1
lles. Devant moi une grosse luronne s’agitait sur
son
banc. Je voyais une puce circuler sur sa nuque grasse. Un des garçons
2
ait sur son banc. Je voyais une puce circuler sur
sa
nuque grasse. Un des garçons s’en aperçoit, attrape la puce en pinçan
3
mbeau terminée, on rallume. L’instituteur monte à
sa
chaire et annonce qu’il va prononcer, comme chaque semaine désormais,
4
cit détaillé des calomnies que le curé répand sur
son
compte, dans les foyers et jusque dans la presse1 ! « Je n’ai pas che
5
ues autres. Être laïque, c’est finalement « aimer
son
prochain » ! Je n’ai pas plutôt soufflé à l’oreille de ma femme : « C
6
« C’est un sermon ! » que l’orateur, au comble de
son
éloquence, s’écrie : « Et, mes frères ! si l’on vient encore vous dir
7
ais, non pas la Bible. Être chrétien, c’est aimer
son
prochain comme Jésus nous aime. Si tous les hommes étaient chrétiens,
8
as comme ça ici ? » Il me regarde un peu étonné à
son
tour : « Qu’est-ce que vous voulez, il n’y a rien à répondre, c’est j
9
re, c’est juste, ce qu’il a dit ! Il connaît bien
son
affaire. C’est bien comme ça que c’est écrit dans la Bible, il n’a pa
10
avec tant de prudence qu’on a peine à comprendre
ses
intentions. Il a un oncle qui est curé, mais je ne saisis pas bien si
11
ens inquiet de mon opinion d’« intellectuel » sur
son
discours. « C’était sûrement beaucoup trop simple pour vous, ce que j
12
us pour un dimanche prochain, au chef-lieu, après
son
culte. Je suis rentré à bicyclette, sans lumière, distinguant à peine
13
rnée, tout y présente un aspect complet, tout y a
son
fini, tout sert et semble destiné à un noble usage… » Commentons : la
14
és ou des mensonges, on n’applaudira guère que le
son
de leur voix, ou le parti qui les délègue. Il resterait à expliquer c
15
r ce qu’il dit », mais simplement : « Étant donné
ses
prémisses ou ses préjugés, sa déduction est correcte. » Ainsi l’intel
16
mais simplement : « Étant donné ses prémisses ou
ses
préjugés, sa déduction est correcte. » Ainsi l’intelligence devient i
17
nt : « Étant donné ses prémisses ou ses préjugés,
sa
déduction est correcte. » Ainsi l’intelligence devient irresponsable.
18
de mettre en pratique ce qu’il dit. Il reste dans
son
rôle en s’agitant sur l’estrade et en lançant des appels éloquents, e
19
ur rendre possible une réforme matérielle, qui, à
son
tour, permettrait d’autres progrès. Un seul homme ici pourrait influe
20
e suite obtenu des résultats supérieurs à ceux de
ses
voisins, et à moindre fatigue. Il y a peut-être d’innombrables petits
21
Clique des retraités de la Marine, qui animait de
ses
concerts de nombreuses fêtes villageoises. Tout cela s’est dissous qu
22
e lors des enterrements : elle assure à chacun de
ses
membres une nombreuse suite pour leur dernier voyage. L’autre, c’est
23
bien dans l’harmonie de cette lande où l’homme et
ses
maisons mettent les seules verticales. Existence ramenée à ces deux d
24
, sans rêves, sans tristesse. Chacun pour soi sur
sa
parcelle de terre ingrate, dans sa courette pleine de fleurs. Qu’ils
25
n pour soi sur sa parcelle de terre ingrate, dans
sa
courette pleine de fleurs. Qu’ils n’aient pas de vie communautaire, c
26
sera peut-être capable de grandes choses — c’est
son
mystère — mais ne dites pas que vous le faites pour son bonheur, car
27
stère — mais ne dites pas que vous le faites pour
son
bonheur, car il est plus « heureux » que vous. Il faudrait croire fan
28
fluence de badauds, c’est là qu’on arrive à grand
son
de trompe, c’est enfin ce que l’on voit le mieux de chaque pays. La v
29
abstraitement, sans la voir, sans tenir compte de
ses
circonstances. Sur ses bords ne vivait qu’une population nomade, qui
30
voir, sans tenir compte de ses circonstances. Sur
ses
bords ne vivait qu’une population nomade, qui portait l’uniforme de l
31
onnent sur la place. C’est que chaque compagnie a
sa
tête de ligne chez un bistro différent, et il est rare qu’on puisse t
32
e faillite, ou réussisse à vendre « honnêtement »
sa
renonciation, quitte à recommencer aussitôt le petit jeu sur un autre
33
prit des populations, on se sent maître à bord de
sa
puissante machine, et l’on bénéficie de ces petites faveurs que les f
34
e temps ; ou bien on écrit simplement pour gagner
sa
chienne de vie et c’est le bon moyen de traîner la misère la plus hon
35
ifférent ; qu’on voulait surtout, par ici, garder
sa
liberté et se gouverner comme on l’entendait. Et je me disais, en l’é
36
L’instituteur vendéen. — Nous étions assis dans
sa
cuisine avec sa femme et ses deux enfants. C’est un homme de quarante
37
vendéen. — Nous étions assis dans sa cuisine avec
sa
femme et ses deux enfants. C’est un homme de quarante ans, aux traits
38
ous étions assis dans sa cuisine avec sa femme et
ses
deux enfants. C’est un homme de quarante ans, aux traits réguliers et
39
de geste et de parole ; prudent. Il se plaint de
son
isolement. « On nous laisse seuls, sans direction. Nous ne savons pas
40
té, de force ou de conviction. On dirait que tout
son
effort est de s’écarter le plus possible de ce qui est simplement vra
41
s d’un long séjour dans l’île de Ré et en Vendée,
ses
impressions sur la vie des paysans en général et sur leurs aspiration
42
des que nous révèle M. Albert Béguin, en publiant
son
gros volume sur L’Âme romantique et le rêve. Livre charmant et capite
43
ue et le rêve. Livre charmant et capiteux, malgré
sa
gravité d’ailleurs jamais sévère ; au point que l’on craindrait d’en
44
t mettre au ban de l’humanité. Et tandis que dans
sa
panique l’homme primitif s’était tourné vers la raison libératrice, a
45
te avec passion vers les « aspects nocturnes » de
sa
nature. Ainsi naquit le romantisme allemand après le siècle des Lumiè
46
ion, et si c’est « l’Autre », ou le moi sombre et
son
néant, que l’on atteint au fond de l’inconscient, ils formulent le pr
47
, la seconde génération du romantisme va formuler
sa
fameuse théorie de l’inspiration — tellement vulgarisée de nos jours
48
expérience mystique privée de la grâce, réduite à
ses
aspects purement humains ?) Le point de départ paraît bien être une b
49
rofonds du moi. Blessure si cruelle et intime que
sa
conscience en évite le souvenir (ou le refoule comme dira Freud) de t
50
a Freud) de telle manière que la cause secrète de
sa
douleur en vient à se confondre avec le fait de vivre en général. D’o
51
doit « expier la faute qu’il n’a commise que par
son
existence même ». Un philosophe mystique tel que Ignaz Troxler n’hési
52
scur déchirement : « C’était comme si le poids de
son
existence l’eût accablé. Qu’il dût, jour pour jour, se lever avec lui
53
r avec lui-même, traîner après lui, à chaque pas,
son
moi détesté…, qu’il dût désormais, inexorablement, être lui-même… cet
54
cet oubli, de ce refus, le moi perd peu à peu de
sa
réalité : d’où le sentiment si fréquent chez la plupart des romantiqu
55
z la plupart des romantiques d’être mal assuré de
sa
propre identité, et d’avoir à la rechercher précisément dans le passé
56
ns le passé. Moritz décrit ainsi le héros d’un de
ses
romans : « Il lui parut qu’il s’était échappé entièrement à lui-même
57
démarche se rechercher lui-même dans la série de
ses
souvenirs. Il sentait que l’existence n’a d’appui ferme que dans la c
58
se ressaisir dans la mémoire, puisque la cause de
sa
maladie est justement ce qu’il ne peut se remémorer, cette lacune qui
59
ent guérir ? Comment récupérer la vie totale dans
sa
bienheureuse unité ? Ce n’est plus possible ici-bas, dans la prison d
60
r le moi qui s’y perd, perd aussi le sentiment de
sa
culpabilité. Mais d’une autre manière encore, et plus précise, le rêv
61
typique, qui est celle de Jean-Paul à la mort de
ses
amis, de Novalis perdant Sophie von Kühn ou de Nerval poursuivant l’i
62
ance, lorsqu’il s’interroge sur ce qu’est devenue
sa
petite sœur : le vœu de retrouver la morte, de communier avec un autr
63
utre univers, lui fait mépriser cette vie, sentir
ses
limites, mettre tout son espoir dans une existence d’outre-tombe ». L
64
priser cette vie, sentir ses limites, mettre tout
son
espoir dans une existence d’outre-tombe ». Le rêve ou la via mystica
65
e « sensation voluptueuse » (comme dit Moritz) de
sa
propre dissolution, un moyen détourné de revivre sa blessure, ou plut
66
propre dissolution, un moyen détourné de revivre
sa
blessure, ou plutôt l’élan même qu’elle a brisé, mais sans se l’avoue
67
urs s’avouer, c’est se donner pour responsable de
sa
pensée et de ses actes. Mais voilà justement ce qui répugne aux roman
68
est se donner pour responsable de sa pensée et de
ses
actes. Mais voilà justement ce qui répugne aux romantiques ! D’où leu
69
ituel, responsable d’une vocation, et trouvant là
son
unité en dépit des contradictions dont peut souffrir l’individu (c’es
70
res touches de l’esprit rendent le moi sensible à
ses
limitations, et lui inspirent la nostalgie de les dépasser. Mais seul
71
c’est-à-dire du renoncement au moi tourmenté par
son
égoïsme. Elle ne prend pas la mort pour but, mais bien la vie, et cet
72
e, et cette vie-ci. Elle accepte le moi et toutes
ses
servitudes en vertu de sa vocation, c’est-à-dire en vertu d’un appel
73
cepte le moi et toutes ses servitudes en vertu de
sa
vocation, c’est-à-dire en vertu d’un appel venu d’ailleurs mais qui c
74
idité, de s’exprimer sans réticences et d’assumer
son
moi coupable — parce que dorénavant ce n’est pas cela qui compte, mai
75
De même que l’expérience d’un au-delà ne prend
son
sens et sa vertu que lorsqu’elle nous ramène au jour de l’activité qu
76
ue l’expérience d’un au-delà ne prend son sens et
sa
vertu que lorsqu’elle nous ramène au jour de l’activité quotidienne —
77
uider notre analyse. Le mouvement hitlérien, dans
son
essence, m’apparaît comme un romantisme politique. Et je ne dis pas d
78
es écrits d’un Novalis ou d’un Jean-Paul soient à
sa
source ; ce serait absurde. Mais je dis que nous pouvons retrouver au
79
ûr — de certaines attitudes de l’homme en face de
son
destin et de sa personne. Le national-socialisme apparut comme une ré
80
attitudes de l’homme en face de son destin et de
sa
personne. Le national-socialisme apparut comme une réaction de défens
81
un individu, mais par la nation tout entière dans
ses
rapports avec le monde réel. D’où l’impression de culpabilité, inacce
82
nouvelle ! Et de même que le romantique oubliait
son
moi détesté en se perdant dans les fêtes du rêve, l’Allemand moyen ou
83
dans les fêtes du rêve, l’Allemand moyen oubliera
ses
misères et les humiliations de sa patrie en se perdant dans l’âme col
84
moyen oubliera ses misères et les humiliations de
sa
patrie en se perdant dans l’âme collective, dans l’hypnose des fêtes
85
en tant qu’individu conscient ; on lui a dit que
sa
vraie vie était entre les mains du parti, d’un démiurge anonyme et ob
86
ssif ». Le voilà délivré de la terrible charge de
sa
conscience et de ses doutes. La discipline collective joue le rôle d’
87
ivré de la terrible charge de sa conscience et de
ses
doutes. La discipline collective joue le rôle d’une ascèse du moi : l
88
ts mêmes qu’elle impose deviennent les preuves de
sa
transcendante vérité. Et c’est ainsi que la masse allemande, imitant
89
s l’évolution des romantiques cherche à récupérer
son
unité perdue dans un monde supra-personnel, où les limites hostiles s
90
icisme romantique détermine l’action du Führer et
son
pouvoir hypnotique sur les masses. Les apparences de Realpolitik main
91
résence de Bismarck, mais d’un peuple envoûté par
son
rêve. Un peuple qui renonce à la raison, qui renonce à se justifier a
92
tifier aux yeux du monde, parce qu’il trouve dans
sa
passion une espèce d’innocence exaltante, une occasion de sacrifier l
93
quelque chose de plus vrai que la vie, et qui est
sa
mission millénaire. « Chez nous, proclamait récemment M. Goebbels, on
94
utres hommes d’État sont seulement des manœuvres.
Son
État à lui est le produit d’une imagination géniale9. » Une politique
95
il y a plus. Il y a le sol qui est alpestre dans
sa
profondeur. À Central Park, au milieu des prairies, vous voyez affleu
96
par les arches de fer d’un pont à n’en pas croire
ses
yeux, qui porte l’autostrade pendant des kilomètres au-dessus des usi
97
t se dresse près de la voie. Nous la passons. Sur
son
autre versant s’étale un cimetière d’autos décarcassées, déchets du g
98
e alors qui s’empare du ciel, s’en fait un dôme à
sa
mesure et le referme sur sa nuit de ville. Appartements. — Les gran
99
, s’en fait un dôme à sa mesure et le referme sur
sa
nuit de ville. Appartements. — Les grandes maisons les mettent mal
100
ampes. Une blonde platinée en peignoir rose ouvre
son
frigidaire, sort de la glace, ôte enfin le peignoir, il fait trop cha
101
chambre, un vieux monsieur, pour arroser au tuyau
ses
arbustes. Soudain, passant la tranche ocrée d’un bâtiment de trente é
102
à mi-hauteur, sur la rivière, une proue grise et
ses
canons glissait sans bruit, un énorme croiseur défilait, tout l’équip
103
pique — permettant l’examen à l’œil nu. Décrivons
sa
partie, inférieure. La rue huileuse, parsemée de vieilles lettres, de
104
s, en Amérique.) L’un des maris se nomme Robert ;
son
père était un Canadien français et sa vieille mère est une Allemande
105
e Robert ; son père était un Canadien français et
sa
vieille mère est une Allemande du Sud. La famille de l’autre mari est
106
de province, sans grand avenir, qui vit déjà sur
son
passé d’un siècle… Robert me dépose devant l’entrée de son agence de
107
d’un siècle… Robert me dépose devant l’entrée de
son
agence de locations, dans l’une des rues principales. Le bureau donne
108
lire quelques lettres, puis je l’entends dicter à
sa
secrétaire. Les passants me paraissent aussi laids que ces maisons de
109
es. — Et vous verrez ce qu’elle en a fait ! C’est
sa
manière de se venger de W…, car c’était la maison de ses ancêtres, à
110
ière de se venger de W…, car c’était la maison de
ses
ancêtres, à lui. Elle la déteste. Elle n’aime vraiment que ses chevau
111
à lui. Elle la déteste. Elle n’aime vraiment que
ses
chevaux… L’auto s’arrête devant un haut portique. Deux colonnes blanc
112
tient la bride d’une main, et de l’autre porte à
sa
bouche une pomme qu’elle mord en galopant. Nouveaux éclairs. Tous les
113
’arrêtent devant la barre du portail. Elle pousse
son
cheval, le portail cède et lui livre passage. C’est une grande femme
114
bottée, sauvage et belle, qui mord une pomme, et
son
torse paraît nu dans un fin sweater jaune. Elle rit, jette la pomme e
115
ue de la main. Le jeune homme mince, immobile sur
son
cheval, nous considère avec hostilité. Il a les yeux d’un bleu très p
116
eux d’un bleu très pâle et dur. Il n’a pas salué.
Son
silence nous supprime. C’est sans doute le nouvel intendant. « Je vou
117
retrouve à la maison ! », crie-t-elle. Et piquant
son
cheval, penchée sur l’encolure, elle disparaît dans le tunnel de la c
118
eute de chiens de toutes les tailles s’élance sur
ses
traces en aboyant. Au fond d’une pièce vaste et noire, une petite lam
119
a route américaine L’Européen parle parfois de
sa
conception de la vie. Aux États-Unis, on parle tous les jours de l’am
120
oisie occidentale, politiquement analphabète dans
ses
propos et ses réflexes, imite à sa manière le cynisme frivole de la n
121
ale, politiquement analphabète dans ses propos et
ses
réflexes, imite à sa manière le cynisme frivole de la noblesse à la v
122
lphabète dans ses propos et ses réflexes, imite à
sa
manière le cynisme frivole de la noblesse à la veille de la Révolutio
123
e peut prétendre, seul, à une défense sérieuse de
son
indépendance. Aucun de nos pays ne peut résoudre, seul, les problèmes
124
plus que l’Amérique, autant que la Russie et tous
ses
satellites. Si ces 320 millions d’habitants faisaient bloc, soit qu’i
125
ent et tirent leurs plans ; la Russie fait donner
ses
cinquièmes colonnes et l’Amérique numérote ses bombes. Ainsi l’urgenc
126
er ses cinquièmes colonnes et l’Amérique numérote
ses
bombes. Ainsi l’urgence s’ajoute à la nécessité. J’essaierai maintena
127
e pionnier réussit à convaincre Briand, qui prêta
sa
grande voix traînarde à l’idée d’une union continentale. Mais ces pre
128
se de plus profond, de plus prégnant, pour donner
ses
assises morales et doctrinales à la fédération européenne. C’est alor
129
s’engager, on s’appliquait à tirer de la doctrine
ses
conséquences politiques et sociales, et c’est ainsi que l’on aboutiss
130
t convoquer pour le mois d’août 1947, à Montreux,
son
premier congrès. Qu’étions-nous à l’époque, il y a un an et demi ? Ce
131
Congrès de l’Europe ». Il ne s’agissait pas, dans
son
esprit, d’une entreprise « fédéraliste » au sens précis, mais plutôt
132
ats de l’Europe que Churchill avait réclamée dans
son
grand discours de Zurich. C’est de ces deux initiatives indépendantes
133
ion européenne des fédéralistes réunissait à Rome
son
deuxième congrès annuel. À Montreux, nous avions tenu nos séances dan
134
ome, on nous offrit le palais de Venise et toutes
ses
salles immenses, restées vides depuis la fuite du dernier locataire.
135
s par le pape Pie XII, qui leur dit en français «
sa
plus vivante sympathie » pour l’œuvre urgente conduite par les fédéra
136
l’Europe avait pris le nom de Mouvement européen,
ses
quatre présidents d’honneur étant Léon Blum, Winston Churchill, Alcid
137
Mouvement européen défendit ce point de vue dans
son
mémorandum du 18 août 1948. C’est ce que la presse nomme aujourd’hui,
138
t ne troubleront pas l’économie travailliste dans
son
austère insularité… Step by step, répètent les Anglais. Nous leur di
139
quêter sur leur territoire et pour faire exécuter
ses
arrêts à leurs dépens, s’il y a lieu. C’est pourquoi le Conseil inte
140
Conseil international du Mouvement européen, dans
sa
réunion de Bruxelles, a recommandé que soit créée, par convention ent
141
Mouvement européen. S’il ne mettait la culture à
sa
place, qui est à la fois primordiale et finale, il cesserait de mérit
142
et finale, il cesserait de mériter l’adjectif de
son
titre. C’est pourquoi le congrès de La Haye a réclamé l’institution r
143
certaine conception de la personne humaine et de
ses
libertés fondamentales, antérieures et supérieures à l’État ; un cert
144
istophe Colomb voyait les Indes, ou nommait ainsi
sa
vision. Contre vents et marées, contre tous les experts de son équipe
145
ontre vents et marées, contre tous les experts de
son
équipe, il se mit en route pour la joindre. Mais nous, quel continent
146
simplement l’Europe, redécouverte à la faveur de
son
union ? Une Europe rajeunie qui deviendrait soudain, pour nos yeux ét
147
cur, près de Jérusalem, a fait moins de bruit, en
son
temps, que la visite de Bartali, coureur cycliste, au Vatican. Il ser
148
urope étaient loin d’assurer au Corps consultatif
son
minimum vital d’autonomie. Avant d’agir, il fallait mettre en place u
149
qui ont su voir le but et qui ont osé lui donner
son
vrai nom : fédération. Les progrès surprenants de l’idée fédéraliste
150
anglais généralement) aux députés européens. Dès
sa
prochaine session, l’Assemblée sera saisie d’un plan dont le présiden
151
lle-ci a conquis tout d’abord la liberté de fixer
ses
ordres du jour. Elle a voté, malgré l’opposition du Comité ministérie
152
l’existence même de l’Assemblée et la rapidité de
ses
premières opérations doivent être attribuées en premier lieu à l’acti
153
d’alerter, d’informer, et de faire peser de tout
son
poids sur ses élus ? Montrer ce but et préparer les voies reste la mi
154
informer, et de faire peser de tout son poids sur
ses
élus ? Montrer ce but et préparer les voies reste la mission décisive
155
fait constituante, mais bien d’agir en sorte que
ses
vœux et avis soient régulièrement acceptés par les gouvernements et p
156
su voir juste… » Il venait de découvrir l’Europe,
ses
limitations, son génie. f. Rougemont Denis de, « Découverte de l’E
157
Il venait de découvrir l’Europe, ses limitations,
son
génie. f. Rougemont Denis de, « Découverte de l’Europe », La Revue
158
L’Europe et
sa
culture (novembre 1950)g Ce titre appelle deux séries d’objections
159
ot culture ; et ce n’est pas tout : les mots « et
sa
», qui les unissent, ne vont pas de soi, dira-t-on… Certes, on peut e
160
ies. Ce n’est pas un fait géographique qui marque
ses
limites vers l’Asie, mais seulement un fait historique, un rapport de
161
des siècles, a pris conscience d’elle-même et de
son
unité. Marathon, Salamine, la défense du limes romain, les champs Cat
162
le, sur laquelle notre génération doit concentrer
sa
réflexion vitale. C’est un fait que la péninsule Europe ne représente
163
parvenant que bien rarement, obligé de redresser
ses
déviations sans cesse renaissantes par des réactions toujours renouve
164
é spécifique de l’Européen : celle de transformer
son
milieu et ses données matérielles ou morales, sans se laisser arrêter
165
e l’Européen : celle de transformer son milieu et
ses
données matérielles ou morales, sans se laisser arrêter par des const
166
inq ans, en même temps qu’elle était libérée dans
ses
ruines. Elle avait représenté un quart, puis un cinquième de la popul
167
pires neufs qui menacent d’engager une guerre sur
son
sol et à ses dépens. Poussière de petits États, dont les plus populeu
168
ui menacent d’engager une guerre sur son sol et à
ses
dépens. Poussière de petits États, dont les plus populeux ne sauraien
169
; encombrée de frontières intérieures ; épuisant
sa
vieille astuce politique en rivalités locales, l’Europe n’offre plus
170
le se voit amputée, pour le moment, d’un quart de
sa
population à l’Est, et de la péninsule ibérique à l’Ouest. Le reste n
171
épondants, la liberté fondamentale de la culture,
son
pouvoir de mettre en question les valeurs régnantes et les activités
172
ne « utilité pratique ». Inversement, si l’une de
ses
activités se révèle « pratiquement utilisable » au service de la poli
173
s question, de nos jours, que l’esprit subordonne
ses
intérêts à ceux de l’économie, de la politique, ou de la défense nati
174
sont étrangères et la dégradent. Elle perd ainsi
sa
fonction directrice. Et la séparation s’aggrave entre la pensée et l’
175
tement étatisée. Ils lui ont rendu officiellement
sa
place centrale, et ils l’y tiennent emprisonnée. Elle est reine de no
176
est reine de nouveau, mais elle ne reconnaît plus
sa
propre voix proférant des aveux spontanés, criant sur tous les modes
177
x spontanés, criant sur tous les modes l’éloge de
ses
bourreaux : elle est devenue la Propagande. Les conditions morales de
178
là enfin où cette phrase de l’Évangile rendait le
son
le plus authentique : « Que servirait à un homme de gagner le monde,
179
irait à un homme de gagner le monde, s’il perdait
son
âme ? » ⁂ J’admets ici, comme hypothèse de base, qu’il faut sauver l’
180
auver l’Europe si l’on ne sauve pas en même temps
sa
culture ; ou de sauver la culture occidentale si l’on ne sauve pas en
181
re occidentale si l’on ne sauve pas en même temps
sa
patrie. Rien ne sert de faire durer, de conserver la créature, si l’o
182
nserver la créature, si l’on tarit les sources de
sa
recréation perpétuelle. Et rien ne sert non plus d’entretenir le dési
183
ure qui ait encore créé dans une nation privée de
son
indépendance. L’Europe est encore le foyer de la civilisation occiden
184
vait su remplacer toutes les autres. Le secret de
ses
mesures vivantes sera perdu. Mais en retour, sans une culture active
185
ns d’experts étrangers ou d’une police qui a fait
ses
preuves ailleurs. Mais elle aura perdu le ressort de son pouvoir tran
186
uves ailleurs. Mais elle aura perdu le ressort de
son
pouvoir transformateur du monde, ce pouvoir qui avait fait sa grandeu
187
ransformateur du monde, ce pouvoir qui avait fait
sa
grandeur à partir d’un médiocre destin. Que servirait à l’Europe de r
188
de recevoir une unité, si ce n’était pas celle de
son
choix ? Et si cette unité signifiait sa défaite, non point sa conquêt
189
celle de son choix ? Et si cette unité signifiait
sa
défaite, non point sa conquête sur elle-même ? Son destin et non plus
190
t si cette unité signifiait sa défaite, non point
sa
conquête sur elle-même ? Son destin et non plus sa liberté ? L’Europe
191
sa défaite, non point sa conquête sur elle-même ?
Son
destin et non plus sa liberté ? L’Europe sans sa culture, réduite à c
192
a conquête sur elle-même ? Son destin et non plus
sa
liberté ? L’Europe sans sa culture, réduite à ce qu’elle est, ne sera
193
Son destin et non plus sa liberté ? L’Europe sans
sa
culture, réduite à ce qu’elle est, ne serait plus qu’un cap de l’Asie
194
ine sont des produits de notre culture, l’une dès
ses
origines, et l’autre en ce qu’elle a de moderne justement. Calvin et
195
eux va compter dans ma liste les quelques noms de
son
pays et n’en tirera qu’une raison de plus de se sentir minoritaire, o
196
de l’Europe au rang des grandes puissances, c’est
son
union. Telle est aussi la condition du maintien de ce foyer de créati
197
eut parler, actuellement, au nom de l’Europe dans
son
ensemble alors que c’est l’ensemble de l’Europe qui se voit attaqué p
198
et auquel le Conseil de l’Europe vient d’accorder
son
patronage officiel. M. Winston Churchill a proposé, devant l’Assemblé
199
ue la vraie source de la puissance européenne est
sa
culture, et qu’il serait absurde et vain d’essayer de sauver l’une sa
200
continent. g. Rougemont Denis de, « L’Europe et
sa
culture », La Revue de Paris, Paris, novembre 1950, p. 79-90.
201
ceux qui vénèrent les vaches. L’homme qui connaît
ses
dieux se conçoit dans leur ordre et sans autres problèmes, la faim n’
202
nimal humain. ⁂ Aborder l’Inde par Bombay, ou par
son
intelligentsia, c’est retrouver d’abord ce que nous connaissions, ave
203
dans le hall du Taj. (Il a l’air d’un Gitan avec
ses
boucles noires, il est brahmine, et par un choix délibéré, très ortho
204
Accroupi sur un banc, le lecteur tient ouvert sur
ses
genoux un gros in-quarto relié. Homme encore jeune, massif, de peau t
205
ont Gandhi chaque soir lisait quelques extraits à
ses
disciples. Je ne sais si j’ai rien vu de plus touchant, ni jamais un
206
dant jusqu’au nombril, et d’un pagne. Il rythmait
ses
lentes et grandes enjambées en frappant le sol d’un bâton. Derrière l
207
du sommet de l’occiput. Le saint homme déployait
son
importance, les trois suiveurs semblaient vouloir montrer avec insist
208
s. ⁂ Dans le salon d’une vaste résidence, vidé de
ses
meubles, le mur du fond tendu d’un seul voile de soie noir chargé de
209
haque côté de la pièce. La subtile dissymétrie de
ses
gestes, soulignée par des avancements obliques du menton, en liaison
210
mu par tant de beautés concertées, la danseuse et
ses
pas, dont chacun signifiait, l’éclat somptueux des soies, des couleur
211
haque geste sont dictés par le rite et revêtus de
son
autorité. Pourtant ce qui a suivi m’a troublé davantage et j’en parle
212
e plus en plus fort ; et quand leur danse atteint
sa
plus intense animation, frappant devant eux, de côté, derrière leur d
213
formulés par l’Europe ? Et comment suggérer dans
son
obscurité le sentiment, mal distinct d’une angoisse, qu’ici le Moi, l
214
s figures dynamiques de la danse que l’animal par
ses
instincts. Sans problèmes, sans contradictions, sans dualité dans la
215
t la personne, faire bon marché de l’individu, de
ses
souffrances, de sa vie même, et pourquoi ses grandeurs anciennes nous
216
bon marché de l’individu, de ses souffrances, de
sa
vie même, et pourquoi ses grandeurs anciennes nous semblent tour à to
217
, de ses souffrances, de sa vie même, et pourquoi
ses
grandeurs anciennes nous semblent tour à tour follement belles ou cru
218
les lèvres vers l’autre côté de la cour. Je suis
son
regard et découvre en retrait, au-delà de l’abreuvoir, un bâtiment pe
219
La conversation s’engage entre Stephen Spender et
ses
vis-à-vis Hindous et Parsis. Stephen déplore la condition présente de
220
a beaucoup à dire sur ce dialogue, ainsi réduit à
sa
plus grande simplicité. Je reviens à ce que j’écrivais sur l’absence
221
sonnels, aux risques permanents de la personne, à
ses
échecs dans la névrose ou l’insanité collective, bref, à toute l’aven
222
-à-dire affecté dès l’origine, comme en chacun de
ses
états, par un principe d’injustice, de malheur, d’incomplétude inéluc
223
nacerait de le dénaturer, il résiste en collant à
son
identité, qui est celle d’un ordre et non pas d’un ego, d’un être dif
224
tte et d’en sortir contaminé. ⁂ Nehru. — L’un de
ses
anciens amis m’a mis en garde. « Nehru, me disait-il, suit en toute o
225
it ce qu’il va faire. Il suit surtout la ligne de
ses
humeurs. L’autre jour, au banquet des grands industriels, il s’est la
226
rs d’un déjeuner auquel il m’a convié, entouré de
sa
fille, de sa nièce, et de quelques familiers de sa maison. Dans le sa
227
ner auquel il m’a convié, entouré de sa fille, de
sa
nièce, et de quelques familiers de sa maison. Dans le salon où je l’a
228
a fille, de sa nièce, et de quelques familiers de
sa
maison. Dans le salon où je l’attendais, avant le repas, je n’étais p
229
rer des jonquilles, rapportées toutes fraîches de
son
pays natal. Il est entré sans bruit, d’un pas rapide. Un peu voûté, l
230
risque du Congrès, baissant la tête et regardant
sa
main posée sur un coussin, sans réagir. Je ne sais pourquoi je me sui
231
on étonnement à découvrir que l’intelligentsia de
son
pays présente avec la nôtre tant d’analogies, non seulement par sa si
232
avec la nôtre tant d’analogies, non seulement par
sa
situation entre l’URSS et les USA, mais par sa manière d’assumer ou d
233
ar sa situation entre l’URSS et les USA, mais par
sa
manière d’assumer ou de refuser cette situation. Approuverait-il un p
234
’homme, pendant une entrevue « banale », et c’est
son
prix. Nehru est un brahmine éduqué à Cambridge, un aristocrate libéra
235
ers le socialisme, et dont le destin, complice de
sa
nature intime plutôt que de ses idées, a fait un prince. Que ce pandi
236
estin, complice de sa nature intime plutôt que de
ses
idées, a fait un prince. Que ce pandit soit devenu Premier ministre,
237
tre aussi d’un Gandhi, il reste comme distinct de
son
rôle historique. On dirait qu’il le voit avec quelque distance. Un mo
238
plus soucieux de noblesse morale que de logique.
Son
dédain mal dissimulé pour la culture américaine est celui d’un brahmi
239
orale », sont en fait ressenties comme traduisant
sa
colère personnelle contre l’opposition. En dépit de ces défauts, que
240
aissent, entouré du respect général. Cela tient à
son
rôle de chef libérateur, mais non moins à sa grande séduction personn
241
t à son rôle de chef libérateur, mais non moins à
sa
grande séduction personnelle. Tout le monde parle de sa beauté. Et il
242
nde séduction personnelle. Tout le monde parle de
sa
beauté. Et il est vrai que son visage et son maintien expriment une h
243
t le monde parle de sa beauté. Et il est vrai que
son
visage et son maintien expriment une harmonie de l’âme hindoue que la
244
le de sa beauté. Et il est vrai que son visage et
son
maintien expriment une harmonie de l’âme hindoue que la plupart des c
245
contredisent à nos yeux. L’Indien du peuple, avec
ses
membres grêles, sa peau grise, ses yeux fixes et brillants, nous appa
246
eux. L’Indien du peuple, avec ses membres grêles,
sa
peau grise, ses yeux fixes et brillants, nous apparaît plus près que
247
u peuple, avec ses membres grêles, sa peau grise,
ses
yeux fixes et brillants, nous apparaît plus près que nous de l’animal
248
ru, l’âme affleure et vient en surface. Mais dans
son
être intime, le regard de l’esprit trouverait-il encore ce mystère pr
249
t-il encore ce mystère primitif qui lie l’homme à
ses
dieux comme une ombre à la nuit ? Ne trouverait-il pas au contraire c
250
suis sûr maintenant : ce grand Indien, qui libéra
son
peuple des Anglais, pense en anglais. ⁂ Délivrée des Moghols par l’Oc
251
existe pas ailleurs que dans nos idées vagues sur
son
mystère. Elle ne peut plus ressembler qu’à ce qu’elle deviendra. En s
252
n’ai pas senti là-bas l’essor d’un peuple jeune,
sa
confiance dans l’avenir, ses projets excessifs. Au contraire, un imme
253
or d’un peuple jeune, sa confiance dans l’avenir,
ses
projets excessifs. Au contraire, un immense embarras devant le monde
254
urd’hui le monde des libertés individuelles, dans
sa
lutte contre la Russie qui représente les masses organisées. Ce confl
255
trouver des motifs très puissants pour justifier
son
abstention. Mais sur quelles valeurs positives Nehru peut-il fonder l
256
eut-il fonder le double refus qui paraît inspirer
sa
politique ? Au nom de quelle fidélité profonde, ou de quel idéal nouv
257
n’a rien offert. (Qui, d’ailleurs, l’eût fait en
son
nom ?) Elle s’est bornée à se retirer politiquement. Elle doit trouve
258
épendance, les soucis de la jeune intelligentsia…
ses
réactions en face de l’URSS… et un portrait nuancé de Nehru. »
259
faction, une Église, une classe a tenté d’imposer
ses
règles, provoquant la violence et fixant pour longtemps d’irréductibl
260
le sens du compromis, l’attrait de la moyenne et
son
revers qui est la peur de différer, le conformisme, sont les vertus e
261
de l’habituel verset biblique : « Le travail fut
sa
vie. » C’est aussi « leur seul mode de promotion »17, dit-on et sans
262
canton à l’autre, mais reste en général fidèle à
son
métier. Dire d’un homme qu’il a fait beaucoup de métiers est un éloge
263
de la vie quotidienne du bourgeois et surtout de
son
épouse. Tout ce qui est compliqué est vaguement immoral : l’art baroq
264
s moraux du Suisse moyen. Sont-ils encore ceux de
sa
religion, ou déjà ceux de l’utilitarisme que certains jugent inhérent
265
ar exemple19. Car la Suisse reste tributaire dans
son
ensemble d’une certaine éthique protestante, qui ne sépare point la v
266
fort ni la valeur d’une action du mérite moral de
son
auteur. D’où il résulte, par exemple, que le goût du travail correspo
267
qui, loin d’exiger d’une jeune fille la preuve de
sa
virginité, attendaient au contraire, pour l’épouser, la preuve qu’ell
268
n devait exercer un empire bien puissant pour que
ses
disciplines et jugements fussent acceptés aussi communément et sans p
269
ce qu’elle faisait de grands efforts pour traiter
sa
bru ‟comme si elle était l’une des nôtres”, tout en sachant fort bien
270
s mixtes ne réussissent jamais”. Elle voyait dans
son
attitude un exemple miraculeux de sacrifice personnel et une manifest
271
roportion des divorces, depuis que la mobilité de
sa
population d’un canton à l’autre a entraîné un accroissement correspo
272
ré, c’est la vie elle-même qui devient le danger,
ses
surprises que le poste « divers et imprévu » au budget de la petite f
273
), qu’il est réaliste sans cynisme, qu’il accepte
sa
condition comme il approuve son régime politique et acclame son nivea
274
sme, qu’il accepte sa condition comme il approuve
son
régime politique et acclame son niveau de vie neuf fois sur dix, qu’i
275
comme il approuve son régime politique et acclame
son
niveau de vie neuf fois sur dix, qu’il n’est pas révolutionnaire mais
276
lation dans aucun ordre, enfin que le travail est
sa
vie, est-ce le vanter ou le dénigrer ? Il est clair que c’est l’un et
277
els hommes qui donnent à un pays ce qu’on appelle
son
visage, visage bientôt « traditionnel ». On répète qu’ils expriment l
278
z nous et cite l’un des Suisses qu’il connaît par
sa
réputation mondiale, il ne trouvera pas une personne sur mille, prise
279
de se rendre utile — ou courir loin de la Suisse
son
aventure. De là peut-être certains traits communs aux Suisses qui se
280
tes dimensions de notre État et les conditions de
sa
paix. Se rendre invisible : passer inaperçu. — Il y a ceux qui ne l
281
t cependant pasteur à 25 ans et passa le reste de
sa
vie dans la cure du village de Lützelflüh. À quarante ans il se mit à
282
l’ont lu, en Suisse alémanique. Il s’était occupé
sa
vie durant de l’administration locale, du secours des pauvres et de l
283
u de salons, un dieu causeur. Jacob Burckhardt à
sa
manière fut aussi un grand homme invisible ; refusant de succéder à R
284
ire d’histoire de Berlin, il se fit accepter dans
sa
cité natale selon son rang social et en tant que professeur. Un peu p
285
lin, il se fit accepter dans sa cité natale selon
son
rang social et en tant que professeur. Un peu plus tard, Ferdinand de
286
au contraire à s’imposer en tant que différent de
ses
données natives et par une volonté de rupture. On ne saurait lui repr
287
ut se passe comme s’il avait à se faire pardonner
sa
turbulence créatrice ou son génie individuel, en démontrant qu’il fai
288
t à se faire pardonner sa turbulence créatrice ou
son
génie individuel, en démontrant qu’il fait une œuvre utile au bien co
289
tités moralement définies. Le salut de l’homme ou
sa
santé, plutôt que sa définition, préoccupent les meilleurs esprits su
290
nies. Le salut de l’homme ou sa santé, plutôt que
sa
définition, préoccupent les meilleurs esprits suisses. Il est possibl
291
s à Bonn. Il n’attaque pas le régime en soi, mais
ses
complices dans l’Église. On l’expulse. Et dès lors, revenu à Bâle, il
292
e Jean XXIII. Ce n’est pas le moindre paradoxe de
sa
carrière, pleine de surprises pour ses disciples. Pendant la guerre,
293
paradoxe de sa carrière, pleine de surprises pour
ses
disciples. Pendant la guerre, ce contempteur de toute espèce de « pol
294
par les bourgeois anticommunistes. Zwinglien par
sa
méfiance à l’égard des rites et de toute religion spontanée, luthérie
295
tes et de toute religion spontanée, luthérien par
sa
doctrine de la grâce mais aussi du péché radical détruisant toute « a
296
e « analogie de Dieu » en l’homme, calviniste par
son
sens civique et communautaire, mais kierkegaardien par son affirmatio
297
civique et communautaire, mais kierkegaardien par
son
affirmation d’un Dieu totaliter aliter et sans commune mesure avec le
298
érêts de la tribu, essentiellement protestant par
sa
dialectique du oui et du non sans nuances, et par sa rhétorique du «
299
dialectique du oui et du non sans nuances, et par
sa
rhétorique du « tout cela et rien que cela » (qu’il a puisée dans sai
300
ent. Carl Gustav Jung, dans le même temps (après
sa
rupture avec Freud), redécouvrait le phénomène religieux dans toutes
301
, redécouvrait le phénomène religieux dans toutes
ses
dimensions psychologiques, ethnographiques, évolutives, en deçà et au
302
re d’un iconoclaste — mais quand il déclare, dans
sa
Réponse à Job, que la proclamation du dogme de l’Assomption de la Vie
303
que. Barth se veut strictement « canonique » dans
son
interprétation de la Bible, mais Jung se réfère aux livres apocryphes
304
de milieu, ils atteignent l’universel. Au fond de
son
trou l’homme de Disentis, de Goeschenen, de Viège, entre les hautes p
305
Goeschenen, de Viège, entre les hautes parois de
sa
prison. Mais s’il monte sur la montagne… Alors cette ivresse des somm
306
Burckhardt ou, dans un autre domaine, Karl Barth.
Son
canton — ou l’Europe. » Et il est vrai que nos meilleurs esprits, hor
307
u latine, — européenne. Paracelse quitta très tôt
son
canton natal de Schwyz, Euler vécut dans les Allemagnes et à la cour
308
ur réputation nous est revenue, comme importée. «
Son
canton — ou l’Europe », c’est la formule parfaite. Ainsi, pour l’homm
309
rop petit pour assurer ce qu’on persiste à nommer
son
indépendance et sa souveraineté absolue : car nul pays de notre Europ
310
er ce qu’on persiste à nommer son indépendance et
sa
souveraineté absolue : car nul pays de notre Europe n’est plus en mes
311
n mesure de jouer un rôle mondial, d’assurer seul
sa
défense, de se nourrir seul, au spirituel comme au physique. Et en mê
312
ons : celles-ci se sentent exploitées par l’État,
ses
bureaux ou sa capitale, et les accusent de colonialisme. Il est certa
313
se sentent exploitées par l’État, ses bureaux ou
sa
capitale, et les accusent de colonialisme. Il est certain que la prét
314
d’un État à une certaine liberté dans le choix de
ses
dépendances, à un certain jeu dans l’aménagement de ses réseaux de re
315
pendances, à un certain jeu dans l’aménagement de
ses
réseaux de relations plus ou moins contraignantes. Au surplus je ne v
316
e fédéralisme qu’on est en droit d’incriminer que
sa
trahison pure et simple, ou son usage mal compris, ou son blocage dél
317
t d’incriminer que sa trahison pure et simple, ou
son
usage mal compris, ou son blocage délibéré aux limites d’un État fédé
318
ison pure et simple, ou son usage mal compris, ou
son
blocage délibéré aux limites d’un État fédéral. Il ne s’agit pas d’un
319
faudrait avant de le prescrire, être très sûr de
sa
formule. Or je ne vois pas terme du langage politique qui prête à pir
320
s malentendus ! Un Français cultivé qui demande à
son
Littré le sens du mot fédéralisme trouve ceci : « Fédéralisme : s. m.
321
e repliant sur elle-même que la Wallonie trouvera
son
salut. » Plus étonnant encore, en Suisse même, il y a quelques années
322
d’interprétations partielles, donc ruineuses dans
son
cas, lui soit pour ainsi dire congénital. Or s’il est vrai que l’unio
323
arti de supprimer le conflit en réduisant l’un de
ses
termes — le Divers — au prix d’une longue ascèse exténuante. Pour le
324
acé, qui dénote la santé de la pensée européenne,
sa
justesse, sa mesure conquise sur le chaos de la masse indistincte aut
325
te la santé de la pensée européenne, sa justesse,
sa
mesure conquise sur le chaos de la masse indistincte autant que sur l
326
avoir valu pour la Grèce des grands siècles avec
sa
dialectique de l’individu et de la cité, conciliée dans la notion de
327
nitaire des conciles sera utilisé par Kepler dans
ses
spéculations sur le cercle et leurs applications à l’astronomie, ou p
328
rs applications à l’astronomie, ou par Hegel dans
sa
dialectique ternaire et ses applications au devenir historico-politiq
329
mie, ou par Hegel dans sa dialectique ternaire et
ses
applications au devenir historico-politique — source principale de la
330
La personne humaine, c’est l’homme considéré dans
sa
double réalité d’individu distinct et de citoyen engagé dans la socié
331
s les groupes qu’il formera avec d’autres hommes,
ses
semblables. Ces groupes devront être, à leur tour, à la fois autonome
332
ilité… La situation de l’homme qui veut à la fois
sa
vie privée et une vie sociale est homologue à la situation de la régi
333
ue à la situation de la région qui veut à la fois
son
autonomie et sa participation à un plus grand ensemble, en associatio
334
de la région qui veut à la fois son autonomie et
sa
participation à un plus grand ensemble, en association. 4. Enfin, le
335
e général de l’œcuménisme n’est-il pas le même en
sa
forme que ceux que nous venons d’évoquer, puisqu’il consiste à concil
336
rdinateurs, c’est-à-dire le respect du réel et de
ses
infinies complexités enfin rendu possible par la technique moderne. (
337
assé. 26. Pierre Duclos écrivait, en 1962, dans
son
excellent ouvrage en collaboration avec Henri Brugmans Le Fédéralisme