1
lentis — le courant électrique n’étant sans doute
pas
réglé pour faire tourner l’appareil au rythme normal. Tout le monde a
2
. Il y a… tout près d’ici… quelqu’un — je ne veux
pas
le nommer, je n’attaquerai personne, moi ! — il y a, dis-je, quelqu’u
3
les foyers et jusque dans la presse1 ! « Je n’ai
pas
cherché la guerre, moi ! Eh bien ! je saurai me défendre ! Et malgré
4
tre laïque… » Ah ! surtout, être laïque, ce n’est
pas
combattre les religions, comme le prétend le voisin, « car je les res
5
c’est finalement « aimer son prochain » ! Je n’ai
pas
plutôt soufflé à l’oreille de ma femme : « C’est un sermon ! » que l’
6
d’habitude d’une bande de petits garçons. Il n’a
pas
répondu à mon salut. 12 décembre 1933 Tout à l’heure, en déchirant le
7
joliment absurde. Les paysans du village ne sont
pas
même tous capables de lire le journal, et j’ai remarqué qu’ils achète
8
ux leur servent. Je crois qu’ils n’y pensent même
pas
. Peut-être que la discussion annoncée après la conférence d’A… me fer
9
ve : « Messieurs et dames, vous m’excuserez de ne
pas
vous présenter l’orateur qui va vous faire un intéressant discours su
10
intéressant discours sur le sujet… Je ne connais
pas
beaucoup M. Palut, n’est-ce pas, c’est la première fois qu’il vient à
11
et… Je ne connais pas beaucoup M. Palut, n’est-ce
pas
, c’est la première fois qu’il vient à A…, mais certainement qu’il va
12
églises, et malheureusement elles ne s’entendent
pas
toujours. La primitive église était constituée par des esclaves et de
13
it que les clercs ont trahi. Les clercs, n’est-ce
pas
, ce sont les intellectuels, les écrivains, les professeurs, des homme
14
a le cléricalisme. C’est lui qui est mauvais, non
pas
la Bible. Être chrétien, c’est aimer son prochain comme Jésus nous ai
15
lève au fond de la salle et demande « s’il n’y a
pas
des contradictions dans la Bible ». Suit une petite discussion tout à
16
use et sans aucun rapport avec le sujet. Il n’y a
pas
d’autre question. Le président fait alors un bref remerciement à l’or
17
emerciement à l’orateur. Il s’excuse encore de ne
pas
s’y connaître assez en religion, mais assure qu’il a été bien intéres
18
Je l’approuve et m’étonne que la discussion n’ait
pas
été plus longue : il y avait pourtant bien des auditeurs qui ne devai
19
avait pourtant bien des auditeurs qui ne devaient
pas
être d’accord ? « Ben quoi, fait-il, convaincu, c’est la vérité ce qu
20
é pour les chrétiens, mais tout le monde ne pense
pas
comme ça ici ? » Il me regarde un peu étonné à son tour : « Qu’est-ce
21
en comme ça que c’est écrit dans la Bible, il n’a
pas
dit de mensonges, quoi ! Mais ici ils ne savent pas discuter. Si vous
22
s dit de mensonges, quoi ! Mais ici ils ne savent
pas
discuter. Si vous alliez à F…2 alors, c’est autre chose. Là ça barde,
23
ns. Il a un oncle qui est curé, mais je ne saisis
pas
bien si ce curé lui a interdit la lecture de la Bible, ou si, au cont
24
voyer un Nouveau Testament. Nous faisons les cent
pas
sur la place. M. Palut sait que je suis écrivain. Il a lu un de mes a
25
nnuyer, hein ? » Je le rassure vivement. Ce n’est
pas
moi qui lui reprocherai jamais d’être trop simple. On ne l’est jamais
26
assez ! — Oh ! vous savez, — dit-il — je n’y mets
pas
d’amour-propre, vous pouvez me dire franchement ce que vous pensez, d
27
t écouté les autres qui disaient le contraire, et
pas
moyen de savoir avec qui ils sont d’accord. Il ne faut pas oublier qu
28
de savoir avec qui ils sont d’accord. Il ne faut
pas
oublier que nous vivons à une époque de propagande forcenée, et je vo
29
ment sans aucune précaution oratoire. Pourquoi ne
pas
saisir cette occasion de leur prêcher l’Évangile, là, tout droit, dan
30
ormateurs, les forcer à prendre parti, je ne sais
pas
, moi, les engueuler ? Je vous dis ma première impression, puisque vou
31
ont difficiles à prendre, ici. Surtout il ne faut
pas
les brusquer ! Ce soir, il s’agissait de gagner leur confiance, et en
32
si on peut aller plus loin. — Mais ne croyez-vous
pas
qu’on pourrait gagner leur confiance en leur parlant plus familièreme
33
e de La Naissance du jour, de Colette. Je n’avais
pas
encore lu ce livre. Il est exactement de l’espèce que j’aime, et l’un
34
re-pied. D’autres sur le plancher. Je n’en menais
pas
large. Comme la mère Renaud était venue nous voir la veille, nous ne
35
ait venue nous voir la veille, nous ne cherchâmes
pas
plus loin la cause du phénomène. Il est vrai qu’on a beau porter un n
36
ter un nombre excessif de jupons, cela ne devrait
pas
suffire à rendre vraisemblable une hypothèse à ce point injurieuse. P
37
ce point injurieuse. Pourtant nous n’en trouvions
pas
d’autres. Or, peu de jours auparavant, un petit hérisson était venu s
38
ou excessifs, des inquiétudes dont ils n’ont même
pas
l’air d’être vraiment inquiets, des indiscrétions gênantes et dont on
39
tement des réponses à des questions qu’on n’avait
pas
l’idée de se poser ; et c’est là qu’ils croient voir leur astuce. Ast
40
age… » Commentons : la noblesse est dans l’usage.
Pas
de noblesse sans usage, sans application précise aux choses, etc. Ne
41
nous demandent rien, qui peut-être ne voudraient
pas
même de notre aide (nous égalent les intellectuels bourgeois). Il est
42
un orateur dit un tas de choses qu’on ne comprend
pas
, et cite des noms qu’on ne connaît pas. Cela fait partie de l’éloquen
43
e comprend pas, et cite des noms qu’on ne connaît
pas
. Cela fait partie de l’éloquence. Et l’éloquence est le but du discou
44
ue par des violences maladroites, dont il ne sera
pas
le dernier à pâtir. Impuissance de l’« esprit », bêtise de l’action :
45
e de l’action : ces deux misères n’auraient-elles
pas
une origine commune ? Il m’a semblé que j’entrevoyais cette origine d
46
et qu’au surplus c’était bien dit. Il ne lui est
pas
venu à l’esprit que la vérité est quelque chose qui peut être réalisé
47
s, alors il y aurait eu à discuter ! Mais je n’ai
pas
remarqué qu’aucun des auditeurs ait pris la chose de cette manière. J
48
rité des « intellectuels » d’aujourd’hui ne pense
pas
très différemment. Peuple ou « clercs », ils estiment également que l
49
nts que l’on allègue. « Il a raison » ne signifie
pas
pour eux : « Donc je dois régler ma conduite sur ce qu’il dit », mais
50
: on aime avoir un député instruit. Mais ce n’est
pas
pour qu’il dise des choses intelligentes, ou nouvelles. C’est surtout
51
mais non, c’est celle d’un clerc parfait. Je n’ai
pas
fini de m’étonner de cette rencontre. 19 décembre 1933 Si l’on veut
52
der, et que je vois encore si mal. (Ce qui ne m’a
pas
empêché jusqu’ici de m’occuper de politique, par exemple… Mais déjà,
53
ma gêne, quand je constate qu’ils ne comprennent
pas
de quoi je m’occupe. C’est peut-être un secret désir, un inconscient
54
juger assez justifié dans l’occurrence. On n’aime
pas
à être tenu pour un fainéant ou un rentier, quand on est dans ma situ
55
s machines agricoles. Pourquoi ne s’entendent-ils
pas
entre eux pour grouper leurs lopins ? Je me suis renseigné. Il paraît
56
roposé la réforme, avant la guerre. Mais cela n’a
pas
marché. La tradition de l’île veut que chaque champ soit partagé à la
57
e transformer et d’animer un peuple auquel on n’a
pas
su donner le sens civique, le sens de la communauté. Qui est-ce qui s
58
la terre pour savoir que les mêmes outils ne sont
pas
bons en tous pays, et je cherchais quelle particularité locale motiva
59
e qui sont dans le chai, et il a refusé. « On n’a
pas
l’habitude. » Contre-épreuve : un petit propriétaire venu du continen
60
ent les bourgeois et leurs journalistes. Ce n’est
pas
dans notre île, d’ailleurs, que j’ai pu constater cette contagion ! L
61
des maladresses et des grosses astuces, qui n’est
pas
exactement celui des « discussions » qu’on peut entendre dans les caf
62
je sais bien ce qui m’arrêterait dès les premiers
pas
. Ces hommes n’ont pas ou n’ont plus coutume de se réunir, d’être ense
63
arrêterait dès les premiers pas. Ces hommes n’ont
pas
ou n’ont plus coutume de se réunir, d’être ensemble pour causer. Le d
64
n’attaquent plus, ils se cramponnent. Ce ne sont
pas
des colons, des défricheurs, mais de petits propriétaires qui se défe
65
dans sa courette pleine de fleurs. Qu’ils n’aient
pas
de vie communautaire, cela ne signifie pas nécessairement qu’ils aien
66
’aient pas de vie communautaire, cela ne signifie
pas
nécessairement qu’ils aient perdu le sentiment de leur commune condit
67
eils pour éprouver le besoin de s’unir. Ils n’ont
pas
à faire face à des menaces extérieures. Et surtout ils n’ont nulle en
68
suffit, depuis cent-cinquante ans. Ils ne songent
pas
à en tirer le moindre profit positif. Ils se nourrissent mal (légumes
69
ent. Et l’on meurt vieux, et les médecins ne font
pas
fortune. Quelle conclusion tirer de tout cela ? Quand on voit les cho
70
randes choses — c’est son mystère — mais ne dites
pas
que vous le faites pour son bonheur, car il est plus « heureux » que
71
train de causer dans la vie provinciale. Je n’ai
pas
compté le nombre de lignes actuellement exploitées. Mais j’ai pu cons
72
ent la coutume de la France rurale. Mais ce n’est
pas
encore assez dire : l’autocar modifie complètement le mode de contact
73
ans remarquer que les gens qui l’habitent ne sont
pas
tous de la même sorte, et que d’une province à une autre, ce n’est pa
74
orte, et que d’une province à une autre, ce n’est
pas
seulement le paysage qui change. N’était-ce pas là l’une des raisons
75
t pas seulement le paysage qui change. N’était-ce
pas
là l’une des raisons qui faisait si facilement nier la subsistance de
76
e l’on manifeste la moindre curiosité on ne tarde
pas
à y apprendre pas mal d’histoires, dont j’indiquerai ici l’enchaîneme
77
a moindre curiosité on ne tarde pas à y apprendre
pas
mal d’histoires, dont j’indiquerai ici l’enchaînement à peu près immu
78
ulins, topazes, etc. Si l’on a le temps, il n’est
pas
impossible de pousser la « discussion » sur un plan supérieur, d’abor
79
commandations ; et ils sont rares, ceux qui n’ont
pas
deux mots à dire par la portière entrouverte un instant à la fille de
80
moi ces ambitions : ceux qui les ont n’en parlent
pas
, dit-on. Et je ne suis qu’un écrivain. Ceci me rappelle un bout de co
81
rire. Car, ou bien l’on écrit ce que l’on ne peut
pas
faire, et c’est l’aveu d’une faiblesse ou d’une ambition excessive, d
82
nde communiste. Mais leurs questions ne tardèrent
pas
à me rassurer. Plusieurs voulurent savoir si cela marchait vraiment l
83
que j’avais pu le laisser croire ; si ce n’était
pas
encore un de ces régimes de dictature ; si les paysans avaient plus d
84
e. Il pensait qu’en Vendée les choses ne seraient
pas
si simples, que la situation matérielle était meilleure et demandait
85
tiens de cette journée deux impressions (je n’ose
pas
en dire davantage : tout cela est encore moins clair dans la réalité
86
ans, conscience de leur autonomie… Je ne bifferai
pas
les conclusions que j’avais tirées de la conférence à A… Elles sont é
87
nous laisse seuls, sans direction. Nous ne savons
pas
que lire. Le travail est dur, ici. Il faut lutter contre les parents,
88
Rolland. Est-ce qu’il est mort ? Vous ne pourriez
pas
me dire ce qu’il y aurait d’intéressant à lire ? — Ne lisez-vous pas
89
l y aurait d’intéressant à lire ? — Ne lisez-vous
pas
de journaux politiques ? — Ce n’est pas ce qu’on cherche. Il faudrait
90
isez-vous pas de journaux politiques ? — Ce n’est
pas
ce qu’on cherche. Il faudrait en lire deux au moins pour corriger les
91
notre situation à Paris ? Est-ce qu’il n’y aurait
pas
moyen de faire un mouvement politique en dehors des partis, et de voi
92
qu’il eut d’audacieux et de tragique ne présente
pas
seulement un intérêt littéraire de tout premier ordre ; elle revêt un
93
et de mystique élémentaire. Or, ces faits ne sont
pas
seulement coïncidents. Ce n’est point du hasard qu’ils sont nés. Et s
94
oie mystique. Si la plupart des romantiques n’ont
pas
choisi en toute clarté — ruse vitale pour des poètes —, tous les text
95
losophe mystique tel que Ignaz Troxler n’hésitera
pas
à élargir le processus jusqu’à y englober tout l’univers, atteint par
96
oucher avec lui-même, traîner après lui, à chaque
pas
, son moi détesté…, qu’il dût désormais, inexorablement, être lui-même
97
essure qu’il s’agit d’oublier si l’on ne parvient
pas
à l’expier. Et en effet, à la faveur de cet oubli, de ce refus, le mo
98
vec elle indiscernablement. Les romantiques n’ont
pas
été si loin dans la voie des sublimations — sauf peut-être Jean-Paul
99
uf peut-être Jean-Paul et Novalis. Ils n’arrivent
pas
à retrouver dans leur au-delà une Présence qui pardonne, qui guérisse
100
tellement essentiel au romantisme que je n’hésite
pas
à y trouver l’explication d’un fait connu de tous les historiens : c’
101
ervitudes naturelles. Mais cette ascèse n’aboutit
pas
à la négation du réel. Elle transforme et oriente à nouveau les force
102
t au moi tourmenté par son égoïsme. Elle ne prend
pas
la mort pour but, mais bien la vie, et cette vie-ci. Elle accepte le
103
son moi coupable — parce que dorénavant ce n’est
pas
cela qui compte, mais l’œuvre à faire et Celui qui l’ordonne. Alors l
104
joint ici l’enseignement évangélique : ce ne sont
pas
des extases indicibles qui sont promises aux vrais croyants, mais au
105
araît comme un romantisme politique. Et je ne dis
pas
du tout que les écrits d’un Novalis ou d’un Jean-Paul soient à sa sou
106
ogues à ceux que nous avons décrits. Il ne s’agit
pas
d’influences, il ne s’agit que de reviviscences — vulgaires et simpli
107
proclament, dès le début, que les Allemands n’ont
pas
perdu la guerre) doit résulter un sentiment de manque d’assurance nat
108
d’assurance nationale. La vraie Allemagne ne peut
pas
être celle qui a subi la « blessure ». Il faut donc la chercher aille
109
pendant des heures… On lui a dit qu’il ne compte
pas
en tant qu’individu conscient ; on lui a dit que sa vraie vie était e
110
us, proclamait récemment M. Goebbels, on n’impose
pas
au peuple des opinions diverses entre lesquelles il devrait choisir :
111
lesquelles il devrait choisir : le peuple n’aime
pas
à choisir, il aime qu’on lui présente une opinion juste… D’ailleurs,
112
ble. 7. On peut regretter qu’Albert Béguin n’ait
pas
insisté davantage sur l’importance du quiétisme pour la formation de
113
rappantes, sur cinquante femmes qu’on ne remarque
pas
, pour qu’on s’écrie : « Comme elles sont belles dans ce pays ! » Soud
114
, enjambée par les arches de fer d’un pont à n’en
pas
croire ses yeux, qui porte l’autostrade pendant des kilomètres au-des
115
du monde d’où l’Esprit s’est retiré. Ce n’étaient
pas
« les péchés » de ces hommes et de ces femmes, ni les miens, dont nul
116
uger et qui peut-être n’en sont point. Ce n’était
pas
le froid, la pluie, la poisse aux pieds mêlée d’essence sur l’asphalt
117
trois dans Manhattan — qui, à la fois, ne portent
pas
de numéro et ne coupent point les avenues à angle droit. Hors série,
118
ne maison que les pins nous cachent, à deux-cents
pas
, plus petite que la nôtre, donc plus commode et plus confortable à le
119
r les week-ends, surtout que madame Robert n’aime
pas
conduire l’auto… J’essaie en vain de comparer Cohoes à une ville du
120
eau social et de même éducation. Nous ne manquons
pas
de petits bourgeois pieux et honnêtes, mais ils n’ont pas le sens du
121
etits bourgeois pieux et honnêtes, mais ils n’ont
pas
le sens du risque et de la vitesse. Nous avons bien des fanatiques de
122
ien des fanatiques de l’aviation, mais ce ne sont
pas
des agents de location, d’autre part amateurs de golf, de géraniums e
123
dit-on, à mi-pente des coteaux. » On ne distingue
pas
encore cette maison célèbre, cachée dans les bosquets au bout d’une l
124
Il a les yeux d’un bleu très pâle et dur. Il n’a
pas
salué. Son silence nous supprime. C’est sans doute le nouvel intendan
125
petite lampe fait une flaque rose. « Je ne trouve
pas
les prises ! explique-t-elle, je ne mets jamais les pieds dans ce dég
126
les amis de Jim. — Mais où est Jim ? — Je ne sais
pas
. Il est parti. Jim était l’intendant, une sorte de géant toujours en
127
meubles, humides et tremblants. « Mais je ne sais
pas
recevoir ! dit-elle moqueuse. Voulez-vous que je vous joue du piano ?
128
ous joue du piano ? Pour faire croire que je n’ai
pas
peur… » — Eh bien ? m’ont demandé mes amis dans la voiture qui nous e
129
rs tout le continent. Personne n’en parle. On n’a
pas
eu besoin de changer de régime pour le réaliser. Les autostrades amér
130
le réaliser. Les autostrades américaines ne sont
pas
une réclame politique, ni même un expédient pour lutter contre le chô
131
. Voici enfin un spectacle émouvant qui n’effraye
pas
, mais au contraire atteste une force paisible et utile. Trois pistes
132
belle idée, une idée généreuse…, c’est qu’il n’a
pas
envie d’y croire, qu’il ne fera rien, qu’il pense qu’il est sérieux e
133
ain de s’observer par-dessus nos têtes. Ils n’ont
pas
envie de se battre, affirment-ils. Ils proclament au contraire leur a
134
après l’autre ; 2° la question allemande ne sera
pas
réglée, fournissant un prétexte permanent à la guerre entre les deux
135
oi j’imagine bien que personne n’osera dire (même
pas
les staliniens, ou pas comme cela) : « Je veux une Europe désunie… »
136
ersonne n’osera dire (même pas les staliniens, ou
pas
comme cela) : « Je veux une Europe désunie… » En revanche, beaucoup p
137
cteurs pour leurs revues. Ces dernières n’étaient
pas
d’une lecture très facile. On y parlait beaucoup de l’engagement — un
138
eux à Bruxelles Le congrès de Montreux n’était
pas
terminé que l’idée naissait parmi nous d’en élargir l’action en convo
139
quer un « Congrès de l’Europe ». Il ne s’agissait
pas
, dans son esprit, d’une entreprise « fédéraliste » au sens précis, ma
140
urope sera faite par des ministres. Et cela ne va
pas
à une fédération, mais à quelques mesures empiriques (ils disent : pr
141
e aux souverainetés nationales, et ne troubleront
pas
l’économie travailliste dans son austère insularité… Step by step, r
142
leur disons : « Vous ne pouvez franchir un abîme
pas
à pas, il faut sauter. » Le saut, dans ce cas, consistera à transform
143
disons : « Vous ne pouvez franchir un abîme pas à
pas
, il faut sauter. » Le saut, dans ce cas, consistera à transformer le
144
e papier qui les supporte, tant que nous n’aurons
pas
résolu les grands problèmes économiques. Nous sommes un certain nombr
145
s en fait, tant que nos plans politiques n’auront
pas
abouti. La sagesse des experts, dans chacun de nos pays, se réduit au
146
est notre forme intime de résistance aux mises au
pas
totalitaires… De tous côtés surgissent, dans nos divers pays, des ins
147
ion qui les guide, éclairant le chemin sous leurs
pas
, cache une réalité finale qui les surprenne. Christophe Colomb voyait
148
écouverte de l’Europe (octobre 1949)f Il n’est
pas
facile d’être actuel. Il y faut parfois du génie. Goethe écrit à Valm
149
l est le seul à s’en douter. Cette histoire n’est
pas
bien nouvelle, il y a près de deux-mille ans qu’on la connaît : la mo
150
ntier, d’autant plus librement qu’ils n’y étaient
pas
allés. L’événement s’est donc vu noyé sous un déluge de clichés contr
151
neuf, il faut le croire, pour que la presse n’ait
pas
su l’enregistrer, sinon par les oscillations que je viens de rappeler
152
bord obtenir que le Comité des ministres ne dicte
pas
l’ordre du jour de l’Assemblée ; constituer des commissions permanent
153
tionaux. Ils votent individuellement. Et l’on n’a
pas
remarqué qu’un mot d’ordre national — s’il en fut jamais donné — ait
154
aillistes et les socialistes continentaux ne sont
pas
parvenus à former un front uni des gauches, sur le plan de l’Europe.
155
les deux conceptions qui se sont affrontées n’ont
pas
été la gauche et la droite traditionnelles, mais bien le fédéralisme
156
les, proprement européennes, et qui ne recouvrent
pas
les anciennes divisions. (Ces dernières ne se retrouvent, mais notabl
157
nt les unionistes ? L’Europe unie, bien sûr. Mais
pas
trop vite, ni trop précisément… Ils parlent de prudence, d’étapes pré
158
ste leur devise. À les en croire, l’opinion n’est
pas
mûre, les peuples sont encore indifférents ou hostiles aux travaux de
159
tous les sens de l’adjectif), on ne nous laissera
pas
même le temps de partir. Le plan Marshall se termine dans deux ans. L
160
celle d’un gouvernement au-dessus des États, n’a
pas
pu être refoulée plus de dix jours, malgré les efforts conjugués des
161
l’union de l’Europe et déclarer qu’on ne touchera
pas
à ces sacro-saintes souverainetés.) Mais au lieu de discuter sur l’ab
162
dirigeants de notre Mouvement européen n’osaient
pas
espérer que la question capitale s’imposerait tout naturellement, dan
163
décisive du Mouvement : Churchill et Spaak n’ont
pas
manqué de le souligner, pour s’en féliciter, bien entendu, M. Hugh Da
164
, pour s’en plaindre (et cette confirmation n’est
pas
la moins valable). On ne s’en étonnera pas, si l’on sait que les deux
165
n’est pas la moins valable). On ne s’en étonnera
pas
, si l’on sait que les deux tiers des députés qui siégeaient à Strasbo
166
pourront être jugés d’ici deux ans. S’il n’y en a
pas
à ce moment-là, nous serons Russes ou colonisés, ou simplement nous n
167
rope, les autres sur le mot culture ; et ce n’est
pas
tout : les mots « et sa », qui les unissent, ne vont pas de soi, dira
168
ue de cette presqu’île : de même que la Grèce n’a
pas
de frontière bien marquée vers le nord, l’Europe s’ouvre vers l’est p
169
e vers l’est par des plaines indéfinies. Ce n’est
pas
un fait géographique qui marque ses limites vers l’Asie, mais seuleme
170
onde occidental est, à l’origine, ternaire et non
pas
bipolaire, de même que la théologie de l’Occident n’est pas dualiste,
171
ire, de même que la théologie de l’Occident n’est
pas
dualiste, mais trinitaire. Et de fait, l’Europe n’a pas pris naissanc
172
aliste, mais trinitaire. Et de fait, l’Europe n’a
pas
pris naissance dans le conflit entre l’Est et l’Ouest, conflit qui lu
173
Athènes, de Rome et de Jérusalem, n’ait cependant
pas
présenté certains des caractères les plus marquants de l’homme du xix
174
du xixe ou du xxe siècle ? Cela ne prouve-t-il
pas
que j’aurais oublié quelques éléments décisifs, qui ne sont nés ni d’
175
Elles se sont combinées au sens chimique, et non
pas
seulement mécanique. Ainsi, dans le laboratoire européen, certains pr
176
cevable pour un Asiatique ou un Noir, s’ils n’ont
pas
eu de contact avec notre civilisation. Car cette idée, en vérité, est
177
ans plus qu’un dixième probablement. Elle ne sait
pas
encore. Mais ce qu’elle voit très bien, c’est qu’elle n’est plus le c
178
n et russe qu’un de ces vides dont l’Histoire n’a
pas
moins horreur que la Nature. De plus, elle se voit amputée, pour le m
179
ent se transformer en contrôle, si nous ne savons
pas
en tirer parti d’ici deux ans ; tandis que l’autre empire dispose par
180
uniste la censure au sens courant du mot n’existe
pas
; car toute censure suppose une certaine indépendance de la productio
181
és et de techniques ésotériques qui ne concernent
pas
l’homme de la rue, ni l’industriel ou le banquier. Jadis centrale, la
182
st impossible de sauver l’Europe si l’on ne sauve
pas
en même temps sa culture ; ou de sauver la culture occidentale si l’o
183
de sauver la culture occidentale si l’on ne sauve
pas
en même temps sa patrie. Rien ne sert de faire durer, de conserver la
184
khanovistes en troupeaux. Mais un musée, ce n’est
pas
de la culture. Je ne vois pas d’exemple historique d’une culture qui
185
un musée, ce n’est pas de la culture. Je ne vois
pas
d’exemple historique d’une culture qui ait encore créé dans une natio
186
on ne crée rien de grand. La peinture ne se fait
pas
dans les musées, mais dans les villes où existe un marché ; la littér
187
s où existe un marché ; la littérature ne se crée
pas
dans les universités et les bibliothèques, mais dans le champ libre d
188
t à l’Europe de recevoir une unité, si ce n’était
pas
celle de son choix ? Et si cette unité signifiait sa défaite, non poi
189
d’infériorité. Pourtant, les faits ne justifient
pas
le désespoir, mais seulement un effort de redressement. Entre deux-ce
190
isposons surtout de ressources humaines qui n’ont
pas
leurs égales ailleurs : une main-d’œuvre spécialisée dont les traditi
191
uvre spécialisée dont les traditions ne s’imitent
pas
, une capacité d’invention que le monde entier peut nous envier. Qu’av
192
depuis cent ans ? Je répondrai : que n’avons-nous
pas
inventé ? Je cite pêle-mêle : le marxisme et la psychanalyse, l’exist
193
noms de l’Europe, et les très rares qui n’en sont
pas
ont appris leur métier de nos maîtres, dans nos écoles, aux terrasses
194
fer. C’est vrai en fait, mais nous ne le sentons
pas
. Car je parlais en tant qu’Européen quand je disais nous. Mais la plu
195
sociaux, éthiques et spirituels, dont je ne songe
pas
un seul instant à sous-estimer l’importance. Ces conflits ne seront p
196
sous-estimer l’importance. Ces conflits ne seront
pas
résolus par la seule grâce de notre union. Mais sans elle sera suppri
197
possibilité de les résoudre un jour. Je ne dirai
pas
que la division de l’Europe en vingt nations, chacune trop petite, re
198
ope paralyse notre culture aussi, puisqu’il n’est
pas
de culture sans libre échange des idées, des personnes et des œuvres,
199
omaine politique, nous avons Strasbourg. Ce n’est
pas
beaucoup plus qu’une promesse, mais c’en est une. Nous verrons ce qu’
200
, c’est la déplorable évidence. Mais elle ne sera
pas
suffisante. Une mitrailleuse ne sert à rien, si l’homme qui la reçoit
201
écret, de la capitale à Bombay.) L’officier n’est
pas
bien convaincu : il voudrait obtenir des réponses qu’il connaît. Fina
202
nous connaissions, avec la seule surprise de n’en
pas
avoir d’autres. Dès les premières heures de débats, il devient éviden
203
sauver d’abord la liberté, sans laquelle il n’est
pas
question de réformes humainement valables ; ceux enfin qui se frappen
204
il dit faux, que ce sont les repus qui n’écoutent
pas
, et que la disette est mère des civilisations, comme l’angoisse l’est
205
mèche. Tout ceci s’ouvrant sur la rue, à quelques
pas
des hommes vautrés dans les boutiques, des passants à pieds nus qui c
206
oyablement maigres et gracieux. Peu de bruits, et
pas
un sourire. La cloche d’un temple tinte, sans musique. On entend le f
207
. Il y en a tant. Il marchait lentement, à grands
pas
importants, précédé d’un énorme ventre bien bronzé, vêtu d’une barbe
208
: plus ils sont saints, plus ils sont nus, et non
pas
chamarrés de robes et surplis à l’instar des princes ou des rois, et
209
e. Nos mouvements de réforme religieuse n’ont-ils
pas
toujours commencé par revenir avec passion vers la nudité spirituelle
210
ar tant de beautés concertées, la danseuse et ses
pas
, dont chacun signifiait, l’éclat somptueux des soies, des couleurs, d
211
lors qu’un tel excès de richesses combinées n’eût
pas
manqué de l’évoquer dans nos pays. C’est qu’ici, rien ne relève du «
212
éant et frappent ; se lèvent et marchent à grands
pas
, genoux pliés, et frappent de plus en plus fort ; et quand leur danse
213
angoisse, qu’ici le Moi, l’ego central, n’existe
pas
? Ces danseurs sont des rôles, des acteurs absolus, des fonctions sym
214
geons presque tous en dormant. Mais je ne connais
pas
d’Indien nerveux, même parmi les intellectuels.) Près du port, des ga
215
mme, sur le seuil, fait un signe. Je ne comprends
pas
. Je passe le porche. Saisissement dès l’entrée dans l’ombre et le sil
216
e ; point de liturgie non plus puisqu’il n’existe
pas
de culte public, ni même de rites communautaires ; à part les process
217
partout trop de gens ; dans ce pays qui ne croit
pas
à l’absolu de la personne et qui semble voué au collectif, la dévotio
218
mur. Et ces saints demi-nus, traversant à grands
pas
les rues encombrées de piétons, de vaches, de zébus et d’autos, allan
219
sans doute, et disent enfin que non, qu’ils n’ont
pas
de complexes, surtout pas de complexes sexuels. Spender insiste, inte
220
n que non, qu’ils n’ont pas de complexes, surtout
pas
de complexes sexuels. Spender insiste, interroge anxieusement, se pla
221
s continuent de sourire : non vraiment, ils n’ont
pas
ce sens-là… Il y a beaucoup à dire sur ce dialogue, ainsi réduit à sa
222
ue : c’est une autre manière d’exprimer qu’il n’a
pas
le sens du péché ; et par suite, qu’il n’a pas non plus le sens de la
223
’a pas le sens du péché ; et par suite, qu’il n’a
pas
non plus le sens de la révolte, ni celui de l’humour, ni même celui d
224
. La variation, l’innovation individuelle ne sont
pas
vues, ou bien ne sont qu’erreurs. Le besoin d’être original, et dans
225
t à son identité, qui est celle d’un ordre et non
pas
d’un ego, d’un être différent qui ne vivra qu’une fois. Il résiste sa
226
le et progressiste, et qui est hindoue. N’oubliez
pas
que le Pandit est du Kashmir. Prenez enfin l’affaire du blé. La famin
227
lon où je l’attendais, avant le repas, je n’étais
pas
sans inquiétude. J’arrivais à l’instant de Bombay, où notre Congrès s
228
de son pays natal. Il est entré sans bruit, d’un
pas
rapide. Un peu voûté, l’air sérieux et distant. Il porte une longue v
229
il me rejoint sur le seuil du palais. « N’oubliez
pas
de dire à Madariaga que je l’attends. Ou plutôt non, je lui téléphone
230
ine pour une caste inférieure (il l’a écrit), non
pas
celui d’un Marx pour le capitalisme promis à des crises fatales. Les
231
ieux comme une ombre à la nuit ? Ne trouverait-il
pas
au contraire ce signe d’inquiétude et de contradiction, cette petite
232
e tutelle, presque « d’occupation », ne l’ont-ils
pas
profondément dénaturée ? Certes, mais l’Inde en soi n’existe pas aill
233
t dénaturée ? Certes, mais l’Inde en soi n’existe
pas
ailleurs que dans nos idées vagues sur son mystère. Elle ne peut plus
234
ir. Mais l’image du réveil est trompeuse. Je n’ai
pas
senti là-bas l’essor d’un peuple jeune, sa confiance dans l’avenir, s
235
errée, l’Inde se voit sommée de jouer. Elle n’est
pas
équipée, ni entraînée. Elle ne sait pas quel camp choisir. Comme on c
236
lle n’est pas équipée, ni entraînée. Elle ne sait
pas
quel camp choisir. Comme on comprend que Nehru, qui doit « jouer » po
237
nce désintéressée, fraternelle. 14. Je ne parle
pas
des jeunes intellectuels, formés aux disciplines occidentales, à l’an
238
i semble les nier ? Réponse : cette moyenne n’est
pas
née de la fusion des diversités, encore moins de leur mélange dans ch
239
atiques et de la prospérité qui en a pu résulter.
Pas
de moyenne réelle dans les pays où une faction, une Église, une class
240
-vous que vous êtes très heureux, plutôt heureux,
pas
très heureux ? » 42 % répondent très heureux, 51 plutôt heureux, et 6
241
très heureux, 51 plutôt heureux, et 6 % seulement
pas
très heureux. (Reste 1 % pour les désespérés ou ceux que la question
242
ou ceux que la question laisse froids.) Ce n’est
pas
que tout soit parfait dans la meilleure des Suisses possibles, mais l
243
Neuchâtel de mon enfance, combien de fois n’ai-je
pas
lu cette devise gravée sur une pierre tombale ou imprimée au bas d’un
244
p de chance ; et les fils à papa ne se contentent
pas
de poser comme ailleurs aux progressistes, mais travaillent dur et pa
245
e sagesse libérée des contingences. Je ne connais
pas
d’autre pays où l’on pourrait poser au citoyen moyen cette question q
246
s anciens Suisses, au temps des Ligues, n’étaient
pas
moins connus pour la licence de leurs mœurs que pour l’austérité patr
247
e que le Suisse moyen formé à cette école ne soit
pas
devenu le révolté qu’on serait tenté d’imaginer, et que les Églises s
248
ltiver, mais cela changera bientôt, « on n’arrête
pas
le progrès… » Quant aux conceptions du mariage, quel est le sens géné
249
s’explique surtout par d’autres causes. Il n’est
pas
le signe d’un quelconque « relâchement moral » (comparé à la Suisse p
250
le dans la vie sociale…23 Au total, il ne semble
pas
que « l’immoralité » progresse notablement dans les cantons, comme el
251
cturées ou les grands ensembles urbains. Ce n’est
pas
l’anarchie des mœurs qui menace la Suisse, c’est plutôt une espèce pa
252
évu » au budget de la petite famille ne suffiront
pas
à couvrir, peut-être. Et certaines questions qu’on se pose sur le sen
253
efuseront de s’y reconnaître ne seront sans doute
pas
les derniers à y reconnaître leurs voisins. C’est un portrait, ce n’e
254
naître leurs voisins. C’est un portrait, ce n’est
pas
un éloge, ni une critique. Dire que le Suisse moyen est sérieux mais
255
son niveau de vie neuf fois sur dix, qu’il n’est
pas
révolutionnaire mais résolument réformiste, et qu’il n’aime pas les j
256
naire mais résolument réformiste, et qu’il n’aime
pas
les jeux d’idées ni la spéculation dans aucun ordre, enfin que le tra
257
nt des contrats de « paix de travail ». (Il n’est
pas
interdit de se former des jugements plus nuancés ou dialectiques.) Ma
258
on pense de ce portrait du Suisse moyen, ce n’est
pas
encore un portrait de la Suisse. L’enquête la plus intelligente et la
259
es et soudain décisives que l’homme moyen ne peut
pas
exprimer, bien qu’il en vive, — ou faut-il dire précisément parce qu’
260
onnaît par sa réputation mondiale, il ne trouvera
pas
une personne sur mille, prise dans la rue, qui ait jamais entendu ce
261
e que leur identité native et naturelle. Ce n’est
pas
se dissimuler, en vérité : simplement le génie qui leur advient prend
262
ission scolaire. Henri-Frédéric Amiel n’eut même
pas
à choisir un pseudonyme. Quelques recueils de poésies médiocres, un c
263
rrure, fumeurs de pipe et d’humeur malicieuse, et
pas
du tout « intellectuels » ni par l’allure ni dans l’abord humain : à
264
éenne. On lui fait un procès à Bonn. Il n’attaque
pas
le régime en soi, mais ses complices dans l’Église. On l’expulse. Et
265
ardi et dur d’arêtes de l’ère moderne. On n’avait
pas
été moins conformiste depuis Luther dans la réinvention de l’orthodox
266
s spirituelles de la Réforme, Karl Barth ne les a
pas
du tout éloignés de l’époque présente, bien au contraire, il a même p
267
l’Église initiée par le pape Jean XXIII. Ce n’est
pas
le moindre paradoxe de sa carrière, pleine de surprises pour ses disc
268
t. Le dialogue entre ces deux hommes n’était même
pas
concevable, et de fait il n’a pas eu lieu. Leurs disciples (pasteurs
269
es n’était même pas concevable, et de fait il n’a
pas
eu lieu. Leurs disciples (pasteurs et théologiens d’un côté, médecins
270
autre de ces maîtres incompatibles.) Nous n’avons
pas
en Suisse de poètes de génie, ni de peintres qui aient fait époque, n
271
n, autant de Suisses qui ont su voir grand — mais
pas
chez eux. Lucien Febvre, admirable historien de la culture, écrivait
272
s réussissent à se dégager de leur canton — alors
pas
de milieu, ils atteignent l’universel. Au fond de son trou l’homme de
273
ions qui leur manquent en Suisse25. Mais ce n’est
pas
en grimpant sur nos Alpes comme Horace-Bénédict de Saussure que ces h
274
le principal de leur carrière en Suisse, ce n’est
pas
la Suisse qui a découvert et propagé leur nom dans le monde ; c’est a
275
uchâtelois et 32 Européens surtout Français, mais
pas
un seul Suisse d’un autre canton. 22. Georges Mikes, Switzerland for
276
épondrai : dans les deux à la fois, et cela n’est
pas
contradictoire. Un phénomène très général de convergence inspire les
277
de la convergence et de la diversification n’est
pas
tellement mieux satisfaite dans ces trois États officiellement fédéra
278
ibéré aux limites d’un État fédéral. Il ne s’agit
pas
d’un défaut du fédéralisme, mais d’un défaut de fédéralisme. Et l’on
279
crire, être très sûr de sa formule. Or je ne vois
pas
terme du langage politique qui prête à pires malentendus ! Un Françai
280
les nous amènent à utiliser quotidiennement. Mais
pas
du tout : le malheur congénital du fédéralisme reste d’être un concep
281
t grand Européen, écrivait récemment : « Ce n’est
pas
dans le fédéralisme, ce n’est pas en se repliant sur elle-même que la
282
nt : « Ce n’est pas dans le fédéralisme, ce n’est
pas
en se repliant sur elle-même que la Wallonie trouvera son salut. » Pl
283
emblable que cette union sera fédérale ou ne sera
pas
, on sent tous les dangers qu’entraînent en fait les malentendus que j
284
grecque, cherche à maintenir les deux termes non
pas
en équilibre neutre, mais bien en tension créatrice, et c’est le succ
285
ures, sans confusion (ni) séparation. L’union n’a
pas
supprimé la différence des natures, mais plutôt elle a sauvegardé les
286
onomes et solidaires : pour eux aussi, l’un n’ira
pas
sans l’autre, bien mieux : l’un — la solidarité — sera la garantie de
287
fin, le problème général de l’œcuménisme n’est-il
pas
le même en sa forme que ceux que nous venons d’évoquer, puisqu’il con
288
ossible par la technique moderne. (Ce débat n’est
pas
d’aujourd’hui. Aux projets de découpage géométrique de la France en c
289
cette grande phrase : Le but de la société n’est
pas
que l’administration soit facile, mais qu’elle soit juste et éclairée
290
n avec ceux que l’on côtoie comme s’ils n’étaient
pas
là. La solution consisterait à recréer les conditions de communauté,
291
en restant assez petit pour être libre ? Ce n’est
pas
le vote d’une constitution, de type plus ou moins fédéral qui peut ré
292
la forme institutionnelle dénommée État ne suffit
pas
à qualifier et moins encore à épuiser »… Et il ajoutait : « Le fédéra
293
nté de le définir ne fait que commencer. Il n’est
pas
matière historique, mais prospective. Il a plus d’avenir que de passé