1 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Avant-propos (décembre 1926)
1 me. Sans doute, les différences s’accusent : mais n’ est-ce pas la meilleure raison pour nos aînés de chercher plus patiemm
2 de nous accorder une confiance sans laquelle nous ne saurions aller, et qui, nous voulons l’espérer, ne sera pas sans leur
3 e saurions aller, et qui, nous voulons l’espérer, ne sera pas sans leur donner quelque bénéfice en retour. Certes, nous ne
4 r donner quelque bénéfice en retour. Certes, nous ne demandons pas qu’on prenne toutes nos obscurités pour des profondeurs
5 utes nos obscurités pour des profondeurs. Et nous n’ allons pas procéder à quelque sensationnelle révision des valeurs. Nou
6 e révision des valeurs. Nous savons bien que nous ne faisons que passer, après tant d’autres, avant tant d’autres. « Amis,
7 faire réfléchir utilement sur ses causes…   Nous ne proposerons pas, lecteur bénévole, un exercice mensuel à votre facult
8 but et notre excuse en publiant cette revue. Nous ne sommes pas « une revue littéraire de plus » ; nous ne voulons pas êtr
9 ommes pas « une revue littéraire de plus » ; nous ne voulons pas être « l’expression de la jeunesse romande ». Nous sommes
10 elles-Lettres est toujours « autre chose ».) Nous ne prétendons pas plus être « bien bellettriens » — prétention éminemmen
2 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
11 t bien tirer quelque vertu d’une anarchie dont on ne veut pas avouer qu’elle est plus nécessaire — provisoirement — que sa
12 aturaliste de l’âme ? Heureusement que M. Brémond ne s’est pas encore mêlé de l’affaire. Au reste, on n’a pas attendu les
13 s’est pas encore mêlé de l’affaire. Au reste, on n’ a pas attendu les éclaircissements du subtil abbé pour n’y plus rien c
14 attendu les éclaircissements du subtil abbé pour n’ y plus rien comprendre. ⁂ Qu’on imagine un personnage de tableau se me
15 ité. Lafcadio poussant Fleurissoire « pour rien » ne songeait pas qu’il allait faire école. Le fait est que ce geste symbo
16 : « Gratuit ! », déclarent-ils chaque fois qu’ils ne comprennent pas. Il faudrait s’entendre. Et, ici encore, prenons gard
17 ion peut paraître gratuite au lecteur parce qu’il ne sait pas tout sur le personnage. Mais quant à l’auteur, il n’y a pas
18 tout sur le personnage. Mais quant à l’auteur, il n’ y a pas de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n’est jamais q
19 s de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n’ est jamais que le résultat d’un mécanisme inconscient, aussi révélateu
20 onnage que ses actions les mieux concertées. Rien n’ est gratuit que relativement à un système restreint de références. Il
21 livrer en gestes, en conséquences matérielles. Ce n’ est plus l’élan pur que je décris : c’est un élan freiné dans mon espr
22 s visages se cachent dans des fourrures, personne ne sait la richesse de ta vie…). J’écris ces choses. Puis, dans un ancie
23 ur le moment que je vis1. Il est bien clair qu’on ne saurait atteindre « la vérité sur soi » en se servant de la méthode i
24 le. C’est un cas-limite, j’en conviens. Pourtant, n’ est-ce pas le schéma de tout un genre littéraire moderne, cette espèce
25 vient recul, et l’évocation de mes désirs anciens ne me restitue qu’un dégoût. J’ai cru que je pourrais me regarder sans r
26 regarder sans rien toucher en moi. En réalité, je n’ assiste pas à moi-même, mais à la destruction de moi-même. Par les fis
27 Non. Car à supposer que l’analyse nous crée, elle ne nous crée pas n’importe comment, mais selon certaines lois où se retr
28 er que l’analyse nous crée, elle ne nous crée pas n’ importe comment, mais selon certaines lois où se retrouve notre indivi
29 s avant tout un moyen de se connaître. Cependant, n’ est-ce pas lui-même qui ajoutait que l’homme sincère « en vient à ne p
30 ême qui ajoutait que l’homme sincère « en vient à ne plus pouvoir même souhaiter d’être différent », ce qui est la négatio
31 revel nous montre assez ce qu’il faut penser2. Il ne s’en suit pas que contenue dans des limites assez étroites empiriquem
32 e sens de son intérêt propre, une analyse sincère ne puisse faire découvrir quelques richesses et ne serve parfois de cont
33 e ne puisse faire découvrir quelques richesses et ne serve parfois de contrôle efficace. Mais les bénéfices sont maigres e
34 r. F. Raub. La sincérité obstinée d’un Rivière n’ a plus rien de spontané. En quoi est-ce encore de la sincérité ? Trop
35 Il devient dès lors impossible de faire rien qui ne soit sincère. Peut-on véritablement se mentir à soi-même, et surtout
36 ent. « L’art est un mensonge, mais un bon artiste n’ est pas menteur », dit Max Jacob. « Être sincère, c’est avoir toutes l
37 est avoir toutes les pensées » (Rivière). Mais on ne peut se maintenir dans cet état. Ce « mensonge », ce choix faux mais
38 e », ce choix faux mais bon, nécessaire à la vie, n’ est-ce pas être sincère aussi que de s’y prêter ? Or, il vous tire aus
39 montrer plus de style. (Georges Duhamel.) … Nous ne sommes pas, nous nous créons. Certains se refusent à toute interventi
40 toute intervention qui altérerait leur moi ; ils ne souhaitent que d’être leur propre témoin, intelligent mais immobile :
41 tant que personnes. Comment se trouveraient-ils, n’ existant pas ? (François Mauriac.) La valeur morale de M. Godeau serai
42 is que certains, peut-être, jouent leur vie. Rien ne paraît plus sinistre à la sincérité presque pure de cet âge. Mais il
43 analyse désolée s’imaginait retenir. Dès lors, ce n’ est pas lâcher la proie pour l’ombre que de tendre vers ce modèle. Dir
44 endant que ma joie — un état de grâce, un amour — ne pouvait se satisfaire de telle possession particulière, ne pouvait no
45 t se satisfaire de telle possession particulière, ne pouvait non plus s’imaginer qu’elle en pût être privée. Alors, acquie
46 tre ses actions et ses désirs, un quant-à-soi qui ne gêne aucun geste, mais incline discrètement les décisions et les rend
47 réelle de l’individu — en dehors du corps. Et ce ne sont point là jeux d’idées et jongleries verbales. Regards au-dessus
48 envers soi-même une volonté — si profonde qu’elle n’ a pas besoin de s’expliciter pour être efficace — qui m’interdit de no
49 re efficace — qui m’interdit de nommer ce dont je ne veux plus souffrir. (Car il n’est peut-être qu’une espèce de souffran
50 nommer ce dont je ne veux plus souffrir. (Car il n’ est peut-être qu’une espèce de souffrance véritablement insupportable,
3 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)
51 ’Urbain, premier du nom dans sa famille, laquelle n’ avait compté jusqu’alors que d’authentiques avocats et un chapelier do
52 un chapelier dont tous s’accordaient à dire qu’il ne péchait que par excès de bonne humeur printanière, Urbain donc, premi
53 es bénie — par qui ? elle était anticléricale, on ne saurait le taire, — Urbain dormait. L’étoile, jeune fille, roulait ge
54 t le surnom de Bin-Bin. Urbain ouvrit les yeux et ne vit rien. On rappelle que les étoiles s’étaient décrochées de leur po
4 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
55 nt où je vais me suicider, d’autant plus que vous n’ y croirez pas — et pourtant… Il faut aussi que je vous dise qu’il fait
56 se qu’il fait très froid dans ma chambre : le feu n’ a pas pris, et d’ailleurs cela n’en vaut plus la peine. (Veuillez ne p
57 chambre : le feu n’a pas pris, et d’ailleurs cela n’ en vaut plus la peine. (Veuillez ne pas voir dans cette phrase quelque
58 ’ailleurs cela n’en vaut plus la peine. (Veuillez ne pas voir dans cette phrase quelque allusion de mauvais goût.) Je vous
59 suivi le drame sur vos traits seulement ; l’écho n’ en fut que plus douloureux dans mon cœur. Puis je vous ai oubliée. Pui
60 j’eus de vous voir si entourée… D’autres fois… je n’ ai plus le courage de les dire. Enfin, avant-hier, à ce bal. J’avais
61 s sombres vous effrayaient sans doute plus qu’ils ne vous attiraient. Mais, maintenant, je pense que ces regards croisés n
62 ais, maintenant, je pense que ces regards croisés n’ avaient aucune signification et que mon anxiété seule leur prêtait que
63 s rendre attentive à ma présence… Mais, alors, je ne sais quel démon du malheur me paralysa. Je venais d’entrevoir l’image
64 i rôdé dans la joie féminine des grands magasins, n’ osant pas repasser trop souvent devant les ascenseurs. « Vers 4 heures
65 nnaître dans la foule qui se précipitait, mais je n’ avais pas pris de numéro, je ne pouvais pas monter. Je finissais par v
66 écipitait, mais je n’avais pas pris de numéro, je ne pouvais pas monter. Je finissais par vous voir partout. Chaque visage
67 intérieur se pencher vers la vitre… Je montai. Il n’ y avait que des dames. Personne ne parlait. La jeune femme qui s’était
68 … Je montai. Il n’y avait que des dames. Personne ne parlait. La jeune femme qui s’était penchée vous ressemblait tant. Ma
69 ui s’était penchée vous ressemblait tant. Mais je n’ osais presque pas la regarder, à cause d’une incertitude qui redonnait
70 empire à ma timidité. Peut-être était-ce vous. Je ne saurai jamais. À l’arrêt de la Place Saint-Michel, elle sortit, en me
71 e me sentais mieux, on me laissa rentrer seul. Je ne sais comment j’y parvins. Je crois que j’ai marché plusieurs heures a
72 étais encore au bal. Cette constatation machinale ne correspond à rien dans mon esprit. Peut-être que j’ai perdu la notion
73 . Peut-être que j’ai perdu la notion du temps. Je ne me souviens plus que de cette déception insupportable et définitive d
74 tion insupportable et définitive de mon désir. Je ne vous en accuse pas. À peine si je puis encore évoquer votre visage. P
75 si je puis encore évoquer votre visage. Peut-être ne vous ai-je pas vraiment aimée, mais bien ce goût profond de ma destru
76 ort aussi me lasse, l’image que je m’en forme… Je ne comprends plus pourquoi je devrais me tuer, pourquoi je souffre, ce q
77 e, ce que c’est que ma vie, ma mort. Mon Dieu, il n’ y a plus qu’un glissement gris, sans fin… Il faudrait que je dorme : i
78 ent gris, sans fin… Il faudrait que je dorme : il n’ y aurait plus rien. 4. Encore un qui vous aime, je ne vous dirai pas
79 urait plus rien. 4. Encore un qui vous aime, je ne vous dirai pas son nom. i. Rougemont Denis de, « Lettre du survivan
5 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
80 Cet âge est sans pitié. » « Le véritable symbole n’ est jamais prévu par l’auteur », écrivait Cocteau dans la préface des
81 e note d’Orphée précise : « Inutile de dire qu’il n’ y a pas un seul symbole dans la pièce. » Ce qui me gêne pourtant, c’es
82 es deux interprétations symboliques au moins ; de ne pouvoir m’empêcher d’y songer sans cesse en lisant cette « tragédie »
83 nger sans cesse en lisant cette « tragédie » ; de ne pouvoir m’empêcher non plus de soupçonner Cocteau d’en avoir plus ou
84 « Madame Eurydice Reviendra Des Enfers. » — « Ce n’ est pas une phrase, s’écrie-t-il, c’est un poème, un poème du rêve, un
85 … Art chrétien, a-t-on dit5. Certes, cette pièce n’ est pas dépourvue de certaines des qualités qui, selon Max Jacob, perm
86 ité à chausse-trappes, cette habileté surtout. Je ne sais si ce malicieux Gagnebin (non pas Elie) pensait à quelqu’un lors
87 e se lancer sur la corde raide. Je suis sûr qu’il ne tombera pas. J’admire sans émoi. ⁂ Certes, les qualités scéniques de
88 ualités scéniques de cette pièce sont grandes. Je ne saurais même indiquer aucun endroit par où elle pèche contre les prin
89 vrai style de théâtre, d’une netteté qui pourtant n’ est pas maigre, d’une familiarité dramatique qui cerne le mystère d’un
90 u’il voulait. Et pourtant cette admirable machine ne m’inquiète guère : je sais qu’elle le conduira où il veut, sans surpr
91 e photographe des Mariés. Dans Orphée, le mystère ne peut plus dépasser l’auteur : il l’a trop bien organisé. En somme, ce
92 ne fois de plus que l’atmosphère de l’« art pur » n’ est pas respirable. Il ne manque rien à Orphée, sinon peut-être cette
93 osphère de l’« art pur » n’est pas respirable. Il ne manque rien à Orphée, sinon peut-être cette indispensable « part de D
94 une preuve, pour mon compte, dans le fait que je ne sais parler de lui autrement que par métaphores.) 5. M. Zimmer, dan
95 ne tragédie de l’amour conjugal ». Vraiment, nous n’ en demandions pas tant… k. Rougemont Denis de, « Orphée sans charme 
6 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’autre œil (février 1927)
96 us pouvons faire quelque chose. Que diable ! nous ne sommes pas des imbéciles, nous ne sommes pas de ces gens qui croient
97 e diable ! nous ne sommes pas des imbéciles, nous ne sommes pas de ces gens qui croient que 2 et 2 font 22, et qui confond
98 ves qui hantait les limbes depuis un an déjà. Ils ne tardèrent pas à reconnaître Cinématoma. Naissance de Cinématoma
99 silence. « Well ! », dit enfin Dardel. Les autres n’ en pensent pas moins. Quelquefois, Mossoul amène un scénario né entre
100 aces. Lugin, qui est théologien, et de la Tchaux, n’ a pas la foi. Topin, Mahomet désabusé, constate que jamais « la Montag
101 met désabusé, constate que jamais « la Montagne » ne saura venir au prophète, même s’il se nomme Mossoul. Pourtant, au mil
7 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
102 , montagnes russes. (J’ai regretté que René Clair ne nous donne pas la vision du mort.) Enfin le cercueil roule dans les m
103 teint tous les personnages et lui-même. ⁂ Le tout ne dure pas 20 minutes. Et c’est heureux. Nous manquons d’entraînement d
104 nous demandions grâce de trop de plaisir. Mais je ne suis pas sûr que le plaisir du public fût de même essence que le nôtr
105 atement des têtes de poupées, à la conclusion. Ce n’ est pas le bon rire de cinéma. Quand la danseuse paraît, ils n’attende
106 bon rire de cinéma. Quand la danseuse paraît, ils n’ attendent que le moment où ils pourront se pousser en disant : « C’que
107 disant : « C’que c’est cochon ! » Mais le moment ne vient pas, ils sont déçus. Enfin, mon voisin, un agent, murmure : « O
108 ent. » Mais tout de même, là par exemple, où nous ne pouvons nous empêcher d’admirer l’utilisation artistique ingénieuse e
109 de certaines théories sur le rêve, le peuple, qui n’ a pas vu ces dessous mais accueille le résultat avec la naïveté qu’il
110 tural remplace le geste de l’acteur. Un mouvement ne souligne pas, il exprime, et se suffit. Mais comme pour le film 1905,
111 lair un sens du miracle assez bouleversant. Et je ne parle pas du miracle genre conte de fée, comme le Voyage imaginaire e
112 u’une sorcière transforme un homme en chien, cela n’ a rien d’étonnant au cinéma. C’est la photographie d’une chose qui ne
113 au cinéma. C’est la photographie d’une chose qui ne serait étonnante que dans le réel ; ce n’est pas encore un miracle de
114 ose qui ne serait étonnante que dans le réel ; ce n’ est pas encore un miracle de ciné. Et les fées paraissent vieux jeu av
115 l’espace en relation se modifie pour maintenir je ne sais quelle harmonie… C’est une réalité aussi réelle que celle dont n
116 t de découvrir la richesse immédiate. Surréel qui n’ est pas synonyme d’incompréhensible, non Madame, car alors quoi de plu
117 ors quoi de plus surréaliste que le film 1905. Ce n’ est peut-être qu’une question d’imagination ; il reste qu’un film comm
8 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
118 s seulement pour le pittoresque. — Attrape !   Il n’ existe pas de théorie du salut. Il n’existe que des systèmes pour fair
119 trape !   Il n’existe pas de théorie du salut. Il n’ existe que des systèmes pour faire taire en nous l’appel vertigineux d
120 Poésie.   On dit : « Des mots ! » au lieu de « Je ne comprends pas ». On dit : « Je ne comprends pas », et l’on pense : « 
121 au lieu de « Je ne comprends pas ». On dit : « Je ne comprends pas », et l’on pense : « C’est donc incompréhensible ». On
122 compréhensible !, trois mots dont l’un savant. Je ne connais pas de meilleur remède contre Dieu. Monsieur, vous avez dit :
123 une pointe d’ironie vraiment supérieure. Car rien ne pouvait mieux exciter, signe d’aise extrême, vos glandes salivaires,
124 elques hommes y pénètrent, et le goût de s’amuser ne renaîtra plus en eux. Ni même celui de souffrir. Le dernier rire d’Ar
125 lat : « Ô grand Rêve, au matin pâle des édifices, ne quitte plus, attiré par les premiers sophismes de l’aurore, ces corni
126 us courons enfin l’Aventure. « Le salut pour nous n’ est nulle part9 ». Ultime affirmation d’une foi que plus rien ne peut
127 rt9 ». Ultime affirmation d’une foi que plus rien ne peut duper. Depuis certaines paroles sur la Croix, il n’y a peut-être
128 duper. Depuis certaines paroles sur la Croix, il n’ y a peut-être pas eu d’expression plus haute de l’angoisse humaine, et
129 dire qu’elle est née dans un café de Paris. « Je n’ attends rien du monde, je n’attends rien de rien. » Riez-en donc, pant
130 n café de Paris. « Je n’attends rien du monde, je n’ attends rien de rien. » Riez-en donc, pantins officiels, et vous repus
131 prophète qui rapprenne comment aimer un Dieu. Ce n’ est pas à genoux qu’on attendra : pour que cela eût un sens, il faudra
132 our que cela eût un sens, il faudrait être sûr de n’ avoir pas la tête en bas par rapport au soleil. Quelques gestes encore
133 grandeur, c’est qu’il lui faut atteindre Dieu ou n’ espérer plus aucun pardon. II Novembre 1926. Je viens de retrouv
134 e rendait seules contagieuses. Comment, en effet, ne pas voir la part de littérature que renferme cette œuvre, et qui fait
135 e du scandale pour le scandale qui a le mérite de n’ être pas qu’un jeu littéraire. Mais enfin, c’est encore un Musset, seu
136 la grande race des torrents. » Une belle phrase, n’ est-ce pas ? Je ne sais qu’un Montherlant qui pourrait l’oser dire com
137 s torrents. » Une belle phrase, n’est-ce pas ? Je ne sais qu’un Montherlant qui pourrait l’oser dire comme Aragon sans rid
138 le. Et ce que je prenais pour le ton prophétique, ne serait-ce pas plutôt une sorte de donquichottisme assez fréquent dans
139 u vif, c’est tout de même un désespoir en quoi je ne vais pas m’empêcher de reconnaître la voix secrète de notre mal de vi
140 tianisme dans les âmes profondes ou délicates qui ne sont pas devenues chrétiennes. » « Le salut pour nous n’est nulle par
141 pas devenues chrétiennes. » « Le salut pour nous n’ est nulle part. » Nulle part, pensais-je : le salut n’est pas là, ou l
142 t nulle part. » Nulle part, pensais-je : le salut n’ est pas là, ou là, à Rome, à Athènes, à Moscou, dans cette doctrine, d
143 ssez basses, nous le savons… Mais pour Aragon, ce n’ est point façon de parler. Son « nulle part » est sans dérobade possib
144 t Crevel. Pourtant, le plus irrévocable désespoir n’ est encore qu’un appel à la foi la plus haute.   1er mai 1927. Mieux
145 nom revient sous ma plume, comme une mouche qu’on n’ a jamais fini de chasser parce qu’elle n’a pas mérité du premier coup
146 he qu’on n’a jamais fini de chasser parce qu’elle n’ a pas mérité du premier coup qu’on se donne la peine de l’écraser, — c
147 ie montrèrent les ravages bien plus étendus qu’on n’ osait le craindre11. Si dans un essai sur la sincérité j’ai soutenu qu
148 cérité j’ai soutenu qu’une introspection immobile ne retient rien de la réalité vivante ; si je dénie à des incrédules le
149 pensée, ses délires, ses visions. Un critique qui n’ épouse pas le rythme d’une œuvre, mais s’avance à sa rencontre armé de
150 mper sur ce qu’il y a de profond en nous, et elle ne manque guère à ce devoir sacré. » (Edmond Jaloux.) Entre un monsieur
151 Critique. — Il y a un certain temps déjà que nous ne nous sommes revus. Mais je suis vos travaux avec intérêt, et il m’a p
152 s intéressant. Seulement, mon cher Monsieur, nous n’ avons pas le temps ces jours-ci, beaucoup trop à faire, beaucoup trop
153 aujourd’hui… Quoi ?… Bon, bon, c’est entendu, on ne peut rien faire sans vous. Mais n’oubliez pas que « l’artiste serait
154 st entendu, on ne peut rien faire sans vous. Mais n’ oubliez pas que « l’artiste serait peu de chose s’il ne spéculait sur
155 liez pas que « l’artiste serait peu de chose s’il ne spéculait sur l’incertain », c’est un académicien qui l’a dit. Voulez
156 « saine raison », sans se demander jamais si cela ne condamne pas et la santé et la raison. Il s’est trouvé des Maurras et
157 ’obscurité que l’on fait à la littérature moderne n’ est qu’une manifestation de ce divorce radical entre l’époque et les q
158 ’esprit est la seule réalité. C’est pourquoi nous ne pourrons plus séparer du concept de l’esprit celui de Révolution. Et
159 forme, Karl Marx, la préface de Cromwell. Mais il ne s’agit pas de refaire notre petite révolution à nous, dans tel domain
160 nous, dans tel domaine. Et c’est même ceci que je ne puis pardonner aux surréalistes : qu’ils aient voulu s’allier aux dog
161 ulu s’allier aux dogmatiques d’extrême gauche. Je ne dirai pas, comme on a fait, que c’est très joli de crier merde pour H
162 chand des œuvres complètes de Karl Marx ? Si vous ne dites pas aussi merde pour Marx ou Lénine, je le dirai pour vous. Qua
163 a entrepris la Révolution au nom de l’esprit, on ne va pas s’acoquiner avec des gens qui ont fait, il y a 10 ans, une rév
164 fonction du capitalisme. Est-ce que vraiment vous ne pouvez vous libérer de cette manie française, la politique, et ne voy
165 ibérer de cette manie française, la politique, et ne voyez-vous pas que c’est faire le jeu de vos ennemis de discuter avec
166 , comme tout ce qui est parisien, hait Paris mais ne saurait vivre ailleurs… Mais non, il y aurait trop à dire, et puis l’
167 crabe, examens de conscience toujours ratés — on ne m’y prendra plus ! — morales américaines et hygiéniques en tous genre
168 la gloire et la sénilité, etc., etc. Et certes ce n’ étaient pas des êtres, mais leurs abstractions que nous haïssions. Not
169 ue nous haïssions. Notre haine de certaine morale ne venait-elle pas de ce qu’en son nom l’on mesurait odieusement une sym
170 aimions la révolution comme on aime l’amour. Nous n’ aimions pas telle révolution — la russe, par exemple — parce que ce n’
171 révolution — la russe, par exemple — parce que ce n’ est pas encore assez révolution ; parce que cette révolution ne demand
172 ore assez révolution ; parce que cette révolution ne demandait qu’à s’asseoir et que son siège était fait. Nous aimions la
173 mes. C’était un vice, la révolution-vice. Mais on ne vit, on ne meurt que de vices. ⁂ Ici le lecteur se rassure. « Il s’y
174 t un vice, la révolution-vice. Mais on ne vit, on ne meurt que de vices. ⁂ Ici le lecteur se rassure. « Il s’y retrouve. 
175 nasille : Nous avons tous fait ça Plus ou moins, n’ est-ce pas ? Et puis l’aiguille divague vers des souvenirs, quand nou
176 , de laquelle il se demande vainement pourquoi il n’ arrive pas à se contenter13 ». Acculés à ce choix : inconscience de ru
177 amusés avec vos chers principes. Révolution, ce n’ est plus détruire, ce n’est plus combattre, c’est l’épanouissement vio
178 rincipes. Révolution, ce n’est plus détruire, ce n’ est plus combattre, c’est l’épanouissement violent d’une immense fleur
179 raculeusement d’aigrettes de folies et de joies ; n’ allez pas nous toucher, nous sommes dangereux. Un orage de tendresse v
180 cruels, nous parlerons vos langues aériennes. On n’ acceptera plus que des valeurs de passion. Balayez ces douanes de l’es
181 Le rêve, c’est la tyrannie des souvenirs ; et ce n’ est pas se libérer que de brasser ces chaînes sonores. 9. Lettre à Pa
9 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
182 tresse. École savait le mythe du voyage, et qu’on ne manque pas le train bleu d’un désir. Elle était donc venue. Il la sui
183 s de profils jusqu’au soleil toujours de face. Il ne vit plus que la foule des yeux bleus, son éblouissement. Soudain la v
184 de lui le sourire d’amitié mortel de tout ce qui n’ arrive jamais. Il s’est trompé, ce n’est pas elle. Il pensa que c’étai
185 tout ce qui n’arrive jamais. Il s’est trompé, ce n’ est pas elle. Il pensa que c’était un ange, de ceux qui vont à la rech
186 aisir. » Le duc paya et s’enfuit en disant que ce n’ était pas lui. L’enterrement aura lieu sans suite. Suicide du Marqu
187 use des objets et des êtres véritables. Un bateau ne glisse pas plus doucement vers le soleil du haut-lac. Justement, voic
188 ir, qu’un monde s’est ouvert devant lui. Et l’eau n’ est pas moins somptueuse. Et bien sûr, je n’ai pas bougé. C’est une qu
189 l’eau n’est pas moins somptueuse. Et bien sûr, je n’ ai pas bougé. C’est une question d’amitié. Pourtant je suis seul dès c
190 et lui aussi — me rendre seul et sans argent. Je ne voulais pas le retenir, Je ne pouvais pas le suivre. On dit de ces ph
191 et sans argent. Je ne voulais pas le retenir, Je ne pouvais pas le suivre. On dit de ces phrases. Même, on en pleure.
10 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
192 us tout la vertu que je leur devais. Pourtant, je ne détournai pas mes yeux des yeux de cette femme, de peur qu’elle ne so
193 mes yeux des yeux de cette femme, de peur qu’elle ne souffrît à cause de moi. Un soir qu’elle pleurait, je l’embrassai si
194 gardait avec une terreur ou je crus distinguer je ne sais quelle déchirante nostalgie. Pour lui, sans doute, j’étais perdu
195 obscurément pour augmenter ma volupté. Bientôt je ne pus me tenir de chantonner. J’entrai dans un établissement luxueux d’
196 ontions ensemble dans une chambre d’hôtel où l’on ne voyait d’abord qu’un bouquet transfiguré par la lumière et que reflét
197 » Quand elle se fut endormie, je me rhabillai. Je ne trouvai que 100 francs dans son sac à main : c’était assez pour me pe
198 es du hasard, ce poète immoral et malicieux. » Je ne sais dans quel rapide de l’Europe centrale — région où l’on est forcé
199 t, au moment de m’endormir, que ma passion du vol n’ était qu’une longue vengeance. Ne m’avait-on pas dérobé des années de
200 a passion du vol n’était qu’une longue vengeance. Ne m’avait-on pas dérobé des années de joie au profit d’une vertu que to
201 ez : Les millions que je pourrais leur soustraire ne compenseront jamais cette escroquerie morale dont je fus la victime,
202 critiquer les modalités de ma vengeance. Veuillez ne voir dans la confusion où je parais être engagé, du plan moral avec l
203 e d’après les quelques réactions élémentaires qui ne manquent jamais de succéder au moindre vol. » J’ajouterai, cher Monsi
204 terai, cher Monsieur, que l’analyse psychologique n’ est pas mon fort. Je me contente de quelques observations théoriques q
205 er de vous dire qu’on me nomme Saint-Julien. Vous n’ ignorez point que l’on considère ce saint comme le patron des voyageur
206 moins compromettante, sur cette vie dont le récit n’ avait pas laissé que de l’agacer en maint endroit. « Une chose avant t
207 issement perpétuel et dénué d’inquiétude. Et cela n’ est pas sans me charmer, croyez-moi. Car, enfin, si je suis ici à vous
208 comment dirai-je…, de juvénile insouciance, pour ne pas dire inconscience ! qui s’attache à vos faits et gestes. L’on cro
209 récit de quelqu’une de ces farces d’étudiants qui ne sont que la traduction en actes de jeux de mots plus ou moins cruels…
210 t il paraissait lui-même gêné. En deux mots, vous ne me trouvez pas sérieux. Le reproche est grave. Je ne saurais y répond
211 me trouvez pas sérieux. Le reproche est grave. Je ne saurais y répondre. Je pourrais vous dire que si vous me trouvez un p
212 us dire que si vous me trouvez un peu potache, il n’ est pas prouvé par là que le potache n’ait point raison. Mais justemen
213 otache, il n’est pas prouvé par là que le potache n’ ait point raison. Mais justement je n’éprouve aucun désir d’avoir rais
214 le potache n’ait point raison. Mais justement je n’ éprouve aucun désir d’avoir raison. Je sens aussi bien que vous ce que
215 es-Lettres sont propres à leur auteur et qu’elles n’ engagent pas sa responsabilité. (N. de la R.) »
11 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conseils à la jeunesse (mai 1927)
216 ésente quatre kilomètres de plantation, le siècle ne sera plus malade, les temps seront guéris de leur crise, les valeurs
217 énomènes sociaux de notre temps que cette méthode ne suffirait pas à supprimer. Or, ils nous paraissent entraîner assez na
218 reste à nos yeux sacro-sainte : la liberté. Alors n’ est-ce pas, merci du conseil, Monsieur Y. Z., de ce conseil que vous a
219 Y. Z., de ce conseil que vous avouez modestement n’ être pas inédit. Mais point n’est besoin de rappeler Candide : nous pe
220 avouez modestement n’être pas inédit. Mais point n’ est besoin de rappeler Candide : nous pensons que bien avant Voltaire
12 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
221 upirez-vous. Mais j’ai tué la littérature en moi, n’ en parlez plus, j’en sors, je l’abandonne… Mais notre paysan, rusé : —
222 quelque part. Voyez ma franchise. Un peu grosse, n’ est-ce pas ? D’autres prennent soin que leurs sincérités gardent au mo
223 au, plumes dans le vent, poète au bar, le paradis n’ est pas si cher. Il y en a aussi qui posent pour le diable et ne se ba
224 her. Il y en a aussi qui posent pour le diable et ne se baignent que dans des bénitiers : on voit trop qu’ils trouvent ça
225 d’être nu devant un public supposé dévot, et qui n’ ose en croire sa pudeur, et qui doute enfin de l’impossibilité des mir
226 jourd’hui de la simplicité. Littérateur, va ! qui ne pouvez pas même admettre que la simplicité est simple simplement. La
227 n goût du bizarre qui révèle le littérateur. Nous ne pouvons pas faire que nous n’ayons rien lu. Vous refusez de compter a
228 e littérateur. Nous ne pouvons pas faire que nous n’ ayons rien lu. Vous refusez de compter avec cette réalité de la littér
229 (dangereuse tant que vous voudrez). Mais ce refus n’ est pas seulement comme vous pensez, d’une ingratitude salutaire, c’es
230 a main. Je vous tiens. Je sais où vous êtes. Vous n’ allez pas me surprendre par-derrière. Une fois — et ce n’est pas que j
231 pas me surprendre par-derrière. Une fois — et ce n’ est pas que je m’en vante, — j’ai tué un amour naissant, à force de le
232 On reconnaît un écrivain, aujourd’hui, à ce qu’il ne tolère pas qu’on lui parle littérature. Mais il y a des mépris qui so
233 s, c’est-à-dire agissantes, que nulle poésie même ne peut dire, parce que rien de ce qui nous importe véritablement n’est
234 rce que rien de ce qui nous importe véritablement n’ est dicible. (Depuis le temps qu’on sait que la lettre tue ce qu’elle
235 e concrète du monde. Mais c’est à condition qu’on ne l’écrive pas, même en pensée. La poésie pure écrite est inconcevable 
236 , on peut imaginer que si elle était réalisée, on ne s’en apercevrait pas. Je pressens encore dans vos poèmes les plus obs
237 ière. Avouons-le : rien de ce qu’on peut exprimer n’ a d’importance véritable. Alors, cessons de nous battre contre des mou
238 plus profond, qui est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas de la connaissance abstraite et rationnelle dont le monde
239 rature : un vice ? Peut-être. Ou une maladie ? Ce n’ est pas en l’ignorant par attitude que vous la guérirez. Au contraire,
240 contre, c’est d’un ridicule écrasant : mais rien n’ est plus facile que d’y échapper. III Sur l’utilité de la littératu
241 drôle de voir le malaise des chers confrères. Ils ne pardonnent pas à ce toréador ses familiarités avec une Muse qu’ils n’
242 ce toréador ses familiarités avec une Muse qu’ils n’ ont pas coutume d’aborder sans le mot de passe de la dernière mode ou
243 de la littérature ! Qu’on puisse vivre de ça, je ne l’ai pas encore avalé. On m’affirme que je n’y échapperai pas plus qu
244 je ne l’ai pas encore avalé. On m’affirme que je n’ y échapperai pas plus qu’un autre : et qu’un beau soir il faille écrir
245 plus. » Chercher des hommes ! Ah ! cher ami, nous ne sommes pas tant, n’est-ce pas, à poursuivre une quête de l’esprit. Et
246 hommes ! Ah ! cher ami, nous ne sommes pas tant, n’ est-ce pas, à poursuivre une quête de l’esprit. Et vous savez ce qu’el
247 aines douloureuses ou grossières de tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent y voir que révoltes contre leurs morales, ou me
248 uses ou grossières de tous ceux qui ne peuvent ou ne veulent y voir que révoltes contre leurs morales, ou menaces pour leu
249 uvent encore se reconnaître. Quand bien même elle n’ aurait plus d’autre excuse que celle-là, la littérature mériterait d’e
250 ’aide à découvrir quelques êtres par le monde… Il ne s’agit plus de mépris ni d’adoration. J’ai défini une « maladie » don
251 iches de Morand, et ils en sont tout fiers : « Il n’ y a plus qu’à les écrire ». v. Rougemont Denis de, « La part du feu.
13 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les derniers jours (juillet 1927)
252 é librement et pour elle-même. Nous regrettons de n’ en pouvoir citer, faute de place, que ces quelques phrases de Drieu :
253 ’Occident ? » Certains cris qui nous échappèrent n’ avaient pas d’autre sens. 17. 20, rue Chalgrin, Paris 16e. w. Roug
14 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Adieu au lecteur (juillet 1927)
254 on — en ceci au moins. Nous nous retirons : et ce n’ est pas que nous ayons brûlé toutes nos cartouches. Ni que l’indignati
255 e homme qui recherche activement la Sagesse (« Ça n’ est pas de votre âge ! ») ; de l’autre, on se scandalise des « énormit
256 rivez ! ») En définitive, il semble que certains n’ attendent de nous que d’innocentes farces — ou bien de ces affirmation
257 — ou bien de ces affirmations dont en vérité l’on n’ a pas à se préoccuper de prévoir les conséquences, puisqu’il n’en est
258 préoccuper de prévoir les conséquences, puisqu’il n’ en est aucune qui ne soit connue d’avance et stérilisée par la loi, le
259 r les conséquences, puisqu’il n’en est aucune qui ne soit connue d’avance et stérilisée par la loi, les mœurs et l’habitud
260 rilisée par la loi, les mœurs et l’habitude. Nous n’ avons aucun remords d’avoir déçu cette catégorie de lecteurs. Aucun re
261 es par des cris intempestifs. Il y a des gens qui n’ ont pas encore admis que jeunesse = révolution Tous les malentendus vi
262 de là. Nous sommes assez sages et assez fous pour ne pas en gémir et pour en accepter les conséquences. Et puis, de temps
263 re, voici que nous parvient un signe d’amitié qui ne trompe pas. Deux ou trois mots, on s’est compris. Que pouvions-nous e
264 Souviens-toi de la grandeur de ses traditions et ne va pas ajouter à cette lourde charge le poids de nos péchés. Ils sont
15 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)
265 cervelles et les réputations. 3. Belles-Lettres n’ est compréhensible et légitime que dans la mesure où la poésie est com
266 ystique. Mais parce que je suis de sang-froid, je ne puis dire grand-chose de plus. On ne se comprend bien qu’entre jeunes
267 ng-froid, je ne puis dire grand-chose de plus. On ne se comprend bien qu’entre jeunes hommes ivres. Mais alors point n’est
268 en qu’entre jeunes hommes ivres. Mais alors point n’ est besoin de formuler cette ivresse ; autrement que par des cris. 5.
269 es-Lettres est une liberté. Une rude épreuve : on n’ en sort que pour mourir ou pour entrer en religion : rond de cuir ou p
270 les anciens bellettriens qui ont perdu toute foi ne connaîtront pas de pardon. Car ils ont vu, et s’ils n’ont pas cru, c’
271 nnaîtront pas de pardon. Car ils ont vu, et s’ils n’ ont pas cru, c’est qu’ils sont foncièrement mauvais.) 6. Peu de choses
272 de blasphème, selon. Mais ce qui importe d’abord, n’ est-ce point de se livrer, purement et simplement. 7. (Secret). y.
16 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Prison. Ailleurs. Étoile de jour (mars 1929)
273 r écloses voyageuses ah ! que d’aucun retour vous ne laissiez le gage aux plaintes de mon cœur il est d’autres rivages où
17 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Souvenirs d’enfance et de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)
274 s rares qui ont réussi à se connaître et que cela n’ a point stérilisé : sa nature, il est vrai, s’y prêtait, peu complexe
275 t comme réduite à deux dimensions ; la conscience ne pouvait y tuer un lyrisme quasi inexistant, mais bien y exciter un es
276 re, mes propres limites, et j’ai eu la sagesse de ne rien tenter au-delà ». C’est le comble de l’économie bourgeoise que c
277 tal. Le contraire de la poésie, bien sûr. Mais on n’ en demande pas tant dans les familles. Et qu’importe si la perspective
278 i la perspective manque souvent à ces récits : ce n’ est point un paysage d’âme qu’on y cherche, mais l’anecdote bien tourn
279 de chair. Et de rêve. Est-ce qu’en ce temps-là on ne se nourrissait vraiment que de petits mots d’esprit et de malices ? N
18 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
280  ! » — Sous le poids de cette accusation, comment ne point céder : il fit couper ses ailes. On le félicita de son retour à
281 ra persécuté à cause de ses ailes, mais celui qui n’ en a pas sera méprisé parce qu’il n’en a pas. Le libéralisme Sei
282 ais celui qui n’en a pas sera méprisé parce qu’il n’ en a pas. Le libéralisme Seigneur ! clamaient-ils, combien compl
283 d Remède, c’est un Simple. Des hurlements de rage ne tardèrent point à s’élever de toutes parts. Les uns défendaient la Dé
284 la Démocratie outragée, les autres disaient qu’il n’ y a plus de morale, et ces jeunes gens ont une façon de trancher les q
285 r les questions qui vous désarme. Craignant qu’on ne lui fît un mauvais parti, l’ange trouva son salut dans un subterfuge 
19 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
286 ie, et la France c’est la Chambre des Députés, je n’ en veux pas démordre, et la Légion d’honneur — je vous la laisse, la L
287 — et l’allemand littéraire y suffit. Pour moi, je ne me sens pas trop embarrassé ; comme j’habite l’Odéon, c’est toujours
288 rs le fantôme de l’Odéon qui m’accompagne et nous ne disons presque rien, nous savons les mêmes histoires et nous avons du
289 iné dans les mêmes boîtes sous les arcades. (Nous ne touchons l’un et l’autre qu’aux traductions ; le reste, les livres de
290 e promener seul la nuit dans une ville étrangère, n’ est-ce point la définition même de la luxure ? Quand je vais à pied, j
291 n désespoir de nuit d’été sous le tilleul où elle n’ est pas venue… (C’est ici le lieu de l’avouer : je ne saurais entreten
292 st pas venue… (C’est ici le lieu de l’avouer : je ne saurais entretenir que mes rapports de politesse distante avec les pe
293 olitesse distante avec les personnes qui ont dit, ne fût-ce qu’une fois en leur vie : « J’ai horreur de la sentimentalité 
294 e » comme on disait au village où je suis né, qui n’ est pas ma patrie. Ce soir-là, le fantôme ayant envie de manger ferme
295 La Maison des Ogres est au 53 rue de Rennes ; je ne vous le confie pas sans un secret tremblement. Nous embarquons Jean C
296 . Le pittoresque. D’abord je crains que la notion n’ en soit toute relative aux modes de « vie » bourgeois ; et puis la, co
297 modes de « vie » bourgeois ; et puis la, comédie n’ est pas mon fort, même la triste. Je n’aime plus que les choses lentem
298 a, comédie n’est pas mon fort, même la triste. Je n’ aime plus que les choses lentement émouvantes, monotones et aiguës, co
299 ropie en germe : les êtres changent trop vite, je n’ ai pas le temps de me laisser envoûter ou de les rendre esclaves, hors
300 voûter ou de les rendre esclaves, hors de quoi je ne sais pas de commerce humain qui vaille la peine, qui vaille l’amour.
301 plus profonds mystères de notre condition, et je ne crois pas trop absurde d’y chercher l’origine non seulement des passi
302 seigne une doctrine en vérité moins généreuse que ne veut le croire M. Gide, — si pareil entre les griffes de son égoïsme
303 ique feint de lâcher pour mieux croquer. Pourquoi ne pas se perdre sans arrière-pensée ? S’il me reste un espoir au sein d
304 êvés m’emportent ! — Ils me conduiraient là où je ne sais pas que j’ai si grand désir d’aller… Est-ce ici ? Je regarde aut
305 bes. Nous suivons à tâtons. Ce que je pressentais ne tarde pas à se produire : des aboiements fous et une effusion de lumi
306 e du plat idéal : Du Bos en sauce Marthaler. Mais ne parlons pas de mangeaille : c’est tout de suite écœurant et prétentie
307 s faire d’histoires. Je remarque simplement qu’on n’ est jamais mieux pour parler qu’en face d’une assiette pleine : l’occu
308 ons, la plupart suffisantes. Francis de Miomandre n’ est pas là. Il a téléphoné au début de l’après-midi qu’il commençait u
309 ôme est là. Un chien, Dick, est là. Pierre Girard n’ est pas là, ni Othon ; mais bien quelques sirènes. Albert Béguin, Andr
310 parcourue d’adorables roseurs boréales. Hoffmann n’ est pas là, mais bien Dollonne, ce qui revient au même. Une femme fata
311 au terme desquelles, épuisé de corps et d’âme, et n’ ayant pas écrit une seule note, il se retrouva aux portes de Naples, d
312 ote, il se retrouva aux portes de Naples, d’où il n’ eut que la force de regagner son logis. Comme il allait y pénétrer, il
313 êtes, un peu trop lentes, comme tu les aimes — on n’ a pas toujours envie de crâner. L’esplanade d’une petite ville de l’Al
314 ans doute celle qui dort dans la mansarde, et qui n’ a pas peur… ⁂ Le reste de la vie, c’est toujours entre deux voyages d’
20 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Le Grand Testament de Villon, illustré par Marcel North (juin 1930)
315 uin 1930)ad Marcel North a trouvé un style qui ne ressemble qu’à sa fantaisie : la précision de son trait cerne une poé
316 es une réalité si touchante et si naturelle qu’on ne peut s’y tromper : la grâce de l’enfance anime encore cette imaginati
317 de North en acidité légère de fruit vert, mais on n’ ose reprocher à ces images ce qu’elles ont d’un peu grêle : leur jeune
21 1932, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La pluie et le beau temps (Dialogue dans une tête) (1932)
318 z-vous été méchante ? Sonnette. — Lord Artur, je ne suis pas une mauvaise femme, et si vous n’étiez pas si retors, vous v
319 ur, je ne suis pas une mauvaise femme, et si vous n’ étiez pas si retors, vous verriez bien que je ne suis pas plus coquett
320 s n’étiez pas si retors, vous verriez bien que je ne suis pas plus coquette qu’une autre. Mais les hommes comme vous aimen
321 oquette, et vous savez que c’est un plaisir qu’on ne peut pas nous refuser ; du reste, cela me rend plus jolie, quelqu’un
322 lus jolie, quelqu’un me l’a dit hier encore, vous ne saurez pas qui. Lord Artur. — Ravissante Sonnette, vos paroles ne so
323 . Lord Artur. — Ravissante Sonnette, vos paroles ne sont pas pour les oreilles, mais pour les lèvres de ceux qui vous aim
324 vous êtes un profond pédant, dans cinq minutes je ne saurai plus même voir s’il fait beau ou s’il fait vilain. Lord Artur
325 in. Lord Artur. — Je pense sérieusement que vous ne l’avez jamais su. Pas plus que vous n’avez jamais su si vous préférie
326 t que vous ne l’avez jamais su. Pas plus que vous n’ avez jamais su si vous préfériez le bonheur ou la tristesse. Car vous
327 us préfériez le bonheur ou la tristesse. Car vous ne savez pas où est votre bien. C’est pourquoi les mots vous paraissent
328 ps est le contraire de « mauvais » temps, et vous n’ avez jamais cherché ce que doit être le « bon » temps, ni si les tempê
329 postale en couleurs, idéal inévitable de ceux qui n’ ont pas de point de vue sur le beau temps. Écoutez-moi bien, Sonnette 
330 le en couleurs. Et non pas à la réalité. Car vous n’ aimez pas réfléchir à la souffrance.   (Un silence.)   Sans doute, Son
331 t intelligente. Je regrette profondément que vous n’ ayez pas plus de sens qu’un oiseau. Sonnette, si vous étiez païenne ou
332 s événements qui paraissent autour de nous, aucun n’ importe, sinon celui qui dans le même temps se passe à l’intérieur d’u
333 is tu l’as possédé. Tu comprends maintenant qu’il ne faut pas choisir parmi tant de choses créées, mais seulement distingu
334 ous dit la Fable, fit Myscille, habitant d’Argos. N’ ayant pu débrouiller le sens de l’Oracle qui lui avait dit d’aller bât
335 s ? Lord Artur. — … Le beau mot : courtisane… Ce n’ est pas qu’elle soit belle, peut-être, mais qu’elle pleure, qui me réc
336 de son péché », — comme une courtisane. Mais vous n’ êtes qu’une petite fille.20 20. [Note à l’achevé d’imprimé :] « Rel
22 1933, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Petites notes sur les vérités éternelles (1932-1933)
337 édigées dans les marges. M. Reymond, je le crois, ne m’en voudra pas trop de leur vivacité : il connaît bien les Neuchâtel
338 ais une autre méthode, les dimensions de la Revue n’ y suffiraient plus — ni la patience du lecteur à mon endroit, je le cr
339 e du lecteur à mon endroit, je le crains… 1. S’il n’ y a pas de vérité absolue, en ce sens que tout jugement tenu pour vrai
340 ité absolue, on put se demander si la philosophie n’ allait pas démissionner, purement et simplement. W. James ne disait pa
341 as démissionner, purement et simplement. W. James ne disait pas non. Mais quoi ? Laisser tomber la « discipline » ? Et d’a
342 s les professeurs de philosophie, à quoi personne ne peut songer sérieusement. On trouva des solutions élégantes. D’une pa
343 èrent à rétablir une permanence abstraite, qu’ils ne tardèrent pas à trouver dans la forme même de l’esprit créateur de sy
344 e, et non pas ses conditions « éternelles ». Nous ne pensons pas qu’il y ait lieu pour un philosophe, d’être rassuré par l
345 sciences, durant quelques années encore. Mais ce n’ est pas, comme certains le répètent, d’une dogmatique que nous avons b
346 ètent, d’une dogmatique que nous avons besoin. Ce n’ est pas d’une systématique, d’ailleurs déduite a posteriori. Ce n’est
347 systématique, d’ailleurs déduite a posteriori. Ce n’ est pas d’une méthode de correction, ou d’assurances contre les parado
348 ce, c’est-à-dire de la pensée obéissante : car il n’ est d’action véritable que celle de la foi, lorsque « mettant les pouc
349 e ? Les historiens le croient volontiers. Mais on ne saurait dire qu’ils témoignent par là de beaucoup de respect pour la
350 la vérité créatrice. Non, notre adhésion à Barth n’ est pas le fait de la mauvaise humeur et de la mauvaise conscience que
351 la pensée de Barth elle-même, et non pas dans je ne sais quelle « réaction ». Et c’est pourquoi nous ne pouvons pas accep
352 sais quelle « réaction ». Et c’est pourquoi nous ne pouvons pas accepter un instant le rapprochement qu’on nous invite à
353 hisme, thomisme et réaction. Barth, croyons-nous, n’ a jamais proposé ni prôné de dogmes « si possible immuables » (p. 14).
354 ion humaine) qui est l’état dans lequel la vérité ne peut opérer dans notre existence que par un choix, une décision, — un
355 e M. Goguel ? 3. Si notre civilisation chrétienne n’ est pas détruite par le bolchévisme, elle reprendra sa marche en avant
356 sont aussi vaguement définis. Car là où la pensée n’ a rien osé distinguer de précis, c’est là que l’action des hommes devi
357 ose que l’Évangile ? ou bien si, au contraire, ce n’ était rien que l’Évangile ? Peine perdue ? — Grosses questions, questi
358 n sans précédent — d’une confusion dont le profit ne sera jamais pour la foi. Car l’opération de la foi ne relève pas d’un
359 era jamais pour la foi. Car l’opération de la foi ne relève pas d’un « invariant », connu ou inconnu, passé ou à venir, ma
23 1935, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). René Guisan : un clerc (1935)
360 meux voulait nous donner pour modèle du clerc qui ne trahit pas. Mais une figure presque parfaite d’intellectuel en action
361 nom de la culture. En vérité, ni l’une ni l’autre ne valent rien dès l’instant qu’on les sépare et qu’on cesse de les mett
362 épare et qu’on cesse de les mettre en tension. Il n’ est d’action créatrice que soumise à la loi d’une pensée rigoureuse ;
363 que soumise à la loi d’une pensée rigoureuse ; il n’ est de pensée saine qu’engagée dans une œuvre efficace, au sein de con
364 amentales et sans cesse oubliées de nos jours, je ne les ai vues vraiment vécues chez nous que par cet homme solide et fin
365 e se gêner mutuellement. Son érudition magnifique ne se limitait pas aux livres : elle embrassait aussi les incidents de l
366 de la qualité intellectuelle, sa rigueur critique ne l’empêchaient nullement de se passionner pour les « problèmes » souve
24 1938, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Le Poète et le Vilain (novembre 1938)
367 poète disait d’une belle voix d’amertume : — Nous n’ avons plus guère de mesures pour les choses divines et humaines, si no
368 ns peser d’invisibles rayons d’énergie. Nos codes ne prévoient pas que l’assassin d’un noble sera puni plus sévèrement que
369 assassin d’un noble sera puni plus sévèrement que n’ eût été ce noble assassinant un serf. Même l’indulgence pour les riche
370 meur d’un jury d’ailleurs désigné par le sort. Il n’ en fut pas toujours ainsi. Jusqu’au viiie siècle de notre ère, les ba
371 ain, il faut que le barde chante jusqu’à ce qu’il n’ en puisse plus… Je répondais à mon ami : — À chacun selon sa faim. Heu
372 ux qu’il y a de grandes œuvres. Car le vilain qui n’ a rien à donner, c’est lui qui vous donnera la joie du chant, plus pré
25 1968, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Hölderlin dans le souvenir des noms splendides (1968)
373 sauf certains mots ? Ce qui émeut quand plus rien n’ est là ? Je ne gardais de Hölderlin que des souvenirs d’élans ou d’amp
374 mots ? Ce qui émeut quand plus rien n’est là ? Je ne gardais de Hölderlin que des souvenirs d’élans ou d’amples chutes, de
375 u signe23, tirets qui jalonnent un silence, et ce n’ est pas seulement absence du son, du sens, mais sourde pulsation d’un
376 ir du plein midi sur les Cyclades. Mais Hölderlin n’ a jamais vu les Îles ! Ainsi sa poésie devenait-elle pour moi, dans la
377 les compléter par ce qu’ils devaient évoquer, je ne faisais pas autre chose que le poète à partir d’un signe, d’un nom, d
378 é, tout présent est exil, et toute joie véritable ne peut être qu’à venir, — à revenir dans le mythe. Le Neckar sera beau
379 , temples ruinés d’Athènes, « fierté du monde qui n’ est plus »27 — le poète se retournera vers sa vallée natale et sa rivi
380 fera de lui un passé. Ionie de rêve, où jamais il n’ ira, car elle n’est plus. Paysages évoqués — non décrits et pour cause
381 assé. Ionie de rêve, où jamais il n’ira, car elle n’ est plus. Paysages évoqués — non décrits et pour cause — par quelques
382 intemporel (« Le transparent glacier des vols qui n’ ont pas fui »). Rimbaud, ses moments forts sont au futur prochain (« E
383 sa restitution dans un présent d’ubiquité. Éluard ne connaît que l’instant, le temps ponctuel. Mais Hölderlin, ses grands
384 te souffrant. Car il nous avertit que son langage n’ est pas celui que parlent « la nature et l’art tels qu’il les a connus
385 et l’art tels qu’il les a connus autrefois ». Ce n’ est pas un langage imposé par le social impersonnel, tel que certains