1
À
hauteur d’homme (1er juin 1946)a La Politique pratique d’un idéa
2
que au pouvoir : un jeu truqué où le citoyen perd
à
tout coup. Nous voici loin de notre définition de la politique consid
3
Cette différence de niveau. Qu’on la sente jusqu’
à
l’écœurement, jusqu’au frisson de l’absurdité, jusqu’à la révolte eff
4
cœurement, jusqu’au frisson de l’absurdité, jusqu’
à
la révolte effective. Et qu’alors on fasse tout pour la réduire, en s
5
et des mesures pratiques d’autre part, ordonnées
à
cet idéal et contribuant à le réaliser. Mais la politique des partis
6
’autre part, ordonnées à cet idéal et contribuant
à
le réaliser. Mais la politique des partis se tient dans une espèce de
7
partis se tient dans une espèce de no man’s land
à
mi-chemin de l’idéal et du pratique. Quand on lui rappelle le premier
8
s qu’elles la justifient.) Cette politique tourne
à
vide, dans un grand bruit d’ismes entrechoqués, et rien n’en sort. Ce
9
era-t-on pour telle mesure précise jugée conforme
à
ce qu’on attend de l’homme ? Point du tout, on votera sur les ismes,
10
disant que peut-être, cette fois-ci… Il est admis
à
l’étranger que les Français aiment trop la politique et en font trop.
11
es problèmes en déléguant le soin de les résoudre
à
des factions irréductibles dont le souci dominant est de continuer le
12
rieux de gagner la partie, c’est-à-dire d’arriver
à
gouverner. Suis-je assez clair ? Ce qui occupe toute la scène, ce qui
13
-dire décider ce qu’est l’homme et bâtir une cité
à
sa mesure. Il ne faut pas dissoudre les partis ni en sortir, mais il
14
ré eux et dans leur sein, rapporter nos jugements
à
une notion totale de l’homme d’une part, et aux demandes pratiques de
15
ne vocation qui le distingue, mais aussi le relie
à
la communauté, lui conférant ainsi les devoirs de ses droits. Quand u
16
i se sera défini de la sorte, les citoyens seront
à
même de juger si son action traduit son idéal, ou si au contraire ell
17
al, ou si au contraire elle le trahit. Ils seront
à
même d’exiger de leur parti la démonstration convaincante que les mes
18
des attitudes précises. Par exemple, elle oblige
à
condamner tout ce qui, dans le régime capitaliste libre, frustre le p
19
empêche de réaliser sa vocation. Elle nous oblige
à
condamner aussi dans les régimes totalitaires, tout ce qui prétend di
20
régimes totalitaires, tout ce qui prétend dicter
à
l’homme sa vocation, — ce qui est encore la nier et l’écraser. Enfin
21
libre ou étatisation. Nous disons qu’il n’y a pas
à
choisir entre ces deux demi-vérités ou demi-mensonges, de même qu’il
22
érités ou demi-mensonges, de même qu’il n’y a pas
à
choisir entre la vérité du foie et celle du cœur, ni davantage entre
23
non le partisan. Et c’est pourquoi nous demandons
à
distinguer, selon les cas, quelles sont les entreprises humaines qui
24
tatisant, et quelles sont celles qu’il faut aider
à
rester libres. Cela ne doit pas être une querelle de partis, mais une
25
rale d’un parti. Bref, nous voulons une politique
à
hauteur d’homme. Celle des partis passe par-dessus les têtes ou vise
26
ra ? Une première réalisation Une politique
à
hauteur d’homme, axée sur la réalité de la personne à la fois libre e
27
rait sans doute le seul moyen d’amener ces partis
à
travailler, chacun selon sa méthode, au bien commun ; tandis qu’on le
28
s viennent de lui accorder 30 de leurs suffrages,
à
sa première présentation devant le corps électoral, c’est qu’il a fai
29
leur pays, le grand gagnant européen de la course
à
la reconstruction. a. Rougemont Denis de, « À hauteur d’homme »,
30
à la reconstruction. a. Rougemont Denis de, «
À
hauteur d’homme », Réforme, Paris, 1 juin 1946, p. 1.
31
une idée fort approchée de la fin du monde. C’est
à
quoi nous en sommes, et c’est comique. On avait tout prévu, sauf le c
32
serons changés, en un instant, en un clin d’œil,
à
la dernière trompette. » Or, savez-vous ce que dit le texte grec, là
33
e Moyen Âge pensait qu’une pluie de feu suffirait
à
réduire la surface de la Terre et la vermine humaine qui s’y livre à
34
e de la Terre et la vermine humaine qui s’y livre
à
ses vices. La Renaissance croyait plutôt à un nouveau Déluge. Léonard
35
livre à ses vices. La Renaissance croyait plutôt
à
un nouveau Déluge. Léonard le figure dans une série de dessins où l’o
36
s aux calculs du savant dont je vous parlais tout
à
l’heure : la fin du monde se calcule désormais. Ses données immédiate
37
nt, obéit secrètement au bon sens. Elle nous mène
à
la mort, c’est clair. Mais c’est peut-être aussi qu’elle a compris qu
38
longue de l’année, parce qu’il n’y avait plus qu’
à
désespérer, l’espoir est né. Démonstration d’une puissance indémontra
39
qui passent encore sont ceux qui vont de personne
à
personne. Me voici libéré de mes dernières craintes, et tout libre d’
40
paix ou la mort. Disposition favorable, je crois,
à
des réflexions réalistes. Je reviens donc à mes atomes. Parmi tous le
41
rois, à des réflexions réalistes. Je reviens donc
à
mes atomes. Parmi tous les projets de contrôle de la Bombe que l’on a
42
tiques et raisonnables que l’on traite de folies,
à
l’âge où l’on prépare dans le monde entier, à la demande générale, la
43
es, à l’âge où l’on prépare dans le monde entier,
à
la demande générale, la prochaine et irrévocablement dernière guerre
44
vertu d’ordre. Admettons qu’elles arrivent encore
à
se battre. Admettons que la Bombe soit moins puissante que les savant
45
ée de plus. Admettons que l’on invente une parade
à
la Bombe, selon l’axiome des militaires, sans oublier que leur expéri
46
’un certain goût de l’antithèse m’incline parfois
à
souhaiter. La tragédie n’aura pas de lignes pures, parce que nos choi
47
elles, Bombe en main, essaiera d’imposer sa paix
à
toutes les autres. (Inutile même de la nommer.) Il est évident que le
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tôt ou tard. Il est évident que si l’on continue
à
penser comme on pense aujourd’hui, cela finira dans l’explosion total
49
ident que la grande majorité des hommes se refuse
à
ces évidences. On nous ressasse à longueur de journée qu’elle « n’est
50
ommes se refuse à ces évidences. On nous ressasse
à
longueur de journée qu’elle « n’est pas prête pour un gouvernement mo
51
a mort, et vous en rendez responsable. Tout tient
à
chacun de nous. Et nous en sommes au point où il devient difficile de
52
utel « au dieu inconnu », que saint Paul admirait
à
Athènes, mais j’ai tout lieu de croire qu’il existe à New York. Serai
53
hènes, mais j’ai tout lieu de croire qu’il existe
à
New York. Serait-ce cette église du Centre Absolu, dont je vois annon
54
ossibilité de fonder des cités idéales, conformes
à
leurs doctrines morales et politiques. D’où le caractère social très
55
onaux. C’est ainsi qu’un Américain qui appartient
à
l’Église réformée a bien des chances d’avoir des ancêtres hollandais,
56
est catholique, italiens, polonais ou irlandais.
À
ces différences d’origine sont venues s’ajouter, dès le xviiie siècl
57
re, la méthodiste aussi (elles comptent chacune 9
à
10 millions de membres), tandis que l’Église presbytérienne et l’Égli
58
ses) sont surtout citadines et fashionable. Quant
à
la fameuse multiplication des sectes, elle n’a rien à voir avec la di
59
, la plupart des grandes confessions. Ces groupes
à
leur tour se sont morcelés sur leurs ailes gauche et droite, en « lib
60
rulente, entraînant de nouvelles divisions, jusqu’
à
donner naissance à des « églises » qui ne comptaient que quelques cen
61
de nouvelles divisions, jusqu’à donner naissance
à
des « églises » qui ne comptaient que quelques centaines « d’élus ».
62
e facilitaient des contacts nouveaux et tendaient
à
dissoudre les sectesd purement locales, le processus s’est renversé.
63
igner : ces étiquettes ne correspondent nullement
à
des antagonismes religieux. Bien au contraire, c’est l’uniformité des
64
Du gothique neuf On m’avait dit que je verrais
à
New York de pauvres petites églises tout écrasées entre des gratte-ci
65
ciel, qui ne voient d’ailleurs aucun inconvénient
à
ce qu’un lieu de culte soit moins haut qu’un building, comme une host
66
, en partant de Washington Square. Voici d’abord,
à
deux-cents mètres l’une de l’autre, deux églises au clocher oxfordien
67
r pupitre pour la Bible, d’où pend un ruban large
à
la couleur de la saison ou de la fête liturgique. Plus haut, l’église
68
… Le goût de la cérémonie Un dimanche matin
à
New York : voilà le temps, voilà le lieu pour une étude comparée des
69
ssieurs en jaquette, ou au moins en veston bordé,
à
la boutonnière fleurie d’un œillet blanc, s’empressent. Ils vous diri
70
e chez les luthériens. Les catholiques eux-mêmes,
à
Saint-Patrick, observent durant les offices une correction de maintie
71
tombez sur un service chanté, la communion reçue
à
genoux devant l’autel, vous vous croirez chez les romains, mais vous
72
rie scandalisé le protestant français qui assiste
à
l’un de ces cultes. Mais un de mes amis, argentin, sortant de la mess
73
ais un de mes amis, argentin, sortant de la messe
à
Saint-Patrick, se plaignait de l’absence toute « protestante » du dés
74
es marques de ferveur théâtrale qu’il s’attendait
à
retrouver dans un tel lieu… Plus divisés qu’ailleurs en apparence, pl
75
ertaines pudeurs de l’âme, et le mystère inhérent
à
ce genre de problème. c. Rougemont Denis de, « Vues générales des
76
Spiritualité américaine (19 octobre 1946)e
À
l’origine et au premier rang de la lutte contre l’esclavage, de la lu
77
du maintien de la morale dans la cité, préparait
à
la mort plus qu’à la vie. La paroisse était la commune. Aujourd’hui,
78
morale dans la cité, préparait à la mort plus qu’
à
la vie. La paroisse était la commune. Aujourd’hui, le plus petit vill
79
paroisses sont devenues des clubs. Elles offrent
à
leurs membres des relations sociales, des banquets, des jeux de loto,
80
maine, bref, un milieu. Le pasteur se trouve donc
à
la tête d’un organisme assez complexe. Mais il dispose d’aides nombre
81
et beaucoup de dames avides de donner libre cours
à
leur fameuse efficiency. Sa fonction principale sera donc de parler,
82
çon de civisme ou de morale, incitant les fidèles
à
adopter les maximes d’une vie plus satisfaisante à tous égards. On me
83
adopter les maximes d’une vie plus satisfaisante
à
tous égards. On me demandera : Qu’y a-t-il de proprement religieux da
84
ssède une valeur religieuse, est la religion même
à
leurs yeux. Ce qui implique que le christianisme est la meilleure man
85
ue, si seulement tous ses habitants se décidaient
à
mener une vie « décente »… Sur quoi, l’Européen frotté d’un peu de th
86
t la culture des sentiments élevés parviendraient
à
éliminer. Personne n’est juge même d’une seule âme, même de la sienne
87
ait aller beaucoup plus loin. Mais sans prétendre
à
dépasser le niveau d’une sociologie religieuse, je voudrais indiquer
88
igieuse, je voudrais indiquer le dilemme que pose
à
un esprit européen le spectacle des églises américaines. Ou bien l’ég
89
n l’église va dans le siècle, l’organise, et tend
à
se confondre avec la société terrestre, mais alors la foi tend à se c
90
avec la société terrestre, mais alors la foi tend
à
se confondre avec la morale du bourg ; ou bien l’église se dresse fac
91
ne l’entend plus. Ou bien vous mettez le message
à
la portée de la masse et dans le style du jour, mais certains mots ne
92
e, mais ces mots n’ont plus cours dans la presse,
à
la radio ni dans les magazines, et vous perdez toute influence sur le
93
s, et vous perdez toute influence sur les masses.
À
quoi Kierkegaard répondrait que les masses comme telles ne seront jam
94
chrétiennes, et que la grâce prend les hommes un
à
un, comme des héros tragiques, au-delà de toutes les aides de la mora
95
morale et de la religion… Il ne me reste plus qu’
à
noter que Kierkegaard, précisément, est entièrement traduit en Amériq
96
, cette autre chose contre laquelle il n’y a rien
à
faire, et qui nous aime. ⁂ Je relis la dernière page de sa Galopine,
97
bien des incertitudes, comme pour mieux renvoyer
à
ce qui les transcende, j’en retrouve des marques sensibles dans tous
98
as toujours nommer leur inquiétude. Lui se refuse
à
la nommer pour eux comme le font trop de romanciers chrétiens — mais
99
le font trop de romanciers chrétiens — mais aussi
à
la nier ou la dénaturer comme le font tant de romanciers athées. Avec
100
rteurs ou la proie ; et ce respect des âmes donne
à
chacun de ses livres — même à ceux où l’on n’allait voir qu’un plaisi
101
pect des âmes donne à chacun de ses livres — même
à
ceux où l’on n’allait voir qu’un plaisir tout gratuit de conteur né —
102
œuvre soit indemne de toute référence insistante
à
la foi qui l’inspire, et de tout langage pieux). Il est entré dans le
103
Europe. Cette distinction fondamentale correspond
à
deux attitudes, entre lesquelles nous aurons à choisir dans un délai
104
nd à deux attitudes, entre lesquelles nous aurons
à
choisir dans un délai que la situation du monde rend très court. L’
105
posent n’est rien d’autre que l’arrêt artificiel,
à
un certain niveau, d’une société en décadence. On isole de cette soci
106
ose un système qui serait en équilibre permanent,
à
l’abri des menaces grossières comme des créations de l’esprit, insens
107
e frontières qui l’empêchent de respirer, menacée
à
chaque instant d’une sorte d’hémiplégie, soit que la gauche réussisse
108
sorte d’hémiplégie, soit que la gauche réussisse
à
paralyser la droite ou l’inverse, l’Europe est pratiquement indéfenda
109
Nos frontières, nos cordons douaniers, suffisent
à
empêcher nos biens de circuler, mais n’arrêteront pas les armées. Je
110
que vouloir l’union de l’Europe sans rien changer
à
sa structure économique et politique, c’est pratiquement ne rien voul
111
cle, qui sont celles de l’organisation ; rappeler
à
cette Europe qui se sent diminuée qu’elle compte encore 250 millions
112
raliste est par conséquent superflue. Je persiste
à
penser, pour ma part, que les gouvernements travaillent encore en fai
113
, les citoyens de l’Europe, ceux qui sont décidés
à
fournir l’effort d’invention à la hauteur du siècle. Je disais à Mont
114
x qui sont décidés à fournir l’effort d’invention
à
la hauteur du siècle. Je disais à Montreux en septembre dernier, lors
115
ort d’invention à la hauteur du siècle. Je disais
à
Montreux en septembre dernier, lors du congrès de l’Union européenne
116
urer, c’est aux fédéralistes qu’elle le devra, et
à
eux seuls. Sur qui d’autre peut-elle compter ? Elle ne doit pas compt
117
ns. Tous les gouvernements ont un penchant marqué
à
persévérer dans leur être, et même à lui survivre aussi longtemps que
118
chant marqué à persévérer dans leur être, et même
à
lui survivre aussi longtemps que possible avec l’appui de la police.
119
bsolus sans devoirs, ont un penchant irrésistible
à
devenir totalitaires. Et ce n’est point que leurs hommes d’État soien
120
s d’accord. La parole est maintenant aux peuples,
à
l’opinion qui se réveille, aux citoyens du continent. Ils vont la pre
121
jours, aux états généraux de l’Europe, convoqués
à
La Haye pour le 7 mai. Où elle mène Je ne puis anticiper sur le
122
nté, et c’est le but précis que nous visons tous,
à
plus ou moins brève échéance. À grands traits, voici le tableau : Nou
123
nous visons tous, à plus ou moins brève échéance.
À
grands traits, voici le tableau : Nous avons aujourd’hui une Europe d
124
barrières ni visas, rendue dans toute son étendue
à
la libre circulation des hommes, des idées, et des biens. Pour assure
125
ulture donne un organe, une voix et une autorité,
à
la conscience européenne. Par-dessus tout, dominant ces Conseils qui
126
arte des droits et des devoirs de la personne, et
à
laquelle puissent en appeler directement, contre l’État ou le parti q
127
ons l’Europe, parce que sans elle le monde glisse
à
la guerre, et que l’alternative n’est plus, pour nous, que d’empêcher
128
e souveraineté nationale, et vous voyez peut-être
à
quoi je pense. Fédérés, au contraire, nous remonterons au niveau de p
129
iérarchie des Conseils que nous proposons aboutit
à
la Cour suprême, c’est-à-dire à une institution dont la fin n’est pas
130
proposons aboutit à la Cour suprême, c’est-à-dire
à
une institution dont la fin n’est pas la puissance, ni le maintien pa
131
ie des droits élémentaires de l’homme, antérieurs
à
l’État, supérieurs à l’État, et sans lesquels, pour nous Européens, l
132
aires de l’homme, antérieurs à l’État, supérieurs
à
l’État, et sans lesquels, pour nous Européens, le bonheur même paraît
133
fédération européenne. Il se passe quelque chose
à
l’Est. Il est temps qu’il se passe quelque chose en Europe ! Il est t
134
éparée du continent. Il est temps de donner aussi
à
nos amis américains la certitude que nous ne sommes pas ce qu’ils ont
135
l’Amérique ni la Russie, mais cette vieille terre
à
rajeunir, à libérer de ses cloisons, notre Europe à reconquérir, pour
136
i la Russie, mais cette vieille terre à rajeunir,
à
libérer de ses cloisons, notre Europe à reconquérir, pour tous ses pe
137
rajeunir, à libérer de ses cloisons, notre Europe
à
reconquérir, pour tous ses peuples, pour tous ses partis, et comme le
138
Allemands, aux craintes qu’il éveille en France,
à
la tentation autarcique en Grande-Bretagne, aux brusqueries ou impati
139
e, aux brusqueries ou impatiences américaines, et
à
l’expansion russe. On parle d’obstacles économiques à cette fédératio
140
expansion russe. On parle d’obstacles économiques
à
cette fédération. C’est oublier que la situation présente est impossi
141
’occupation. h. Rougemont Denis de, « [Réponse
à
une enquête] Êtes-vous partisan du rapprochement franco-allemand ? »,
142
éforme, Paris, 29 janvier 1949, p. 4. i. Réponse
à
une enquête réalisée par Réforme.
143
communion nécessaire, tous ces sujets se ramènent
à
un seul : l’individu créateur et la société. On nous a très bien mont
144
est trop clair qu’aucun de nous ne se risquerait
à
vous en donner la recette. Et c’est tant mieux ! Car il existe des re
145
fois synthétiques, dans ce siècle, et nous savons
à
quoi elles mènent ! Que vaut le bonheur d’un peuple, que vaut sa comm
146
e concert inaugural, dans une église, était dédié
à
la mémoire des victimes de toutes les tyrannies du xxe siècle. Il co
147
festations par cet acte de piété et ce Magnificat
à
la mémoire des martyrs de ce siècle. Et ensuite : tout l’ensemble ébl
148
ciers, critiques et philosophes qui ont pris part
à
nos entretiens, pour nous dire : et maintenant allons-y, serrons les
149
maintenant allons-y, serrons les rangs, opposons
à
la discipline totalitaire un front commun, et à leur propagande une p
150
s à la discipline totalitaire un front commun, et
à
leur propagande une propagande au moins aussi brutale ou insinuante.
151
ieurs de la communion ? Si nous allons même jusqu’
à
éviter d’en parler — parce que, disons-le franchement, il est gênant
152
phrase de Miguel de Unamuno, dans son commentaire
à
Don Quichotte : Mets-toi en marche, tout seul. Tous les autres solit
153
out seul. Tous les autres solitaires se joindront
à
toi, à tes côtés sans que tu les voies. Et chacun pensera qu’il va se
154
l. Tous les autres solitaires se joindront à toi,
à
tes côtés sans que tu les voies. Et chacun pensera qu’il va seul. Mai
155
le souci de la liberté et qu’ainsi, ils passaient
à
côté des questions essentielles qui leur étaient proposées. Il reste
156
réalité de monologues successifs, ont fait sentir
à
quel point est posé le problème de la communication entre le Créateur
157
ateur et la société. Problème de communion. C’est
à
celui-ci qu’est consacré le texte de Denis de Rougemont que nous publ
158
ni moins que n’ont pu le faire mes appartenances
à
la Suisse comme destin historique, ou à la langue française comme moy
159
rtenances à la Suisse comme destin historique, ou
à
la langue française comme moyen d’expression. Gênantes sont les donné
160
aux orthodoxes, aux incroyants de toutes nuances.
À
l’isolement relatif du protestant en France, il y a mieux que des com
161
plus large de l’humain, pour ceux qui se réfèrent
à
l’Écriture et à ses traductions liturgiques, sources du seul langage
162
humain, pour ceux qui se réfèrent à l’Écriture et
à
ses traductions liturgiques, sources du seul langage vraiment commun
163
occidental. l. Rougemont Denis de, « [Réponse
à
une enquête] Les écrivains protestants », Réforme, Paris, 11 avril 19
164
Réforme, Paris, 11 avril 1953, p. 7. m. Réponse
à
une enquête réalisée par Réforme.
165
. En août 1947, on est venu me demander de parler
à
un congrès de fédéralistes européens, à Montreux, où j’ai prononcé un
166
de parler à un congrès de fédéralistes européens,
à
Montreux, où j’ai prononcé un discours inaugural : j’étais engagé. Pu
167
er de la partie culturelle du Mouvement européen.
À
partir du congrès de La Haye en 1948, je me suis beaucoup penché sur
168
estivals de musique européens que je dirige, tout
à
fait par hasard. Nous avons coordonné les Instituts d’études européen
169
mpagne européenne d’éducation civique qui cherche
à
introduire l’angle de vision européen dans la leçon d’histoire, de gé
170
t ans de tentatives de rapprochement n’ont abouti
à
rien sur le plan politique. Cette situation tient au fait que les Éta
171
neté absolue, devenant ainsi eux-mêmes l’obstacle
à
toute espèce d’union. On ne peut bâtir une union de l’Europe sur les
172
eut bâtir une union de l’Europe sur les obstacles
à
toute union. Notre espoir réside dans une politique des régions. Par
173
er par une assemblée élue par les régions. Il y a
à
ce sujet une importante littérature en France — qui est le pays le pl
174
oute d’ici dix ou quinze ans serons-nous parvenus
à
créer des régions sur une base économique, historique, ethnique — tou
175
économique, historique, ethnique — tout cela mêlé
à
doses variables —, qui seront de plus en plus les vrais centres de la
176
de races. Les problèmes les plus importants sont,
à
la racine, d’ordre philosophique ou religieux. Il s’agit de transpose
177
ronyme du Cern, dont il est question ici, renvoie
à
l’organe provisoire institué en 1952 sous le nom de Conseil européen
178
Invité au matin du 13 janvier, par téléphone,
à
participer le 14 au soir à une émission de plus de trois heures sur C
179
anvier, par téléphone, à participer le 14 au soir
à
une émission de plus de trois heures sur Concorde, j’ai commencé par
180
technicien, et surtout « je suis contre »… — « Qu’
à
cela ne tienne, me dit-on, vous parlerez en duplex de Genève, c’est a
181
rer leur culte des « Ailes françaises ». Qu’ai-je
à
faire là ? Dès que j’ouvrirai la bouche, des millions de téléspectate
182
tions simples et naïves, je demande : « Concorde,
à
quoi est-ce que ça sert ? ». On m’assure que cet appareil ira de Pari
183
rt ? ». On m’assure que cet appareil ira de Paris
à
New York en trois heures et demie au lieu de sept. Bon. Mais les quel
184
re que des savants redoutent, l’atteinte possible
à
la couche d’ozone qui protège notre vie terrestre contre les rayons u
185
ients prévus, dont l’heure est si précieuse, sont
à
tel point suroccupés, on leur rendrait meilleur service en leur faisa
186
formalités de douanes et passeports au départ et
à
l’arrivée ; 2°) transporter les passagers de l’échelle de coupée au c
187
ternative qu’elle offre au gaspillage industriel,
à
la pollution de l’atmosphère, voire à la guerre, c’est le chômage, il
188
industriel, à la pollution de l’atmosphère, voire
à
la guerre, c’est le chômage, il est temps de changer de cap, de se fi
189
ié non pas même au profit (ici très négatif) mais
à
la puissance physique de l’État centralisateur et policier, au nom de
190
sateur et policier, au nom de quoi tout s’ordonne
à
la guerre. Concorde résume un ensemble de calculs et de rêves, de pri
191
derne du progrès et du luxe s’oppose radicalement
à
cette manie démodée de la vitesse et du fracas pour épater le monde.
192
t du fracas pour épater le monde. Ce qui commence
à
valoir des fortunes, c’est le contraire de ce que Concorde symbolise.
193
éfinition la plus courante de l’écologie consiste
à
dire que c’est « une mode », ou encore « une douce manie de rousseaui
194
ante : « du retour aux cavernes et de l’éclairage
à
la bougie »). Ou au contraire ; elle serait une « névrose d’Apocalyps
195
ient « soutenus » (entendez : payés) affirme-t-on
à
l’EDF, par les « banquiers américains » ; mais Sakharov dit au contra
196
es », elles sont « propres ». Les enseignants ont
à
présenter ces brochures. Mais si l’un ou l’autre s’avisait de présent
197
nucléaire, la direction le rappellerait aussitôt
à
l’ordre, car « il est interdit de faire de la politique à l’école ».
198
e, car « il est interdit de faire de la politique
à
l’école ». D’où cette nouvelle définition de la politique : si l’on e
199
: la belle époque du colonialisme durera de 1878
à
1938 environ. Au triple alignement des esprits par l’école, des corps
200
de rejet) face à la civilisation industrielle et
à
ses agressions de plus en plus brutales contre la Nature et contre l’
201
festé d’abord en Europe, première partie du monde
à
s’être développée industriellement, donc à avoir subi l’agression méc
202
monde à s’être développée industriellement, donc
à
avoir subi l’agression mécanique. On nous dit : « Le souci écologique
203
ont inventé et produit une civilisation qui tend
à
détruire du même mouvement à la fois les écosystèmes naturels et les
204
iècle puis aux États-Unis. Elle s’étend désormais
à
toutes les parties de la Terre où la civilisation occidentale apporte
205
e Guerre mondiale, a pris soudain des proportions
à
ce point alarmantes que les gouvernements de nos États nationaux — si
206
e nos États nationaux — si lié que soit leur sort
à
celui de la croissance industrielle — se sont vus contraints de créer
207
es titulaires de ces ministères sont les premiers
à
le reconnaître). Si la croissance de la civilisation industrielle cor
208
t du cancer, le souci écologique correspond, lui,
à
la création d’anticorps contre les maladies de civilisation (physique
209
straites, géométriques, alignées et les préparant
à
devenir des recrues alignables. Il existe une profonde analogie de st
210
ible avec ma souveraineté nationale. Et l’on sait
à
quelles résistances de la capitale et de sa police se heurtent les te
211
n qui a peur qu’elles le dépassent. Le Rhin amène
à
la mer du Nord 60 millions de tonnes de déchets par jour. Ces déchets
212
t État-nation, par nature, s’oppose identiquement
à
ce qui le dépasse tant par en haut que par en bas, c’est-à-dire qu’il
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haut que par en bas, c’est-à-dire qu’il s’oppose
à
presque tout ce qui existe ou voudrait exister indépendamment de son
214
s années 1930 de ce siècle par les personnalistes
à
l’État-nation : il est à la fois trop petit (à l’échelle mondiale) et
215
es à l’État-nation : il est à la fois trop petit (
à
l’échelle mondiale) et trop grand (à l’échelle des régions) pour joue
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trop petit (à l’échelle mondiale) et trop grand (
à
l’échelle des régions) pour jouer encore son rôle d’État, — d’animate
217
es. 6. La région : un espace de participation
à
la mesure du citoyen Mais il convient ici de préciser le sens que
218
Il y a des régions ethniques qui ne correspondent
à
aucun État aujourd’hui existant ; Catalogne, Euskadi, Occitanie, Bret
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celles aussi dont la cause paraît la plus facile
à
défendre. — Il y a les régions transfrontières ; deux douzaines envir
220
, des calottes du Nord (Norvège, Suède, Finlande)
à
l’Oresund (Danemark et Suède) à l’Euregio (Rhin-Ems et Gueldre), à la
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Suède, Finlande) à l’Oresund (Danemark et Suède)
à
l’Euregio (Rhin-Ems et Gueldre), à la Regio basiliensis (Suisse, Fran
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mark et Suède) à l’Euregio (Rhin-Ems et Gueldre),
à
la Regio basiliensis (Suisse, France, RFA), et sur l’arc alpin, aux r
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égions — déjà existantes, en formation, ou encore
à
créer — que l’on peut définir comme espace de participation civique,
224
ion civique, régions assez petites pour permettre
à
la voix d’un citoyen de s’y faire entendre et à celles des autres de
225
e à la voix d’un citoyen de s’y faire entendre et
à
celles des autres de lui répondre. 7. Éloge de la petite échelle
226
e échelle Il s’agit donc, si l’on veut arriver
à
des solutions écologiques capables de restaurer, maintenir et dévelop
227
tale nationale est des plus simples : il consiste
à
situer les pouvoirs de décision au niveau communautaire le mieux acco
228
ansposer en termes européens : Ne confiez jamais
à
une plus grande unité ce qui peut être fait par une plus petite. Ce q
229
locales, les communes (neighborhoods) commencent
à
retrouver le sens de leur autonomie, à reprendre en main leurs destin
230
commencent à retrouver le sens de leur autonomie,
à
reprendre en main leurs destins.2 » Il est faux que le plus grand soi
231
nt de relever conduisent d’une manière nécessaire
à
des conclusions politiques d’importance décisive au seuil de la campa
232
ns l’Europe fédérée, ni celle-ci sans des régions
à
sa base ; — S’il est vrai enfin que les problèmes écologiques ne peuv
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problèmes écologiques ne peuvent être résolus qu’
à
l’échelle régionale ou continentale, non pas à l’échelle nationale ;
234
qu’à l’échelle régionale ou continentale, non pas
à
l’échelle nationale ; — Alors il devient évident que les organisation
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gionalistes et fédéralistes dans tous nos pays et
à
l’échelle continentale, en vue d’établir un programme commun aux troi
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qui diffèrent d’une manière importante d’un pays
à
l’autre chez les Neuf3. 9. Pour un même avenir Encore un mot su
237
cuve en ciment, nourris au tube de caoutchouc et
à
la seringue, qui mourront sans avoir jamais ouvert les yeux sur une p
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gazines scientifiques, des animaux qui apprennent
à
parler et surtout à comprendre un peu nos langages d’hommes. Les merv
239
s, des animaux qui apprennent à parler et surtout
à
comprendre un peu nos langages d’hommes. Les merveilleux dauphins son
240
que nous leur donnons, et leurs réponses disent «
À
vos ordres ! » et rien de plus. Nous les conditionnons, nous ne commu
241
nous soient susceptibles de mourir d’émotion tend
à
prouver qu’ils sont plus capables que nous d’une certaine civilisatio
242
n des fils de Dieu. Car la création a été soumise
à
la corruption non de son gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise
243
de la servitude de la corruption, pour avoir part
à
la liberté et à la gloire des enfants de Dieu. Or nous savons que jus
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de la corruption, pour avoir part à la liberté et
à
la gloire des enfants de Dieu. Or nous savons que jusqu’à ce jour la
245
ire des enfants de Dieu. Or nous savons que jusqu’
à
ce jour la création tout entière soupire et souffre dans les douleurs
246
éation tout entière, dans la relation de l’animal
à
l’homme, j’entends de l’homme à la Nature vivante et au Cosmos, où le
247
ation de l’animal à l’homme, j’entends de l’homme
à
la Nature vivante et au Cosmos, où le règne animal est le plus proche
248
tions, plusieurs des participants se sont engagés
à
représenter chacun une « nation » — c’est-à-dire une espèce animale m
249
agement dans le mouvement écologique, participait
à
cette réunion. Il a bien voulu nous autoriser à publier le texte de s
250
t à cette réunion. Il a bien voulu nous autoriser
à
publier le texte de son allocution d’ouverture. Ce dont nous le remer