1
, doublement négligés par les partis. Ce bon sens
m’
apparaît aussi rare que vital. Toute politique suppose, qu’on le veuil
2
nécessités » expliquent seules la contradiction.
Je
ne vois pas qu’elles la justifient.) Cette politique tourne à vide, d
3
programmes en combines, des promesses en oublis.
Je
pense aux élections de demain et je demande : de quoi s’agit-il ? Va-
4
es en oublis. Je pense aux élections de demain et
je
demande : de quoi s’agit-il ? Va-t-on choisir bien consciemment entre
5
rançais aiment trop la politique et en font trop.
Je
pense qu’ils n’en font pas assez, car le jeu des partis n’est pas de
6
partie, c’est-à-dire d’arriver à gouverner. Suis-
je
assez clair ? Ce qui occupe toute la scène, ce qui est au premier pla
7
ctions de demain, ce sont les chances des partis,
j’
entends des comités de partis, et non point des questions pratiques te
8
bien se produire avant la fin de l’été prochain.
Je
tiens ma petite information d’un physicien des plus remarquables qui,
9
produire avant la fin de l’été prochain. Je tiens
ma
petite information d’un physicien des plus remarquables qui, d’ailleu
10
Glissez mortels, mourrez sans résister… En somme,
j’
aurais bien tort de ricaner. Tout le monde sait que le monde finira. E
11
nt Paul écrit aux croyants de Corinthe : « Voici,
je
vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous seron
12
es. Nous voici ramenés aux calculs du savant dont
je
vous parlais tout à l’heure : la fin du monde se calcule désormais. S
13
la fin de la douleur du monde. Certains jours, il
me
semble que la folie des peuples, des gouvernants, des militaires, et
14
ntervalles effrayants de la cacophonie mondiale ?
Je
ne vous en dis pas plus ce soir. Demain, Noël. II — La Paix ou la
15
incapables. Ce drôle de petit cri dans la paille
m’
indique tout autrement que les formules d’Einstein que notre univers e
16
encore sont ceux qui vont de personne à personne.
Me
voici libéré de mes dernières craintes, et tout libre d’imaginer, de
17
i vont de personne à personne. Me voici libéré de
mes
dernières craintes, et tout libre d’imaginer, de choisir et de m’orie
18
intes, et tout libre d’imaginer, de choisir et de
m’
orienter personnellement vers la paix ou la mort. Disposition favorabl
19
t vers la paix ou la mort. Disposition favorable,
je
crois, à des réflexions réalistes. Je reviens donc à mes atomes. Parm
20
favorable, je crois, à des réflexions réalistes.
Je
reviens donc à mes atomes. Parmi tous les projets de contrôle de la B
21
is, à des réflexions réalistes. Je reviens donc à
mes
atomes. Parmi tous les projets de contrôle de la Bombe que l’on a sug
22
e la Bombe que l’on a suggérés ces derniers mois,
j’
en retiens deux : 1° Donner la Bombe aux petits pays pour qu’ils soien
23
égués des États, l’autre de députés des peuples. (
Je
prends le modèle courant. Il faudrait l’ajuster.) Le cabinet que ces
24
précédent s’est emparée des volontés. Vous-même,
je
le sens, je ne vous ai pas convaincue. Vous pensez que j’ai exagéré.
25
’est emparée des volontés. Vous-même, je le sens,
je
ne vous ai pas convaincue. Vous pensez que j’ai exagéré. Vous pensez
26
ns, je ne vous ai pas convaincue. Vous pensez que
j’
ai exagéré. Vous pensez que j’ai cédé au goût américain de la sensatio
27
ue. Vous pensez que j’ai exagéré. Vous pensez que
j’
ai cédé au goût américain de la sensation, du biggest in the world. Et
28
comme l’esprit devant la mort… Mais admettons que
j’
ai exagéré : c’est fatal. Écrire, c’est mettre en forme, donc condense
29
ochaine guerre seront très différents de ceux que
j’
ai prévus ? La souffrance sera pire, l’agonie de la terre un peu plus
30
nts d’ordre » aussi énigmatique, et sans témoins.
Je
reconnais volontiers que ce processus peut se poursuivre assez longte
31
e et dramatique qu’un certain goût de l’antithèse
m’
incline parfois à souhaiter. La tragédie n’aura pas de lignes pures, p
32
mort ? L’humanité, ce sont des gens comme vous et
moi
. Quand vous me dites qu’elle n’est pas prête pour la paix, cela veut
33
é, ce sont des gens comme vous et moi. Quand vous
me
dites qu’elle n’est pas prête pour la paix, cela veut dire que vous d
34
Nos alibis ne trompent plus que nous-mêmes. Pour
moi
, je poursuivrai ma lutte, quoi qu’il arrive. C’est ma santé. Dès mon
35
alibis ne trompent plus que nous-mêmes. Pour moi,
je
poursuivrai ma lutte, quoi qu’il arrive. C’est ma santé. Dès mon prem
36
ent plus que nous-mêmes. Pour moi, je poursuivrai
ma
lutte, quoi qu’il arrive. C’est ma santé. Dès mon premier écrit sur l
37
je poursuivrai ma lutte, quoi qu’il arrive. C’est
ma
santé. Dès mon premier écrit sur les choses politiques, j’ai posé le
38
ma lutte, quoi qu’il arrive. C’est ma santé. Dès
mon
premier écrit sur les choses politiques, j’ai posé le principe du pes
39
Dès mon premier écrit sur les choses politiques,
j’
ai posé le principe du pessimisme actif. Et comment ne m’y tiendrais-j
40
sé le principe du pessimisme actif. Et comment ne
m’
y tiendrais-je pas, quand je sais que l’enjeu n’est point de ceux que
41
du pessimisme actif. Et comment ne m’y tiendrais-
je
pas, quand je sais que l’enjeu n’est point de ceux que la défaite, ma
42
actif. Et comment ne m’y tiendrais-je pas, quand
je
sais que l’enjeu n’est point de ceux que la défaite, mais la désertio
43
ux que la défaite, mais la désertion seule puisse
me
faire perdre ? Je me rappelle cette voix, dans Isaïe, criant de Séir
44
mais la désertion seule puisse me faire perdre ?
Je
me rappelle cette voix, dans Isaïe, criant de Séir au prophète : « Se
45
is la désertion seule puisse me faire perdre ? Je
me
rappelle cette voix, dans Isaïe, criant de Séir au prophète : « Senti
46
a répondu : « Le matin vient et la nuit aussi ».
Je
n’ai pas fini d’aimer ce cri. Les citations de la Bible vous irritent
47
Les citations de la Bible vous irritent. Et vous
me
direz : que fait Dieu dans tout cela ? Dangereuse question. S’il perm
48
les des Églises de New York (12 octobre 1946)c
Je
n’ai pas encore découvert cet autel « au dieu inconnu », que saint Pa
49
nconnu », que saint Paul admirait à Athènes, mais
j’
ai tout lieu de croire qu’il existe à New York. Serait-ce cette église
50
rk. Serait-ce cette église du Centre Absolu, dont
je
vois annoncée la « causerie mystique » en fin de la liste des service
51
d’annonces qui tiennent une demi-page du journal,
je
trouve les rubriques suivantes : Société védantiste, Église universal
52
de nous en convaincre. Du gothique neuf On
m’
avait dit que je verrais à New York de pauvres petites églises tout éc
53
aincre. Du gothique neuf On m’avait dit que
je
verrais à New York de pauvres petites églises tout écrasées entre des
54
écrasées entre des gratte-ciel triomphants. On ne
m’
avait pas dit que ces églises, d’ailleurs immenses pour la plupart, so
55
sont pas si enfantins que leurs critiques. On ne
m’
avait pas dit non plus que New York possède, en plus de ces églises, l
56
opie scrupuleusement les bons modèles gothiques.)
Je
remonte la Cinquième Avenue, en partant de Washington Square. Voici d
57
pages d’un gros livre, ouvert dans le vestibule,
je
lis les signatures de visiteurs de toutes confessions (ils les indiqu
58
teurs de toutes confessions (ils les indiquent et
je
note beaucoup de Roman Catholics). Passons maintenant dans Park Avenu
59
çais qui assiste à l’un de ces cultes. Mais un de
mes
amis, argentin, sortant de la messe à Saint-Patrick, se plaignait de
60
ue conçoivent-ils et vivent-ils leurs croyances ?
J’
essaierai, dans un prochain article, de rassembler les éléments d’une
61
es d’une vie plus satisfaisante à tous égards. On
me
demandera : Qu’y a-t-il de proprement religieux dans tout cela ? Tout
62
eligieux dans tout cela ? Tout et rien, répondrai-
je
, et voilà bien le mystère du christianisme américain. Tout acte civiq
63
ur le péché, la grâce, la transcendance, que sais-
je
. Les choristes de Christ Church (méthodiste) sont vêtus de robes et d
64
juge même d’une seule âme, même de la sienne. Et
je
viens de parler en général de 65 millions de chrétiens américains, j’
65
n général de 65 millions de chrétiens américains,
j’
entends de membres inscrits d’une paroisse, dont 40 millions de protes
66
isse, dont 40 millions de protestants. En vérité,
je
n’ai décrit qu’une atmosphère, et les croyances du « chrétien moyen »
67
à dépasser le niveau d’une sociologie religieuse,
je
voudrais indiquer le dilemme que pose à un esprit européen le spectac
68
s les aides de la morale et de la religion… Il ne
me
reste plus qu’à noter que Kierkegaard, précisément, est entièrement t
69
ment, est entièrement traduit en Amérique, et que
j’
ai trouvé partout des étudiants — non seulement chez les théologiens —
70
rs 1948)f Il était venu passer une soirée chez
moi
, il y a quelques semaines, car nous avions parlé d’une pièce que nous
71
e. Il est difficile de comprendre que c’est fini.
Je
retrouve sa dernière lettre : il ne m’y parle que de notre projet, et
72
’est fini. Je retrouve sa dernière lettre : il ne
m’
y parle que de notre projet, et je n’ai pas encore répondu. Il est dif
73
lettre : il ne m’y parle que de notre projet, et
je
n’ai pas encore répondu. Il est difficile de comprendre que ce qui ét
74
quelle il n’y a rien à faire, et qui nous aime. ⁂
Je
relis la dernière page de sa Galopine, où il dit cela, et chaque mot
75
sa Galopine, où il dit cela, et chaque mot porte.
Je
voudrais que vous preniez ce roman, et que vous aussi vous relisiez c
76
i vous relisiez cette dernière page (280 et 281).
Je
pense que vous ne l’oublierez plus. Et ce sera l’hommage le plus vrai
77
us. Et ce sera l’hommage le plus vrai. Subitement
je
comprends que Roger Breuil n’a pas cessé de représenter pour moi l’in
78
ue Roger Breuil n’a pas cessé de représenter pour
moi
l’inquiétude de la vocation, son cheminement imprévisible, son mystèr
79
omme pour mieux renvoyer à ce qui les transcende,
j’
en retrouve des marques sensibles dans tous mes souvenirs de lui, et d
80
de, j’en retrouve des marques sensibles dans tous
mes
souvenirs de lui, et dans son œuvre : c’était son style, son art, et
81
en réalité moins riches d’avenir que le présent.
Je
dirais même, sans trop de paradoxe, que l’utopie peut se définir en g
82
r que les utopies classiques sont, en réalité, et
je
le cite : « des programmes d’action déguisés en descriptions sociolog
83
’inverse, l’Europe est pratiquement indéfendable.
Je
m’explique : Tenter d’unir en une alliance défensive nos États-nation
84
verse, l’Europe est pratiquement indéfendable. Je
m’
explique : Tenter d’unir en une alliance défensive nos États-nations t
85
décadence. Une sainte alliance de nos microbes ne
me
paraît pas le moyen de sauver notre santé. Une sainte alliance des so
86
ns de circuler, mais n’arrêteront pas les armées.
Je
dis donc que vouloir l’union de l’Europe sans rien changer à sa struc
87
itation fédéraliste est par conséquent superflue.
Je
persiste à penser, pour ma part, que les gouvernements travaillent en
88
lent encore en fait, dans le sens de l’utopie que
je
viens de décrire, et que le sort de l’aventure réelle n’est pas aille
89
rnir l’effort d’invention à la hauteur du siècle.
Je
disais à Montreux en septembre dernier, lors du congrès de l’Union eu
90
Elle ne doit pas compter sur les gens au pouvoir.
J’
en connais peu qui aient l’intention de le laisser limiter, et c’est p
91
oqués à La Haye pour le 7 mai. Où elle mène
Je
ne puis anticiper sur les résolutions auxquelles aboutira ce congrès
92
ua le lendemain un tournant de l’Histoire. Ce que
je
sais, c’est notre volonté, et c’est le but précis que nous visons tou
93
raineté nationale, et vous voyez peut-être à quoi
je
pense. Fédérés, au contraire, nous remonterons au niveau de puissance
94
gie, mais au contraire le règne de la loi, par où
j’
entends la garantie des droits élémentaires de l’homme, antérieurs à l
95
le troisième force, au plan mondial, ce n’est pas
je
ne sais quel groupement de double négation et de demi-mesures, c’est
96
s sommes à la fois les sujets et les objets. Mais
je
voudrais relever ici un caractère très général de nos débats. Les suj
97
la liberté. Maintenant, qu’allons-nous conclure ?
Je
pense qu’il ne se trouvera pas un seul d’entre tous ceux qui sont ici
98
s un tel lieu, et sous les projecteurs de cinéma…
Je
répondrai à côté de la question apparente, je répondrai par une sorte
99
ma… Je répondrai à côté de la question apparente,
je
répondrai par une sorte de parabole, sans transition, en visant le cœ
100
hollandais, mais le seul Roger Breuil en France,
je
me sens protestant non seulement par le hasard d’une origine, mais en
101
llandais, mais le seul Roger Breuil en France, je
me
sens protestant non seulement par le hasard d’une origine, mais encor
102
ment par le hasard d’une origine, mais encore par
ma
formation, et enfin par mon adhésion des plus actives, dès l’âge de 2
103
igine, mais encore par ma formation, et enfin par
mon
adhésion des plus actives, dès l’âge de 25 ans, aux doctrines orthodo
104
arth. C’est dire que le protestantisme ne saurait
me
« gêner » comme écrivain, ni plus ni moins que n’ont pu le faire mes
105
écrivain, ni plus ni moins que n’ont pu le faire
mes
appartenances à la Suisse comme destin historique, ou à la langue fra
106
1968)n o Rentrant d’Amérique après la guerre,
j’
avais compris qu’il était indispensable d’unir les Européens. Non seul
107
notre vieux continent. En août 1947, on est venu
me
demander de parler à un congrès de fédéralistes européens, à Montreux
108
congrès de fédéralistes européens, à Montreux, où
j’
ai prononcé un discours inaugural : j’étais engagé. Puis j’ai accepté
109
ontreux, où j’ai prononcé un discours inaugural :
j’
étais engagé. Puis j’ai accepté de m’occuper de la partie culturelle d
110
oncé un discours inaugural : j’étais engagé. Puis
j’
ai accepté de m’occuper de la partie culturelle du Mouvement européen.
111
inaugural : j’étais engagé. Puis j’ai accepté de
m’
occuper de la partie culturelle du Mouvement européen. À partir du con
112
européen. À partir du congrès de La Haye en 1948,
je
me suis beaucoup penché sur ce problème de l’union des Européens sur
113
opéen. À partir du congrès de La Haye en 1948, je
me
suis beaucoup penché sur ce problème de l’union des Européens sur la
114
Européens sur la base d’une unité déjà existante.
Je
fais une distinction entre unité et union. L’unité existe ou n’existe
115
sine qua non d’une union économique et politique.
J’
ai donc créé le Centre européen de la culture que je dirige depuis prè
116
ai donc créé le Centre européen de la culture que
je
dirige depuis près de vingt ans, afin d’aider tous les mouvements qui
117
ssociation des festivals de musique européens que
je
dirige, tout à fait par hasard. Nous avons coordonné les Instituts d’
118
s la leçon d’histoire, de géographie, de langues.
Je
souhaiterais que tombent en désuétude les grands États-nations comme
119
diviser le pays en un certain nombre de régions.
Je
pense qu’on finira par se mettre d’accord assez vite pour la France s
120
ne émission de plus de trois heures sur Concorde,
j’
ai commencé par refuser : dix minutes de parole ne valent pas le voyag
121
: dix minutes de parole ne valent pas le voyage,
je
ne suis pas technicien, et surtout « je suis contre »… — « Qu’à cela
122
e voyage, je ne suis pas technicien, et surtout «
je
suis contre »… — « Qu’à cela ne tienne, me dit-on, vous parlerez en d
123
tout « je suis contre »… — « Qu’à cela ne tienne,
me
dit-on, vous parlerez en duplex de Genève, c’est au philosophe que no
124
. » Le lendemain soir, dès les premières minutes,
je
vois que je suis tombé dans un traquenard. Sentimentaux ou technocrat
125
main soir, dès les premières minutes, je vois que
je
suis tombé dans un traquenard. Sentimentaux ou technocrates, ils sont
126
lébrer leur culte des « Ailes françaises ». Qu’ai-
je
à faire là ? Dès que j’ouvrirai la bouche, des millions de téléspecta
127
Ailes françaises ». Qu’ai-je à faire là ? Dès que
j’
ouvrirai la bouche, des millions de téléspectateurs, conditionnés pend
128
ectateurs, conditionnés pendant deux heures, vont
me
haïr comme un seul homme. Et en effet, je n’ai pas fini ma première p
129
s, vont me haïr comme un seul homme. Et en effet,
je
n’ai pas fini ma première phrase — mais c’est assez pour qu’on sente
130
omme un seul homme. Et en effet, je n’ai pas fini
ma
première phrase — mais c’est assez pour qu’on sente que je suis contr
131
re phrase — mais c’est assez pour qu’on sente que
je
suis contre — que le meneur de jeu m’interrompt nerveusement pour m’a
132
n sente que je suis contre — que le meneur de jeu
m’
interrompt nerveusement pour m’avertir que je sors du sujet. (Je parle
133
e le meneur de jeu m’interrompt nerveusement pour
m’
avertir que je sors du sujet. (Je parle pourtant de Concorde. Mais le
134
jeu m’interrompt nerveusement pour m’avertir que
je
sors du sujet. (Je parle pourtant de Concorde. Mais le sujet, c’est s
135
erveusement pour m’avertir que je sors du sujet. (
Je
parle pourtant de Concorde. Mais le sujet, c’est sa louange.) En dépi
136
de jugera « d’une agressivité insupportable » —,
j’
essaie de formuler mes doutes et objections, selon le schéma qui suit.
137
ressivité insupportable » —, j’essaie de formuler
mes
doutes et objections, selon le schéma qui suit. Mais je n’ai pu faire
138
tes et objections, selon le schéma qui suit. Mais
je
n’ai pu faire passer que les points 1 et 5 à travers le barrage serré
139
points 1 et 5 à travers le barrage serré que l’on
m’
opposait. 1. Le philosophe étant celui qui pose des questions simples
140
t celui qui pose des questions simples et naïves,
je
demande : « Concorde, à quoi est-ce que ça sert ? ». On m’assure que
141
e : « Concorde, à quoi est-ce que ça sert ? ». On
m’
assure que cet appareil ira de Paris à New York en trois heures et dem
142
contre les rayons ultraviolets ? Votre pari — dis-
je
aux promoteurs de Concorde alignés devant moi, et consternés — c’est
143
dis-je aux promoteurs de Concorde alignés devant
moi
, et consternés — c’est le contraire du pari de Pascal. Si vous perdez
144
nez trois heures pour quelques-uns. Étrange pari.
Moi
, je ne le tiendrais pas… 2. Si les clients prévus, dont l’heure est s
145
rois heures pour quelques-uns. Étrange pari. Moi,
je
ne le tiendrais pas… 2. Si les clients prévus, dont l’heure est si pr
146
le temps de se reposer, de réfléchir, ou de lire
mes
livres par exemple. Et s’il était vraiment indispensable de « gagner
147
entre de la ville par hélicoptère ou métro. 3. On
me
dit qu’arrêter la fabrication de Concorde mettrait au chômage 40 000
148
nts occupe des centaines de milliers d’ouvriers ?
Je
pense que si la Société est ainsi faite que la seule alternative qu’e
149
ur nos têtes. 5. Indépendamment de ces arguments,
je
suis contre Concorde pour deux raisons fondamentales. a) Tout comme l
150
simplement l’enseigne d’un modèle de société que
je
récuse radicalement. Car l’humain s’y voit sacrifié non pas même au p
151
rofits privés — absolument contraire aux fins que
je
défends dans toute mon œuvre, de liberté et de responsabilité de la p
152
ment contraire aux fins que je défends dans toute
mon
œuvre, de liberté et de responsabilité de la personne. b) Je suis con
153
e liberté et de responsabilité de la personne. b)
Je
suis convaincu que les promoteurs de Concorde sont animés par un cert
154
ue Concorde symbolise. Le luxe suprême de demain,
je
l’ai défini au lendemain d’Hiroshima : la lenteur au sein du silence.
155
d, mais seulement dans une mesure compatible avec
ma
souveraineté nationale. Et l’on sait à quelles résistances de la capi
156
e avenir Encore un mot sur le titre-slogan que
je
propose. Il ne dit pas : même combat, mais bien même avenir. Un comba
157
fini. Un avenir adviendra certainement. Ce qu’il
m’
importait de souligner, c’est que nous n’aurons ni éco-société, ni rég
158
te campagne d’alphabétisation, — mais attention !
Je
salue les Nations unies des animaux mais je recule avec horreur devan
159
ion ! Je salue les Nations unies des animaux mais
je
recule avec horreur devant l’idée d’une Unesco des animaux ! Car les
160
ul, au chapitre VIII de l’Épître aux Romains (que
je
vais lire dans la traduction de Calvin, pour le premier verset) : La
161
entière, dans la relation de l’animal à l’homme,
j’
entends de l’homme à la Nature vivante et au Cosmos, où le règne anima