1 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
1 es sont aussi les moins calculés », écrit Gide. D’ l’on peut tirer par une sorte de passage à la limite que les faits ju
2 on souvenir ont été passés au crible de la minute je me penchais sur mon passé. Ou, pour user d’une image plus précise,
3 ychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour je me suis avisé que l’homme éprouve ce qu’il imagine d’éprouver. » N
4 pas n’importe comment, mais selon certaines lois se retrouve notre individualité. Elle nous crée tels que nous tendons
5 aurois.) (Quel effroi, ce jour de l’adolescence l’on soupçonne pour la première fois que certains, peut-être, jouent
2 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Billets aigres-doux (janvier 1927)
6 nier mensonge tu, Je m’enfuis vers d’autres rêves sourient quels anges fous. L’horaire dicte un adieu, La mode qu’on ri
3 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
7 uelques mots que j’écrivis à ma table en désordre je venais de jeter mon col de smoking et un œillet, pauvre gentilless
8 inte du réveil. Puis je suis revenu dans ces rues je vous rencontrais parfois, du temps que j’ignorais vous aimer. En s
9 is, pendant ce temps, vous pouviez paraître enfin mon désir surmené vous appelait encore, haletant. Et le temps passait
4 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
10 es. Je ne saurais même indiquer aucun endroit par elle pèche contre les principes chers à l’auteur du Secret profession
11 ne m’inquiète guère : je sais qu’elle le conduira il veut, sans surprises. « Puisque ces mystères me dépassent, feignon
5 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’autre œil (février 1927)
12 évrier 1927)l m Décembre L’époque s’ouvre l’on attend un miracle pour la fin de la semaine. « Messieurs, disait
13 ndent Jérôme et Jean Tharaud ! » Il y a des soirs tout ça semble idiot. Il y a des soirs où une idée de la responsabili
14 s soirs où tout ça semble idiot. Il y a des soirs une idée de la responsabilité s’empare de nous. Et nous calculons qu’
15 les-Lettres joua l’Inspecteur de Gogol à l’époque le Cuirassé Potemkine était interdit à l’écran. Pitoëff avait prêté u
6 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
16 nde des Rêves ». Rondes de cheminées dans le ciel des pressentiments clignent de l’œil. Des poupées en baudruche gonfle
17 c serré, mais sur la corniche d’un gratte-ciel, d’ se met à descendre un petit bateau de papier, sur fond de boulevards
18 seur, toujours sur son toit ; il tire sur l’œuf d’ naît une colombe. Chasse. Mais un papillon éclatant qui battait de l’
19 la danseuse paraît, ils n’attendent que le moment ils pourront se pousser en disant : « C’que c’est cochon ! » Mais le
20 i seulement. » Mais tout de même, là par exemple, nous ne pouvons nous empêcher d’admirer l’utilisation artistique ingé
21 nterrement). Cela fait bizarre. Or, dans le monde le cinéma doit nous « transplanter », un certain naturel est de rigue
22 ainsi qualifié : c’est peut-être le premier film l’on a fait du ciné avec des moyens proprement cinégraphiques. Ici le
7 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
23 ous appelez encore hors de cette voix de l’infini chancellent parmi les éclairs nos premiers pas. Aragon, dans ces temp
24 pas. Aragon, dans ces tempêtes de nuits filantes s’enfuient, souffles à peine parfumés, les vices enlacés aux vertus,
25 C’est incompréhensible ! » — avec une indignation j’admire une pointe d’ironie vraiment supérieure. Car rien ne pouvait
26 par le repas dont vous sortez, que ces trois mots se résume la défense de la loi sociale, patriotique, religieuse (?) e
27 ers sophismes de l’aurore, ces corniches de craie t’accoudant tu mêles tes traits purs et labiles à l’immobilité miracu
28 ie dans une époque d’inconcevables compromissions triomphe sous tous les déguisements, de Ford à Clément Vautel, le mat
29 ait oublier certaines morales d’extrême moyenne d’ sont exclues toutes grandeurs au profit de fuites lâches qu’on veut n
30 es pages écrites il y a un an, tel soir de colère le thermomètre eût indiqué 39° selon toute vraisemblance. Et voici Ar
31 à droite, à gauche, — nulle part sur cette terre l’orgueil des hommes croit pouvoir nous le désigner, veut nous l’impo
32 ure est venue de clore des discussions énervantes s’épuise vainement une dialectique dont l’objet fuit sans cesse par l
33 la libération par le Rêve. « La liberté commence naît le merveilleux. » Au vrai, et surtout pour un homme qui élit Fre
8 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
34 des arcs-en-ciel de névroses dans tous les poèmes détresse rimait avec maîtresse. École savait le mythe du voyage, et q
35 u’il est des visites à de certaines grandes dames je préférais — et lui aussi — me rendre seul et sans argent. Je ne vo
9 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
36 : « La jeunesse, Monsieur…, la jeunesse est l’âge l’on atteint la vie. On s’y maintient cinq ans, dix ans au plus. Aprè
37 aux. Un jour, parcourant un quotidien de mon pays je cherchais mon dernier papier, je lus mon nom en grosses lettres :
38 ntonner. J’entrai dans un établissement luxueux d’ sortaient à chaque tour du tambour des bouffées de musique. » La femm
39 , nous montions ensemble dans une chambre d’hôtel l’on ne voyait d’abord qu’un bouquet transfiguré par la lumière et qu
40 is dans quel rapide de l’Europe centrale — région l’on est forcé de prendre conscience de soi-même — je découvris une n
41 ma vengeance. Veuillez ne voir dans la confusion je parais être engagé, du plan moral avec l’économique, qu’une expres
42 reuves, contre-épreuves, variantes et enjolivures je vois le véritable intérêt de ma vie. C’est vous dire que seule une
10 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
43 qu’ils escomptent scandaleuse. Mais voici un bar je vous suis. Vous y entrez plein de mépris pour Paul Morand par qui
44 défaut de l’ivresse naissante se glisse un poème vous aimiez à la folie votre douleur. Narcisse se contemple au miroir
45 uve la fermeté de ma main. Je vous tiens. Je sais vous êtes. Vous n’allez pas me surprendre par-derrière. Une fois — et
46 arviens à tirer quelque bien pour ma vie. Le jour les soins qu’elle exige me coûteront des sacrifices plus grands que l
11 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les derniers jours (juillet 1927)
47 les-Lettres — la seule revue de langue française l’on dise la vérité librement et pour elle-même. Nous regrettons de n
48 de tout secours de l’Esprit. Mais un jour viendra les hommes se révolteront contre le joug atrocement positiviste des M
12 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Adieu au lecteur (juillet 1927)
49 stère. Car chaque année, renaissant des décombres s’anéantirent l’honneur et la fortune de ses derniers rédacteurs, not
13 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)
50 est compréhensible et légitime que dans la mesure la poésie est compréhensible et légitime. 4. Je suis de sang-froid, j
14 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Prison. Ailleurs. Étoile de jour (mars 1929)
51 aux plaintes de mon cœur il est d’autres rivages mieux qu’ici l’on meurt. Étoile de jour Il naissait à son des
15 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
52 cence, un désespoir de nuit d’été sous le tilleul elle n’est pas venue… (C’est ici le lieu de l’avouer : je ne saurais
53 nous deux le fantôme » comme on disait au village je suis né, qui n’est pas ma patrie. Ce soir-là, le fantôme ayant env
54 une minute aux lisières odorantes d’une terrasse nous voyons Charles-Albert Cingria, transfiguré par un souffle épique
55 ion, nous avons gagné une rue pauvrement éclairée l’on s’arrête. Le fantôme derrière nous claque la portière. Il fait a
56 tres rêvés m’emportent ! — Ils me conduiraient là je ne sais pas que j’ai si grand désir d’aller… Est-ce ici ? Je regar
57 ux dominent des baraques éparses dans une brousse s’engage délibérément notre fantôme. Il avance sans bouger les jambes
58 golèse un Stabat Mater, le musicien quitta Naples il habitait alors, abandonnant sa femme, et se mit à errer dans les c
59 eule note, il se retrouva aux portes de Naples, d’ il n’eut que la force de regagner son logis. Comme il allait y pénétr
60 r un dernier feu, il se précipita dans sa chambre il s’enferma, écrivit dans une grande fièvre tout le Stabat Mater, sa
61 ieille, et mourut comme il l’achevait. ⁂ Partout il y a de la musique, de l’Italie et une certaine qualité de désespoi
62 rdu cette fois, dérive un peu vers ces Allemagnes , tu le sais, la tristesse la plus amère invente encore des mélodies s
16 1932, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La pluie et le beau temps (Dialogue dans une tête) (1932)
63 le bonheur ou la tristesse. Car vous ne savez pas est votre bien. C’est pourquoi les mots vous paraissent simples, évid
64 même leur convenable sens. Et quand tu connaîtras se situe leur lieu, établis en ce lieu la demeure de tes pensées. Ai
65 acle qui lui avait dit d’aller bâtir une ville là il trouverait la pluie et le beau temps, il rencontra en Italie une c
17 1933, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Petites notes sur les vérités éternelles (1932-1933)
66 ont les buts sont aussi vaguement définis. Car là la pensée n’a rien osé distinguer de précis, c’est là que l’action de
18 1968, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Hölderlin dans le souvenir des noms splendides (1968)
67 anticipé qui fera de lui un passé. Ionie de rêve, jamais il n’ira, car elle n’est plus. Paysages évoqués — non décrits
68 ruine « aux plaines du désert », et ce Gothard d’ partent les grands fleuves, le Rhin allemand, mais aussi l’Aigle vers
69 le parfum de tes fleurs, et répandre, Sur le sol renaît la prairie, l’eau sacrée et mes larmes, afin, Qu’une offrande