1
iscours sur les difficultés du temps, en général,
et
sur celles en particulier qu’implique la publication de notre revue.
2
comme M. Coué, que ce serait de mauvaise méthode.
Et
, comme M. Coué, nous nous persuadons que tout ira très bien. Les circ
3
onstances l’exigent, d’ailleurs, plus que jamais,
et
plus que jamais, nous semble-t-il, notre revue a sa raison d’être. La
4
irrésistiblement l’obligation d’être nous-mêmes.
Et
, disons-le tout de suite, c’est en cela uniquement — être nous-mêmes
5
chercher plus patiemment encore à nous comprendre
et
de nous accorder une confiance sans laquelle nous ne saurions aller,
6
e confiance sans laquelle nous ne saurions aller,
et
qui, nous voulons l’espérer, ne sera pas sans leur donner quelque bén
7
renne toutes nos obscurités pour des profondeurs.
Et
nous n’allons pas procéder à quelque sensationnelle révision des vale
8
t de retenir sa place au spectacle qu’ils offrent
et
de les considérer avec sympathie. Il est bien facile de s’écrier : «
9
facile de s’écrier : « Après moi, le déluge ! »,
et
de se détourner de ce qu’on a coutume d’appeler notre « désordre ». M
10
dre ». Mais on est toujours le fils de quelqu’un…
Et
, peut-être, la considération du « déluge » peut-elle faire réfléchir
11
-mêmes, avons-nous dit, c’est à la fois notre but
et
notre excuse en publiant cette revue. Nous ne sommes pas « une revue
12
Il faut que notre revue reste cette chose unique
et
indéfinissable, comme toute chose vivante… Gerbe de fleurs disparates
13
es, aux tiges divergentes, mais qu’un ruban rouge
et
vert lie par la grâce d’une volonté sans doute divine… a. Rougemon
14
s avons élevé à la hauteur d’une vertu première —
et
qui légitime tous les dénis de morale à quoi nous obligeaient en réal
15
nous obligeaient en réalité on sait quel dégoût,
et
certains désirs de grabuge moins avouables, — la sincérité, masque fi
16
buge moins avouables, — la sincérité, masque fier
et
un peu douloureux des défaitismes les plus subtils comme des plus pur
17
défaitismes les plus subtils comme des plus pures
et
loyales inquiétudes. Sincérité, le mal du siècle. Tout le monde en pa
18
cérité, le mal du siècle. Tout le monde en parle,
et
chacun s’en autorise pour excuser sa petite faiblesse originale : tan
19
ité s’évanouit en mille définitions tendancieuses
et
contradictoires. Êtes-vous sincères en actes ou en pensées ; envers v
20
en quelque sorte scientifique, à la fois curieuse
et
désintéressée, de naturaliste de l’âme ? Heureusement que M. Brémond
21
se mettre à décrire ce qu’il voit autour de lui —
et
l’étonnement indigné du spectateur. Pour parler avec un peu de clairv
22
ter hors de soi. Seule, une méthode d’observation
et
de déduction passablement sèche pourrait nous donner l’illusion et pe
23
assablement sèche pourrait nous donner l’illusion
et
peut-être certains bénéfices de cette opération idéale. En même temps
24
prit pour se dégager de confusions aussi perfides
et
si profondément mêlées à ses plus chères aventures. Sincérité et sp
25
t mêlées à ses plus chères aventures. Sincérité
et
spontanéité « Nos actes les plus sincères sont aussi les moins cal
26
roman se sont mis à gesticuler « gratuitement ».
Et
les critiques d’abord de s’indigner. Aujourd’hui, on les voit assez e
27
u’ils ne comprennent pas. Il faudrait s’entendre.
Et
, ici encore, prenons garde de confondre le plan littéraire avec le pl
28
ntégrale de soi. Mais pour être moins pittoresque
et
plus « entachée d’utilitarisme », la décision réfléchie, aussi peu gr
29
onner de nous-mêmes une connaissance plus intense
et
plus émouvante ; mais la morale, plutôt que de nous constater, doit n
30
e mode le plus libre, le plus conscient à la fois
et
le plus voluptueux. Sincérité envers soi-même Noli me tangere.
31
ientôt — par un mouvement normal de l’attention —
et
fatalement c’est à la découverte d’une faiblesse que j’aboutis : ce q
32
s à me souvenir de certaines sensations profondes
et
indéfinies (telle sensation physique de bonheur, dans une rue au couc
33
tes, je retrouve un être si différent. Les gestes
et
les sentiments qui se proposaient à mon souvenir ont été passés au cr
34
tains décors modernes : vous changez l’éclairage,
et
la chaumière devient palais. C’est l’objection classique et irréfutab
35
mière devient palais. C’est l’objection classique
et
irréfutable à toute introspection : ce daltonisme du souvenir. Si l’
36
ée dont les livres de Bopp, d’Arland, de Soupault
et
surtout de René Crevel ont donné les exemples les plus récents et sig
37
né Crevel ont donné les exemples les plus récents
et
significatifs ? Tous ces livres évoquent assez précisément la forme d
38
vivre, le personnage à douter du sens de sa vie)
et
les forces centripètes l’emportent peu à peu, une aspiration vers le
39
ation vers le bas produit une agitation accélérée
et
folle, puis tout finit dans un râle, brusquement c’est le vide. Centr
40
m de mon passé : ce qui était élan devient recul,
et
l’évocation de mes désirs anciens ne me restitue qu’un dégoût. J’ai c
41
rofondeurs ; mais déjà c’est le chaos. Mon corps
et
moi, le livre si poignant de René Crevel, est la démonstration la plu
42
. Faillite de toute introspection, en littérature
et
en morale. Impossibilité de faire mon autoportrait moral : je bouge t
43
cère ne puisse faire découvrir quelques richesses
et
ne serve parfois de contrôle efficace. Mais les bénéfices sont maigre
44
enter, c’est se porter à l’extrême pointe de soi,
et
, d’un élan, se dépasser ; c’est créer une différence. Pourquoi les ro
45
effets imprévisibles, « réalisme » décourageant,
et
, bientôt, incapacité d’agir efficacement. (Il faut, pour sauter, une
46
dans l’élan qui échappe à toute analyse préalable
et
sans quoi le saut paraît impossible, absurde.) Enfin, désagrégation d
47
cère. Peut-on véritablement se mentir à soi-même,
et
surtout se prendre à ses propres mensonges ? Peut-être juste assez po
48
ce que beaucoup continuaient d’appeler sincérité
et
qui me devenait inintelligible en même temps qu’odieux. Au hasard de
49
erche) : Puissiez-vous avouer moins de sincérité
et
montrer plus de style. (Georges Duhamel.) … Nous ne sommes pas, nous
50
on nommera cela de l’hypocrisie. Soit, j’accepte.
Et
aussitôt j’annonce : Éloge de l’hypocrisie Non, non !… Debout d
51
, je t’avais déjà invoquée, hypocrisie consolante
et
libératrice. Mais tu m’offrais un visage un peu crispé, signe d’une i
52
visage un peu crispé, signe d’une ironie secrète
et
pour moi douloureuse encore. Pitoyable, trop visiblement, tu prêtais
53
ie : chaque chose proposait une ferveur nouvelle,
et
chaque être un plus prenant sourire. Cependant que ma joie — un état
54
ce que momentanément je choisissais de laisser —
et
des baisers à tous les vents — qu’il eût été loisible d’attribuer com
55
re, on entretient comme une arrière-pensée sagace
et
obstinée l’assurance d’une continuité entre ses actions et ses désirs
56
ée l’assurance d’une continuité entre ses actions
et
ses désirs, un quant-à-soi qui ne gêne aucun geste, mais incline disc
57
un geste, mais incline discrètement les décisions
et
les rend complices d’un dessein logique, peut-être lointain, en quoi
58
a plus réelle de l’individu — en dehors du corps.
Et
ce ne sont point là jeux d’idées et jongleries verbales. Regards au-d
59
ors du corps. Et ce ne sont point là jeux d’idées
et
jongleries verbales. Regards au-dessus de l’amour ! Voir l’heure à la
60
’heure à la pendule pendant l’étreinte d’un adieu
et
calculer rapidement le retour à une fidélité plus profonde. Fidélité
61
une honnêteté peut-être plus réelle que l’autre.
Et
l’on conçoit que ce constant et secret assujettissement au moi idéal
62
elle que l’autre. Et l’on conçoit que ce constant
et
secret assujettissement au moi idéal exige une politique des sentimen
63
l exige une politique des sentiments plus subtile
et
, je pense, moins vulgaire que cette agilité offensive qu’on appelle d
64
ive qu’on appelle dans la vie publique arrivisme,
et
séduction dans les salons. Constater une faiblesse, c’est toujours u
65
me directement dans notre langage statique. 3. «
Et
certes quand il s’agit de parole ou d’écriture, l’affirmation prouve
66
au sourire absent, Or luisant, terreau qui fume…
Et
tu laisses, ô col roide, En souffrance mes baisers. L’amour est u
67
ait compté jusqu’alors que d’authentiques avocats
et
un chapelier dont tous s’accordaient à dire qu’il ne péchait que par
68
se caresse lumineuse la chevelure rouge d’Urbain,
et
son nez, lequel, par ses dimensions remarquablement exagérées, lui va
69
lait le surnom de Bin-Bin. Urbain ouvrit les yeux
et
ne vit rien. On rappelle que les étoiles s’étaient décrochées de leur
70
le printemps désormais rendra le ciel plus pâle,
et
nous irons chercher dans le souvenir les vent-coulis de la mort. Garç
71
is l’étoile chantait dans l’axe de sa vie normale
et
s’approchait en faisant la roue — celle à qui sourit la Fortune. Urba
72
a Fortune. Urbain, fort d’une hérédité judiciaire
et
française, dédaigna des avances que la perte de son sens de l’éternel
73
circulaire pour Paul Morand, auteur de « Lewis
et
Irène » L’auteur de maint roman de caractère gras quitte Charing-Cro
74
e : … Irène. (Grasset, 1924… … y compris la Suède
et
la Norvège.) On lit dans les Nouvelles littéraires , du 8 janvier
75
ire général du ministre des Affaires étrangères ;
et
pour la mariée : Son Excellence M. Diamanty, ministre de Roumanie à P
76
uicider, d’autant plus que vous n’y croirez pas —
et
pourtant… Il faut aussi que je vous dise qu’il fait très froid dans m
77
très froid dans ma chambre : le feu n’a pas pris,
et
d’ailleurs cela n’en vaut plus la peine. (Veuillez ne pas voir dans c
78
s ai oubliée. Puis je vous ai revue, aux courses,
et
c’est là que j’ai découvert que vous existiez en moi, à certain désag
79
arracher à une obsession secrètement attirante ;
et
je pensais que la force de mon désir était telle que vous en éprouvie
80
es regards croisés n’avaient aucune signification
et
que mon anxiété seule leur prêtait quelque intention. Quand enfin l’o
81
ut près de vous. Mon ami me fit un signe discret,
et
déjà il se préparait à vous rendre attentive à ma présence… Mais, alo
82
Je venais d’entrevoir l’image d’un couple heureux
et
banal, votre sourire répondant au mien, comme on voit au dénouement d
83
comme on voit au dénouement des films populaires
et
sur des cartes postales illustrées. Déjà la foule des danseurs nous s
84
ait. Je sentis une invincible lassitude me saisir
et
m’assis à l’écart. On me demandait, en passant, si j’étais malade. Je
85
œur. L’aube parut. On éteignit toutes les lampes,
et
les couples charlestonnaient plus furieusement dans l’ombre livide, a
86
furieusement dans l’ombre livide, aux cris fêlés
et
déchirants des saxophones. Sortie dans un matin sourd, frileux, qui a
87
désordre où je venais de jeter mon col de smoking
et
un œillet, pauvre gentillesse d’une autre femme dont le seul défaut f
88
aimer… (Froid aux genoux, odeur de vieille fumée,
et
ce refus au sommeil qui meurtrit jusqu’à l’âme.) Convulsions d’orifla
89
rs. « Vers 4 heures, me disais-je elle y entrera,
et
, me glissant auprès d’elle, je pourrai lui dire très vite quelques mo
90
de dix personnes s’engouffrait dans la cage rouge
et
or et s’élevait, j’éprouvais un petit arrachement, comme précisément
91
personnes s’engouffrait dans la cage rouge et or
et
s’élevait, j’éprouvais un petit arrachement, comme précisément un enf
92
Je me disais encore : Si je prends cet ascenseur
et
que je la croise en route dans l’ascenseur descendant… Il aurait fall
93
e-là qui venait de tourner à l’angle de cette rue
et
qui avait votre démarche. Mais, pendant ce temps, vous pouviez paraît
94
mon désir surmené vous appelait encore, haletant.
Et
le temps passait, à la fois si lent — jusqu’à l’arrivée du prochain m
95
eau, les jambes fatiguées, les paupières lourdes,
et
ce chant désespéré qui vous appelait, assourdissant mes pensées ; et
96
ré qui vous appelait, assourdissant mes pensées ;
et
ces élans réticents, maladroits, contradictoires… Un autobus de luxe
97
sifflement particulièrement doux pour ma fatigue,
et
ces gens pressés et songeurs respectaient la folie douloureuse qui de
98
èrement doux pour ma fatigue, et ces gens pressés
et
songeurs respectaient la folie douloureuse qui devait contracter mon
99
ue je mêlais à mes pensées des fragments de rêves
et
les personnages des affiches, tout en marchant sans fin dans les coul
100
ntes. Je voyais avec une sombre joie les employés
et
les voyageurs s’inquiéter. Bientôt on m’entraîna de force sur un trot
101
ouviens plus que de cette déception insupportable
et
définitive de mon désir. Je ne vous en accuse pas. À peine si je puis
102
eau dans la préface des Mariés de la tour Eiffel.
Et
une note d’Orphée précise : « Inutile de dire qu’il n’y a pas un seul
103
tre que la poésie consiste à écrire une phrase ».
Et
cette phrase, c’est un cheval savant qui la lui a dictée : « Madame E
104
r les surréalistes, donnés à la fois comme poèmes
et
comme dictées de l’inconscient, au fond desquels on a si vite fait de
105
le psychanalyste. Je pourrais poursuivre le jeu.
Et
puis, il y a aussi des sortes de calembours… Art chrétien, a-t-on di
106
rincipes chers à l’auteur du Secret professionnel
et
de la préface des Mariés — principes dont l’énoncé brillant et défini
107
ace des Mariés — principes dont l’énoncé brillant
et
définitif restera l’un des titres les plus authentiques de Cocteau. P
108
itres les plus authentiques de Cocteau. Précision
et
relief du dialogue, ingénieuse utilisation des expressions courantes,
109
cteau ait réalisé là exactement ce qu’il voulait.
Et
pourtant cette admirable machine ne m’inquiète guère : je sais qu’ell
110
.) 5. M. Zimmer, dans la Gazette de Lausanne .
Et
même il appelait Orphée « une tragédie de l’amour conjugal ». Vraimen
111
nous ne sommes pas de ces gens qui croient que 2
et
2 font 22, et qui confondent Jérôme et Jean Tharaud ! » Il y a des so
112
s pas de ces gens qui croient que 2 et 2 font 22,
et
qui confondent Jérôme et Jean Tharaud ! » Il y a des soirs où tout ça
113
ient que 2 et 2 font 22, et qui confondent Jérôme
et
Jean Tharaud ! » Il y a des soirs où tout ça semble idiot. Il y a des
114
ù une idée de la responsabilité s’empare de nous.
Et
nous calculons qu’il s’agit de déranger 5000 personnes en huit soirée
115
’agit de déranger 5000 personnes en huit soirées,
et
de les occuper quatre heures durant… Mais la vision, rapidement entre
116
, lugubrement fardée, l’haleine mauvaise, édentée
et
tâchant à prendre un accent anglais d’un comique assez macabre. Ses d
117
e spectacle que celui d’une maîtresse jadis belle
et
diserte qui tombe au ruisseau en prononçant de séniles calembours… Pé
118
onstre. Ils se réunissent parfois autour d’un feu
et
le contemplent un certain temps en silence. « Well ! », dit enfin Dar
119
oul amène un scénario né entre deux cafés-nature,
et
presque sans qu’il s’en soit rendu compte. Clerc entrevoit un projet
120
n projet à deux faces. Lugin, qui est théologien,
et
de la Tchaux, n’a pas la foi. Topin, Mahomet désabusé, constate que j
121
mme Mossoul. Pourtant, au milieu de ce paludesque
et
stérile consistoire, une idée de génie vint s’asseoir certaine nuit.
122
upe toute la largeur de la scène. Titre : Socrate
et
Narcisse, un acte à grande figuration. » Enfin l’on joua aux petits d
123
’on joua aux petits dés le sort de notre parade —
et
l’on gagna. Enthousiasmé, « Mimosa » partit pour la Riviera afin de n
124
Synovie », parade « née du mariage de nos veilles
et
de nos rêves », ainsi que le disait si poétiquement le programme. Un
125
x actrices, M. Grosclaude son fils Lucas Loukitch
et
une mise en scène fort ingénieuse qui permit à Mossoul de se perdre d
126
ore. À La Chaux-de-Fonds, il y eut trente membres
et
cent doigts dans deux lits. Combien cela fait-il de pieds et d’oreill
127
gts dans deux lits. Combien cela fait-il de pieds
et
d’oreillles ? À signaler la fuite de Bec-de-Gaz, lequel s’éteignit da
128
ilm d’avant-guerre ; un film japonais ; Entr’acte
et
le Voyage imaginaire, de René Clair. La Mort de Phèdre (environ 1905
129
uit par trois ou quatre claques sur la poitrine ;
et
une crise intérieure par un court accès de danse de Saint-Guy. Art cl
130
un petit bateau de papier, sur fond de boulevards
et
parmi les toits flottants, c’est assez tragique. Mitrailleuse de phar
131
esques à trois dimensions mêlées avec une lenteur
et
une perfection dont une brève vue verticale donne la clé… Un enterrem
132
s dételé. Les amis affligés mangent les couronnes
et
suivent à grands sauts lents, solennels. Ils revoient la danseuse, fo
133
stre dont la baguette éteint tous les personnages
et
lui-même. ⁂ Le tout ne dure pas 20 minutes. Et c’est heureux. Nous ma
134
es et lui-même. ⁂ Le tout ne dure pas 20 minutes.
Et
c’est heureux. Nous manquons d’entraînement dans le domaine du mervei
135
ns le domaine du merveilleux moderne. Un peu plus
et
nous demandions grâce de trop de plaisir. Mais je ne suis pas sûr que
136
her d’admirer l’utilisation artistique ingénieuse
et
précise de certaines théories sur le rêve, le peuple, qui n’a pas vu
137
le résultat avec la naïveté qu’il faut, approuve
et
dit : « C’est bien ça, c’est comme quand on rêve. » Un des défauts d’
138
presque inévitables dans une production de début,
et
Entr’acte mérite d’être ainsi qualifié : c’est peut-être le premier f
139
acteur. Un mouvement ne souligne pas, il exprime,
et
se suffit. Mais comme pour le film 1905, on a sans cesse envie de cri
140
René Clair un sens du miracle assez bouleversant.
Et
je ne parle pas du miracle genre conte de fée, comme le Voyage imagin
141
le réel ; ce n’est pas encore un miracle de ciné.
Et
les fées paraissent vieux jeu avec leur baguette, pour moi qui chaque
142
ère qui la métamorphose ; c’est un temps nouveau,
et
l’espace en relation se modifie pour maintenir je ne sais quelle harm
143
té aussi réelle que celle dont nous avons convenu
et
que nous pensions la seule possible. Le monde « normal » nous apparaî
144
rdis, dans un pays d’illuminations vertigineuses,
et
nous en sommes encore à nous frotter les yeux… Peut-être, quand nos r
145
une puissance étrangère s’est emparée de mon être
et
a saisi les cordes les plus secrètes de mon âme, qu’elle peut faire d
146
on échappé des Enfers — auxquels je crois encore,
et
pas seulement pour le pittoresque. — Attrape ! Il n’existe pas de t
147
lendide comme un éclat de rire de condamné à mort
et
à l’éternité. Le diable avait pris des avocats dont les plaidoyers, t
148
s plaidoyers, tissus des mensonges les plus beaux
et
des plus mélodieuses palinodies, font encore rêver les anges écœurés
149
élodramatique, d’une voix torturée, hurle au pape
et
au diable un anathème sanglant. Louis Aragon, avocat de l’infini, ann
150
omprends pas ». On dit : « Je ne comprends pas »,
et
l’on pense : « C’est donc incompréhensible ». On dit : « C’est incomp
151
nsible ». On dit : « C’est incompréhensible ! » —
et
l’on est enfin rassuré. C’est incompréhensible !, trois mots dont l’
152
se de la loi sociale, patriotique, religieuse (?)
et
ci-devant morale qui protège votre paresse à concevoir en esprit. Ces
153
is mots vous ont délivré du plus absurde malaise,
et
vous rallumez votre cigare. Vous vous êtes assuré que la porte ferme
154
chambre du ciel. À travers l’amour ou la poésie —
et
d’autres, à travers les déserts de la sainteté que hantent les fantôm
155
dorables du désir, — quelques hommes y pénètrent,
et
le goût de s’amuser ne renaîtra plus en eux. Ni même celui de souffri
156
mépris de l’honneur, le mot de Cambronne prodigué
et
des phrases d’un fascinant éclat : « Ô grand Rêve, au matin pâle des
157
de craie où t’accoudant tu mêles tes traits purs
et
labiles à l’immobilité miraculeuse des statues7. » Il s’agit bien de
158
e des tentatives de libération les plus violentes
et
belles — malgré tant de maladresses dédaigneuses, de bravades et de f
159
gré tant de maladresses dédaigneuses, de bravades
et
de faciles tricheries8 — qu’ait connue l’esprit humain. Sens de l’Abs
160
se rendaient sans cesse à l’échelle de l’infini,
et
cet infini nous écrasait. Comment aurions-nous accepté le sort commun
161
eu d’expression plus haute de l’angoisse humaine,
et
vous aurez beau rire, pharisiens, et dire qu’elle est née dans un caf
162
sse humaine, et vous aurez beau rire, pharisiens,
et
dire qu’elle est née dans un café de Paris. « Je n’attends rien du mo
163
rien de rien. » Riez-en donc, pantins officiels,
et
vous repus, et vous, dubitatives barbes. Je viens d’entendre la voix
164
» Riez-en donc, pantins officiels, et vous repus,
et
vous, dubitatives barbes. Je viens d’entendre la voix d’un mystique.
165
omètre eût indiqué 39° selon toute vraisemblance.
Et
voici Aragon revêtu d’une dignité tragique qu’il trouverait sans dout
166
la part de littérature que renferme cette œuvre,
et
qui fait, en dépit des prétentions désobligeantes de l’auteur, son in
167
véritablement désespéré. Un Musset moins frivole
et
plus pervers, moins sentimental et plus sensuel, moins spirituel et p
168
moins frivole et plus pervers, moins sentimental
et
plus sensuel, moins spirituel et plus cinglant. Au lieu de vin doux,
169
oins sentimental et plus sensuel, moins spirituel
et
plus cinglant. Au lieu de vin doux, on nous sert des cocktails (un Mu
170
un Musset, seulement transposé dans notre siècle
et
chez qui tout est devenu de quelques degrés plus violent, plus acerbe
171
lus violent, plus acerbe, plus profond. En somme,
et
avant tout, un écrivain, un bel écrivain, comme on dit. Et qui sait t
172
tout, un écrivain, un bel écrivain, comme on dit.
Et
qui sait tirer un admirable parti littéraire de son tempérament vif,
173
parti littéraire de son tempérament vif, insolent
et
ombrageux. « J’appartiens à la grande race des torrents. » Une belle
174
pourrait l’oser dire comme Aragon sans ridicule.
Et
ce que je prenais pour le ton prophétique, ne serait-ce pas plutôt un
175
ottisme assez fréquent dans les cafés littéraires
et
dont il serait le premier à s’amuser ? Février 1927. Relu Une vague
176
’amuser ? Février 1927. Relu Une vague de rêves
et
la préface de Libertinage. Sous une certaine rhétorique — mais la plu
177
torique — mais la plus belle, — ce qui tressaille
et
m’atteint au vif, c’est tout de même un désespoir en quoi je ne vais
178
manuels de littérature — : « Un mysticisme creux
et
affamé est le contrecoup du christianisme dans les âmes profondes ou
179
tout de même moins misérable que Clément Vautel —
et
si ce nom revient sous ma plume, comme une mouche qu’on n’a jamais fi
180
nous tromper sur ce qu’il y a de profond en nous,
et
elle ne manque guère à ce devoir sacré. » (Edmond Jaloux.) Entre un
181
mes revus. Mais je suis vos travaux avec intérêt,
et
il m’a paru que depuis quelque temps… enfin, comment dirais-je… je me
182
-ci, beaucoup trop à faire, beaucoup trop d’êtres
et
de choses à aimer, et vous savez ce que cela suppose. Comprenez-moi :
183
aire, beaucoup trop d’êtres et de choses à aimer,
et
vous savez ce que cela suppose. Comprenez-moi : submergés, absolument
184
, sans se demander jamais si cela ne condamne pas
et
la santé et la raison. Il s’est trouvé des Maurras et autres « hériti
185
mander jamais si cela ne condamne pas et la santé
et
la raison. Il s’est trouvé des Maurras et autres « héritiers de la gr
186
a santé et la raison. Il s’est trouvé des Maurras
et
autres « héritiers de la grande tradition gréco-latine » pour assigne
187
fois dévote, phraseuse, sèche, d’humeur acariâtre
et
réactionnaire. Vous tracez des frontières géographiques à la raison ?
188
vos principes. Avec l’esprit contre votre raison.
Et
avec Aragon lorsqu’il vous crie : « À bas le clair génie français. »
189
anifestation de ce divorce radical entre l’époque
et
les quelques centaines (?) d’individus pour qui l’esprit est la seule
190
parer du concept de l’esprit celui de Révolution.
Et
j’entends ce mot dans son sens le plus vaste. Il y a eu quatre-vingt-
191
notre petite révolution à nous, dans tel domaine.
Et
c’est même ceci que je ne puis pardonner aux surréalistes : qu’ils ai
192
, Montaigne, Descartes, Schiller, Voltaire, etc.,
et
tout ce qui leur correspond dans l’ordre politique par exemple. Parce
193
s libérer de cette manie française, la politique,
et
ne voyez-vous pas que c’est faire le jeu de vos ennemis de discuter a
194
vos ennemis de discuter avec eux dans leur langue
et
de crier rouge pour la simple raison qu’ils ont dit blanc ? Pensez-vo
195
n si authentiquement, si déplorablement français.
Et
puisque nous en sommes au surréalisme, ce produit parisien qui, comme
196
ivre ailleurs… Mais non, il y aurait trop à dire,
et
puis l’on croirait encore que je suis avec ceux qui traitent Aragon,
197
que je suis avec ceux qui traitent Aragon, Breton
et
leurs amis alternativement de dévoyés, de farceurs, de chacals, de dé
198
de dévoyés, de farceurs, de chacals, de déments.
Et
puis surtout, l’heure est venue de clore des discussions énervantes o
199
uit sans cesse par la quatrième dimension. Aragon
et
les surréalistes auront raison même encore s’ils ont tort, envers et
200
auront raison même encore s’ils ont tort, envers
et
contre toutes les critiques qu’on pourrait leur adresser, parce que c
201
ls appellent la mort, parce qu’ils ont la passion
et
l’incommunicable secret de l’invention. Il nous faut des entreprene
202
nd principe de violence commandait à nos mœurs. …
et
nous portant dans nos actions à la limite de nos forces, notre joie p
203
e qui prétendait nous empêcher de vivre, de rêver
et
de souffrir : culte du moi avec ses recettes garanties, chapelets d’o
204
apelets d’optimisme, tyranniques évidences, ordre
et
désordre, principes de Descartes, mathématiques aux pinces de crabe,
205
— on ne m’y prendra plus ! — morales américaines
et
hygiéniques en tous genres, instruction publique, situations acquises
206
es, sièges faits, autorités fondées sur la gloire
et
la sénilité, etc., etc. Et certes ce n’étaient pas des êtres, mais le
207
fondées sur la gloire et la sénilité, etc., etc.
Et
certes ce n’étaient pas des êtres, mais leurs abstractions que nous h
208
s que nous. Nous nous connaissions dans les coins
et
nous mourions d’ennui avec les aspects irrévocablement prévus de nous
209
que cette révolution ne demandait qu’à s’asseoir
et
que son siège était fait. Nous aimions la Révolution qui nous perdrai
210
ous aimions la Révolution qui nous perdrait corps
et
biens dans sa grandeur comme une femme merveilleuse nous perdrait cor
211
comme une femme merveilleuse nous perdrait corps
et
âme dans l’ivresse amoureuse ; nous cherchions cette Révolution de to
212
cherchions cette Révolution de toutes nos forces
et
séductions, comme on cherche cette femme à travers toutes les femmes.
213
Il s’y retrouve. » Il pense que c’est bien jeune.
Et
: encore un qui rue dans les brancards, c’est très bellettrien. Un di
214
avons tous fait ça Plus ou moins, n’est-ce pas ?
Et
puis l’aiguille divague vers des souvenirs, quand nous allions tous d
215
quand nous allions tous deux, ces bonnes farces,
et
aussi pourtant des histoires de copains qui ont mal tourné, on pensai
216
eunesse, mais voyons des affaires plus sérieuses.
Et
tout est dit. Ah ! c’est vrai, il allait oublier, il y a encore cette
217
s, surréalisme ? — Baptisé il y a cinq ou six ans
et
mort des suites. Quand cesserez-vous de nous faire la jambe, pardon e
218
noce, écrire un livre de tendances très modernes.
Et
des gens pour se gausser quand nous écrivons Révolution, et nous offr
219
s pour se gausser quand nous écrivons Révolution,
et
nous offrir un billet (simple course) pour Moscou, ou encore pour dem
220
ur demander à qui, enfin, à quoi nous en voulons,
et
finalement nous écraser par l’évidence définitive de notre absurdité.
221
é. Car l’homme « s’est fait une vérité changeante
et
toujours évidente, de laquelle il se demande vainement pourquoi il n’
222
d’éclairs qui nous atteignent sans cesse au cœur
et
nous revêtent miraculeusement d’aigrettes de folies et de joies ; n’a
223
us revêtent miraculeusement d’aigrettes de folies
et
de joies ; n’allez pas nous toucher, nous sommes dangereux. Un orage
224
rever sur le monde. Aigles d’amours, oiseaux doux
et
cruels, nous parlerons vos langues aériennes. On n’acceptera plus que
225
ir. 7. Une vague de rêves (dans Commerce). 8.
Et
malgré certaines théories bien superficielles et hâtives, comme cette
226
Et malgré certaines théories bien superficielles
et
hâtives, comme cette prétention à la libération par le Rêve. « La lib
227
berté commence où naît le merveilleux. » Au vrai,
et
surtout pour un homme qui élit Freud « président de la République du
228
rêve. Le rêve, c’est la tyrannie des souvenirs ;
et
ce n’est pas se libérer que de brasser ces chaînes sonores. 9. Lettr
229
9. Lettre à Paul Claudel. 10. Musset de La coupe
et
les lèvres. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres les plus répan
230
Les livres les plus répandus à Genève sont Ma vie
et
mon œuvre de Ford et Mon curé chez les riches. Très loin derrière vie
231
épandus à Genève sont Ma vie et mon œuvre de Ford
et
Mon curé chez les riches. Très loin derrière viennent des France et d
232
es riches. Très loin derrière viennent des France
et
des Bordeaux. 12. Proust excepté, et dans un domaine plus étroit, qu
233
des France et des Bordeaux. 12. Proust excepté,
et
dans un domaine plus étroit, quelques esthètes du machinisme. 13. Le
234
avec maîtresse. École savait le mythe du voyage,
et
qu’on ne manque pas le train bleu d’un désir. Elle était donc venue.
235
renons. » On lui offrit immédiatement un fauteuil
et
un violon, pour qu’il en joue, au printemps, s’il savait … R.S.V.P
236
a dans le salon de la duchesse, lui baisa la main
et
l’abattit d’un coup de revolver. Puis s’en fut avec un tact exquis, q
237
. Le duc riait sous une table, complètement ivre,
et
Bettina lui disait à l’oreille : « Mon chéri, si j’aime la comtesse ?
238
la me donne encore plus de plaisir. » Le duc paya
et
s’enfuit en disant que ce n’était pas lui. L’enterrement aura lieu sa
239
lomon le danseur triste baisa cette main cruelle…
et
quitta le bal au matin. Il neigeait dans les rues sourdes comme un so
240
aces du passé. Cet abandon aux fuyantes chansons,
et
des violons déchirants dans sa tête… Mais le sommeil s’évaporait aux
241
pensive des jardins. Une fenêtre s’était ouverte
et
des accords échappés tombaient, les ailes coupées. Puis le silence se
242
. Il respire déjà l’odeur merveilleuse des objets
et
des êtres véritables. Un bateau ne glisse pas plus doucement vers le
243
va s’ouvrir, qu’un monde s’est ouvert devant lui.
Et
l’eau n’est pas moins somptueuse. Et bien sûr, je n’ai pas bougé. C’e
244
devant lui. Et l’eau n’est pas moins somptueuse.
Et
bien sûr, je n’ai pas bougé. C’est une question d’amitié. Pourtant je
245
d’amitié. Pourtant je suis seul dès cette heure,
et
mes amis fuiront un lâche. Parce que je reviens seul. Mais moi, qui r
246
es à de certaines grandes dames où je préférais —
et
lui aussi — me rendre seul et sans argent. Je ne voulais pas le reten
247
s où je préférais — et lui aussi — me rendre seul
et
sans argent. Je ne voulais pas le retenir, Je ne pouvais pas le suivr
248
écit du pickpocket (fragment) (mai 1927)s t …
et
je jure par Mercure, dieu du commerce, qu’on m’a appris à voler. Ari
249
). Dès qu’on eut déposé devant Isidore un malaga
et
une eau minérale devant son étrange convive, celui-ci prit la parole
250
ans, dix ans au plus. Après, c’est un long adieu
et
le corps se fige à mesure que l’esprit s’établit sur ses positions. O
251
arda longuement. » Mes parents me savaient vierge
et
c’était la joie de leur vie, car ils aimaient en moi par-dessus tout
252
e qu’il a de plus étrangement prosaïque à la fois
et
bêtement heureux. Le lendemain était le premier jour du printemps. Le
253
e bleu. Je sortis avec cette femme, qui m’aimait,
et
nous étions très jolis de bonheur et d’insouciance dans le bonheur de
254
ui m’aimait, et nous étions très jolis de bonheur
et
d’insouciance dans le bonheur de la saison. — Au soir, mon père savai
255
après un silence vertigineux. Il vit mon sourire
et
pleura. Alors une rage s’empara de mon corps tout entier, je criai un
256
tout entier, je criai un juron, claquai la porte
et
courus dans ma chambre. Une demi-heure plus tard, j’étais à la gare,
257
écrivais un mot d’adieu à ma maîtresse d’une nuit
et
je partais dans une direction quelconque. Il advint que ce fut celle
258
on pays natal ! — Je vécus d’articles sur la mode
et
la politique, que j’envoyais à divers journaux. Un jour, parcourant u
259
terrasse ensoleillée d’un café ; une brise passa,
et
une femme en robe bleue légère qui me regarda un instant, si doucemen
260
d’abord qu’un bouquet transfiguré par la lumière
et
que reflétaient de nombreuses glaces. Les fenêtres que j’ouvris firen
261
oyait la mer, des bateaux, des nuages, une avenue
et
ses autos rouges, tout un couchant de grand port de la Méditerranée.
262
si envie de pleurer, à cause du soir trop limpide
et
trop vaste, comme un avenir de bonheur fiévreux — celui justement que
263
ue, toutes les offres du hasard, ce poète immoral
et
malicieux. » Je ne sais dans quel rapide de l’Europe centrale — régio
264
un monde sans vieilles filles, sans capitalistes
et
sans gendarmes. Je sais bien ce que vous me direz : Les millions que
265
al avec l’économique, qu’une expression nouvelle,
et
non dénuée d’ironie, de mon mépris pour ce qu’ils appellent, ridicule
266
ur la gloire de l’Église. (Ici, il but une gorgée
et
prit un temps.) » Je vous fais grâce, poursuivit-il, de la chronique
267
ivit-il, de la chronique de ma vie de rat d’hôtel
et
de sleepings ; encore que… Bref, depuis quelques mois, je m’amuse à j
268
er, très souvent ignoré d’elles-mêmes auparavant,
et
pas toujours défavorable, croyez-le bien… Le goût de la propriété éta
269
ropriété étant à mon sens l’un des plus vulgaires
et
des plus généralement répandus, j’ai vite fait de classer mon monde d
270
observations théoriques que je tiens pour vraies,
et
j’en vérifie les manifestations vivantes avec une prodigalité d’épreu
271
rodigalité d’épreuves, contre-épreuves, variantes
et
enjolivures où je vois le véritable intérêt de ma vie. C’est vous dir
272
eait à émettre une opinion, même la plus générale
et
la moins compromettante, sur cette vie dont le récit n’avait pas lais
273
elle m’apparaît comme un divertissement perpétuel
et
dénué d’inquiétude. Et cela n’est pas sans me charmer, croyez-moi. Ca
274
n divertissement perpétuel et dénué d’inquiétude.
Et
cela n’est pas sans me charmer, croyez-moi. Car, enfin, si je suis ic
275
pas dire inconscience ! qui s’attache à vos faits
et
gestes. L’on croirait ouïr parfois le récit de quelqu’une de ces farc
276
euvent avoir de « bien jeune », de banal presque,
et
, pis, d’agréablement paradoxal. Seulement, pour quiconque est aussi p
277
olté » prend une saveur de raillerie assez amère.
Et
peut-être apprendrez-vous à découvrir derrière certaines de mes plais
278
evue de Belles-Lettres sont propres à leur auteur
et
qu’elles n’engagent pas sa responsabilité. (N. de la R.) »
279
ntiques : le goût du suicide, l’habitude de boire
et
de fumer excessivement, leurs amours, l’égoïsme, le mépris de la réal
280
a réalité, l’exaltation maladive de l’imagination
et
de la sensibilité, l’atrophie du sens critique sous toutes ses formes
281
s ses formes : raison, jugement, simple bon sens,
et
l’ignorance systématique, le mépris enfin de tous les principes qui s
282
rise, les valeurs auront retrouvé leur stabilité,
et
comme M. Albert Muret dont le Journal de Genève parlait naguère, tu
283
t entraîner assez naturellement chez des jeunes «
et
qui pensent » ce goût de l’évasion caractéristique de tous les « vice
284
la révolution russe… cet autre fait de la guerre…
et
puis, tenez ! ce fait surtout de la sacro-sainte Raison utilitaire au
285
si je dis : « Avez-vous lu… », vous voilà rouge ;
et
sur moi les foudres de votre paradis poétique. Si je cite tel auteur
286
i cher. Il y en a aussi qui posent pour le diable
et
ne se baignent que dans des bénitiers : on voit trop qu’ils trouvent
287
rs : on voit trop qu’ils trouvent ça pittoresque.
Et
le plaisir d’être nu devant un public supposé dévot, et qui n’ose en
288
plaisir d’être nu devant un public supposé dévot,
et
qui n’ose en croire sa pudeur, et qui doute enfin de l’impossibilité
289
supposé dévot, et qui n’ose en croire sa pudeur,
et
qui doute enfin de l’impossibilité des miracles ! Quelles voluptés pl
290
ité des miracles ! Quelles voluptés plus subtiles
et
plus aiguës ? On vaincra jusqu’à sa gueule de bois pour en faire des
291
’eau un goût étrange. L’eau est incolore, inodore
et
sans saveur. Mais fraîche. Ainsi, jusque dans votre mépris pour le pi
292
’allez pas me surprendre par-derrière. Une fois —
et
ce n’est pas que je m’en vante, — j’ai tué un amour naissant, à force
293
’il vous plaît. Il est temps de sortir de ce café
et
de ces jeux, simulacres de vie, qui sont à la vraie vie ce que le fli
294
ses déclarations d’amour. Tel qui raille l’Église
et
les curés, c’est qu’il se fait une très haute idée de la religion. Ai
295
our dire le fond de ma pensée, je crois ce mépris
et
cette attente également exagérés. Vous savez bien que nous cherchons
296
ttérature nous est un moyen seulement d’atteindre
et
de préparer d’autres choses, d’autres actions, ou des états intérieur
297
puissance15. Il faudrait des choses plus lourdes
et
plus irrésistibles, percutantes. Qui vous échappent en vous blessant.
298
n, comme le goût d’une pierre rêche sur ta langue
et
grinçante sous ta dent. Des souplesses qui se retournent brusquement
299
ent. Des souplesses qui se retournent brusquement
et
vous renversent. Des présences tellement intenses que tout se fond ca
300
unicable qu’il deviendrait inutile de la publier.
Et
même, en passant à la limite, on peut imaginer que si elle était réal
301
haine de cette esthétique ou de ce sens social, —
et
voilà qu’ils perdent même la problématique utilité de liaison qui éta
302
états de crise afin de retrouver son équilibre —
et
dont on tire parfois quelque plaisir, plus rarement, de quoi se payer
303
tit voyage. C’est l’aveu d’une faiblesse secrète.
Et
c’est une réaction de défense. On cherche un mot, une phrase, pour tu
304
réalité dont la connaissance devient douloureuse
et
troublante. Ainsi la conscience tue la connaissance. (« Connaissance
305
ue. Il ne s’agit pas de la connaissance abstraite
et
rationnelle dont le monde moderne se contente, et qui tend à remplace
306
et rationnelle dont le monde moderne se contente,
et
qui tend à remplacer, grâce à la mentalité scolaire et primaire en pa
307
i tend à remplacer, grâce à la mentalité scolaire
et
primaire en particulier, toute connaissance véritable du monde.) Litt
308
’avoue prendre à cette étude un intérêt bien vif.
Et
cela fournit un merveilleux sujet de conversation, au café. Dans un s
309
irme que je n’y échapperai pas plus qu’un autre :
et
qu’un beau soir il faille écrire pour vivre, possible ; mais, pour sû
310
a exprimé : « On publie pour chercher des hommes,
et
rien de plus. » Chercher des hommes ! Ah ! cher ami, nous ne sommes p
311
n’est-ce pas, à poursuivre une quête de l’esprit.
Et
vous savez ce qu’elle nous vaut : les mépris, les haines douloureuses
312
ales, ou menaces pour leurs instables certitudes,
et
qui nous font un péché de notre acceptation des réalités spirituelles
313
’elle soit le langage chiffré de notre inquiétude
et
de nos naissantes certitudes, le seul langage peut-être qui nous perm
314
belle histoire, une autre très belle histoire ». (
Et
vous verriez à quoi cela peut servir, une citation.) Mais non, cher a
315
de monde ici. 14. Paul Morand, auteur d’Ouvert
et
de Fermé la nuit, titres également scandaleux. Le Grand Écart, roman
316
ris. Cambronne (général), 1770-1842. Louis Aragon
et
Paul Éluard, hommes de lettres et poètes surréalistes. Paul Valéry, d
317
2. Louis Aragon et Paul Éluard, hommes de lettres
et
poètes surréalistes. Paul Valéry, de l’Académie française. Narcisse,
318
nes ». Leurs amours sont des pastiches de Morand,
et
ils en sont tout fiers : « Il n’y a plus qu’à les écrire ». v. Roug
319
jours (juillet 1927)w Ces « cahiers politiques
et
littéraires »17, rédigés par Drieu la Rochelle et Emmanuel Berl, sont
320
et littéraires »17, rédigés par Drieu la Rochelle
et
Emmanuel Berl, sont — avec la Revue de Belles-Lettres — la seule re
321
langue française où l’on dise la vérité librement
et
pour elle-même. Nous regrettons de n’en pouvoir citer, faute de place
322
de haine, entre les athées de l’antidémocratisme
et
les athées du Capitalisme quand il est conscient de soi-même, et les
323
u Capitalisme quand il est conscient de soi-même,
et
les athées du Socialisme et du Communisme. Tous ceux-là travaillent à
324
onscient de soi-même, et les athées du Socialisme
et
du Communisme. Tous ceux-là travaillent à l’achèvement d’un certain m
325
tain monde moderne, merveilleuse mécanique sévère
et
dénuée de tout secours de l’Esprit. Mais un jour viendra où les homme
326
contre le joug atrocement positiviste des Maurras
et
des Mussolini, des Lénine et des Ford. Alors les hommes hurleront un
327
itiviste des Maurras et des Mussolini, des Lénine
et
des Ford. Alors les hommes hurleront un affreux besoin mystique. Vous
328
lerez-vous pour les désaltérer, dieux de l’Orient
et
de l’Occident ? » Certains cris qui nous échappèrent n’avaient pas d
329
radition — en ceci au moins. Nous nous retirons :
et
ce n’est pas que nous ayons brûlé toutes nos cartouches. Ni que l’ind
330
qui peuvent échapper à un jeune homme moins grave
et
qui manifeste franchement sa jeunesse. (« Vous vous souciez vraiment
331
qu’il n’en est aucune qui ne soit connue d’avance
et
stérilisée par la loi, les mœurs et l’habitude. Nous n’avons aucun re
332
nnue d’avance et stérilisée par la loi, les mœurs
et
l’habitude. Nous n’avons aucun remords d’avoir déçu cette catégorie d
333
lentendus viennent de là. Nous sommes assez sages
et
assez fous pour ne pas en gémir et pour en accepter les conséquences.
334
es assez sages et assez fous pour ne pas en gémir
et
pour en accepter les conséquences. Et puis, de temps à autre, voici q
335
as en gémir et pour en accepter les conséquences.
Et
puis, de temps à autre, voici que nous parvient un signe d’amitié qui
336
ouvertes qui nous consolèrent de tout le reste.
Et
maintenant voici Genève et son mystère. Car chaque année, renaissant
337
nt de tout le reste. Et maintenant voici Genève
et
son mystère. Car chaque année, renaissant des décombres où s’anéantir
338
naissant des décombres où s’anéantirent l’honneur
et
la fortune de ses derniers rédacteurs, notre Revue-phénix s’élance av
339
Central de Genève ? Tout est possible : la guerre
et
la paix, la tradition, l’anarchie, l’ironie, le sentiment, un réveil
340
réveil des vieux, Maurras, Lounatcharsky, la SDN,
et
même Edmond Gillard, et même, et surtout, un miracle. Et puis, ils on
341
s, Lounatcharsky, la SDN, et même Edmond Gillard,
et
même, et surtout, un miracle. Et puis, ils ont des vieux un peu là, d
342
charsky, la SDN, et même Edmond Gillard, et même,
et
surtout, un miracle. Et puis, ils ont des vieux un peu là, du grand A
343
Edmond Gillard, et même, et surtout, un miracle.
Et
puis, ils ont des vieux un peu là, du grand Arthur-Alfred-Albert au n
344
ins grand Tanner. (On a fait ses preuves, quoi !)
Et
puis, qui sait, peut-être sauront-ils rallier le dernier disciple du
345
rallier le dernier disciple du Bienheureux Jean…
Et
puis, en voilà assez pour ranimer la curiosité des plus blasés. Lecte
346
ve. Souviens-toi de la grandeur de ses traditions
et
ne va pas ajouter à cette lourde charge le poids de nos péchés. Ils s
347
rge le poids de nos péchés. Ils sont bien nôtres.
Et
nous y tenons, ah ! comme nous y tenons ! x. Rougemont Denis de, «
348
Lettres, c’est de l’alcool à brûler les cervelles
et
les réputations. 3. Belles-Lettres n’est compréhensible et légitime
349
utations. 3. Belles-Lettres n’est compréhensible
et
légitime que dans la mesure où la poésie est compréhensible et légiti
350
ue dans la mesure où la poésie est compréhensible
et
légitime. 4. Je suis de sang-froid, je dis : Belles-Lettres est essen
351
ment que par des cris. 5. Avec toutes les erreurs
et
turpitudes que cela comporte, Belles-Lettres est une liberté. Une rud
352
foi ne connaîtront pas de pardon. Car ils ont vu,
et
s’ils n’ont pas cru, c’est qu’ils sont foncièrement mauvais.) 6. Peu
353
Belles-Lettres est en agréable odeur à l’Éternel
et
à Satan pareillement. Et ceux qu’elle enivre entrent en état de grâce
354
réable odeur à l’Éternel et à Satan pareillement.
Et
ceux qu’elle enivre entrent en état de grâce ou de blasphème, selon.
355
te d’abord, n’est-ce point de se livrer, purement
et
simplement. 7. (Secret). y. Rougemont Denis de, « Belles-Lettres,
356
ance aux lents vertiges Quand la nuit s’effeuille
et
se fane prisonnier d’une saison morte au tombeau des fleurs obscures
357
Il naissait à son destin des rayons glissent
et
rient c’est la caresse des anges parmi les formes de l’ombre C’étai
358
nges parmi les formes de l’ombre C’était l’aube
et
le sourire adorable de savoir la dansante liberté d’un désir à sa nai
359
Souvenirs d’enfance
et
de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)aa Quand avec un air f
360
tera l’un des rares qui ont réussi à se connaître
et
que cela n’a point stérilisé : sa nature, il est vrai, s’y prêtait, p
361
sa nature, il est vrai, s’y prêtait, peu complexe
et
comme réduite à deux dimensions ; la conscience ne pouvait y tuer un
362
une clairvoyance singulière, mes propres limites,
et
j’ai eu la sagesse de ne rien tenter au-delà ». C’est le comble de l’
363
Mais on n’en demande pas tant dans les familles.
Et
qu’importe si la perspective manque souvent à ces récits : ce n’est p
364
st élégant. Mais comme tout cela manque de chair.
Et
de rêve. Est-ce qu’en ce temps-là on ne se nourrissait vraiment que d
365
nourrissait vraiment que de petits mots d’esprit
et
de malices ? Noisettes et cornichons ? aa. Rougemont Denis de, « [
366
de petits mots d’esprit et de malices ? Noisettes
et
cornichons ? aa. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Philippe God
367
Compte rendu] Philippe Godet, Souvenirs d’enfance
et
de jeunesse », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fr
368
xpliquait le monstre, les chaires le dénonçaient,
et
les précieuses trouvaient cela d’un romantisme ! ma chère, d’un mauva
369
des ailes qui donnent des rhumes à ton grand-père
et
sont en scandale aux meilleurs esprits ? Voici que tu t’apprêtes visi
370
, les autres disaient qu’il n’y a plus de morale,
et
ces jeunes gens ont une façon de trancher les questions qui vous désa
371
e orientale. Aussitôt la discussion de reprendre,
et
l’on parla défense de l’Occident. L’ange s’enfuit par l’un des nombre
372
— sans résultat —, il écrivit une adresse réelle,
et
mit la lettre dans la première boîte venue. Le lendemain, il reçut un
373
amie Joséphine. » — Le poète reprit son manuscrit
et
conclut : « L’inspiration est le nom qu’on donne en poésie à une suit
374
plement germanique. L’Allemagne, c’est la Poésie,
et
la France c’est la Chambre des Députés, je n’en veux pas démordre, et
375
a Chambre des Députés, je n’en veux pas démordre,
et
la Légion d’honneur — je vous la laisse, la Légion d’honneur. Quand v
376
ez un taxi passé onze heures, c’est double tarif,
et
pourquoi ? Regardez : à côté de vous, si vous êtes seul, un fantôme,
377
aissance, pourvu qu’on sache un peu d’allemand, —
et
l’allemand littéraire y suffit. Pour moi, je ne me sens pas trop emba
378
t toujours le fantôme de l’Odéon qui m’accompagne
et
nous ne disons presque rien, nous savons les mêmes histoires et nous
379
ons presque rien, nous savons les mêmes histoires
et
nous avons durant la journée bouquiné dans les mêmes boîtes sous les
380
s boîtes sous les arcades. (Nous ne touchons l’un
et
l’autre qu’aux traductions ; le reste, les livres de M. Maurois par e
381
e sens mon esprit qui se dégrade assez rapidement
et
se dissout dans une sentimentalité exquise, navrante. Il reste de s’a
382
fé pour y boire à petits coups une amertume acide
et
tiède comme l’adolescence, un désespoir de nuit d’été sous le tilleul
383
secret tremblement. Nous embarquons Jean Cassou,
et
le fantôme se fait aussi négligeable que possible, pratiquement invis
384
uscule voiture. Déjà nous traversons la nuit rose
et
violette de Montparnasse. Là, l’insondable lubie d’un agent nous immo
385
voisin de table, l’arrivée des Mongols dans Paris
et
leurs établissements Place de la Concorde. Notre conteur est vêtu de
386
rouge ». On assure qu’il possède encore une harpe
et
un piano près des étoiles, et qu’il est « pittoresque », cas déplorab
387
de encore une harpe et un piano près des étoiles,
et
qu’il est « pittoresque », cas déplorable, s’agissant d’un poète auth
388
t toute relative aux modes de « vie » bourgeois ;
et
puis la, comédie n’est pas mon fort, même la triste. Je n’aime plus q
389
us que les choses lentement émouvantes, monotones
et
aiguës, comme la pluie dans les campagnes au printemps. Ou encore : c
390
un des plus profonds mystères de notre condition,
et
je ne crois pas trop absurde d’y chercher l’origine non seulement des
391
ffes de son égoïsme à la souris qu’un chat subtil
et
ironique feint de lâcher pour mieux croquer. Pourquoi ne pas se perdr
392
ne tarde pas à se produire : des aboiements fous
et
une effusion de lumière basse, rougeoyante, campagnarde. ⁂ La sauce e
393
u’on parle, en art culinaire, du style d’un rôti,
et
en cuisine littéraire, de pensers mis à toutes sauces. Si M. Thibaude
394
pas de mangeaille : c’est tout de suite écœurant
et
prétentieux. Je suis de ceux qui mangent sans faire d’histoires. Je r
395
ace d’une assiette pleine : l’occupation agréable
et
essentielle qui consiste à divise ; pour mieux l’engloutir — ainsi qu
396
nommer tous les officiants visibles ou virtuels,
et
cela pour différentes raisons, la plupart suffisantes. Francis de Mio
397
Albert Béguin, André Würmser, Théobaldus Bombast
et
Mlle Monnier sont là. Jacques Chenevière pourrait très bien être là,
398
nse à Genève, reprend aussitôt de la consistance,
et
dans son trouble apparaît toute parcourue d’adorables roseurs boréale
399
ollonne, ce qui revient au même. Une femme fatale
et
un grand incompris sont là. Enfin, Jean Cassou, représentant Mgr le m
400
dessert, chacun y va de son petit miracle. Jaloux
et
Dick conversent en danois. Quatre anciens bellettriens célèbrent les
401
ouvre une de ces parenthèses dont il a le secret,
et
dans laquelle la rédaction s’empresse de faire rentrer la partie la p
402
aples où il habitait alors, abandonnant sa femme,
et
se mit à errer dans les campagnes, en quête de l’inspiration qui le f
403
sous les treilles, divaguait sous la lune, hagard
et
fiévreux, mais comme abandonné par la grâce. Ce vagabondage désespéré
404
rs semaines, au terme desquelles, épuisé de corps
et
d’âme, et n’ayant pas écrit une seule note, il se retrouva aux portes
405
s, au terme desquelles, épuisé de corps et d’âme,
et
n’ayant pas écrit une seule note, il se retrouva aux portes de Naples
406
lle œuvre, sur le thème des pleurs de la vieille,
et
mourut comme il l’achevait. ⁂ Partout où il y a de la musique, de l’
407
. ⁂ Partout où il y a de la musique, de l’Italie
et
une certaine qualité de désespoir, je retrouve les contes d’Hoffmann.
408
e j’ai quitté cette table écroulée, dans la fumée
et
les évocations, sous les bouteilles, — et les lampes meurent en jetan
409
a fumée et les évocations, sous les bouteilles, —
et
les lampes meurent en jetant une longue flamme. À Venise, sous le bro
410
i. Il y a dans les marronniers noirs des lampions
et
des touffes de gamins qui regardent avec la bouche ce qui se passe à
411
de Tannenbourg, drame en 15 tableaux, un prologue
et
une conclusion. Le carton des armures sonne sourdement sous les coups
412
impeccable, avec toujours les mêmes notes fêlées
et
l’accompagnement dans les feuillages de voix fausses mais aériennes,
413
grand verre de bière à l’auberge déserte, ma pipe
et
mon chien qui bougonne. La petite maison du colonel en retraite a des
414
lie ? Sans doute celle qui dort dans la mansarde,
et
qui n’a pas peur… ⁂ Le reste de la vie, c’est toujours entre deux voy
415
lement dans un hôtel tragi-comique en cinq étages
et
un prologue ou vestibule, plein de bruits de lavabos et de coups de c
416
prologue ou vestibule, plein de bruits de lavabos
et
de coups de cloche débile au corridor, — à Paris. Bientôt… Mais il e
417
fariboles un terme19. J’ai du solide à équarrir.
Et
auparavant, j’aimerais lire un peu. Mes auteurs ? Goethe en tout temp
418
on trait cerne une poésie ingénue, à la fois drue
et
délicate comme tout ce qui est vraiment « naïf ». La fleur qui croît
419
prend dans ces gravures une réalité si touchante
et
si naturelle qu’on ne peut s’y tromper : la grâce de l’enfance anime
420
imagination, guide encore cette main déjà experte
et
malicieuse. Ce que j’aime ici, c’est un ravissant concours d’ingénuit
421
aime ici, c’est un ravissant concours d’ingénuité
et
d’observation ironique, et cette netteté que les primitifs savent all
422
t concours d’ingénuité et d’observation ironique,
et
cette netteté que les primitifs savent allier à la simplification la
423
la simplification la plus délibérée. Gros évêques
et
ribaudes, pages farceurs et « mélancoliques » circulent dans ces comp
424
libérée. Gros évêques et ribaudes, pages farceurs
et
« mélancoliques » circulent dans ces compositions parmi les allégorie
425
rmi les allégories barbares d’un ciel bon enfant,
et
dans ce truculent petit monde, Marcel North et l’escholier François s
426
t, et dans ce truculent petit monde, Marcel North
et
l’escholier François s’entendent comme larrons en foire. Certes, l’a
427
s ce qu’elles ont d’un peu grêle : leur jeunesse…
Et
si la composition s’amuse parfois à boiter — à côté de parfaites réus
428
nt dans les coins, bonshommes, fleurettes drôles,
et
ce violoneux qui tire son archet sur des rayons de soleil… Bravo, Mar
429
La pluie
et
le beau temps (Dialogue dans une tête) (1932)ae af Lord Artur. —
430
— Lord Artur, je ne suis pas une mauvaise femme,
et
si vous n’étiez pas si retors, vous verriez bien que je ne suis pas p
431
doucement frémir de rage ; ils aiment s’obstiner
et
c’est pourquoi nous aimons leur échapper. Vous êtes bien injuste avec
432
ochez d’être méchante : je suis à peine coquette,
et
vous savez que c’est un plaisir qu’on ne peut pas nous refuser ; du r
433
le d’aimer, ou seulement une apparence adorable ?
Et
voici cette question : Aimez-vous mieux la pluie ou le beau temps ?
434
! comme c’est drôle ! C’est moi qui fais la pluie
et
le beau temps. Lord Artur. — Certes, la réponse serait sage, si seul
435
en vérité, que signifient pour vous le beau temps
et
la pluie ? Est-ce que c’est rire et pleurer ? Est-ce que c’est le bon
436
le beau temps et la pluie ? Est-ce que c’est rire
et
pleurer ? Est-ce que c’est le bonheur et la tristesse ? Est-ce que vo
437
est rire et pleurer ? Est-ce que c’est le bonheur
et
la tristesse ? Est-ce que vous préférez l’un à l’autre ? Sonnette. —
438
urquoi les mots vous paraissent simples, évidents
et
indifférents. C’est pourquoi vous admettez que « beau » temps est le
439
au » temps est le contraire de « mauvais » temps,
et
vous n’avez jamais cherché ce que doit être le « bon » temps, ni si l
440
bonheur peut exister en dehors de la souffrance,
et
même qu’il est le contraire de la souffrance. C’est pourquoi vos rêve
441
u temps. Écoutez-moi bien, Sonnette : Vos actions
et
vos pensées, votre conception de l’amour se réfèrent en vérité à une
442
fèrent en vérité à une carte postale en couleurs.
Et
non pas à la réalité. Car vous n’aimez pas réfléchir à la souffrance.
443
s la pluie. L’herbe était pleine de sales limaces
et
de petits escargots, et les framboises humides avaient un délicieux g
444
t pleine de sales limaces et de petits escargots,
et
les framboises humides avaient un délicieux goût fade. Je rentrais to
445
ère de mes genoux griffés comme ceux des garçons,
et
le soir quand on me faisait souhaiter dans ma prière « qu’il fasse be
446
étien pour comprendre quoi que ce soit à la pluie
et
au beau temps. Lord Artur. — J’ai toujours estimé, Sonnette, que vou
447
ue c’est que le beau temps. Si vous étiez païenne
et
que vous adoriez la lumière, le beau temps vous serait un Dieu rendu
448
le beau temps vous serait un Dieu rendu visible ;
et
votre « bonheur » rien de plus que l’un des noms de sa présence. Mais
449
ce des choses pour renaître au centre de l’homme.
Et
, dès lors, de tous les événements qui paraissent autour de nous, aucu
450
ment distinguer en toi-même leur convenable sens.
Et
quand tu connaîtras où se situe leur lieu, établis en ce lieu la deme
451
ller bâtir une ville là où il trouverait la pluie
et
le beau temps, il rencontra en Italie une courtisane qui pleurait ; e
452
rencontra en Italie une courtisane qui pleurait ;
et
en ce lieu bâtit la ville de Crotone. Sonnette. — J’aime vos histoi
453
l’achevé d’imprimé :] « Relativement à « La pluie
et
le beau temps » de Salomon de Crac, tous droits demeurent réservés pa
454
mbre 1931. » ae. Rougemont Denis de, « La pluie
et
le beau temps (Dialogue dans une tête) », Revue de Belles-Lettres, La
455
es conditions de la vérité sont, elles, immuables
et
éternelles… (p. 12). Les conditions de la vérité sont donc éternelle
456
qui planerait au-dessus des vicissitudes du monde
et
des résultats hautement contradictoires des philosophies. La critique
457
a philosophie n’allait pas démissionner, purement
et
simplement. W. James ne disait pas non. Mais quoi ? Laisser tomber la
458
n. Mais quoi ? Laisser tomber la « discipline » ?
Et
d’ailleurs, une démission de la philosophie eût impliqué, au concret,
459
ur de systèmes. Depuis lors on nous parle du créé
et
du créant. Mais nous voudrions des créateurs qui parlent. Peu nous
460
uelles de la vérité qui nous posent un problème,
et
non pas ses conditions « éternelles ». Nous ne pensons pas qu’il y ai
461
les jeux de société des congrès de mathématiciens
et
de logisticiens ; et pendant ce temps, c’est à la théologie que nous
462
es congrès de mathématiciens et de logisticiens ;
et
pendant ce temps, c’est à la théologie que nous irons demander de la
463
à Calvin, comme aussi la position prise par Barth
et
son école (p. 14). L’adhésion à une pensée nouvelle est-elle suffisam
464
n à Barth n’est pas le fait de la mauvaise humeur
et
de la mauvaise conscience que fomentèrent en nous les démissions syst
465
us les démissions systématiques de l’historicisme
et
du psychologisme. Le secret de notre adhésion à Barth est dans la pen
466
on à Barth est dans la pensée de Barth elle-même,
et
non pas dans je ne sais quelle « réaction ». Et c’est pourquoi nous n
467
, et non pas dans je ne sais quelle « réaction ».
Et
c’est pourquoi nous ne pouvons pas accepter un instant le rapprocheme
468
’on nous invite à faire entre barthisme, thomisme
et
réaction. Barth, croyons-nous, n’a jamais proposé ni prôné de dogmes
469
ce extérieure, dénuement, vision absolument sobre
et
désillusionnée de la condition humaine) qui est l’état dans lequel la
470
surances humaines contre Dieu, tous les « rites »
et
toutes les « formules », en même temps que la critique de ces rites e
471
les », en même temps que la critique de ces rites
et
de ces formules, toutes les idolâtries, que ce soit la croyance antiq
472
s les idolâtries, que ce soit la croyance antique
et
païenne à la « vertu », à la sagesse et au bonheur, ou la croyance mo
473
e antique et païenne à la « vertu », à la sagesse
et
au bonheur, ou la croyance moderne et non moins païenne à la valeur a
474
la sagesse et au bonheur, ou la croyance moderne
et
non moins païenne à la valeur absolue de la logique, de l’histoire et
475
à la valeur absolue de la logique, de l’histoire
et
des méthodes critiques de M. Goguel ? 3. Si notre civilisation chréti
476
e reprendra sa marche en avant en approfondissant
et
en élargissant son horizon de pensée. Peut-on dire que notre civilis
477
e horizon de pensée, nous demandons passionnément
et
lourdement ce que cela peut bien signifier au concret. Ce que cela ve
478
s, c’est là que l’action des hommes devient folle
et
meurtrière. 4. Il me semble que la tâche de la théologie protestante
479
est de dégager, dans un esprit de libre recherche
et
de respect pour le passé, les invariants chrétiens tels que le dévelo
480
luthérienne, kierkegaardienne, dialectique… », —
et
« loyauté » par « humilité » ? Il me semble qu’alors les invariants c
481
déformation de l’Évangile au contact des humains.
Et
puis, que ferions-nous en attendant que les théologiens aient mené à
482
giens aient mené à bien leur travail historique ?
Et
qu’arriverait-il si le résultat en était par exemple, de démontrer qu
483
à venir, mais bien d’un ordre, reçu hic et nunc,
et
d’une présence, qui juge tout. ag. Rougemont Denis de, « Petites n
484
lorsque je le voyais dans sa bibliothèque immense
et
qu’il me parlait avec feu d’actions réelles dont il était l’âme et l’
485
it avec feu d’actions réelles dont il était l’âme
et
l’agent, non pas en « homme d’action » — cette sotte espèce américain
486
tre ne valent rien dès l’instant qu’on les sépare
et
qu’on cesse de les mettre en tension. Il n’est d’action créatrice que
487
s. Ces lieux communs, ces évidences fondamentales
et
sans cesse oubliées de nos jours, je ne les ai vues vraiment vécues c
488
raiment vécues chez nous que par cet homme solide
et
fin, passionné et précis, au parler vif et sachant écouter, rompu aux
489
z nous que par cet homme solide et fin, passionné
et
précis, au parler vif et sachant écouter, rompu aux abstractions et s
490
solide et fin, passionné et précis, au parler vif
et
sachant écouter, rompu aux abstractions et sachant voir, toujours prê
491
er vif et sachant écouter, rompu aux abstractions
et
sachant voir, toujours prêt à l’accueil le plus ardent mais aussi le
492
ste romand. Vraiment, le souvenir d’une influence
et
d’une présence aussi directes et essentielles doit nous interdire dés
493
d’une influence et d’une présence aussi directes
et
essentielles doit nous interdire désormais de considérer que l’esprit
494
é détachée, un refuge hors de la réalité médiocre
et
basse. Pour Guisan, l’esprit c’était l’acte, l’aide effective apporté
495
es hommes bien réels dans leurs limites reconnues
et
acceptées. Il me semble que c’est la leçon que nous devons prendre de
496
te de présence au monde est l’achèvement suprême,
et
non l’humiliation du spirituel. ah. Rougemont Denis de, « René Gui
497
Le Poète
et
le Vilain (novembre 1938)aj ak Le poète disait d’une belle voix d’
498
ons plus guère de mesures pour les choses divines
et
humaines, si nous savons peser d’invisibles rayons d’énergie. Nos cod
499
rtaine. Tout homme en vaut un autre, dit la loi ;
et
ce respect vulgarisé touche au mépris. De là vient que le meurtrier t
500
n doit payer quand on le tue, est de 126 vaches ;
et
en cas d’insulte, on lui doit une indemnité de 6 vaches et 20 pièces
501
d’insulte, on lui doit une indemnité de 6 vaches
et
20 pièces d’argent. » Ailleurs, on voit que si le barde adresse une r
502
s vilains ? aj. Rougemont Denis de, « Le Poète
et
le Vilain », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuchâtel-Genève-Fribo
503
ulu extraire pour nous d’un ouvrage qu’il prépare
et
qu’il intitulera Doctrine fabuleuse . »
504
e l’absence, — car elle seule attend l’expression
et
la permet. La poésie serait-elle ce qui subsiste quand on a tout perd
505
age intérieur. Ou moins encore, quelques syllabes
et
des tirets remplaçant le début ou la fin d’un verset, appels nostalgi
506
ingt ans : Die Linien des Lebens sind verschieden
et
Das Angenehme dieser Welt hab ich genossen. Et subsistaient aussi cer
507
en et Das Angenehme dieser Welt hab ich genossen.
Et
subsistaient aussi certaines coupes du verset, ces attaques identique
508
oirs du signe23, tirets qui jalonnent un silence,
et
ce n’est pas seulement absence du son, du sens, mais sourde pulsation
509
e. « Énigme, ce qui naît d’un jaillissement pur !
Et
par le chant lui-même à peine dévoilé ». Groupes de mots émergeant de
510
ix cités, suffisent à ranimer la gloire heureuse.
Et
l’émotion soudaine, submergeante, emplissait tout l’espace invoqué. D
511
que la Grèce avait été pour lui dans la distance
et
dans le temps du rêve. Mais au-delà des accidents remémorés, qu’en ét
512
ns, noms sacrés de l’Ionie — était-elle plus pure
et
plus vraie, plus efficace que le discours lui-même des grands Hymnes
513
te, émergeant comme des îles du blanc de la page,
et
parfois prolongés par une suite de tirets signalant des reliefs sous-
514
infini plus général », du « pur » au « multiple »
et
« de l’Esprit au signe », transition qui relève ici, comme chez Hegel
515
e », transition qui relève ici, comme chez Hegel,
et
bien plus haut, chez Héraclite et les ioniens, de la dialectique esse
516
mme chez Hegel, et bien plus haut, chez Héraclite
et
les ioniens, de la dialectique essentielle, celle de l’Un et du Diver
517
ens, de la dialectique essentielle, celle de l’Un
et
du Divers. Poésie, c’est absence, appel, invocation. Tout bonheur est
518
n. Tout bonheur est passé, tout présent est exil,
et
toute joie véritable ne peut être qu’à venir, — à revenir dans le myt
519
27 — le poète se retournera vers sa vallée natale
et
sa rivière « avec ses prés charmants et les saules des rives ». Necka
520
ée natale et sa rivière « avec ses prés charmants
et
les saules des rives ». Neckar imaginé comme enfance perdue, mais aus
521
r elle n’est plus. Paysages évoqués — non décrits
et
pour cause — par quelques épithètes des plus générales : belle, jeune
522
cette Palmyre en ruine « aux plaines du désert »,
et
ce Gothard d’où partent les grands fleuves, le Rhin allemand, mais au
523
l’Aigle vers l’Olympe, vers les antres de Lemnos,
et
vers les forêts de l’Indus ! Mallarmé fixe tout dans un présent glacé
524
baud, ses moments forts sont au futur prochain («
Et
à l’aurore… nous entrerons aux splendides villes »), Apollinaire hant
525
e la marge d’émotion entre le souvenir de naguère
et
sa restitution dans un présent d’ubiquité. Éluard ne connaît que l’in
526
a créé des temps nouveaux du Verbe qui nous meut
et
nous oriente : le passé de l’invocatif28 qui est un temps de la proph
527
fait anticipé, qui est le temps du poète voyant ;
et
le présent d’exil, temps du poète souffrant. Car il nous avertit que
528
n langage n’est pas celui que parlent « la nature
et
l’art tels qu’il les a connus autrefois ». Ce n’est pas un langage im
529
ous forme — « car si quelque langage de la nature
et
de l’art… préexistait pour lui… le poète se placerait en dehors de so
530
ation »29. Son langage, il le fait de noms sacrés
et
de signes élus, qualifiés par un « ton fondamental ». C’est une sorte
531
tique, le chiffre de sa religion. Noms de fleuves
et
d’îles, de cités, de hauts lieux ; et leur seul énoncé suffit à quali
532
de fleuves et d’îles, de cités, de hauts lieux ;
et
leur seul énoncé suffit à qualifier et activer la nostalgie constitut
533
ts lieux ; et leur seul énoncé suffit à qualifier
et
activer la nostalgie constitutive du poème : le Gothard et l’Olympe,
534
r la nostalgie constitutive du poème : le Gothard
et
l’Olympe, Pister, l’Indus, Patmos, et Dodone, et Délos, et Delphes, e
535
le Gothard et l’Olympe, Pister, l’Indus, Patmos,
et
Dodone, et Délos, et Delphes, et le matin de Salamine, et l’Hespérie,
536
et l’Olympe, Pister, l’Indus, Patmos, et Dodone,
et
Délos, et Delphes, et le matin de Salamine, et l’Hespérie, « Couchant
537
pe, Pister, l’Indus, Patmos, et Dodone, et Délos,
et
Delphes, et le matin de Salamine, et l’Hespérie, « Couchant du temps
538
l’Indus, Patmos, et Dodone, et Délos, et Delphes,
et
le matin de Salamine, et l’Hespérie, « Couchant du temps ». Sous la R
539
e, et Délos, et Delphes, et le matin de Salamine,
et
l’Hespérie, « Couchant du temps ». Sous la Rousse et la Flamboyante,
540
l’Hespérie, « Couchant du temps ». Sous la Rousse
et
la Flamboyante, hautes parois de roches nues dominant Delphes (et de
541
e, hautes parois de roches nues dominant Delphes (
et
de plus haut encore fonce un milan sur sa proie d’ombre) au bord de l
542
’ombre) au bord de la fontaine aux eaux « saintes
et
sobres », écoutons-le30 : Jusqu’aux pieds du Parnasse j’irai, et, dè
543
utons-le30 : Jusqu’aux pieds du Parnasse j’irai,
et
, dès que dans l’ombre des chênes Brillera la lueur de ton flot surgis
544
vasque puiser, à travers le parfum de tes fleurs,
et
répandre, Sur le sol où renaît la prairie, l’eau sacrée et mes larmes
545
re, Sur le sol où renaît la prairie, l’eau sacrée
et
mes larmes, afin, Qu’une offrande pourtant vienne encore, ô Dormants
546
ne encore, ô Dormants délaissés, vous atteindre !
Et
, plus loin, dans le val qui se tait, près des rocs suspendus de Tempé
547
émarche poétique, au chapitre traitant du langage
et
de son « efficacité ». 24. André Chénier. 25. Le précieux Hölderlin