1 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Avant-propos (décembre 1926)
1 ès bien. Les circonstances l’exigent, d’ailleurs, plus que jamais, et plus que jamais, nous semble-t-il, notre revue a sa ra
2 tances l’exigent, d’ailleurs, plus que jamais, et plus que jamais, nous semble-t-il, notre revue a sa raison d’être. La vie
3 as la meilleure raison pour nos aînés de chercher plus patiemment encore à nous comprendre et de nous accorder une confiance
4 toujours « autre chose ».) Nous ne prétendons pas plus être « bien bellettriens » — prétention éminemment peu bellettrienne.
5 ment peu bellettrienne. Que sommes-nous donc ? Le plus qu’on puisse dire, c’est que vous le saurez un peu mieux quand vous a
2 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
6 e anarchie dont on ne veut pas avouer qu’elle est plus nécessaire — provisoirement — que satisfaisante pour l’esprit. C’est
7 que fier et un peu douloureux des défaitismes les plus subtils comme des plus pures et loyales inquiétudes. Sincérité, le ma
8 oureux des défaitismes les plus subtils comme des plus pures et loyales inquiétudes. Sincérité, le mal du siècle. Tout le mo
9 endu les éclaircissements du subtil abbé pour n’y plus rien comprendre. ⁂ Qu’on imagine un personnage de tableau se mettre à
10 ns aussi perfides et si profondément mêlées à ses plus chères aventures. Sincérité et spontanéité « Nos actes les plus
11 es. Sincérité et spontanéité « Nos actes les plus sincères sont aussi les moins calculés », écrit Gide. D’où l’on peut
12 En chaque être, le pire instinct me paraissait le plus sincère. » La sincérité spontanée, vertu moderne en qui renaît un myt
13 à l’auteur, il n’y a pas de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n’est jamais que le résultat d’un mécanisme inconsc
14 personnalité. Ce serait un moyen de connaissance plus intégrale de soi. Mais pour être moins pittoresque et plus « entachée
15 grale de soi. Mais pour être moins pittoresque et plus « entachée d’utilitarisme », la décision réfléchie, aussi peu gratuit
16 nant à nous donner de nous-mêmes une connaissance plus intense et plus émouvante ; mais la morale, plutôt que de nous consta
17 er de nous-mêmes une connaissance plus intense et plus émouvante ; mais la morale, plutôt que de nous constater, doit nous c
18 onstater, doit nous construire — selon le mode le plus libre, le plus conscient à la fois et le plus voluptueux. Sincérit
19 nous construire — selon le mode le plus libre, le plus conscient à la fois et le plus voluptueux. Sincérité envers soi-mê
20 le plus libre, le plus conscient à la fois et le plus voluptueux. Sincérité envers soi-même Noli me tangere. Premi
21 ant de partir. Ou bien je me mettrai à l’analyser plus longuement. Mais alors je le fausse, puisque je le prive de la puissa
22 en gestes, en conséquences matérielles. Ce n’est plus l’élan pur que je décris : c’est un élan freiné dans mon esprit, c’es
23 suis-je ? Je revois des actes accomplis, je revis plus ou moins fortement des sentiments que je crois avoir éprouvés à tel m
24 penchais sur mon passé. Ou, pour user d’une image plus précise, cette minute est baignée d’une lueur de tristesse ou de séré
25 surtout de René Crevel ont donné les exemples les plus récents et significatifs ? Tous ces livres évoquent assez précisément
26 poignant de René Crevel, est la démonstration la plus cynique que je connaisse de ces ravages du sincérisme. Dans la solitu
27 er quelque raison de vivre, il voulait se voir le plus purement (« cette curiosité donnée comme raison d’une perpétuelle att
28 ourd’hui. J’ai dit : ravages du sincérisme. C’est plus exactement faillite qu’il faudrait. Faillite de toute introspection,
29 r de faire mon autoportrait moral : je me compose plus laid que nature. Faut-il conclure avec Gide : « L’analyse psychologiq
30 qui ajoutait que l’homme sincère « en vient à ne plus pouvoir même souhaiter d’être différent », ce qui est la négation de
31 ésagrégation de la personnalité, car l’analyse la plus savante, comme l’a fort bien dit Ramon Fernandez, « retient tous les
32 F. Raub. La sincérité obstinée d’un Rivière n’a plus rien de spontané. En quoi est-ce encore de la sincérité ? Trop sincèr
33 uissiez-vous avouer moins de sincérité et montrer plus de style. (Georges Duhamel.) … Nous ne sommes pas, nous nous créons.
34 tains, peut-être, jouent leur vie. Rien ne paraît plus sinistre à la sincérité presque pure de cet âge. Mais il le faut dépa
35 éal que j’appelle en chaque minute de ma joie est plus réel que celui qu’une analyse désolée s’imaginait retenir. Dès lors,
36 e c’est ma sincérité d’y aller par les moyens les plus efficaces ? Mais on nommera cela de l’hypocrisie. Soit, j’accepte. Et
37 proposait une ferveur nouvelle, et chaque être un plus prenant sourire. Cependant que ma joie — un état de grâce, un amour —
38 de telle possession particulière, ne pouvait non plus s’imaginer qu’elle en pût être privée. Alors, acquiesçant vivement à
39 iesçant vivement à l’invite que je soupçonnais la plus riche d’inconnu, je m’élançais sur la voie qu’elle m’ouvrait, avec ta
40 s possibles. C’est ainsi que fidèle à soi-même au plus profond de l’être, on entretient comme une arrière-pensée sagace et o
41 , peut-être lointain, en quoi consiste l’unité la plus réelle de l’individu — en dehors du corps. Et ce ne sont point là jeu
42 u et calculer rapidement le retour à une fidélité plus profonde. Fidélité à sa loi individuelle, quelles merveilleuses duper
43 cela suppose. Mais c’est une honnêteté peut-être plus réelle que l’autre. Et l’on conçoit que ce constant et secret assujet
44 t au moi idéal exige une politique des sentiments plus subtile et, je pense, moins vulgaire que cette agilité offensive qu’o
45 ace — qui m’interdit de nommer ce dont je ne veux plus souffrir. (Car il n’est peut-être qu’une espèce de souffrance véritab
46 sphinx ; hypocrisie, masque ambigu d’une liberté plus précieuse que toute certitude… Ô vérité, ma vérité, non pas ce que je
47 tes qu’il m’aurait fait commettre. Manifester est plus sincère qu’analyser. 2. D’ailleurs toute la psychologie moderne soul
3 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)
48 ommutateur des étoiles… l’une, se décrochant sans plus d’hésitation, se mit à pérégriner dans les régions de chasse gardée d
49 s’étirant ; le printemps désormais rendra le ciel plus pâle, et nous irons chercher dans le souvenir les vent-coulis de la m
4 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
50 écrire au moment où je vais me suicider, d’autant plus que vous n’y croirez pas — et pourtant… Il faut aussi que je vous dis
51 le feu n’a pas pris, et d’ailleurs cela n’en vaut plus la peine. (Veuillez ne pas voir dans cette phrase quelque allusion de
52 parce que c’est là que se nouent les douleurs les plus atrocement inutiles. La première fois, au théâtre. Dans l’ombre, j’ai
53 me sur vos traits seulement ; l’écho n’en fut que plus douloureux dans mon cœur. Puis je vous ai oubliée. Puis je vous ai re
54 de vous voir si entourée… D’autres fois… je n’ai plus le courage de les dire. Enfin, avant-hier, à ce bal. J’avais demandé
55 la promesse. Vos regards rencontrèrent les miens plus d’une fois pendant une danse qu’il fit avec vous, mais vous les détou
56 que mes airs sombres vous effrayaient sans doute plus qu’ils ne vous attiraient. Mais, maintenant, je pense que ces regards
57 outes les lampes, et les couples charlestonnaient plus furieusement dans l’ombre livide, aux cris fêlés et déchirants des sa
58 oriflammes sur l’orchestre pensif. Ton regard est plus grand que le chant des violons. Aube dure ! En ma tête rôde ton souve
59 j’ai perdu la notion du temps. Je ne me souviens plus que de cette déception insupportable et définitive de mon désir. Je n
60 te sournoise recherche de tout ce qui me navre au plus intime de mon être… Le revolver est chargé, sur cette table. (Je le c
61 lasse, l’image que je m’en forme… Je ne comprends plus pourquoi je devrais me tuer, pourquoi je souffre, ce que c’est que la
62 que c’est que ma vie, ma mort. Mon Dieu, il n’y a plus qu’un glissement gris, sans fin… Il faudrait que je dorme : il n’y au
63 ans fin… Il faudrait que je dorme : il n’y aurait plus rien. 4. Encore un qui vous aime, je ne vous dirai pas son nom. i.
5 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
64 cette « tragédie » ; de ne pouvoir m’empêcher non plus de soupçonner Cocteau d’en avoir plus ou moins consciemment concerté
65 mpêcher non plus de soupçonner Cocteau d’en avoir plus ou moins consciemment concerté la possibilité. Orphée, par exemple, s
66 n lorsqu’il écrivit certains vers qu’on peut lire plus haut : Les anges véritables qui connaissent les signes Sont moins bo
67 brillant et définitif restera l’un des titres les plus authentiques de Cocteau. Précision et relief du dialogue, ingénieuse
68 raphe des Mariés. Dans Orphée, le mystère ne peut plus dépasser l’auteur : il l’a trop bien organisé. En somme, ce qu’il fau
6 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’autre œil (février 1927)
69 n, rapidement entrevue par chacun dans son for le plus intérieur, d’une fuite en auto, nous rassure provisoirement… Proso
70 en hurlant : « Bas-toi là, bas-toi là ! »… Est-il plus atroce spectacle que celui d’une maîtresse jadis belle et diserte qui
7 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
71 lusion. Le film japonais : une historiette un peu plus banale que nature, très bien photographiée. C’est le film du type « J
72 nt dans le domaine du merveilleux moderne. Un peu plus et nous demandions grâce de trop de plaisir. Mais je ne suis pas sûr
73 st une question d’épuration des moyens. Rendre le plus par le moins, c’est le fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont là c
74 us frotter les yeux… Peut-être, quand nos regards plus assurés sauront enfin gagner de vitesse les prodiges que déclenche Re
8 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
75 est emparée de mon être et a saisi les cordes les plus secrètes de mon âme, qu’elle peut faire désormais vibrer à sa fantais
76 ats dont les plaidoyers, tissus des mensonges les plus beaux et des plus mélodieuses palinodies, font encore rêver les anges
77 oyers, tissus des mensonges les plus beaux et des plus mélodieuses palinodies, font encore rêver les anges écœurés d’azur. A
78 oir en esprit. Ces trois mots vous ont délivré du plus absurde malaise, et vous rallumez votre cigare. Vous vous êtes assuré
79 s y pénètrent, et le goût de s’amuser ne renaîtra plus en eux. Ni même celui de souffrir. Le dernier rire d’Aragon, c’est l’
80 grand Rêve, au matin pâle des édifices, ne quitte plus , attiré par les premiers sophismes de l’aurore, ces corniches de crai
81 n présence d’une des tentatives de libération les plus violentes et belles — malgré tant de maladresses dédaigneuses, de bra
82 nts, de Ford à Clément Vautel, le matérialisme le plus pauvre auquel se soit jamais abaissée une civilisation. Mais nous som
83 t nulle part9 ». Ultime affirmation d’une foi que plus rien ne peut duper. Depuis certaines paroles sur la Croix, il n’y a p
84 la Croix, il n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute de l’angoisse humaine, et vous aurez beau rire, pharisiens, et
85 c’est qu’il lui faut atteindre Dieu ou n’espérer plus aucun pardon. II Novembre 1926. Je viens de retrouver quelques
86 jourd’hui, je le verrais plutôt comme un Musset10 plus véritablement désespéré. Un Musset moins frivole et plus pervers, moi
87 ritablement désespéré. Un Musset moins frivole et plus pervers, moins sentimental et plus sensuel, moins spirituel et plus c
88 ins frivole et plus pervers, moins sentimental et plus sensuel, moins spirituel et plus cinglant. Au lieu de vin doux, on no
89 s sentimental et plus sensuel, moins spirituel et plus cinglant. Au lieu de vin doux, on nous sert des cocktails (un Musset
90 le et chez qui tout est devenu de quelques degrés plus violent, plus acerbe, plus profond. En somme, et avant tout, un écriv
91 tout est devenu de quelques degrés plus violent, plus acerbe, plus profond. En somme, et avant tout, un écrivain, un bel éc
92 enu de quelques degrés plus violent, plus acerbe, plus profond. En somme, et avant tout, un écrivain, un bel écrivain, comme
93 bertinage. Sous une certaine rhétorique — mais la plus belle, — ce qui tressaille et m’atteint au vif, c’est tout de même un
94 est sans dérobade possible par sous-entendu. Pas plus « ailleurs » que sur ce « globe d’attente » comme dit Crevel. Pourtan
95  globe d’attente » comme dit Crevel. Pourtant, le plus irrévocable désespoir n’est encore qu’un appel à la foi la plus haute
96 le désespoir n’est encore qu’un appel à la foi la plus haute.   1er mai 1927. Mieux vaut pécher par ridicule que par scepti
97 istiques de librairie montrèrent les ravages bien plus étendus qu’on n’osait le craindre11. Si dans un essai sur la sincérit
98 reconduisant :) Croyez, Monsieur, à mon estime la plus vive. Mais décidément nous sommes débordés, voyez vous-même, pas moye
99 nne Le temps dont on s’éprenne ! Les œuvres les plus significatives de ce siècle sont écrites en haine de l’époque12. Le r
100 la seule réalité. C’est pourquoi nous ne pourrons plus séparer du concept de l’esprit celui de Révolution. Et j’entends ce m
101 Révolution. Et j’entends ce mot dans son sens le plus vaste. Il y a eu quatre-vingt-treize, la Réforme, Karl Marx, la préfa
102 de conscience toujours ratés — on ne m’y prendra plus  ! — morales américaines et hygiéniques en tous genres, instruction pu
103 synonyme de magnifique perdition dans des choses plus grandes que nous. Nous nous connaissions dans les coins et nous mouri
104 mme par hasard nasille : Nous avons tous fait ça Plus ou moins, n’est-ce pas ? Et puis l’aiguille divague vers des souveni
105 en, ah ! cette jeunesse, mais voyons des affaires plus sérieuses. Et tout est dit. Ah ! c’est vrai, il allait oublier, il y
106 s avec vos chers principes. Révolution, ce n’est plus détruire, ce n’est plus combattre, c’est l’épanouissement violent d’u
107 es. Révolution, ce n’est plus détruire, ce n’est plus combattre, c’est l’épanouissement violent d’une immense fleur palpita
108 s parlerons vos langues aériennes. On n’acceptera plus que des valeurs de passion. Balayez ces douanes de l’esprit, proclame
109 ici déjà s’avancer des prodiges à cette invite la plus persuasive : nous sommes prêts à les accueillir. 7. Une vague de r
110 s. Mais oui, c’est paradoxal. 11. Les livres les plus répandus à Genève sont Ma vie et mon œuvre de Ford et Mon curé chez l
111 Bordeaux. 12. Proust excepté, et dans un domaine plus étroit, quelques esthètes du machinisme. 13. Le Paysan de Paris. o.
9 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
112 ofils jusqu’au soleil toujours de face. Il ne vit plus que la foule des yeux bleus, son éblouissement. Soudain la voici, ell
113 sse ? Mais tu es si laid que cela me donne encore plus de plaisir. » Le duc paya et s’enfuit en disant que ce n’était pas lu
114 le sommeil s’évaporait aux caresses des flocons, plus perfides que des murmures d’adieu. Il tomba parmi les statues, dans l
115 et des êtres véritables. Un bateau ne glisse pas plus doucement vers le soleil du haut-lac. Justement, voici que tout va s’
10 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
116 int la vie. On s’y maintient cinq ans, dix ans au plus . Après, c’est un long adieu et le corps se fige à mesure que l’esprit
117 Le goût de la propriété étant à mon sens l’un des plus vulgaires et des plus généralement répandus, j’ai vite fait de classe
118 é étant à mon sens l’un des plus vulgaires et des plus généralement répandus, j’ai vite fait de classer mon monde d’après le
119 séance l’obligeait à émettre une opinion, même la plus générale et la moins compromettante, sur cette vie dont le récit n’av
120 e sont que la traduction en actes de jeux de mots plus ou moins cruels… » — Je vous entends, interrompit Saint-Julien, par p
11 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conseils à la jeunesse (mai 1927)
121 uatre kilomètres de plantation, le siècle ne sera plus malade, les temps seront guéris de leur crise, les valeurs auront ret
122 tisfait » est un être inadmissible aujourd’hui. À plus forte raison, le satisfait artificiel. u. Rougemont Denis de, « Co
12 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
123 Mais j’ai tué la littérature en moi, n’en parlez plus , j’en sors, je l’abandonne… Mais notre paysan, rusé : — Vous l’abando
124 e l’impossibilité des miracles ! Quelles voluptés plus subtiles et plus aiguës ? On vaincra jusqu’à sa gueule de bois pour e
125 des miracles ! Quelles voluptés plus subtiles et plus aiguës ? On vaincra jusqu’à sa gueule de bois pour en faire des poème
126 es actions en puissance15. Il faudrait des choses plus lourdes et plus irrésistibles, percutantes. Qui vous échappent en vou
127 issance15. Il faudrait des choses plus lourdes et plus irrésistibles, percutantes. Qui vous échappent en vous blessant. Des
128 ans l’infini de la seconde. Des peurs sans cause, plus vides que la mort. Toutes ces choses mystiques, c’est-à-dire réelles,
129 vrait pas. Je pressens encore dans vos poèmes les plus obscurs des allusions furtives à certains états de la réalité. Mais p
130 ons furtives à certains états de la réalité. Mais plus les mots se plient à des exigences sémantiques — dont on connaît la p
131 selon les rites d’une esthétique ou d’une autre, plus ils perdent leur pouvoir de signifier les choses qui nous importent.
132 ilibre — et dont on tire parfois quelque plaisir, plus rarement, de quoi se payer un petit voyage. C’est l’aveu d’une faible
133 ce. (« Connaissance » étant pris avec son sens le plus profond, qui est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas de la conn
134 e, c’est d’un ridicule écrasant : mais rien n’est plus facile que d’y échapper. III Sur l’utilité de la littérature Mo
135 avancer pour légitimer l’activité littéraire, le plus satisfaisant, celui qui rend le mieux compte de la réalité, c’est And
136 ittérature vous ferait bientôt renier le signe le plus certain par lequel ces « quelques-uns » peuvent encore se reconnaître
137 ore se reconnaître. Quand bien même elle n’aurait plus d’autre excuse que celle-là, la littérature mériterait d’exister : qu
138 couvrir quelques êtres par le monde… Il ne s’agit plus de mépris ni d’adoration. J’ai défini une « maladie » dont je parvien
139 s soins qu’elle exige me coûteront des sacrifices plus grands que les bienfaits que j’en escompte, il sera temps de songer s
140 Le texte publié place également un appel de note plus bas dans le paragraphe, après « Narcisse », sans qu’on sache s’il s’a
141 de Morand, et ils en sont tout fiers : « Il n’y a plus qu’à les écrire ». v. Rougemont Denis de, « La part du feu. Lettres
13 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Adieu au lecteur (juillet 1927)
142 éçu cette catégorie de lecteurs. Aucun remord non plus d’avoir troublé quelques bonnes petites somnolences par des cris inte
143 uis, en voilà assez pour ranimer la curiosité des plus blasés. Lecteur, fais confiance au Central de Genève. Souviens-toi de
14 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)
144 r en religion : rond de cuir ou poète (au sens le plus large de ces mots.) (Mais je tiens à le leur dire ici : les anciens b
15 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Prison. Ailleurs. Étoile de jour (mars 1929)
145 1929)z Prison Prisonnier de la nuit mais plus libre qu’un ange prisonnier dans ta tête mais libre comme avant cette
16 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
146 ocratie outragée, les autres disaient qu’il n’y a plus de morale, et ces jeunes gens ont une façon de trancher les questions
17 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
147 re conteur est vêtu de la gloire d’un pourpoint «  plus rouge que rouge ». On assure qu’il possède encore une harpe et un pia
148 die n’est pas mon fort, même la triste. Je n’aime plus que les choses lentement émouvantes, monotones et aiguës, comme la pl
149 visage dans ma mémoire (d’heure en heure ces yeux plus vivants…) De là, je le suppose, une certaine misanthropie en germe :
150 u’au sens moral.) Le goût de se perdre est un des plus profonds mystères de notre condition, et je ne crois pas trop absurde
151 l’on s’est administrée accapare nos facultés les plus vulgaires, libérant par là cette part gratuite de nous-mêmes qui se p
152 édaction s’empresse de faire rentrer la partie la plus incongrue de cette chronique. Enfin, un Étranger raconte l’histoire s
153 anger raconte l’histoire suivante qui est une des plus belles du monde :   Un prince italien ayant commandé à Pergolèse un
154 t dans une grande fièvre tout le Stabat Mater, sa plus belle œuvre, sur le thème des pleurs de la vieille, et mourut comme i
155 rs ces Allemagnes où, tu le sais, la tristesse la plus amère invente encore des mélodies sentimentales, un peu bêtes, un peu
156 us les coups d’un Kühnrich à la basse rugissante, plus traître que nature avec sa large face mangée par une barbe en crin de
157 s sauvages. Laquelle des trois filles est donc la plus jolie ? Sans doute celle qui dort dans la mansarde, et qui n’a pas pe
18 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Le Grand Testament de Villon, illustré par Marcel North (juin 1930)
158 es primitifs savent allier à la simplification la plus délibérée. Gros évêques et ribaudes, pages farceurs et « mélancolique
19 1932, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La pluie et le beau temps (Dialogue dans une tête) (1932)
159 s si retors, vous verriez bien que je ne suis pas plus coquette qu’une autre. Mais les hommes comme vous aiment que les femm
160 ne peut pas nous refuser ; du reste, cela me rend plus jolie, quelqu’un me l’a dit hier encore, vous ne saurez pas qui. Lor
161 un profond pédant, dans cinq minutes je ne saurai plus même voir s’il fait beau ou s’il fait vilain. Lord Artur. — Je pense
162 nte. Je regrette profondément que vous n’ayez pas plus de sens qu’un oiseau. Sonnette, si vous étiez païenne ou si vous étie
20 1933, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Petites notes sur les vérités éternelles (1932-1933)
163 thode, les dimensions de la Revue n’y suffiraient plus — ni la patience du lecteur à mon endroit, je le crains… 1. S’il n’y
164 de l’homme en 1933, assumée dans ses aspects les plus scandaleux, les plus quotidiens, les plus angoissants. Le fameux prin
165 assumée dans ses aspects les plus scandaleux, les plus quotidiens, les plus angoissants. Le fameux principe du tiers exclu e
166 cts les plus scandaleux, les plus quotidiens, les plus angoissants. Le fameux principe du tiers exclu est nié par l’angoisse
21 1935, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). René Guisan : un clerc (1935)
167 ons et sachant voir, toujours prêt à l’accueil le plus ardent mais aussi le plus utilement critique si vous alliez lui parle
168 urs prêt à l’accueil le plus ardent mais aussi le plus utilement critique si vous alliez lui parler d’un projet, d’une œuvre
22 1938, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Le Poète et le Vilain (novembre 1938)
169 sait d’une belle voix d’amertume : — Nous n’avons plus guère de mesures pour les choses divines et humaines, si nous savons
170 prévoient pas que l’assassin d’un noble sera puni plus sévèrement que n’eût été ce noble assassinant un serf. Même l’indulge
171 que le barde chante jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus … Je répondais à mon ami : — À chacun selon sa faim. Heureux ceux qui
172 ner, c’est lui qui vous donnera la joie du chant, plus précieuse que l’objet de vos requêtes au roi. — Oui, dit le poète, ma
23 1968, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Hölderlin dans le souvenir des noms splendides (1968)
173 out perdu sauf certains mots ? Ce qui émeut quand plus rien n’est là ? Je ne gardais de Hölderlin que des souvenirs d’élans
174 de Einen Helden Oder Die Weisheit... ou parfois, plus rarement, une large fin sereine : Und von neuem ein Jahr unserer Se
175 invocations, noms sacrés de l’Ionie — était-elle plus pure et plus vraie, plus efficace que le discours lui-même des grands
176 noms sacrés de l’Ionie — était-elle plus pure et plus vraie, plus efficace que le discours lui-même des grands Hymnes ? Il
177 de l’Ionie — était-elle plus pure et plus vraie, plus efficace que le discours lui-même des grands Hymnes ? Il fallait enfi
178 ns « la transition d’un infini défini à un infini plus général », du « pur » au « multiple » et « de l’Esprit au signe », tr
179 nsition qui relève ici, comme chez Hegel, et bien plus haut, chez Héraclite et les ioniens, de la dialectique essentielle, c
180 les ruinés d’Athènes, « fierté du monde qui n’est plus  »27 — le poète se retournera vers sa vallée natale et sa rivière « av
181 Ionie de rêve, où jamais il n’ira, car elle n’est plus . Paysages évoqués — non décrits et pour cause — par quelques épithète
182 écrits et pour cause — par quelques épithètes des plus générales : belle, jeune, riante, native, sainte — éclatant, verdoyan
183 ncore, ô Dormants délaissés, vous atteindre ! Et, plus loin, dans le val qui se tait, près des rocs suspendus de Tempé, Près