1 1935, Le Semeur, articles (1933–1949). La cité (avril-mai 1935)
1 bâti à la mesure de l’homme, où tout, — sauf les églises , — semblait avoir été conçu pour demeurer à portée de la main, dans l
2 ! Et c’est à Dieu que nous disons dans toutes les églises chrétiennes : « Que Ton règne vienne ! » Or, une telle prière nous ch
3 it n’a plus rien de chrétien que le prétexte. Les Églises se livrent au jugement du monde, dès lors qu’elles cessent d’être ava
4 ique chrétienne, toute politique conduite par une Église , et qui vise des buts proprement politiques, appartient à la forme du
5 le notre protestation. Quel est donc le rôle de l’ Église  ? Est-il de prêcher l’Évangile, ou bien de faire triompher telle ou t
6 adoptée par opportunisme ? À supposer même qu’une église parvienne à construire une doctrine, sociale, morale, économique, qui
7 , que de questions demeurent menaçantes ! Voici l’ Église liée bon gré mal gré à son succès ; voici l’Église puissante et sédui
8 glise liée bon gré mal gré à son succès ; voici l’ Église puissante et séduisant par sa puissance ; voici le message de la tran
9 étien, opposé aux autres partis. Je crois que les églises ne peuvent accomplir tout leur devoir, toute leur mission dans la cit
10 ère, et c’est en devenant et en restant de vraies Églises , c’est-à-dire des annonciatrices de la Parole, du jugement porté sur
11 -nous faire, comme chrétiens, dans la cité ? Si l’ Église n’est pas un parti, comment et où faut-il que nous prenions parti ? O
2 1936, Le Semeur, articles (1933–1949). Notre foi, par Emil Brunner (janvier 1936)
12 — L’homme — Jésus-Christ — La foi chrétienne — L’ Église et les sacrements — L’espérance eschatologique. Le trait le plus marq
3 1945, Le Semeur, articles (1933–1949). La responsabilité culturelle de l’Église (mars 1945)
13 La responsabilité culturelle de l’ Église (mars 1945)i Il y a un accord frappant entre les principes de la C
14 de demain. Et il est cependant certain que si les Églises continuent à négliger cette question, la cessation des hostilités int
15 éditives d’allures totalitaires. Le devoir des Églises Si les Églises chrétiennes ne donnent pas cette direction ferme et
16 totalitaires. Le devoir des Églises Si les Églises chrétiennes ne donnent pas cette direction ferme et vraiment catholiq
17 nationalismes religieux et virulents. Mais si une Église veut être en mesure d’intervenir dans le développement de la culture,
18 ême temps rigoureuse et vitale à l’intérieur de l’ Église . Une Église dont la théologie est vague n’a plus rien à dire dans le
19 goureuse et vitale à l’intérieur de l’Église. Une Église dont la théologie est vague n’a plus rien à dire dans le domaine de l
20 n à dire dans le domaine de la culture. Une telle Église peut donner un avis sur le plan politique. Elle peut, par exemple, ap
21 culture, il en est tout à fait autrement. Ici une Église ne peut adopter des idéologies créées par d’autres. Sa parole n’aura
22 plus directe à cette théologie. C’est ainsi que l’ Église catholique romaine fut à la tête du mouvement philosophique du Moyen
23 bat culturel. L’abîme commença à s’ouvrir entre l’ Église et la culture. Un chrétien du xixe ou du xxe siècle, par exemple, p
24 n stimulant et un guide. Premièrement, donc, si l’ Église n’a rien à donner, si elle n’a rien à exiger de la culture, cette der
25 n second, lieu, si la culture perd contact avec l’ Église , avec sa doctrine et son culte, l’Église perd ses moyens les plus eff
26 t avec l’Église, avec sa doctrine et son culte, l’ Église perd ses moyens les plus efficaces d’agir sur le siècle, de transform
27 out ce qui est créé est alors créé en dehors de l’ Église ou en opposition à elle et devient difficile à intégrer dans une conc
28 aru — en raison du manque de stricte théologie. L’ Église romaine a mieux retenu les forces de création intellectuelles parce q
29 ative et restrictive. Que peuvent alors faire les Églises pour collaborer à la création d’un ordre culturel dans le chaos de de
30 e demain ? Nous proposons une réponse simple. Les Églises pourront agir et inspirer si elles sont fondées sur une doctrine ferm
31 fondamental Pour passer de la théologie d’une Église à des applications sociales, culturelles, politiques ou économiques,
32 haque être individuel ou collectif, pour lequel l’ Église peut prier, est susceptible de recevoir une vocation. Maintenant les
33 é de puissance individuelle ou collective. 3) Les Églises combattront pour tout ce qui assure à un organisme individuel ou coll
34 tional ou la prospérité économique. Le devoir des Églises est de repenser toutes ces catégories et de les critiquer d’un point
35 sa vocation, etc.) Alors, et alors seulement, les Églises retrouveront une autorité effective. Elles cesseront de s’identifier
36 haque matière, y soit dominé par la doctrine de l’ Église en question, comme c’est le cas dans les instituts catholiques et à l
37 st celui d’une collaboration plus étroite entre l’ Église et l’Intelligentzia. Dans le présent état des choses, cette collabora
38 s, historiens et écrivains de travailler pour les Églises dans leur ensemble. Mais la plupart des confessions (spécialement les
39 n contact organique les créateurs de culture et l’ Église comme telle — l’Église comme corps de doctrine et comme communauté. S
40 créateurs de culture et l’Église comme telle — l’ Église comme corps de doctrine et comme communauté. Sur ce plan tout reste à
41 ont Denis de, « La responsabilité culturelle de l’ Église  », Le Semeur, Paris, mars 1945, p. 17-25.
4 1946, Le Semeur, articles (1933–1949). Chances d’action du christianisme (juin-juillet 1946)
42 à les revendiquer injustement. Les docteurs de l’ Église se défendaient contre les attaques successives du scepticisme né de l
43 rvivances religieuses », firent autant de mal aux Églises que les persécutions romaines aux premiers temps leur avaient fait de
44 ut tranquillement, et pour sauver leur corps, les Églises renonçaient sinon à leur âme même, du moins à cette véhémence flamban
45 cre ! » Remarque hélas valable pour bien d’autres Églises , et qui résume toute une époque. Je pense qu’avec la guerre, cette ép
46 emblait établie entre les sociétés laïques et les Églises  ; qu’il a brusquement mis à nu l’état minoritaire des chrétiens ; qu’
47 ion brutale puis sa chute ont été pour toutes les Églises une épreuve de forces, un défi, une purification, une occasion de rév
48 stants ; réapparition d’une puissante et purifiée Église orthodoxe à l’Est. Mais dire que l’époque de la défensive est terminé
49 née pour elles, dans notre temps, c’est poser aux Églises chrétiennes un dilemme très net : il ne leur reste plus qu’à s’endorm
50 ver nécessairement lésée. En d’autres termes, les Églises ne trouvent plus dans le monde des doctrines hostiles, mais un vide d
51 sive, à l’initiative, à du plein. Ou encore : les Églises et leurs prédicateurs ont moins que jamais à se soucier, aujourd’hui,
52 ceux qui se noient. Comme laïque se tenant dans l’ Église , et voyant au-dehors ses chances d’action, et la misère du temps qui
53 e du temps qui appelle, j’attends ceci : I. Que l’ Église offre un type de relations humaines viables, comme elle le fit aux si
54 n groupe de frères prenant la communion. 2. Que l’ Église offre un type de relations culturelles viables ; qu’elle ose de nouve
55 inture, philosophie, littérature — est sortie des églises et des couvents. Hélas, elle en est bien sortie ! Il est temps que no
56 rtions à sa recherche, pour la ramener ! 3. Que l’ Église cesse de défendre la triste et inefficace moralité bourgeoise, avec l
57 ces voix que les meilleurs aujourd’hui, hors des Églises , me paraissent avides d’entendre. La « folie de la Croix », non la sa
58 rrière et en deçà des risques de la vie. 4. Que l’ Église affirme avec force, dans le domaine politique, la Transcendance de so
59 pure utopie si les chrétiens s’en remettaient aux Églises pour le réaliser. Les Églises comme corps organisés ne peuvent que so
60 ’en remettaient aux Églises pour le réaliser. Les Églises comme corps organisés ne peuvent que soutenir et encadrer l’action ch
5 1949, Le Semeur, articles (1933–1949). « Les protestants et l’esthétisme » (février-mars 1949)
61 un artiste attend (souvent inconsciemment) de son Église  : les repères, les obstacles, les interdictions, les certitudes décis