2
u soir à une émission de plus de trois heures sur
Concorde
, j’ai commencé par refuser : dix minutes de parole ne valent pas le v
3
ertir que je sors du sujet. (Je parle pourtant de
Concorde
. Mais le sujet, c’est sa louange.) En dépit d’un feu roulant d’interr
4
e des questions simples et naïves, je demande : «
Concorde
, à quoi est-ce que ça sert ? ». On m’assure que cet appareil ira de P
5
raviolets ? Votre pari — dis-je aux promoteurs de
Concorde
alignés devant moi, et consternés — c’est le contraire du pari de Pas
6
métro. 3. On me dit qu’arrêter la fabrication de
Concorde
mettrait au chômage 40 000 ouvriers. Argument proprement scandaleux !
7
e —, on invoque les « retombées technologiques » (
Concorde
lui-même étant une retombée des V2 à travers les fusées américaines)
8
s américaines) ; cela signifie qu’en construisant
Concorde
, on aurait découvert des procédés qui permettront de construire d’aut
9
. Indépendamment de ces arguments, je suis contre
Concorde
pour deux raisons fondamentales. a) Tout comme les centrales nucléair
10
mentales. a) Tout comme les centrales nucléaires.
Concorde
est le symbole ou simplement l’enseigne d’un modèle de société que je
11
icier, au nom de quoi tout s’ordonne à la guerre.
Concorde
résume un ensemble de calculs et de rêves, de principes et d’ambition
12
sonne. b) Je suis convaincu que les promoteurs de
Concorde
sont animés par un certain idéal : c’est celui du Progrès selon le xi
13
valoir des fortunes, c’est le contraire de ce que
Concorde
symbolise. Le luxe suprême de demain, je l’ai défini au lendemain d’H
14
silence. r. Rougemont Denis de, « À propos de
Concorde
», Réforme, Paris, 21 février 1976, p. 16.