1 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Avant-propos (décembre 1926)
1 ter par l’inévitable discours sur les difficultés du temps, en général, et sur celles en particulier qu’implique la public
2 ils de quelqu’un… Et, peut-être, la considération du « déluge » peut-elle faire réfléchir utilement sur ses causes…   Nous
2 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
3 s pures et loyales inquiétudes. Sincérité, le mal du siècle. Tout le monde en parle, et chacun s’en autorise pour excuser
4 Au reste, on n’a pas attendu les éclaircissements du subtil abbé pour n’y plus rien comprendre. ⁂ Qu’on imagine un personn
5 u’il voit autour de lui — et l’étonnement indigné du spectateur. Pour parler avec un peu de clairvoyance de ce dont nous a
6 n’y a pas de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n’est jamais que le résultat d’un mécanisme inconscient, aussi
7 ltat d’un mécanisme inconscient, aussi révélateur du personnage que ses actions les mieux concertées. Rien n’est gratuit q
8 le, d’un Julien Sorel, est-elle moins révélatrice du fond de l’âme humaine ? Que si l’on s’étonne de me voir donner ici la
9 tion physique de bonheur, dans une rue au coucher du soleil, des phares d’automobiles étoilent le brouillard, les visages
10 stesse ou de sérénité qui métamorphose le paysage du passé. Ainsi de certains décors modernes : vous changez l’éclairage,
11 irréfutable à toute introspection : ce daltonisme du souvenir. Si l’un de ces deux procédés peut m’apprendre quelque chos
12 e met à se regarder vivre, le personnage à douter du sens de sa vie) et les forces centripètes l’emportent peu à peu, une
13 uement c’est le vide. Centre de soi, l’aspiration du néant. J’ai revu à l’envers le film de mon passé : ce qui était élan
14 n la plus cynique que je connaisse de ces ravages du sincérisme. Dans la solitude qu’il s’acharne à approfondir — il était
15 ine littérature d’aujourd’hui. J’ai dit : ravages du sincérisme. C’est plus exactement faillite qu’il faudrait. Faillite d
16 alyse psychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour où je me suis avisé que l’homme éprouve ce qu’il imagine d’éprou
17 nt maigres en regard des dangers que la sincérité du noli me tangere fait courir, tant dans le domaine littéraire que dans
18 dit Ramon Fernandez, « retient tous les éléments du moi, moins le principe unificateur ». De quelques sophismes libéra
19 a recherche, puis l’acceptation de toute tendance du moi, je réponds que le mensonge est sincère aussi, qui révèle mon bes
20 , il faut tenter de vivre. Paul Valéry. Certes, du sein de ma triste lucidité, je t’avais déjà invoquée, hypocrisie cons
3 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)
21 it à pérégriner dans les régions de chasse gardée du ci-devant soleil. C’est là qu’Urbain, premier du nom dans sa famille,
22 du ci-devant soleil. C’est là qu’Urbain, premier du nom dans sa famille, laquelle n’avait compté jusqu’alors que d’authen
23 dait pourtant considérables, au sens étymologique du terme. Il loucha vers le néant, retourna ses poches, ôta ses gants qu
4 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Dans le Style (janvier 1927)
24 comme un fusil automatique, fait balle au cerveau du poète qui meurt de sommeil naturel. Le tunnel sous la Manche escamoté
25 vège.) On lit dans les Nouvelles littéraires , du 8 janvier 1927, l’information suivante : Mardi dernier a été célébré
26 marié : M. Philippe Berthelot, secrétaire général du ministre des Affaires étrangères ; et pour la mariée : Son Excellence
5 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
27 Lettre du survivant (février 1927)i j « Triste, mais vrai. » (Les journaux.
28 à ma présence… Mais, alors, je ne sais quel démon du malheur me paralysa. Je venais d’entrevoir l’image d’un couple heureu
29 d’un sommeil triste, tout enfiévré par la crainte du réveil. Puis je suis revenu dans ces rues où je vous rencontrais parf
30 s, du temps que j’ignorais vous aimer. En sortant du bal, au vestiaire, je vous avais entendue donner un rendez-vous au th
31 vous avais entendue donner un rendez-vous au thé du Printemps. J’ai rôdé dans la joie féminine des grands magasins, n’osa
32 ps passait, à la fois si lent — jusqu’à l’arrivée du prochain métro, du prochain autobus, — si rapide : déjà les lumières
33 is si lent — jusqu’à l’arrivée du prochain métro, du prochain autobus, — si rapide : déjà les lumières des boulevards glis
34 etrouver ma rue. Il doit être maintenant 5 heures du matin. Premiers appels d’autos dans la ville, mais il me semble que t
35 ns mon esprit. Peut-être que j’ai perdu la notion du temps. Je ne me souviens plus que de cette déception insupportable et
36 ai pas son nom. i. Rougemont Denis de, « Lettre du survivant », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribo
6 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
37 ne phrase, s’écrie-t-il, c’est un poème, un poème du rêve, une fleur du fond de la mort. » Or, on découvre à la fin de la
38 t-il, c’est un poème, un poème du rêve, une fleur du fond de la mort. » Or, on découvre à la fin de la pièce que c’est une
39 elle pèche contre les principes chers à l’auteur du Secret professionnel et de la préface des Mariés — principes dont l’é
40 plus authentiques de Cocteau. Précision et relief du dialogue, ingénieuse utilisation des expressions courantes, maximum d
41 lus, Cocteau a comprimé des pétales de roses dans du cristal taillé, selon toutes les règles de l’art, mais que l’essence
7 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’autre œil (février 1927)
42 e à temps pour assister à la cérémonie de la pose du point final de « Cinématoma ou les épanchements de la jeune Synovie »
43 épanchements de la jeune Synovie », parade « née du mariage de nos veilles et de nos rêves », ainsi que le disait si poét
8 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
44 Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)n Surprendre est peu de chose, il faut transpl
45 On voit que cette bande est antérieure à l’époque du long baiser de conclusion. Le film japonais : une historiette un peu
46 ue nature, très bien photographiée. C’est le film du type « Jeux de soleil dans les jardins, complets variés, ça fait touj
47 vertigineuse, poursuivant le corbillard. Aspects du paysage urbain vu par les poursuivants, arbres au ciel renversé, mais
48 gretté que René Clair ne nous donne pas la vision du mort.) Enfin le cercueil roule dans les marguerites, il en sort un ch
49 eux. Nous manquons d’entraînement dans le domaine du merveilleux moderne. Un peu plus et nous demandions grâce de trop de
50 e plaisir. Mais je ne suis pas sûr que le plaisir du public fût de même essence que le nôtre. Les gens rient à l’enterreme
51 aturel est de rigueur ; toute bizarrerie détourne du véritable miracle auquel nous assistons. Mais de pareils défauts sont
52  : c’est peut-être le premier film où l’on a fait du ciné avec des moyens proprement cinégraphiques. Ici le geste pictural
53 faut admirer dans les films de René Clair un sens du miracle assez bouleversant. Et je ne parle pas du miracle genre conte
54 du miracle assez bouleversant. Et je ne parle pas du miracle genre conte de fée, comme le Voyage imaginaire en montre (bea
55 ambre en tournant un commutateur. Le vrai miracle du cinéma, c’est, par exemple, l’éclosion d’une rose, un homme qui court
56 Denis de, «  Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribour
9 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
57 oresque. — Attrape !   Il n’existe pas de théorie du salut. Il n’existe que des systèmes pour faire taire en nous l’appel
58 èmes pour faire taire en nous l’appel vertigineux du Silence. On nous montre des Dieux, mais c’est pour détourner nos rega
59 cevoir en esprit. Ces trois mots vous ont délivré du plus absurde malaise, et vous rallumez votre cigare. Vous vous êtes a
60 ........................... Solitude, antichambre du ciel. À travers l’amour ou la poésie — et d’autres, à travers les dés
61 de la sainteté que hantent les fantômes adorables du désir, — quelques hommes y pénètrent, et le goût de s’amuser ne renaî
62 st née dans un café de Paris. « Je n’attends rien du monde, je n’attends rien de rien. » Riez-en donc, pantins officiels,
63 ert des cocktails (un Musset triple-sec). Au lieu du cynisme verbeux 1830, une théorie du scandale pour le scandale qui a
64 ec). Au lieu du cynisme verbeux 1830, une théorie du scandale pour le scandale qui a le mérite de n’être pas qu’un jeu lit
65 iens d’une phrase de Vinet — laissons s’esclaffer du rapprochement les auteurs de manuels de littérature — : « Un mysticis
66 « Un mysticisme creux et affamé est le contrecoup du christianisme dans les âmes profondes ou délicates qui ne sont pas de
67 mais fini de chasser parce qu’elle n’a pas mérité du premier coup qu’on se donne la peine de l’écraser, — c’est qu’il symb
68 ous qui l’aurez voulu, mais tant pis, nous serons du Nord. Nous serons romantiques. Nous serons barbares, désordonnés, bru
69 ité. C’est pourquoi nous ne pourrons plus séparer du concept de l’esprit celui de Révolution. Et j’entends ce mot dans son
70 t fait, il y a 10 ans, une révolution en fonction du capitalisme. Est-ce que vraiment vous ne pouvez vous libérer de cette
71 mpêcher de vivre, de rêver et de souffrir : culte du moi avec ses recettes garanties, chapelets d’optimisme, tyranniques é
72 et dans un domaine plus étroit, quelques esthètes du machinisme. 13. Le Paysan de Paris. o. Rougemont Denis de, « Louis
10 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
73 esse rimait avec maîtresse. École savait le mythe du voyage, et qu’on ne manque pas le train bleu d’un désir. Elle était d
74 recherche des âmes. Aussitôt il téléphone à ceux du paradis : « Qui va à la chasse perd sa place, nous nous comprenons. »
75 i. L’enterrement aura lieu sans suite. Suicide du Marquis Salomon le danseur triste baisa cette main cruelle… et qui
76 urdes comme un songe de son enfance. Aux fenêtres du palais s’étoilèrent des halos. Le jour tendre paraissait sous l’égide
77 oses, un sourire qui perce le cœur sur les glaces du passé. Cet abandon aux fuyantes chansons, et des violons déchirants d
78 ateau ne glisse pas plus doucement vers le soleil du haut-lac. Justement, voici que tout va s’ouvrir, qu’un monde s’est ou
11 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
79 Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)s t … et je jure par Mercure, die
80 (mai 1927)s t … et je jure par Mercure, dieu du commerce, qu’on m’a appris à voler. Aristophane (« Les Chevaliers »)
81 ement heureux. Le lendemain était le premier jour du printemps. Les rues riaient. Le ciel descendait dans la ville, on mar
82 us mon nom en grosses lettres : c’était l’annonce du décès de mon père. » J’étais assis à la terrasse ensoleillée d’un caf
83 tablissement luxueux d’où sortaient à chaque tour du tambour des bouffées de musique. » La femme en bleu dansait en regard
84 irent tourner des soleils sur les parois claires. Du balcon, on voyait la mer, des bateaux, des nuages, une avenue et ses
85 mais nous avions aussi envie de pleurer, à cause du soir trop limpide et trop vaste, comme un avenir de bonheur fiévreux
86 juvénile, c’est-à-dire cynique, toutes les offres du hasard, ce poète immoral et malicieux. » Je ne sais dans quel rapide
87 une nuit, au moment de m’endormir, que ma passion du vol n’était qu’une longue vengeance. Ne m’avait-on pas dérobé des ann
88 voir dans la confusion où je parais être engagé, du plan moral avec l’économique, qu’une expression nouvelle, et non dénu
89 ents mêmes de la société. » C’est avec le produit du vol d’un tronc de chapelle que j’édifiai à mes parents un tombeau sur
90 ............. ⁂ s. Rougemont Denis de, « Récit du pickpocket (fragment) », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-
12 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conseils à la jeunesse (mai 1927)
91 eproché bien des choses aux romantiques : le goût du suicide, l’habitude de boire et de fumer excessivement, leurs amours,
92 de l’imagination et de la sensibilité, l’atrophie du sens critique sous toutes ses formes : raison, jugement, simple bon s
93 s alliez le dire — aux surréalistes ?   Si le mal du siècle consistait véritablement dans ces quelques effets, nous donner
94 tre raison à M. Y. Z., qui, dans un petit article du Journal de Genève sur « La maladie du siècle », écrit : « Plante de
95 t article du Journal de Genève sur « La maladie du siècle », écrit : « Plante des pommes de terre, jeune homme ! Quand t
96 Dieu, que dire… Il y aurait, par exemple, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fait de la révolution russe… cet autre fa
97 ro-sainte : la liberté. Alors n’est-ce pas, merci du conseil, Monsieur Y. Z., de ce conseil que vous avouez modestement n’
13 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
98 La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)v I P
99 ue c’est de la littérature. Alors, quelque paysan du Danube survenant : — Je vous croyais écrivain ? — Hélas ! soupirez-vo
100 ris pour le pittoresque, vous témoignez d’un goût du bizarre qui révèle le littérateur. Nous ne pouvons pas faire que nous
101 des autres, je vous ai mis un collier avec le nom du propriétaire ; tirez un peu sur la laisse, que j’éprouve la fermeté d
102 s. Ainsi, parler littérature, c’est faire la part du feu. Je dis ces noms, ces opinions, ces titres de livres : tout cela
103 ue, est notre seul moyen de connaissance concrète du monde. Mais c’est à condition qu’on ne l’écrive pas, même en pensée.
104 re des moulins à vent. La littérature, considérée du point de vue de la psychologie de l’écrivain, est un besoin organique
105 ris avec son sens le plus profond, qui est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas de la connaissance abstraite et ratio
106 aire en particulier, toute connaissance véritable du monde.) Littérature : un vice ? Peut-être. Ou une maladie ? Ce n’est
107 dans le plat, de dire de ces choses qu’entre gens du métier l’on a convenu de passer sous silence. C’est assez drôle de vo
108 les écrire ». v. Rougemont Denis de, « La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature », Revue de Belles-Lettr
14 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les derniers jours (juillet 1927)
109 re les athées de l’antidémocratisme et les athées du Capitalisme quand il est conscient de soi-même, et les athées du Soci
110 quand il est conscient de soi-même, et les athées du Socialisme et du Communisme. Tous ceux-là travaillent à l’achèvement
111 cient de soi-même, et les athées du Socialisme et du Communisme. Tous ceux-là travaillent à l’achèvement d’un certain mond
15 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Adieu au lecteur (juillet 1927)
112 un miracle. Et puis, ils ont des vieux un peu là, du grand Arthur-Alfred-Albert au non moins grand Tanner. (On a fait ses
113 peut-être sauront-ils rallier le dernier disciple du Bienheureux Jean… Et puis, en voilà assez pour ranimer la curiosité d
16 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Prison. Ailleurs. Étoile de jour (mars 1929)
114 grâce Dans l’or vert évanouie au cœur éclatant du jour scintillera l’invisible gage d’un amour perdu. z. Rougemon
17 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
115 Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)ac Aux Albert Béguin en souvenir de l’om
116 a lecture des romans anglais, les loisirs obsédés du jaloux, le travail jusqu’à l’aube, la naissance d’un visage dans ma m
117 pensée. Il arrive qu’on parle, en art culinaire, du style d’un rôti, et en cuisine littéraire, de pensers mis à toutes sa
118 ait l’hôte de céans, il proposerait cette formule du plat idéal : Du Bos en sauce Marthaler. Mais ne parlons pas de mangea
119 ans, il proposerait cette formule du plat idéal : Du Bos en sauce Marthaler. Mais ne parlons pas de mangeaille : c’est tou
120 e chiffre exact des participants ; calculez l’âge du capitaine. Au dessert, chacun y va de son petit miracle. Jaloux et Di
121 . Quatre anciens bellettriens célèbrent les rites du Sapin vert. À ce moment apparaît Charles Du Bos, en kimono de soie « 
122 e l’histoire suivante qui est une des plus belles du monde :   Un prince italien ayant commandé à Pergolèse un Stabat Mat
123 is. Comme il allait y pénétrer, il aperçut auprès du seuil une mendiante qui pleurait très doucement. Un moment, il écouta
124 large face mangée par une barbe en crin de cheval du diable. L’héroïne est belle comme une ballade de Bürger, tandis qu’el
125 de plus indiciblement nostalgique. Und solltest du im Leben Ein Mädchen frei’n, Dann muss sie am Rheine Geboren sein… I
126 pipe et mon chien qui bougonne. La petite maison du colonel en retraite a des fenêtres basses, mais défendues par des ros
127 temps de mettre à ces fariboles un terme19. J’ai du solide à équarrir. Et auparavant, j’aimerais lire un peu. Mes auteurs
128 e la R.) ac. Rougemont Denis de, « Les soirées du Brambilla-club », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-
18 1932, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La pluie et le beau temps (Dialogue dans une tête) (1932)
129 , mais peu le savent. Peu savent le chemin qui va du signe à l’être. Longues pluies de printemps sur la campagne recueilli
130 a suite d’une entente formelle avec les héritiers du baron de Crac, représentés par le baron W. de Münchhausen, au bar des
19 1933, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Petites notes sur les vérités éternelles (1932-1933)
131 es vérités éternelles (1932-1933)ag La lecture du bel article de M. Arnold Reymond, paru dans votre n° 1, me met la plu
132 sont d’infatigables ergoteurs. Pour la commodité du lecteur, je recopie les passages phrases auxquels s’attachent mes glo
133 e que je m’accorde en détachant ainsi des phrases du contexte. Mais si j’adoptais une autre méthode, les dimensions de la
134 de la Revue n’y suffiraient plus — ni la patience du lecteur à mon endroit, je le crains… 1. S’il n’y a pas de vérité abso
135 . 13). Les philosophes, de tout temps, ont montré du goût pour une certaine continuité, une certaine permanence qui planer
136 rmanence qui planerait au-dessus des vicissitudes du monde et des résultats hautement contradictoires des philosophies. La
137 t créateur de systèmes. Depuis lors on nous parle du créé et du créant. Mais nous voudrions des créateurs qui parlent.   P
138 de systèmes. Depuis lors on nous parle du créé et du créant. Mais nous voudrions des créateurs qui parlent.   Peu nous imp
139 tidiens, les plus angoissants. Le fameux principe du tiers exclu est nié par l’angoisse de tout homme qui tente d’assumer
140 les démissions systématiques de l’historicisme et du psychologisme. Le secret de notre adhésion à Barth est dans la pensée
141 écision, — un acte d’obéissance à l’ordre « tombé du ciel ». Comment parler de la « restauration intégrale d’une dogmatiqu
20 1935, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). René Guisan : un clerc (1935)
142 n pamphlet fameux voulait nous donner pour modèle du clerc qui ne trahit pas. Mais une figure presque parfaite d’intellect
143 les incidents de la moindre paroisse « libriste » du canton de Vaud. Son sens aigu de la qualité intellectuelle, sa rigueu
144 ons prendre de sa vie : la leçon toute goethéenne du clerc qui sert sans rien trahir de la primauté de l’esprit. Peut-être
145 de est l’achèvement suprême, et non l’humiliation du spirituel. ah. Rougemont Denis de, « René Guisan : un clerc », Rev
21 1938, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Le Poète et le Vilain (novembre 1938)
146 quitté, tantôt décapité. Vous voyez qu’on oscille du tout au rien, selon l’humeur d’un jury d’ailleurs désigné par le sort
147 és chez les rois. Tenez, lisez ceci : « La valeur du barde du palais, c’est-à-dire le prix qu’on doit payer quand on le tu
148 es rois. Tenez, lisez ceci : « La valeur du barde du palais, c’est-à-dire le prix qu’on doit payer quand on le tue, est de
149 rien à donner, c’est lui qui vous donnera la joie du chant, plus précieuse que l’objet de vos requêtes au roi. — Oui, dit
22 1968, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Hölderlin dans le souvenir des noms splendides (1968)
150 oms splendides (1968)al Qu’est-ce qui persiste du poème qu’un jour ou l’autre nuit nous avons lu puis oublié ? Un « ton
151 genossen. Et subsistaient aussi certaines coupes du verset, ces attaques identiques de deux des grands poèmes de la folie
152 sind, in Feuer getaucht, gekochet22 Invocation du rythme, pouvoirs du signe23, tirets qui jalonnent un silence, et ce n
153 ucht, gekochet22 Invocation du rythme, pouvoirs du signe23, tirets qui jalonnent un silence, et ce n’est pas seulement a
154 ent un silence, et ce n’est pas seulement absence du son, du sens, mais sourde pulsation d’un blanc, d’un vide. « Énigme,
155 ilence, et ce n’est pas seulement absence du son, du sens, mais sourde pulsation d’un blanc, d’un vide. « Énigme, ce qui n
156 d’un bleu doré lunaire — négatif de cet azur noir du plein midi sur les Cyclades. Mais Hölderlin n’a jamais vu les Îles !
157 it été pour lui dans la distance et dans le temps du rêve. Mais au-delà des accidents remémorés, qu’en était-il de la subs
158 été tels dans le texte, émergeant comme des îles du blanc de la page, et parfois prolongés par une suite de tirets signal
159 r ainsi de Hölderlin, c’était revenir à la genèse du poème dans l’élan de sa nostalgie fondamentale. D’une poésie dont le
160 on d’un infini défini à un infini plus général », du « pur » au « multiple » et « de l’Esprit au signe », transition qui r
161 , de la dialectique essentielle, celle de l’Un et du Divers. Poésie, c’est absence, appel, invocation. Tout bonheur est pa
162 nion, Olympie, temples ruinés d’Athènes, « fierté du monde qui n’est plus »27 — le poète se retournera vers sa vallée nata
163 x, là-bas », cette Palmyre en ruine « aux plaines du désert », et ce Gothard d’où partent les grands fleuves, le Rhin alle
164 n prophétie ! Hölderlin a créé des temps nouveaux du Verbe qui nous meut et nous oriente : le passé de l’invocatif28 qui e
165 dormants ; l’imparfait anticipé, qui est le temps du poète voyant ; et le présent d’exil, temps du poète souffrant. Car il
166 mps du poète voyant ; et le présent d’exil, temps du poète souffrant. Car il nous avertit que son langage n’est pas celui
167 à qualifier et activer la nostalgie constitutive du poème : le Gothard et l’Olympe, Pister, l’Indus, Patmos, et Dodone, e
168 t le matin de Salamine, et l’Hespérie, « Couchant du temps ». Sous la Rousse et la Flamboyante, hautes parois de roches nu
169 tes et sobres », écoutons-le30 : Jusqu’aux pieds du Parnasse j’irai, et, dès que dans l’ombre des chênes Brillera la lueu
170 ai sur la démarche poétique, au chapitre traitant du langage et de son « efficacité ». 24. André Chénier. 25. Le précieu