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rons pas, lecteur bénévole, un exercice mensuel à
votre
faculté d’indulgence. Par contre, nous nous empressons de vous laisse
2
d’indulgence. Par contre, nous nous empressons de
vous
laisser le soin de juger si nous avons de quoi faire les modestes…
3
-nous donc ? Le plus qu’on puisse dire, c’est que
vous
le saurez un peu mieux quand vous aurez lu nos huit numéros. Il faut
4
dire, c’est que vous le saurez un peu mieux quand
vous
aurez lu nos huit numéros. Il faut que notre revue reste cette chose
5
éfinitions tendancieuses et contradictoires. Êtes-
vous
sincères en actes ou en pensées ; envers vous-mêmes ou quelque doctri
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vous-mêmes ou quelque doctrine acceptée ; envers
votre
idéal ou envers les fluctuations de votre moi ? Votre sincérité est-e
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envers votre idéal ou envers les fluctuations de
votre
moi ? Votre sincérité est-elle consentement immédiat à toute impulsio
8
e idéal ou envers les fluctuations de votre moi ?
Votre
sincérité est-elle consentement immédiat à toute impulsion spontanée
9
age du passé. Ainsi de certains décors modernes :
vous
changez l’éclairage, et la chaumière devient palais. C’est l’objectio
10
res mensonges ? Peut-être juste assez pour qu’ils
vous
aident3 — mais jamais au point d’oublier la vérité qu’on désirait qu’
11
pas être sincère aussi que de s’y prêter ? Or, il
vous
tire aussitôt de l’indétermination violente qu’est la sincérité selon
12
a sincérité selon Rivière. La sincérité véritable
vous
pousse à faire le saut dans le vide qu’exige toute foi ; c’est la vol
13
t bien les jalons de cette recherche) : Puissiez-
vous
avouer moins de sincérité et montrer plus de style. (Georges Duhamel.
14
dieu, La mode qu’on rie des pleurs, Lors je baise
votre
main Comme on signe d’un faux nom. d. Rougemont Denis de, « Bill
15
ord que je m’excuse : c’est un peu prétentieux de
vous
écrire au moment où je vais me suicider, d’autant plus que vous n’y c
16
moment où je vais me suicider, d’autant plus que
vous
n’y croirez pas — et pourtant… Il faut aussi que je vous dise qu’il f
17
y croirez pas — et pourtant… Il faut aussi que je
vous
dise qu’il fait très froid dans ma chambre : le feu n’a pas pris, et
18
ette phrase quelque allusion de mauvais goût.) Je
vous
ai rencontrée quatre ou cinq fois dans des lieux de plaisir, comme on
19
au théâtre. Dans l’ombre, j’ai suivi le drame sur
vos
traits seulement ; l’écho n’en fut que plus douloureux dans mon cœur.
20
en fut que plus douloureux dans mon cœur. Puis je
vous
ai oubliée. Puis je vous ai revue, aux courses, et c’est là que j’ai
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x dans mon cœur. Puis je vous ai oubliée. Puis je
vous
ai revue, aux courses, et c’est là que j’ai découvert que vous existi
22
, aux courses, et c’est là que j’ai découvert que
vous
existiez en moi, à certain désagrément que j’eus de vous voir si ento
23
istiez en moi, à certain désagrément que j’eus de
vous
voir si entourée… D’autres fois… je n’ai plus le courage de les dire.
24
à ce bal. J’avais demandé à un de mes amis, qui
vous
connaît4, de me présenter. Il m’en avait donné la promesse. Vos regar
25
de me présenter. Il m’en avait donné la promesse.
Vos
regards rencontrèrent les miens plus d’une fois pendant une danse qu’
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plus d’une fois pendant une danse qu’il fit avec
vous
, mais vous les détourniez soudain comme pour vous arracher à une obse
27
fois pendant une danse qu’il fit avec vous, mais
vous
les détourniez soudain comme pour vous arracher à une obsession secrè
28
vous, mais vous les détourniez soudain comme pour
vous
arracher à une obsession secrètement attirante ; et je pensais que la
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pensais que la force de mon désir était telle que
vous
en éprouviez vaguement la menace. Je dis menace, parce que mes airs s
30
menace. Je dis menace, parce que mes airs sombres
vous
effrayaient sans doute plus qu’ils ne vous attiraient. Mais, maintena
31
ombres vous effrayaient sans doute plus qu’ils ne
vous
attiraient. Mais, maintenant, je pense que ces regards croisés n’avai
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l’orchestre s’arrêta, je me trouvais tout près de
vous
. Mon ami me fit un signe discret, et déjà il se préparait à vous rend
33
e fit un signe discret, et déjà il se préparait à
vous
rendre attentive à ma présence… Mais, alors, je ne sais quel démon du
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d’entrevoir l’image d’un couple heureux et banal,
votre
sourire répondant au mien, comme on voit au dénouement des films popu
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us séparait, mon ami se détournait, un peu vexé ;
vous
disparaissiez au milieu d’un cortège de rires empressés. Une autre da
36
u réveil. Puis je suis revenu dans ces rues où je
vous
rencontrais parfois, du temps que j’ignorais vous aimer. En sortant d
37
vous rencontrais parfois, du temps que j’ignorais
vous
aimer. En sortant du bal, au vestiaire, je vous avais entendue donner
38
s vous aimer. En sortant du bal, au vestiaire, je
vous
avais entendue donner un rendez-vous au thé du Printemps. J’ai rôdé d
39
estiaire, je vous avais entendue donner un rendez-
vous
au thé du Printemps. J’ai rôdé dans la joie féminine des grands magas
40
escendant… Il aurait fallu monter, mais l’idée de
vous
trouver peut-être assise en face de votre bel ami laqué, souriante… E
41
’idée de vous trouver peut-être assise en face de
votre
bel ami laqué, souriante… Enfin, un peu après 6 heures, je suis sorti
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s passaient par groupes. Plusieurs fois, j’ai cru
vous
reconnaître dans la foule qui se précipitait, mais je n’avais pas pri
43
uméro, je ne pouvais pas monter. Je finissais par
vous
voir partout. Chaque visage de femme révélait soudain un trait de vot
44
aque visage de femme révélait soudain un trait de
votre
visage. Il aurait fallu courir après celle-là qui venait de tourner à
45
it de tourner à l’angle de cette rue et qui avait
votre
démarche. Mais, pendant ce temps, vous pouviez paraître enfin où mon
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qui avait votre démarche. Mais, pendant ce temps,
vous
pouviez paraître enfin où mon désir surmené vous appelait encore, hal
47
vous pouviez paraître enfin où mon désir surmené
vous
appelait encore, haletant. Et le temps passait, à la fois si lent — j
48
les paupières lourdes, et ce chant désespéré qui
vous
appelait, assourdissant mes pensées ; et ces élans réticents, maladro
49
ne ne parlait. La jeune femme qui s’était penchée
vous
ressemblait tant. Mais je n’osais presque pas la regarder, à cause d’
50
tout son empire à ma timidité. Peut-être était-ce
vous
. Je ne saurai jamais. À l’arrêt de la Place Saint-Michel, elle sortit
51
n insupportable et définitive de mon désir. Je ne
vous
en accuse pas. À peine si je puis encore évoquer votre visage. Peut-ê
52
en accuse pas. À peine si je puis encore évoquer
votre
visage. Peut-être ne vous ai-je pas vraiment aimée, mais bien ce goût
53
je puis encore évoquer votre visage. Peut-être ne
vous
ai-je pas vraiment aimée, mais bien ce goût profond de ma destruction
54
rme : il n’y aurait plus rien. 4. Encore un qui
vous
aime, je ne vous dirai pas son nom. i. Rougemont Denis de, « Lettre
55
it plus rien. 4. Encore un qui vous aime, je ne
vous
dirai pas son nom. i. Rougemont Denis de, « Lettre du survivant »,
56
légèrement coloré. Le principe est simple : « Je
vous
aime » se traduit par trois ou quatre claques sur la poitrine ; et un
57
és, ô tortures fascinantes de la sainteté, seules
vous
nous appelez encore hors de cette voix de l’infini où chancellent par
58
ais pas de meilleur remède contre Dieu. Monsieur,
vous
avez dit : « C’est incompréhensible ! » — avec une indignation où j’a
59
n ne pouvait mieux exciter, signe d’aise extrême,
vos
glandes salivaires, pourtant si éprouvées par le repas dont vous sort
60
livaires, pourtant si éprouvées par le repas dont
vous
sortez, que ces trois mots où se résume la défense de la loi sociale,
61
e, religieuse (?) et ci-devant morale qui protège
votre
paresse à concevoir en esprit. Ces trois mots vous ont délivré du plu
62
tre paresse à concevoir en esprit. Ces trois mots
vous
ont délivré du plus absurde malaise, et vous rallumez votre cigare. V
63
mots vous ont délivré du plus absurde malaise, et
vous
rallumez votre cigare. Vous vous êtes assuré que la porte ferme bien
64
délivré du plus absurde malaise, et vous rallumez
votre
cigare. Vous vous êtes assuré que la porte ferme bien sur l’infini. R
65
s absurde malaise, et vous rallumez votre cigare.
Vous
vous êtes assuré que la porte ferme bien sur l’infini. Rien à craindr
66
urde malaise, et vous rallumez votre cigare. Vous
vous
êtes assuré que la porte ferme bien sur l’infini. Rien à craindre de
67
l’infini. Rien à craindre de ce côté. Retournez à
vos
amours. .............................................................
68
d’expression plus haute de l’angoisse humaine, et
vous
aurez beau rire, pharisiens, et dire qu’elle est née dans un café de
69
en de rien. » Riez-en donc, pantins officiels, et
vous
repus, et vous, dubitatives barbes. Je viens d’entendre la voix d’un
70
iez-en donc, pantins officiels, et vous repus, et
vous
, dubitatives barbes. Je viens d’entendre la voix d’un mystique. Que s
71
déjà que nous ne nous sommes revus. Mais je suis
vos
travaux avec intérêt, et il m’a paru que depuis quelque temps… enfin,
72
je me suis dit que je pourrais, en quelque sorte,
vous
être de quelque utilité… Moi. — Ah ! oui, oui… c’est cela, utilité,…
73
e, beaucoup trop d’êtres et de choses à aimer, et
vous
savez ce que cela suppose. Comprenez-moi : submergés, absolument… Le
74
on… Moi. — Que voilà un singulier impertinent de
votre
part. (Le reconduisant :) Croyez, Monsieur, à mon estime la plus vive
75
n, bon, c’est entendu, on ne peut rien faire sans
vous
. Mais n’oubliez pas que « l’artiste serait peu de chose s’il ne spécu
76
rtain », c’est un académicien qui l’a dit. Voulez-
vous
me faire quelque chose là-dessus pour la Revue ? Mais plus tard, plus
77
lus tard. Tenez, voici un traité de métaphysique,
vous
lirez ça en attendant. Très bien fait. Excellente méthode ! (Sort le
78
(Sort le Sens Critique, un peu bousculé.) Moi. —
Vous
disiez, ma vie ? La Muse (mais oui, la Muse, sortant de derrière un
79
Muse, sortant de derrière un rideau). — J’attends
votre
plaisir… III Il y a des gens qui croient avoir tout dit quand i
80
euse, sèche, d’humeur acariâtre et réactionnaire.
Vous
tracez des frontières géographiques à la raison ? Eh bien, c’est vous
81
tières géographiques à la raison ? Eh bien, c’est
vous
qui l’aurez voulu, mais tant pis, nous serons du Nord. Nous serons ro
82
absurdes, vivants, libres. Avec la poésie contre
vos
principes. Avec l’esprit contre votre raison. Et avec Aragon lorsqu’i
83
poésie contre vos principes. Avec l’esprit contre
votre
raison. Et avec Aragon lorsqu’il vous crie : « À bas le clair génie f
84
rit contre votre raison. Et avec Aragon lorsqu’il
vous
crie : « À bas le clair génie français. » Alors la voix de Rimbardp à
85
e marchand des œuvres complètes de Karl Marx ? Si
vous
ne dites pas aussi merde pour Marx ou Lénine, je le dirai pour vous.
86
aussi merde pour Marx ou Lénine, je le dirai pour
vous
. Quand on a entrepris la Révolution au nom de l’esprit, on ne va pas
87
n en fonction du capitalisme. Est-ce que vraiment
vous
ne pouvez vous libérer de cette manie française, la politique, et ne
88
u capitalisme. Est-ce que vraiment vous ne pouvez
vous
libérer de cette manie française, la politique, et ne voyez-vous pas
89
cette manie française, la politique, et ne voyez-
vous
pas que c’est faire le jeu de vos ennemis de discuter avec eux dans l
90
e, et ne voyez-vous pas que c’est faire le jeu de
vos
ennemis de discuter avec eux dans leur langue et de crier rouge pour
91
ur la simple raison qu’ils ont dit blanc ? Pensez-
vous
combattre cet esprit « bien français » qui s’associe à tant d’objets
92
bien français » qui s’associe à tant d’objets de
votre
mépris, en prenant le contre-pied de tout ce qu’il inspire ? Alors qu
93
tions à la limite de nos forces, notre joie parmi
vous
fut une très grande joie. Saint-John Perse. Nous appelions une Révol
94
lier, il y a encore cette histoire, comment dites-
vous
, surréalisme ? — Baptisé il y a cinq ou six ans et mort des suites. Q
95
inq ou six ans et mort des suites. Quand cesserez-
vous
de nous faire la jambe, pardon escuses, avec ce thème à condamnations
96
de ruminants ou neurasthénie, est-ce que vraiment
vous
vous êtes tellement amusés avec vos chers principes. Révolution, ce
97
minants ou neurasthénie, est-ce que vraiment vous
vous
êtes tellement amusés avec vos chers principes. Révolution, ce n’est
98
que vraiment vous vous êtes tellement amusés avec
vos
chers principes. Révolution, ce n’est plus détruire, ce n’est plus c
99
d’amours, oiseaux doux et cruels, nous parlerons
vos
langues aériennes. On n’acceptera plus que des valeurs de passion. Ba
100
quelques beaux vols… » Dès lors, je vécus, comme
vous
me voyez vivre encore, dans un état de sincérité perpétuelle envers t
101
pitalistes et sans gendarmes. Je sais bien ce que
vous
me direz : Les millions que je pourrais leur soustraire ne compensero
102
. (Ici, il but une gorgée et prit un temps.) » Je
vous
fais grâce, poursuivit-il, de la chronique de ma vie de rat d’hôtel e
103
où je vois le véritable intérêt de ma vie. C’est
vous
dire que seule une certaine caresse de l’événement naissant peut enco
104
ai pour la poésie imprimée. » J’allais oublier de
vous
dire qu’on me nomme Saint-Julien. Vous n’ignorez point que l’on consi
105
oublier de vous dire qu’on me nomme Saint-Julien.
Vous
n’ignorez point que l’on considère ce saint comme le patron des voyag
106
se politique, — c’est l’extraordinaire netteté de
votre
vie. Elle est sans bavures, sans réticences ; elle m’apparaît comme u
107
charmer, croyez-moi. Car, enfin, si je suis ici à
vous
écouter, c’est que je cherche ce qu’on est convenu d’appeler — pardon
108
deur de l’expression — une règle de vie. Mais, je
vous
l’avouerai, ce qui me retient de tirer de votre conduite les conclusi
109
je vous l’avouerai, ce qui me retient de tirer de
votre
conduite les conclusions morales qu’elle paraît impliquer, c’est ce c
110
, pour ne pas dire inconscience ! qui s’attache à
vos
faits et gestes. L’on croirait ouïr parfois le récit de quelqu’une de
111
ctes de jeux de mots plus ou moins cruels… » — Je
vous
entends, interrompit Saint-Julien, par pitié pour Isidore dont la sin
112
e dont il paraissait lui-même gêné. En deux mots,
vous
ne me trouvez pas sérieux. Le reproche est grave. Je ne saurais y rép
113
est grave. Je ne saurais y répondre. Je pourrais
vous
dire que si vous me trouvez un peu potache, il n’est pas prouvé par l
114
saurais y répondre. Je pourrais vous dire que si
vous
me trouvez un peu potache, il n’est pas prouvé par là que le potache
115
ucun désir d’avoir raison. Je sens aussi bien que
vous
ce que mes principes peuvent avoir de « bien jeune », de banal presqu
116
de raillerie assez amère. Et peut-être apprendrez-
vous
à découvrir derrière certaines de mes plaisanteries la dérision secrè
117
0 que ces reproches s’adressent, ou bien plutôt —
vous
alliez le dire — aux surréalistes ? Si le mal du siècle consistait
118
rci du conseil, Monsieur Y. Z., de ce conseil que
vous
avouez modestement n’être pas inédit. Mais point n’est besoin de rapp
119
er littérature Si je prononce le nom de tel de
vos
confrères, si je dis : « Avez-vous lu… », vous voilà rouge ; et sur m
120
e nom de tel de vos confrères, si je dis : « Avez-
vous
lu… », vous voilà rouge ; et sur moi les foudres de votre paradis poé
121
de vos confrères, si je dis : « Avez-vous lu… »,
vous
voilà rouge ; et sur moi les foudres de votre paradis poétique. Si je
122
… », vous voilà rouge ; et sur moi les foudres de
votre
paradis poétique. Si je cite tel auteur dont nous fîmes notre nourrit
123
rriture une saison de naguère, voilà le rictus de
votre
bouche, une injure de pythie. Vous dites de ce conte : c’est trop écr
124
le rictus de votre bouche, une injure de pythie.
Vous
dites de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est
125
ythie. Vous dites de ce conte : c’est trop écrit.
Vous
dites de ce roman : c’est trop agréable. Vous dites d’un goût qu’on a
126
it. Vous dites de ce roman : c’est trop agréable.
Vous
dites d’un goût qu’on aurait pour Nietzsche : que c’est de la littéra
127
Alors, quelque paysan du Danube survenant : — Je
vous
croyais écrivain ? — Hélas ! soupirez-vous. Mais j’ai tué la littérat
128
: — Je vous croyais écrivain ? — Hélas ! soupirez-
vous
. Mais j’ai tué la littérature en moi, n’en parlez plus, j’en sors, je
129
sors, je l’abandonne… Mais notre paysan, rusé : —
Vous
l’abandonnez ? Pour quoi ? — Pour la vie ! Or je pense, à part moi :
130
s escomptent scandaleuse. Mais voici un bar où je
vous
suis. Vous y entrez plein de mépris pour Paul Morand par qui découvrî
131
t scandaleuse. Mais voici un bar où je vous suis.
Vous
y entrez plein de mépris pour Paul Morand par qui découvrîtes le char
132
orand par qui découvrîtes le charme de ces lieux.
Vous
composez un cocktail en guise de métaphore, avec une pensée tendre po
133
ce coup, l’évocation de Cocteau fait fleurir sur
vos
lèvres le mot de Cambronne : hommage à Louis Aragon. Ce cristal est u
134
faut de l’ivresse naissante se glisse un poème où
vous
aimiez à la folie votre douleur. Narcisse se contemple au miroir de s
135
ante se glisse un poème où vous aimiez à la folie
votre
douleur. Narcisse se contemple au miroir de son monocle. Au petit mat
136
faire des poèmes. Alors je cherche les raisons de
votre
indignation, quand il m’échappe une citation. Seraient-ce les guillem
137
appe une citation. Seraient-ce les guillemets qui
vous
choquent ? La vie ! — proclamiez-vous… Soit. Mais maintenant je vai
138
emets qui vous choquent ? La vie ! — proclamiez-
vous
… Soit. Mais maintenant je vais me fâcher chaque fois que vous direz :
139
Mais maintenant je vais me fâcher chaque fois que
vous
direz : « extravagant », « invraisemblable », « fou », « hallucinant
140
avoir mérité ces épithètes, pour nous laudatives,
vous
vous étonnez aujourd’hui de la simplicité. Littérateur, va ! qui ne p
141
mérité ces épithètes, pour nous laudatives, vous
vous
étonnez aujourd’hui de la simplicité. Littérateur, va ! qui ne pouvez
142
st simple simplement. La bouche brûlée d’alcools,
vous
découvrez à l’eau un goût étrange. L’eau est incolore, inodore et san
143
et sans saveur. Mais fraîche. Ainsi, jusque dans
votre
mépris pour le pittoresque, vous témoignez d’un goût du bizarre qui r
144
si, jusque dans votre mépris pour le pittoresque,
vous
témoignez d’un goût du bizarre qui révèle le littérateur. Nous ne pou
145
us ne pouvons pas faire que nous n’ayons rien lu.
Vous
refusez de compter avec cette réalité de la littérature qui est en no
146
littérature qui est en nous (dangereuse tant que
vous
voudrez). Mais ce refus n’est pas seulement comme vous pensez, d’une
147
voudrez). Mais ce refus n’est pas seulement comme
vous
pensez, d’une ingratitude salutaire, c’est refus de limiter le mal. J
148
tude salutaire, c’est refus de limiter le mal. Je
vous
vois envahi par des démons que vous prétendez m’interdire de nommer.
149
er le mal. Je vous vois envahi par des démons que
vous
prétendez m’interdire de nommer. Mais moi je partage avec certains Or
150
uissance sur elle. Images, pensées des autres, je
vous
ai mis un collier avec le nom du propriétaire ; tirez un peu sur la l
151
a laisse, que j’éprouve la fermeté de ma main. Je
vous
tiens. Je sais où vous êtes. Vous n’allez pas me surprendre par-derri
152
la fermeté de ma main. Je vous tiens. Je sais où
vous
êtes. Vous n’allez pas me surprendre par-derrière. Une fois — et ce n
153
de ma main. Je vous tiens. Je sais où vous êtes.
Vous
n’allez pas me surprendre par-derrière. Une fois — et ce n’est pas qu
154
Poussière. Ma vie est ailleurs. L’addition, s’il
vous
plaît. Il est temps de sortir de ce café et de ces jeux, simulacres d
155
e idée de la religion. Ainsi, de la littérature :
votre
mépris pour ses réalisations actuelles donne la mesure de ce que vous
156
réalisations actuelles donne la mesure de ce que
vous
attendez d’elle. Pour dire le fond de ma pensée, je crois ce mépris e
157
is ce mépris et cette attente également exagérés.
Vous
savez bien que nous cherchons autre chose que la littérature. Que la
158
s lourdes et plus irrésistibles, percutantes. Qui
vous
échappent en vous blessant. Des choses dures, amères comme un destin,
159
irrésistibles, percutantes. Qui vous échappent en
vous
blessant. Des choses dures, amères comme un destin, comme le goût d’u
160
. Des souplesses qui se retournent brusquement et
vous
renversent. Des présences tellement intenses que tout se fond catastr
161
étend exprimer ; depuis le temps qu’on l’oublie.)
Vous
me direz que la poésie, l’état poétique, est notre seul moyen de conn
162
ne s’en apercevrait pas. Je pressens encore dans
vos
poèmes les plus obscurs des allusions furtives à certains états de la
163
uvoir de signifier les choses qui nous importent.
Vous
le savez. Alors vous les lâchez en liberté, par haine de cette esthét
164
s choses qui nous importent. Vous le savez. Alors
vous
les lâchez en liberté, par haine de cette esthétique ou de ce sens so
165
die ? Ce n’est pas en l’ignorant par attitude que
vous
la guérirez. Au contraire, il s’agit de l’envisager sans fièvre, pour
166
st-ce pas, à poursuivre une quête de l’esprit. Et
vous
savez ce qu’elle nous vaut : les mépris, les haines douloureuses ou g
167
ublent leurs bureaucratiques sécurités. Pourtant,
vous
voyez bien que votre attitude méprisante pour la littérature vous fer
168
ratiques sécurités. Pourtant, vous voyez bien que
votre
attitude méprisante pour la littérature vous ferait bientôt renier le
169
que votre attitude méprisante pour la littérature
vous
ferait bientôt renier le signe le plus certain par lequel ces « quelq
170
sera temps de songer sérieusement à m’en guérir.
Vous
me demanderez « alors » ce que j’attends de ma vie. Je serais tenté d
171
» ce que j’attends de ma vie. Je serais tenté de
vous
répondre, comme ce sympathique Philippe Soupault, que « ceci, c’est u
172
le histoire, une autre très belle histoire ». (Et
vous
verriez à quoi cela peut servir, une citation.) Mais non, cher ami, v
173
ais non, cher ami, voici qu’une envie me prend de
vous
conter un peu cette histoire. Seulement, allons ailleurs ; il y a tro
174
les hommes hurleront un affreux besoin mystique.
Vous
réveillerez-vous pour les désaltérer, dieux de l’Orient et de l’Occid
175
ront un affreux besoin mystique. Vous réveillerez-
vous
pour les désaltérer, dieux de l’Orient et de l’Occident ? » Certains
176
echerche activement la Sagesse (« Ça n’est pas de
votre
âge ! ») ; de l’autre, on se scandalise des « énormités » qui peuvent
177
rave et qui manifeste franchement sa jeunesse. («
Vous
vous souciez vraiment trop peu des conséquences de ce que vous écrive
178
et qui manifeste franchement sa jeunesse. (« Vous
vous
souciez vraiment trop peu des conséquences de ce que vous écrivez ! »
179
ciez vraiment trop peu des conséquences de ce que
vous
écrivez ! ») En définitive, il semble que certains n’attendent de no
180
amour écloses voyageuses ah ! que d’aucun retour
vous
ne laissiez le gage aux plaintes de mon cœur il est d’autres rivages
181
on a répété dans une ballade fameuse « Que voulez-
vous
, je suis bourgeois ! », l’on peut se permettre quelques malices, quel
182
ent-ils, combien complexes sont les problèmes que
vous
proposez à notre bonne volonté gémissante ! Dieu, dans sa pitié, leur
183
gens ont une façon de trancher les questions qui
vous
désarme. Craignant qu’on ne lui fît un mauvais parti, l’ange trouva s
184
îte venue. Le lendemain, il reçut une réponse : «
Vous
avez commis une erreur, cher ami, mais bien excusable de la part d’un
185
inspiration. Je trouve dans une enveloppe qu’hier
vous
m’adressâtes une déclaration d’amour destinée à une femme blonde. Je
186
. Alexandrine un jour m’a laissé entendre qu’elle
vous
aime. Elle attend votre lettre depuis des mois. Je pense que ces lign
187
’a laissé entendre qu’elle vous aime. Elle attend
votre
lettre depuis des mois. Je pense que ces lignes vous trouveront réuni
188
e lettre depuis des mois. Je pense que ces lignes
vous
trouveront réunis. Avec ma bénédiction, je suis votre amie Joséphine.
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s trouveront réunis. Avec ma bénédiction, je suis
votre
amie Joséphine. » — Le poète reprit son manuscrit et conclut : « L’in
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en veux pas démordre, et la Légion d’honneur — je
vous
la laisse, la Légion d’honneur. Quand vous prenez un taxi passé onze
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r — je vous la laisse, la Légion d’honneur. Quand
vous
prenez un taxi passé onze heures, c’est double tarif, et pourquoi ? R
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double tarif, et pourquoi ? Regardez : à côté de
vous
, si vous êtes seul, un fantôme, d’office, a pris place. On lie bien v
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arif, et pourquoi ? Regardez : à côté de vous, si
vous
êtes seul, un fantôme, d’office, a pris place. On lie bien vite conna
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Maison des Ogres est au 53 rue de Rennes ; je ne
vous
le confie pas sans un secret tremblement. Nous embarquons Jean Cassou
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e marquis de Carabas, absent de Paris, est là. Si
vous
enlevez Georges Petit, égaré, en ayant soin d’ajouter ceux que j’oubl
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égaré, en ayant soin d’ajouter ceux que j’oublie,
vous
obtiendrez le chiffre exact des participants ; calculez l’âge du capi
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ais il s’agit de les vivre plutôt que d’en parler
vous
voyez bien que j’ai quitté cette table écroulée, dans la fumée et les
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gue dans une tête) (1932)ae af Lord Artur. —
Vous
êtes terriblement jolie aujourd’hui, Mademoiselle Sonnette, avec qui
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aujourd’hui, Mademoiselle Sonnette, avec qui avez-
vous
été méchante ? Sonnette. — Lord Artur, je ne suis pas une mauvaise f
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d Artur, je ne suis pas une mauvaise femme, et si
vous
n’étiez pas si retors, vous verriez bien que je ne suis pas plus coqu
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mauvaise femme, et si vous n’étiez pas si retors,
vous
verriez bien que je ne suis pas plus coquette qu’une autre. Mais les
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plus coquette qu’une autre. Mais les hommes comme
vous
aiment que les femmes soient coquettes à les faire doucement frémir d
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iner et c’est pourquoi nous aimons leur échapper.
Vous
êtes bien injuste avec moi quand vous me reprochez d’être méchante :
204
r échapper. Vous êtes bien injuste avec moi quand
vous
me reprochez d’être méchante : je suis à peine coquette, et vous save
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ez d’être méchante : je suis à peine coquette, et
vous
savez que c’est un plaisir qu’on ne peut pas nous refuser ; du reste,
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end plus jolie, quelqu’un me l’a dit hier encore,
vous
ne saurez pas qui. Lord Artur. — Ravissante Sonnette, vos paroles ne
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urez pas qui. Lord Artur. — Ravissante Sonnette,
vos
paroles ne sont pas pour les oreilles, mais pour les lèvres de ceux q
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ur les oreilles, mais pour les lèvres de ceux qui
vous
aiment. Car elles sont insensées, mais comme des baisers dans l’air.
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s, mais comme des baisers dans l’air. Je voudrais
vous
poser une question, Sonnette. Une question très grave. Une question q
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Une question qui revient à peu près à ceci : Êtes-
vous
un être capable d’aimer, ou seulement une apparence adorable ? Et voi
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arence adorable ? Et voici cette question : Aimez-
vous
mieux la pluie ou le beau temps ? Sonnette. — Pfi ! comme c’est drôl
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r. — Certes, la réponse serait sage, si seulement
vous
saviez ce que vous dites. Mais, en vérité, que signifient pour vous l
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onse serait sage, si seulement vous saviez ce que
vous
dites. Mais, en vérité, que signifient pour vous le beau temps et la
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vous dites. Mais, en vérité, que signifient pour
vous
le beau temps et la pluie ? Est-ce que c’est rire et pleurer ? Est-ce
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que c’est le bonheur et la tristesse ? Est-ce que
vous
préférez l’un à l’autre ? Sonnette. — Petite leçon de météorologie s
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Petite leçon de météorologie sentimentale. Comme
vous
êtes un profond pédant, dans cinq minutes je ne saurai plus même voir
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vilain. Lord Artur. — Je pense sérieusement que
vous
ne l’avez jamais su. Pas plus que vous n’avez jamais su si vous préfé
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sement que vous ne l’avez jamais su. Pas plus que
vous
n’avez jamais su si vous préfériez le bonheur ou la tristesse. Car vo
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jamais su. Pas plus que vous n’avez jamais su si
vous
préfériez le bonheur ou la tristesse. Car vous ne savez pas où est vo
220
si vous préfériez le bonheur ou la tristesse. Car
vous
ne savez pas où est votre bien. C’est pourquoi les mots vous paraisse
221
eur ou la tristesse. Car vous ne savez pas où est
votre
bien. C’est pourquoi les mots vous paraissent simples, évidents et in
222
ez pas où est votre bien. C’est pourquoi les mots
vous
paraissent simples, évidents et indifférents. C’est pourquoi vous adm
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simples, évidents et indifférents. C’est pourquoi
vous
admettez que « beau » temps est le contraire de « mauvais » temps, et
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» temps est le contraire de « mauvais » temps, et
vous
n’avez jamais cherché ce que doit être le « bon » temps, ni si les te
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i si les tempêtes sont « belles ». C’est pourquoi
vous
pensez encore que le bonheur peut exister en dehors de la souffrance,
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est le contraire de la souffrance. C’est pourquoi
vos
rêves composent toujours le même paysage de carte postale en couleurs
227
e sur le beau temps. Écoutez-moi bien, Sonnette :
Vos
actions et vos pensées, votre conception de l’amour se réfèrent en vé
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emps. Écoutez-moi bien, Sonnette : Vos actions et
vos
pensées, votre conception de l’amour se réfèrent en vérité à une cart
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-moi bien, Sonnette : Vos actions et vos pensées,
votre
conception de l’amour se réfèrent en vérité à une carte postale en co
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postale en couleurs. Et non pas à la réalité. Car
vous
n’aimez pas réfléchir à la souffrance. (Un silence.) Sans doute,
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e. (Un silence.) Sans doute, Sonnette, portez-
vous
de ces courtes bottes vernies, quand il pleut ? Sonnette. — Quand j’
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nt seulement sournoises. Sonnette. — Lord Artur,
vous
m’amusez beaucoup. Vraiment vous devez être jaloux ce soir. Quand vou
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e. — Lord Artur, vous m’amusez beaucoup. Vraiment
vous
devez être jaloux ce soir. Quand vous cédez à votre manie de remuer d
234
p. Vraiment vous devez être jaloux ce soir. Quand
vous
cédez à votre manie de remuer des métaphysiques à propos de petits ri
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ous devez être jaloux ce soir. Quand vous cédez à
votre
manie de remuer des métaphysiques à propos de petits riens, c’est tou
236
s riens, c’est toujours par dépit amoureux. Si je
vous
laisse aller, ou si peut-être je vous pousse un peu, vous finirez par
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reux. Si je vous laisse aller, ou si peut-être je
vous
pousse un peu, vous finirez par démontrer qu’il faut être chrétien po
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sse aller, ou si peut-être je vous pousse un peu,
vous
finirez par démontrer qu’il faut être chrétien pour comprendre quoi q
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Lord Artur. — J’ai toujours estimé, Sonnette, que
vous
extrêmement intelligente. Je regrette profondément que vous n’ayez pa
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mement intelligente. Je regrette profondément que
vous
n’ayez pas plus de sens qu’un oiseau. Sonnette, si vous étiez païenne
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’ayez pas plus de sens qu’un oiseau. Sonnette, si
vous
étiez païenne ou si vous étiez chrétienne, vous sauriez ce que c’est
242
’un oiseau. Sonnette, si vous étiez païenne ou si
vous
étiez chrétienne, vous sauriez ce que c’est que le beau temps. Si vou
243
i vous étiez païenne ou si vous étiez chrétienne,
vous
sauriez ce que c’est que le beau temps. Si vous étiez païenne et que
244
, vous sauriez ce que c’est que le beau temps. Si
vous
étiez païenne et que vous adoriez la lumière, le beau temps vous sera
245
t que le beau temps. Si vous étiez païenne et que
vous
adoriez la lumière, le beau temps vous serait un Dieu rendu visible ;
246
nne et que vous adoriez la lumière, le beau temps
vous
serait un Dieu rendu visible ; et votre « bonheur » rien de plus que
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beau temps vous serait un Dieu rendu visible ; et
votre
« bonheur » rien de plus que l’un des noms de sa présence. Mais un jo
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u bâtit la ville de Crotone. Sonnette. — J’aime
vos
histoires, Lord Artur. (Un temps.) — Dites-moi, Lord Artur, si je ple
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Artur, si je pleurais, quel temps ferait-il pour
vous
? Lord Artur. — … Le beau mot : courtisane… Ce n’est pas qu’elle soi
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êtue de son péché », — comme une courtisane. Mais
vous
n’êtes qu’une petite fille.20 20. [Note à l’achevé d’imprimé :] «
251
re du bel article de M. Arnold Reymond, paru dans
votre
n° 1, me met la plume à la main. Voici quelques notes rapidement rédi
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s ardent mais aussi le plus utilement critique si
vous
alliez lui parler d’un projet, d’une œuvre en cours, des circonstance
253
e meurtrier tantôt est acquitté, tantôt décapité.
Vous
voyez qu’on oscille du tout au rien, selon l’humeur d’un jury d’aille
254
ar le vilain qui n’a rien à donner, c’est lui qui
vous
donnera la joie du chant, plus précieuse que l’objet de vos requêtes
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a la joie du chant, plus précieuse que l’objet de
vos
requêtes au roi. — Oui, dit le poète, mais sans nobles, sans rois, pe
256
nde pourtant vienne encore, ô Dormants délaissés,
vous
atteindre ! Et, plus loin, dans le val qui se tait, près des rocs sus
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e tait, près des rocs suspendus de Tempé, Près de
vous
j’élirai ma demeure à jamais, près de vous, noms splendides ! 21.
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rès de vous j’élirai ma demeure à jamais, près de
vous
, noms splendides ! 21. Patmos, 1801-1802. 22. Mnemosyne III, 18