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Deux lettres sur la fin du
monde
(29 juin 1946)b I — Dies iræ Princeton, 24 décembre 1945. L
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s iræ Princeton, 24 décembre 1945. La fin du
monde
pourrait bien se produire avant la fin de l’été prochain. Je tiens ma
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la donnerait une idée fort approchée de la fin du
monde
. C’est à quoi nous en sommes, et c’est comique. On avait tout prévu,
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out prévu, sauf le comique, à propos de la fin du
monde
. Car c’est pour protéger la paix et pour faire régner l’ordre univers
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s bien tort de ricaner. Tout le monde sait que le
monde
finira. Et qui ne voudrait finir sa vie en même temps que celle du mo
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voudrait finir sa vie en même temps que celle du
monde
? Il semble qu’il y ait là quelque consolation. L’amertume de mourir
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s qui nous restent sensibles, prévoient la fin du
monde
par désintégration, dissolution et réduction en fine poussière. Dies
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t dont je vous parlais tout à l’heure : la fin du
monde
se calcule désormais. Ses données immédiates sont dans tous nos journ
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a nous ferait ? Ce serait la fin de la douleur du
monde
. Certains jours, il me semble que la folie des peuples, des gouvernan
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vec notre Progrès, qu’il y a bien plus de gens au
monde
qui souhaitent d’en finir avec la vie, que de gens qui voudraient qu’
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u la Mort Princeton, 30 décembre 1945. Notre
monde
est sans doute perdu, et c’est la raison de Noël. Dans cette nuit la
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traite de folies, à l’âge où l’on prépare dans le
monde
entier, à la demande générale, la prochaine et irrévocablement derniè
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Rougemont Denis de, « Deux lettres sur la fin du
monde
», Réforme, Paris, 29 juin 1946, p. 1.
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plus de ces églises, la plus grande cathédrale du
monde
: St-Jean-de-Dieu, édifiée au sommet d’une colline de granit dominant
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sage de la foi mais alors elle n’est plus dans le
monde
, qui s’organise sans elle et ne l’entend plus. Ou bien vous mettez le
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urons à choisir dans un délai que la situation du
monde
rend très court. L’utopie La faiblesse générale des utopies, c’e
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ré toutes ses infidélités, elle reste aux yeux du
monde
entier, le grand témoin — c’est la tâche dans laquelle nous nous somm
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e la police. Or l’être des gouvernements, dans le
monde
actuel, c’est la souveraineté absolue. Tous les États-nations qui se
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ent nous voulons l’Europe, parce que sans elle le
monde
glisse à la guerre, et que l’alternative n’est plus, pour nous, que d
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déclare sans issue, l’Europe se doit, et doit au
monde
d’inaugurer la troisième voie, la voie des libertés organisées. Nous
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la plus vaste communion jamais instituée dans le
monde
, la plus profonde et la plus libre dans les modes d’adhésion qu’elle
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tentiel européen considérable, dont finalement le
monde
entier subirait les conséquences. L’unification par le système des ré
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oulant d’interruptions presque paniques — que Le
Monde
jugera « d’une agressivité insupportable » —, j’essaie de formuler m
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al. Si vous perdez, vous perdez tout pour tout le
monde
. Si vous gagnez, vous gagnez trois heures pour quelques-uns. Étrange
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démodée de la vitesse et du fracas pour épater le
monde
. Ce qui commence à valoir des fortunes, c’est le contraire de ce que
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ins » ; mais Sakharov dit au contraire, selon Le
Monde
, qu’ils sont payés par le gouvernement russe. En ce point, l’on s’ap
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t manifesté d’abord en Europe, première partie du
monde
à s’être développée industriellement, donc à avoir subi l’agression m
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s, nous ne communiquons pas ! Communiquer avec le
monde
des animaux relève du sentiment, de l’intuition, de l’accueil aux mys