1 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Avant-propos (décembre 1926)
1 n d’être nous-mêmes. Et, disons-le tout de suite, c’est en cela uniquement — être nous-mêmes — que consistera notre programme
2 les modestes…   Être nous-mêmes, avons-nous dit, c’est à la fois notre but et notre excuse en publiant cette revue. Nous ne
3 Que sommes-nous donc ? Le plus qu’on puisse dire, c’est que vous le saurez un peu mieux quand vous aurez lu nos huit numéros.
2 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
4 provisoirement — que satisfaisante pour l’esprit. C’est ainsi que nous trompant nous-mêmes, sous le prétexte toujours de prob
5 ce qui s’oppose en premier lieu à la spontanéité. C’est pourquoi Gide écrit ailleurs : « En chaque être, le pire instinct me
6 e meilleur moyen de se livrer à ses déterminants, c’est de mener la vie gratuite que réclament les surréalistes. Le contraire
7 rielles. Ce n’est plus l’élan pur que je décris : c’est un élan freiné dans mon esprit, c’est le frein lui-même, bientôt — pa
8 je décris : c’est un élan freiné dans mon esprit, c’est le frein lui-même, bientôt — par un mouvement normal de l’attention —
9 n mouvement normal de l’attention — et fatalement c’est à la découverte d’une faiblesse que j’aboutis : ce quelque chose qui
10 ngez l’éclairage, et la chaumière devient palais. C’est l’objection classique et irréfutable à toute introspection : ce dalto
11 ces deux procédés peut m’apprendre quelque chose, c’est bien le second. La qualité des souvenirs qu’il me livre me renseigne
12 t de la méthode indiquée dans le premier exemple. C’est un cas-limite, j’en conviens. Pourtant, n’est-ce pas le schéma de tou
13 folle, puis tout finit dans un râle, brusquement c’est le vide. Centre de soi, l’aspiration du néant. J’ai revu à l’envers l
14 t, j’ai pu soupçonner des profondeurs ; mais déjà c’est le chaos. Mon corps et moi, le livre si poignant de René Crevel, est
15 erpétuelle attente »), — ce que l’auteur découvre c’est ce « merveilleux contraire » de l’élan vital qu’il nomme élan mortel
16 d’aujourd’hui. J’ai dit : ravages du sincérisme. C’est plus exactement faillite qu’il faudrait. Faillite de toute introspect
17 composer ; impuissance à inventer. Car inventer, c’est se porter à l’extrême pointe de soi, et, d’un élan, se dépasser ; c’e
18 trême pointe de soi, et, d’un élan, se dépasser ; c’est créer une différence. Pourquoi les romanciers modernes ont-ils tant d
19 nes ont-ils tant de mal à créer des personnages ? C’est parce qu’une sorte de sincérité les retient d’imposer aux héros ce ry
20 est pas menteur », dit Max Jacob. « Être sincère, c’est avoir toutes les pensées » (Rivière). Mais on ne peut se maintenir da
21 à faire le saut dans le vide qu’exige toute foi ; c’est la volonté de sincérité, c’est-à-dire une sincérité tournée au vice,
22 ombre que de tendre vers ce modèle. Dirais-je que c’est ma sincérité d’y aller par les moyens les plus efficaces ? Mais on no
23 que je me conciliais pour des retours possibles. C’est ainsi que fidèle à soi-même au plus profond de l’être, on entretient
24 quelles merveilleuses duperies cela suppose. Mais c’est une honnêteté peut-être plus réelle que l’autre. Et l’on conçoit que
25 uction dans les salons. Constater une faiblesse, c’est toujours un peu en prendre son parti. La sincérité crée en nous un fa
26 espèce de souffrance véritablement insupportable, c’est celle qu’on tire de soi-même.) Hypocrisie, ce sourire des sphinx ; hy
3 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)
27 les régions de chasse gardée du ci-devant soleil. C’est là qu’Urbain, premier du nom dans sa famille, laquelle n’avait compté
28 ur poste dans l’éternité. « Éternité désaffectée, c’est bien dommage, dit-il en s’étirant ; le printemps désormais rendra le
4 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Dans le Style (janvier 1927)
29 llence M. Diamanty, ministre de Roumanie à Paris. C’est encore mieux dans le style. h. Rougemont Denis de, « Dans le style
5 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
30 Mademoiselle, Il faut d’abord que je m’excuse : c’est un peu prétentieux de vous écrire au moment où je vais me suicider, d
31 ux de plaisir, comme on dit, sans doute parce que c’est là que se nouent les douleurs les plus atrocement inutiles. La premiè
32 i oubliée. Puis je vous ai revue, aux courses, et c’est là que j’ai découvert que vous existiez en moi, à certain désagrément
33 i je devrais me tuer, pourquoi je souffre, ce que c’est que la souffrance, ce que c’est que ma vie, ma mort. Mon Dieu, il n’y
34 e souffre, ce que c’est que la souffrance, ce que c’est que ma vie, ma mort. Mon Dieu, il n’y a plus qu’un glissement gris, s
6 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
35 symbole dans la pièce. » Ce qui me gêne pourtant, c’est d’y découvrir possibles deux interprétations symboliques au moins ; d
36 consiste à écrire une phrase ». Et cette phrase, c’est un cheval savant qui la lui a dictée : « Madame Eurydice Reviendra De
37 ers. » — « Ce n’est pas une phrase, s’écrie-t-il, c’est un poème, un poème du rêve, une fleur du fond de la mort. » Or, on dé
38 mort. » Or, on découvre à la fin de la pièce que c’est une anagramme un peu ordurière. Ainsi les rêves publiés par les surré
39 isé. En somme, ce qu’il faut reprocher à Cocteau, c’est d’avoir réussi complètement une pièce, prouvant une fois de plus que
7 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
40 plus banale que nature, très bien photographiée. C’est le film du type « Jeux de soleil dans les jardins, complets variés, ç
41 fond de boulevards et parmi les toits flottants, c’est assez tragique. Mitrailleuse de phares d’auto, les 100 000 yeux de la
42 et lui-même. ⁂ Le tout ne dure pas 20 minutes. Et c’est heureux. Nous manquons d’entraînement dans le domaine du merveilleux
43 nt où ils pourront se pousser en disant : « C’que c’est cochon ! » Mais le moment ne vient pas, ils sont déçus. Enfin, mon vo
44 t avec la naïveté qu’il faut, approuve et dit : «  C’est bien ça, c’est comme quand on rêve. » Un des défauts d’Entr’acte, c’e
45 té qu’il faut, approuve et dit : « C’est bien ça, c’est comme quand on rêve. » Un des défauts d’Entr’acte, c’est la fantaisie
46 omme quand on rêve. » Un des défauts d’Entr’acte, c’est la fantaisie recherchée de certaines scènes (l’enterrement). Cela fai
47 ébut, et Entr’acte mérite d’être ainsi qualifié : c’est peut-être le premier film où l’on a fait du ciné avec des moyens prop
48 sans cesse envie de crier : « Trop de gestes ! » C’est une question d’épuration des moyens. Rendre le plus par le moins, c’e
49 puration des moyens. Rendre le plus par le moins, c’est le fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont là critiques de style. D
50 mme en chien, cela n’a rien d’étonnant au cinéma. C’est la photographie d’une chose qui ne serait étonnante que dans le réel 
51 urnant un commutateur. Le vrai miracle du cinéma, c’est , par exemple, l’éclosion d’une rose, un homme qui court au ralenti, c
52 au ralenti, certaines coïncidences de mouvements… C’est une réalité quotidienne dans une lumière qui la métamorphose ; c’est
53 uotidienne dans une lumière qui la métamorphose ; c’est un temps nouveau, et l’espace en relation se modifie pour maintenir j
54 odifie pour maintenir je ne sais quelle harmonie… C’est une réalité aussi réelle que celle dont nous avons convenu et que nou
8 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
55 gineux du Silence. On nous montre des Dieux, mais c’est pour détourner nos regards de cela qu’il faut bien nommer le Vide. Ta
56 s à peine parfumés, les vices enlacés aux vertus, c’est un ricanement splendide comme un éclat de rire de condamné à mort et
57 dit : « Je ne comprends pas », et l’on pense : «  C’est donc incompréhensible ». On dit : « C’est incompréhensible ! » — et l
58 nse : « C’est donc incompréhensible ». On dit : «  C’est incompréhensible ! » — et l’on est enfin rassuré. C’est incompréhens
59 ncompréhensible ! » — et l’on est enfin rassuré. C’est incompréhensible !, trois mots dont l’un savant. Je ne connais pas de
60 r remède contre Dieu. Monsieur, vous avez dit : «  C’est incompréhensible ! » — avec une indignation où j’admire une pointe d’
61 même celui de souffrir. Le dernier rire d’Aragon, c’est l’éclat de sa joie brusque d’être seul sur un faux sommet vers quoi d
62 met vers quoi des faibles s’efforcent — mais déjà c’est de plus loin qu’il les nargue. Il connaît enfin une solitude défendue
63  est-ce encore Aragon, sinon qui ? — sa grandeur, c’est qu’il lui faut atteindre Dieu ou n’espérer plus aucun pardon. II
64 ique qu’il trouverait sans doute un peu ridicule. C’est ainsi que l’on arrive à croire, pour un autre, que c’est arrivé, ajou
65 insi que l’on arrive à croire, pour un autre, que c’est arrivé, ajoutant foi, dans tous les sens qu’admet ce terme, à des exa
66 e de n’être pas qu’un jeu littéraire. Mais enfin, c’est encore un Musset, seulement transposé dans notre siècle et chez qui t
67 s belle, — ce qui tressaille et m’atteint au vif, c’est tout de même un désespoir en quoi je ne vais pas m’empêcher de reconn
68 mier coup qu’on se donne la peine de l’écraser, —  c’est qu’il symbolise tout cet état d’esprit « bien Parisien » dont de réce
69 s être de quelque utilité… Moi. — Ah ! oui, oui… c’est cela, utilité,… en effet,… oui, oui, très intéressant. Seulement, mon
70 as moyen de causer aujourd’hui… Quoi ?… Bon, bon, c’est entendu, on ne peut rien faire sans vous. Mais n’oubliez pas que « l’
71 peu de chose s’il ne spéculait sur l’incertain », c’est un académicien qui l’a dit. Voulez-vous me faire quelque chose là-des
72 sse. Mais entre leurs mains qu’est-elle devenue ? C’est bien leur faute si elle nous apparaît aujourd’hui comme une vieille c
73 s frontières géographiques à la raison ? Eh bien, c’est vous qui l’aurez voulu, mais tant pis, nous serons du Nord. Nous sero
74 individus pour qui l’esprit est la seule réalité. C’est pourquoi nous ne pourrons plus séparer du concept de l’esprit celui d
75 re petite révolution à nous, dans tel domaine. Et c’est même ceci que je ne puis pardonner aux surréalistes : qu’ils aient vo
76 ême gauche. Je ne dirai pas, comme on a fait, que c’est très joli de crier merde pour Horace, Montaigne, Descartes, Schiller,
77 ond dans l’ordre politique par exemple. Parce que c’est très beau, ridiculement, spirituellement, juvénilement, incontestable
78 française, la politique, et ne voyez-vous pas que c’est faire le jeu de vos ennemis de discuter avec eux dans leur langue et
79 tion même est ce qu’il y a de plus français ; que c’est elle qui donne au surréalisme ce petit côté jacobin si authentiquemen
80 eur se rassure. « Il s’y retrouve. » Il pense que c’est bien jeune. Et : encore un qui rue dans les brancards, c’est très bel
81 jeune. Et : encore un qui rue dans les brancards, c’est très bellettrien. Un disque de gramo comme par hasard nasille : Nous
82 es affaires plus sérieuses. Et tout est dit. Ah ! c’est vrai, il allait oublier, il y a encore cette histoire, comment dites-
83 ce n’est plus détruire, ce n’est plus combattre, c’est l’épanouissement violent d’une immense fleur palpitante au parfum de
84 e immense fleur palpitante au parfum de passions, c’est une atmosphère toute chargée d’éclairs qui nous atteignent sans cesse
85 it Freud « président de la République du Rêve » – c’est presque un non-sens de chercher l’absolue liberté dans le rêve. Le rê
86 chercher l’absolue liberté dans le rêve. Le rêve, c’est la tyrannie des souvenirs ; et ce n’est pas se libérer que de brasser
87 10. Musset de La coupe et les lèvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres les plus répandus à Genève sont Ma vie et
9 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
88 moins somptueuse. Et bien sûr, je n’ai pas bougé. C’est une question d’amitié. Pourtant je suis seul dès cette heure, et mes
10 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
89 n s’y maintient cinq ans, dix ans au plus. Après, c’est un long adieu et le corps se fige à mesure que l’esprit s’établit sur
90 diculement, les fondements mêmes de la société. » C’est avec le produit du vol d’un tronc de chapelle que j’édifiai à mes par
91 ivures où je vois le véritable intérêt de ma vie. C’est vous dire que seule une certaine caresse de l’événement naissant peut
92 e de l’événement naissant peut encore m’émouvoir. C’est un plaisir de chaque minute auquel succède immédiatement le sommeil.
93 compliments, ce qui est de mauvaise politique, —  c’est l’extraordinaire netteté de votre vie. Elle est sans bavures, sans ré
94 z-moi. Car, enfin, si je suis ici à vous écouter, c’est que je cherche ce qu’on est convenu d’appeler — pardonnez la lourdeur
95 les conclusions morales qu’elle paraît impliquer, c’est ce caractère de, comment dirai-je…, de juvénile insouciance, pour ne
11 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
96 e, une injure de pythie. Vous dites de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est trop agréable. Vous dites
97 onte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est trop agréable. Vous dites d’un goût qu’on aurait pour Nietzsche : que
98 dites d’un goût qu’on aurait pour Nietzsche : que c’est de la littérature. Alors, quelque paysan du Danube survenant : — Je v
99 « fou », « hallucinant » ou « purement gratuit ». C’est de la littérature. À force d’avoir mérité ces épithètes, pour nous l
100 t comme vous pensez, d’une ingratitude salutaire, c’est refus de limiter le mal. Je vous vois envahi par des démons que vous
101 ains Orientaux cette croyance : nommer une chose, c’est avoir puissance sur elle. Images, pensées des autres, je vous ai mis
102 e crier sur les toits. Ainsi, parler littérature, c’est faire la part du feu. Je dis ces noms, ces opinions, ces titres de li
103 ns d’amour. Tel qui raille l’Église et les curés, c’est qu’il se fait une très haute idée de la religion. Ainsi, de la littér
104 eul moyen de connaissance concrète du monde. Mais c’est à condition qu’on ne l’écrive pas, même en pensée. La poésie pure écr
105 plus rarement, de quoi se payer un petit voyage. C’est l’aveu d’une faiblesse secrète. Et c’est une réaction de défense. On
106 voyage. C’est l’aveu d’une faiblesse secrète. Et c’est une réaction de défense. On cherche un mot, une phrase, pour tuer une
107 conversation, au café. Dans un salon, par contre, c’est d’un ridicule écrasant : mais rien n’est plus facile que d’y échapper
108 du métier l’on a convenu de passer sous silence. C’est assez drôle de voir le malaise des chers confrères. Ils ne pardonnent
109 nt, celui qui rend le mieux compte de la réalité, c’est André Breton qui l’a exprimé : « On publie pour chercher des hommes,
110 mme ce sympathique Philippe Soupault, que « ceci, c’est une autre histoire, une autre belle histoire, une autre très belle hi
12 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)
111 « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)y 1. Belles-Lettres, c’est la c
112 s champs… » (janvier 1929)y 1. Belles-Lettres, c’est la clef des champs. 2. L’essence de Belles-Lettres, c’est de l’alcool
113 clef des champs. 2. L’essence de Belles-Lettres, c’est de l’alcool à brûler les cervelles et les réputations. 3. Belles-Let
114 e pardon. Car ils ont vu, et s’ils n’ont pas cru, c’est qu’ils sont foncièrement mauvais.) 6. Peu de choses dans le monde mod
115 ret). y. Rougemont Denis de, « Belles-Lettres, c’est la clef des champs… », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Ge
13 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Prison. Ailleurs. Étoile de jour (mars 1929)
116 aissait à son destin des rayons glissent et rient c’est la caresse des anges parmi les formes de l’ombre C’était l’aube et
117 toile qui l’accueille au sommet ravi d’un silence c’est le miroir d’une absence mais le signe de sa grâce Dans l’or vert év
14 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Souvenirs d’enfance et de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)
118 t j’ai eu la sagesse de ne rien tenter au-delà ». C’est le comble de l’économie bourgeoise que cette administration exacte d’
15 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
119 i d’ailleurs était la bonne, car le grand Remède, c’est un Simple. Des hurlements de rage ne tardèrent point à s’élever de to
120 une femme blonde. Je suis noire. Mais je sais qui c’est . J’ai fait suivre. Alexandrine un jour m’a laissé entendre qu’elle vo
16 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
121 gique ou tout simplement germanique. L’Allemagne, c’est la Poésie, et la France c’est la Chambre des Députés, je n’en veux pa
122 nique. L’Allemagne, c’est la Poésie, et la France c’est la Chambre des Députés, je n’en veux pas démordre, et la Légion d’hon
123 eur. Quand vous prenez un taxi passé onze heures, c’est double tarif, et pourquoi ? Regardez : à côté de vous, si vous êtes s
124 ens pas trop embarrassé ; comme j’habite l’Odéon, c’est toujours le fantôme de l’Odéon qui m’accompagne et nous ne disons pre
125 t d’été sous le tilleul où elle n’est pas venue… ( C’est ici le lieu de l’avouer : je ne saurais entretenir que mes rapports d
126 r ferme a donné au chauffeur l’adresse d’un ogre. C’est tout près parce que j’ai peur. En même temps c’est très loin parce qu
127 ’est tout près parce que j’ai peur. En même temps c’est très loin parce que je me réjouis. La Maison des Ogres est au 53 rue
128 oir au sein de mes erreurs les moins préméditées, c’est sans doute celui d’être trouvé. J’ai toujours méprisé le geste de l’h
129 ce Marthaler. Mais ne parlons pas de mangeaille : c’est tout de suite écœurant et prétentieux. Je suis de ceux qui mangent sa
130 ais la Barcarolle en descendant le Grand Canal, —  c’est une romance assez déchirante, à mi-voix… ............................
131 sarde, et qui n’a pas peur… ⁂ Le reste de la vie, c’est toujours entre deux voyages d’Allemagne. Cela se passe actuellement d
17 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Le Grand Testament de Villon, illustré par Marcel North (juin 1930)
132 in déjà experte et malicieuse. Ce que j’aime ici, c’est un ravissant concours d’ingénuité et d’observation ironique, et cette
18 1932, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La pluie et le beau temps (Dialogue dans une tête) (1932)
133 ucement frémir de rage ; ils aiment s’obstiner et c’est pourquoi nous aimons leur échapper. Vous êtes bien injuste avec moi q
134 nte : je suis à peine coquette, et vous savez que c’est un plaisir qu’on ne peut pas nous refuser ; du reste, cela me rend pl
135 pluie ou le beau temps ? Sonnette. — Pfi ! comme c’est drôle ! C’est moi qui fais la pluie et le beau temps. Lord Artur. — 
136 au temps ? Sonnette. — Pfi ! comme c’est drôle ! C’est moi qui fais la pluie et le beau temps. Lord Artur. — Certes, la rép
137 pour vous le beau temps et la pluie ? Est-ce que c’est rire et pleurer ? Est-ce que c’est le bonheur et la tristesse ? Est-c
138 e ? Est-ce que c’est rire et pleurer ? Est-ce que c’est le bonheur et la tristesse ? Est-ce que vous préférez l’un à l’autre 
139 istesse. Car vous ne savez pas où est votre bien. C’est pourquoi les mots vous paraissent simples, évidents et indifférents.
140 ous paraissent simples, évidents et indifférents. C’est pourquoi vous admettez que « beau » temps est le contraire de « mauva
141  bon » temps, ni si les tempêtes sont « belles ». C’est pourquoi vous pensez encore que le bonheur peut exister en dehors de
142 et même qu’il est le contraire de la souffrance. C’est pourquoi vos rêves composent toujours le même paysage de carte postal
143 emuer des métaphysiques à propos de petits riens, c’est toujours par dépit amoureux. Si je vous laisse aller, ou si peut-être
144 ou si vous étiez chrétienne, vous sauriez ce que c’est que le beau temps. Si vous étiez païenne et que vous adoriez la lumiè
19 1933, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Petites notes sur les vérités éternelles (1932-1933)
145 xistence. Ce que nous demandons à la philosophie, c’est de mettre en forme une problématique réelle, existentielle, la problé
146 ntradictoire pour le mettre aux ordres de la foi. C’est une colle de scolastiques ; elle alimentera quelque temps encore les
147 ticiens et de logisticiens ; et pendant ce temps, c’est à la théologie que nous irons demander de la pensée, c’est-à-dire de
148 t non pas dans je ne sais quelle « réaction ». Et c’est pourquoi nous ne pouvons pas accepter un instant le rapprochement qu’
149 bien signifier au concret. Ce que cela veut dire. C’est une des leçons de la guerre. Notre refus est instinctif devant un ave
150 à où la pensée n’a rien osé distinguer de précis, c’est là que l’action des hommes devient folle et meurtrière. 4. Il me semb
20 1935, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). René Guisan : un clerc (1935)
151 ns trop facilement la culture au nom de l’action. C’est sans doute parce que nous avons connu quelques rats de bibliothèque q
152 limites reconnues et acceptées. Il me semble que c’est la leçon que nous devons prendre de sa vie : la leçon toute goethéenn
21 1938, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Le Poète et le Vilain (novembre 1938)
153 oème. S’il s’adresse à un noble, trois poèmes. Si c’est à un vilain, il faut que le barde chante jusqu’à ce qu’il n’en puisse
154 on sa faim. Heureux ceux qui ont une grande faim, c’est à cause d’eux qu’il y a de grandes œuvres. Car le vilain qui n’a rien
155 ndes œuvres. Car le vilain qui n’a rien à donner, c’est lui qui vous donnera la joie du chant, plus précieuse que l’objet de
22 1968, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Hölderlin dans le souvenir des noms splendides (1968)
156 essentielle, celle de l’Un et du Divers. Poésie, c’est absence, appel, invocation. Tout bonheur est passé, tout présent est
157 ignes élus, qualifiés par un « ton fondamental ». C’est une sorte de code initiatique, le chiffre de sa religion. Noms de fle