1
lus que jamais, et plus que jamais, nous semble-t-
il
, notre revue a sa raison d’être. La vie d’aujourd’hui, on le sait, no
2
ais seulement de retenir sa place au spectacle qu’
ils
offrent et de les considérer avec sympathie. Il est bien facile de s’
3
’ils offrent et de les considérer avec sympathie.
Il
est bien facile de s’écrier : « Après moi, le déluge ! », et de se dé
4
t, peut-être, la considération du « déluge » peut-
elle
faire réfléchir utilement sur ses causes… Nous ne proposerons pas,
5
n peu mieux quand vous aurez lu nos huit numéros.
Il
faut que notre revue reste cette chose unique et indéfinissable, comm
6
mythe prendre corps parmi les ruines de ce temps.
Il
fallait bien tirer quelque vertu d’une anarchie dont on ne veut pas a
7
ertu d’une anarchie dont on ne veut pas avouer qu’
elle
est plus nécessaire — provisoirement — que satisfaisante pour l’espri
8
s fluctuations de votre moi ? Votre sincérité est-
elle
consentement immédiat à toute impulsion spontanée (Gide), ou « perpét
9
ou « perpétuel effort pour créer son âme telle qu’
elle
est » (Rivière), ou encore refus de choisir, volonté de tout conserve
10
n personnage de tableau se mettre à décrire ce qu’
il
voit autour de lui — et l’étonnement indigné du spectateur. Pour parl
11
us avons vécu jusqu’à tel jour de notre jeunesse,
il
faudrait pouvoir sauter hors de soi. Seule, une méthode d’observation
12
ant Fleurissoire « pour rien » ne songeait pas qu’
il
allait faire école. Le fait est que ce geste symbolique a déclenché t
13
enchantés de l’affaire : « Gratuit ! », déclarent-
ils
chaque fois qu’ils ne comprennent pas. Il faudrait s’entendre. Et, ic
14
ire : « Gratuit ! », déclarent-ils chaque fois qu’
ils
ne comprennent pas. Il faudrait s’entendre. Et, ici encore, prenons g
15
larent-ils chaque fois qu’ils ne comprennent pas.
Il
faudrait s’entendre. Et, ici encore, prenons garde de confondre le pl
16
action peut paraître gratuite au lecteur parce qu’
il
ne sait pas tout sur le personnage. Mais quant à l’auteur, il n’y a p
17
as tout sur le personnage. Mais quant à l’auteur,
il
n’y a pas de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n’est jamai
18
lativement à un système restreint de références.
Il
résulte de semblables considérations, dans le domaine de la morale, q
19
r à l’acte gratuit une valeur morale en disant qu’
il
révèle ce qu’il y a de plus secret dans la personnalité. Ce serait un
20
peu gratuite que possible, d’un Julien Sorel, est-
elle
moins révélatrice du fond de l’âme humaine ? Que si l’on s’étonne de
21
e ; mais la morale, plutôt que de nous constater,
doit
nous construire — selon le mode le plus libre, le plus conscient à la
22
c’est bien le second. La qualité des souvenirs qu’
il
me livre me renseigne assez exactement, non sur mon passé, mais sur l
23
on sur mon passé, mais sur le moment que je vis1.
Il
est bien clair qu’on ne saurait atteindre « la vérité sur soi » en se
24
de ces ravages du sincérisme. Dans la solitude qu’
il
s’acharne à approfondir — il était venu y chercher quelque raison de
25
Dans la solitude qu’il s’acharne à approfondir —
il
était venu y chercher quelque raison de vivre, il voulait se voir le
26
il était venu y chercher quelque raison de vivre,
il
voulait se voir le plus purement (« cette curiosité donnée comme rais
27
t ce « merveilleux contraire » de l’élan vital qu’
il
nomme élan mortel — générateur de l’incurable tristesse qui rôde dans
28
du sincérisme. C’est plus exactement faillite qu’
il
faudrait. Faillite de toute introspection, en littérature et en moral
29
moral : je me compose plus laid que nature. Faut-
il
conclure avec Gide : « L’analyse psychologique a perdu pour moi tout
30
our où je me suis avisé que l’homme éprouve ce qu’
il
imagine d’éprouver. » Non. Car à supposer que l’analyse nous crée, el
31
r. » Non. Car à supposer que l’analyse nous crée,
elle
ne nous crée pas n’importe comment, mais selon certaines lois où se r
32
ertaines lois où se retrouve notre individualité.
Elle
nous crée tels que nous tendons à être (plutôt inférieurs, en vertu d
33
« un perpétuel effort pour créer son âme telle qu’
elle
est ». Il voyait dans cet effort sur soi le gage d’un enrichissement,
34
el effort pour créer son âme telle qu’elle est ».
Il
voyait dans cet effort sur soi le gage d’un enrichissement, d’une con
35
e cas extrême d’un Crevel nous montre assez ce qu’
il
faut penser2. Il ne s’en suit pas que contenue dans des limites assez
36
n Crevel nous montre assez ce qu’il faut penser2.
Il
ne s’en suit pas que contenue dans des limites assez étroites empiriq
37
différence. Pourquoi les romanciers modernes ont-
ils
tant de mal à créer des personnages ? C’est parce qu’une sorte de sin
38
e montre clairement. En morale : défaitisme quand
il
s’agit de gestes qui pourraient entraîner des effets imprévisibles, «
39
nt, et, bientôt, incapacité d’agir efficacement. (
Il
faut, pour sauter, une confiance dans l’élan qui échappe à toute anal
40
t sincère aussi, qui révèle mon besoin de mentir.
Il
devient dès lors impossible de faire rien qui ne soit sincère. Peut-o
41
propres mensonges ? Peut-être juste assez pour qu’
ils
vous aident3 — mais jamais au point d’oublier la vérité qu’on désirai
42
is au point d’oublier la vérité qu’on désirait qu’
ils
cachent pour un moment. « L’art est un mensonge, mais un bon artiste
43
ce pas être sincère aussi que de s’y prêter ? Or,
il
vous tire aussitôt de l’indétermination violente qu’est la sincérité
44
es paraphraser serait d’une ingratitude insigne —
ils
marquent au reste fort bien les jalons de cette recherche) : Puissie
45
nt à toute intervention qui altérerait leur moi ;
ils
ne souhaitent que d’être leur propre témoin, intelligent mais immobil
46
nt en tant que personnes. Comment se trouveraient-
ils
, n’existant pas ? (François Mauriac.) La valeur morale de M. Godeau s
47
de M. Godeau serait définie par l’aspect seul qu’
il
souffrirait de garder lui-même à son propre regard. Ainsi la valeur m
48
ard. Ainsi la valeur morale d’un homme équivalait-
elle
à l’illusion qu’il était capable d’entretenir sur lui-même. (Marcel J
49
morale d’un homme équivalait-elle à l’illusion qu’
il
était capable d’entretenir sur lui-même. (Marcel Jouhandeau.) Ce qu’o
50
is si le personnage est maintenu jusqu’à la mort,
il
se confond avec l’homme même. (André Maurois.) (Quel effroi, ce jou
51
stre à la sincérité presque pure de cet âge. Mais
il
le faut dépasser.) Si j’en crois l’intensité d’un sentiment intime,
52
................................ Le vent se lève,
il
faut tenter de vivre. Paul Valéry. Certes, du sein de ma triste luc
53
n particulière, ne pouvait non plus s’imaginer qu’
elle
en pût être privée. Alors, acquiesçant vivement à l’invite que je sou
54
lus riche d’inconnu, je m’élançais sur la voie qu’
elle
m’ouvrait, avec tant de rires amis, vers tout ce que momentanément je
55
de laisser — et des baisers à tous les vents — qu’
il
eût été loisible d’attribuer comme objet à ma jubilation, non pas ce
56
isie envers soi-même une volonté — si profonde qu’
elle
n’a pas besoin de s’expliciter pour être efficace — qui m’interdit de
57
de nommer ce dont je ne veux plus souffrir. (Car
il
n’est peut-être qu’une espèce de souffrance véritablement insupportab
58
premier exemple, ce serait le récit des gestes qu’
il
m’aurait fait commettre. Manifester est plus sincère qu’analyser. 2.
59
ans notre langage statique. 3. « Et certes quand
il
s’agit de parole ou d’écriture, l’affirmation prouve moins une certit
60
et un chapelier dont tous s’accordaient à dire qu’
il
ne péchait que par excès de bonne humeur printanière, Urbain donc, pr
61
garçon d’une race entre toutes bénie — par qui ?
elle
était anticléricale, on ne saurait le taire, — Urbain dormait. L’étoi
62
cintillement pudiquement dissimulé. Vers 1 heure,
elle
éclaira d’une rose caresse lumineuse la chevelure rouge d’Urbain, et
63
. « Éternité désaffectée, c’est bien dommage, dit-
il
en s’étirant ; le printemps désormais rendra le ciel plus pâle, et no
64
ant considérables, au sens étymologique du terme.
Il
loucha vers le néant, retourna ses poches, ôta ses gants qu’il jeta,
65
s le néant, retourna ses poches, ôta ses gants qu’
il
jeta, puis, après un grand coup de pied dans le vide symbolique des s
66
symbolique des systèmes, sortit, c’est-à-dire qu’
il
fit un pas dans une direction quelconque. L’étoile pleurait, sentimen
67
iste, mais vrai. » (Les journaux.) Mademoiselle,
Il
faut d’abord que je m’excuse : c’est un peu prétentieux de vous écrir
68
tant plus que vous n’y croirez pas — et pourtant…
Il
faut aussi que je vous dise qu’il fait très froid dans ma chambre : l
69
— et pourtant… Il faut aussi que je vous dise qu’
il
fait très froid dans ma chambre : le feu n’a pas pris, et d’ailleurs
70
de mes amis, qui vous connaît4, de me présenter.
Il
m’en avait donné la promesse. Vos regards rencontrèrent les miens plu
71
nt les miens plus d’une fois pendant une danse qu’
il
fit avec vous, mais vous les détourniez soudain comme pour vous arrac
72
airs sombres vous effrayaient sans doute plus qu’
ils
ne vous attiraient. Mais, maintenant, je pense que ces regards croisé
73
de vous. Mon ami me fit un signe discret, et déjà
il
se préparait à vous rendre attentive à ma présence… Mais, alors, je n
74
ant les ascenseurs. « Vers 4 heures, me disais-je
elle
y entrera, et, me glissant auprès d’elle, je pourrai lui dire très vi
75
isais-je elle y entrera, et, me glissant auprès d’
elle
, je pourrai lui dire très vite quelques mots si bouleversants qu’avan
76
me dévisageaient de plus en plus impudemment : je
devais
paraître si perdu. Chaque fois qu’un paquet de dix personnes s’engouf
77
e la croise en route dans l’ascenseur descendant…
Il
aurait fallu monter, mais l’idée de vous trouver peut-être assise en
78
femme révélait soudain un trait de votre visage.
Il
aurait fallu courir après celle-là qui venait de tourner à l’angle de
79
l’intérieur se pencher vers la vitre… Je montai.
Il
n’y avait que des dames. Personne ne parlait. La jeune femme qui s’ét
80
aurai jamais. À l’arrêt de la Place Saint-Michel,
elle
sortit, en me frôlant, sans me regarder. Je descendis derrière elle.
81
frôlant, sans me regarder. Je descendis derrière
elle
. Mais tout de suite des parapluies la dérobèrent à mes yeux. Une bouc
82
et songeurs respectaient la folie douloureuse qui
devait
contracter mon visage. Je promenais sur tous des regards angoissés, a
83
arché plusieurs heures avant de retrouver ma rue.
Il
doit être maintenant 5 heures du matin. Premiers appels d’autos dans
84
hé plusieurs heures avant de retrouver ma rue. Il
doit
être maintenant 5 heures du matin. Premiers appels d’autos dans la vi
85
atin. Premiers appels d’autos dans la ville, mais
il
me semble que toutes choses s’éloignent de moi vertigineusement, par
86
e je m’en forme… Je ne comprends plus pourquoi je
devrais
me tuer, pourquoi je souffre, ce que c’est que la souffrance, ce que
87
ance, ce que c’est que ma vie, ma mort. Mon Dieu,
il
n’y a plus qu’un glissement gris, sans fin… Il faudrait que je dorme
88
u, il n’y a plus qu’un glissement gris, sans fin…
Il
faudrait que je dorme : il n’y aurait plus rien. 4. Encore un qui v
89
sement gris, sans fin… Il faudrait que je dorme :
il
n’y aurait plus rien. 4. Encore un qui vous aime, je ne vous dirai
90
une note d’Orphée précise : « Inutile de dire qu’
il
n’y a pas un seul symbole dans la pièce. » Ce qui me gêne pourtant, c
91
phée, par exemple, serait un poète surréaliste. «
Il
faut jeter une bombe, dit-il, il faut obtenir un scandale. Il faut un
92
poète surréaliste. « Il faut jeter une bombe, dit-
il
, il faut obtenir un scandale. Il faut un de ces orages qui rafraîchis
93
e surréaliste. « Il faut jeter une bombe, dit-il,
il
faut obtenir un scandale. Il faut un de ces orages qui rafraîchissent
94
r une bombe, dit-il, il faut obtenir un scandale.
Il
faut un de ces orages qui rafraîchissent l’air. » Il prétend « traque
95
faut un de ces orages qui rafraîchissent l’air. »
Il
prétend « traquer l’inconnu ». Sa femme l’accuse de « vouloir faire a
96
Enfers. » — « Ce n’est pas une phrase, s’écrie-t-
il
, c’est un poème, un poème du rêve, une fleur du fond de la mort. » Or
97
agnebin (non pas Elie) pensait à quelqu’un lorsqu’
il
écrivit certains vers qu’on peut lire plus haut : Les anges véritabl
98
t de se lancer sur la corde raide. Je suis sûr qu’
il
ne tombera pas. J’admire sans émoi. ⁂ Certes, les qualités scéniques
99
Je ne saurais même indiquer aucun endroit par où
elle
pèche contre les principes chers à l’auteur du Secret professionnel e
100
é dramatique qui cerne le mystère d’un trait pur.
Il
semble que Cocteau ait réalisé là exactement ce qu’il voulait. Et pou
101
emble que Cocteau ait réalisé là exactement ce qu’
il
voulait. Et pourtant cette admirable machine ne m’inquiète guère : je
102
dmirable machine ne m’inquiète guère : je sais qu’
elle
le conduira où il veut, sans surprises. « Puisque ces mystères me dép
103
m’inquiète guère : je sais qu’elle le conduira où
il
veut, sans surprises. « Puisque ces mystères me dépassent, feignons d
104
phée, le mystère ne peut plus dépasser l’auteur :
il
l’a trop bien organisé. En somme, ce qu’il faut reprocher à Cocteau,
105
teur : il l’a trop bien organisé. En somme, ce qu’
il
faut reprocher à Cocteau, c’est d’avoir réussi complètement une pièce
106
atmosphère de l’« art pur » n’est pas respirable.
Il
ne manque rien à Orphée, sinon peut-être cette indispensable « part d
107
s règles de l’art, mais que l’essence obtenue, si
elle
est de rose, est sans parfum. (Tout de même, Cocteau est un poète :
108
M. Zimmer, dans la Gazette de Lausanne . Et même
il
appelait Orphée « une tragédie de l’amour conjugal ». Vraiment, nous
109
« Messieurs, disait Dardel, y a pas à tortiller,
il
faut faire quelque chose. Nous devons, nous pouvons faire quelque cho
110
as à tortiller, il faut faire quelque chose. Nous
devons
, nous pouvons faire quelque chose. Que diable ! nous ne sommes pas de
111
onsabilité s’empare de nous. Et nous calculons qu’
il
s’agit de déranger 5000 personnes en huit soirées, et de les occuper
112
nt en hurlant : « Bas-toi là, bas-toi là ! »… Est-
il
plus atroce spectacle que celui d’une maîtresse jadis belle et disert
113
ellettriens avaient fui. Au détour d’une ivresse,
ils
rencontrèrent une créature évadée d’anciens rêves qui hantait les lim
114
s rêves qui hantait les limbes depuis un an déjà.
Ils
ne tardèrent pas à reconnaître Cinématoma. Naissance de Cinématoma
115
commis au soin d’engendrer cet adorable monstre.
Ils
se réunissent parfois autour d’un feu et le contemplent un certain te
116
io né entre deux cafés-nature, et presque sans qu’
il
s’en soit rendu compte. Clerc entrevoit un projet à deux faces. Lugin
117
la Montagne » ne saura venir au prophète, même s’
il
se nomme Mossoul. Pourtant, au milieu de ce paludesque et stérile con
118
, une idée de génie vint s’asseoir certaine nuit.
Elle
parla par la bouche de Lugin, sa langue dans la langue de Lugin : « L
119
tte martingale avec des surréalistes hétérodoxes.
Il
revint juste à temps pour assister à la cérémonie de la pose du point
120
et cent doigts dans deux lits. Combien cela fait-
il
de pieds et d’oreillles ? À signaler la fuite de Bec-de-Gaz, lequel s
121
cle (mars 1927)n Surprendre est peu de chose,
il
faut transplanter. Max Jacob. Ce soir-là, le programme comprenait :
122
e cadavre encore tout chaud ». Affreux. Aussi : «
Elle
mourut. » On voit que cette bande est antérieure à l’époque du long b
123
ons rapides. Un chasseur, toujours sur son toit ;
il
tire sur l’œuf d’où naît une colombe. Chasse. Mais un papillon éclata
124
onnes et suivent à grands sauts lents, solennels.
Ils
revoient la danseuse, font une ronde autour d’une tour Eiffel de bois
125
t.) Enfin le cercueil roule dans les marguerites,
il
en sort un chef d’orchestre dont la baguette éteint tous les personna
126
le bon rire de cinéma. Quand la danseuse paraît,
ils
n’attendent que le moment où ils pourront se pousser en disant : « C’
127
danseuse paraît, ils n’attendent que le moment où
ils
pourront se pousser en disant : « C’que c’est cochon ! » Mais le mome
128
que c’est cochon ! » Mais le moment ne vient pas,
ils
sont déçus. Enfin, mon voisin, un agent, murmure : « On va tous deven
129
ous mais accueille le résultat avec la naïveté qu’
il
faut, approuve et dit : « C’est bien ça, c’est comme quand on rêve. »
130
Cela fait bizarre. Or, dans le monde où le cinéma
doit
nous « transplanter », un certain naturel est de rigueur ; toute biza
131
geste de l’acteur. Un mouvement ne souligne pas,
il
exprime, et se suffit. Mais comme pour le film 1905, on a sans cesse
132
is ce sont là critiques de style. D’ores et déjà,
il
faut admirer dans les films de René Clair un sens du miracle assez bo
133
e n’est peut-être qu’une question d’imagination ;
il
reste qu’un film comme Entr’acte est une aide puissante. Nous faisons
134
saisi les cordes les plus secrètes de mon âme, qu’
elle
peut faire désormais vibrer à sa fantaisie, même si cela doit m’anéan
135
ire désormais vibrer à sa fantaisie, même si cela
doit
m’anéantir. Hoffmann. I (Notes écrites en décembre 1925, au so
136
pas seulement pour le pittoresque. — Attrape !
Il
n’existe pas de théorie du salut. Il n’existe que des systèmes pour f
137
Attrape ! Il n’existe pas de théorie du salut.
Il
n’existe que des systèmes pour faire taire en nous l’appel vertigineu
138
mais c’est pour détourner nos regards de cela qu’
il
faut bien nommer le Vide. Tant de séductions nous ont en vain tentés,
139
les s’efforcent — mais déjà c’est de plus loin qu’
il
les nargue. Il connaît enfin une solitude défendue de tous côtés par
140
— mais déjà c’est de plus loin qu’il les nargue.
Il
connaît enfin une solitude défendue de tous côtés par ses rires scand
141
abiles à l’immobilité miraculeuse des statues7. »
Il
s’agit bien de critique littéraire ! Nous sommes ici en présence d’un
142
tisme de l’esprit. Jusqu’au-boutisme désespéré. «
Il
s’agit de rendre impraticables quelques portes de sortie » ou comprom
143
eut duper. Depuis certaines paroles sur la Croix,
il
n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute de l’angoisse humaine,
144
, et vous aurez beau rire, pharisiens, et dire qu’
elle
est née dans un café de Paris. « Je n’attends rien du monde, je n’att
145
a notion de Dieu, répond Aragon, je me révolte qu’
elle
puisse en aucun cas servir d’argument à un homme. » Voilà qui nous fa
146
enoux qu’on attendra : pour que cela eût un sens,
il
faudrait être sûr de n’avoir pas la tête en bas par rapport au soleil
147
ncore Aragon, sinon qui ? — sa grandeur, c’est qu’
il
lui faut atteindre Dieu ou n’espérer plus aucun pardon. II Nove
148
Et voici Aragon revêtu d’une dignité tragique qu’
il
trouverait sans doute un peu ridicule. C’est ainsi que l’on arrive à
149
assez fréquent dans les cafés littéraires et dont
il
serait le premier à s’amuser ? Février 1927. Relu Une vague de rêve
150
mouche qu’on n’a jamais fini de chasser parce qu’
elle
n’a pas mérité du premier coup qu’on se donne la peine de l’écraser,
151
qu’on se donne la peine de l’écraser, — c’est qu’
il
symbolise tout cet état d’esprit « bien Parisien » dont de récentes s
152
s tromper sur ce qu’il y a de profond en nous, et
elle
ne manque guère à ce devoir sacré. » (Edmond Jaloux.) Entre un monsi
153
de profond en nous, et elle ne manque guère à ce
devoir
sacré. » (Edmond Jaloux.) Entre un monsieur en noir : Permettez-moi
154
revus. Mais je suis vos travaux avec intérêt, et
il
m’a paru que depuis quelque temps… enfin, comment dirais-je… je me su
155
oubliez pas que « l’artiste serait peu de chose s’
il
ne spéculait sur l’incertain », c’est un académicien qui l’a dit. Vou
156
Il y a des gens qui croient avoir tout dit quand
ils
ont montré à l’origine de telle doctrine mystique une exaltation nerv
157
e exaltation nerveuse ou des troubles organiques.
Ils
opposent à ces « délires » les thèses rassurantes de la « saine raiso
158
si cela ne condamne pas et la santé et la raison.
Il
s’est trouvé des Maurras et autres « héritiers de la grande tradition
159
écarter. Voilà bien leur désinvolture, car enfin,
elle
est déesse. Mais entre leurs mains qu’est-elle devenue ? C’est bien l
160
n, elle est déesse. Mais entre leurs mains qu’est-
elle
devenue ? C’est bien leur faute si elle nous apparaît aujourd’hui com
161
ns qu’est-elle devenue ? C’est bien leur faute si
elle
nous apparaît aujourd’hui comme une vieille courtisane assagie, parfo
162
esprit contre votre raison. Et avec Aragon lorsqu’
il
vous crie : « À bas le clair génie français. » Alors la voix de Rimba
163
» Alors la voix de Rimbardp à la cantonade : Qu’
il
vienne, qu’il vienne Le temps dont on s’éprenne ! Les œuvres les pl
164
ix de Rimbardp à la cantonade : Qu’il vienne, qu’
il
vienne Le temps dont on s’éprenne ! Les œuvres les plus significati
165
Réforme, Karl Marx, la préface de Cromwell. Mais
il
ne s’agit pas de refaire notre petite révolution à nous, dans tel dom
166
ci que je ne puis pardonner aux surréalistes : qu’
ils
aient voulu s’allier aux dogmatiques d’extrême gauche. Je ne dirai pa
167
langue et de crier rouge pour la simple raison qu’
ils
ont dit blanc ? Pensez-vous combattre cet esprit « bien français » qu
168
e mépris, en prenant le contre-pied de tout ce qu’
il
inspire ? Alors que cette réaction même est ce qu’il y a de plus fran
169
ême est ce qu’il y a de plus français ; que c’est
elle
qui donne au surréalisme ce petit côté jacobin si authentiquement, si
170
n et les surréalistes auront raison même encore s’
ils
ont tort, envers et contre toutes les critiques qu’on pourrait leur a
171
parce que ces « maudits » ont la grâce, parce qu’
ils
sont la vie, même quand ils appellent la mort, parce qu’ils ont la pa
172
nt la grâce, parce qu’ils sont la vie, même quand
ils
appellent la mort, parce qu’ils ont la passion et l’incommunicable se
173
a vie, même quand ils appellent la mort, parce qu’
ils
ont la passion et l’incommunicable secret de l’invention. Il nous f
174
sion et l’incommunicable secret de l’invention.
Il
nous faut des entrepreneurs de tempêtes. Un grand principe de violen
175
ïssions. Notre haine de certaine morale ne venait-
elle
pas de ce qu’en son nom l’on mesurait odieusement une sympathie humai
176
urt que de vices. ⁂ Ici le lecteur se rassure. «
Il
s’y retrouve. » Il pense que c’est bien jeune. Et : encore un qui rue
177
Ici le lecteur se rassure. « Il s’y retrouve. »
Il
pense que c’est bien jeune. Et : encore un qui rue dans les brancards
178
plus sérieuses. Et tout est dit. Ah ! c’est vrai,
il
allait oublier, il y a encore cette histoire, comment dites-vous, sur
179
rité changeante et toujours évidente, de laquelle
il
se demande vainement pourquoi il n’arrive pas à se contenter13 ». Acc
180
nte, de laquelle il se demande vainement pourquoi
il
n’arrive pas à se contenter13 ». Acculés à ce choix : inconscience de
181
et qu’on ne manque pas le train bleu d’un désir.
Elle
était donc venue. Il la suivait entre les devantures qui se passaient
182
le train bleu d’un désir. Elle était donc venue.
Il
la suivait entre les devantures qui se passaient de l’une à l’autre d
183
ries de profils jusqu’au soleil toujours de face.
Il
ne vit plus que la foule des yeux bleus, son éblouissement. Soudain l
184
yeux bleus, son éblouissement. Soudain la voici,
elle
descend à sa rencontre parmi les éclairs d’un luxe mécanique, le visa
185
d’un luxe mécanique, le visage dans sa fourrure.
Elle
découvre en passant près de lui le sourire d’amitié mortel de tout ce
186
e d’amitié mortel de tout ce qui n’arrive jamais.
Il
s’est trompé, ce n’est pas elle. Il pensa que c’était un ange, de ceu
187
ui n’arrive jamais. Il s’est trompé, ce n’est pas
elle
. Il pensa que c’était un ange, de ceux qui vont à la recherche des âm
188
rrive jamais. Il s’est trompé, ce n’est pas elle.
Il
pensa que c’était un ange, de ceux qui vont à la recherche des âmes.
189
e ceux qui vont à la recherche des âmes. Aussitôt
il
téléphone à ceux du paradis : « Qui va à la chasse perd sa place, nou
190
t immédiatement un fauteuil et un violon, pour qu’
il
en joue, au printemps, s’il savait … R.S.V.P. À Max-Marc-Jean J
191
et un violon, pour qu’il en joue, au printemps, s’
il
savait … R.S.V.P. À Max-Marc-Jean Jacob Reymond. Une étoile à
192
sa cette main cruelle… et quitta le bal au matin.
Il
neigeait dans les rues sourdes comme un songe de son enfance. Aux fen
193
e jour tendre paraissait sous l’égide de la mort.
Il
vit des fleurs de son enfance, une églantine, quelques roses, un sour
194
flocons, plus perfides que des murmures d’adieu.
Il
tomba parmi les statues, dans l’amitié pensive des jardins. Une fenêt
195
cide ou la promenade en bateau À Grego More.
Il
disait : « Je suis né pour la mort. » Il fait assez beau pour que s’o
196
More. Il disait : « Je suis né pour la mort. »
Il
fait assez beau pour que s’ouvre ce cœur de l’après-midi, comme un ca
197
l’après-midi, comme un camélia de tendre orgueil.
Il
respire déjà l’odeur merveilleuse des objets et des êtres véritables.
198
i, qui regarde comme de l’autre bord, je songe qu’
il
est des visites à de certaines grandes dames où je préférais — et lui
199
vaient vierge et c’était la joie de leur vie, car
ils
aimaient en moi par-dessus tout la vertu que je leur devais. Pourtant
200
aient en moi par-dessus tout la vertu que je leur
devais
. Pourtant, je ne détournai pas mes yeux des yeux de cette femme, de p
201
pas mes yeux des yeux de cette femme, de peur qu’
elle
ne souffrît à cause de moi. Un soir qu’elle pleurait, je l’embrassai
202
ur qu’elle ne souffrît à cause de moi. Un soir qu’
elle
pleurait, je l’embrassai si fort… En un quart d’heure, je connaissais
203
quart d’heure, je connaissais l’amour dans ce qu’
il
a de plus étrangement prosaïque à la fois et bêtement heureux. Le len
204
ur de la saison. — Au soir, mon père savait tout.
Il
effleura mon front de ses lèvres sans une parole quand je vins lui so
205
endemain, ses cheveux avaient légèrement blanchi.
Il
me regardait avec une terreur ou je crus distinguer je ne sais quelle
206
talgie. Pour lui, sans doute, j’étais perdu. Mais
il
souffrait d’autre chose encore : il se savait vieux, maintenant. » Je
207
s perdu. Mais il souffrait d’autre chose encore :
il
se savait vieux, maintenant. » Je songeais justement à un sourire de
208
songeais justement à un sourire de mon amie quand
il
voulut m’adresser la parole après un silence vertigineux. Il vit mon
209
’adresser la parole après un silence vertigineux.
Il
vit mon sourire et pleura. Alors une rage s’empara de mon corps tout
210
nuit et je partais dans une direction quelconque.
Il
advint que ce fut celle de l’Italie. La lumière, mon pays natal ! — J
211
reux — celui justement que j’entrevoyais. » Quand
elle
se fut endormie, je me rhabillai. Je ne trouvai que 100 francs dans s
212
de quelques joies parfaites de ma jeunesse… Mais
il
est trop tard, Monsieur, pour critiquer les modalités de ma vengeance
213
et non dénuée d’ironie, de mon mépris pour ce qu’
ils
appellent, ridiculement, les fondements mêmes de la société. » C’est
214
Prêté — rendu, pour la gloire de l’Église. (Ici,
il
but une gorgée et prit un temps.) » Je vous fais grâce, poursuivit-il
215
prit un temps.) » Je vous fais grâce, poursuivit-
il
, de la chronique de ma vie de rat d’hôtel et de sleepings ; encore qu
216
n parut satisfait de cette dernière plaisanterie.
Il
but avec beaucoup de délicatesse quelques gorgées d’eau minérale. Isi
217
t endroit. « Une chose avant tout me frappe — dit-
il
, lâchant tout de suite ses compliments, ce qui est de mauvaise politi
218
e, — c’est l’extraordinaire netteté de votre vie.
Elle
est sans bavures, sans réticences ; elle m’apparaît comme un divertis
219
tre vie. Elle est sans bavures, sans réticences ;
elle
m’apparaît comme un divertissement perpétuel et dénué d’inquiétude. E
220
irer de votre conduite les conclusions morales qu’
elle
paraît impliquer, c’est ce caractère de, comment dirai-je…, de juvéni
221
l’agressif — effet d’une timidité naturelle dont
il
paraissait lui-même gêné. En deux mots, vous ne me trouvez pas sérieu
222
vous dire que si vous me trouvez un peu potache,
il
n’est pas prouvé par là que le potache n’ait point raison. Mais juste
223
aines de mes plaisanteries la dérision secrète qu’
elles
masquent par caprice. ...............................................
224
e Belles-Lettres sont propres à leur auteur et qu’
elles
n’engagent pas sa responsabilité. (N. de la R.) »
225
e cette méthode ne suffirait pas à supprimer. Or,
ils
nous paraissent entraîner assez naturellement chez des jeunes « et qu
226
cérités gardent au moins l’excuse d’une audace qu’
ils
escomptent scandaleuse. Mais voici un bar où je vous suis. Vous y ent
227
ntemple au miroir de son monocle. Au petit matin,
il
se noie dans un verre à liqueur. Poisson dans l’eau, plumes dans le v
228
vent, poète au bar, le paradis n’est pas si cher.
Il
y en a aussi qui posent pour le diable et ne se baignent que dans des
229
baignent que dans des bénitiers : on voit trop qu’
ils
trouvent ça pittoresque. Et le plaisir d’être nu devant un public sup
230
e cherche les raisons de votre indignation, quand
il
m’échappe une citation. Seraient-ce les guillemets qui vous choquent
231
nce : nommer une chose, c’est avoir puissance sur
elle
. Images, pensées des autres, je vous ai mis un collier avec le nom du
232
le. Poussière. Ma vie est ailleurs. L’addition, s’
il
vous plaît. Il est temps de sortir de ce café et de ces jeux, simulac
233
Ma vie est ailleurs. L’addition, s’il vous plaît.
Il
est temps de sortir de ce café et de ces jeux, simulacres de vie, qui
234
On reconnaît un écrivain, aujourd’hui, à ce qu’
il
ne tolère pas qu’on lui parle littérature. Mais il y a des mépris qui
235
r. Tel qui raille l’Église et les curés, c’est qu’
il
se fait une très haute idée de la religion. Ainsi, de la littérature
236
tuelles donne la mesure de ce que vous attendez d’
elle
. Pour dire le fond de ma pensée, je crois ce mépris et cette attente
237
eurs qui sont parfois des actions en puissance15.
Il
faudrait des choses plus lourdes et plus irrésistibles, percutantes.
238
epuis le temps qu’on sait que la lettre tue ce qu’
elle
prétend exprimer ; depuis le temps qu’on l’oublie.) Vous me direz que
239
l’expression directe de la réalité individuelle.
Elle
serait tellement incommunicable qu’il deviendrait inutile de la publi
240
viduelle. Elle serait tellement incommunicable qu’
il
deviendrait inutile de la publier. Et même, en passant à la limite, o
241
, en passant à la limite, on peut imaginer que si
elle
était réalisée, on ne s’en apercevrait pas. Je pressens encore dans v
242
n les rites d’une esthétique ou d’une autre, plus
ils
perdent leur pouvoir de signifier les choses qui nous importent. Vous
243
te esthétique ou de ce sens social, — et voilà qu’
ils
perdent même la problématique utilité de liaison qui était leur excus
244
le plus profond, qui est proche du sens biblique.
Il
ne s’agit pas de la connaissance abstraite et rationnelle dont le mon
245
par attitude que vous la guérirez. Au contraire,
il
s’agit de l’envisager sans fièvre, pour en circonscrire les effets. J
246
littératuré » des écrivains d’aujourd’hui. Quand
il
parle littérature, il a toujours l’air de mettre un peu les pieds dan
247
ivains d’aujourd’hui. Quand il parle littérature,
il
a toujours l’air de mettre un peu les pieds dans le plat, de dire de
248
sez drôle de voir le malaise des chers confrères.
Ils
ne pardonnent pas à ce toréador ses familiarités avec une Muse qu’ils
249
s à ce toréador ses familiarités avec une Muse qu’
ils
n’ont pas coutume d’aborder sans le mot de passe de la dernière mode
250
savantes séductions. On sait bien, d’ailleurs, qu’
elle
les entretient. Bande de gigolos de la littérature ! Qu’on puisse viv
251
apperai pas plus qu’un autre : et qu’un beau soir
il
faille écrire pour vivre, possible ; mais, pour sûr, jamais vivre pou
252
suivre une quête de l’esprit. Et vous savez ce qu’
elle
nous vaut : les mépris, les haines douloureuses ou grossières de tous
253
re acceptation des réalités spirituelles parce qu’
elles
troublent leurs bureaucratiques sécurités. Pourtant, vous voyez bien
254
» peuvent encore se reconnaître. Quand bien même
elle
n’aurait plus d’autre excuse que celle-là, la littérature mériterait
255
elle-là, la littérature mériterait d’exister : qu’
elle
soit le langage chiffré de notre inquiétude et de nos naissantes cert
256
e m’aide à découvrir quelques êtres par le monde…
Il
ne s’agit plus de mépris ni d’adoration. J’ai défini une « maladie »
257
quelque bien pour ma vie. Le jour où les soins qu’
elle
exige me coûteront des sacrifices plus grands que les bienfaits que j
258
plus grands que les bienfaits que j’en escompte,
il
sera temps de songer sérieusement à m’en guérir. Vous me demanderez «
259
aragraphe, après « Narcisse », sans qu’on sache s’
il
s’agit d’une erreur ou d’une volonté de l’auteur. 15. Variante : des
260
». Leurs amours sont des pastiches de Morand, et
ils
en sont tout fiers : « Il n’y a plus qu’à les écrire ». v. Rougemon
261
astiches de Morand, et ils en sont tout fiers : «
Il
n’y a plus qu’à les écrire ». v. Rougemont Denis de, « La part du f
262
tidémocratisme et les athées du Capitalisme quand
il
est conscient de soi-même, et les athées du Socialisme et du Communis
263
aite est toute « statutaire » — si l’on ose dire.
Elle
nous permet donc de considérer la situation sans fièvre, sans lamenta
264
eproches contradictoires. Nous les additionnons :
ils
s’annulent. Il reste à dire deux mots sur la paradoxale situation int
265
ictoires. Nous les additionnons : ils s’annulent.
Il
reste à dire deux mots sur la paradoxale situation intellectuelle d’u
266
ences de ce que vous écrivez ! ») En définitive,
il
semble que certains n’attendent de nous que d’innocentes farces — ou
267
se préoccuper de prévoir les conséquences, puisqu’
il
n’en est aucune qui ne soit connue d’avance et stérilisée par la loi,
268
illard, et même, et surtout, un miracle. Et puis,
ils
ont des vieux un peu là, du grand Arthur-Alfred-Albert au non moins g
269
ves, quoi !) Et puis, qui sait, peut-être sauront-
ils
rallier le dernier disciple du Bienheureux Jean… Et puis, en voilà as
270
ter à cette lourde charge le poids de nos péchés.
Ils
sont bien nôtres. Et nous y tenons, ah ! comme nous y tenons ! x.
271
perdu toute foi ne connaîtront pas de pardon. Car
ils
ont vu, et s’ils n’ont pas cru, c’est qu’ils sont foncièrement mauvai
272
e connaîtront pas de pardon. Car ils ont vu, et s’
ils
n’ont pas cru, c’est qu’ils sont foncièrement mauvais.) 6. Peu de cho
273
Car ils ont vu, et s’ils n’ont pas cru, c’est qu’
ils
sont foncièrement mauvais.) 6. Peu de choses dans le monde moderne on
274
r à l’Éternel et à Satan pareillement. Et ceux qu’
elle
enivre entrent en état de grâce ou de blasphème, selon. Mais ce qui i
275
vous ne laissiez le gage aux plaintes de mon cœur
il
est d’autres rivages où mieux qu’ici l’on meurt. Étoile de jour
276
ù mieux qu’ici l’on meurt. Étoile de jour
Il
naissait à son destin des rayons glissent et rient c’est la caresse d
277
ître et que cela n’a point stérilisé : sa nature,
il
est vrai, s’y prêtait, peu complexe et comme réduite à deux dimension
278
it critique fort alerte. Jugez-en à la façon dont
il
parle de « ses quelques succès, si disproportionnés avec son mérite »
279
es succès, si disproportionnés avec son mérite ».
Il
ajoute : « j’ai eu la chance de discerner très jeune, avec une clairv
280
une fois un jeune homme comme les autres. Soudain
il
lui pousse des ailes, une grande paire d’ailes. Allait-on s’émerveill
281
inrent lui dire ses amis, — l’orgueil t’aveugle-t-
il
? Veux-tu conserver, ô cruel, des ailes qui donnent des rhumes à ton
282
ids de cette accusation, comment ne point céder :
il
fit couper ses ailes. On le félicita de son retour à l’état normal, q
283
e. Mais à partir de ce jour, on lui fit sentir qu’
il
était devenu beaucoup moins intéressant. ⁂ Celui qui a des ailes sera
284
, mais celui qui n’en a pas sera méprisé parce qu’
il
n’en a pas. Le libéralisme Seigneur ! clamaient-ils, combien co
285
a pas. Le libéralisme Seigneur ! clamaient-
ils
, combien complexes sont les problèmes que vous proposez à notre bonne
286
nt la Démocratie outragée, les autres disaient qu’
il
n’y a plus de morale, et ces jeunes gens ont une façon de trancher le
287
rti, l’ange trouva son salut dans un subterfuge :
il
insinua qu’il parlait au nom d’une secte orientale. Aussitôt la discu
288
ouva son salut dans un subterfuge : il insinua qu’
il
parlait au nom d’une secte orientale. Aussitôt la discussion de repre
289
ur la nature de l’inspiration, un doute lui vint.
Il
alla au cinéma. On donnait un film voluptueux. Il aima l’héroïne, mai
290
Il alla au cinéma. On donnait un film voluptueux.
Il
aima l’héroïne, mais sans espoir. Il lui écrivit, en sortant de là, d
291
voluptueux. Il aima l’héroïne, mais sans espoir.
Il
lui écrivit, en sortant de là, dans une crèmerie pleine de couples à
292
rie pleine de couples à la mode. Mais en écrivant
il
pensait à une femme blonde assise près de lui. Ayant demandé un timbr
293
l’attention de la femme blonde — sans résultat —,
il
écrivit une adresse réelle, et mit la lettre dans la première boîte v
294
ettre dans la première boîte venue. Le lendemain,
il
reçut une réponse : « Vous avez commis une erreur, cher ami, mais bie
295
uivre. Alexandrine un jour m’a laissé entendre qu’
elle
vous aime. Elle attend votre lettre depuis des mois. Je pense que ces
296
ne un jour m’a laissé entendre qu’elle vous aime.
Elle
attend votre lettre depuis des mois. Je pense que ces lignes vous tro
297
issout dans une sentimentalité exquise, navrante.
Il
reste de s’asseoir à quelque terrasse de café pour y boire à petits c
298
ce, un désespoir de nuit d’été sous le tilleul où
elle
n’est pas venue… (C’est ici le lieu de l’avouer : je ne saurais entre
299
pourpoint « plus rouge que rouge ». On assure qu’
il
possède encore une harpe et un piano près des étoiles, et qu’il est «
300
ore une harpe et un piano près des étoiles, et qu’
il
est « pittoresque », cas déplorable, s’agissant d’un poète authentiqu
301
ête. Le fantôme derrière nous claque la portière.
Il
fait assez froid. ⁂ Lorsque l’homme, cédant à l’évidence des choses o
302
ence des choses ou de l’esprit, comprend enfin qu’
il
est perdu, il découvre la liberté. (Je pense à la boussole autant qu’
303
s ou de l’esprit, comprend enfin qu’il est perdu,
il
découvre la liberté. (Je pense à la boussole autant qu’au sens moral.
304
t trébucher dans les méandres de notre chemin : «
Il
faut se perdre pour se retrouver », nous enseigne une doctrine en vér
305
Pourquoi ne pas se perdre sans arrière-pensée ? S’
il
me reste un espoir au sein de mes erreurs les moins préméditées, c’es
306
à moi-même ! Que des êtres rêvés m’emportent ! —
Ils
me conduiraient là où je ne sais pas que j’ai si grand désir d’aller…
307
e brousse où s’engage délibérément notre fantôme.
Il
avance sans bouger les jambes. Nous suivons à tâtons. Ce que je press
308
La sauce est au rôti ce que le style à la pensée.
Il
arrive qu’on parle, en art culinaire, du style d’un rôti, et en cuisi
309
ces. Si M. Thibaudet connaissait l’hôte de céans,
il
proposerait cette formule du plat idéal : Du Bos en sauce Marthaler.
310
ie pure. Edmond Jaloux préside à cette agape dont
il
m’est impossible de nommer tous les officiants visibles ou virtuels,
311
t suffisantes. Francis de Miomandre n’est pas là.
Il
a téléphoné au début de l’après-midi qu’il commençait un roman. Son a
312
as là. Il a téléphoné au début de l’après-midi qu’
il
commençait un roman. Son absence nous fera-t-elle croire qu’il apport
313
u’il commençait un roman. Son absence nous fera-t-
elle
croire qu’il apporte un soin tout particulier à le parfaire ? — il es
314
un roman. Son absence nous fera-t-elle croire qu’
il
apporte un soin tout particulier à le parfaire ? — il est bientôt min
315
pporte un soin tout particulier à le parfaire ? —
il
est bientôt minuit. Mon fantôme est là. Un chien, Dick, est là. Pierr
316
se au premier regard. Mais non, trop bien élevée,
elle
se ressaisit, pense à Genève, reprend aussitôt de la consistance, et
317
ît Charles Du Bos, en kimono de soie « capstan ».
Il
ouvre une de ces parenthèses dont il a le secret, et dans laquelle la
318
« capstan ». Il ouvre une de ces parenthèses dont
il
a le secret, et dans laquelle la rédaction s’empresse de faire rentre
319
èse un Stabat Mater, le musicien quitta Naples où
il
habitait alors, abandonnant sa femme, et se mit à errer dans les camp
320
mpagnes, en quête de l’inspiration qui le fuyait.
Il
buvait, rêvait, dormait sous les treilles, divaguait sous la lune, ha
321
ps et d’âme, et n’ayant pas écrit une seule note,
il
se retrouva aux portes de Naples, d’où il n’eut que la force de regag
322
e note, il se retrouva aux portes de Naples, d’où
il
n’eut que la force de regagner son logis. Comme il allait y pénétrer,
323
l n’eut que la force de regagner son logis. Comme
il
allait y pénétrer, il aperçut auprès du seuil une mendiante qui pleur
324
e regagner son logis. Comme il allait y pénétrer,
il
aperçut auprès du seuil une mendiante qui pleurait très doucement. Un
325
mendiante qui pleurait très doucement. Un moment,
il
écouta sa mélopée. Puis envahi par un dernier feu, il se précipita da
326
couta sa mélopée. Puis envahi par un dernier feu,
il
se précipita dans sa chambre où il s’enferma, écrivit dans une grande
327
n dernier feu, il se précipita dans sa chambre où
il
s’enferma, écrivit dans une grande fièvre tout le Stabat Mater, sa pl
328
e thème des pleurs de la vieille, et mourut comme
il
l’achevait. ⁂ Partout où il y a de la musique, de l’Italie et une ce
329
ésespoir, je retrouve les contes d’Hoffmann. Mais
il
s’agit de les vivre plutôt que d’en parler vous voyez bien que j’ai q
330
est belle comme une ballade de Bürger, tandis qu’
elle
arrose de ses larmes le seuil de la prison paternelle, tout en coulan
331
en frei’n, Dann muss sie am Rheine Geboren sein…
Il
faudrait la mélodie. La fanfare s’éloigne. La nuit est chaude sur les
332
che débile au corridor, — à Paris. Bientôt… Mais
il
est temps de mettre à ces fariboles un terme19. J’ai du solide à équa
333
vert, mais on n’ose reprocher à ces images ce qu’
elles
ont d’un peu grêle : leur jeunesse… Et si la composition s’amuse parf
334
coquettes à les faire doucement frémir de rage ;
ils
aiment s’obstiner et c’est pourquoi nous aimons leur échapper. Vous ê
335
mais pour les lèvres de ceux qui vous aiment. Car
elles
sont insensées, mais comme des baisers dans l’air. Je voudrais vous p
336
, dans cinq minutes je ne saurai plus même voir s’
il
fait beau ou s’il fait vilain. Lord Artur. — Je pense sérieusement q
337
s je ne saurai plus même voir s’il fait beau ou s’
il
fait vilain. Lord Artur. — Je pense sérieusement que vous ne l’avez
338
ais » temps, et vous n’avez jamais cherché ce que
doit
être le « bon » temps, ni si les tempêtes sont « belles ». C’est pour
339
ut exister en dehors de la souffrance, et même qu’
il
est le contraire de la souffrance. C’est pourquoi vos rêves composent
340
portez-vous de ces courtes bottes vernies, quand
il
pleut ? Sonnette. — Quand j’étais petite fille, j’aimais me promener
341
quand on me faisait souhaiter dans ma prière « qu’
il
fasse beau demain », je pensais en dessous que j’aimais mieux les her
342
lées. Lord Artur. — On dit souvent des femmes qu’
elles
sont naturellement païennes. Mais les peuples païens sont toujours re
343
Lord Artur, vous m’amusez beaucoup. Vraiment vous
devez
être jaloux ce soir. Quand vous cédez à votre manie de remuer des mét
344
vous pousse un peu, vous finirez par démontrer qu’
il
faut être chrétien pour comprendre quoi que ce soit à la pluie et au
345
Mais un jour la lumière est morte autour de nous,
elle
est morte à la surface des choses pour renaître au centre de l’homme.
346
fois tu l’as possédé. Tu comprends maintenant qu’
il
ne faut pas choisir parmi tant de choses créées, mais seulement disti
347
e qui lui avait dit d’aller bâtir une ville là où
il
trouverait la pluie et le beau temps, il rencontra en Italie une cour
348
le là où il trouverait la pluie et le beau temps,
il
rencontra en Italie une courtisane qui pleurait ; et en ce lieu bâtit
349
oi, Lord Artur, si je pleurais, quel temps ferait-
il
pour vous ? Lord Artur. — … Le beau mot : courtisane… Ce n’est pas q
350
ur. — … Le beau mot : courtisane… Ce n’est pas qu’
elle
soit belle, peut-être, mais qu’elle pleure, qui me réchauffe. Parce q
351
n’est pas qu’elle soit belle, peut-être, mais qu’
elle
pleure, qui me réchauffe. Parce qu’elle se tient là « vêtue de son pé
352
, mais qu’elle pleure, qui me réchauffe. Parce qu’
elle
se tient là « vêtue de son péché », — comme une courtisane. Mais vous
353
crois, ne m’en voudra pas trop de leur vivacité :
il
connaît bien les Neuchâtelois, qui l’ont beaucoup aimé ; il sait que
354
bien les Neuchâtelois, qui l’ont beaucoup aimé ;
il
sait que ces Neuchâtelois sont d’infatigables ergoteurs. Pour la comm
355
ence du lecteur à mon endroit, je le crains… 1. S’
il
n’y a pas de vérité absolue, en ce sens que tout jugement tenu pour v
356
ié ou complété, les conditions de la vérité sont,
elles
, immuables et éternelles… (p. 12). Les conditions de la vérité sont
357
liquèrent à rétablir une permanence abstraite, qu’
ils
ne tardèrent pas à trouver dans la forme même de l’esprit créateur de
358
e rassuré par la découverte de telles conditions.
Elles
constitueront peut-être la dogmatique laïque de la philosophie des sc
359
dres de la foi. C’est une colle de scolastiques ;
elle
alimentera quelque temps encore les jeux de société des congrès de ma
360
trice, c’est-à-dire de la pensée obéissante : car
il
n’est d’action véritable que celle de la foi, lorsque « mettant les p
361
ole (p. 14). L’adhésion à une pensée nouvelle est-
elle
suffisamment expliquée par l’insuffisance de la pensée ancienne ? Les
362
le croient volontiers. Mais on ne saurait dire qu’
ils
témoignent par là de beaucoup de respect pour la vérité créatrice. No
363
possible immuables » (p. 14). On pourrait dire qu’
il
fait tout le contraire. Il nous ramène sans cesse à l’état de pauvret
364
). On pourrait dire qu’il fait tout le contraire.
Il
nous ramène sans cesse à l’état de pauvreté (pauvreté en esprit, abse
365
chrétienne n’est pas détruite par le bolchévisme,
elle
reprendra sa marche en avant en approfondissant et en élargissant son
366
action des hommes devient folle et meurtrière. 4.
Il
me semble que la tâche de la théologie protestante à l’heure actuelle
367
alectique… », — et « loyauté » par « humilité » ?
Il
me semble qu’alors les invariants chrétiens pourraient bien apparaîtr
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à bien leur travail historique ? Et qu’arriverait-
il
si le résultat en était par exemple, de démontrer que tel « invariant
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Dans une époque comme la nôtre, ce sont celles qu’
il
faut poser si l’on veut réellement se tirer hors d’une confusion sans
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d’intellectuel en action, d’homme qui pense ce qu’
il
fait, qui fait ce qu’il pense. Nous manquons terriblement de tels hom
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, d’homme qui pense ce qu’il fait, qui fait ce qu’
il
pense. Nous manquons terriblement de tels hommes, en Suisse romande.
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e je le voyais dans sa bibliothèque immense et qu’
il
me parlait avec feu d’actions réelles dont il était l’âme et l’agent,
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qu’il me parlait avec feu d’actions réelles dont
il
était l’âme et l’agent, non pas en « homme d’action » — cette sotte e
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s sépare et qu’on cesse de les mettre en tension.
Il
n’est d’action créatrice que soumise à la loi d’une pensée rigoureuse
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ce que soumise à la loi d’une pensée rigoureuse ;
il
n’est de pensée saine qu’engagée dans une œuvre efficace, au sein de
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vre en cours, des circonstances d’une humble vie.
Il
faut décrire ces éléments de sa « personne » en termes d’apparence pa
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uvre résidait sans doute dans l’union vibrante qu’
il
incarnait, de qualités qui ont coutume, ailleurs, de se gêner mutuell
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dition magnifique ne se limitait pas aux livres :
elle
embrassait aussi les incidents de la moindre paroisse « libriste » du
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et d’une présence aussi directes et essentielles
doit
nous interdire désormais de considérer que l’esprit est une faculté d
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réels dans leurs limites reconnues et acceptées.
Il
me semble que c’est la leçon que nous devons prendre de sa vie : la l
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ceptées. Il me semble que c’est la leçon que nous
devons
prendre de sa vie : la leçon toute goethéenne du clerc qui sert sans
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’humeur d’un jury d’ailleurs désigné par le sort.
Il
n’en fut pas toujours ainsi. Jusqu’au viiie siècle de notre ère, les
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ur du barde du palais, c’est-à-dire le prix qu’on
doit
payer quand on le tue, est de 126 vaches ; et en cas d’insulte, on lu
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, est de 126 vaches ; et en cas d’insulte, on lui
doit
une indemnité de 6 vaches et 20 pièces d’argent. » Ailleurs, on voit
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voit que si le barde adresse une requête au roi,
il
doit lui chanter un poème. S’il s’adresse à un noble, trois poèmes. S
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it que si le barde adresse une requête au roi, il
doit
lui chanter un poème. S’il s’adresse à un noble, trois poèmes. Si c’e
387
e requête au roi, il doit lui chanter un poème. S’
il
s’adresse à un noble, trois poèmes. Si c’est à un vilain, il faut que
388
e à un noble, trois poèmes. Si c’est à un vilain,
il
faut que le barde chante jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus… Je répond
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vilain, il faut que le barde chante jusqu’à ce qu’
il
n’en puisse plus… Je répondais à mon ami : — À chacun selon sa faim.
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numéro une page inédite de Denis de Rougemont, qu’
il
a bien voulu extraire pour nous d’un ouvrage qu’il prépare et qu’il i
391
l a bien voulu extraire pour nous d’un ouvrage qu’
il
prépare et qu’il intitulera Doctrine fabuleuse . »
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traire pour nous d’un ouvrage qu’il prépare et qu’
il
intitulera Doctrine fabuleuse . »
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son auteur l’avait écrit contre l’absence, — car
elle
seule attend l’expression et la permet. La poésie serait-elle ce qui
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ttend l’expression et la permet. La poésie serait-
elle
ce qui subsiste quand on a tout perdu sauf certains mots ? Ce qui éme
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n’a jamais vu les Îles ! Ainsi sa poésie devenait-
elle
pour moi, dans la mémoire, ce que la Grèce avait été pour lui dans la
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Mais au-delà des accidents remémorés, qu’en était-
il
de la substance des grands poèmes ? L’émotion rénovée par ces fragmen
397
arts, invocations, noms sacrés de l’Ionie — était-
elle
plus pure et plus vraie, plus efficace que le discours lui-même des g
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cace que le discours lui-même des grands Hymnes ?
Il
fallait enfin les relire. Je découvris alors que beaucoup des fragmen
399
-marins25. En cherchant à les compléter par ce qu’
ils
devaient évoquer, je ne faisais pas autre chose que le poète à partir
400
ins25. En cherchant à les compléter par ce qu’ils
devaient
évoquer, je ne faisais pas autre chose que le poète à partir d’un sig
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due à une vie magnifiée »26, on peut bien dire qu’
elle
naît d’une nostalgie d’elle-même. Hölderlin, lui, dira qu’elle se con
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ne nostalgie d’elle-même. Hölderlin, lui, dira qu’
elle
se constitue dans son « aspiration » à exprimer, c’est-à-dire dans «
403
ui fera de lui un passé. Ionie de rêve, où jamais
il
n’ira, car elle n’est plus. Paysages évoqués — non décrits et pour ca
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un passé. Ionie de rêve, où jamais il n’ira, car
elle
n’est plus. Paysages évoqués — non décrits et pour cause — par quelqu
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le présent d’exil, temps du poète souffrant. Car
il
nous avertit que son langage n’est pas celui que parlent « la nature
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as celui que parlent « la nature et l’art tels qu’
il
les a connus autrefois ». Ce n’est pas un langage imposé par le socia
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ocial impersonnel, tel que certains prétendent qu’
il
nous forme — « car si quelque langage de la nature et de l’art… préex
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se placerait en dehors de son champ d’efficacité,
il
sortirait de sa création »29. Son langage, il le fait de noms sacrés
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té, il sortirait de sa création »29. Son langage,
il
le fait de noms sacrés et de signes élus, qualifiés par un « ton fond
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. « Par le fait que (le poète) me nomme ce signe,
il
emprunte à mon monde sa matière, il me détermine à transférer cette m
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mme ce signe, il emprunte à mon monde sa matière,
il
me détermine à transférer cette matière dans le signe », écrit Hölder