1 1937, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Paysans de l’Ouest (15 juin 1937)
1 t à peine la route asphaltée. Je roulais comme en rêve , le long des dunes qui me cachaient la mer bruyante, à ma gauche. Un
2 me puisse vivre sans misère, sans ambitions, sans rêves , sans tristesse. Chacun pour soi sur sa parcelle de terre ingrate, da
2 1939, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’Âme romantique et le rêve (15 août 1939)
3 L’Âme romantique et le rêve (15 août 1939)c Le recours à l’inconscient, pour expliquer la cond
4 bliant son gros volume sur L’Âme romantique et le rêve . Livre charmant et capiteux, malgré sa gravité d’ailleurs jamais sévè
5 ous-jacente aux tourments du siècle. Une vague de rêves a submergé notre littérature, depuis la guerre ; et voici que renaît,
6 iétante synthèse de religiosité, de politique, de rêve et de mystique élémentaire. Or, ces faits ne sont pas seulement coïnc
7 pénombre où s’émeut leur commune origine. I. Le Rêve et la Mystique La conscience claire est la première conquête spiri
8 cience positiviste. Est-il vrai que la nuit et le rêve n’ont rien à révéler qui importe au jour ? Est-il vrai que la passion
9 usque et si saisissante ? » De là à penser que le rêve est « un vestige du divin », il n’y a que l’épaisseur d’un scrupule d
10 adresse la difficulté et le choix : pour lui, le rêve est « tantôt un écho du supraterrestre dans le terrestre, tantôt un r
11 e dans le supraterrestre » ; ou encore : « Ce qui rêve en nous, c’est l’Esprit à l’instant où il descend dans la matière »,
12 aît le romantisme, et dont il vit ! Croire que le rêve ne révèle rien que nos secrets, ce serait tomber dans la psychanalyse
13 analystes. Au fond, lorsqu’ils se demandent si le rêve est connaissance ou illusion, et si c’est « l’Autre », ou le moi somb
14 c’est le rôle de la rhétorique chez les poètes du rêve et les mystiques. Le philosophe G. von Schubert, comme plus tard le p
15 jusqu’à l’abus : c’est que l’esprit abandonné au rêve s’exprime ordinairement dans un langage métaphorique et régulier, com
16 nous faut dépasser ici le domaine circonscrit du rêve . Les romantiques, d’ailleurs, ont été bien au-delà, dans leur explora
17 e de la quête romantique, à travers les images du rêve , s’identifie avec le terme de toute expérience mystique : c’est la « 
18 n des tout premiers à se tourner vers l’étude des rêves . Il s’y trouvait prédisposé par l’habitude de l’examen de conscience
19 une revue entièrement consacrée à des analyses de rêves , Moritz écrivit deux romans autobiographiques qui nous permettent de
20 ra donc chercher au-delà. Et nous avons vu que le rêve , ou la descente au fond de l’inconscient, représentent pour les roman
21 s d’une autre manière encore, et plus précise, le rêve ou la via mystica sont des moyens de récupérer le monde perdu. Ce qu’
22 son espoir dans une existence d’outre-tombe ». Le rêve ou la via mystica seront cette existence d’outre-tombe vécue dès ici-
23 ou « illuminations », pareils aux souvenirs d’un rêve qui s’efface. Cela dont ils voulaient parler, cet Indicible ou ce dis
24 s pseudo ou prémystiques que furent les poètes du rêve  : il se dévoue à quelque chose qui le dépasse, il se donne à une réal
25 re ». Il faut donc la chercher ailleurs : dans un rêve de puissance et de libération, dans l’avenir, cet ersatz de l’au-delà
26 t son moi détesté en se perdant dans les fêtes du rêve , l’Allemand moyen oubliera ses misères et les humiliations de sa patr
27 t des obligations, le culte des morts rétabli, le rêve d’expansion indéfinie, mais aussi le goût de la guerre (préfiguration
28 nce de Bismarck, mais d’un peuple envoûté par son rêve . Un peuple qui renonce à la raison, qui renonce à se justifier aux ye
29 e de romantisme collectif, voilà le cauchemar que rêve à côté de nous le IIIe Reich somnambulique. Nous avons tout à craindr
30 Denis de, « [Compte rendu] L’Âme romantique et le rêve  », La Revue de Paris, Paris, août 1939, p. 915-928.
3 1946, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Tableaux américains (décembre 1946)
31 rendrai les routes d’Amérique comme un symbole du rêve et de la volonté du Nouveau Monde. On croyait close l’ère des pionnie
32 utter contre le chômage. Elles sont le produit du rêve et de la vitalité inépuisable d’un peuple libre, et qui voit grand sa
4 1949, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Le Mouvement européen (avril 1949)
33 » La paix, l’Europe unie, d’accord, c’est un beau rêve . En attendant, voici le cauchemar. Déjà les maréchaux s’installent et
34 toire de mille ans. » C’était vers 1860. Mais ces rêves et ces prophéties ne pouvaient concerner qu’un avenir incertain, au m
35 aux gouvernements européens. Ce qui n’était qu’un rêve il y a un siècle, qu’une théorie il y a quinze ans, qu’une espérance
5 1951, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Inde 1951 (décembre 1951)
36 rieuse, tapie tout près d’ici peut-être, comme le rêve sous la veille, instante et pourtant dérobée, la Sombre Chose pressen
37 solennité énigmatique et insidieuse, qui tient du rêve et de la vie animale. Tout est menu, félin, misérable et précieux à l
38 s, hideuses ou fascinantes comme les figures d’un rêve , intensément précises mais sans échelle, chargées d’une indicible sig
6 1969, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’avenir du fédéralisme (septembre 1969)
39 lisatrice et unitaire, secrètement obsédée par un rêve d’autarcie, et cette mise en question, voire en accusation, de la for