1 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Avant-propos (décembre 1926)
1 revue. Mais nous savons, tout comme M. Coué, que ce serait de mauvaise méthode. Et, comme M. Coué, nous nous persuadons q
2 ns doute, les différences s’accusent : mais n’est- ce pas la meilleure raison pour nos aînés de chercher plus patiemment en
3 après tant d’autres, avant tant d’autres. « Amis, ce sont les jeunes qui passent… » Pas question de les saluer ni d’emboît
4 « Après moi, le déluge ! », et de se détourner de ce qu’on a coutume d’appeler notre « désordre ». Mais on est toujours le
2 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
5 voyons un mythe prendre corps parmi les ruines de ce temps. Il fallait bien tirer quelque vertu d’une anarchie dont on ne
6 gine un personnage de tableau se mettre à décrire ce qu’il voit autour de lui — et l’étonnement indigné du spectateur. Pou
7 ateur. Pour parler avec un peu de clairvoyance de ce dont nous avons vécu jusqu’à tel jour de notre jeunesse, il faudrait
8 dans une certaine mesure — parce que nécessaire — ce qu’il y a de déplaisant dans l’effort d’un esprit pour se dégager de
9 ent : sincérité = spontanéité. Mais la morale est ce qui s’oppose en premier lieu à la spontanéité. C’est pourquoi Gide éc
10 ait pas qu’il allait faire école. Le fait est que ce geste symbolique a déclenché tout un mouvement littéraire, celui-là m
11 gratuit une valeur morale en disant qu’il révèle ce qu’il y a de plus secret dans la personnalité. Ce serait un moyen de
12 ce qu’il y a de plus secret dans la personnalité. Ce serait un moyen de connaissance plus intégrale de soi. Mais pour être
13 au, je prends une feuille blanche, je vais écrire ce que je trouve en moi (sentiments, idées, souvenirs, désirs, élans, hé
14 délivrer en gestes, en conséquences matérielles. Ce n’est plus l’élan pur que je décris : c’est un élan freiné dans mon e
15 t à la découverte d’une faiblesse que j’aboutis : ce quelque chose qui m’a retenu d’accomplir ce que l’élan appelait.   S
16 tis : ce quelque chose qui m’a retenu d’accomplir ce que l’élan appelait.   Second exemple. — J’éprouve le besoin de fair
17 classique et irréfutable à toute introspection : ce daltonisme du souvenir. Si l’un de ces deux procédés peut m’apprendr
18 est un cas-limite, j’en conviens. Pourtant, n’est- ce pas le schéma de tout un genre littéraire moderne, cette espèce de co
19 éant. J’ai revu à l’envers le film de mon passé : ce qui était élan devient recul, et l’évocation de mes désirs anciens ne
20 nnée comme raison d’une perpétuelle attente »), —  ce que l’auteur découvre c’est ce « merveilleux contraire » de l’élan vi
21 elle attente »), — ce que l’auteur découvre c’est ce « merveilleux contraire » de l’élan vital qu’il nomme élan mortel — g
22 t du jour où je me suis avisé que l’homme éprouve ce qu’il imagine d’éprouver. » Non. Car à supposer que l’analyse nous cr
23 t tout un moyen de se connaître. Cependant, n’est- ce pas lui-même qui ajoutait que l’homme sincère « en vient à ne plus po
24 e plus pouvoir même souhaiter d’être différent », ce qui est la négation de tout progrès moral. De la sincérité envisagée
25 nce, le cas extrême d’un Crevel nous montre assez ce qu’il faut penser2. Il ne s’en suit pas que contenue dans des limites
26 orte de sincérité les retient d’imposer aux héros ce rythme volontaire par lequel un Balzac les fait vivre. Ce serait faus
27 e volontaire par lequel un Balzac les fait vivre. Ce serait fausser quelque chose à leurs yeux. Le cas des Faux-Monnayeurs
28 un Rivière n’a plus rien de spontané. En quoi est- ce encore de la sincérité ? Trop sincère, pas sincère. Ou bien si l’on p
29 ère). Mais on ne peut se maintenir dans cet état. Ce « mensonge », ce choix faux mais bon, nécessaire à la vie, n’est-ce p
30 peut se maintenir dans cet état. Ce « mensonge », ce choix faux mais bon, nécessaire à la vie, n’est-ce pas être sincère a
31 e choix faux mais bon, nécessaire à la vie, n’est- ce pas être sincère aussi que de s’y prêter ? Or, il vous tire aussitôt
32  » est de l’homme même J’en étais à peu près à ce point de mes notes — à ce point de mon dégoût pour ce que beaucoup co
33 J’en étais à peu près à ce point de mes notes — à ce point de mon dégoût pour ce que beaucoup continuaient d’appeler sincé
34 oint de mes notes — à ce point de mon dégoût pour ce que beaucoup continuaient d’appeler sincérité et qui me devenait inin
35 e leur propre témoin, intelligent mais immobile : ce sont les mêmes qui s’ignorent en tant que personnes. Comment se trouv
36 e d’entretenir sur lui-même. (Marcel Jouhandeau.) Ce qu’on appelle une œuvre sincère est celle qui est douée d’assez de fo
37 ec l’homme même. (André Maurois.) (Quel effroi, ce jour de l’adolescence où l’on soupçonne pour la première fois que cer
38 Si j’en crois l’intensité d’un sentiment intime, ce moi idéal que j’appelle en chaque minute de ma joie est plus réel que
39 ne analyse désolée s’imaginait retenir. Dès lors, ce n’est pas lâcher la proie pour l’ombre que de tendre vers ce modèle.
40 s lâcher la proie pour l’ombre que de tendre vers ce modèle. Dirais-je que c’est ma sincérité d’y aller par les moyens les
41 lle m’ouvrait, avec tant de rires amis, vers tout ce que momentanément je choisissais de laisser — et des baisers à tous l
42 d’attribuer comme objet à ma jubilation, non pas ce but peut-être dérisoire vers quoi je me portais, mais bien ces figura
43 lus réelle de l’individu — en dehors du corps. Et ce ne sont point là jeux d’idées et jongleries verbales. Regards au-dess
44 être plus réelle que l’autre. Et l’on conçoit que ce constant et secret assujettissement au moi idéal exige une politique
45 ter pour être efficace — qui m’interdit de nommer ce dont je ne veux plus souffrir. (Car il n’est peut-être qu’une espèce
46 c’est celle qu’on tire de soi-même.) Hypocrisie, ce sourire des sphinx ; hypocrisie, masque ambigu d’une liberté plus pré
47 que toute certitude… Ô vérité, ma vérité, non pas ce que je suis, mais ce que de toute mon âme je veux être !… 1. La vé
48 Ô vérité, ma vérité, non pas ce que je suis, mais ce que de toute mon âme je veux être !… 1. La véritable description d
49 iption de l’élan supposé dans le premier exemple, ce serait le récit des gestes qu’il m’aurait fait commettre. Manifester
3 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
50 plus le courage de les dire. Enfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé à un de mes amis, qui vous connaît4, de me prés
51 er… (Froid aux genoux, odeur de vieille fumée, et ce refus au sommeil qui meurtrit jusqu’à l’âme.) Convulsions d’oriflamme
52 te rue et qui avait votre démarche. Mais, pendant ce temps, vous pouviez paraître enfin où mon désir surmené vous appelait
53 , les jambes fatiguées, les paupières lourdes, et ce chant désespéré qui vous appelait, assourdissant mes pensées ; et ces
54 it tout son empire à ma timidité. Peut-être était- ce vous. Je ne saurai jamais. À l’arrêt de la Place Saint-Michel, elle s
55 -être ne vous ai-je pas vraiment aimée, mais bien ce goût profond de ma destruction, ce rongement, cette sournoise recherc
56 mée, mais bien ce goût profond de ma destruction, ce rongement, cette sournoise recherche de tout ce qui me navre au plus
57 , ce rongement, cette sournoise recherche de tout ce qui me navre au plus intime de mon être… Le revolver est chargé, sur
58 e le caresse, entre deux phrases.) Mais voici que ce geste de ma mort aussi me lasse, l’image que je m’en forme… Je ne com
59 pourquoi je devrais me tuer, pourquoi je souffre, ce que c’est que la souffrance, ce que c’est que ma vie, ma mort. Mon Di
60 rquoi je souffre, ce que c’est que la souffrance, ce que c’est que ma vie, ma mort. Mon Dieu, il n’y a plus qu’un glisseme
4 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
61 qu’il n’y a pas un seul symbole dans la pièce. » Ce qui me gêne pourtant, c’est d’y découvrir possibles deux interprétati
62 e : « Madame Eurydice Reviendra Des Enfers. » — «  Ce n’est pas une phrase, s’écrie-t-il, c’est un poème, un poème du rêve,
63 se-trappes, cette habileté surtout. Je ne sais si ce malicieux Gagnebin (non pas Elie) pensait à quelqu’un lorsqu’il écriv
64 . Il semble que Cocteau ait réalisé là exactement ce qu’il voulait. Et pourtant cette admirable machine ne m’inquiète guèr
65 r l’auteur : il l’a trop bien organisé. En somme, ce qu’il faut reprocher à Cocteau, c’est d’avoir réussi complètement une
5 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’autre œil (février 1927)
66 ême s’il se nomme Mossoul. Pourtant, au milieu de ce paludesque et stérile consistoire, une idée de génie vint s’asseoir c
6 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
67 t peu de chose, il faut transplanter. Max Jacob. Ce soir-là, le programme comprenait : un film d’avant-guerre ; un film j
68 éclatement des têtes de poupées, à la conclusion. Ce n’est pas le bon rire de cinéma. Quand la danseuse paraît, ils n’atte
69 moins, c’est le fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont là critiques de style. D’ores et déjà, il faut admirer dans les
70 chose qui ne serait étonnante que dans le réel ; ce n’est pas encore un miracle de ciné. Et les fées paraissent vieux jeu
71 alors quoi de plus surréaliste que le film 1905. Ce n’est peut-être qu’une question d’imagination ; il reste qu’un film c
7 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
72 r d’une conférence sur le Salut de l’humanité.)   Ce soir en moi trépigne une rage. Sur quelles épaules jeter ce manteau d
73 moi trépigne une rage. Sur quelles épaules jeter ce manteau de flammes, puis à qui dédier l’ennui de ma révolte ? Aragon
74 porte ferme bien sur l’infini. Rien à craindre de ce côté. Retournez à vos amours. .......................................
75 ’un prophète qui rapprenne comment aimer un Dieu. Ce n’est pas à genoux qu’on attendra : pour que cela eût un sens, il fau
76 messages égarés de l’infini… Un tel homme, — est- ce encore Aragon, sinon qui ? — sa grandeur, c’est qu’il lui faut attein
77 arrivé, ajoutant foi, dans tous les sens qu’admet ce terme, à des exaltations que leur lyrisme rendait seules contagieuses
78 s une manière de prophète un brin janséniste chez ce poète. Aujourd’hui, je le verrais plutôt comme un Musset10 plus vérit
79 ande race des torrents. » Une belle phrase, n’est- ce pas ? Je ne sais qu’un Montherlant qui pourrait l’oser dire comme Ara
80 urrait l’oser dire comme Aragon sans ridicule. Et ce que je prenais pour le ton prophétique, ne serait-ce pas plutôt une s
81 que je prenais pour le ton prophétique, ne serait- ce pas plutôt une sorte de donquichottisme assez fréquent dans les cafés
82 s une certaine rhétorique — mais la plus belle, —  ce qui tressaille et m’atteint au vif, c’est tout de même un désespoir e
83 s assez basses, nous le savons… Mais pour Aragon, ce n’est point façon de parler. Son « nulle part » est sans dérobade pos
84 e par sous-entendu. Pas plus « ailleurs » que sur ce « globe d’attente » comme dit Crevel. Pourtant, le plus irrévocable d
85 e même moins misérable que Clément Vautel — et si ce nom revient sous ma plume, comme une mouche qu’on n’a jamais fini de
86 essé notre orgueilleuse raison à nous tromper sur ce qu’il y a de profond en nous, et elle ne manque guère à ce devoir sac
87 y a de profond en nous, et elle ne manque guère à ce devoir sacré. » (Edmond Jaloux.) Entre un monsieur en noir : Permett
88 trop d’êtres et de choses à aimer, et vous savez ce que cela suppose. Comprenez-moi : submergés, absolument… Le Sens Cri
89 éprenne ! Les œuvres les plus significatives de ce siècle sont écrites en haine de l’époque12. Le reproche d’obscurité q
90 littérature moderne n’est qu’une manifestation de ce divorce radical entre l’époque et les quelques centaines (?) d’indivi
91 ept de l’esprit celui de Révolution. Et j’entends ce mot dans son sens le plus vaste. Il y a eu quatre-vingt-treize, la Ré
92 gne, Descartes, Schiller, Voltaire, etc., et tout ce qui leur correspond dans l’ordre politique par exemple. Parce que c’e
93 s, une révolution en fonction du capitalisme. Est- ce que vraiment vous ne pouvez vous libérer de cette manie française, la
94 e votre mépris, en prenant le contre-pied de tout ce qu’il inspire ? Alors que cette réaction même est ce qu’il y a de plu
95 qu’il inspire ? Alors que cette réaction même est ce qu’il y a de plus français ; que c’est elle qui donne au surréalisme
96 rançais ; que c’est elle qui donne au surréalisme ce petit côté jacobin si authentiquement, si déplorablement français. Et
97 ançais. Et puisque nous en sommes au surréalisme, ce produit parisien qui, comme tout ce qui est parisien, hait Paris mais
98 surréalisme, ce produit parisien qui, comme tout ce qui est parisien, hait Paris mais ne saurait vivre ailleurs… Mais non
99 pétuelle une perpétuelle insurrection contre tout ce qui prétendait nous empêcher de vivre, de rêver et de souffrir : cult
100 ur la gloire et la sénilité, etc., etc. Et certes ce n’étaient pas des êtres, mais leurs abstractions que nous haïssions.
101 re haine de certaine morale ne venait-elle pas de ce qu’en son nom l’on mesurait odieusement une sympathie humaine pour no
102 le révolution — la russe, par exemple — parce que ce n’est pas encore assez révolution ; parce que cette révolution ne dem
103 e : Nous avons tous fait ça Plus ou moins, n’est- ce pas ? Et puis l’aiguille divague vers des souvenirs, quand nous alli
104 vous de nous faire la jambe, pardon escuses, avec ce thème à condamnations par contumace. Il y a encore des gens pour qui
105 uoi il n’arrive pas à se contenter13 ». Acculés à ce choix : inconscience de ruminants ou neurasthénie, est-ce que vraimen
106  : inconscience de ruminants ou neurasthénie, est- ce que vraiment vous vous êtes tellement amusés avec vos chers principes
107 ent amusés avec vos chers principes. Révolution, ce n’est plus détruire, ce n’est plus combattre, c’est l’épanouissement
108 s principes. Révolution, ce n’est plus détruire, ce n’est plus combattre, c’est l’épanouissement violent d’une immense fl
109 ve. Le rêve, c’est la tyrannie des souvenirs ; et ce n’est pas se libérer que de brasser ces chaînes sonores. 9. Lettre à
8 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
110 nt près de lui le sourire d’amitié mortel de tout ce qui n’arrive jamais. Il s’est trompé, ce n’est pas elle. Il pensa que
111 de tout ce qui n’arrive jamais. Il s’est trompé, ce n’est pas elle. Il pensa que c’était un ange, de ceux qui vont à la r
112 plaisir. » Le duc paya et s’enfuit en disant que ce n’était pas lui. L’enterrement aura lieu sans suite. Suicide du Ma
113 ur la mort. » Il fait assez beau pour que s’ouvre ce cœur de l’après-midi, comme un camélia de tendre orgueil. Il respire
9 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
114 En un quart d’heure, je connaissais l’amour dans ce qu’il a de plus étrangement prosaïque à la fois et bêtement heureux.
115 tais dans une direction quelconque. Il advint que ce fut celle de l’Italie. La lumière, mon pays natal ! — Je vécus d’arti
116 ’est-à-dire cynique, toutes les offres du hasard, ce poète immoral et malicieux. » Je ne sais dans quel rapide de l’Europe
117 sans capitalistes et sans gendarmes. Je sais bien ce que vous me direz : Les millions que je pourrais leur soustraire ne c
118 cette escroquerie morale dont je fus la victime, ce vol de quelques joies parfaites de ma jeunesse… Mais il est trop tard
119 velle, et non dénuée d’ironie, de mon mépris pour ce qu’ils appellent, ridiculement, les fondements mêmes de la société. »
120 t-Julien. Vous n’ignorez point que l’on considère ce saint comme le patron des voyageurs… » Saint-Julien parut satisfait d
121 — dit-il, lâchant tout de suite ses compliments, ce qui est de mauvaise politique, — c’est l’extraordinaire netteté de vo
122 je suis ici à vous écouter, c’est que je cherche ce qu’on est convenu d’appeler — pardonnez la lourdeur de l’expression —
123 ion — une règle de vie. Mais, je vous l’avouerai, ce qui me retient de tirer de votre conduite les conclusions morales qu’
124 nclusions morales qu’elle paraît impliquer, c’est ce caractère de, comment dirai-je…, de juvénile insouciance, pour ne pas
125 désir d’avoir raison. Je sens aussi bien que vous ce que mes principes peuvent avoir de « bien jeune », de banal presque,
10 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conseils à la jeunesse (mai 1927)
126 tiré d’un livre récent sur Aloysius Bertrand. Est- ce vraiment aux romantiques de 1830 que ces reproches s’adressent, ou bi
127 d tu seras au bout de la 20e ligne de 200 mètres, ce qui représente quatre kilomètres de plantation, le siècle ne sera plu
128 naturellement chez des jeunes « et qui pensent » ce goût de l’évasion caractéristique de tous les « vices romantiques ».
129 ! — Mon Dieu, que dire… Il y aurait, par exemple, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fait de la révolution russe… cet
130 par exemple, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fait de la révolution russe… cet autre fait de la guerre… et puis, te
131 se… cet autre fait de la guerre… et puis, tenez ! ce fait surtout de la sacro-sainte Raison utilitaire au service des sacr
132 à nos yeux sacro-sainte : la liberté. Alors n’est- ce pas, merci du conseil, Monsieur Y. Z., de ce conseil que vous avouez
133 ’est-ce pas, merci du conseil, Monsieur Y. Z., de ce conseil que vous avouez modestement n’être pas inédit. Mais point n’e
11 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
134 votre bouche, une injure de pythie. Vous dites de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est trop agréabl
135 tes de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est trop agréable. Vous dites d’un goût qu’on aurait pour N
136 ue part. Voyez ma franchise. Un peu grosse, n’est- ce pas ? D’autres prennent soin que leurs sincérités gardent au moins l’
137  L’autre jour au Grand Écart… », dit quelqu’un. À ce coup, l’évocation de Cocteau fait fleurir sur vos lèvres le mot de Ca
138 res le mot de Cambronne : hommage à Louis Aragon. Ce cristal est une citation de Valéry, cette œillade se souvient d’un ve
139 nation, quand il m’échappe une citation. Seraient- ce les guillemets qui vous choquent ?   La vie ! — proclamiez-vous… Soit
140 en nous (dangereuse tant que vous voudrez). Mais ce refus n’est pas seulement comme vous pensez, d’une ingratitude saluta
141 lez pas me surprendre par-derrière. Une fois — et ce n’est pas que je m’en vante, — j’ai tué un amour naissant, à force de
142 ition, s’il vous plaît. Il est temps de sortir de ce café et de ces jeux, simulacres de vie, qui sont à la vraie vie ce qu
143 jeux, simulacres de vie, qui sont à la vraie vie ce que le flirt est à l’amour. II Sur l’insuffisance de la littératur
144 ature On reconnaît un écrivain, aujourd’hui, à ce qu’il ne tolère pas qu’on lui parle littérature. Mais il y a des mépr
145 our ses réalisations actuelles donne la mesure de ce que vous attendez d’elle. Pour dire le fond de ma pensée, je crois ce
146 d’elle. Pour dire le fond de ma pensée, je crois ce mépris et cette attente également exagérés. Vous savez bien que nous
147 nulle poésie même ne peut dire, parce que rien de ce qui nous importe véritablement n’est dicible. (Depuis le temps qu’on
148 le. (Depuis le temps qu’on sait que la lettre tue ce qu’elle prétend exprimer ; depuis le temps qu’on l’oublie.) Vous me d
149 z en liberté, par haine de cette esthétique ou de ce sens social, — et voilà qu’ils perdent même la problématique utilité
150 était leur excuse dernière. Avouons-le : rien de ce qu’on peut exprimer n’a d’importance véritable. Alors, cessons de nou
151 ttérature : un vice ? Peut-être. Ou une maladie ? Ce n’est pas en l’ignorant par attitude que vous la guérirez. Au contrai
152 aise des chers confrères. Ils ne pardonnent pas à ce toréador ses familiarités avec une Muse qu’ils n’ont pas coutume d’ab
153 s ! Ah ! cher ami, nous ne sommes pas tant, n’est- ce pas, à poursuivre une quête de l’esprit. Et vous savez ce qu’elle nou
154 à poursuivre une quête de l’esprit. Et vous savez ce qu’elle nous vaut : les mépris, les haines douloureuses ou grossières
155 ement à m’en guérir. Vous me demanderez « alors » ce que j’attends de ma vie. Je serais tenté de vous répondre, comme ce s
156 e ma vie. Je serais tenté de vous répondre, comme ce sympathique Philippe Soupault, que « ceci, c’est une autre histoire,
12 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Adieu au lecteur (juillet 1927)
157 ition — en ceci au moins. Nous nous retirons : et ce n’est pas que nous ayons brûlé toutes nos cartouches. Ni que l’indign
158 ous souciez vraiment trop peu des conséquences de ce que vous écrivez ! ») En définitive, il semble que certains n’attend
13 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)
159 ent en état de grâce ou de blasphème, selon. Mais ce qui importe d’abord, n’est-ce point de se livrer, purement et simplem
160 sphème, selon. Mais ce qui importe d’abord, n’est- ce point de se livrer, purement et simplement. 7. (Secret). y. Rougem
14 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Souvenirs d’enfance et de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)
161 e si la perspective manque souvent à ces récits : ce n’est point un paysage d’âme qu’on y cherche, mais l’anecdote bien to
162 comme tout cela manque de chair. Et de rêve. Est- ce qu’en ce temps-là on ne se nourrissait vraiment que de petits mots d’
163 ut cela manque de chair. Et de rêve. Est-ce qu’en ce temps-là on ne se nourrissait vraiment que de petits mots d’esprit et
15 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
164 l’état normal, qui est pédestre. Mais à partir de ce jour, on lui fit sentir qu’il était devenu beaucoup moins intéressant
16 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
165 ener seul la nuit dans une ville étrangère, n’est- ce point la définition même de la luxure ? Quand je vais à pied, j’oubli
166 e distante avec les personnes qui ont dit, ne fût- ce qu’une fois en leur vie : « J’ai horreur de la sentimentalité ».) Nou
167 u village où je suis né, qui n’est pas ma patrie. Ce soir-là, le fantôme ayant envie de manger ferme a donné au chauffeur
168 ne sais pas que j’ai si grand désir d’aller… Est- ce ici ? Je regarde autour de moi : des murs sans yeux dominent des bara
169 ce sans bouger les jambes. Nous suivons à tâtons. Ce que je pressentais ne tarde pas à se produire : des aboiements fous e
170 rougeoyante, campagnarde. ⁂ La sauce est au rôti ce que le style à la pensée. Il arrive qu’on parle, en art culinaire, du
171 éales. Hoffmann n’est pas là, mais bien Dollonne, ce qui revient au même. Une femme fatale et un grand incompris sont là.
172 bellettriens célèbrent les rites du Sapin vert. À ce moment apparaît Charles Du Bos, en kimono de soie « capstan ». Il ouv
173 d et fiévreux, mais comme abandonné par la grâce. Ce vagabondage désespéré dura plusieurs semaines, au terme desquelles, é
174 es touffes de gamins qui regardent avec la bouche ce qui se passe à l’intérieur d’une enceinte de toiles tendues au-devant
175 mais aériennes, des chansons populaires qui sont ce que je connais de plus indiciblement nostalgique. Und solltest du im
17 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Le Grand Testament de Villon, illustré par Marcel North (juin 1930)
176 ie ingénue, à la fois drue et délicate comme tout ce qui est vraiment « naïf ». La fleur qui croît en plein cœur de celui
177 ide encore cette main déjà experte et malicieuse. Ce que j’aime ici, c’est un ravissant concours d’ingénuité et d’observat
178 allégories barbares d’un ciel bon enfant, et dans ce truculent petit monde, Marcel North et l’escholier François s’entende
179 fruit vert, mais on n’ose reprocher à ces images ce qu’elles ont d’un peu grêle : leur jeunesse… Et si la composition s’a
180 dans les coins, bonshommes, fleurettes drôles, et ce violoneux qui tire son archet sur des rayons de soleil… Bravo, Marcel
18 1932, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La pluie et le beau temps (Dialogue dans une tête) (1932)
181 la réponse serait sage, si seulement vous saviez ce que vous dites. Mais, en vérité, que signifient pour vous le beau tem
182 nifient pour vous le beau temps et la pluie ? Est- ce que c’est rire et pleurer ? Est-ce que c’est le bonheur et la tristes
183 la pluie ? Est-ce que c’est rire et pleurer ? Est- ce que c’est le bonheur et la tristesse ? Est-ce que vous préférez l’un
184 Est-ce que c’est le bonheur et la tristesse ? Est- ce que vous préférez l’un à l’autre ? Sonnette. — Petite leçon de météo
185 « mauvais » temps, et vous n’avez jamais cherché ce que doit être le « bon » temps, ni si les tempêtes sont « belles ». C
186 sont toujours religieux, alors que les femmes de ce temps sont seulement sournoises. Sonnette. — Lord Artur, vous m’amus
187 ’amusez beaucoup. Vraiment vous devez être jaloux ce soir. Quand vous cédez à votre manie de remuer des métaphysiques à pr
188 qu’il faut être chrétien pour comprendre quoi que ce soit à la pluie et au beau temps. Lord Artur. — J’ai toujours estimé
189 païenne ou si vous étiez chrétienne, vous sauriez ce que c’est que le beau temps. Si vous étiez païenne et que vous adorie
190 d tu connaîtras où se situe leur lieu, établis en ce lieu la demeure de tes pensées. Ainsi, nous dit la Fable, fit Myscil
191 tra en Italie une courtisane qui pleurait ; et en ce lieu bâtit la ville de Crotone. Sonnette. — J’aime vos histoires, L
192 vous ? Lord Artur. — … Le beau mot : courtisane… Ce n’est pas qu’elle soit belle, peut-être, mais qu’elle pleure, qui me
19 1933, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Petites notes sur les vérités éternelles (1932-1933)
193 e crains… 1. S’il n’y a pas de vérité absolue, en ce sens que tout jugement tenu pour vrai peut être modifié ou complété,
194 t jugée par une réalité qui juge la logique même. Ce sont les conditions actuelles de la vérité qui nous posent un problè
195 des sciences, durant quelques années encore. Mais ce n’est pas, comme certains le répètent, d’une dogmatique que nous avon
196 répètent, d’une dogmatique que nous avons besoin. Ce n’est pas d’une systématique, d’ailleurs déduite a posteriori. Ce n’e
197 ne systématique, d’ailleurs déduite a posteriori. Ce n’est pas d’une méthode de correction, ou d’assurances contre les par
198 d’assurances contre les paradoxes de l’existence. Ce que nous demandons à la philosophie, c’est de mettre en forme une pro
199 de mathématiciens et de logisticiens ; et pendant ce temps, c’est à la théologie que nous irons demander de la pensée, c’e
200 es et de ces formules, toutes les idolâtries, que ce soit la croyance antique et païenne à la « vertu », à la sagesse et a
201 ensée, nous demandons passionnément et lourdement ce que cela peut bien signifier au concret. Ce que cela veut dire. C’est
202 ement ce que cela peut bien signifier au concret. Ce que cela veut dire. C’est une des leçons de la guerre. Notre refus es
203 chose que l’Évangile ? ou bien si, au contraire, ce n’était rien que l’Évangile ? Peine perdue ? — Grosses questions, que
204 osses, dira-t-on. Dans une époque comme la nôtre, ce sont celles qu’il faut poser si l’on veut réellement se tirer hors d’
20 1935, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). René Guisan : un clerc (1935)
205 faite d’intellectuel en action, d’homme qui pense ce qu’il fait, qui fait ce qu’il pense. Nous manquons terriblement de te
206 action, d’homme qui pense ce qu’il fait, qui fait ce qu’il pense. Nous manquons terriblement de tels hommes, en Suisse rom
207 en Suisse romande. Nous manquons terriblement de ce sens de la culture qu’incarnait à mes yeux René Guisan, lorsque je le
208 e-Neuchâtel-Genève-Fribourg, 1935, p. 25-26. ai. Ce double numéro, appartenant à la série annuelle 1932-1933, a de fait p
21 1938, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Le Poète et le Vilain (novembre 1938)
209 ’un noble sera puni plus sévèrement que n’eût été ce noble assassinant un serf. Même l’indulgence pour les riches a cessé
210 ine. Tout homme en vaut un autre, dit la loi ; et ce respect vulgarisé touche au mépris. De là vient que le meurtrier tant
211 à un vilain, il faut que le barde chante jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus… Je répondais à mon ami : — À chacun selon sa
212 e : « Nous avons le plaisir de publier en tête de ce numéro une page inédite de Denis de Rougemont, qu’il a bien voulu ext
22 1968, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Hölderlin dans le souvenir des noms splendides (1968)
213 e souvenir des noms splendides (1968)al Qu’est- ce qui persiste du poème qu’un jour ou l’autre nuit nous avons lu puis o
214 tout autre désir auparavant connu de le revivre, ce poème, de le relire en sa mémoire, de le recomposer contre l’oubli co
215 l’expression et la permet. La poésie serait-elle ce qui subsiste quand on a tout perdu sauf certains mots ? Ce qui émeut
216 bsiste quand on a tout perdu sauf certains mots ? Ce qui émeut quand plus rien n’est là ? Je ne gardais de Hölderlin que d
217 es pour essayer d’en retrouver le complément, fût- ce par la suggestion de l’arrangement graphique. Ainsi quelques départs 
218 och weh mir !..... Zum Parnassos will ich... ou ce cri eschylien : Alter Dämon !.. herab Oder sende Einen Helden Oder D
219 s du signe23, tirets qui jalonnent un silence, et ce n’est pas seulement absence du son, du sens, mais sourde pulsation d’
220 sourde pulsation d’un blanc, d’un vide. « Énigme, ce qui naît d’un jaillissement pur ! Et par le chant lui-même à peine dé
221 a poésie devenait-elle pour moi, dans la mémoire, ce que la Grèce avait été pour lui dans la distance et dans le temps du
222 s sous-marins25. En cherchant à les compléter par ce qu’ils devaient évoquer, je ne faisais pas autre chose que le poète à
223 te Palmyre en ruine « aux plaines du désert », et ce Gothard d’où partent les grands fleuves, le Rhin allemand, mais aussi
224 ure et l’art tels qu’il les a connus autrefois ». Ce n’est pas un langage imposé par le social impersonnel, tel que certai
225 1803. 23. « Par le fait que (le poète) me nomme ce signe, il emprunte à mon monde sa matière, il me détermine à transfér