1 1937, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Paysans de l’Ouest (15 juin 1937)
1 holique, antifasciste, laïque, protestant, — tous ces mots prennent ici quelque chose de joliment absurde. Les paysans du v
2 entre les opinions, pourtant bien tranchées, que ces journaux leur servent. Je crois qu’ils n’y pensent même pas. Peut-êtr
3 nt bien que c’est important de s’y connaître dans ces questions ». Il s’exprime avec tant de prudence qu’on a peine à compr
4 nt des révélations du second Faust, mais aussi de ces pages du Journal de voyage en Italie où, par exemple, il rapporte à m
5 . Ne montons plus au ciel du second Faust que par ces allées de Ferrare ! 18 décembre 1933 Je ne cesse de repenser à la con
6 ectuels bourgeois). Il est très difficile d’aimer ces hommes, et cependant ils sont la réalité vivante et présente du « peu
7 Impuissance de l’« esprit », bêtise de l’action : ces deux misères n’auraient-elles pas une origine commune ? Il m’a semblé
8 cela peut bien suffire à expliquer le silence de ces cultivateurs. Mais le type qui m’a parlé avait la langue bien pendue.
9 ler à Paris et peut faire de beaux discours. Dans ces conditions, qu’un intellectuel aille parler au peuple, on l’écoutera
10 « intellectuel en chômage. » (Écrire, aux yeux de ces paysans, ne signifie proprement rien. S’ils ont un peu de respect pou
11 les terres divisées en parcelles minuscules. Sur ces parcelles des hommes et des femmes travaillent, le buste parallèle au
12 es femmes travaillent, le buste parallèle au sol. Ces deux observations physiques très simples méritent chacune un commenta
13 es tout autour du village : l’homme qui travaille ces bouts de champ, grands comme ma chambre, doit passer une partie de la
14 une éducation solidariste ? On cherche à enrôler ces cultivateurs dans des ligues toujours anti-quelque chose, qui n’empêc
15 ineux typiquement petit-bourgeois de certaines de ces feuilles. Je n’ai jamais retrouvé ce ton dans le peuple. S’il en para
16 ane socialiste ou communiste de Paris, et l’un de ces petits journaux de campagne. 15 février 1934 Les gens. — Si j’avais
17 is bien ce qui m’arrêterait dès les premiers pas. Ces hommes n’ont pas ou n’ont plus coutume de se réunir, d’être ensemble
18 ettent les seules verticales. Existence ramenée à ces deux dimensions premières. Pour la vie, l’homme debout et actif, il f
19 choses simples, rudimentaires. Mais quand je vois ces hommes et ces femmes accrochés à cette terre pauvre, qu’ils grattent
20 , rudimentaires. Mais quand je vois ces hommes et ces femmes accrochés à cette terre pauvre, qu’ils grattent lentement pour
21 quitté Paris, j’ai bien utilisé une vingtaine de ces lignes. Je commence à connaître leurs coutumes : rien ne pouvait modi
22 ord de sa puissante machine, et l’on bénéficie de ces petites faveurs que les femmes ont toujours accordées à ceux qui comm
23 cisifs lors d’une action rapide. Mais loin de moi ces ambitions : ceux qui les ont n’en parlent pas, dit-on. Et je ne suis
24 justice : c’est qu’on attend, qu’on exige même de ces gens-là des vertus au-dessus du commun, la révélation de secrets qui
25 ons et fous. Je décrivis les révoltes obscures de ces masses opprimées et naïves, conduites par des équipes d’hommes durs,
26 e laisser croire ; si ce n’était pas encore un de ces régimes de dictature ; si les paysans avaient plus de liberté qu’aupa
27 sur leurs aspirations politiques en particulier. Ces aspirations, à la vérité, sont extrêmement imprécises. Il y a, en Fra
28 ns précises, en apportent des preuves frappantes. Ces pages sont extraites du Journal d’un intellectuel en chômage , qui d
2 1939, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’Âme romantique et le rêve (15 août 1939)
29 olitique, de rêve et de mystique élémentaire. Or, ces faits ne sont pas seulement coïncidents. Ce n’est point du hasard qu’
30 elle, une attraction, comparable au vertige, vers ces régions de l’être obscur que le bon sens et la philosophie prétendaie
31 pirituel étranger à nous-mêmes était le mobile de ces irruptions soudaines d’images inconnues qui se jettent à la traverse
32 er des œuvres achevées. En effet, le mouvement de ces poètes est inversé de celui du Créateur. Créer, c’est donner forme, e
33 blessures qu’il a subies. Il est emprisonné dans ces données, et c’est en vain qu’il chercherait à y échapper par des subl
34 pparences une évolution fort semblable à celle de ces pseudo ou prémystiques que furent les poètes du rêve : il se dévoue à
35 réalité qui nous opprime si méticuleusement, tous ces articles du traité qui nous accusent, toutes ces règles du jeu politi
36 ces articles du traité qui nous accusent, toutes ces règles du jeu politique inventées par des rationalistes, alors que no
3 1946, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Tableaux américains (décembre 1946)
37 rysler, du Centre Rockefeller, de vingt autres de ces sommités célèbres que les New-Yorkais vous désignent comme les Suisse
38 des secrets de la démesure de Manhattan : seules, ces assises de granit étaient capables de supporter le formidable poids d
39 ent tout de suite à l’usage physique, non point à ces symboles de l’âme que forment les châteaux au fond de nos mémoires. L
40 s’est retiré. Ce n’étaient pas « les péchés » de ces hommes et de ces femmes, ni les miens, dont nul ne peut juger et qui
41 n’étaient pas « les péchés » de ces hommes et de ces femmes, ni les miens, dont nul ne peut juger et qui peut-être n’en so
42 s dépourvues d’ornements. Beekman Place est un de ces lieux où l’exilé s’écrie : « Mais c’est l’Europe ! » parce qu’il y tr
43 e nature — car l’eau même est canalisée — ce sont ces trois îlots de granit noir couverts de mouettes, et signalés par deux
44 t les milliardaires et les acteurs. Et tout près, ces jardins suspendus où circulent de jeunes femmes en maillot de bain. E
45 rds par la silhouette des escaliers de sauvetage. Ces grands seaux à ordures en métal, rarement ou mal vidés dans ce quarti
46 ork dans un train bondé de soldats. (Le nombre de ces petits services que vous rendent ici les voisins ! En Europe, le vois
47 taire. Les passants me paraissent aussi laids que ces maisons de bois grisâtres ou vert olive, mauves ou goudron, aux paroi
48 u portique, entre les hautes colonnes blanches et ces ifs dramatiques, on domine un paysage de pluies lointaines et de prai
49 e chercher des verres et des bouteilles. Qui sont ces gens ? Elle dit : — Je ne le sais pas plus que vous. Ils sont dans l
50 ajouter aux plus hauts gratte-ciel de New York, à ces grandiloquents témoins de la crise de 1929, où les affaires périssent
51 ut-être vers la profondeur, vers la culture, vers ces problèmes que le grand nombre a toujours fuis, partout. Peut-être alo
4 1949, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Le Mouvement européen (avril 1949)
52 nt au plan mondial de la Russie et de l’Amérique. Ces deux colosses sont en train de s’observer par-dessus nos têtes. Ils n
53 , autant que la Russie et tous ses satellites. Si ces 320 millions d’habitants faisaient bloc, soit qu’ils se déclarent neu
54 urgatoire de mille ans. » C’était vers 1860. Mais ces rêves et ces prophéties ne pouvaient concerner qu’un avenir incertain
55 mille ans. » C’était vers 1860. Mais ces rêves et ces prophéties ne pouvaient concerner qu’un avenir incertain, au milieu d
56 traînarde à l’idée d’une union continentale. Mais ces premières ferveurs devaient bientôt se perdre dans la rumeur polyglot
57 quelques milliers de lecteurs pour leurs revues. Ces dernières n’étaient pas d’une lecture très facile. On y parlait beauc
58 ère tâche qui s’imposait, c’était de fédérer tous ces fédéralistes dispersés. Dès 1946, ce fut chose faite : l’Union europé
59 lamée dans son grand discours de Zurich. C’est de ces deux initiatives indépendantes, et de leur rencontre à Montreux, que
60 mission d’enquête indépendante des gouvernements. Ces deux organes formeraient le noyau d’un véritable pouvoir fédéral. Il
61 ulent travailler pour l’Europe. Coordonner toutes ces initiatives dans le cadre d’un grand mouvement qui leur donnera le mo
5 1949, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Découverte de l’Europe (octobre 1949)
62 mandes. De fait, une semaine a suffi pour réussir ces différentes opérations, et même pour écarter les deux dangers majeurs
63 t qui ne recouvrent pas les anciennes divisions. ( Ces dernières ne se retrouvent, mais notablement atténuées, que dans le p
64 vant sans leur soutien. On serait tenté d’accuser ces prudents de scepticisme impénitent. En vérité, ils me semblent pécher
65 n de l’Europe et déclarer qu’on ne touchera pas à ces sacro-saintes souverainetés.) Mais au lieu de discuter sur l’abandon
66 la culture (déjà en voie de formation à Genève). Ces décisions couronnent le travail obstiné de quelques petites équipes a
67 tude d’y travailler ensemble. On s’est demandé si ces premiers succès laissaient encore une raison d’être suffisante au Mou
68 ments nationaux en disposeront. Et qui dispose de ces divers pouvoirs, sinon l’opinion générale, qu’il s’agit maintenant d’
6 1950, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’Europe et sa culture (novembre 1950)
69 Europe et de culture. Où commencent, où finissent ces deux réalités ? À la fois dans l’espace et dans le temps, elles sont
70 s, une valeur absolue, non mesurable. À partir de ces trois pôles, il est possible d’interpréter les principales structures
71 rsonnalisme. La lutte que se livrent actuellement ces trois attitudes humaines dans le monde, dans la société et jusque dan
72 mesure individuelle et d’organisation collective. Ces trois idées-forces, ces trois ressorts de l’âme occidentale — on en p
73 ’organisation collective. Ces trois idées-forces, ces trois ressorts de l’âme occidentale — on en pourrait mentionner d’aut
74 trise de l’homme sur lui-même et le monde… Toutes ces définitions, et vingt autres possibles, sont à la fois justes et cont
75 uider une action. ⁂ Essayons de saisir maintenant ces deux réalités, l’Europe et la culture, dans leur drame immédiat à nos
76 ffre plus aux empires américain et russe qu’un de ces vides dont l’Histoire n’a pas moins horreur que la Nature. De plus, e
77 aturent et l’asservissent. Or, il est évident que ces conditions sont particulièrement graves pour l’Europe, puisqu’elles b
78 s Chinois, les Noirs copient l’Europe pour toutes ces choses, mais nous, nous copions tout au plus quelques citations de le
79 s évidemment ; mais ce n’est point par hasard que ces deux grands pays semblent appeler ce procédé de description : leurs t
80 oissés pour notre avenir immédiat. Presque toutes ces raisons tomberaient, si demain nos frontières tombaient. Certes, il y
81 pas un seul instant à sous-estimer l’importance. Ces conflits ne seront pas résolus par la seule grâce de notre union. Mai
7 1951, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Inde 1951 (décembre 1951)
82 s envoie, mêlés à la circulation bien ordonnée de ces quartiers, des signes brefs et toujours inquiétants, le cri précipité
83 des crachats rouges de bétel sur le trottoir, et ces moignons de bras charmants et menaçants… Sur le port et devant les gr
84 e à Naples. Il y a bien, assises sur les marches, ces fillettes en sari aux narines cloutées d’un diamant, aux chevilles su
85 , c’est l’inhumanité (à notre sens occidental) de ces deux êtres absolument pareils et dénués de toute expression, leur naï
86 possédée par le rythme léger des instruments, et ces coups décochés à intervalles précis, par une détente d’une vigueur fo
87 sse, qu’ici le Moi, l’ego central, n’existe pas ? Ces danseurs sont des rôles, des acteurs absolus, des fonctions symboliqu
88 e tenir là, observé, surveillé, repoussé par tous ces yeux hostiles et insistants. Sur les grandes dalles de pierre, l’urin
89 ualistes. Et bien plus encore le salut. Je revois ces femmes seules dans les temples étroits, intimes avec le dieu, tournan
90 es avec le dieu, tournant le dos aux passants. Et ces hommes en prière contre un mur. Et ces saints demi-nus, traversant à
91 ssants. Et ces hommes en prière contre un mur. Et ces saints demi-nus, traversant à grands pas les rues encombrées de piéto
92 e, entraînerait d’infinies conséquences dans tous ces ordres. Elle créerait un champ libre aux problèmes personnels, aux ri
93 lère personnelle contre l’opposition. En dépit de ces défauts, que les Indiens lui reconnaissent, entouré du respect généra
94 ant une invasion. Et ainsi de suite… Presque tous ces problèmes me semblent insolubles. Il faut donc aider l’Inde, mais qui
95 p. 56-69. i. Introduit par la note suivante : «  Ces tableaux de l’Inde que Denis de Rougemont rapporte d’un récent voyage
8 1965, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Le Suisse moyen et quelques autres (mai 1965)
96 ibles, mais le monde a changé, et l’on s’adapte à ces changements, loin de s’accrocher aux recettes du passé (sauf en polit
97 que de Zurich) se sent complètement dépaysée dans ces sanctuaires où l’or est gaspillé sur des stucs boursouflés et qui man
98 point c’est tout ! », me criait hier encore un de ces « gardiens du seuil », parce que j’avais dévié de quelques centimètre
99 Comme la censure des films (cantonale ou locale), ces mesures restrictives ne provoquent plus ni sursauts de révolte ni far
100 l’une des nôtres”, tout en sachant fort bien que ‟ ces mariages mixtes ne réussissent jamais”. Elle voyait dans son attitude
101 ariages intercantonaux et interconfessionnels : «  Ces mariages mixtes !… » En réalité, le divorce s’explique surtout par d’
102 t autre chose, ou peut-être précisément parce que ces forces et ces réalités étaient pour eux problèmes, contestations, con
103 ou peut-être précisément parce que ces forces et ces réalités étaient pour eux problèmes, contestations, conceptions idéal
104 siquement nos petits compartiments. Que fera dans ces conditions l’homme de talent ou d’ambition ? Il a trois possibilités 
105 fixé que Barth les rejetterait. Le dialogue entre ces deux hommes n’était même pas concevable, et de fait il n’a pas eu lie
106 e de ce que je dois à l’un autant qu’à l’autre de ces maîtres incompatibles.) Nous n’avons pas en Suisse de poètes de génie
107 vétérées. En revanche, les grands noms cités dans ces pages ne seraient guère pensables hors du complexe suisse. Et c’est à
108 r nos Alpes comme Horace-Bénédict de Saussure que ces hommes s’illustrèrent et apprirent à voir grand, c’est en s’expatrian
109 65, p. 53-64. k. Suivi de la notice suivante : «  Ces pages paraîtront dans La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux c
9 1969, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’avenir du fédéralisme (septembre 1969)
110 ités infranationales, solidarités et autonomies : ces deux mouvements contraires se prononcent en même temps, résultent en
111 ication des jumelages européens entre communes de ces mêmes régions, créations d’organismes de coopérations multinationales
112 ication n’est pas tellement mieux satisfaite dans ces trois États officiellement fédératifs que dans les nations unitaires 
113 ion des cantons suisses ! Il est certain que dans ces trois cas, c’est moins le fédéralisme qu’on est en droit d’incriminer
114 la foi que l’on accorde ou non à la substance de ces énoncés, je retiens que leurs formes et structures posent un certain
115 ’il formera avec d’autres hommes, ses semblables. Ces groupes devront être, à leur tour, à la fois autonomes et solidaires 
116 sel, source et fin de toute communauté. Dans tous ces domaines d’existence, quels seront les principes de méthode dictés pa
117 Sorbonne au xiiie siècle) puis une fédération de ces petites unités en départements, et je retrouve ici les solutions préc
118 er la pensée des sociétés et de dicter aux hommes ces “images de comportement” dont Bertrand de Jouvenel a si justement mis