort, même la triste. Je n’aime plus que les c
2406
is ; et puis la, comédie n’est pas mon fort, même
la
triste. Je n’aime plus que les choses lentement émouvantes, monotones
2407
pas mon fort, même la triste. Je n’aime plus que
les
choses lentement émouvantes, monotones et aiguës, comme la pluie dans
2408
lentement émouvantes, monotones et aiguës, comme
la
pluie dans les campagnes au printemps. Ou encore : comme la lecture d
2409
uvantes, monotones et aiguës, comme la pluie dans
les
campagnes au printemps. Ou encore : comme la lecture des romans angla
2410
ans les campagnes au printemps. Ou encore : comme
la
lecture des romans anglais, les loisirs obsédés du jaloux, le travail
2411
Ou encore : comme la lecture des romans anglais,
les
loisirs obsédés du jaloux, le travail jusqu’à l’aube, la naissance d’
2412
es romans anglais, les loisirs obsédés du jaloux,
le
travail jusqu’à l’aube, la naissance d’un visage dans ma mémoire (d’h
2413
les loisirs obsédés du jaloux, le travail jusqu’à
l’
aube, la naissance d’un visage dans ma mémoire (d’heure en heure ces y
2414
irs obsédés du jaloux, le travail jusqu’à l’aube,
la
naissance d’un visage dans ma mémoire (d’heure en heure ces yeux plus
2415
u jaloux, le travail jusqu’à l’aube, la naissance
d’
un visage dans ma mémoire (d’heure en heure ces yeux plus vivants…) De
2416
l’aube, la naissance d’un visage dans ma mémoire (
d’
heure en heure ces yeux plus vivants…) De là, je le suppose, une certa
2417
mémoire (d’heure en heure ces yeux plus vivants…)
De
là, je le suppose, une certaine misanthropie en germe : les êtres cha
2418
’heure en heure ces yeux plus vivants…) De là, je
le
suppose, une certaine misanthropie en germe : les êtres changent trop
2419
le suppose, une certaine misanthropie en germe :
les
êtres changent trop vite, je n’ai pas le temps de me laisser envoûter
2420
germe : les êtres changent trop vite, je n’ai pas
le
temps de me laisser envoûter ou de les rendre esclaves, hors de quoi
2421
es êtres changent trop vite, je n’ai pas le temps
de
me laisser envoûter ou de les rendre esclaves, hors de quoi je ne sai
2422
e, je n’ai pas le temps de me laisser envoûter ou
de
les rendre esclaves, hors de quoi je ne sais pas de commerce humain q
2423
je n’ai pas le temps de me laisser envoûter ou de
les
rendre esclaves, hors de quoi je ne sais pas de commerce humain qui v
2424
les rendre esclaves, hors de quoi je ne sais pas
de
commerce humain qui vaille la peine, qui vaille l’amour. Durant cette
2425
quoi je ne sais pas de commerce humain qui vaille
la
peine, qui vaille l’amour. Durant cette méditation, nous avons gagné
2426
e commerce humain qui vaille la peine, qui vaille
l’
amour. Durant cette méditation, nous avons gagné une rue pauvrement éc
2427
, nous avons gagné une rue pauvrement éclairée où
l’
on s’arrête. Le fantôme derrière nous claque la portière. Il fait asse
2428
gné une rue pauvrement éclairée où l’on s’arrête.
Le
fantôme derrière nous claque la portière. Il fait assez froid. ⁂ Lors
2429
où l’on s’arrête. Le fantôme derrière nous claque
la
portière. Il fait assez froid. ⁂ Lorsque l’homme, cédant à l’évidence
2430
laque la portière. Il fait assez froid. ⁂ Lorsque
l’
homme, cédant à l’évidence des choses ou de l’esprit, comprend enfin q
2431
Il fait assez froid. ⁂ Lorsque l’homme, cédant à
l’
évidence des choses ou de l’esprit, comprend enfin qu’il est perdu, il
2432
orsque l’homme, cédant à l’évidence des choses ou
de
l’esprit, comprend enfin qu’il est perdu, il découvre la liberté. (Je
2433
que l’homme, cédant à l’évidence des choses ou de
l’
esprit, comprend enfin qu’il est perdu, il découvre la liberté. (Je pe
2434
prit, comprend enfin qu’il est perdu, il découvre
la
liberté. (Je pense à la boussole autant qu’au sens moral.) Le goût de
2435
il est perdu, il découvre la liberté. (Je pense à
la
boussole autant qu’au sens moral.) Le goût de se perdre est un des pl
2436
(Je pense à la boussole autant qu’au sens moral.)
Le
goût de se perdre est un des plus profonds mystères de notre conditio
2437
e à la boussole autant qu’au sens moral.) Le goût
de
se perdre est un des plus profonds mystères de notre condition, et je
2438
ût de se perdre est un des plus profonds mystères
de
notre condition, et je ne crois pas trop absurde d’y chercher l’origi
2439
notre condition, et je ne crois pas trop absurde
d’
y chercher l’origine non seulement des passions amoureuses, mais de la
2440
ion, et je ne crois pas trop absurde d’y chercher
l’
origine non seulement des passions amoureuses, mais de la plupart des
2441
igine non seulement des passions amoureuses, mais
de
la plupart des entreprises démesurées qu’enregistre l’Histoire, scien
2442
plupart des entreprises démesurées qu’enregistre
l’
Histoire, science chargée d’illustrer à ses propres yeux l’Humanité.
2443
esurées qu’enregistre l’Histoire, science chargée
d’
illustrer à ses propres yeux l’Humanité. En passant, relevons un soph
2444
e, science chargée d’illustrer à ses propres yeux
l’
Humanité. En passant, relevons un sophisme à la mode, qui vient trébu
2445
x l’Humanité. En passant, relevons un sophisme à
la
mode, qui vient trébucher dans les méandres de notre chemin : « Il fa
2446
s un sophisme à la mode, qui vient trébucher dans
les
méandres de notre chemin : « Il faut se perdre pour se retrouver », n
2447
à la mode, qui vient trébucher dans les méandres
de
notre chemin : « Il faut se perdre pour se retrouver », nous enseigne
2448
ne doctrine en vérité moins généreuse que ne veut
le
croire M. Gide, — si pareil entre les griffes de son égoïsme à la sou
2449
que ne veut le croire M. Gide, — si pareil entre
les
griffes de son égoïsme à la souris qu’un chat subtil et ironique fein
2450
le croire M. Gide, — si pareil entre les griffes
de
son égoïsme à la souris qu’un chat subtil et ironique feint de lâcher
2451
e, — si pareil entre les griffes de son égoïsme à
la
souris qu’un chat subtil et ironique feint de lâcher pour mieux croqu
2452
e à la souris qu’un chat subtil et ironique feint
de
lâcher pour mieux croquer. Pourquoi ne pas se perdre sans arrière-pen
2453
? S’il me reste un espoir au sein de mes erreurs
les
moins préméditées, c’est sans doute celui d’être trouvé. J’ai toujour
2454
urs les moins préméditées, c’est sans doute celui
d’
être trouvé. J’ai toujours méprisé le geste de l’homme qui, le soir da
2455
doute celui d’être trouvé. J’ai toujours méprisé
le
geste de l’homme qui, le soir dans sa chambre d’hôtel, ferme sa porte
2456
lui d’être trouvé. J’ai toujours méprisé le geste
de
l’homme qui, le soir dans sa chambre d’hôtel, ferme sa porte à double
2457
d’être trouvé. J’ai toujours méprisé le geste de
l’
homme qui, le soir dans sa chambre d’hôtel, ferme sa porte à double to
2458
é. J’ai toujours méprisé le geste de l’homme qui,
le
soir dans sa chambre d’hôtel, ferme sa porte à double tour. Ah ! qu’u
2459
le geste de l’homme qui, le soir dans sa chambre
d’
hôtel, ferme sa porte à double tour. Ah ! qu’une nuit enfin, à la fave
2460
sa porte à double tour. Ah ! qu’une nuit enfin, à
la
faveur de mon sommeil, on me vole à moi-même ! Que des êtres rêvés m’
2461
double tour. Ah ! qu’une nuit enfin, à la faveur
de
mon sommeil, on me vole à moi-même ! Que des êtres rêvés m’emportent
2462
ient là où je ne sais pas que j’ai si grand désir
d’
aller… Est-ce ici ? Je regarde autour de moi : des murs sans yeux domi
2463
délibérément notre fantôme. Il avance sans bouger
les
jambes. Nous suivons à tâtons. Ce que je pressentais ne tarde pas à s
2464
se produire : des aboiements fous et une effusion
de
lumière basse, rougeoyante, campagnarde. ⁂ La sauce est au rôti ce qu
2465
ion de lumière basse, rougeoyante, campagnarde. ⁂
La
sauce est au rôti ce que le style à la pensée. Il arrive qu’on parle,
2466
yante, campagnarde. ⁂ La sauce est au rôti ce que
le
style à la pensée. Il arrive qu’on parle, en art culinaire, du style
2467
agnarde. ⁂ La sauce est au rôti ce que le style à
la
pensée. Il arrive qu’on parle, en art culinaire, du style d’un rôti,
2468
Il arrive qu’on parle, en art culinaire, du style
d’
un rôti, et en cuisine littéraire, de pensers mis à toutes sauces. Si
2469
re, du style d’un rôti, et en cuisine littéraire,
de
pensers mis à toutes sauces. Si M. Thibaudet connaissait l’hôte de cé
2470
mis à toutes sauces. Si M. Thibaudet connaissait
l’
hôte de céans, il proposerait cette formule du plat idéal : Du Bos en
2471
toutes sauces. Si M. Thibaudet connaissait l’hôte
de
céans, il proposerait cette formule du plat idéal : Du Bos en sauce M
2472
: Du Bos en sauce Marthaler. Mais ne parlons pas
de
mangeaille : c’est tout de suite écœurant et prétentieux. Je suis de
2473
st tout de suite écœurant et prétentieux. Je suis
de
ceux qui mangent sans faire d’histoires. Je remarque simplement qu’on
2474
étentieux. Je suis de ceux qui mangent sans faire
d’
histoires. Je remarque simplement qu’on n’est jamais mieux pour parler
2475
ux pour parler qu’en face d’une assiette pleine :
l’
occupation agréable et essentielle qui consiste à divise ; pour mieux
2476
et essentielle qui consiste à divise ; pour mieux
l’
engloutir — ainsi que le conseillait déjà René Descartes — la portion
2477
ste à divise ; pour mieux l’engloutir — ainsi que
le
conseillait déjà René Descartes — la portion que l’on s’est administr
2478
— ainsi que le conseillait déjà René Descartes —
la
portion que l’on s’est administrée accapare nos facultés les plus vul
2479
conseillait déjà René Descartes — la portion que
l’
on s’est administrée accapare nos facultés les plus vulgaires, libéran
2480
que l’on s’est administrée accapare nos facultés
les
plus vulgaires, libérant par là cette part gratuite de nous-mêmes qui
2481
us vulgaires, libérant par là cette part gratuite
de
nous-mêmes qui se plaît à disserter de poésie pure. Edmond Jaloux pré
2482
t gratuite de nous-mêmes qui se plaît à disserter
de
poésie pure. Edmond Jaloux préside à cette agape dont il m’est imposs
2483
ux préside à cette agape dont il m’est impossible
de
nommer tous les officiants visibles ou virtuels, et cela pour différe
2484
tte agape dont il m’est impossible de nommer tous
les
officiants visibles ou virtuels, et cela pour différentes raisons, la
2485
e Miomandre n’est pas là. Il a téléphoné au début
de
l’après-midi qu’il commençait un roman. Son absence nous fera-t-elle
2486
iomandre n’est pas là. Il a téléphoné au début de
l’
après-midi qu’il commençait un roman. Son absence nous fera-t-elle cro
2487
e croire qu’il apporte un soin tout particulier à
le
parfaire ? — il est bientôt minuit. Mon fantôme est là. Un chien, Dic
2488
bien être là, puisqu’en ma voisine, je reconnais
la
Jeune fille de neige. On la sent prête à fondre de tendresse au premi
2489
puisqu’en ma voisine, je reconnais la Jeune fille
de
neige. On la sent prête à fondre de tendresse au premier regard. Mais
2490
voisine, je reconnais la Jeune fille de neige. On
la
sent prête à fondre de tendresse au premier regard. Mais non, trop bi
2491
a Jeune fille de neige. On la sent prête à fondre
de
tendresse au premier regard. Mais non, trop bien élevée, elle se ress
2492
le se ressaisit, pense à Genève, reprend aussitôt
de
la consistance, et dans son trouble apparaît toute parcourue d’adorab
2493
se ressaisit, pense à Genève, reprend aussitôt de
la
consistance, et dans son trouble apparaît toute parcourue d’adorables
2494
nce, et dans son trouble apparaît toute parcourue
d’
adorables roseurs boréales. Hoffmann n’est pas là, mais bien Dollonne,
2495
ris sont là. Enfin, Jean Cassou, représentant Mgr
le
marquis de Carabas, absent de Paris, est là. Si vous enlevez Georges
2496
. Enfin, Jean Cassou, représentant Mgr le marquis
de
Carabas, absent de Paris, est là. Si vous enlevez Georges Petit, égar
2497
u, représentant Mgr le marquis de Carabas, absent
de
Paris, est là. Si vous enlevez Georges Petit, égaré, en ayant soin d’
2498
vous enlevez Georges Petit, égaré, en ayant soin
d’
ajouter ceux que j’oublie, vous obtiendrez le chiffre exact des partic
2499
soin d’ajouter ceux que j’oublie, vous obtiendrez
le
chiffre exact des participants ; calculez l’âge du capitaine. Au dess
2500
drez le chiffre exact des participants ; calculez
l’
âge du capitaine. Au dessert, chacun y va de son petit miracle. Jaloux
2501
culez l’âge du capitaine. Au dessert, chacun y va
de
son petit miracle. Jaloux et Dick conversent en danois. Quatre ancien
2502
en danois. Quatre anciens bellettriens célèbrent
les
rites du Sapin vert. À ce moment apparaît Charles Du Bos, en kimono d
2503
t. À ce moment apparaît Charles Du Bos, en kimono
de
soie « capstan ». Il ouvre une de ces parenthèses dont il a le secret
2504
Bos, en kimono de soie « capstan ». Il ouvre une
de
ces parenthèses dont il a le secret, et dans laquelle la rédaction s’
2505
stan ». Il ouvre une de ces parenthèses dont il a
le
secret, et dans laquelle la rédaction s’empresse de faire rentrer la
2506
parenthèses dont il a le secret, et dans laquelle
la
rédaction s’empresse de faire rentrer la partie la plus incongrue de
2507
secret, et dans laquelle la rédaction s’empresse
de
faire rentrer la partie la plus incongrue de cette chronique. Enfin,
2508
laquelle la rédaction s’empresse de faire rentrer
la
partie la plus incongrue de cette chronique. Enfin, un Étranger racon
2509
a rédaction s’empresse de faire rentrer la partie
la
plus incongrue de cette chronique. Enfin, un Étranger raconte l’histo
2510
esse de faire rentrer la partie la plus incongrue
de
cette chronique. Enfin, un Étranger raconte l’histoire suivante qui e
2511
ue de cette chronique. Enfin, un Étranger raconte
l’
histoire suivante qui est une des plus belles du monde : Un prince
2512
alien ayant commandé à Pergolèse un Stabat Mater,
le
musicien quitta Naples où il habitait alors, abandonnant sa femme, et
2513
ors, abandonnant sa femme, et se mit à errer dans
les
campagnes, en quête de l’inspiration qui le fuyait. Il buvait, rêvait
2514
e, et se mit à errer dans les campagnes, en quête
de
l’inspiration qui le fuyait. Il buvait, rêvait, dormait sous les trei
2515
et se mit à errer dans les campagnes, en quête de
l’
inspiration qui le fuyait. Il buvait, rêvait, dormait sous les treille
2516
dans les campagnes, en quête de l’inspiration qui
le
fuyait. Il buvait, rêvait, dormait sous les treilles, divaguait sous
2517
on qui le fuyait. Il buvait, rêvait, dormait sous
les
treilles, divaguait sous la lune, hagard et fiévreux, mais comme aban
2518
rêvait, dormait sous les treilles, divaguait sous
la
lune, hagard et fiévreux, mais comme abandonné par la grâce. Ce vagab
2519
une, hagard et fiévreux, mais comme abandonné par
la
grâce. Ce vagabondage désespéré dura plusieurs semaines, au terme des
2520
a plusieurs semaines, au terme desquelles, épuisé
de
corps et d’âme, et n’ayant pas écrit une seule note, il se retrouva a
2521
semaines, au terme desquelles, épuisé de corps et
d’
âme, et n’ayant pas écrit une seule note, il se retrouva aux portes de
2522
seule note, il se retrouva aux portes de Naples,
d’
où il n’eut que la force de regagner son logis. Comme il allait y péné
2523
retrouva aux portes de Naples, d’où il n’eut que
la
force de regagner son logis. Comme il allait y pénétrer, il aperçut a
2524
aux portes de Naples, d’où il n’eut que la force
de
regagner son logis. Comme il allait y pénétrer, il aperçut auprès du
2525
il s’enferma, écrivit dans une grande fièvre tout
le
Stabat Mater, sa plus belle œuvre, sur le thème des pleurs de la viei
2526
re tout le Stabat Mater, sa plus belle œuvre, sur
le
thème des pleurs de la vieille, et mourut comme il l’achevait. ⁂ Par
2527
ter, sa plus belle œuvre, sur le thème des pleurs
de
la vieille, et mourut comme il l’achevait. ⁂ Partout où il y a de la
2528
, sa plus belle œuvre, sur le thème des pleurs de
la
vieille, et mourut comme il l’achevait. ⁂ Partout où il y a de la mu
2529
hème des pleurs de la vieille, et mourut comme il
l’
achevait. ⁂ Partout où il y a de la musique, de l’Italie et une certa
2530
mourut comme il l’achevait. ⁂ Partout où il y a
de
la musique, de l’Italie et une certaine qualité de désespoir, je retr
2531
urut comme il l’achevait. ⁂ Partout où il y a de
la
musique, de l’Italie et une certaine qualité de désespoir, je retrouv
2532
l l’achevait. ⁂ Partout où il y a de la musique,
de
l’Italie et une certaine qualité de désespoir, je retrouve les contes
2533
’achevait. ⁂ Partout où il y a de la musique, de
l’
Italie et une certaine qualité de désespoir, je retrouve les contes d’
2534
e la musique, de l’Italie et une certaine qualité
de
désespoir, je retrouve les contes d’Hoffmann. Mais il s’agit de les v
2535
et une certaine qualité de désespoir, je retrouve
les
contes d’Hoffmann. Mais il s’agit de les vivre plutôt que d’en parler
2536
aine qualité de désespoir, je retrouve les contes
d’
Hoffmann. Mais il s’agit de les vivre plutôt que d’en parler vous voye
2537
je retrouve les contes d’Hoffmann. Mais il s’agit
de
les vivre plutôt que d’en parler vous voyez bien que j’ai quitté cett
2538
retrouve les contes d’Hoffmann. Mais il s’agit de
les
vivre plutôt que d’en parler vous voyez bien que j’ai quitté cette ta
2539
’Hoffmann. Mais il s’agit de les vivre plutôt que
d’
en parler vous voyez bien que j’ai quitté cette table écroulée, dans l
2540
z bien que j’ai quitté cette table écroulée, dans
la
fumée et les évocations, sous les bouteilles, — et les lampes meurent
2541
’ai quitté cette table écroulée, dans la fumée et
les
évocations, sous les bouteilles, — et les lampes meurent en jetant un
2542
e écroulée, dans la fumée et les évocations, sous
les
bouteilles, — et les lampes meurent en jetant une longue flamme. À Ve
2543
umée et les évocations, sous les bouteilles, — et
les
lampes meurent en jetant une longue flamme. À Venise, sous le brouill
2544
urent en jetant une longue flamme. À Venise, sous
le
brouillard qui cachait le front des palais, une nuit d’hiver, je chan
2545
flamme. À Venise, sous le brouillard qui cachait
le
front des palais, une nuit d’hiver, je chantonnais la Barcarolle en d
2546
uillard qui cachait le front des palais, une nuit
d’
hiver, je chantonnais la Barcarolle en descendant le Grand Canal, — c’
2547
ront des palais, une nuit d’hiver, je chantonnais
la
Barcarolle en descendant le Grand Canal, — c’est une romance assez dé
2548
hiver, je chantonnais la Barcarolle en descendant
le
Grand Canal, — c’est une romance assez déchirante, à mi-voix… .......
2549
te fois, dérive un peu vers ces Allemagnes où, tu
le
sais, la tristesse la plus amère invente encore des mélodies sentimen
2550
dérive un peu vers ces Allemagnes où, tu le sais,
la
tristesse la plus amère invente encore des mélodies sentimentales, un
2551
vers ces Allemagnes où, tu le sais, la tristesse
la
plus amère invente encore des mélodies sentimentales, un peu bêtes, u
2552
tales, un peu bêtes, un peu trop lentes, comme tu
les
aimes — on n’a pas toujours envie de crâner. L’esplanade d’une petite
2553
s, comme tu les aimes — on n’a pas toujours envie
de
crâner. L’esplanade d’une petite ville de l’Allemagne du Sud, un soir
2554
les aimes — on n’a pas toujours envie de crâner.
L’
esplanade d’une petite ville de l’Allemagne du Sud, un soir de mai. Il
2555
on n’a pas toujours envie de crâner. L’esplanade
d’
une petite ville de l’Allemagne du Sud, un soir de mai. Il y a dans le
2556
s envie de crâner. L’esplanade d’une petite ville
de
l’Allemagne du Sud, un soir de mai. Il y a dans les marronniers noirs
2557
nvie de crâner. L’esplanade d’une petite ville de
l’
Allemagne du Sud, un soir de mai. Il y a dans les marronniers noirs de
2558
d’une petite ville de l’Allemagne du Sud, un soir
de
mai. Il y a dans les marronniers noirs des lampions et des touffes de
2559
e l’Allemagne du Sud, un soir de mai. Il y a dans
les
marronniers noirs des lampions et des touffes de gamins qui regardent
2560
les marronniers noirs des lampions et des touffes
de
gamins qui regardent avec la bouche ce qui se passe à l’intérieur d’u
2561
pions et des touffes de gamins qui regardent avec
la
bouche ce qui se passe à l’intérieur d’une enceinte de toiles tendues
2562
ns qui regardent avec la bouche ce qui se passe à
l’
intérieur d’une enceinte de toiles tendues au-devant d’un petit théâtr
2563
dent avec la bouche ce qui se passe à l’intérieur
d’
une enceinte de toiles tendues au-devant d’un petit théâtre. La rampe
2564
uche ce qui se passe à l’intérieur d’une enceinte
de
toiles tendues au-devant d’un petit théâtre. La rampe est d’un bleu s
2565
érieur d’une enceinte de toiles tendues au-devant
d’
un petit théâtre. La rampe est d’un bleu stellaire, un bleu d’Aldébara
2566
e de toiles tendues au-devant d’un petit théâtre.
La
rampe est d’un bleu stellaire, un bleu d’Aldébaran. On joue Rose de T
2567
endues au-devant d’un petit théâtre. La rampe est
d’
un bleu stellaire, un bleu d’Aldébaran. On joue Rose de Tannenbourg, d
2568
héâtre. La rampe est d’un bleu stellaire, un bleu
d’
Aldébaran. On joue Rose de Tannenbourg, drame en 15 tableaux, un prolo
2569
me en 15 tableaux, un prologue et une conclusion.
Le
carton des armures sonne sourdement sous les coups d’un Kühnrich à la
2570
sion. Le carton des armures sonne sourdement sous
les
coups d’un Kühnrich à la basse rugissante, plus traître que nature av
2571
arton des armures sonne sourdement sous les coups
d’
un Kühnrich à la basse rugissante, plus traître que nature avec sa lar
2572
s sonne sourdement sous les coups d’un Kühnrich à
la
basse rugissante, plus traître que nature avec sa large face mangée p
2573
e avec sa large face mangée par une barbe en crin
de
cheval du diable. L’héroïne est belle comme une ballade de Bürger, ta
2574
mangée par une barbe en crin de cheval du diable.
L’
héroïne est belle comme une ballade de Bürger, tandis qu’elle arrose d
2575
du diable. L’héroïne est belle comme une ballade
de
Bürger, tandis qu’elle arrose de ses larmes le seuil de la prison pat
2576
omme une ballade de Bürger, tandis qu’elle arrose
de
ses larmes le seuil de la prison paternelle, tout en coulant un clin
2577
de de Bürger, tandis qu’elle arrose de ses larmes
le
seuil de la prison paternelle, tout en coulant un clin d’œil assassin
2578
ger, tandis qu’elle arrose de ses larmes le seuil
de
la prison paternelle, tout en coulant un clin d’œil assassin vers le
2579
, tandis qu’elle arrose de ses larmes le seuil de
la
prison paternelle, tout en coulant un clin d’œil assassin vers le par
2580
elle, tout en coulant un clin d’œil assassin vers
le
parterre agité de passions contradictoires. Durant les entractes, une
2581
ant un clin d’œil assassin vers le parterre agité
de
passions contradictoires. Durant les entractes, une fanfare de paysan
2582
arterre agité de passions contradictoires. Durant
les
entractes, une fanfare de paysans bleu de roi joue sur un rythme impe
2583
ontradictoires. Durant les entractes, une fanfare
de
paysans bleu de roi joue sur un rythme impeccable, avec toujours les
2584
Durant les entractes, une fanfare de paysans bleu
de
roi joue sur un rythme impeccable, avec toujours les mêmes notes fêlé
2585
roi joue sur un rythme impeccable, avec toujours
les
mêmes notes fêlées et l’accompagnement dans les feuillages de voix fa
2586
peccable, avec toujours les mêmes notes fêlées et
l’
accompagnement dans les feuillages de voix fausses mais aériennes, des
2587
s les mêmes notes fêlées et l’accompagnement dans
les
feuillages de voix fausses mais aériennes, des chansons populaires qu
2588
es fêlées et l’accompagnement dans les feuillages
de
voix fausses mais aériennes, des chansons populaires qui sont ce que
2589
ann muss sie am Rheine Geboren sein… Il faudrait
la
mélodie. La fanfare s’éloigne. La nuit est chaude sur les collines. U
2590
am Rheine Geboren sein… Il faudrait la mélodie.
La
fanfare s’éloigne. La nuit est chaude sur les collines. Un grand verr
2591
n… Il faudrait la mélodie. La fanfare s’éloigne.
La
nuit est chaude sur les collines. Un grand verre de bière à l’auberge
2592
die. La fanfare s’éloigne. La nuit est chaude sur
les
collines. Un grand verre de bière à l’auberge déserte, ma pipe et mon
2593
nuit est chaude sur les collines. Un grand verre
de
bière à l’auberge déserte, ma pipe et mon chien qui bougonne. La peti
2594
haude sur les collines. Un grand verre de bière à
l’
auberge déserte, ma pipe et mon chien qui bougonne. La petite maison d
2595
berge déserte, ma pipe et mon chien qui bougonne.
La
petite maison du colonel en retraite a des fenêtres basses, mais défe
2596
iers sauvages. Laquelle des trois filles est donc
la
plus jolie ? Sans doute celle qui dort dans la mansarde, et qui n’a p
2597
nc la plus jolie ? Sans doute celle qui dort dans
la
mansarde, et qui n’a pas peur… ⁂ Le reste de la vie, c’est toujours e
2598
qui dort dans la mansarde, et qui n’a pas peur… ⁂
Le
reste de la vie, c’est toujours entre deux voyages d’Allemagne. Cela
2599
dans la mansarde, et qui n’a pas peur… ⁂ Le reste
de
la vie, c’est toujours entre deux voyages d’Allemagne. Cela se passe
2600
s la mansarde, et qui n’a pas peur… ⁂ Le reste de
la
vie, c’est toujours entre deux voyages d’Allemagne. Cela se passe act
2601
este de la vie, c’est toujours entre deux voyages
d’
Allemagne. Cela se passe actuellement dans un hôtel tragi-comique en c
2602
en cinq étages et un prologue ou vestibule, plein
de
bruits de lavabos et de coups de cloche débile au corridor, — à Paris
2603
ages et un prologue ou vestibule, plein de bruits
de
lavabos et de coups de cloche débile au corridor, — à Paris. Bientôt…
2604
logue ou vestibule, plein de bruits de lavabos et
de
coups de cloche débile au corridor, — à Paris. Bientôt… Mais il est
2605
vestibule, plein de bruits de lavabos et de coups
de
cloche débile au corridor, — à Paris. Bientôt… Mais il est temps de
2606
corridor, — à Paris. Bientôt… Mais il est temps
de
mettre à ces fariboles un terme19. J’ai du solide à équarrir. Et aupa
2607
ardan (xvie siècle) à certains moments. Paris,
le
28 avril. 18. ……………… (N. de la R.) 19. L’auteur nous promet pour l
2608
ris, le 28 avril. 18. ……………… (N. de la R.) 19.
L’
auteur nous promet pour le numéro 6 de nouveaux détails apocryphes. (N
2609
………… (N. de la R.) 19. L’auteur nous promet pour
le
numéro 6 de nouveaux détails apocryphes. (N. de la R.) ac. Rougemo
2610
la R.) 19. L’auteur nous promet pour le numéro 6
de
nouveaux détails apocryphes. (N. de la R.) ac. Rougemont Denis de,
2611
apocryphes. (N. de la R.) ac. Rougemont Denis
de
, « Les soirées du Brambilla-club », Revue de Belles-Lettres, Lausanne
2612
yphes. (N. de la R.) ac. Rougemont Denis de, «
Les
soirées du Brambilla-club », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâ
2613
enis de, « Les soirées du Brambilla-club », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, mai 1930, p. 160-
2614
Le
Grand Testament de Villon, illustré par Marcel North (juin 1930)ad
2615
Le Grand Testament
de
Villon, illustré par Marcel North (juin 1930)ad Marcel North a tro
2616
uvé un style qui ne ressemble qu’à sa fantaisie :
la
précision de son trait cerne une poésie ingénue, à la fois drue et dé
2617
qui ne ressemble qu’à sa fantaisie : la précision
de
son trait cerne une poésie ingénue, à la fois drue et délicate comme
2618
délicate comme tout ce qui est vraiment « naïf ».
La
fleur qui croît en plein cœur de celui qui est mort d’amour, une âme
2619
aiment « naïf ». La fleur qui croît en plein cœur
de
celui qui est mort d’amour, une âme qui s’envole par la bouche, des f
2620
eur qui croît en plein cœur de celui qui est mort
d’
amour, une âme qui s’envole par la bouche, des formes aériennes qui vo
2621
ui qui est mort d’amour, une âme qui s’envole par
la
bouche, des formes aériennes qui volent dans les Limbes, tout cela pr
2622
r la bouche, des formes aériennes qui volent dans
les
Limbes, tout cela prend dans ces gravures une réalité si touchante et
2623
hante et si naturelle qu’on ne peut s’y tromper :
la
grâce de l’enfance anime encore cette imagination, guide encore cette
2624
si naturelle qu’on ne peut s’y tromper : la grâce
de
l’enfance anime encore cette imagination, guide encore cette main déj
2625
naturelle qu’on ne peut s’y tromper : la grâce de
l’
enfance anime encore cette imagination, guide encore cette main déjà e
2626
e. Ce que j’aime ici, c’est un ravissant concours
d’
ingénuité et d’observation ironique, et cette netteté que les primitif
2627
e ici, c’est un ravissant concours d’ingénuité et
d’
observation ironique, et cette netteté que les primitifs savent allier
2628
é et d’observation ironique, et cette netteté que
les
primitifs savent allier à la simplification la plus délibérée. Gros é
2629
t cette netteté que les primitifs savent allier à
la
simplification la plus délibérée. Gros évêques et ribaudes, pages far
2630
e les primitifs savent allier à la simplification
la
plus délibérée. Gros évêques et ribaudes, pages farceurs et « mélanco
2631
ncoliques » circulent dans ces compositions parmi
les
allégories barbares d’un ciel bon enfant, et dans ce truculent petit
2632
ns ces compositions parmi les allégories barbares
d’
un ciel bon enfant, et dans ce truculent petit monde, Marcel North et
2633
et dans ce truculent petit monde, Marcel North et
l’
escholier François s’entendent comme larrons en foire. Certes, l’amer
2634
çois s’entendent comme larrons en foire. Certes,
l’
amertume douloureuse de Villon se mue souvent dans la traduction de No
2635
larrons en foire. Certes, l’amertume douloureuse
de
Villon se mue souvent dans la traduction de North en acidité légère d
2636
mertume douloureuse de Villon se mue souvent dans
la
traduction de North en acidité légère de fruit vert, mais on n’ose re
2637
reuse de Villon se mue souvent dans la traduction
de
North en acidité légère de fruit vert, mais on n’ose reprocher à ces
2638
ent dans la traduction de North en acidité légère
de
fruit vert, mais on n’ose reprocher à ces images ce qu’elles ont d’un
2639
s on n’ose reprocher à ces images ce qu’elles ont
d’
un peu grêle : leur jeunesse… Et si la composition s’amuse parfois à b
2640
u’elles ont d’un peu grêle : leur jeunesse… Et si
la
composition s’amuse parfois à boiter — à côté de parfaites réussites
2641
à côté de parfaites réussites — , voici, partout
d’
adorables inventions de détails qui se cachent dans les coins, bonshom
2642
ussites — , voici, partout d’adorables inventions
de
détails qui se cachent dans les coins, bonshommes, fleurettes drôles,
2643
orables inventions de détails qui se cachent dans
les
coins, bonshommes, fleurettes drôles, et ce violoneux qui tire son ar
2644
t ce violoneux qui tire son archet sur des rayons
de
soleil… Bravo, Marcel, v’là le printemps ! ad. Rougemont Denis de,
2645
het sur des rayons de soleil… Bravo, Marcel, v’là
le
printemps ! ad. Rougemont Denis de, « Le Grand Testament de Villo
2646
arcel, v’là le printemps ! ad. Rougemont Denis
de
, « Le Grand Testament de Villon, illustré par Marcel North », Revue
2647
v’là le printemps ! ad. Rougemont Denis de, «
Le
Grand Testament de Villon, illustré par Marcel North », Revue de Bell
2648
ad. Rougemont Denis de, « Le Grand Testament
de
Villon, illustré par Marcel North », Revue de Belles-Lettres, Lausann
2649
ent de Villon, illustré par Marcel North », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, juin 1930, p. 204
2650
La
pluie et le beau temps (Dialogue dans une tête) (1932)ae af Lord
2651
La pluie et
le
beau temps (Dialogue dans une tête) (1932)ae af Lord Artur. — Vo
2652
e je ne suis pas plus coquette qu’une autre. Mais
les
hommes comme vous aiment que les femmes soient coquettes à les faire
2653
’une autre. Mais les hommes comme vous aiment que
les
femmes soient coquettes à les faire doucement frémir de rage ; ils ai
2654
mme vous aiment que les femmes soient coquettes à
les
faire doucement frémir de rage ; ils aiment s’obstiner et c’est pourq
2655
mes soient coquettes à les faire doucement frémir
de
rage ; ils aiment s’obstiner et c’est pourquoi nous aimons leur échap
2656
tes bien injuste avec moi quand vous me reprochez
d’
être méchante : je suis à peine coquette, et vous savez que c’est un p
2657
; du reste, cela me rend plus jolie, quelqu’un me
l’
a dit hier encore, vous ne saurez pas qui. Lord Artur. — Ravissante S
2658
Ravissante Sonnette, vos paroles ne sont pas pour
les
oreilles, mais pour les lèvres de ceux qui vous aiment. Car elles son
2659
paroles ne sont pas pour les oreilles, mais pour
les
lèvres de ceux qui vous aiment. Car elles sont insensées, mais comme
2660
sont pas pour les oreilles, mais pour les lèvres
de
ceux qui vous aiment. Car elles sont insensées, mais comme des baiser
2661
elles sont insensées, mais comme des baisers dans
l’
air. Je voudrais vous poser une question, Sonnette. Une question très
2662
ent à peu près à ceci : Êtes-vous un être capable
d’
aimer, ou seulement une apparence adorable ? Et voici cette question :
2663
able ? Et voici cette question : Aimez-vous mieux
la
pluie ou le beau temps ? Sonnette. — Pfi ! comme c’est drôle ! C’est
2664
ici cette question : Aimez-vous mieux la pluie ou
le
beau temps ? Sonnette. — Pfi ! comme c’est drôle ! C’est moi qui fai
2665
e. — Pfi ! comme c’est drôle ! C’est moi qui fais
la
pluie et le beau temps. Lord Artur. — Certes, la réponse serait sage
2666
omme c’est drôle ! C’est moi qui fais la pluie et
le
beau temps. Lord Artur. — Certes, la réponse serait sage, si seuleme
2667
la pluie et le beau temps. Lord Artur. — Certes,
la
réponse serait sage, si seulement vous saviez ce que vous dites. Mais
2668
dites. Mais, en vérité, que signifient pour vous
le
beau temps et la pluie ? Est-ce que c’est rire et pleurer ? Est-ce qu
2669
vérité, que signifient pour vous le beau temps et
la
pluie ? Est-ce que c’est rire et pleurer ? Est-ce que c’est le bonheu
2670
t-ce que c’est rire et pleurer ? Est-ce que c’est
le
bonheur et la tristesse ? Est-ce que vous préférez l’un à l’autre ?
2671
rire et pleurer ? Est-ce que c’est le bonheur et
la
tristesse ? Est-ce que vous préférez l’un à l’autre ? Sonnette. — Pe
2672
éférez l’un à l’autre ? Sonnette. — Petite leçon
de
météorologie sentimentale. Comme vous êtes un profond pédant, dans ci
2673
Lord Artur. — Je pense sérieusement que vous ne
l’
avez jamais su. Pas plus que vous n’avez jamais su si vous préfériez l
2674
plus que vous n’avez jamais su si vous préfériez
le
bonheur ou la tristesse. Car vous ne savez pas où est votre bien. C’e
2675
n’avez jamais su si vous préfériez le bonheur ou
la
tristesse. Car vous ne savez pas où est votre bien. C’est pourquoi le
2676
us ne savez pas où est votre bien. C’est pourquoi
les
mots vous paraissent simples, évidents et indifférents. C’est pourquo
2677
est pourquoi vous admettez que « beau » temps est
le
contraire de « mauvais » temps, et vous n’avez jamais cherché ce que
2678
vous admettez que « beau » temps est le contraire
de
« mauvais » temps, et vous n’avez jamais cherché ce que doit être le
2679
s, et vous n’avez jamais cherché ce que doit être
le
« bon » temps, ni si les tempêtes sont « belles ». C’est pourquoi vou
2680
cherché ce que doit être le « bon » temps, ni si
les
tempêtes sont « belles ». C’est pourquoi vous pensez encore que le bo
2681
« belles ». C’est pourquoi vous pensez encore que
le
bonheur peut exister en dehors de la souffrance, et même qu’il est le
2682
z encore que le bonheur peut exister en dehors de
la
souffrance, et même qu’il est le contraire de la souffrance. C’est po
2683
ter en dehors de la souffrance, et même qu’il est
le
contraire de la souffrance. C’est pourquoi vos rêves composent toujou
2684
de la souffrance, et même qu’il est le contraire
de
la souffrance. C’est pourquoi vos rêves composent toujours le même pa
2685
la souffrance, et même qu’il est le contraire de
la
souffrance. C’est pourquoi vos rêves composent toujours le même paysa
2686
ance. C’est pourquoi vos rêves composent toujours
le
même paysage de carte postale en couleurs, idéal inévitable de ceux q
2687
quoi vos rêves composent toujours le même paysage
de
carte postale en couleurs, idéal inévitable de ceux qui n’ont pas de
2688
ge de carte postale en couleurs, idéal inévitable
de
ceux qui n’ont pas de point de vue sur le beau temps. Écoutez-moi bie
2689
couleurs, idéal inévitable de ceux qui n’ont pas
de
point de vue sur le beau temps. Écoutez-moi bien, Sonnette : Vos acti
2690
vitable de ceux qui n’ont pas de point de vue sur
le
beau temps. Écoutez-moi bien, Sonnette : Vos actions et vos pensées,
2691
te : Vos actions et vos pensées, votre conception
de
l’amour se réfèrent en vérité à une carte postale en couleurs. Et non
2692
: Vos actions et vos pensées, votre conception de
l’
amour se réfèrent en vérité à une carte postale en couleurs. Et non pa
2693
ité à une carte postale en couleurs. Et non pas à
la
réalité. Car vous n’aimez pas réfléchir à la souffrance. (Un silenc
2694
as à la réalité. Car vous n’aimez pas réfléchir à
la
souffrance. (Un silence.) Sans doute, Sonnette, portez-vous de ce
2695
(Un silence.) Sans doute, Sonnette, portez-vous
de
ces courtes bottes vernies, quand il pleut ? Sonnette. — Quand j’éta
2696
uand j’étais petite fille, j’aimais me promener à
la
lisière des forêts, les jambes nues sous la pluie. L’herbe était plei
2697
le, j’aimais me promener à la lisière des forêts,
les
jambes nues sous la pluie. L’herbe était pleine de sales limaces et d
2698
ner à la lisière des forêts, les jambes nues sous
la
pluie. L’herbe était pleine de sales limaces et de petits escargots,
2699
isière des forêts, les jambes nues sous la pluie.
L’
herbe était pleine de sales limaces et de petits escargots, et les fra
2700
s jambes nues sous la pluie. L’herbe était pleine
de
sales limaces et de petits escargots, et les framboises humides avaie
2701
a pluie. L’herbe était pleine de sales limaces et
de
petits escargots, et les framboises humides avaient un délicieux goût
2702
leine de sales limaces et de petits escargots, et
les
framboises humides avaient un délicieux goût fade. Je rentrais toute
2703
t un délicieux goût fade. Je rentrais toute fière
de
mes genoux griffés comme ceux des garçons, et le soir quand on me fai
2704
de mes genoux griffés comme ceux des garçons, et
le
soir quand on me faisait souhaiter dans ma prière « qu’il fasse beau
2705
emain », je pensais en dessous que j’aimais mieux
les
herbes mouillées. Lord Artur. — On dit souvent des femmes qu’elles s
2706
femmes qu’elles sont naturellement païennes. Mais
les
peuples païens sont toujours religieux, alors que les femmes de ce te
2707
peuples païens sont toujours religieux, alors que
les
femmes de ce temps sont seulement sournoises. Sonnette. — Lord Artur
2708
ens sont toujours religieux, alors que les femmes
de
ce temps sont seulement sournoises. Sonnette. — Lord Artur, vous m’a
2709
re jaloux ce soir. Quand vous cédez à votre manie
de
remuer des métaphysiques à propos de petits riens, c’est toujours par
2710
être chrétien pour comprendre quoi que ce soit à
la
pluie et au beau temps. Lord Artur. — J’ai toujours estimé, Sonnette
2711
Je regrette profondément que vous n’ayez pas plus
de
sens qu’un oiseau. Sonnette, si vous étiez païenne ou si vous étiez c
2712
s étiez chrétienne, vous sauriez ce que c’est que
le
beau temps. Si vous étiez païenne et que vous adoriez la lumière, le
2713
temps. Si vous étiez païenne et que vous adoriez
la
lumière, le beau temps vous serait un Dieu rendu visible ; et votre «
2714
ous étiez païenne et que vous adoriez la lumière,
le
beau temps vous serait un Dieu rendu visible ; et votre « bonheur » r
2715
votre « bonheur » rien de plus que l’un des noms
de
sa présence. Mais un jour la lumière est morte autour de nous, elle e
2716
us que l’un des noms de sa présence. Mais un jour
la
lumière est morte autour de nous, elle est morte à la surface des cho
2717
umière est morte autour de nous, elle est morte à
la
surface des choses pour renaître au centre de l’homme. Et, dès lors,
2718
e à la surface des choses pour renaître au centre
de
l’homme. Et, dès lors, de tous les événements qui paraissent autour d
2719
la surface des choses pour renaître au centre de
l’
homme. Et, dès lors, de tous les événements qui paraissent autour de n
2720
pour renaître au centre de l’homme. Et, dès lors,
de
tous les événements qui paraissent autour de nous, aucun n’importe, s
2721
aître au centre de l’homme. Et, dès lors, de tous
les
événements qui paraissent autour de nous, aucun n’importe, sinon celu
2722
ur de nous, aucun n’importe, sinon celui qui dans
le
même temps se passe à l’intérieur d’un être. Ainsi tout est changé, m
2723
te, sinon celui qui dans le même temps se passe à
l’
intérieur d’un être. Ainsi tout est changé, mais peu le savent. Peu sa
2724
lui qui dans le même temps se passe à l’intérieur
d’
un être. Ainsi tout est changé, mais peu le savent. Peu savent le chem
2725
érieur d’un être. Ainsi tout est changé, mais peu
le
savent. Peu savent le chemin qui va du signe à l’être. Longues pluies
2726
i tout est changé, mais peu le savent. Peu savent
le
chemin qui va du signe à l’être. Longues pluies de printemps sur la c
2727
le savent. Peu savent le chemin qui va du signe à
l’
être. Longues pluies de printemps sur la campagne recueillie, tempêtes
2728
e chemin qui va du signe à l’être. Longues pluies
de
printemps sur la campagne recueillie, tempêtes sur les pentes, — beau
2729
u signe à l’être. Longues pluies de printemps sur
la
campagne recueillie, tempêtes sur les pentes, — beau temps de la prés
2730
rintemps sur la campagne recueillie, tempêtes sur
les
pentes, — beau temps de la présence. Car tu sais pour quel « bien » d
2731
recueillie, tempêtes sur les pentes, — beau temps
de
la présence. Car tu sais pour quel « bien » désiré tu les aimes ; mai
2732
ueillie, tempêtes sur les pentes, — beau temps de
la
présence. Car tu sais pour quel « bien » désiré tu les aimes ; mais t
2733
résence. Car tu sais pour quel « bien » désiré tu
les
aimes ; mais tu sais qu’au soleil de l’aube aussi d’autres fois tu l’
2734
» désiré tu les aimes ; mais tu sais qu’au soleil
de
l’aube aussi d’autres fois tu l’as possédé. Tu comprends maintenant q
2735
ésiré tu les aimes ; mais tu sais qu’au soleil de
l’
aube aussi d’autres fois tu l’as possédé. Tu comprends maintenant qu’i
2736
ais qu’au soleil de l’aube aussi d’autres fois tu
l’
as possédé. Tu comprends maintenant qu’il ne faut pas choisir parmi ta
2737
naîtras où se situe leur lieu, établis en ce lieu
la
demeure de tes pensées. Ainsi, nous dit la Fable, fit Myscille, habi
2738
se situe leur lieu, établis en ce lieu la demeure
de
tes pensées. Ainsi, nous dit la Fable, fit Myscille, habitant d’Argo
2739
lieu la demeure de tes pensées. Ainsi, nous dit
la
Fable, fit Myscille, habitant d’Argos. N’ayant pu débrouiller le sens
2740
Ainsi, nous dit la Fable, fit Myscille, habitant
d’
Argos. N’ayant pu débrouiller le sens de l’Oracle qui lui avait dit d’
2741
yscille, habitant d’Argos. N’ayant pu débrouiller
le
sens de l’Oracle qui lui avait dit d’aller bâtir une ville là où il t
2742
habitant d’Argos. N’ayant pu débrouiller le sens
de
l’Oracle qui lui avait dit d’aller bâtir une ville là où il trouverai
2743
bitant d’Argos. N’ayant pu débrouiller le sens de
l’
Oracle qui lui avait dit d’aller bâtir une ville là où il trouverait l
2744
débrouiller le sens de l’Oracle qui lui avait dit
d’
aller bâtir une ville là où il trouverait la pluie et le beau temps, i
2745
t dit d’aller bâtir une ville là où il trouverait
la
pluie et le beau temps, il rencontra en Italie une courtisane qui ple
2746
r bâtir une ville là où il trouverait la pluie et
le
beau temps, il rencontra en Italie une courtisane qui pleurait ; et e
2747
une courtisane qui pleurait ; et en ce lieu bâtit
la
ville de Crotone. Sonnette. — J’aime vos histoires, Lord Artur. (Un
2748
isane qui pleurait ; et en ce lieu bâtit la ville
de
Crotone. Sonnette. — J’aime vos histoires, Lord Artur. (Un temps.)
2749
quel temps ferait-il pour vous ? Lord Artur. — …
Le
beau mot : courtisane… Ce n’est pas qu’elle soit belle, peut-être, ma
2750
i me réchauffe. Parce qu’elle se tient là « vêtue
de
son péché », — comme une courtisane. Mais vous n’êtes qu’une petite f
2751
vous n’êtes qu’une petite fille.20 20. [Note à
l’
achevé d’imprimé :] « Relativement à « La pluie et le beau temps » de
2752
es qu’une petite fille.20 20. [Note à l’achevé
d’
imprimé :] « Relativement à « La pluie et le beau temps » de Salomon d
2753
[Note à l’achevé d’imprimé :] « Relativement à «
La
pluie et le beau temps » de Salomon de Crac, tous droits demeurent ré
2754
chevé d’imprimé :] « Relativement à « La pluie et
le
beau temps » de Salomon de Crac, tous droits demeurent réservés par D
2755
:] « Relativement à « La pluie et le beau temps »
de
Salomon de Crac, tous droits demeurent réservés par Denis de Rougemon
2756
oits demeurent réservés par Denis de Rougemont, à
la
suite d’une entente formelle avec les héritiers du baron de Crac, rep
2757
urent réservés par Denis de Rougemont, à la suite
d’
une entente formelle avec les héritiers du baron de Crac, représentés
2758
Rougemont, à la suite d’une entente formelle avec
les
héritiers du baron de Crac, représentés par le baron W. de Münchhause
2759
c les héritiers du baron de Crac, représentés par
le
baron W. de Münchhausen, au bar des Vikings (Paris), fin septembre 19
2760
ris), fin septembre 1931. » ae. Rougemont Denis
de
, « La pluie et le beau temps (Dialogue dans une tête) », Revue de Bel
2761
fin septembre 1931. » ae. Rougemont Denis de, «
La
pluie et le beau temps (Dialogue dans une tête) », Revue de Belles-Le
2762
e 1931. » ae. Rougemont Denis de, « La pluie et
le
beau temps (Dialogue dans une tête) », Revue de Belles-Lettres, Lausa
2763
t le beau temps (Dialogue dans une tête) », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, 1932, p. 56-59.
2764
Petites notes sur
les
vérités éternelles (1932-1933)ag La lecture du bel article de M. A
2765
notes sur les vérités éternelles (1932-1933)ag
La
lecture du bel article de M. Arnold Reymond, paru dans votre n° 1, me
2766
nelles (1932-1933)ag La lecture du bel article
de
M. Arnold Reymond, paru dans votre n° 1, me met la plume à la main. V
2767
e M. Arnold Reymond, paru dans votre n° 1, me met
la
plume à la main. Voici quelques notes rapidement rédigées dans les ma
2768
Reymond, paru dans votre n° 1, me met la plume à
la
main. Voici quelques notes rapidement rédigées dans les marges. M. Re
2769
in. Voici quelques notes rapidement rédigées dans
les
marges. M. Reymond, je le crois, ne m’en voudra pas trop de leur viva
2770
pidement rédigées dans les marges. M. Reymond, je
le
crois, ne m’en voudra pas trop de leur vivacité : il connaît bien les
2771
M. Reymond, je le crois, ne m’en voudra pas trop
de
leur vivacité : il connaît bien les Neuchâtelois, qui l’ont beaucoup
2772
oudra pas trop de leur vivacité : il connaît bien
les
Neuchâtelois, qui l’ont beaucoup aimé ; il sait que ces Neuchâtelois
2773
vivacité : il connaît bien les Neuchâtelois, qui
l’
ont beaucoup aimé ; il sait que ces Neuchâtelois sont d’infatigables e
2774
beaucoup aimé ; il sait que ces Neuchâtelois sont
d’
infatigables ergoteurs. Pour la commodité du lecteur, je recopie les p
2775
Neuchâtelois sont d’infatigables ergoteurs. Pour
la
commodité du lecteur, je recopie les passages phrases auxquels s’atta
2776
goteurs. Pour la commodité du lecteur, je recopie
les
passages phrases auxquels s’attachent mes gloses. Je m’excuse par ava
2777
ls s’attachent mes gloses. Je m’excuse par avance
de
l’avantage que je m’accorde en détachant ainsi des phrases du context
2778
s’attachent mes gloses. Je m’excuse par avance de
l’
avantage que je m’accorde en détachant ainsi des phrases du contexte.
2779
u contexte. Mais si j’adoptais une autre méthode,
les
dimensions de la Revue n’y suffiraient plus — ni la patience du lecte
2780
s si j’adoptais une autre méthode, les dimensions
de
la Revue n’y suffiraient plus — ni la patience du lecteur à mon endro
2781
i j’adoptais une autre méthode, les dimensions de
la
Revue n’y suffiraient plus — ni la patience du lecteur à mon endroit,
2782
dimensions de la Revue n’y suffiraient plus — ni
la
patience du lecteur à mon endroit, je le crains… 1. S’il n’y a pas de
2783
lus — ni la patience du lecteur à mon endroit, je
le
crains… 1. S’il n’y a pas de vérité absolue, en ce sens que tout juge
2784
ur à mon endroit, je le crains… 1. S’il n’y a pas
de
vérité absolue, en ce sens que tout jugement tenu pour vrai peut être
2785
ent tenu pour vrai peut être modifié ou complété,
les
conditions de la vérité sont, elles, immuables et éternelles… (p. 12)
2786
rai peut être modifié ou complété, les conditions
de
la vérité sont, elles, immuables et éternelles… (p. 12). Les conditi
2787
peut être modifié ou complété, les conditions de
la
vérité sont, elles, immuables et éternelles… (p. 12). Les conditions
2788
é sont, elles, immuables et éternelles… (p. 12).
Les
conditions de la vérité sont donc éternelles (p. 13). Les philosophes
2789
immuables et éternelles… (p. 12). Les conditions
de
la vérité sont donc éternelles (p. 13). Les philosophes, de tout temp
2790
uables et éternelles… (p. 12). Les conditions de
la
vérité sont donc éternelles (p. 13). Les philosophes, de tout temps,
2791
itions de la vérité sont donc éternelles (p. 13).
Les
philosophes, de tout temps, ont montré du goût pour une certaine cont
2792
té sont donc éternelles (p. 13). Les philosophes,
de
tout temps, ont montré du goût pour une certaine continuité, une cert
2793
ltats hautement contradictoires des philosophies.
La
critique postkantienne ayant fait justice de certaines prétentions, s
2794
ies. La critique postkantienne ayant fait justice
de
certaines prétentions, survivantes chez certains penseurs, à connaîtr
2795
, survivantes chez certains penseurs, à connaître
d’
une vérité absolue, on put se demander si la philosophie n’allait pas
2796
aître d’une vérité absolue, on put se demander si
la
philosophie n’allait pas démissionner, purement et simplement. W. Jam
2797
mes ne disait pas non. Mais quoi ? Laisser tomber
la
« discipline » ? Et d’ailleurs, une démission de la philosophie eût i
2798
la « discipline » ? Et d’ailleurs, une démission
de
la philosophie eût impliqué, au concret, la démission réelle de tous
2799
« discipline » ? Et d’ailleurs, une démission de
la
philosophie eût impliqué, au concret, la démission réelle de tous les
2800
ssion de la philosophie eût impliqué, au concret,
la
démission réelle de tous les professeurs de philosophie, à quoi perso
2801
hie eût impliqué, au concret, la démission réelle
de
tous les professeurs de philosophie, à quoi personne ne peut songer s
2802
impliqué, au concret, la démission réelle de tous
les
professeurs de philosophie, à quoi personne ne peut songer sérieuseme
2803
cret, la démission réelle de tous les professeurs
de
philosophie, à quoi personne ne peut songer sérieusement. On trouva d
2804
t. On trouva des solutions élégantes. D’une part,
la
philosophie se transforma en histoire comparée des systèmes ; d’autre
2805
en histoire comparée des systèmes ; d’autre part,
les
« chercheurs » invétérés s’appliquèrent à rétablir une permanence abs
2806
abstraite, qu’ils ne tardèrent pas à trouver dans
la
forme même de l’esprit créateur de systèmes. Depuis lors on nous parl
2807
ils ne tardèrent pas à trouver dans la forme même
de
l’esprit créateur de systèmes. Depuis lors on nous parle du créé et d
2808
ne tardèrent pas à trouver dans la forme même de
l’
esprit créateur de systèmes. Depuis lors on nous parle du créé et du c
2809
à trouver dans la forme même de l’esprit créateur
de
systèmes. Depuis lors on nous parle du créé et du créant. Mais nous v
2810
ons des créateurs qui parlent. Peu nous importe
les
« conditions » purement logiques d’une vérité, qui, à nos yeux, demeu
2811
nous importe les « conditions » purement logiques
d’
une vérité, qui, à nos yeux, demeure constamment jugée par une réalité
2812
emeure constamment jugée par une réalité qui juge
la
logique même. Ce sont les conditions actuelles de la vérité qui nous
2813
par une réalité qui juge la logique même. Ce sont
les
conditions actuelles de la vérité qui nous posent un problème, et no
2814
a logique même. Ce sont les conditions actuelles
de
la vérité qui nous posent un problème, et non pas ses conditions « ét
2815
ogique même. Ce sont les conditions actuelles de
la
vérité qui nous posent un problème, et non pas ses conditions « étern
2816
pensons pas qu’il y ait lieu pour un philosophe,
d’
être rassuré par la découverte de telles conditions. Elles constituero
2817
y ait lieu pour un philosophe, d’être rassuré par
la
découverte de telles conditions. Elles constitueront peut-être la dog
2818
r un philosophe, d’être rassuré par la découverte
de
telles conditions. Elles constitueront peut-être la dogmatique laïque
2819
telles conditions. Elles constitueront peut-être
la
dogmatique laïque de la philosophie des sciences, durant quelques ann
2820
lles constitueront peut-être la dogmatique laïque
de
la philosophie des sciences, durant quelques années encore. Mais ce n
2821
s constitueront peut-être la dogmatique laïque de
la
philosophie des sciences, durant quelques années encore. Mais ce n’es
2822
années encore. Mais ce n’est pas, comme certains
le
répètent, d’une dogmatique que nous avons besoin. Ce n’est pas d’une
2823
e. Mais ce n’est pas, comme certains le répètent,
d’
une dogmatique que nous avons besoin. Ce n’est pas d’une systématique,
2824
ne dogmatique que nous avons besoin. Ce n’est pas
d’
une systématique, d’ailleurs déduite a posteriori. Ce n’est pas d’une
2825
ue, d’ailleurs déduite a posteriori. Ce n’est pas
d’
une méthode de correction, ou d’assurances contre les paradoxes de l’e
2826
déduite a posteriori. Ce n’est pas d’une méthode
de
correction, ou d’assurances contre les paradoxes de l’existence. Ce q
2827
ori. Ce n’est pas d’une méthode de correction, ou
d’
assurances contre les paradoxes de l’existence. Ce que nous demandons
2828
une méthode de correction, ou d’assurances contre
les
paradoxes de l’existence. Ce que nous demandons à la philosophie, c’e
2829
correction, ou d’assurances contre les paradoxes
de
l’existence. Ce que nous demandons à la philosophie, c’est de mettre
2830
rrection, ou d’assurances contre les paradoxes de
l’
existence. Ce que nous demandons à la philosophie, c’est de mettre en
2831
paradoxes de l’existence. Ce que nous demandons à
la
philosophie, c’est de mettre en forme une problématique réelle, exist
2832
ce. Ce que nous demandons à la philosophie, c’est
de
mettre en forme une problématique réelle, existentielle, la problémat
2833
en forme une problématique réelle, existentielle,
la
problématique de la vie de l’homme en 1933, assumée dans ses aspects
2834
lématique réelle, existentielle, la problématique
de
la vie de l’homme en 1933, assumée dans ses aspects les plus scandale
2835
atique réelle, existentielle, la problématique de
la
vie de l’homme en 1933, assumée dans ses aspects les plus scandaleux,
2836
réelle, existentielle, la problématique de la vie
de
l’homme en 1933, assumée dans ses aspects les plus scandaleux, les pl
2837
lle, existentielle, la problématique de la vie de
l’
homme en 1933, assumée dans ses aspects les plus scandaleux, les plus
2838
vie de l’homme en 1933, assumée dans ses aspects
les
plus scandaleux, les plus quotidiens, les plus angoissants. Le fameux
2839
33, assumée dans ses aspects les plus scandaleux,
les
plus quotidiens, les plus angoissants. Le fameux principe du tiers ex
2840
aspects les plus scandaleux, les plus quotidiens,
les
plus angoissants. Le fameux principe du tiers exclu est nié par l’ang
2841
aleux, les plus quotidiens, les plus angoissants.
Le
fameux principe du tiers exclu est nié par l’angoisse de tout homme q
2842
ts. Le fameux principe du tiers exclu est nié par
l’
angoisse de tout homme qui tente d’assumer son moi contradictoire pour
2843
ux principe du tiers exclu est nié par l’angoisse
de
tout homme qui tente d’assumer son moi contradictoire pour le mettre
2844
lu est nié par l’angoisse de tout homme qui tente
d’
assumer son moi contradictoire pour le mettre aux ordres de la foi. C’
2845
e qui tente d’assumer son moi contradictoire pour
le
mettre aux ordres de la foi. C’est une colle de scolastiques ; elle a
2846
son moi contradictoire pour le mettre aux ordres
de
la foi. C’est une colle de scolastiques ; elle alimentera quelque tem
2847
n moi contradictoire pour le mettre aux ordres de
la
foi. C’est une colle de scolastiques ; elle alimentera quelque temps
2848
r le mettre aux ordres de la foi. C’est une colle
de
scolastiques ; elle alimentera quelque temps encore les jeux de socié
2849
olastiques ; elle alimentera quelque temps encore
les
jeux de société des congrès de mathématiciens et de logisticiens ; et
2850
s ; elle alimentera quelque temps encore les jeux
de
société des congrès de mathématiciens et de logisticiens ; et pendant
2851
lque temps encore les jeux de société des congrès
de
mathématiciens et de logisticiens ; et pendant ce temps, c’est à la t
2852
jeux de société des congrès de mathématiciens et
de
logisticiens ; et pendant ce temps, c’est à la théologie que nous iro
2853
et de logisticiens ; et pendant ce temps, c’est à
la
théologie que nous irons demander de la pensée, c’est-à-dire de la pe
2854
mps, c’est à la théologie que nous irons demander
de
la pensée, c’est-à-dire de la pensée créatrice, c’est-à-dire de la pe
2855
, c’est à la théologie que nous irons demander de
la
pensée, c’est-à-dire de la pensée créatrice, c’est-à-dire de la pensé
2856
ue nous irons demander de la pensée, c’est-à-dire
de
la pensée créatrice, c’est-à-dire de la pensée obéissante : car il n’
2857
nous irons demander de la pensée, c’est-à-dire de
la
pensée créatrice, c’est-à-dire de la pensée obéissante : car il n’est
2858
c’est-à-dire de la pensée créatrice, c’est-à-dire
de
la pensée obéissante : car il n’est d’action véritable que celle de l
2859
st-à-dire de la pensée créatrice, c’est-à-dire de
la
pensée obéissante : car il n’est d’action véritable que celle de la f
2860
est-à-dire de la pensée obéissante : car il n’est
d’
action véritable que celle de la foi, lorsque « mettant les pouces »,
2861
sante : car il n’est d’action véritable que celle
de
la foi, lorsque « mettant les pouces », je me rends à son ordre. 2. O
2862
te : car il n’est d’action véritable que celle de
la
foi, lorsque « mettant les pouces », je me rends à son ordre. 2. On c
2863
véritable que celle de la foi, lorsque « mettant
les
pouces », je me rends à son ordre. 2. On comprend dès lors l’attrait
2864
je me rends à son ordre. 2. On comprend dès lors
l’
attrait que le thomisme a exercé à un moment donné sur la pensée prote
2865
son ordre. 2. On comprend dès lors l’attrait que
le
thomisme a exercé à un moment donné sur la pensée protestante. On com
2866
it que le thomisme a exercé à un moment donné sur
la
pensée protestante. On comprend également le retour à Calvin, comme a
2867
sur la pensée protestante. On comprend également
le
retour à Calvin, comme aussi la position prise par Barth et son école
2868
omprend également le retour à Calvin, comme aussi
la
position prise par Barth et son école (p. 14). L’adhésion à une pensé
2869
la position prise par Barth et son école (p. 14).
L’
adhésion à une pensée nouvelle est-elle suffisamment expliquée par l’i
2870
nsée nouvelle est-elle suffisamment expliquée par
l’
insuffisance de la pensée ancienne ? Les historiens le croient volonti
2871
st-elle suffisamment expliquée par l’insuffisance
de
la pensée ancienne ? Les historiens le croient volontiers. Mais on ne
2872
elle suffisamment expliquée par l’insuffisance de
la
pensée ancienne ? Les historiens le croient volontiers. Mais on ne sa
2873
liquée par l’insuffisance de la pensée ancienne ?
Les
historiens le croient volontiers. Mais on ne saurait dire qu’ils témo
2874
suffisance de la pensée ancienne ? Les historiens
le
croient volontiers. Mais on ne saurait dire qu’ils témoignent par là
2875
Mais on ne saurait dire qu’ils témoignent par là
de
beaucoup de respect pour la vérité créatrice. Non, notre adhésion à B
2876
ils témoignent par là de beaucoup de respect pour
la
vérité créatrice. Non, notre adhésion à Barth n’est pas le fait de la
2877
créatrice. Non, notre adhésion à Barth n’est pas
le
fait de la mauvaise humeur et de la mauvaise conscience que fomentère
2878
ce. Non, notre adhésion à Barth n’est pas le fait
de
la mauvaise humeur et de la mauvaise conscience que fomentèrent en no
2879
Non, notre adhésion à Barth n’est pas le fait de
la
mauvaise humeur et de la mauvaise conscience que fomentèrent en nous
2880
Barth n’est pas le fait de la mauvaise humeur et
de
la mauvaise conscience que fomentèrent en nous les démissions systéma
2881
rth n’est pas le fait de la mauvaise humeur et de
la
mauvaise conscience que fomentèrent en nous les démissions systématiq
2882
de la mauvaise conscience que fomentèrent en nous
les
démissions systématiques de l’historicisme et du psychologisme. Le se
2883
fomentèrent en nous les démissions systématiques
de
l’historicisme et du psychologisme. Le secret de notre adhésion à Bar
2884
mentèrent en nous les démissions systématiques de
l’
historicisme et du psychologisme. Le secret de notre adhésion à Barth
2885
tématiques de l’historicisme et du psychologisme.
Le
secret de notre adhésion à Barth est dans la pensée de Barth elle-mêm
2886
de l’historicisme et du psychologisme. Le secret
de
notre adhésion à Barth est dans la pensée de Barth elle-même, et non
2887
sme. Le secret de notre adhésion à Barth est dans
la
pensée de Barth elle-même, et non pas dans je ne sais quelle « réacti
2888
cret de notre adhésion à Barth est dans la pensée
de
Barth elle-même, et non pas dans je ne sais quelle « réaction ». Et c
2889
pourquoi nous ne pouvons pas accepter un instant
le
rapprochement qu’on nous invite à faire entre barthisme, thomisme et
2890
Barth, croyons-nous, n’a jamais proposé ni prôné
de
dogmes « si possible immuables » (p. 14). On pourrait dire qu’il fait
2891
ables » (p. 14). On pourrait dire qu’il fait tout
le
contraire. Il nous ramène sans cesse à l’état de pauvreté (pauvreté e
2892
it tout le contraire. Il nous ramène sans cesse à
l’
état de pauvreté (pauvreté en esprit, absence de toute assurance extér
2893
le contraire. Il nous ramène sans cesse à l’état
de
pauvreté (pauvreté en esprit, absence de toute assurance extérieure,
2894
à l’état de pauvreté (pauvreté en esprit, absence
de
toute assurance extérieure, dénuement, vision absolument sobre et dés
2895
uement, vision absolument sobre et désillusionnée
de
la condition humaine) qui est l’état dans lequel la vérité ne peut op
2896
ent, vision absolument sobre et désillusionnée de
la
condition humaine) qui est l’état dans lequel la vérité ne peut opére
2897
t désillusionnée de la condition humaine) qui est
l’
état dans lequel la vérité ne peut opérer dans notre existence que par
2898
la condition humaine) qui est l’état dans lequel
la
vérité ne peut opérer dans notre existence que par un choix, une déci
2899
istence que par un choix, une décision, — un acte
d’
obéissance à l’ordre « tombé du ciel ». Comment parler de la « restaur
2900
un choix, une décision, — un acte d’obéissance à
l’
ordre « tombé du ciel ». Comment parler de la « restauration intégrale
2901
sance à l’ordre « tombé du ciel ». Comment parler
de
la « restauration intégrale d’une dogmatique appartenant aux siècles
2902
ce à l’ordre « tombé du ciel ». Comment parler de
la
« restauration intégrale d’une dogmatique appartenant aux siècles pas
2903
». Comment parler de la « restauration intégrale
d’
une dogmatique appartenant aux siècles passés » (p. 14), à propos d’un
2904
s passés » (p. 14), à propos d’une théologie dont
le
travail systématique consiste précisément à rejeter toutes les assura
2905
ystématique consiste précisément à rejeter toutes
les
assurances humaines contre Dieu, tous les « rites » et toutes les « f
2906
toutes les assurances humaines contre Dieu, tous
les
« rites » et toutes les « formules », en même temps que la critique d
2907
umaines contre Dieu, tous les « rites » et toutes
les
« formules », en même temps que la critique de ces rites et de ces fo
2908
s » et toutes les « formules », en même temps que
la
critique de ces rites et de ces formules, toutes les idolâtries, que
2909
s les « formules », en même temps que la critique
de
ces rites et de ces formules, toutes les idolâtries, que ce soit la c
2910
», en même temps que la critique de ces rites et
de
ces formules, toutes les idolâtries, que ce soit la croyance antique
2911
critique de ces rites et de ces formules, toutes
les
idolâtries, que ce soit la croyance antique et païenne à la « vertu »
2912
ces formules, toutes les idolâtries, que ce soit
la
croyance antique et païenne à la « vertu », à la sagesse et au bonheu
2913
ies, que ce soit la croyance antique et païenne à
la
« vertu », à la sagesse et au bonheur, ou la croyance moderne et non
2914
la croyance antique et païenne à la « vertu », à
la
sagesse et au bonheur, ou la croyance moderne et non moins païenne à
2915
ne à la « vertu », à la sagesse et au bonheur, ou
la
croyance moderne et non moins païenne à la valeur absolue de la logiq
2916
ur, ou la croyance moderne et non moins païenne à
la
valeur absolue de la logique, de l’histoire et des méthodes critiques
2917
moderne et non moins païenne à la valeur absolue
de
la logique, de l’histoire et des méthodes critiques de M. Goguel ? 3.
2918
derne et non moins païenne à la valeur absolue de
la
logique, de l’histoire et des méthodes critiques de M. Goguel ? 3. Si
2919
moins païenne à la valeur absolue de la logique,
de
l’histoire et des méthodes critiques de M. Goguel ? 3. Si notre civil
2920
ins païenne à la valeur absolue de la logique, de
l’
histoire et des méthodes critiques de M. Goguel ? 3. Si notre civilisa
2921
logique, de l’histoire et des méthodes critiques
de
M. Goguel ? 3. Si notre civilisation chrétienne n’est pas détruite pa
2922
re civilisation chrétienne n’est pas détruite par
le
bolchévisme, elle reprendra sa marche en avant en approfondissant et
2923
en approfondissant et en élargissant son horizon
de
pensée. Peut-on dire que notre civilisation soit chrétienne ? Peut-o
2924
ilisation soit chrétienne ? Peut-on dire que pour
le
chrétien la perspective d’un nouveau progrès, d’une « marche en avant
2925
it chrétienne ? Peut-on dire que pour le chrétien
la
perspective d’un nouveau progrès, d’une « marche en avant » de la civ
2926
Peut-on dire que pour le chrétien la perspective
d’
un nouveau progrès, d’une « marche en avant » de la civilisation capit
2927
le chrétien la perspective d’un nouveau progrès,
d’
une « marche en avant » de la civilisation capitaliste-bourgeoise-nati
2928
e d’un nouveau progrès, d’une « marche en avant »
de
la civilisation capitaliste-bourgeoise-nationaliste fournisse une rai
2929
’un nouveau progrès, d’une « marche en avant » de
la
civilisation capitaliste-bourgeoise-nationaliste fournisse une raison
2930
iste-bourgeoise-nationaliste fournisse une raison
de
se montrer optimiste ? Devant des mots comme « approfondissement » ou
2931
comme « approfondissement » ou « élargissement »
de
notre horizon de pensée, nous demandons passionnément et lourdement c
2932
dissement » ou « élargissement » de notre horizon
de
pensée, nous demandons passionnément et lourdement ce que cela peut b
2933
cret. Ce que cela veut dire. C’est une des leçons
de
la guerre. Notre refus est instinctif devant un avenir, un espoir, un
2934
t. Ce que cela veut dire. C’est une des leçons de
la
guerre. Notre refus est instinctif devant un avenir, un espoir, une a
2935
ctif devant un avenir, un espoir, une action dont
les
buts sont aussi vaguement définis. Car là où la pensée n’a rien osé d
2936
les buts sont aussi vaguement définis. Car là où
la
pensée n’a rien osé distinguer de précis, c’est là que l’action des h
2937
inis. Car là où la pensée n’a rien osé distinguer
de
précis, c’est là que l’action des hommes devient folle et meurtrière.
2938
e n’a rien osé distinguer de précis, c’est là que
l’
action des hommes devient folle et meurtrière. 4. Il me semble que la
2939
devient folle et meurtrière. 4. Il me semble que
la
tâche de la théologie protestante à l’heure actuelle est de dégager,
2940
folle et meurtrière. 4. Il me semble que la tâche
de
la théologie protestante à l’heure actuelle est de dégager, dans un e
2941
le et meurtrière. 4. Il me semble que la tâche de
la
théologie protestante à l’heure actuelle est de dégager, dans un espr
2942
semble que la tâche de la théologie protestante à
l’
heure actuelle est de dégager, dans un esprit de libre recherche et de
2943
e la théologie protestante à l’heure actuelle est
de
dégager, dans un esprit de libre recherche et de respect pour le pass
2944
à l’heure actuelle est de dégager, dans un esprit
de
libre recherche et de respect pour le passé, les invariants chrétiens
2945
de dégager, dans un esprit de libre recherche et
de
respect pour le passé, les invariants chrétiens tels que le développe
2946
s un esprit de libre recherche et de respect pour
le
passé, les invariants chrétiens tels que le développement de la pensé
2947
t de libre recherche et de respect pour le passé,
les
invariants chrétiens tels que le développement de la pensée moderne n
2948
pour le passé, les invariants chrétiens tels que
le
développement de la pensée moderne nous aide en toute loyauté à les a
2949
es invariants chrétiens tels que le développement
de
la pensée moderne nous aide en toute loyauté à les affirmer (p. 16).
2950
invariants chrétiens tels que le développement de
la
pensée moderne nous aide en toute loyauté à les affirmer (p. 16). Po
2951
de la pensée moderne nous aide en toute loyauté à
les
affirmer (p. 16). Pourquoi ai-je envie, dans une telle phrase, de re
2952
6). Pourquoi ai-je envie, dans une telle phrase,
de
remplacer « libre recherche » par « obéissance », — « respect pour le
2953
recherche » par « obéissance », — « respect pour
le
passé » par « respect pour les données présentes » — « développement
2954
», — « respect pour le passé » par « respect pour
les
données présentes » — « développement de la pensée moderne » par « ap
2955
ct pour les données présentes » — « développement
de
la pensée moderne » par « approfondissement de la pensée paulinienne,
2956
pour les données présentes » — « développement de
la
pensée moderne » par « approfondissement de la pensée paulinienne, ca
2957
nt de la pensée moderne » par « approfondissement
de
la pensée paulinienne, calvinienne, luthérienne, kierkegaardienne, di
2958
de la pensée moderne » par « approfondissement de
la
pensée paulinienne, calvinienne, luthérienne, kierkegaardienne, diale
2959
oyauté » par « humilité » ? Il me semble qu’alors
les
invariants chrétiens pourraient bien apparaître comme les constantes
2960
riants chrétiens pourraient bien apparaître comme
les
constantes de déformation de l’Évangile au contact des humains. Et pu
2961
s pourraient bien apparaître comme les constantes
de
déformation de l’Évangile au contact des humains. Et puis, que ferion
2962
en apparaître comme les constantes de déformation
de
l’Évangile au contact des humains. Et puis, que ferions-nous en atten
2963
apparaître comme les constantes de déformation de
l’
Évangile au contact des humains. Et puis, que ferions-nous en attendan
2964
mains. Et puis, que ferions-nous en attendant que
les
théologiens aient mené à bien leur travail historique ? Et qu’arriver
2965
leur travail historique ? Et qu’arriverait-il si
le
résultat en était par exemple, de démontrer que tel « invariant chrét
2966
rriverait-il si le résultat en était par exemple,
de
démontrer que tel « invariant chrétien » est toute autre chose que l’
2967
« invariant chrétien » est toute autre chose que
l’
Évangile ? ou bien si, au contraire, ce n’était rien que l’Évangile ?
2968
e ? ou bien si, au contraire, ce n’était rien que
l’
Évangile ? Peine perdue ? — Grosses questions, questions un peu grosse
2969
un peu grosses, dira-t-on. Dans une époque comme
la
nôtre, ce sont celles qu’il faut poser si l’on veut réellement se tir
2970
omme la nôtre, ce sont celles qu’il faut poser si
l’
on veut réellement se tirer hors d’une confusion sans précédent — d’un
2971
faut poser si l’on veut réellement se tirer hors
d’
une confusion sans précédent — d’une confusion dont le profit ne sera
2972
nt se tirer hors d’une confusion sans précédent —
d’
une confusion dont le profit ne sera jamais pour la foi. Car l’opérati
2973
e confusion sans précédent — d’une confusion dont
le
profit ne sera jamais pour la foi. Car l’opération de la foi ne relèv
2974
’une confusion dont le profit ne sera jamais pour
la
foi. Car l’opération de la foi ne relève pas d’un « invariant », conn
2975
on dont le profit ne sera jamais pour la foi. Car
l’
opération de la foi ne relève pas d’un « invariant », connu ou inconnu
2976
rofit ne sera jamais pour la foi. Car l’opération
de
la foi ne relève pas d’un « invariant », connu ou inconnu, passé ou à
2977
it ne sera jamais pour la foi. Car l’opération de
la
foi ne relève pas d’un « invariant », connu ou inconnu, passé ou à ve
2978
r la foi. Car l’opération de la foi ne relève pas
d’
un « invariant », connu ou inconnu, passé ou à venir, mais bien d’un o
2979
», connu ou inconnu, passé ou à venir, mais bien
d’
un ordre, reçu hic et nunc, et d’une présence, qui juge tout. ag. R
2980
venir, mais bien d’un ordre, reçu hic et nunc, et
d’
une présence, qui juge tout. ag. Rougemont Denis de, « Petites note
2981
e présence, qui juge tout. ag. Rougemont Denis
de
, « Petites notes sur les vérités éternelles », Revue de Belles-Lettre
2982
t. ag. Rougemont Denis de, « Petites notes sur
les
vérités éternelles », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Gen
2983
Petites notes sur les vérités éternelles », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, 1932–1933, p. 55-
2984
n vrai clerc. Non pas cet être détaché, déraciné,
de
pure raison, que l’auteur d’un pamphlet fameux voulait nous donner po
2985
s cet être détaché, déraciné, de pure raison, que
l’
auteur d’un pamphlet fameux voulait nous donner pour modèle du clerc q
2986
e détaché, déraciné, de pure raison, que l’auteur
d’
un pamphlet fameux voulait nous donner pour modèle du clerc qui ne tra
2987
i ne trahit pas. Mais une figure presque parfaite
d’
intellectuel en action, d’homme qui pense ce qu’il fait, qui fait ce q
2988
figure presque parfaite d’intellectuel en action,
d’
homme qui pense ce qu’il fait, qui fait ce qu’il pense. Nous manquons
2989
i fait ce qu’il pense. Nous manquons terriblement
de
tels hommes, en Suisse romande. Nous manquons terriblement de ce sens
2990
es, en Suisse romande. Nous manquons terriblement
de
ce sens de la culture qu’incarnait à mes yeux René Guisan, lorsque je
2991
se romande. Nous manquons terriblement de ce sens
de
la culture qu’incarnait à mes yeux René Guisan, lorsque je le voyais
2992
romande. Nous manquons terriblement de ce sens de
la
culture qu’incarnait à mes yeux René Guisan, lorsque je le voyais dan
2993
e qu’incarnait à mes yeux René Guisan, lorsque je
le
voyais dans sa bibliothèque immense et qu’il me parlait avec feu d’ac
2994
bibliothèque immense et qu’il me parlait avec feu
d’
actions réelles dont il était l’âme et l’agent, non pas en « homme d’a
2995
parlait avec feu d’actions réelles dont il était
l’
âme et l’agent, non pas en « homme d’action » — cette sotte espèce amé
2996
avec feu d’actions réelles dont il était l’âme et
l’
agent, non pas en « homme d’action » — cette sotte espèce américaine —
2997
ont il était l’âme et l’agent, non pas en « homme
d’
action » — cette sotte espèce américaine — mais en homme de pensée agi
2998
» — cette sotte espèce américaine — mais en homme
de
pensée agissante. Nous méprisons trop facilement la culture au nom de
2999
pensée agissante. Nous méprisons trop facilement
la
culture au nom de l’action. C’est sans doute parce que nous avons con
3000
us méprisons trop facilement la culture au nom de
l’
action. C’est sans doute parce que nous avons connu quelques rats de b
3001
ns doute parce que nous avons connu quelques rats
de
bibliothèque qui méprisaient trop facilement l’action au nom de la cu
3002
s de bibliothèque qui méprisaient trop facilement
l’
action au nom de la culture. En vérité, ni l’une ni l’autre ne valent
3003
ui méprisaient trop facilement l’action au nom de
la
culture. En vérité, ni l’une ni l’autre ne valent rien dès l’instant
3004
En vérité, ni l’une ni l’autre ne valent rien dès
l’
instant qu’on les sépare et qu’on cesse de les mettre en tension. Il n
3005
une ni l’autre ne valent rien dès l’instant qu’on
les
sépare et qu’on cesse de les mettre en tension. Il n’est d’action cré
3006
ien dès l’instant qu’on les sépare et qu’on cesse
de
les mettre en tension. Il n’est d’action créatrice que soumise à la l
3007
dès l’instant qu’on les sépare et qu’on cesse de
les
mettre en tension. Il n’est d’action créatrice que soumise à la loi d
3008
et qu’on cesse de les mettre en tension. Il n’est
d’
action créatrice que soumise à la loi d’une pensée rigoureuse ; il n’e
3009
ension. Il n’est d’action créatrice que soumise à
la
loi d’une pensée rigoureuse ; il n’est de pensée saine qu’engagée dan
3010
Il n’est d’action créatrice que soumise à la loi
d’
une pensée rigoureuse ; il n’est de pensée saine qu’engagée dans une œ
3011
umise à la loi d’une pensée rigoureuse ; il n’est
de
pensée saine qu’engagée dans une œuvre efficace, au sein de contingen
3012
es évidences fondamentales et sans cesse oubliées
de
nos jours, je ne les ai vues vraiment vécues chez nous que par cet ho
3013
ntales et sans cesse oubliées de nos jours, je ne
les
ai vues vraiment vécues chez nous que par cet homme solide et fin, pa
3014
aux abstractions et sachant voir, toujours prêt à
l’
accueil le plus ardent mais aussi le plus utilement critique si vous a
3015
ctions et sachant voir, toujours prêt à l’accueil
le
plus ardent mais aussi le plus utilement critique si vous alliez lui
3016
ujours prêt à l’accueil le plus ardent mais aussi
le
plus utilement critique si vous alliez lui parler d’un projet, d’une
3017
plus utilement critique si vous alliez lui parler
d’
un projet, d’une œuvre en cours, des circonstances d’une humble vie. I
3018
t critique si vous alliez lui parler d’un projet,
d’
une œuvre en cours, des circonstances d’une humble vie. Il faut décrir
3019
n projet, d’une œuvre en cours, des circonstances
d’
une humble vie. Il faut décrire ces éléments de sa « personne » en ter
3020
es d’une humble vie. Il faut décrire ces éléments
de
sa « personne » en termes d’apparence paradoxale : le secret de son œ
3021
a « personne » en termes d’apparence paradoxale :
le
secret de son œuvre résidait sans doute dans l’union vibrante qu’il i
3022
ne » en termes d’apparence paradoxale : le secret
de
son œuvre résidait sans doute dans l’union vibrante qu’il incarnait,
3023
: le secret de son œuvre résidait sans doute dans
l’
union vibrante qu’il incarnait, de qualités qui ont coutume, ailleurs,
3024
sans doute dans l’union vibrante qu’il incarnait,
de
qualités qui ont coutume, ailleurs, de se gêner mutuellement. Son éru
3025
incarnait, de qualités qui ont coutume, ailleurs,
de
se gêner mutuellement. Son érudition magnifique ne se limitait pas au
3026
e limitait pas aux livres : elle embrassait aussi
les
incidents de la moindre paroisse « libriste » du canton de Vaud. Son
3027
aux livres : elle embrassait aussi les incidents
de
la moindre paroisse « libriste » du canton de Vaud. Son sens aigu de
3028
x livres : elle embrassait aussi les incidents de
la
moindre paroisse « libriste » du canton de Vaud. Son sens aigu de la
3029
nts de la moindre paroisse « libriste » du canton
de
Vaud. Son sens aigu de la qualité intellectuelle, sa rigueur critique
3030
sse « libriste » du canton de Vaud. Son sens aigu
de
la qualité intellectuelle, sa rigueur critique ne l’empêchaient nulle
3031
« libriste » du canton de Vaud. Son sens aigu de
la
qualité intellectuelle, sa rigueur critique ne l’empêchaient nullemen
3032
la qualité intellectuelle, sa rigueur critique ne
l’
empêchaient nullement de se passionner pour les « problèmes » souvent
3033
e, sa rigueur critique ne l’empêchaient nullement
de
se passionner pour les « problèmes » souvent si vagues qui peuplent u
3034
ne l’empêchaient nullement de se passionner pour
les
« problèmes » souvent si vagues qui peuplent une âme d’unioniste roma
3035
roblèmes » souvent si vagues qui peuplent une âme
d’
unioniste romand. Vraiment, le souvenir d’une influence et d’une prése
3036
ui peuplent une âme d’unioniste romand. Vraiment,
le
souvenir d’une influence et d’une présence aussi directes et essentie
3037
une âme d’unioniste romand. Vraiment, le souvenir
d’
une influence et d’une présence aussi directes et essentielles doit no
3038
romand. Vraiment, le souvenir d’une influence et
d’
une présence aussi directes et essentielles doit nous interdire désorm
3039
tes et essentielles doit nous interdire désormais
de
considérer que l’esprit est une faculté détachée, un refuge hors de l
3040
s doit nous interdire désormais de considérer que
l’
esprit est une faculté détachée, un refuge hors de la réalité médiocre
3041
sprit est une faculté détachée, un refuge hors de
la
réalité médiocre et basse. Pour Guisan, l’esprit c’était l’acte, l’ai
3042
ors de la réalité médiocre et basse. Pour Guisan,
l’
esprit c’était l’acte, l’aide effective apportée hic et nunc à des hom
3043
médiocre et basse. Pour Guisan, l’esprit c’était
l’
acte, l’aide effective apportée hic et nunc à des hommes bien réels da
3044
e et basse. Pour Guisan, l’esprit c’était l’acte,
l’
aide effective apportée hic et nunc à des hommes bien réels dans leurs
3045
es reconnues et acceptées. Il me semble que c’est
la
leçon que nous devons prendre de sa vie : la leçon toute goethéenne d
3046
semble que c’est la leçon que nous devons prendre
de
sa vie : la leçon toute goethéenne du clerc qui sert sans rien trahir
3047
’est la leçon que nous devons prendre de sa vie :
la
leçon toute goethéenne du clerc qui sert sans rien trahir de la prima
3048
ute goethéenne du clerc qui sert sans rien trahir
de
la primauté de l’esprit. Peut-être que le seul chrétien peut comprend
3049
goethéenne du clerc qui sert sans rien trahir de
la
primauté de l’esprit. Peut-être que le seul chrétien peut comprendre,
3050
du clerc qui sert sans rien trahir de la primauté
de
l’esprit. Peut-être que le seul chrétien peut comprendre, existentiel
3051
clerc qui sert sans rien trahir de la primauté de
l’
esprit. Peut-être que le seul chrétien peut comprendre, existentiellem
3052
trahir de la primauté de l’esprit. Peut-être que
le
seul chrétien peut comprendre, existentiellement, que cette exigence
3053
comprendre, existentiellement, que cette exigence
de
service, cet abaissement de la pensée aux choses, cet acte de présenc
3054
t, que cette exigence de service, cet abaissement
de
la pensée aux choses, cet acte de présence au monde est l’achèvement
3055
que cette exigence de service, cet abaissement de
la
pensée aux choses, cet acte de présence au monde est l’achèvement sup
3056
cet abaissement de la pensée aux choses, cet acte
de
présence au monde est l’achèvement suprême, et non l’humiliation du s
3057
sée aux choses, cet acte de présence au monde est
l’
achèvement suprême, et non l’humiliation du spirituel. ah. Rougemon
3058
résence au monde est l’achèvement suprême, et non
l’
humiliation du spirituel. ah. Rougemont Denis de, « René Guisan : u
3059
’humiliation du spirituel. ah. Rougemont Denis
de
, « René Guisan : un clerc », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâ
3060
emont Denis de, « René Guisan : un clerc », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, 1935, p. 25-26.
3061
5, p. 25-26. ai. Ce double numéro, appartenant à
la
série annuelle 1932-1933, a de fait paru en 1935.
3062
éro, appartenant à la série annuelle 1932-1933, a
de
fait paru en 1935.
3063
Le
Poète et le Vilain (novembre 1938)aj ak Le poète disait d’une bell
3064
Le Poète et
le
Vilain (novembre 1938)aj ak Le poète disait d’une belle voix d’ame
3065
Le Poète et le Vilain (novembre 1938)aj ak
Le
poète disait d’une belle voix d’amertume : — Nous n’avons plus guère
3066
le Vilain (novembre 1938)aj ak Le poète disait
d’
une belle voix d’amertume : — Nous n’avons plus guère de mesures pour
3067
re 1938)aj ak Le poète disait d’une belle voix
d’
amertume : — Nous n’avons plus guère de mesures pour les choses divine
3068
belle voix d’amertume : — Nous n’avons plus guère
de
mesures pour les choses divines et humaines, si nous savons peser d’i
3069
rtume : — Nous n’avons plus guère de mesures pour
les
choses divines et humaines, si nous savons peser d’invisibles rayons
3070
choses divines et humaines, si nous savons peser
d’
invisibles rayons d’énergie. Nos codes ne prévoient pas que l’assassin
3071
umaines, si nous savons peser d’invisibles rayons
d’
énergie. Nos codes ne prévoient pas que l’assassin d’un noble sera pun
3072
rayons d’énergie. Nos codes ne prévoient pas que
l’
assassin d’un noble sera puni plus sévèrement que n’eût été ce noble a
3073
nergie. Nos codes ne prévoient pas que l’assassin
d’
un noble sera puni plus sévèrement que n’eût été ce noble assassinant
3074
que n’eût été ce noble assassinant un serf. Même
l’
indulgence pour les riches a cessé d’être bien certaine. Tout homme en
3075
noble assassinant un serf. Même l’indulgence pour
les
riches a cessé d’être bien certaine. Tout homme en vaut un autre, dit
3076
n serf. Même l’indulgence pour les riches a cessé
d’
être bien certaine. Tout homme en vaut un autre, dit la loi ; et ce re
3077
e bien certaine. Tout homme en vaut un autre, dit
la
loi ; et ce respect vulgarisé touche au mépris. De là vient que le me
3078
a loi ; et ce respect vulgarisé touche au mépris.
De
là vient que le meurtrier tantôt est acquitté, tantôt décapité. Vous
3079
spect vulgarisé touche au mépris. De là vient que
le
meurtrier tantôt est acquitté, tantôt décapité. Vous voyez qu’on osci
3080
. Vous voyez qu’on oscille du tout au rien, selon
l’
humeur d’un jury d’ailleurs désigné par le sort. Il n’en fut pas toujo
3081
yez qu’on oscille du tout au rien, selon l’humeur
d’
un jury d’ailleurs désigné par le sort. Il n’en fut pas toujours ainsi
3082
, selon l’humeur d’un jury d’ailleurs désigné par
le
sort. Il n’en fut pas toujours ainsi. Jusqu’au viiie siècle de notre
3083
en fut pas toujours ainsi. Jusqu’au viiie siècle
de
notre ère, les bardes celtes étaient honorés chez les rois. Tenez, li
3084
jours ainsi. Jusqu’au viiie siècle de notre ère,
les
bardes celtes étaient honorés chez les rois. Tenez, lisez ceci : « La
3085
notre ère, les bardes celtes étaient honorés chez
les
rois. Tenez, lisez ceci : « La valeur du barde du palais, c’est-à-dir
3086
ient honorés chez les rois. Tenez, lisez ceci : «
La
valeur du barde du palais, c’est-à-dire le prix qu’on doit payer quan
3087
ci : « La valeur du barde du palais, c’est-à-dire
le
prix qu’on doit payer quand on le tue, est de 126 vaches ; et en cas
3088
s, c’est-à-dire le prix qu’on doit payer quand on
le
tue, est de 126 vaches ; et en cas d’insulte, on lui doit une indemni
3089
ire le prix qu’on doit payer quand on le tue, est
de
126 vaches ; et en cas d’insulte, on lui doit une indemnité de 6 vach
3090
er quand on le tue, est de 126 vaches ; et en cas
d’
insulte, on lui doit une indemnité de 6 vaches et 20 pièces d’argent.
3091
; et en cas d’insulte, on lui doit une indemnité
de
6 vaches et 20 pièces d’argent. » Ailleurs, on voit que si le barde a
3092
n lui doit une indemnité de 6 vaches et 20 pièces
d’
argent. » Ailleurs, on voit que si le barde adresse une requête au roi
3093
et 20 pièces d’argent. » Ailleurs, on voit que si
le
barde adresse une requête au roi, il doit lui chanter un poème. S’il
3094
, trois poèmes. Si c’est à un vilain, il faut que
le
barde chante jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus… Je répondais à mon am
3095
ureux ceux qui ont une grande faim, c’est à cause
d’
eux qu’il y a de grandes œuvres. Car le vilain qui n’a rien à donner,
3096
nt une grande faim, c’est à cause d’eux qu’il y a
de
grandes œuvres. Car le vilain qui n’a rien à donner, c’est lui qui vo
3097
st à cause d’eux qu’il y a de grandes œuvres. Car
le
vilain qui n’a rien à donner, c’est lui qui vous donnera la joie du c
3098
qui n’a rien à donner, c’est lui qui vous donnera
la
joie du chant, plus précieuse que l’objet de vos requêtes au roi. — O
3099
vous donnera la joie du chant, plus précieuse que
l’
objet de vos requêtes au roi. — Oui, dit le poète, mais sans nobles, s
3100
nera la joie du chant, plus précieuse que l’objet
de
vos requêtes au roi. — Oui, dit le poète, mais sans nobles, sans rois
3101
se que l’objet de vos requêtes au roi. — Oui, dit
le
poète, mais sans nobles, sans rois, peut-il y avoir des vilains ? a
3102
t-il y avoir des vilains ? aj. Rougemont Denis
de
, « Le Poète et le Vilain », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchât
3103
avoir des vilains ? aj. Rougemont Denis de, «
Le
Poète et le Vilain », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Gen
3104
ilains ? aj. Rougemont Denis de, « Le Poète et
le
Vilain », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg
3105
gemont Denis de, « Le Poète et le Vilain », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, novembre 1938, p.
3106
ak. Une note introductive précise : « Nous avons
le
plaisir de publier en tête de ce numéro une page inédite de Denis de
3107
te introductive précise : « Nous avons le plaisir
de
publier en tête de ce numéro une page inédite de Denis de Rougemont,
3108
cise : « Nous avons le plaisir de publier en tête
de
ce numéro une page inédite de Denis de Rougemont, qu’il a bien voulu
3109
de publier en tête de ce numéro une page inédite
de
Denis de Rougemont, qu’il a bien voulu extraire pour nous d’un ouvrag
3110
Rougemont, qu’il a bien voulu extraire pour nous
d’
un ouvrage qu’il prépare et qu’il intitulera Doctrine fabuleuse . »
3111
Hölderlin dans
le
souvenir des noms splendides (1968)al Qu’est-ce qui persiste du po
3112
oublié ? Un « ton fondamental » ? Des mouvements
de
mots ? ou seulement un désir différent de tout autre désir auparavant
3113
vements de mots ? ou seulement un désir différent
de
tout autre désir auparavant connu de le revivre, ce poème, de le reli
3114
ir différent de tout autre désir auparavant connu
de
le revivre, ce poème, de le relire en sa mémoire, de le recomposer co
3115
différent de tout autre désir auparavant connu de
le
revivre, ce poème, de le relire en sa mémoire, de le recomposer contr
3116
e désir auparavant connu de le revivre, ce poème,
de
le relire en sa mémoire, de le recomposer contre l’oubli comme son au
3117
ésir auparavant connu de le revivre, ce poème, de
le
relire en sa mémoire, de le recomposer contre l’oubli comme son auteu
3118
le revivre, ce poème, de le relire en sa mémoire,
de
le recomposer contre l’oubli comme son auteur l’avait écrit contre l’
3119
revivre, ce poème, de le relire en sa mémoire, de
le
recomposer contre l’oubli comme son auteur l’avait écrit contre l’abs
3120
le relire en sa mémoire, de le recomposer contre
l’
oubli comme son auteur l’avait écrit contre l’absence, — car elle seul
3121
de le recomposer contre l’oubli comme son auteur
l’
avait écrit contre l’absence, — car elle seule attend l’expression et
3122
tre l’oubli comme son auteur l’avait écrit contre
l’
absence, — car elle seule attend l’expression et la permet. La poésie
3123
t écrit contre l’absence, — car elle seule attend
l’
expression et la permet. La poésie serait-elle ce qui subsiste quand o
3124
’absence, — car elle seule attend l’expression et
la
permet. La poésie serait-elle ce qui subsiste quand on a tout perdu s
3125
car elle seule attend l’expression et la permet.
La
poésie serait-elle ce qui subsiste quand on a tout perdu sauf certain
3126
ui émeut quand plus rien n’est là ? Je ne gardais
de
Hölderlin que des souvenirs d’élans ou d’amples chutes, de rythmes br
3127
là ? Je ne gardais de Hölderlin que des souvenirs
d’
élans ou d’amples chutes, de rythmes brisés, de noms grecs, d’éclats d
3128
gardais de Hölderlin que des souvenirs d’élans ou
d’
amples chutes, de rythmes brisés, de noms grecs, d’éclats de lumière é
3129
lin que des souvenirs d’élans ou d’amples chutes,
de
rythmes brisés, de noms grecs, d’éclats de lumière élevés dans l’imme
3130
rs d’élans ou d’amples chutes, de rythmes brisés,
de
noms grecs, d’éclats de lumière élevés dans l’immense paysage intérie
3131
’amples chutes, de rythmes brisés, de noms grecs,
d’
éclats de lumière élevés dans l’immense paysage intérieur. Ou moins en
3132
hutes, de rythmes brisés, de noms grecs, d’éclats
de
lumière élevés dans l’immense paysage intérieur. Ou moins encore, que
3133
s, de noms grecs, d’éclats de lumière élevés dans
l’
immense paysage intérieur. Ou moins encore, quelques syllabes et des t
3134
ncore, quelques syllabes et des tirets remplaçant
le
début ou la fin d’un verset, appels nostalgiquement privés de sens à
3135
ues syllabes et des tirets remplaçant le début ou
la
fin d’un verset, appels nostalgiquement privés de sens à cause de tan
3136
labes et des tirets remplaçant le début ou la fin
d’
un verset, appels nostalgiquement privés de sens à cause de tant d’ann
3137
la fin d’un verset, appels nostalgiquement privés
de
sens à cause de tant d’années d’oubli, pensais-je. Je notais quelquef
3138
ls nostalgiquement privés de sens à cause de tant
d’
années d’oubli, pensais-je. Je notais quelquefois ces fragments mémora
3139
giquement privés de sens à cause de tant d’années
d’
oubli, pensais-je. Je notais quelquefois ces fragments mémorables pour
3140
quelquefois ces fragments mémorables pour essayer
d’
en retrouver le complément, fût-ce par la suggestion de l’arrangement
3141
fragments mémorables pour essayer d’en retrouver
le
complément, fût-ce par la suggestion de l’arrangement graphique. Ains
3142
essayer d’en retrouver le complément, fût-ce par
la
suggestion de l’arrangement graphique. Ainsi quelques départs : Feie
3143
retrouver le complément, fût-ce par la suggestion
de
l’arrangement graphique. Ainsi quelques départs : Feiern möcht ich,
3144
rouver le complément, fût-ce par la suggestion de
l’
arrangement graphique. Ainsi quelques départs : Feiern möcht ich, abe
3145
r unserer Seele beginnt. Je retrouvais sans trop
de
lacunes deux quatrains d’une déchirante simplicité, que j’avais tradu
3146
Je retrouvais sans trop de lacunes deux quatrains
d’
une déchirante simplicité, que j’avais traduits à vingt ans : Die Lini
3147
rtaines coupes du verset, ces attaques identiques
de
deux des grands poèmes de la folie : Nah ist Und schwer zu fassen de
3148
ces attaques identiques de deux des grands poèmes
de
la folie : Nah ist Und schwer zu fassen der Gott21 Reif sind, in Fe
3149
attaques identiques de deux des grands poèmes de
la
folie : Nah ist Und schwer zu fassen der Gott21 Reif sind, in Feuer
3150
nt absence du son, du sens, mais sourde pulsation
d’
un blanc, d’un vide. « Énigme, ce qui naît d’un jaillissement pur ! Et
3151
u son, du sens, mais sourde pulsation d’un blanc,
d’
un vide. « Énigme, ce qui naît d’un jaillissement pur ! Et par le chan
3152
tion d’un blanc, d’un vide. « Énigme, ce qui naît
d’
un jaillissement pur ! Et par le chant lui-même à peine dévoilé ». Gro
3153
igme, ce qui naît d’un jaillissement pur ! Et par
le
chant lui-même à peine dévoilé ». Groupes de mots émergeant de la mém
3154
par le chant lui-même à peine dévoilé ». Groupes
de
mots émergeant de la mémoire comme de l’Égée vineuse ces îles de l’Ar
3155
même à peine dévoilé ». Groupes de mots émergeant
de
la mémoire comme de l’Égée vineuse ces îles de l’Archipel, témoins de
3156
e à peine dévoilé ». Groupes de mots émergeant de
la
mémoire comme de l’Égée vineuse ces îles de l’Archipel, témoins de qu
3157
». Groupes de mots émergeant de la mémoire comme
de
l’Égée vineuse ces îles de l’Archipel, témoins de quelque immense Hes
3158
Groupes de mots émergeant de la mémoire comme de
l’
Égée vineuse ces îles de l’Archipel, témoins de quelque immense Hespér
3159
nt de la mémoire comme de l’Égée vineuse ces îles
de
l’Archipel, témoins de quelque immense Hespérie effondrée mais dont l
3160
de la mémoire comme de l’Égée vineuse ces îles de
l’
Archipel, témoins de quelque immense Hespérie effondrée mais dont les
3161
de l’Égée vineuse ces îles de l’Archipel, témoins
de
quelque immense Hespérie effondrée mais dont les noms, par cette voix
3162
s de quelque immense Hespérie effondrée mais dont
les
noms, par cette voix cités, suffisent à ranimer la gloire heureuse. E
3163
s noms, par cette voix cités, suffisent à ranimer
la
gloire heureuse. Et l’émotion soudaine, submergeante, emplissait tout
3164
cités, suffisent à ranimer la gloire heureuse. Et
l’
émotion soudaine, submergeante, emplissait tout l’espace invoqué. D’un
3165
l’émotion soudaine, submergeante, emplissait tout
l’
espace invoqué. D’un seul coup m’était restitué L’enthousiasme errant,
3166
l’espace invoqué. D’un seul coup m’était restitué
L’
enthousiasme errant, fils de la belle Nuit 24. Nuit blanche, nuit d’un
3167
coup m’était restitué L’enthousiasme errant, fils
de
la belle Nuit 24. Nuit blanche, nuit d’un bleu doré lunaire — négatif
3168
p m’était restitué L’enthousiasme errant, fils de
la
belle Nuit 24. Nuit blanche, nuit d’un bleu doré lunaire — négatif de
3169
ant, fils de la belle Nuit 24. Nuit blanche, nuit
d’
un bleu doré lunaire — négatif de cet azur noir du plein midi sur les
3170
it blanche, nuit d’un bleu doré lunaire — négatif
de
cet azur noir du plein midi sur les Cyclades. Mais Hölderlin n’a jama
3171
aire — négatif de cet azur noir du plein midi sur
les
Cyclades. Mais Hölderlin n’a jamais vu les Îles ! Ainsi sa poésie dev
3172
di sur les Cyclades. Mais Hölderlin n’a jamais vu
les
Îles ! Ainsi sa poésie devenait-elle pour moi, dans la mémoire, ce qu
3173
es ! Ainsi sa poésie devenait-elle pour moi, dans
la
mémoire, ce que la Grèce avait été pour lui dans la distance et dans
3174
e devenait-elle pour moi, dans la mémoire, ce que
la
Grèce avait été pour lui dans la distance et dans le temps du rêve. M
3175
mémoire, ce que la Grèce avait été pour lui dans
la
distance et dans le temps du rêve. Mais au-delà des accidents remémor
3176
Grèce avait été pour lui dans la distance et dans
le
temps du rêve. Mais au-delà des accidents remémorés, qu’en était-il d
3177
s au-delà des accidents remémorés, qu’en était-il
de
la substance des grands poèmes ? L’émotion rénovée par ces fragments
3178
u-delà des accidents remémorés, qu’en était-il de
la
substance des grands poèmes ? L’émotion rénovée par ces fragments — d
3179
u’en était-il de la substance des grands poèmes ?
L’
émotion rénovée par ces fragments — départs, invocations, noms sacrés
3180
ces fragments — départs, invocations, noms sacrés
de
l’Ionie — était-elle plus pure et plus vraie, plus efficace que le di
3181
fragments — départs, invocations, noms sacrés de
l’
Ionie — était-elle plus pure et plus vraie, plus efficace que le disco
3182
t-elle plus pure et plus vraie, plus efficace que
le
discours lui-même des grands Hymnes ? Il fallait enfin les relire. Je
3183
urs lui-même des grands Hymnes ? Il fallait enfin
les
relire. Je découvris alors que beaucoup des fragments qui subsistaien
3184
nt dans ma mémoire avaient toujours été tels dans
le
texte, émergeant comme des îles du blanc de la page, et parfois prolo
3185
dans le texte, émergeant comme des îles du blanc
de
la page, et parfois prolongés par une suite de tirets signalant des r
3186
ns le texte, émergeant comme des îles du blanc de
la
page, et parfois prolongés par une suite de tirets signalant des reli
3187
nc de la page, et parfois prolongés par une suite
de
tirets signalant des reliefs sous-marins25. En cherchant à les complé
3188
gnalant des reliefs sous-marins25. En cherchant à
les
compléter par ce qu’ils devaient évoquer, je ne faisais pas autre cho
3189
vaient évoquer, je ne faisais pas autre chose que
le
poète à partir d’un signe, d’un nom, d’une lumière de l’Hellade imagi
3190
ne faisais pas autre chose que le poète à partir
d’
un signe, d’un nom, d’une lumière de l’Hellade imaginée. Se souvenir a
3191
pas autre chose que le poète à partir d’un signe,
d’
un nom, d’une lumière de l’Hellade imaginée. Se souvenir ainsi de Höld
3192
chose que le poète à partir d’un signe, d’un nom,
d’
une lumière de l’Hellade imaginée. Se souvenir ainsi de Hölderlin, c’é
3193
oète à partir d’un signe, d’un nom, d’une lumière
de
l’Hellade imaginée. Se souvenir ainsi de Hölderlin, c’était revenir à
3194
e à partir d’un signe, d’un nom, d’une lumière de
l’
Hellade imaginée. Se souvenir ainsi de Hölderlin, c’était revenir à la
3195
lumière de l’Hellade imaginée. Se souvenir ainsi
de
Hölderlin, c’était revenir à la genèse du poème dans l’élan de sa nos
3196
Se souvenir ainsi de Hölderlin, c’était revenir à
la
genèse du poème dans l’élan de sa nostalgie fondamentale. D’une poési
3197
derlin, c’était revenir à la genèse du poème dans
l’
élan de sa nostalgie fondamentale. D’une poésie dont le mouvement prof
3198
c’était revenir à la genèse du poème dans l’élan
de
sa nostalgie fondamentale. D’une poésie dont le mouvement profond de
3199
u poème dans l’élan de sa nostalgie fondamentale.
D’
une poésie dont le mouvement profond de « réflexion » sur le « sentime
3200
n de sa nostalgie fondamentale. D’une poésie dont
le
mouvement profond de « réflexion » sur le « sentiment originel » a po
3201
damentale. D’une poésie dont le mouvement profond
de
« réflexion » sur le « sentiment originel » a pour fonction de « rapp
3202
ie dont le mouvement profond de « réflexion » sur
le
« sentiment originel » a pour fonction de « rappeler la vie perdue à
3203
n » sur le « sentiment originel » a pour fonction
de
« rappeler la vie perdue à une vie magnifiée »26, on peut bien dire q
3204
entiment originel » a pour fonction de « rappeler
la
vie perdue à une vie magnifiée »26, on peut bien dire qu’elle naît d’
3205
vie magnifiée »26, on peut bien dire qu’elle naît
d’
une nostalgie d’elle-même. Hölderlin, lui, dira qu’elle se constitue d
3206
6, on peut bien dire qu’elle naît d’une nostalgie
d’
elle-même. Hölderlin, lui, dira qu’elle se constitue dans son « aspira
3207
on « aspiration » à exprimer, c’est-à-dire dans «
la
transition d’un infini défini à un infini plus général », du « pur »
3208
n » à exprimer, c’est-à-dire dans « la transition
d’
un infini défini à un infini plus général », du « pur » au « multiple
3209
i plus général », du « pur » au « multiple » et «
de
l’Esprit au signe », transition qui relève ici, comme chez Hegel, et
3210
lus général », du « pur » au « multiple » et « de
l’
Esprit au signe », transition qui relève ici, comme chez Hegel, et bie
3211
chez Hegel, et bien plus haut, chez Héraclite et
les
ioniens, de la dialectique essentielle, celle de l’Un et du Divers. P
3212
et bien plus haut, chez Héraclite et les ioniens,
de
la dialectique essentielle, celle de l’Un et du Divers. Poésie, c’est
3213
bien plus haut, chez Héraclite et les ioniens, de
la
dialectique essentielle, celle de l’Un et du Divers. Poésie, c’est ab
3214
les ioniens, de la dialectique essentielle, celle
de
l’Un et du Divers. Poésie, c’est absence, appel, invocation. Tout bon
3215
ritable ne peut être qu’à venir, — à revenir dans
le
mythe. Le Neckar sera beau quand d’une Grèce dorienne — Cap Sounion,
3216
peut être qu’à venir, — à revenir dans le mythe.
Le
Neckar sera beau quand d’une Grèce dorienne — Cap Sounion, Olympie, t
3217
revenir dans le mythe. Le Neckar sera beau quand
d’
une Grèce dorienne — Cap Sounion, Olympie, temples ruinés d’Athènes, «
3218
e dorienne — Cap Sounion, Olympie, temples ruinés
d’
Athènes, « fierté du monde qui n’est plus »27 — le poète se retournera
3219
d’Athènes, « fierté du monde qui n’est plus »27 —
le
poète se retournera vers sa vallée natale et sa rivière « avec ses pr
3220
natale et sa rivière « avec ses prés charmants et
les
saules des rives ». Neckar imaginé comme enfance perdue, mais aussi c
3221
aginé comme enfance perdue, mais aussi comme aimé
de
loin, dans un futur anticipé qui fera de lui un passé. Ionie de rêve,
3222
mme aimé de loin, dans un futur anticipé qui fera
de
lui un passé. Ionie de rêve, où jamais il n’ira, car elle n’est plus.
3223
un futur anticipé qui fera de lui un passé. Ionie
de
rêve, où jamais il n’ira, car elle n’est plus. Paysages évoqués — non
3224
ant, verdoyant, lumineux ou en fête —, purs états
d’
âmes ! Ces « jardins de Bordeaux, là-bas », cette Palmyre en ruine « a
3225
x ou en fête —, purs états d’âmes ! Ces « jardins
de
Bordeaux, là-bas », cette Palmyre en ruine « aux plaines du désert »,
3226
en ruine « aux plaines du désert », et ce Gothard
d’
où partent les grands fleuves, le Rhin allemand, mais aussi l’Aigle ve
3227
x plaines du désert », et ce Gothard d’où partent
les
grands fleuves, le Rhin allemand, mais aussi l’Aigle vers l’Olympe, v
3228
», et ce Gothard d’où partent les grands fleuves,
le
Rhin allemand, mais aussi l’Aigle vers l’Olympe, vers les antres de L
3229
les grands fleuves, le Rhin allemand, mais aussi
l’
Aigle vers l’Olympe, vers les antres de Lemnos, et vers les forêts de
3230
leuves, le Rhin allemand, mais aussi l’Aigle vers
l’
Olympe, vers les antres de Lemnos, et vers les forêts de l’Indus ! Mal
3231
allemand, mais aussi l’Aigle vers l’Olympe, vers
les
antres de Lemnos, et vers les forêts de l’Indus ! Mallarmé fixe tout
3232
mais aussi l’Aigle vers l’Olympe, vers les antres
de
Lemnos, et vers les forêts de l’Indus ! Mallarmé fixe tout dans un pr
3233
vers l’Olympe, vers les antres de Lemnos, et vers
les
forêts de l’Indus ! Mallarmé fixe tout dans un présent glacé, intempo
3234
pe, vers les antres de Lemnos, et vers les forêts
de
l’Indus ! Mallarmé fixe tout dans un présent glacé, intemporel (« Le
3235
vers les antres de Lemnos, et vers les forêts de
l’
Indus ! Mallarmé fixe tout dans un présent glacé, intemporel (« Le tra
3236
mé fixe tout dans un présent glacé, intemporel («
Le
transparent glacier des vols qui n’ont pas fui »). Rimbaud, ses momen
3237
ses moments forts sont au futur prochain (« Et à
l’
aurore… nous entrerons aux splendides villes »), Apollinaire hante la
3238
erons aux splendides villes »), Apollinaire hante
la
marge d’émotion entre le souvenir de naguère et sa restitution dans u
3239
splendides villes »), Apollinaire hante la marge
d’
émotion entre le souvenir de naguère et sa restitution dans un présent
3240
es »), Apollinaire hante la marge d’émotion entre
le
souvenir de naguère et sa restitution dans un présent d’ubiquité. Élu
3241
inaire hante la marge d’émotion entre le souvenir
de
naguère et sa restitution dans un présent d’ubiquité. Éluard ne conna
3242
enir de naguère et sa restitution dans un présent
d’
ubiquité. Éluard ne connaît que l’instant, le temps ponctuel. Mais Höl
3243
dans un présent d’ubiquité. Éluard ne connaît que
l’
instant, le temps ponctuel. Mais Hölderlin, ses grands hymnes décriven
3244
sent d’ubiquité. Éluard ne connaît que l’instant,
le
temps ponctuel. Mais Hölderlin, ses grands hymnes décrivent toutes le
3245
ais Hölderlin, ses grands hymnes décrivent toutes
les
dimensions de l’absence, de l’éloignement dans le temps, dans l’espac
3246
ses grands hymnes décrivent toutes les dimensions
de
l’absence, de l’éloignement dans le temps, dans l’espace, dans la tra
3247
grands hymnes décrivent toutes les dimensions de
l’
absence, de l’éloignement dans le temps, dans l’espace, dans la transc
3248
nes décrivent toutes les dimensions de l’absence,
de
l’éloignement dans le temps, dans l’espace, dans la transcendance, ma
3249
décrivent toutes les dimensions de l’absence, de
l’
éloignement dans le temps, dans l’espace, dans la transcendance, mais
3250
es dimensions de l’absence, de l’éloignement dans
le
temps, dans l’espace, dans la transcendance, mais d’une absence qui e
3251
e l’absence, de l’éloignement dans le temps, dans
l’
espace, dans la transcendance, mais d’une absence qui est toujours app
3252
l’éloignement dans le temps, dans l’espace, dans
la
transcendance, mais d’une absence qui est toujours appel, nostalgie q
3253
temps, dans l’espace, dans la transcendance, mais
d’
une absence qui est toujours appel, nostalgie qui se mue en prophétie
3254
nouveaux du Verbe qui nous meut et nous oriente :
le
passé de l’invocatif28 qui est un temps de la prophétie, appelant le
3255
du Verbe qui nous meut et nous oriente : le passé
de
l’invocatif28 qui est un temps de la prophétie, appelant le retour de
3256
Verbe qui nous meut et nous oriente : le passé de
l’
invocatif28 qui est un temps de la prophétie, appelant le retour des d
3257
ente : le passé de l’invocatif28 qui est un temps
de
la prophétie, appelant le retour des dieux morts ou dormants ; l’impa
3258
e : le passé de l’invocatif28 qui est un temps de
la
prophétie, appelant le retour des dieux morts ou dormants ; l’imparfa
3259
atif28 qui est un temps de la prophétie, appelant
le
retour des dieux morts ou dormants ; l’imparfait anticipé, qui est le
3260
appelant le retour des dieux morts ou dormants ;
l’
imparfait anticipé, qui est le temps du poète voyant ; et le présent d
3261
morts ou dormants ; l’imparfait anticipé, qui est
le
temps du poète voyant ; et le présent d’exil, temps du poète souffran
3262
t anticipé, qui est le temps du poète voyant ; et
le
présent d’exil, temps du poète souffrant. Car il nous avertit que son
3263
qui est le temps du poète voyant ; et le présent
d’
exil, temps du poète souffrant. Car il nous avertit que son langage n’
3264
tit que son langage n’est pas celui que parlent «
la
nature et l’art tels qu’il les a connus autrefois ». Ce n’est pas un
3265
angage n’est pas celui que parlent « la nature et
l’
art tels qu’il les a connus autrefois ». Ce n’est pas un langage impos
3266
celui que parlent « la nature et l’art tels qu’il
les
a connus autrefois ». Ce n’est pas un langage imposé par le social im
3267
s autrefois ». Ce n’est pas un langage imposé par
le
social impersonnel, tel que certains prétendent qu’il nous forme — «
3268
ndent qu’il nous forme — « car si quelque langage
de
la nature et de l’art… préexistait pour lui… le poète se placerait en
3269
nt qu’il nous forme — « car si quelque langage de
la
nature et de l’art… préexistait pour lui… le poète se placerait en de
3270
forme — « car si quelque langage de la nature et
de
l’art… préexistait pour lui… le poète se placerait en dehors de son c
3271
rme — « car si quelque langage de la nature et de
l’
art… préexistait pour lui… le poète se placerait en dehors de son cham
3272
e de la nature et de l’art… préexistait pour lui…
le
poète se placerait en dehors de son champ d’efficacité, il sortirait
3273
lui… le poète se placerait en dehors de son champ
d’
efficacité, il sortirait de sa création »29. Son langage, il le fait d
3274
en dehors de son champ d’efficacité, il sortirait
de
sa création »29. Son langage, il le fait de noms sacrés et de signes
3275
il sortirait de sa création »29. Son langage, il
le
fait de noms sacrés et de signes élus, qualifiés par un « ton fondame
3276
irait de sa création »29. Son langage, il le fait
de
noms sacrés et de signes élus, qualifiés par un « ton fondamental ».
3277
on »29. Son langage, il le fait de noms sacrés et
de
signes élus, qualifiés par un « ton fondamental ». C’est une sorte de
3278
ifiés par un « ton fondamental ». C’est une sorte
de
code initiatique, le chiffre de sa religion. Noms de fleuves et d’île
3279
ndamental ». C’est une sorte de code initiatique,
le
chiffre de sa religion. Noms de fleuves et d’îles, de cités, de hauts
3280
. C’est une sorte de code initiatique, le chiffre
de
sa religion. Noms de fleuves et d’îles, de cités, de hauts lieux ; et
3281
code initiatique, le chiffre de sa religion. Noms
de
fleuves et d’îles, de cités, de hauts lieux ; et leur seul énoncé suf
3282
ue, le chiffre de sa religion. Noms de fleuves et
d’
îles, de cités, de hauts lieux ; et leur seul énoncé suffit à qualifie
3283
hiffre de sa religion. Noms de fleuves et d’îles,
de
cités, de hauts lieux ; et leur seul énoncé suffit à qualifier et act
3284
sa religion. Noms de fleuves et d’îles, de cités,
de
hauts lieux ; et leur seul énoncé suffit à qualifier et activer la no
3285
et leur seul énoncé suffit à qualifier et activer
la
nostalgie constitutive du poème : le Gothard et l’Olympe, Pister, l’I
3286
r et activer la nostalgie constitutive du poème :
le
Gothard et l’Olympe, Pister, l’Indus, Patmos, et Dodone, et Délos, et
3287
a nostalgie constitutive du poème : le Gothard et
l’
Olympe, Pister, l’Indus, Patmos, et Dodone, et Délos, et Delphes, et l
3288
tutive du poème : le Gothard et l’Olympe, Pister,
l’
Indus, Patmos, et Dodone, et Délos, et Delphes, et le matin de Salamin
3289
ndus, Patmos, et Dodone, et Délos, et Delphes, et
le
matin de Salamine, et l’Hespérie, « Couchant du temps ». Sous la Rous
3290
mos, et Dodone, et Délos, et Delphes, et le matin
de
Salamine, et l’Hespérie, « Couchant du temps ». Sous la Rousse et la
3291
et Délos, et Delphes, et le matin de Salamine, et
l’
Hespérie, « Couchant du temps ». Sous la Rousse et la Flamboyante, hau
3292
amine, et l’Hespérie, « Couchant du temps ». Sous
la
Rousse et la Flamboyante, hautes parois de roches nues dominant Delph
3293
espérie, « Couchant du temps ». Sous la Rousse et
la
Flamboyante, hautes parois de roches nues dominant Delphes (et de plu
3294
. Sous la Rousse et la Flamboyante, hautes parois
de
roches nues dominant Delphes (et de plus haut encore fonce un milan s
3295
t de plus haut encore fonce un milan sur sa proie
d’
ombre) au bord de la fontaine aux eaux « saintes et sobres », écoutons
3296
e fonce un milan sur sa proie d’ombre) au bord de
la
fontaine aux eaux « saintes et sobres », écoutons-le30 : Jusqu’aux p
3297
qu’aux pieds du Parnasse j’irai, et, dès que dans
l’
ombre des chênes Brillera la lueur de ton flot surgissant, Castalie !
3298
rai, et, dès que dans l’ombre des chênes Brillera
la
lueur de ton flot surgissant, Castalie ! Ah ! je veux Dans la vasque
3299
dès que dans l’ombre des chênes Brillera la lueur
de
ton flot surgissant, Castalie ! Ah ! je veux Dans la vasque puiser, à
3300
ton flot surgissant, Castalie ! Ah ! je veux Dans
la
vasque puiser, à travers le parfum de tes fleurs, et répandre, Sur le
3301
e ! Ah ! je veux Dans la vasque puiser, à travers
le
parfum de tes fleurs, et répandre, Sur le sol où renaît la prairie, l
3302
e veux Dans la vasque puiser, à travers le parfum
de
tes fleurs, et répandre, Sur le sol où renaît la prairie, l’eau sacré
3303
travers le parfum de tes fleurs, et répandre, Sur
le
sol où renaît la prairie, l’eau sacrée et mes larmes, afin, Qu’une of
3304
de tes fleurs, et répandre, Sur le sol où renaît
la
prairie, l’eau sacrée et mes larmes, afin, Qu’une offrande pourtant v
3305
rs, et répandre, Sur le sol où renaît la prairie,
l’
eau sacrée et mes larmes, afin, Qu’une offrande pourtant vienne encore
3306
s délaissés, vous atteindre ! Et, plus loin, dans
le
val qui se tait, près des rocs suspendus de Tempé, Près de vous j’éli
3307
dans le val qui se tait, près des rocs suspendus
de
Tempé, Près de vous j’élirai ma demeure à jamais, près de vous, noms
3308
1801-1802. 22. Mnemosyne III, 1803. 23. « Par
le
fait que (le poète) me nomme ce signe, il emprunte à mon monde sa mat
3309
22. Mnemosyne III, 1803. 23. « Par le fait que (
le
poète) me nomme ce signe, il emprunte à mon monde sa matière, il me d
3310
, il me détermine à transférer cette matière dans
le
signe », écrit Hölderlin dans son grand essai sur la démarche poétiqu
3311
signe », écrit Hölderlin dans son grand essai sur
la
démarche poétique, au chapitre traitant du langage et de son « effica
3312
rche poétique, au chapitre traitant du langage et
de
son « efficacité ». 24. André Chénier. 25. Le précieux Hölderlin de
3313
t de son « efficacité ». 24. André Chénier. 25.
Le
précieux Hölderlin de la Pléiade, paru en 1967, supprime par malheur
3314
rime par malheur ces tirets, que donnent toujours
les
éditions allemandes. 26. Cf. l’essai cité, page 268 éd. de la Pléiad
3315
onnent toujours les éditions allemandes. 26. Cf.
l’
essai cité, page 268 éd. de la Pléiade. 27. Le Neckar, Pléiade, p. 4
3316
s allemandes. 26. Cf. l’essai cité, page 268 éd.
de
la Pléiade. 27. Le Neckar, Pléiade, p. 459. 28. Une sorte de futur
3317
llemandes. 26. Cf. l’essai cité, page 268 éd. de
la
Pléiade. 27. Le Neckar, Pléiade, p. 459. 28. Une sorte de futur, e
3318
. l’essai cité, page 268 éd. de la Pléiade. 27.
Le
Neckar, Pléiade, p. 459. 28. Une sorte de futur, en réalité, comme l
3319
27. Le Neckar, Pléiade, p. 459. 28. Une sorte
de
futur, en réalité, comme le futur antérieur est une sorte de passé.
3320
. 459. 28. Une sorte de futur, en réalité, comme
le
futur antérieur est une sorte de passé. 29. Essai cité, Éd. de la Pl
3321
n réalité, comme le futur antérieur est une sorte
de
passé. 29. Essai cité, Éd. de la Pléiade, p. 630. 30. Je cite l’Arc
3322
ieur est une sorte de passé. 29. Essai cité, Éd.
de
la Pléiade, p. 630. 30. Je cite l’Archipel dans la belle adaptation
3323
r est une sorte de passé. 29. Essai cité, Éd. de
la
Pléiade, p. 630. 30. Je cite l’Archipel dans la belle adaptation ryt
3324
sai cité, Éd. de la Pléiade, p. 630. 30. Je cite
l’
Archipel dans la belle adaptation rythmique de Jean Tardieu. Éd. de la
3325
la Pléiade, p. 630. 30. Je cite l’Archipel dans
la
belle adaptation rythmique de Jean Tardieu. Éd. de la Pléiade, p. 826
3326
ite l’Archipel dans la belle adaptation rythmique
de
Jean Tardieu. Éd. de la Pléiade, p. 826. al. Rougemont Denis de, «
3327
a belle adaptation rythmique de Jean Tardieu. Éd.
de
la Pléiade, p. 826. al. Rougemont Denis de, « Hölderlin dans le sou
3328
elle adaptation rythmique de Jean Tardieu. Éd. de
la
Pléiade, p. 826. al. Rougemont Denis de, « Hölderlin dans le souven
3329
Éd. de la Pléiade, p. 826. al. Rougemont Denis
de
, « Hölderlin dans le souvenir des noms splendides », Revue de Belles-
3330
. 826. al. Rougemont Denis de, « Hölderlin dans
le
souvenir des noms splendides », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neu
3331
lin dans le souvenir des noms splendides », Revue
de
Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribourg, 1968, p. 15-19.