1
Amérique, c’est le jeu des pressions, du business
et
des grands syndicats : on n’y joue que pour de l’argent. Ailleurs, c’
2
son de l’absurdité, jusqu’à la révolte effective.
Et
qu’alors on fasse tout pour la réduire, en se rapprochant, d’un seul
3
out pour la réduire, en se rapprochant, d’un seul
et
même mouvement, de l’idéal et du pratique, doublement négligés par le
4
prochant, d’un seul et même mouvement, de l’idéal
et
du pratique, doublement négligés par les partis. Ce bon sens m’appara
5
ose, qu’on le veuille ou non, une idée de l’homme
et
de la condition humaine. Mais on dirait que la politique actuelle l’
6
ais on dirait que la politique actuelle l’oublie,
et
qu’elle ne se fonde plus, en fait, que sur les conditions de la polit
7
hacun aussi grand que le tout, mais sans y croire
et
sans s’y préparer vraiment. Insistons donc sur deux ou trois banalité
8
deux chapitres : un idéal de l’homme d’une part,
et
des mesures pratiques d’autre part, ordonnées à cet idéal et contribu
9
res pratiques d’autre part, ordonnées à cet idéal
et
contribuant à le réaliser. Mais la politique des partis se tient dans
10
ne espèce de no man’s land à mi-chemin de l’idéal
et
du pratique. Quand on lui rappelle le premier, elle s’en moque bien e
11
on lui rappelle le premier, elle s’en moque bien
et
parle de réalisme, cependant qu’elle rate le second parce qu’elle se
12
e avait pour mission très simple de relier le but
et
ses moyens. En fait, elle les isole l’un de l’autre. (Tel parti réput
13
re vote des mesures de tyrannie. La « politique »
et
ses « nécessités » expliquent seules la contradiction. Je ne vois pas
14
à vide, dans un grand bruit d’ismes entrechoqués,
et
rien n’en sort. Cette machine ne vit plus que pour elle-même et sur e
15
ort. Cette machine ne vit plus que pour elle-même
et
sur elle-même. Elle coûte cher et n’arrange rien. Au lieu de transfor
16
pour elle-même et sur elle-même. Elle coûte cher
et
n’arrange rien. Au lieu de transformer des idéaux en fait, elle trans
17
esses en oublis. Je pense aux élections de demain
et
je demande : de quoi s’agit-il ? Va-t-on choisir bien consciemment en
18
bien consciemment entre trois idéaux de l’homme ?
Et
votera-t-on pour telle mesure précise jugée conforme à ce qu’on atten
19
tranger que les Français aiment trop la politique
et
en font trop. Je pense qu’ils n’en font pas assez, car le jeu des par
20
occupe toute la scène, ce qui est au premier plan
et
qui cache tout le reste, dans les élections de demain, ce sont les ch
21
nces des partis, j’entends des comités de partis,
et
non point des questions pratiques telles que la situation alimentaire
22
n alimentaire ou la manière de rendre la justice.
Et
ce sont des slogans prétendus doctrinaires, mais non des conceptions
23
me total. Il ne s’agit ni d’idéal ni de pratique,
et
encore moins de les relier. Donc les élections de demain n’ont guère
24
que, ou n’en ont qu’une très indirecte, aléatoire
et
ambiguë, si l’on prend le terme de politique dans son sens fort et vé
25
on prend le terme de politique dans son sens fort
et
véritable. Le malheur serait que les électeurs, ayant voté pour un pa
26
politique, c’est-à-dire décider ce qu’est l’homme
et
bâtir une cité à sa mesure. Il ne faut pas dissoudre les partis ni en
27
les partis ni en sortir, mais il faut, malgré eux
et
dans leur sein, rapporter nos jugements à une notion totale de l’homm
28
ements à une notion totale de l’homme d’une part,
et
aux demandes pratiques de l’autre, en réduisant tous les intermédiair
29
de l’autre, en réduisant tous les intermédiaires
et
sans tenir compte des intérêts électoraux, byzantins, perdus dans le
30
ns, perdus dans le détail de polémiques éphémères
et
d’intrigues puérilement compliquées, ridiculement inefficaces dans l’
31
lare. Toute la vie politique en sera transformée.
Et
les partis redeviendront légitimes quand ils cesseront de se prendre
32
cesseront de se prendre ou d’être pris pour fin,
et
ne s’offriront plus que comme moyens d’une lutte commune contre les v
33
ies difficultés, celles que tout le monde connaît
et
retrouve chaque matin. Déclarons nos valeurs, pour commencer No
34
ption de l’homme qui déborde le cadre des partis,
et
surtout de la gauche et de la droite. Nous voulons l’homme à la fois
35
orde le cadre des partis, et surtout de la gauche
et
de la droite. Nous voulons l’homme à la fois libre et engagé, au nom
36
e la droite. Nous voulons l’homme à la fois libre
et
engagé, au nom d’une seule et même réalité que nous nommons la vocati
37
mme à la fois libre et engagé, au nom d’une seule
et
même réalité que nous nommons la vocation. Celui qui a reçu vocation
38
de réaliser sa tâche unique, mais en même temps,
et
pour la même raison, cet homme-là devient responsable vis-à-vis de la
39
ibre, frustre le prolétaire de sa chance d’homme,
et
l’empêche de réaliser sa vocation. Elle nous oblige à condamner aussi
40
l’homme sa vocation, — ce qui est encore la nier
et
l’écraser. Enfin elle nous met en mesure de refuser les faux dilemmes
41
lutte des partis. Prenez le dilemme de la droite
et
de la gauche : concurrence libre ou étatisation. Nous disons qu’il n’
42
qu’il n’y a pas à choisir entre la vérité du foie
et
celle du cœur, ni davantage entre le mensonge du choléra et celui de
43
u cœur, ni davantage entre le mensonge du choléra
et
celui de la peste. Nous voulons la santé, qui est un équilibre, — et
44
e. Nous voulons la santé, qui est un équilibre, —
et
non pas l’exclusion de la moitié des organes. Nous voulons l’homme en
45
a moitié des organes. Nous voulons l’homme entier
et
non le partisan. Et c’est pourquoi nous demandons à distinguer, selon
46
. Nous voulons l’homme entier et non le partisan.
Et
c’est pourquoi nous demandons à distinguer, selon les cas, quelles so
47
s humaines qui marcheront mieux en les étatisant,
et
quelles sont celles qu’il faut aider à rester libres. Cela ne doit pa
48
nature même de l’homme, ce composé d’automatismes
et
de libres pulsions, créatrices, de « gauche » et de « droite », ou si
49
et de libres pulsions, créatrices, de « gauche »
et
de « droite », ou si l’on veut, de socialisme et de libéralisme. Nous
50
et de « droite », ou si l’on veut, de socialisme
et
de libéralisme. Nous voulons que les trains roulent, que le pain soit
51
in soit vendu, que la jeunesse retrouve l’espoir,
et
non pas que tel parti prenne le pouvoir au nom d’une idéologie confec
52
moquant bien des trains, du pain, de la jeunesse,
et
du sens de la vie des hommes dans la cité. Or, nous pouvons vraiment
53
oblème concret, nous prenons référence de l’homme
et
d’une certaine vision totale de l’homme, non pas de la tactique parti
54
e de l’homme, non pas de la tactique particulière
et
cyniquement électorale d’un parti. Bref, nous voulons une politique à
55
p bas ; se perd dans des principes grandiloquents
et
ne se retrouve que dans des intérêts inavouables. Qui le niera ? U
56
xée sur la réalité de la personne à la fois libre
et
engagée : on ne manquera pas de dire que c’est vague et arbitraire, p
57
agée : on ne manquera pas de dire que c’est vague
et
arbitraire, parce que ce n’est pas électoral. Et, en effet, ce n’est
58
et arbitraire, parce que ce n’est pas électoral.
Et
, en effet, ce n’est pas électoral, dans ce sens qu’une telle politiqu
59
peut être pratiquée au sein de plusieurs partis,
et
il est même très souhaitable qu’elle le soit. Ce serait sans doute le
60
. Il est sorti des camps pour prendre le pouvoir.
Et
si les Hollandais viennent de lui accorder 30 de leurs suffrages, à s
61
de la fin du monde. C’est à quoi nous en sommes,
et
c’est comique. On avait tout prévu, sauf le comique, à propos de la f
62
la fin du monde. Car c’est pour protéger la paix
et
pour faire régner l’ordre universel que nous allons courir le risque
63
versel que nous allons courir le risque d’inonder
et
de brûler la terre entière. Personne ne rit. Personne non plus n’ose
64
ricaner. Tout le monde sait que le monde finira.
Et
qui ne voudrait finir sa vie en même temps que celle du monde ? Il se
65
un instant » ? Il dit en atomo — dans un atome !
Et
les grandes traditions occultistes, décrivant l’âge matérialiste où n
66
t la fin du monde par désintégration, dissolution
et
réduction en fine poussière. Dies irae, dies ilia, solvet saeclum in
67
de feu suffirait à réduire la surface de la Terre
et
la vermine humaine qui s’y livre à ses vices. La Renaissance croyait
68
lie des peuples, des gouvernants, des militaires,
et
de tous les irresponsables qui nous mènent, obéit secrètement au bon
69
ès secret, avait voté que l’on arrête les frais ;
et
tous ces fous ne feraient en somme qu’exécuter la volonté commune… «
70
décembre 1945. Notre monde est sans doute perdu,
et
c’est la raison de Noël. Dans cette nuit la plus longue de l’année, p
71
né. Démonstration d’une puissance indémontrable,
et
dont la touche ne saurait être enregistrée que par le tout de l’homme
72
qu’elle suscite : voilà pourquoi nos instruments,
et
nos fonctions mentales et sensorielles en seront toujours incapables.
73
urquoi nos instruments, et nos fonctions mentales
et
sensorielles en seront toujours incapables. Ce drôle de petit cri dan
74
s formules d’Einstein que notre univers est fini,
et
que les seuls messages d’espoir qui passent encore sont ceux qui vont
75
sonne. Me voici libéré de mes dernières craintes,
et
tout libre d’imaginer, de choisir et de m’orienter personnellement ve
76
es craintes, et tout libre d’imaginer, de choisir
et
de m’orienter personnellement vers la paix ou la mort. Disposition fa
77
raient compterait les ministères suivants : Bombe
et
Répression des États, Échange des matières premières, Sens général de
78
ppliquant.) Mais il n’y a que les idées pratiques
et
raisonnables que l’on traite de folies, à l’âge où l’on prépare dans
79
monde entier, à la demande générale, la prochaine
et
irrévocablement dernière guerre civile du genre humain. Que va-t-il s
80
sse diffuse ne soit sensible dans les populations
et
chez beaucoup de bons esprits, mais une paralysie sans précédent s’es
81
éricain de la sensation, du biggest in the world.
Et
de vrai, c’est dans ce pays que la première Bombe vient d’être constr
82
ombe vient d’être construite. Exagérée sans doute
et
dépassant la mesure de ce que l’on connaissait avant le 6 août, elle
83
août, elle est là, parce que l’homme l’a mise là.
Et
votre sens de la mesure peut se rebeller comme l’esprit devant la mor
84
nne partie de leur utilité au service des nations
et
de leur vertu d’ordre. Admettons qu’elles arrivent encore à se battre
85
Admettons que notre globe dure longtemps encore,
et
que la guerre militaire y prospère d’autant mieux qu’elle sera dotée
86
omphe des « éléments d’ordre » aussi énigmatique,
et
sans témoins. Je reconnais volontiers que ce processus peut se poursu
87
se passeront peut-être pas de la manière soudaine
et
dramatique qu’un certain goût de l’antithèse m’incline parfois à souh
88
pures, parce que nos choix ne sont pas si francs
et
que nos chefs savent à peine ce qu’ils jouent. Une espèce d’organisat
89
ue les peuples se révolteront contre cette nation
et
son régime, tôt ou tard. Il est évident que si l’on continue à penser
90
aujourd’hui, cela finira dans l’explosion totale.
Et
il est évident que la grande majorité des hommes se refuse à ces évid
91
la mort ? L’humanité, ce sont des gens comme vous
et
moi. Quand vous me dites qu’elle n’est pas prête pour la paix, cela v
92
es moyens vous déplaisent (suppression des armées
et
des souverainetés nationales). Mais en refusant de choisir la paix, v
93
isir la paix, vous votez tacitement pour la mort,
et
vous en rendez responsable. Tout tient à chacun de nous. Et nous en s
94
rendez responsable. Tout tient à chacun de nous.
Et
nous en sommes au point où il devient difficile de le cacher. Nos ali
95
iques, j’ai posé le principe du pessimisme actif.
Et
comment ne m’y tiendrais-je pas, quand je sais que l’enjeu n’est poin
96
it ? » La sentinelle a répondu : « Le matin vient
et
la nuit aussi ». Je n’ai pas fini d’aimer ce cri. Les citations de la
97
ce cri. Les citations de la Bible vous irritent.
Et
vous me direz : que fait Dieu dans tout cela ? Dangereuse question. S
98
t que nous fassions sauter la Terre, elle sautera
et
ce sera très bien. Au-delà de ce « clin d’œil », Il nous attend. b
99
ent pas leurs cultes : les luthériens de Finlande
et
de Suède, les orthodoxes serbes, grecs, ukrainiens et russes, les vie
100
e Suède, les orthodoxes serbes, grecs, ukrainiens
et
russes, les vieux-catholiques, les réformés hongrois, l’Église cathol
101
ngrois, l’Église catholique nationale de Pologne.
Et
cinquante sectes. Approchons-nous de ces églises par l’extérieur : pa
102
n par le spectacle de leurs cultes. Séparations
et
réunions Les États-Unis ont été fondés par des groupes successifs
103
d les fanatiques d’une foi, rejetés par l’Europe,
et
qui venaient chercher en Amérique la liberté de célébrer leur culte.
104
ités idéales, conformes à leurs doctrines morales
et
politiques. D’où le caractère social très accentué que pris, dès le d
105
st né luthérien ; anglais s’il est presbytérien ;
et
s’il est catholique, italiens, polonais ou irlandais. À ces différenc
106
s de membres), tandis que l’Église presbytérienne
et
l’Église protestante-épiscopale (bien moins nombreuses) sont surtout
107
le (bien moins nombreuses) sont surtout citadines
et
fashionable. Quant à la fameuse multiplication des sectes, elle n’a r
108
guerre de Sécession a coupé en deux groupes, Sud
et
Nord, la plupart des grandes confessions. Ces groupes à leur tour se
109
leur tour se sont morcelés sur leurs ailes gauche
et
droite, en « libéraux » et « fondamentalistes ». Et plus ces groupusc
110
sur leurs ailes gauche et droite, en « libéraux »
et
« fondamentalistes ». Et plus ces groupuscules étaient restreints, pl
111
droite, en « libéraux » et « fondamentalistes ».
Et
plus ces groupuscules étaient restreints, plus la tendance sectaire s
112
uelques centaines « d’élus ». Avec le xxe siècle
et
l’achèvement de la colonisation du continent, peut-être par l’effet d
113
t-être aussi parce que les communications rapides
et
les fréquents changements de domicile facilitaient des contacts nouve
114
ts de domicile facilitaient des contacts nouveaux
et
tendaient à dissoudre les sectesd purement locales, le processus s’es
115
représentent la grande majorité des protestants.
Et
ces réunions préalables ouvrent des voies jadis insoupçonnées : presb
116
ent des voies jadis insoupçonnées : presbytériens
et
anglicans étudient, depuis quelques années, un projet d’union organiq
117
’ailleurs immenses pour la plupart, sont vénérées
et
fréquentées par la moitié des habitants de ces gratte-ciel, qui ne vo
118
outes les deux leur autel, leurs stalles de chœur
et
leur pupitre pour la Bible, d’où pend un ruban large à la couleur de
119
hollandaise, de style baroque, en marbre blanc ;
et
vis-à-vis, dans un jardin, une église anglo-catholique, toute encombr
120
lise anglo-catholique, toute encombrée de poutres
et
d’images : c’est là que les acteurs vont se marier. Plus haut encore,
121
aint-Étienne-du-Mont, de l’extérieur, mais la nef
et
le chœur, fort classiques, s’ornent d’une rosace bleue et de sculptur
122
œur, fort classiques, s’ornent d’une rosace bleue
et
de sculptures précieuses. Sur les pages d’un gros livre, ouvert dans
123
isiteurs de toutes confessions (ils les indiquent
et
je note beaucoup de Roman Catholics). Passons maintenant dans Park Av
124
lemy, l’église des riches, avec son chœur immense
et
froid, en mosaïque. Christ Church est méthodiste. Colonne de marbre n
125
méthodiste. Colonne de marbre noir, mais un autel
et
des retables en gothiques flamboyant, trop dorés. Plus loin, l’église
126
Saint-Pierre, déshonorée par des vitraux livides
et
plus sulpiciens que nature. L’autel est dominé par des boiseries somb
127
ies sombres, ornées de branches de sapin de Noël.
Et
partout, dans tous ces sanctuaires, le même parfum de chêne ciré, de
128
ilà le lieu pour une étude comparée des liturgies
et
des principaux rites occidentaux, dépouillés de leur patine, reconsti
129
sain ? — adore plus que tout autre les costumes,
et
la belle ordonnance des cortèges et des processions. Dès l’entrée, de
130
les costumes, et la belle ordonnance des cortèges
et
des processions. Dès l’entrée, des messieurs en jaquette, ou au moins
131
fait son entrée, en robes noires, surplis blancs
et
bonnets, suivi de pasteurs chamarrés des insignes de leur grade acadé
132
jaunes, bleus ou violets, attachés sous le rabat
et
pendant sur le dos. Tout le monde se lève, puis tout le monde se rass
133
le monde se lève, puis tout le monde se rassoit,
et
s’agenouille, se relève encore et s’assoit de nouveau avec une discip
134
nde se rassoit, et s’agenouille, se relève encore
et
s’assoit de nouveau avec une discipline sans défaut. Ceci chez les ba
135
ck, comme chez les anglicans des beaux quartiers,
et
chez les méthodistes comme chez les luthériens. Les catholiques eux-m
136
nt qui circulent dans les bancs, de main en main,
et
toute l’église apparaît transformée en une salle de banquet silencieu
137
ussi les uns des autres par leurs rites, coutumes
et
décors, comment les chrétiens d’Amérique conçoivent-ils et vivent-ils
138
, comment les chrétiens d’Amérique conçoivent-ils
et
vivent-ils leurs croyances ? J’essaierai, dans un prochain article, d
139
ne réponse qui ménage certaines pudeurs de l’âme,
et
le mystère inhérent à ce genre de problème. c. Rougemont Denis de
140
lité américaine (19 octobre 1946)e À l’origine
et
au premier rang de la lutte contre l’esclavage, de la lutte pour la p
141
Pionniers les rudiments vitaux de morale civique
et
privée sans lesquels nulle société n’est possible. Il ne s’agissait p
142
al ». Il s’agissait d’une lutte pour l’existence,
et
les pasteurs y tenaient une fonction directrice. Elle leur est disput
143
mmentateurs de radio, l’école publique, le cinéma
et
les comités. Mais ils en ont gardé le pli : leur christianisme est av
144
force sociale, un moyen d’assurer une vie décente
et
de l’améliorer sur tous les plans. Le christianisme européen, même au
145
assumait lui aussi toute la charge de la culture
et
du maintien de la morale dans la cité, préparait à la mort plus qu’à
146
village compte deux ou trois églises différentes,
et
les paroisses sont devenues des clubs. Elles offrent à leurs membres
147
es films, un peu de danse, les cultes du dimanche
et
parfois de la semaine, bref, un milieu. Le pasteur se trouve donc à l
148
les diacres ou les vestrymen (anciens d’Église),
et
beaucoup de dames avides de donner libre cours à leur fameuse efficie
149
ency. Sa fonction principale sera donc de parler,
et
ce n’est pas le dimanche qu’il parlera le plus, car son sermon ne dép
150
-il de proprement religieux dans tout cela ? Tout
et
rien, répondrai-je, et voilà bien le mystère du christianisme américa
151
ieux dans tout cela ? Tout et rien, répondrai-je,
et
voilà bien le mystère du christianisme américain. Tout acte civique,
152
moral, jugé conforme au bien du plus grand nombre
et
aux coutumes reconnues par l’Église possède une valeur religieuse, es
153
Credo chaque dimanche, à haute voix tous ensemble
et
debout, tandis que le chœur et le pasteur se tournent vers l’autel fl
154
voix tous ensemble et debout, tandis que le chœur
et
le pasteur se tournent vers l’autel fleuri par M. Smith, en souvenir
155
ents défunts. Ils communient en très grand nombre
et
fort souvent, avec une visible ferveur. Et la musique est belle, et l
156
nombre et fort souvent, avec une visible ferveur.
Et
la musique est belle, et les voix justes et l’ordonnance du culte san
157
vec une visible ferveur. Et la musique est belle,
et
les voix justes et l’ordonnance du culte sans défaut. Au surplus, ce
158
veur. Et la musique est belle, et les voix justes
et
l’ordonnance du culte sans défaut. Au surplus, ce sont de braves gens
159
s indulgents dans leurs jugements, moins menteurs
et
plus accueillants… Mais n’allez pas leur poser trop de questions sur
160
de Christ Church (méthodiste) sont vêtus de robes
et
de barrettes de velours rouge, et siègent en demi-cercle dans le fond
161
vêtus de robes et de barrettes de velours rouge,
et
siègent en demi-cercle dans le fond du chœur, séparés de l’autel par
162
e miniature de Livres d’Heures. Pourquoi ce rouge
et
cette dorure ? Cela fait bien, et c’est « traditionnel ». Ils n’ont p
163
urquoi ce rouge et cette dorure ? Cela fait bien,
et
c’est « traditionnel ». Ils n’ont pas le sens proprement « religieux
164
sens proprement « religieux » des correspondances
et
des signes. Qu’est-ce que le péché, pour eux ? L’inefficacité et l’in
165
Qu’est-ce que le péché, pour eux ? L’inefficacité
et
l’inadaptation sociale, résultats d’une mauvaise hygiène morale. Qu’e
166
Un terme théologique, probablement réactionnaire.
Et
le Mal, enfin ? Un trouble de fonctionnement qu’une éducation rationn
167
le de fonctionnement qu’une éducation rationnelle
et
la culture des sentiments élevés parviendraient à éliminer. Personne
168
est juge même d’une seule âme, même de la sienne.
Et
je viens de parler en général de 65 millions de chrétiens américains,
169
nts. En vérité, je n’ai décrit qu’une atmosphère,
et
les croyances du « chrétien moyen », quand tout chrétien réel est par
170
. Ou bien l’église va dans le siècle, l’organise,
et
tend à se confondre avec la société terrestre, mais alors la foi tend
171
’est plus dans le monde, qui s’organise sans elle
et
ne l’entend plus. Ou bien vous mettez le message à la portée de la ma
172
en vous mettez le message à la portée de la masse
et
dans le style du jour, mais certains mots ne sauraient y passer, comm
173
s ne sauraient y passer, comme péché, grâce, mort
et
résurrection ; ou bien vous parlez du péché, de la grâce et du sacrif
174
ction ; ou bien vous parlez du péché, de la grâce
et
du sacrifice, mais ces mots n’ont plus cours dans la presse, à la rad
175
dans la presse, à la radio ni dans les magazines,
et
vous perdez toute influence sur les masses. À quoi Kierkegaard répond
176
masses comme telles ne seront jamais chrétiennes,
et
que la grâce prend les hommes un à un, comme des héros tragiques, au-
177
agiques, au-delà de toutes les aides de la morale
et
de la religion… Il ne me reste plus qu’à noter que Kierkegaard, préci
178
précisément, est entièrement traduit en Amérique,
et
que j’ai trouvé partout des étudiants — non seulement chez les théolo
179
on seulement chez les théologiens — qui le lisent
et
commentent avec passion. Ce petit signe en contredit bien d’autres.
180
e ensemble. Nous étions amis depuis dix-sept ans,
et
sans question, pour le reste de notre vie. Il est difficile de compre
181
ère lettre : il ne m’y parle que de notre projet,
et
je n’ai pas encore répondu. Il est difficile de comprendre que ce qui
182
seule cette autre chose est vraie, à travers nous
et
malgré nous, cette autre chose contre laquelle il n’y a rien à faire,
183
utre chose contre laquelle il n’y a rien à faire,
et
qui nous aime. ⁂ Je relis la dernière page de sa Galopine, où il dit
184
la dernière page de sa Galopine, où il dit cela,
et
chaque mot porte. Je voudrais que vous preniez ce roman, et que vous
185
mot porte. Je voudrais que vous preniez ce roman,
et
que vous aussi vous relisiez cette dernière page (280 et 281). Je pen
186
vous aussi vous relisiez cette dernière page (280
et
281). Je pense que vous ne l’oublierez plus. Et ce sera l’hommage le
187
0 et 281). Je pense que vous ne l’oublierez plus.
Et
ce sera l’hommage le plus vrai. Subitement je comprends que Roger Bre
188
mes en sait plus long que nous. Moins on en parle
et
mieux elle sait se faire entendre. ⁂ Ce mouvement de retrait constamm
189
marques sensibles dans tous mes souvenirs de lui,
et
dans son œuvre : c’était son style, son art, et sa vraie force. Certa
190
, et dans son œuvre : c’était son style, son art,
et
sa vraie force. Certains lui demandaient un « message ». Il n’aimait
191
n’aimait guère ce mot, pour des raisons profondes
et
non seulement par pudeur naturelle ou discrétion spirituelle. Le Mess
192
discrétion spirituelle. Le Message est ailleurs,
et
autrement troublant, autrement consolant que tout ce qu’on peut en di
193
théologie : c’est pourquoi il n’en parle jamais,
et
se garde bien d’utiliser ses personnages pour exposer des « idées rel
194
« idées religieuses ». Il nous montre des hommes
et
des femmes qui vivent comme ils le peuvent la vie contemporaine, il l
195
exactitude du regard. Certains ne signifient rien
et
ne s’en doutent pas : certains s’en doutent, et s’inquiètent sourdeme
196
n et ne s’en doutent pas : certains s’en doutent,
et
s’inquiètent sourdement, mais ne savent pas toujours nommer leur inqu
197
la littérature française, tout à la fois curieuse
et
intrépide, il laisse en blanc la solution que ses personnages n’ont p
198
stion dont ils étaient les porteurs ou la proie ;
et
ce respect des âmes donne à chacun de ses livres — même à ceux où l’o
199
ir tout gratuit de conteur né — de grandes marges
et
des prolongements, une qualité d’appel lancinante, nostalgique, et fi
200
nts, une qualité d’appel lancinante, nostalgique,
et
finalement heureuse, comme exaucée… Il était le meilleur écrivain pro
201
oute référence insistante à la foi qui l’inspire,
et
de tout langage pieux). Il est entré dans les grandes marges de cette
202
l est entré dans les grandes marges de cette vie,
et
son dernier retrait, le plus énigmatique, achève une œuvre d’espéranc
203
e (1er mai 1948)g Il y a l’utopie de l’Europe,
et
il y a l’aventure de l’Europe. Cette distinction fondamentale corresp
204
rver que les utopies classiques sont, en réalité,
et
je le cite : « des programmes d’action déguisés en descriptions socio
205
ciété les éléments que l’on considère comme bons,
et
l’on en compose un système qui serait en équilibre permanent, à l’abr
206
urd’hui une utopie. Telle qu’elle est, pessimiste
et
divisée, encombrée de frontières qui l’empêchent de respirer, menacée
207
urope sans rien changer à sa structure économique
et
politique, c’est pratiquement ne rien vouloir, c’est l’utopie. Au con
208
rmément à son génie, qui est celui de la liberté,
et
dans les conditions du xxe siècle, qui sont celles de l’organisation
209
e 250 millions d’habitants, les plus travailleurs
et
les plus inventifs de toute la terre, c’est-à-dire du seul point de v
210
l point de vue de la quantité, plus que la Russie
et
deux fois plus que l’Amérique ; l’organiser au-delà des États en une
211
r au-delà des États en une grande unité politique
et
en un vaste espace économique ; la fédérer dans sa diversité, en vue
212
la fédérer dans sa diversité, en vue de maintenir
et
d’illustrer une certaine notion de l’homme dont, malgré toutes ses in
213
sommes engagés, c’est l’aventure du xxe siècle,
et
c’est la vocation de cette génération. L’aventure Depuis quelqu
214
, du moins dans les déclarations des gouvernants,
et
dans la presse. Certains pensent que l’union est en bonne voie, et qu
215
. Certains pensent que l’union est en bonne voie,
et
que notre agitation fédéraliste est par conséquent superflue. Je pers
216
dans le sens de l’utopie que je viens de décrire,
et
que le sort de l’aventure réelle n’est pas ailleurs que dans nos main
217
t durer, c’est aux fédéralistes qu’elle le devra,
et
à eux seuls. Sur qui d’autre peut-elle compter ? Elle ne doit pas com
218
peu qui aient l’intention de le laisser limiter,
et
c’est pourtant ce que nous leur demandons. Tous les gouvernements ont
219
t un penchant marqué à persévérer dans leur être,
et
même à lui survivre aussi longtemps que possible avec l’appui de la p
220
un penchant irrésistible à devenir totalitaires.
Et
ce n’est point que leurs hommes d’État soient particulièrement bêtes
221
is leur fonction leur interdit de céder un pouce,
et
dans l’état présent de l’opinion et des rivalités de partis, ils cour
222
der un pouce, et dans l’état présent de l’opinion
et
des rivalités de partis, ils courraient le risque d’être accusés de t
223
s mois plus tard, parlant au nom des gouvernants,
et
décrivant leur situation embarrassée, le Premier ministre belge, Mons
224
l’Histoire. Ce que je sais, c’est notre volonté,
et
c’est le but précis que nous visons tous, à plus ou moins brève échéa
225
bleau : Nous avons aujourd’hui une Europe divisée
et
cloisonnée dans l’anarchie. Nous voulons une Europe organisée. Une Eu
226
due à la libre circulation des hommes, des idées,
et
des biens. Pour assurer ces libertés organisées, certaines institutio
227
e la mise en commun de nos ressources naturelles.
Et
nous voulons qu’un Centre de la culture donne un organe, une voix et
228
un Centre de la culture donne un organe, une voix
et
une autorité, à la conscience européenne. Par-dessus tout, dominant c
229
me, qui soit la gardienne de la Charte des droits
et
des devoirs de la personne, et à laquelle puissent en appeler directe
230
Charte des droits et des devoirs de la personne,
et
à laquelle puissent en appeler directement, contre l’État ou le parti
231
parti qui s’en empare, les citoyens, les groupes,
et
les minorités. Ainsi sera garanti le droit d’opposition, faute duquel
232
parce que sans elle le monde glisse à la guerre,
et
que l’alternative n’est plus, pour nous, que d’empêcher cette guerre
233
un après l’autre en toute souveraineté nationale,
et
vous voyez peut-être à quoi je pense. Fédérés, au contraire, nous rem
234
puissance des deux grands. Ils baisseront le ton,
et
l’on pourra parler. Chance de l’homme Telle est la vision direc
235
vision directrice de l’aventure que nous courons.
Et
il est clair que son enjeu n’est pas d’abord notre sécurité, n’est pa
236
’est pas d’abord notre prospérité, bien que l’une
et
l’autre en dépendent, mais qu’il est avant tout l’enjeu de la personn
237
la personne, la chance de l’homme au xxe siècle.
Et
c’est pourquoi la hiérarchie des Conseils que nous proposons aboutit
238
’homme, antérieurs à l’État, supérieurs à l’État,
et
sans lesquels, pour nous Européens, le bonheur même paraît inacceptab
239
araît inacceptable. Entre un libéralo-capitalisme
et
un étatisme absolus, tous deux nés en Europe pour émigrer plus tard s
240
es terres vierges, où leurs excès sont manifestes
et
menaçants, car leur conflit se déclare sans issue, l’Europe se doit,
241
conflit se déclare sans issue, l’Europe se doit,
et
doit au monde d’inaugurer la troisième voie, la voie des libertés org
242
de nous qu’elle se termine demain en paix-éclair,
et
c’est l’effet que pourra seule produire la proclamation solennelle de
243
pas je ne sais quel groupement de double négation
et
de demi-mesures, c’est l’Europe rejoignant le xxe siècle, pour en pr
244
ejoignant le xxe siècle, pour en prendre la tête
et
inventer l’avenir. C’est le fédéralisme qui veut que la Terre promise
245
rir, pour tous ses peuples, pour tous ses partis,
et
comme le veut son vrai génie, pour tous les hommes. g. Rougemont
246
ploitation fédérale des houillères (continentales
et
britanniques) résoudra seule le problème de la Ruhr. De même, une org
247
agne, aux brusqueries ou impatiences américaines,
et
à l’expansion russe. On parle d’obstacles économiques à cette fédérat
248
éraliste a l’avantage d’être au moins concevable,
et
il est impossible qu’elle soit pire que ce qui est. Le seul obstacle
249
préjugés, datant de l’époque des pantalons rouges
et
non pas de l’occupation. h. Rougemont Denis de, « [Réponse à une e
250
l ne saurait être question de tirer de nos débats
et
de nos conférences des conclusions collectives, unanimes. Nous avons
251
e évolution dont nous sommes à la fois les sujets
et
les objets. Mais je voudrais relever ici un caractère très général de
252
as », l’opposition entre la révolte irrépressible
et
la communion nécessaire, tous ces sujets se ramènent à un seul : l’in
253
ujets se ramènent à un seul : l’individu créateur
et
la société. On nous a très bien montré les dangers de l’isolement, le
254
s moyens modernes de communiquer avec les masses,
et
personne n’a déclaré devant nous qu’il connaissait et assumait les co
255
ersonne n’a déclaré devant nous qu’il connaissait
et
assumait les conditions d’une communion nouvelle entre les hommes. Qu
256
ous ne se risquerait à vous en donner la recette.
Et
c’est tant mieux ! Car il existe des recettes de communion, et des fo
257
mieux ! Car il existe des recettes de communion,
et
des fois synthétiques, dans ce siècle, et nous savons à quoi elles mè
258
munion, et des fois synthétiques, dans ce siècle,
et
nous savons à quoi elles mènent ! Que vaut le bonheur d’un peuple, qu
259
eux d’entre eux sont probablement des mouchards —
et
que le dixième homme est dans un camp ? Pitié pour eux, car ils ignor
260
é pour eux, car ils ignorent sans doute l’étendue
et
la vraie visée de la tyrannie dans laquelle ils sont nés. Mais nous…
261
oit de savoir, le droit de nous informer, de dire
et
de crier, nous ne sommes plus pardonnables de nous taire ! Alors que
262
s que faire ? Tout d’abord protester publiquement
et
avec éclat : question de salubrité publique, même si l’efficacité en
263
l’humanité, victime directe ou non des dictatures
et
des arguments de leurs complices. Elle a protesté au double sens du m
264
té au double sens du mot, qui est à la fois refus
et
témoignage. Notre concert inaugural, dans une église, était dédié à l
265
d’ouvrir nos manifestations par cet acte de piété
et
ce Magnificat à la mémoire des martyrs de ce siècle. Et ensuite : tou
266
Magnificat à la mémoire des martyrs de ce siècle.
Et
ensuite : tout l’ensemble éblouissant de chefs-d’œuvre des arts moder
267
sont ici présents, poètes, romanciers, critiques
et
philosophes qui ont pris part à nos entretiens, pour nous dire : et m
268
ont pris part à nos entretiens, pour nous dire :
et
maintenant allons-y, serrons les rangs, opposons à la discipline tota
269
sons à la discipline totalitaire un front commun,
et
à leur propagande une propagande au moins aussi brutale ou insinuante
270
ns la fausse communion fomentée par la propagande
et
maintenue par la terreur ? Si nous refusons la calomnie ? Si nous ref
271
arler de cela quand on y croit, dans un tel lieu,
et
sous les projecteurs de cinéma… Je répondrai à côté de la question ap
272
jamais instituée dans le monde, la plus profonde
et
la plus libre dans les modes d’adhésion qu’elle implique, s’est faite
273
s la révolte la plus intransigeante contre le mal
et
l’injustice, abandonné des hommes, et ce serait peu, abandonné de Die
274
ntre le mal et l’injustice, abandonné des hommes,
et
ce serait peu, abandonné de Dieu lui-même, il l’a crié. N’oublions pa
275
pas que là, le mot de communion a pris son sens,
et
qu’il le perd en s’éloignant du sacrifice individuel. Et là-dessus, p
276
l le perd en s’éloignant du sacrifice individuel.
Et
là-dessus, pour terminer, une citation. Elle est d’un Espagnol, et fr
277
r terminer, une citation. Elle est d’un Espagnol,
et
frappe une de ces notes d’éloquence à la fois sèche et profonde qui m
278
appe une de ces notes d’éloquence à la fois sèche
et
profonde qui manquent trop souvent aujourd’hui, et par la faute d’une
279
t profonde qui manquent trop souvent aujourd’hui,
et
par la faute d’une dictature encore, au grand concert européen. C’est
280
indront à toi, à tes côtés sans que tu les voies.
Et
chacun pensera qu’il va seul. Mais vous formerez un bataillon sacré,
281
inte du communisme que par le souci de la liberté
et
qu’ainsi, ils passaient à côté des questions essentielles qui leur ét
282
le problème de la communication entre le Créateur
et
la société. Problème de communion. C’est à celui-ci qu’est consacré l
283
ns ci-après, qui a servi de conclusion aux débats
et
au festival lui-même. »
284
zsche, Herman Hesse, Pearl Buck, Curzio Malaparte
et
tant d’écrivains scandinaves, américains, allemands, anglais ou holla
285
sard d’une origine, mais encore par ma formation,
et
enfin par mon adhésion des plus actives, dès l’âge de 25 ans, aux doc
286
s orthodoxes de la Réforme, à travers Kierkegaard
et
Barth. C’est dire que le protestantisme ne saurait me « gêner » comme
287
nantes sont les données que l’on ne peut assumer,
et
celles-là seules. Il est vrai, par ailleurs, que rien ne facilite un
288
re » en France pour un protestant qui se veut tel
et
qui, au surplus, n’est pas Français (Rousseau et Benjamin Constant vé
289
et qui, au surplus, n’est pas Français (Rousseau
et
Benjamin Constant vécurent avant le nationalisme). Mais la littératur
290
s compensations sur le plan de la pensée de l’art
et
d’une vision plus large de l’humain, pour ceux qui se réfèrent à l’Éc
291
l’humain, pour ceux qui se réfèrent à l’Écriture
et
à ses traductions liturgiques, sources du seul langage vraiment commu
292
aiment commun aux écrivains de toutes les langues
et
confessions dans le domaine occidental. l. Rougemont Denis de, «
293
jà existante. Je fais une distinction entre unité
et
union. L’unité existe ou n’existe pas. L’union est ce que l’on peut b
294
contacts organisés. Cette base commune de culture
et
de civilisation est la condition sine qua non d’une union économique
295
la condition sine qua non d’une union économique
et
politique. J’ai donc créé le Centre européen de la culture que je dir
296
péen de recherches nucléaires. Le Centre d’études
et
de recherches nucléairesp a été la réalisation de cette première init
297
mme la France, l’Espagne, l’Angleterre, l’Italie
et
même l’Allemagne fédérale, afin de faire repartir toute l’affaire eur
298
par sa Constitution ; l’Allemagne en onzeq Länder
et
maintenant se dessine en France un grand mouvement qui vient d’être a
299
r l’économie, se définissent aussi par la culture
et
quelquefois par l’ethnie comme dans le cas de la Bretagne ou de la Ca
300
se fait pas, nous serons colonisés par le dollar
et
peut-être par une certaine idéologie marxiste — quoique cela soit moi
301
entralisation, grand nombre de jeunes sociologues
et
économistes français s’étant penchés sur ce problème. L’union mondial
302
e plus en plus les vrais centres de la production
et
de la vie intellectuelle et auront entre elles des liens de toutes na
303
tres de la production et de la vie intellectuelle
et
auront entre elles des liens de toutes natures. Elles constitueront
304
responsabilité de l’Europe s’oppose aux racismes
et
aux guerres d’extermination de races. Les problèmes les plus importan
305
Il s’agit de transposer sur les plans économique
et
politique les conséquences des options philosophiques et religieuses
306
tique les conséquences des options philosophiques
et
religieuses que l’on croit justes. n. Rougemont Denis de, « [Entre
307
, issu d’un entretien mené par Anouchka von Heuer
et
Christian Roux-Pétel, est précédé du chapeau suivant : « Les États-na
308
valent pas le voyage, je ne suis pas technicien,
et
surtout « je suis contre »… — « Qu’à cela ne tienne, me dit-on, vous
309
essons, vos arguments critiques nous intéressent,
et
puisqu’il s’agit d’un débat, vous pourrez y aller librement. Soyez au
310
nt deux heures, vont me haïr comme un seul homme.
Et
en effet, je n’ai pas fini ma première phrase — mais c’est assez pour
311
nsupportable » —, j’essaie de formuler mes doutes
et
objections, selon le schéma qui suit. Mais je n’ai pu faire passer qu
312
it. Mais je n’ai pu faire passer que les points 1
et
5 à travers le barrage serré que l’on m’opposait. 1. Le philosophe ét
313
osophe étant celui qui pose des questions simples
et
naïves, je demande : « Concorde, à quoi est-ce que ça sert ? ». On m’
314
appareil ira de Paris à New York en trois heures
et
demie au lieu de sept. Bon. Mais les quelques dizaines de PDG et de m
315
u de sept. Bon. Mais les quelques dizaines de PDG
et
de membres du « jet-set » qui en « bénéficieront », si l’on peut dire
316
s par l’État, donc par les contribuables français
et
anglais ? Est-ce qu’elles justifieront le risque planétaire que des s
317
je aux promoteurs de Concorde alignés devant moi,
et
consternés — c’est le contraire du pari de Pascal. Si vous perdez, vo
318
y gagneraient (outre 20 % sur le prix du billet,
et
x % sur leurs impôts) le temps de se reposer, de réfléchir, ou de lir
319
de réfléchir, ou de lire mes livres par exemple.
Et
s’il était vraiment indispensable de « gagner » trois heures sur ce t
320
is heures sur ce trajet, en voici le moyen simple
et
qui eût déjà permis environ 15,8 milliards d’économies : 1°) supprime
321
onomies : 1°) supprimer les formalités de douanes
et
passeports au départ et à l’arrivée ; 2°) transporter les passagers d
322
les formalités de douanes et passeports au départ
et
à l’arrivée ; 2°) transporter les passagers de l’échelle de coupée au
323
mps de changer de cap, de se fixer d’autres buts,
et
d’inventer d’autres moyens d’y aller. 4. Outre le gain de temps, outr
324
ller. 4. Outre le gain de temps, outre l’emploi —
et
comme pour la guerre du Vietnam, ici encore —, on invoque les « retom
325
t de construire d’autres avions encore plus chers
et
plus problématiques, et puis surtout qui permettront la mise au point
326
avions encore plus chers et plus problématiques,
et
puis surtout qui permettront la mise au point d’armements de plus en
327
à la puissance physique de l’État centralisateur
et
policier, au nom de quoi tout s’ordonne à la guerre. Concorde résume
328
la guerre. Concorde résume un ensemble de calculs
et
de rêves, de principes et d’ambitions qu’il nous faut dépasser si nou
329
un ensemble de calculs et de rêves, de principes
et
d’ambitions qu’il nous faut dépasser si nous voulons survivre, qui dé
330
lons survivre, qui détruisent à la fois la Nature
et
la Communauté des hommes, au nom du prestige de l’État, vanité collec
331
, au nom du prestige de l’État, vanité collective
et
surprofits privés — absolument contraire aux fins que je défends dans
332
s que je défends dans toute mon œuvre, de liberté
et
de responsabilité de la personne. b) Je suis convaincu que les promot
333
ands, toujours plus chers, toujours plus bruyants
et
toujours plus dangereux — exigeant toujours plus de contrôle de l’Éta
334
— exigeant toujours plus de contrôle de l’État —
et
allant toujours plus vite vers peu importe quoi ! L’idée vraiment mod
335
importe quoi ! L’idée vraiment moderne du progrès
et
du luxe s’oppose radicalement à cette manie démodée de la vitesse et
336
radicalement à cette manie démodée de la vitesse
et
du fracas pour épater le monde. Ce qui commence à valoir des fortunes
337
« une douce manie de rousseauistes épris d’idylle
et
entretenant la nostalgie du jardin d’Eden » (variante : « du retour a
338
din d’Eden » (variante : « du retour aux cavernes
et
de l’éclairage à la bougie »). Ou au contraire ; elle serait une « né
339
la fois l’agression industrielle contre la Nature
et
l’agression étatique contre la société coutumière. C’est le moment où
340
t dans nos pays les écoles primaires obligatoires
et
universelles ; la conscription obligatoire et universelle ; la grande
341
res et universelles ; la conscription obligatoire
et
universelle ; la grande presse (grâce à l’invention de la linotype) e
342
rande presse (grâce à l’invention de la linotype)
et
les agences d’État : Wolf, Reuter, Havas, Stéfani, sans l’aide desque
343
oclites : à la fois protection des petits oiseaux
et
lutte contre les avions supersoniques qui risquent d’endommager la co
344
d’endommager la couche d’ozone ; parcs nationaux
et
dénonciation des grands ensembles ; mesures contre la pollution des e
345
océans ; relations entre les taux de délinquance
et
le nombre des étages dans les HLM, etc. Aux yeux des politiciens de d
346
parti socialiste » ou de défendre les privilèges
et
le confort des riches (c’est aussi ce qu’en pense le tiers-monde). Ma
347
tre de rejet) face à la civilisation industrielle
et
à ses agressions de plus en plus brutales contre la Nature et contre
348
essions de plus en plus brutales contre la Nature
et
contre l’homme qui vit de la Nature et en elle1. 3. Une réaction n
349
la Nature et contre l’homme qui vit de la Nature
et
en elle1. 3. Une réaction nécessaire : la sécrétion d’anticorps
350
est manifesté avec force au lendemain d’Hiroshima
et
s’est constitué en mouvement de plus en plus nettement politique aprè
351
tement politique après la crise du pétrole (1973)
et
la politique du « tout nucléaire » préconisée dès lors par plusieurs
352
énature contre la nature. De ceux qui ont inventé
et
produit une civilisation qui tend à détruire du même mouvement à la f
353
même mouvement à la fois les écosystèmes naturels
et
les communautés humaines. L’agression s’est produite d’abord en Europ
354
la volonté de vivre contre la volonté de profit,
et
que le phénomène, au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, a pris
355
s maladies de civilisation (physiques, psychiques
et
psychosomatiques). 4. De l’exigence écologique aux exigences régio
356
au principe de leurs développements concomitants,
et
demeure leur « horizon indépassable ». La civilisation industrielle,
357
es ethniques, culturelles, coutumières, de régler
et
de contraindre (non de stimuler et de convaincre). L’école primaire e
358
res, de régler et de contraindre (non de stimuler
et
de convaincre). L’école primaire est l’instrument par excellence de l
359
tudes simples, abstraites, géométriques, alignées
et
les préparant à devenir des recrues alignables. Il existe une profond
360
e de structure entre l’agression contre la nature
et
l’agression stato-nationale contre les communautés locales ou ethniqu
361
onal que les mesures d’écologie concrètes peuvent
et
doivent être élaborées et appliquées : rivières, lacs, chutes d’eau,
362
logie concrètes peuvent et doivent être élaborées
et
appliquées : rivières, lacs, chutes d’eau, forêts, agriculture, archi
363
que la conscience régionaliste alertée s’organise
et
entre en action. Voilà donc le premier temps : l’exigence écologique
364
mesure compatible avec ma souveraineté nationale.
Et
l’on sait à quelles résistances de la capitale et de sa police se heu
365
Et l’on sait à quelles résistances de la capitale
et
de sa police se heurtent les tentatives de prises de responsabilités
366
de prises de responsabilités régionales. 5. …
et
aux exigences fédéralistes Or, au-delà des exigences écologiques r
367
A, de Hollande, chaque pays pollue souverainement
et
s’assure que ce sera toujours moins que les trois autres additionnés…
368
es additionnés… Même jeu quand il s’agit des mers
et
des océans menacés, des changements de climat, du pillage des ressour
369
l est à la fois trop petit (à l’échelle mondiale)
et
trop grand (à l’échelle des régions) pour jouer encore son rôle d’Éta
370
donc l’obstacle commun aux solutions écologiques
et
régionales. D’où l’identité d’intérêts politiques entre régionalistes
371
dentité d’intérêts politiques entre régionalistes
et
écologistes, mais aussi entre fédéralistes européens et régionalistes
372
logistes, mais aussi entre fédéralistes européens
et
régionalistes. 6. La région : un espace de participation à la mes
373
au Conseil de l’Europe, en 1972, V. von Malchus,
et
qui chevauchent parfois les frontières de trois pays, des calottes du
374
(Norvège, Suède, Finlande) à l’Oresund (Danemark
et
Suède) à l’Euregio (Rhin-Ems et Gueldre), à la Regio basiliensis (Sui
375
Oresund (Danemark et Suède) à l’Euregio (Rhin-Ems
et
Gueldre), à la Regio basiliensis (Suisse, France, RFA), et sur l’arc
376
e), à la Regio basiliensis (Suisse, France, RFA),
et
sur l’arc alpin, aux régions Alpes-Adriatique (Italie, Autriche, Slov
377
utriche, Slovénie), lémano-alpine (Suisse-France)
et
Alpazur (France-Italie). — Mais il y a surtout les régions — déjà exi
378
ttre à la voix d’un citoyen de s’y faire entendre
et
à celles des autres de lui répondre. 7. Éloge de la petite échelle
379
ions écologiques capables de restaurer, maintenir
et
développer des écosystèmes viables, de dépasser l’État-nation, c’est-
380
mouvement en interaction permanente, les régions
et
la fédération continentale. Le principe de répartition des pouvoirs n
381
ux accordé aux dimensions de la tâche considérée,
et
toujours en partant d’en bas, c’est-à-dire des plus petites unités. C
382
té peut faire, les États ne doivent pas le faire.
Et
ce que les États peuvent faire, le gouvernement fédéral ne doit pas l
383
a plupart des sociologues politologues européens,
et
nombre d’hommes politiques responsables aux États-Unis : la décentral
384
is : la décentralisation de l’État, de l’économie
et
des activités culturelles leur paraît la condition même d’une renaiss
385
dition même d’une renaissance civique, économique
et
culturelle de leur pays. À part les guerres d’agression et les centra
386
elle de leur pays. À part les guerres d’agression
et
les centrales nucléaires, qui exigent les unes et les autres une cent
387
et les centrales nucléaires, qui exigent les unes
et
les autres une centralisation ombrageuse, tout marche mieux, sur une
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ll is beautiful. 8. Écologistes, régionalistes
et
fédéralistes de tous pays : unissez-vous ! Les relations d’interac
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lée par l’intervention imprévue des régionalistes
et
des écologistes ; — S’il est vrai que ni la région ne se fera sans l’
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en relation avec les organisations régionalistes
et
fédéralistes dans tous nos pays et à l’échelle continentale, en vue d
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régionalistes et fédéralistes dans tous nos pays
et
à l’échelle continentale, en vue d’établir un programme commun aux tr
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établir un programme commun aux trois mouvements,
et
de prévoir des tactiques adaptées aux situations qui diffèrent d’une
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mais bien même avenir. Un combat peut être perdu
et
c’est fini. Un avenir adviendra certainement. Ce qu’il m’importait de
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enir de chacune d’elle est celui des deux autres,
et
qu’en cette trinité réside l’espoir des Européens et de la Paix.
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qu’en cette trinité réside l’espoir des Européens
et
de la Paix. 1. La révolte des chiites iraniens contre la modernis
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entreprise par le Shah avec l’aide des États-Unis
et
de l’Europe ne serait-elle pas un premier phénomène de rejet de la te
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phénomène de rejet de la technologie rationaliste
et
du matérialisme qu’elle favorise, contraire au Coran ? 2. The Ecolo
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décembre 1980)t u Les animaux ne parlent pas,
et
c’est pourquoi nous sommes ici. Les animaux ne parlent pas comme nous
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c des mots. Mais ils vivent comme nous la douleur
et
la joie, la peur et l’amour, la curiosité, avec cette espèce de béanc
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vivent comme nous la douleur et la joie, la peur
et
l’amour, la curiosité, avec cette espèce de béance anxieuse du regard
401
e béance anxieuse du regard devant l’impénétrable
et
l’indicible… Il nous faut donc parler pour eux. Parler pour eux, et d
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nous faut donc parler pour eux. Parler pour eux,
et
de leur part, aux hommes qui les méprisent, les torturent, les massac
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eur cuve en ciment, nourris au tube de caoutchouc
et
à la seringue, qui mourront sans avoir jamais ouvert les yeux sur une
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taient rendues telles, à vrai dire, par la bêtise
et
la brutalité des hommes. On fait grand cas, dans les magazines scient
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cientifiques, des animaux qui apprennent à parler
et
surtout à comprendre un peu nos langages d’hommes. Les merveilleux da
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vons leur apprendre n’expriment rien de leur être
et
de leurs émotions : ce sont des ordres que nous leur donnons, et leur
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tions : ce sont des ordres que nous leur donnons,
et
leurs réponses disent « À vos ordres ! » et rien de plus. Nous les co
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nons, et leurs réponses disent « À vos ordres ! »
et
rien de plus. Nous les conditionnons, nous ne communiquons pas ! Comm
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non pas celle des missiles nucléaires, du chômage
et
de la destruction irréversible des forêts, du plancton des océans et
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n irréversible des forêts, du plancton des océans
et
de l’air respirable. La seule compréhension, mais alors très profonde
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ion, mais alors très profonde, qui unisse l’homme
et
l’animal, elle est d’ordre émotif, affectif. Elle se passe dans le re
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ue l’homme soit responsable de la Nature vivante,
et
de sa corruption ou de sa survie, l’écologie nous l’a rappelé au cour
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distrait la méfiance des saccageurs de la Nature,
et
elle nous a permis d’agir en profondeur. Mais la responsabilité de l’
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ais la responsabilité de l’homme devant la Nature
et
les bêtes n’est pas seulement métaphorique et poétique : elle est tou
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ure et les bêtes n’est pas seulement métaphorique
et
poétique : elle est tout à la fois matérielle et morale, tout à la fo
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et poétique : elle est tout à la fois matérielle
et
morale, tout à la fois scientifique et religieuse. Et son expression
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matérielle et morale, tout à la fois scientifique
et
religieuse. Et son expression la plus haute dans la tradition bibliqu
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orale, tout à la fois scientifique et religieuse.
Et
son expression la plus haute dans la tradition biblique très largemen
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andes religions du Livre, la juive, la chrétienne
et
l’islamique, a été donnée par saint Paul, au chapitre VIII de l’Épîtr
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de de la corruption, pour avoir part à la liberté
et
à la gloire des enfants de Dieu. Or nous savons que jusqu’à ce jour l
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jusqu’à ce jour la création tout entière soupire
et
souffre dans les douleurs de l’enfantement. Et ce n’est pas elle seul
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re et souffre dans les douleurs de l’enfantement.
Et
ce n’est pas elle seulement, mais nous aussi, qui avons les prémices
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l’homme, j’entends de l’homme à la Nature vivante
et
au Cosmos, où le règne animal est le plus proche de l’homme. Les reli
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même mystère par leur croyance aux réincarnations
et
leur respect absolu de la vie sous toutes ses formes. Ici encore, nou
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ner désormais par des actes à la fois symboliques
et
concrets, poétiques et politiques, tels que celui que propose aujourd
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ctes à la fois symboliques et concrets, poétiques
et
politiques, tels que celui que propose aujourd’hui Franz Weber. t.
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animaux », Réforme, Paris, 13 décembre 1980, p. 1
et
2. u. Présenté par cette note : « Du 27 au 29 novembre, 70 délégués