1 1937, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Paysans de l’Ouest (15 juin 1937)
1 à huit kilomètres et la tempête m’avait empêché d’ y aller à bicyclette. J’essaierai d’aller demain soir entendre la répon
2 que ces journaux leur servent. Je crois qu’ils n’ y pensent même pas. Peut-être que la discussion annoncée après la confé
3 roposer des noms. » Silence. Chuchotements. — Vas- y  ! — Non ! Moi ? penses-tu ! — Vas-y, Charles, comme l’autre fois ! Po
4 ements. — Vas-y ! — Non ! Moi ? penses-tu ! — Vas- y , Charles, comme l’autre fois ! Poussés par leurs voisins, trois homme
5 aime. Si tous les hommes étaient chrétiens, il n’ y aurait plus d’exploitation ni de guerre !… La péroraison a été éloque
6 e se lève au fond de la salle et demande « s’il n’ y a pas des contradictions dans la Bible ». Suit une petite discussion
7 confuse et sans aucun rapport avec le sujet. Il n’ y a pas d’autre question. Le président fait alors un bref remerciement
8 ement à l’orateur. Il s’excuse encore de ne pas s’ y connaître assez en religion, mais assure qu’il a été bien intéressé.
9 né à son tour : « Qu’est-ce que vous voulez, il n’ y a rien à répondre, c’est juste, ce qu’il a dit ! Il connaît bien son
10 eu tout ça. On sent bien que c’est important de s’ y connaître dans ces questions ». Il s’exprime avec tant de prudence qu
11 jamais assez ! — Oh ! vous savez, — dit-il — je n’ y mets pas d’amour-propre, vous pouvez me dire franchement ce que vous
12 vais jamais pu parler à A…, à cause du curé qui s’ y opposait par tous les moyens. Ils sont difficiles à prendre, ici. Sur
13 ole. Les livres devraient être utiles. On devrait y trouver des renseignements concrets, des recettes exactes, des explic
14 i cela. La Toscane me paraît bien gouvernée, tout y présente un aspect complet, tout y a son fini, tout sert et semble de
15 ouvernée, tout y présente un aspect complet, tout y a son fini, tout sert et semble destiné à un noble usage… » Commenton
16 e, aussi bien à A… qu’à la séance de cinéma. Il n’ y aurait là rien d’étonnant, si l’on ne nous rebattait les oreilles de
17 rtir de la conférence. Cet homme trouvait qu’il n’ y avait rien à « discuter » dans les paroles de l’orateur, parce que c’
18 ’intelligence devient irresponsable. Les clercs s’ y résignent et même s’en vantent : c’est plus commode. Quant au peuple,
19 èces d’aristos qui ne vont qu’avec les riches. Il y en a certes qui font progresser la science, et cela c’est bien. On va
20 conditions matérielles. Mais précisément ce qui s’ y oppose, c’est l’idéologie rudimentaire qu’on leur a inculquée, et qui
21 ait rien par le moyen normal de l’éducation, il n’ y a plus d’autre solution que la contrainte. La dictature est un moyen
22 es et aux politiciens. Il faut vivre à Paris pour y croire. Réveillez ce peuple, il sera peut-être capable de grandes cho
23 rs 1934 Je rentre de Vendée. On m’avait demandé d’ y aller faire quelques causeries. J’en rapporte deux séries d’observati
24 manifeste la moindre curiosité on ne tarde pas à y apprendre pas mal d’histoires, dont j’indiquerai ici l’enchaînement à
25 avent de notre situation à Paris ? Est-ce qu’il n’ y aurait pas moyen de faire un mouvement politique en dehors des partis
26 déformer le corps pour gagner un peu plus. Or ils y sont, pour la plupart, contraints. 5. J’ai appris que, dans certaine
2 1939, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’Âme romantique et le rêve (15 août 1939)
27 tionnel est rassurant, mais beaucoup de questions y demeurent sans réponse, et des faims ancestrales sans pâture. D’où re
28 ser que le rêve est « un vestige du divin », il n’ y a que l’épaisseur d’un scrupule d’orthodoxie, d’une dernière crainte
29 onsacré par Béguin à Karl Philip Moritz peut nous y aider. Né dans un milieu quiétiste et piétiste, en plein xviiie sièc
30 remiers à se tourner vers l’étude des rêves. Il s’ y trouvait prédisposé par l’habitude de l’examen de conscience en profo
31 ler n’hésitera pas à élargir le processus jusqu’à y englober tout l’univers, atteint par le péché originel : « Sous quelq
32 poir qui l’amena au bord de la rivière… » Prenons- y garde : ce moi détesté, c’est la fatalité de l’être individuel, charn
33 ité. Vie d’innocence retrouvée : car le moi qui s’ y perd, perd aussi le sentiment de sa culpabilité. Mais d’une autre man
34 littérature. Mais il faut reconnaître aussi que s’ y révèle une maladie de la personne. Le paradoxe de l’expression d’un I
35 ent essentiel au romantisme que je n’hésite pas à y trouver l’explication d’un fait connu de tous les historiens : c’est
36 ces données, et c’est en vain qu’il chercherait à y échapper par des sublimations : au fond de la nuit et de l’inconscien
37 C’est le monde qui doit être mal fait ! Car nous y sommes brimés, nous qui pourtant sommes les fils des vertueux Germain
3 1946, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Tableaux américains (décembre 1946)
38 st une ville « trop européenne »… Mais, moi, je m’ y sens contemporain de la préhistoire de quelque avenir démesuré. So
39 me déranger dans la lecture de mon journal. Il n’ y a que deux classes en Amérique : l’une où les fauteuils au dossier tr
40 s parcs semés de monuments. Le site et le paysage y sont partout sensibles. Les rues montent et tournent, épousant les co
41 par l’absence-de-quelque-chose-qui-y-était, qui n’ y est plus, mais dont la progressive évacuation a laissé le milieu acti
42 é s’écrie : « Mais c’est l’Europe ! » parce qu’il y trouve un charme, simplement. Mais quand je la vois du haut de mon do
43 se croiser. L’angoisse me prend chaque fois que j’ y pénètre. (Rappel inconscient de la naissance, me dirait un psychanaly
44 de fonte : il faudrait monter sur une chaise pour y entrer. De la cuisine, on passe par une baie sans porte dans le front
4 1949, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Le Mouvement européen (avril 1949)
45 une idée généreuse…, c’est qu’il n’a pas envie d’ y croire, qu’il ne fera rien, qu’il pense qu’il est sérieux et que vous
46 nce de salut. On se demande en vain ce qu’il peut y avoir de « généreux » dans une opération de ce genre. Qu’il suffise d
47 ières n’étaient pas d’une lecture très facile. On y parlait beaucoup de l’engagement — un mot qui a fait fortune depuis d
48 i a fait fortune depuis dans d’autres bouches. On y faisait surtout de la doctrine. On s’attachait à définir cette concep
49 un pullulement de petits groupes fédéralistes. On y retrouvait toutes les nuances politiques, nationales et religieuses q
5 1949, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Découverte de l’Europe (octobre 1949)
50 e 1949)f Il n’est pas facile d’être actuel. Il y faut parfois du génie. Goethe écrit à Valmy : « De ce lieu, de ce jou
51 du monde entier, d’autant plus librement qu’ils n’ y étaient pas allés. L’événement s’est donc vu noyé sous un déluge de c
52 ennent à notre Mouvement et ont pris l’habitude d’ y travailler ensemble. On s’est demandé si ces premiers succès laissaie
53 ultats pourront être jugés d’ici deux ans. S’il n’ y en a pas à ce moment-là, nous serons Russes ou colonisés, ou simpleme
6 1950, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’Europe et sa culture (novembre 1950)
54 e qu’au prix des synthèses les plus difficiles, n’ y parvenant que bien rarement, obligé de redresser ses déviations sans
55 e. Le critère politique est seul admis. Et l’on s’ y réfère avec une rigueur telle que le style même d’un écrivain ou d’un
56 c’est le cas de la physique nucléaire, ceux qui s’ y livrent sont aussitôt privés des libertés élémentaires : liberté de r
57 rendu officiellement sa place centrale, et ils l’ y tiennent emprisonnée. Elle est reine de nouveau, mais elle ne reconna
58 s. Entre les stalinistes et nous, Européens, il n’ y a qu’un mot : démocratie. Pour eux, cela veut dire dictature. Pour no
7 1951, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Inde 1951 (décembre 1951)
59 enons ici. — Pour un congrès. — Quel congrès ? Il y en a beaucoup. — Le Congrès indien pour la liberté de la culture. — Q
60 qu’il subsiste de la misère et de la famine, il n’ y aurait point de civilisation ; s’il n’y avait point de civilisation,
61 ine, il n’y aurait point de civilisation ; s’il n’ y avait point de civilisation, nous serions sans moyens techniques pour
62 ai ou un charlatan ? — Comment peut-on savoir. Il y en a tant. Il marchait lentement, à grands pas importants, précédé d’
63 aucune à mon compte, mais comment cesserais-je d’ y penser, tandis que nous parlons, à New Delhi, au cours d’un déjeuner
8 1965, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Le Suisse moyen et quelques autres (mai 1965)
64 e moyen un portrait statistique qui ressemble à s’ y méprendre aux Suisses parmi lesquels je vis, que je vois dans la rue,
65 socialistes d’antan revendiquaient sans trop oser y croire, et que les patrons modernes négocient posément avec des chefs
66 prétextes et en trouvent d’excellents, mais il n’ y a plus de gratuité. Dans L’Annuaire statistique de la Suisse, publica
67 e genre. Il est peut-être encore plus difficile d’ y répondre dans le cas de la Suisse que dans celui des États-Unis par e
68 ’ils sont et se veulent. Ceux qui refuseront de s’ y reconnaître ne seront sans doute pas les derniers à y reconnaître leu
69 connaître ne seront sans doute pas les derniers à y reconnaître leurs voisins. C’est un portrait, ce n’est pas un éloge,
70 révèlent dans leurs œuvres, même s’ils croyaient y exprimer tout autre chose, ou peut-être précisément parce que ces for
71 ables compartiments. Si bien que l’homme de poids y sera surtout local. Il sera le grand homme d’une vallée, d’une cité,
72 t sauté. Cas unique, dans l’Europe moderne. J’ose y voir le plus grand privilège des Suisses : quelle que soit leur petit
9 1969, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’avenir du fédéralisme (septembre 1969)
73 rai que mon Littré date de 1865 : « fédéralisme » y est encore qualifié de « néologisme ». C’était deux ans après le livr
74 es les décisions relatives à cette tâche. Il peut y avoir d’ailleurs plusieurs niveaux de décisions, hiérarchisés. Sépare
75 dre une fois pour toutes ce conflit permanent. Il y faut une méthode vivante, celle que j’ai dite : sans cesse évaluer à