1 1933, Le Semeur, articles (1933–1949). Humanisme et christianisme (mars 1933)
1 es constatations prudemment mesurées. Et d’abord, la question qui nous occupe ici est-elle une vraie question ? Est-elle,
2 t-elle une vraie question ? Est-elle, pour chacun de nous, une question qui se pose dans la vie, que vous vous posiez avan
3 our chacun de nous, une question qui se pose dans la vie, que vous vous posiez avant de venir ici, et à laquelle, réelleme
4 ion existentielle — pour employer un terme favori de la théologie et de la philosophie allemande contemporaines1 ? L’une d
5 existentielle — pour employer un terme favori de la théologie et de la philosophie allemande contemporaines1 ? L’une des
6 pour employer un terme favori de la théologie et de la philosophie allemande contemporaines1 ? L’une des caractéristiques
7 ur employer un terme favori de la théologie et de la philosophie allemande contemporaines1 ? L’une des caractéristiques de
8 ande contemporaines1 ? L’une des caractéristiques de notre temps, c’est sans doute le besoin qu’il a de mettre en question
9 caractéristiques de notre temps, c’est sans doute le besoin qu’il a de mettre en question les questions elles-mêmes. Nous
10 e notre temps, c’est sans doute le besoin qu’il a de mettre en question les questions elles-mêmes. Nous nous refusons, de
11 ans doute le besoin qu’il a de mettre en question les questions elles-mêmes. Nous nous refusons, de plus en plus, à discute
12 oppositions qui n’existent, en réalité, que dans la mesure où l’on est décidé à refuser tous les conflits concrets et les
13 qui n’existent, en réalité, que dans la mesure où l’ on est décidé à refuser tous les conflits concrets et les décisions qu
14 dans la mesure où l’on est décidé à refuser tous les conflits concrets et les décisions qu’ils comportent. Nous refusons t
15 st décidé à refuser tous les conflits concrets et les décisions qu’ils comportent. Nous refusons toute problématique dans l
16 se posent et nous sont posés, hic et nunc. Avant d’ aller plus loin, cherchons donc à serrer un peu les deux termes de not
17 d’aller plus loin, cherchons donc à serrer un peu les deux termes de notre sujet, cherchons à dégager leur réalité dans nos
18 n, cherchons donc à serrer un peu les deux termes de notre sujet, cherchons à dégager leur réalité dans nos vies. 1. Il no
19 s faut tout de suite dissiper un malentendu : par le terme d’humanisme, on se borne trop souvent encore, en France, à dési
20 ut de suite dissiper un malentendu : par le terme d’ humanisme, on se borne trop souvent encore, en France, à désigner la c
21 borne trop souvent encore, en France, à désigner la culture gréco-latine. Nous n’avons pas, bien entendu, à discuter ici
22 e. Nous n’avons pas, bien entendu, à discuter ici la question des humanités. Nous prendrons le mot humanisme au sens plus
23 ter ici la question des humanités. Nous prendrons le mot humanisme au sens plus général, non moins précis, qui désigne une
24 moins précis, qui désigne une conception générale de vie — politique, économique, éthique — fondée sur la croyance au salu
25 vie — politique, économique, éthique — fondée sur la croyance au salut de l’homme par les seules forces humaines. Croyance
26 omique, éthique — fondée sur la croyance au salut de l’homme par les seules forces humaines. Croyance qui s’oppose rigoure
27 que, éthique — fondée sur la croyance au salut de l’ homme par les seules forces humaines. Croyance qui s’oppose rigoureuse
28 — fondée sur la croyance au salut de l’homme par les seules forces humaines. Croyance qui s’oppose rigoureusement au chris
29 oureusement au christianisme, s’il est avant tout la croyance au salut de l’homme par la seule force de Dieu, — par la foi
30 ianisme, s’il est avant tout la croyance au salut de l’homme par la seule force de Dieu, — par la foi. Dans les deux cas,
31 isme, s’il est avant tout la croyance au salut de l’ homme par la seule force de Dieu, — par la foi. Dans les deux cas, mar
32 st avant tout la croyance au salut de l’homme par la seule force de Dieu, — par la foi. Dans les deux cas, marquons-le bie
33 a croyance au salut de l’homme par la seule force de Dieu, — par la foi. Dans les deux cas, marquons-le bien, il s’agit de
34 alut de l’homme par la seule force de Dieu, — par la foi. Dans les deux cas, marquons-le bien, il s’agit de salut. Certain
35 me par la seule force de Dieu, — par la foi. Dans les deux cas, marquons-le bien, il s’agit de salut. Certains humanistes l
36 e Dieu, — par la foi. Dans les deux cas, marquons- le bien, il s’agit de salut. Certains humanistes le nieront. Ils me diro
37 i. Dans les deux cas, marquons-le bien, il s’agit de salut. Certains humanistes le nieront. Ils me diront que, là où le ch
38 -le bien, il s’agit de salut. Certains humanistes le nieront. Ils me diront que, là où le chrétien parle de salut, eux se
39 s humanistes le nieront. Ils me diront que, là où le chrétien parle de salut, eux se bornent à revendiquer le bonheur des
40 eront. Ils me diront que, là où le chrétien parle de salut, eux se bornent à revendiquer le bonheur des hommes, la justice
41 tien parle de salut, eux se bornent à revendiquer le bonheur des hommes, la justice. Faut-il voir là autre chose qu’une qu
42 x se bornent à revendiquer le bonheur des hommes, la justice. Faut-il voir là autre chose qu’une question de mots ? Dans l
43 tice. Faut-il voir là autre chose qu’une question de mots ? Dans l’un et l’autre cas, il s’agit bel et bien de savoir quel
44 ? Dans l’un et l’autre cas, il s’agit bel et bien de savoir quel sens l’homme veut donner à sa vie, comment il doit vivre
45 re cas, il s’agit bel et bien de savoir quel sens l’ homme veut donner à sa vie, comment il doit vivre pour mieux vivre. M
46 doit vivre pour mieux vivre. Mais alors, en quoi les deux conceptions s’opposent-elles si radicalement ? C’est en ceci que
47 t-elles si radicalement ? C’est en ceci que, pour les uns, le salut est transcendant à l’humanité, pour les autres, immanen
48 i radicalement ? C’est en ceci que, pour les uns, le salut est transcendant à l’humanité, pour les autres, immanent. Les h
49 ci que, pour les uns, le salut est transcendant à l’ humanité, pour les autres, immanent. Les humanistes accusent les chrét
50 uns, le salut est transcendant à l’humanité, pour les autres, immanent. Les humanistes accusent les chrétiens d’une sorte d
51 scendant à l’humanité, pour les autres, immanent. Les humanistes accusent les chrétiens d’une sorte de lâcheté. Ils les acc
52 our les autres, immanent. Les humanistes accusent les chrétiens d’une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’avoir recours à
53 , immanent. Les humanistes accusent les chrétiens d’ une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’avoir recours à une réalité s
54 Les humanistes accusent les chrétiens d’une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’avoir recours à une réalité surhumaine qu
55 ccusent les chrétiens d’une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’avoir recours à une réalité surhumaine qui les dispense de
56 hrétiens d’une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’ avoir recours à une réalité surhumaine qui les dispense de mettre en œ
57 sent d’avoir recours à une réalité surhumaine qui les dispense de mettre en œuvre toutes leurs forces humaines. Ils les acc
58 recours à une réalité surhumaine qui les dispense de mettre en œuvre toutes leurs forces humaines. Ils les accusent de fai
59 mettre en œuvre toutes leurs forces humaines. Ils les accusent de faire appel à une Volonté dont l’opération, à leurs yeux,
60 re toutes leurs forces humaines. Ils les accusent de faire appel à une Volonté dont l’opération, à leurs yeux, anéantit ce
61 ls les accusent de faire appel à une Volonté dont l’ opération, à leurs yeux, anéantit celle de la volonté humaine, ou la r
62 té dont l’opération, à leurs yeux, anéantit celle de la volonté humaine, ou la rend absolument vaine. En somme, ils les ac
63 dont l’opération, à leurs yeux, anéantit celle de la volonté humaine, ou la rend absolument vaine. En somme, ils les accus
64 rs yeux, anéantit celle de la volonté humaine, ou la rend absolument vaine. En somme, ils les accusent de diminuer l’homme
65 maine, ou la rend absolument vaine. En somme, ils les accusent de diminuer l’homme par la promesse débilitante d’un « arriè
66 rend absolument vaine. En somme, ils les accusent de diminuer l’homme par la promesse débilitante d’un « arrière-monde » q
67 ent vaine. En somme, ils les accusent de diminuer l’ homme par la promesse débilitante d’un « arrière-monde » qui serait co
68 n somme, ils les accusent de diminuer l’homme par la promesse débilitante d’un « arrière-monde » qui serait comme une reva
69 t de diminuer l’homme par la promesse débilitante d’ un « arrière-monde » qui serait comme une revanche contre tout l’impar
70 monde » qui serait comme une revanche contre tout l’ imparfait de « ce bas-monde », mais une revanche à bon marché, permett
71 serait comme une revanche contre tout l’imparfait de « ce bas-monde », mais une revanche à bon marché, permettant, sur cet
72 ettant, sur cette terre, une scandaleuse économie d’ énergie et de courage. Pour eux, le christianisme est contre l’homme.
73 ette terre, une scandaleuse économie d’énergie et de courage. Pour eux, le christianisme est contre l’homme. 2. À cela, le
74 leuse économie d’énergie et de courage. Pour eux, le christianisme est contre l’homme. 2. À cela, les chrétiens répondent 
75 de courage. Pour eux, le christianisme est contre l’ homme. 2. À cela, les chrétiens répondent : Comment l’homme s’aimerait
76 , le christianisme est contre l’homme. 2. À cela, les chrétiens répondent : Comment l’homme s’aimerait-il lui-même mieux qu
77 mme. 2. À cela, les chrétiens répondent : Comment l’ homme s’aimerait-il lui-même mieux que Dieu, son créateur, ne l’aime ?
78 rait-il lui-même mieux que Dieu, son créateur, ne l’ aime ? Car Dieu seul connaît l’homme dans son origine et dans sa fin.
79 , son créateur, ne l’aime ? Car Dieu seul connaît l’ homme dans son origine et dans sa fin. L’homme étant « séparé » de Die
80 connaît l’homme dans son origine et dans sa fin. L’ homme étant « séparé » de Dieu sa source, — et c’est en quoi consiste
81 origine et dans sa fin. L’homme étant « séparé » de Dieu sa source, — et c’est en quoi consiste le péché « originel » — i
82  » de Dieu sa source, — et c’est en quoi consiste le péché « originel » — il en résulte qu’il ne peut plus se connaître en
83 même. Il ne peut plus connaître son bien. Il pose les questions les plus absurdes et les plus insolubles, par exemple : il
84 ut plus connaître son bien. Il pose les questions les plus absurdes et les plus insolubles, par exemple : il ne sait même p
85 bien. Il pose les questions les plus absurdes et les plus insolubles, par exemple : il ne sait même pas pourquoi il est au
86 i rime cette horrible « Histoire », illustrée par les plus sanglants malentendus, sans cesse renaissants. Il a l’impression
87 nglants malentendus, sans cesse renaissants. Il a l’ impression d’avoir perdu la clef de ce qui lui apparaît, dans ses heur
88 tendus, sans cesse renaissants. Il a l’impression d’ avoir perdu la clef de ce qui lui apparaît, dans ses heures de lucidit
89 esse renaissants. Il a l’impression d’avoir perdu la clef de ce qui lui apparaît, dans ses heures de lucidité, comme une e
90 aissants. Il a l’impression d’avoir perdu la clef de ce qui lui apparaît, dans ses heures de lucidité, comme une effroyabl
91 u la clef de ce qui lui apparaît, dans ses heures de lucidité, comme une effroyable tragi-comédie. Au fond, ce que l’homme
92 mme une effroyable tragi-comédie. Au fond, ce que l’ homme ignore, ce sont les choses les plus importantes du monde : l’ori
93 -comédie. Au fond, ce que l’homme ignore, ce sont les choses les plus importantes du monde : l’origine et la fin de son exi
94 u fond, ce que l’homme ignore, ce sont les choses les plus importantes du monde : l’origine et la fin de son existence terr
95 e sont les choses les plus importantes du monde : l’ origine et la fin de son existence terrestre. Dès lors, ceux qui croie
96 oses les plus importantes du monde : l’origine et la fin de son existence terrestre. Dès lors, ceux qui croient détenir le
97 s plus importantes du monde : l’origine et la fin de son existence terrestre. Dès lors, ceux qui croient détenir le pouvoi
98 nce terrestre. Dès lors, ceux qui croient détenir le pouvoir de sauver l’homme en se fondant sur l’homme sont semblables,
99 re. Dès lors, ceux qui croient détenir le pouvoir de sauver l’homme en se fondant sur l’homme sont semblables, aux yeux du
100 rs, ceux qui croient détenir le pouvoir de sauver l’ homme en se fondant sur l’homme sont semblables, aux yeux du chrétien,
101 ir le pouvoir de sauver l’homme en se fondant sur l’ homme sont semblables, aux yeux du chrétien, à ce fameux baron de Crac
102 meux baron de Crac qui prétendrait se tirer alors d’ un puits en se soulevant par la chevelure. 3. Humanisme contre christi
103 ait se tirer alors d’un puits en se soulevant par la chevelure. 3. Humanisme contre christianisme, n’est-ce donc qu’un con
104 contre christianisme, n’est-ce donc qu’un conflit d’ amour, assez touchant ? Est-ce à celui qui soignera le mieux cet homme
105 our, assez touchant ? Est-ce à celui qui soignera le mieux cet homme que l’on s’accorde à tenir pour malade actuellement ?
106 st-ce à celui qui soignera le mieux cet homme que l’ on s’accorde à tenir pour malade actuellement ? Aux yeux de certains h
107 umanistes, peut-être. Aux yeux du chrétien, non ; le conflit est plus grave, car le rejet de l’humanisme constitue pour lu
108 du chrétien, non ; le conflit est plus grave, car le rejet de l’humanisme constitue pour lui une sorte d’obligation, à pri
109 en, non ; le conflit est plus grave, car le rejet de l’humanisme constitue pour lui une sorte d’obligation, à priori fonda
110 non ; le conflit est plus grave, car le rejet de l’ humanisme constitue pour lui une sorte d’obligation, à priori fondamen
111 rejet de l’humanisme constitue pour lui une sorte d’ obligation, à priori fondamentale : l’humanisme c’est le péché même, s
112 i une sorte d’obligation, à priori fondamentale : l’ humanisme c’est le péché même, si l’on peut définir le péché par la vo
113 gation, à priori fondamentale : l’humanisme c’est le péché même, si l’on peut définir le péché par la volonté, naturelle à
114 ondamentale : l’humanisme c’est le péché même, si l’ on peut définir le péché par la volonté, naturelle à l’homme, d’agir p
115 manisme c’est le péché même, si l’on peut définir le péché par la volonté, naturelle à l’homme, d’agir pour soi, et non po
116 le péché même, si l’on peut définir le péché par la volonté, naturelle à l’homme, d’agir pour soi, et non pour Dieu. C’es
117 peut définir le péché par la volonté, naturelle à l’ homme, d’agir pour soi, et non pour Dieu. C’est maintenant au tour de
118 nir le péché par la volonté, naturelle à l’homme, d’ agir pour soi, et non pour Dieu. C’est maintenant au tour de l’humanis
119 r soi, et non pour Dieu. C’est maintenant au tour de l’humaniste d’endosser le reproche de lâcheté. Le chrétien le considè
120 oi, et non pour Dieu. C’est maintenant au tour de l’ humaniste d’endosser le reproche de lâcheté. Le chrétien le considère
121 our Dieu. C’est maintenant au tour de l’humaniste d’ endosser le reproche de lâcheté. Le chrétien le considère comme un hom
122 ’est maintenant au tour de l’humaniste d’endosser le reproche de lâcheté. Le chrétien le considère comme un homme qui refu
123 ant au tour de l’humaniste d’endosser le reproche de lâcheté. Le chrétien le considère comme un homme qui refuse d’accepte
124 de l’humaniste d’endosser le reproche de lâcheté. Le chrétien le considère comme un homme qui refuse d’accepter, dans tout
125 te d’endosser le reproche de lâcheté. Le chrétien le considère comme un homme qui refuse d’accepter, dans toute sa violenc
126 e chrétien le considère comme un homme qui refuse d’ accepter, dans toute sa violence, la question que lui pose sans cesse
127 me qui refuse d’accepter, dans toute sa violence, la question que lui pose sans cesse la crise perpétuelle du monde. Et l
128 sa violence, la question que lui pose sans cesse la crise perpétuelle du monde. Et l’antagonisme des deux attitudes pren
129 ose sans cesse la crise perpétuelle du monde. Et l’ antagonisme des deux attitudes prend une forme encore plus précise, il
130 s prend une forme encore plus précise, il devient l’ antagonisme de deux volontés qui ne s’opposent pas front à front sur l
131 rme encore plus précise, il devient l’antagonisme de deux volontés qui ne s’opposent pas front à front sur le même plan, m
132 volontés qui ne s’opposent pas front à front sur le même plan, mais qui se coupent perpendiculairement. Chez les chrétien
133 an, mais qui se coupent perpendiculairement. Chez les chrétiens, volonté de se soumettre à ce qui juge la vie. Chez les hum
134 perpendiculairement. Chez les chrétiens, volonté de se soumettre à ce qui juge la vie. Chez les humanistes, volonté de vi
135 chrétiens, volonté de se soumettre à ce qui juge la vie. Chez les humanistes, volonté de vivre par eux-mêmes, de vivre à
136 olonté de se soumettre à ce qui juge la vie. Chez les humanistes, volonté de vivre par eux-mêmes, de vivre à tout prix, le
137 ce qui juge la vie. Chez les humanistes, volonté de vivre par eux-mêmes, de vivre à tout prix, le plus possible, comme si
138 z les humanistes, volonté de vivre par eux-mêmes, de vivre à tout prix, le plus possible, comme si la vie était le bien ab
139 nté de vivre par eux-mêmes, de vivre à tout prix, le plus possible, comme si la vie était le bien absolu. C’est ici que no
140 de vivre à tout prix, le plus possible, comme si la vie était le bien absolu. C’est ici que nous entrons dans l’ordre de
141 out prix, le plus possible, comme si la vie était le bien absolu. C’est ici que nous entrons dans l’ordre de l’éthique quo
142 t le bien absolu. C’est ici que nous entrons dans l’ ordre de l’éthique quotidienne. L’humaniste va chercher une solution h
143 n absolu. C’est ici que nous entrons dans l’ordre de l’éthique quotidienne. L’humaniste va chercher une solution humaine q
144 bsolu. C’est ici que nous entrons dans l’ordre de l’ éthique quotidienne. L’humaniste va chercher une solution humaine qui
145 us entrons dans l’ordre de l’éthique quotidienne. L’ humaniste va chercher une solution humaine qui lui permettra d’assurer
146 a chercher une solution humaine qui lui permettra d’ assurer ce bien absolu qu’est sa vie. Le chrétien va chercher à obéir
147 permettra d’assurer ce bien absolu qu’est sa vie. Le chrétien va chercher à obéir aux ordres de sa foi, fût-ce même au mép
148 a vie. Le chrétien va chercher à obéir aux ordres de sa foi, fût-ce même au mépris de sa vie : tel est le fondement de l’a
149 obéir aux ordres de sa foi, fût-ce même au mépris de sa vie : tel est le fondement de l’attitude de service et de sacrific
150 sa foi, fût-ce même au mépris de sa vie : tel est le fondement de l’attitude de service et de sacrifice qui, dans tous les
151 e même au mépris de sa vie : tel est le fondement de l’attitude de service et de sacrifice qui, dans tous les domaines, fa
152 ême au mépris de sa vie : tel est le fondement de l’ attitude de service et de sacrifice qui, dans tous les domaines, fait
153 is de sa vie : tel est le fondement de l’attitude de service et de sacrifice qui, dans tous les domaines, fait de lui un r
154 tel est le fondement de l’attitude de service et de sacrifice qui, dans tous les domaines, fait de lui un révolutionnaire
155 ttitude de service et de sacrifice qui, dans tous les domaines, fait de lui un révolutionnaire, l’homme du risque opposé à
156 et de sacrifice qui, dans tous les domaines, fait de lui un révolutionnaire, l’homme du risque opposé à l’homme des assura
157 ous les domaines, fait de lui un révolutionnaire, l’ homme du risque opposé à l’homme des assurances. Car l’humanisme n’est
158 ui un révolutionnaire, l’homme du risque opposé à l’ homme des assurances. Car l’humanisme n’est, aux yeux de la foi, qu’un
159 me du risque opposé à l’homme des assurances. Car l’ humanisme n’est, aux yeux de la foi, qu’une vaste entreprise d’assuran
160 es assurances. Car l’humanisme n’est, aux yeux de la foi, qu’une vaste entreprise d’assurance-vie. L’humaniste pourra répo
161 ’est, aux yeux de la foi, qu’une vaste entreprise d’ assurance-vie. L’humaniste pourra répondre qu’à ses yeux, le christian
162 la foi, qu’une vaste entreprise d’assurance-vie. L’ humaniste pourra répondre qu’à ses yeux, le christianisme n’est qu’une
163 e-vie. L’humaniste pourra répondre qu’à ses yeux, le christianisme n’est qu’une assurance-paradis. Mais le reproche est au
164 hristianisme n’est qu’une assurance-paradis. Mais le reproche est aussi misérable qu’injurieux, si l’on songe que ce « par
165 le reproche est aussi misérable qu’injurieux, si l’ on songe que ce « paradis » doit être payé ici-bas du mépris des garan
166 tre payé ici-bas du mépris des garanties humaines les plus élémentaires, — et toute l’histoire des martyrs en témoigne. Un
167 anties humaines les plus élémentaires, — et toute l’ histoire des martyrs en témoigne. Un chrétien est un être qui joue tou
168 moigne. Un chrétien est un être qui joue tout sur la foi, c’est-à-dire sur l’invisible, contre toute vraisemblance. Prenon
169 n être qui joue tout sur la foi, c’est-à-dire sur l’ invisible, contre toute vraisemblance. Prenons des exemples concrets.
170 ets. Un chrétien qui contracte une assurance sur la vie n’est plus un chrétien à cet instant et dans cet acte ; il agit e
171 dans cet acte ; il agit en humaniste. Il témoigne de sa défiance à l’endroit de la Providence. Ce mot peut nous fournir un
172 aniste. Il témoigne de sa défiance à l’endroit de la Providence. Ce mot peut nous fournir un autre exemple. Un chrétien qu
173 échoit un « bonheur » imprévu, pousse en réalité le cri d’un humaniste, c’est-à-dire d’un homme, pour qui la valeur absol
174 un « bonheur » imprévu, pousse en réalité le cri d’ un humaniste, c’est-à-dire d’un homme, pour qui la valeur absolue est
175 se en réalité le cri d’un humaniste, c’est-à-dire d’ un homme, pour qui la valeur absolue est la vie, non l’obéissance. Et
176 d’un humaniste, c’est-à-dire d’un homme, pour qui la valeur absolue est la vie, non l’obéissance. Et de même un chrétien q
177 à-dire d’un homme, pour qui la valeur absolue est la vie, non l’obéissance. Et de même un chrétien qui dit, parlant des au
178 homme, pour qui la valeur absolue est la vie, non l’ obéissance. Et de même un chrétien qui dit, parlant des autres ou parl
179 l, cela est mauvais, immoral, — porte un jugement d’ humaniste, mange du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du
180 , — porte un jugement d’humaniste, mange du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Humaniste encore, l’hom
181  porte un jugement d’humaniste, mange du fruit de l’ arbre de la connaissance du bien et du mal. Humaniste encore, l’homme
182 n jugement d’humaniste, mange du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Humaniste encore, l’homme pieux qu
183 ugement d’humaniste, mange du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Humaniste encore, l’homme pieux qui p
184 connaissance du bien et du mal. Humaniste encore, l’ homme pieux qui prie pour demander à Dieu des « avantages » humains. (
185 r à Dieu des « avantages » humains. (Comment donc les connaîtrait-il ? Comment pourrait-il les nommer, s’il n’a d’abord che
186 ent donc les connaîtrait-il ? Comment pourrait-il les nommer, s’il n’a d’abord cherché la volonté de Dieu, si souvent contr
187 pourrait-il les nommer, s’il n’a d’abord cherché la volonté de Dieu, si souvent contraire à la sienne ?) Prier pour qu’il
188 l les nommer, s’il n’a d’abord cherché la volonté de Dieu, si souvent contraire à la sienne ?) Prier pour qu’il fasse beau
189 ce n’est pas prier, c’est exprimer un vœu, un vœu d’ humaniste. Si je vous donne ces exemples, c’est dans l’espoir de provo
190 aniste. Si je vous donne ces exemples, c’est dans l’ espoir de provoquer quelques réactions. C’est aussi dans l’espoir de v
191 i je vous donne ces exemples, c’est dans l’espoir de provoquer quelques réactions. C’est aussi dans l’espoir de vous faire
192 de provoquer quelques réactions. C’est aussi dans l’ espoir de vous faire mieux sentir à quel point l’humanisme, loin d’êtr
193 uer quelques réactions. C’est aussi dans l’espoir de vous faire mieux sentir à quel point l’humanisme, loin d’être une sim
194 l’espoir de vous faire mieux sentir à quel point l’ humanisme, loin d’être une simple conception philosophique, est une at
195 faire mieux sentir à quel point l’humanisme, loin d’ être une simple conception philosophique, est une attitude devant la «
196 conception philosophique, est une attitude devant la « vie pratique » — comme on dit, mais y en a-t-il une autre ? —, une
197 autre ? —, une attitude qui se mêle constamment à l’ existence des chrétiens eux-mêmes. Ce n’est pas à dire que l’humanism
198 des chrétiens eux-mêmes. Ce n’est pas à dire que l’ humanisme n’ait pas ses doctrines, et même une expression politique co
199 ne expression politique cohérente. On a cité dans les Débats, ces jours derniers, les écrits de MM. Fernandez2 et Guéhenno.
200 e. On a cité dans les Débats, ces jours derniers, les écrits de MM. Fernandez2 et Guéhenno. Si intéressants et précis que s
201 é dans les Débats, ces jours derniers, les écrits de MM. Fernandez2 et Guéhenno. Si intéressants et précis que soit l’un d
202 nno. Si intéressants et précis que soit l’un dans le détail de sa dialectique critique, et si généreux que se veuille le s
203 téressants et précis que soit l’un dans le détail de sa dialectique critique, et si généreux que se veuille le second dans
204 », il ne semble pas que ces deux auteurs aient eu le courage d’aller jusqu’aux dernières conséquences de leur refus du tra
205 mble pas que ces deux auteurs aient eu le courage d’ aller jusqu’aux dernières conséquences de leur refus du transcendant.
206 courage d’aller jusqu’aux dernières conséquences de leur refus du transcendant. Le communisme seul a poussé jusqu’aux réa
207 ières conséquences de leur refus du transcendant. Le communisme seul a poussé jusqu’aux réalisations effectives que semble
208 que semble devoir commander une foi véritable en l’ humain. Le communisme est le véritable humanisme de notre temps. La se
209 e devoir commander une foi véritable en l’humain. Le communisme est le véritable humanisme de notre temps. La seule tentat
210 une foi véritable en l’humain. Le communisme est le véritable humanisme de notre temps. La seule tentative pleinement con
211 ’humain. Le communisme est le véritable humanisme de notre temps. La seule tentative pleinement consciente et avouée pour
212 unisme est le véritable humanisme de notre temps. La seule tentative pleinement consciente et avouée pour soustraire l’hom
213 e pleinement consciente et avouée pour soustraire l’ homme à son créateur, pour rebâtir un monde à la mesure de l’homme con
214 e l’homme à son créateur, pour rebâtir un monde à la mesure de l’homme considéré comme autonome, et « calculable » humaine
215 à son créateur, pour rebâtir un monde à la mesure de l’homme considéré comme autonome, et « calculable » humainement. Le P
216 on créateur, pour rebâtir un monde à la mesure de l’ homme considéré comme autonome, et « calculable » humainement. Le Plan
217 ré comme autonome, et « calculable » humainement. Le Plan est d’ores et déjà la plus formidable entreprise d’assurance-vie
218 culable » humainement. Le Plan est d’ores et déjà la plus formidable entreprise d’assurance-vie que l’humanité ait jamais
219 est d’ores et déjà la plus formidable entreprise d’ assurance-vie que l’humanité ait jamais conçue. C’est à ce titre que l
220 la plus formidable entreprise d’assurance-vie que l’ humanité ait jamais conçue. C’est à ce titre que le « marxisme-léninis
221 ’humanité ait jamais conçue. C’est à ce titre que le « marxisme-léninisme » peut être opposé utilement au christianisme, c
222 t féconde. Mais en face de ce triomphe humaniste, le chrétien ne pourrait-il pas relever maintenant la vraie défense de l’
223 le chrétien ne pourrait-il pas relever maintenant la vraie défense de l’homme, lieu naturel du nécessaire conflit de l’ang
224 ait-il pas relever maintenant la vraie défense de l’ homme, lieu naturel du nécessaire conflit de l’ange et de la bête ? L’
225 se de l’homme, lieu naturel du nécessaire conflit de l’ange et de la bête ? L’homme soviétique se trouve soustrait aux con
226 de l’homme, lieu naturel du nécessaire conflit de l’ ange et de la bête ? L’homme soviétique se trouve soustrait aux confli
227 , lieu naturel du nécessaire conflit de l’ange et de la bête ? L’homme soviétique se trouve soustrait aux conflits naturel
228 ieu naturel du nécessaire conflit de l’ange et de la bête ? L’homme soviétique se trouve soustrait aux conflits naturels.
229 l du nécessaire conflit de l’ange et de la bête ? L’ homme soviétique se trouve soustrait aux conflits naturels. Il vit dan
230 — se dit-on — ni luttes sociales, ni lutte contre la nature définitivement asservie. Cet homme sera-t-il encore humain ? Q
231 une fois son triomphe assuré par sa victoire sur les difficultés naturelles, sur ce conflit qui constitue la raison d’être
232 ficultés naturelles, sur ce conflit qui constitue la raison d’être de la plupart des hommes ? Sera-t-il ange ou bête ? Ser
233 aturelles, sur ce conflit qui constitue la raison d’ être de la plupart des hommes ? Sera-t-il ange ou bête ? Sera-t-il enc
234 es, sur ce conflit qui constitue la raison d’être de la plupart des hommes ? Sera-t-il ange ou bête ? Sera-t-il encore un
235 a-t-il ange ou bête ? Sera-t-il encore un homme ? L’ homme chrétien est à la fois ange et bête. Dans ce conflit perpétuel,
236 il trouve sa joie et sa souffrance — peu importe le nom qu’il leur donne ; — il y trouve sa raison de vivre, c’est-à-dire
237 le nom qu’il leur donne ; — il y trouve sa raison de vivre, c’est-à-dire de lutter pour devenir une personne devant Dieu.
238  ; — il y trouve sa raison de vivre, c’est-à-dire de lutter pour devenir une personne devant Dieu. Le succès de l’humanism
239 de lutter pour devenir une personne devant Dieu. Le succès de l’humanisme triomphant serait-il tout simplement d’enlever
240 pour devenir une personne devant Dieu. Le succès de l’humanisme triomphant serait-il tout simplement d’enlever à l’homme
241 ur devenir une personne devant Dieu. Le succès de l’ humanisme triomphant serait-il tout simplement d’enlever à l’homme tou
242 l’humanisme triomphant serait-il tout simplement d’ enlever à l’homme toute raison personnelle de vivre ? Le succès de l’h
243 triomphant serait-il tout simplement d’enlever à l’ homme toute raison personnelle de vivre ? Le succès de l’homme abandon
244 ment d’enlever à l’homme toute raison personnelle de vivre ? Le succès de l’homme abandonné à ses calculs serait-il, en dé
245 ver à l’homme toute raison personnelle de vivre ? Le succès de l’homme abandonné à ses calculs serait-il, en définitive, u
246 mme toute raison personnelle de vivre ? Le succès de l’homme abandonné à ses calculs serait-il, en définitive, un suicide
247 toute raison personnelle de vivre ? Le succès de l’ homme abandonné à ses calculs serait-il, en définitive, un suicide sup
248 1. Existentielle, c’est-à-dire : qui concerne «  l’ existence » de chacun de nous, en tant qu’elle se trouve engagée dans
249 elle, c’est-à-dire : qui concerne « l’existence » de chacun de nous, en tant qu’elle se trouve engagée dans un conflit rée
250 t-à-dire : qui concerne « l’existence » de chacun de nous, en tant qu’elle se trouve engagée dans un conflit réel et concr
251 exigeant une décision. 2. Ch. Westphal rappelait la phrase de Fernandez : « Le chrétien est un embusqué de l’infini. » a
252 ne décision. 2. Ch. Westphal rappelait la phrase de Fernandez : « Le chrétien est un embusqué de l’infini. » a. Rougemo
253 Ch. Westphal rappelait la phrase de Fernandez : «  Le chrétien est un embusqué de l’infini. » a. Rougemont Denis de, « Hu
254 rase de Fernandez : « Le chrétien est un embusqué de l’infini. » a. Rougemont Denis de, « Humanisme et christianisme »,
255 e de Fernandez : « Le chrétien est un embusqué de l’ infini. » a. Rougemont Denis de, « Humanisme et christianisme », Le
256 t un embusqué de l’infini. » a. Rougemont Denis de , « Humanisme et christianisme », Le Semeur, Paris, mars 1933, p. 286-
257 ugemont Denis de, « Humanisme et christianisme », Le Semeur, Paris, mars 1933, p. 286-293. b. La première note indique :
258 e : « Introduction à une discussion organisée par la fédération au Foyer international, le 15 janvier 1933. » Le Foyer int
259 ganisée par la fédération au Foyer international, le 15 janvier 1933. » Le Foyer international se situe alors à Paris, au
260 ion au Foyer international, le 15 janvier 1933. » Le Foyer international se situe alors à Paris, au boulevard Saint-Michel
2 1934, Le Semeur, articles (1933–1949). Sur la méthode de M. Goguel (novembre 1934)
261 Sur la méthode de M. Goguel (novembre 1934)c d L’œuvre de M. Maurice Gogu
262 Sur la méthode de M. Goguel (novembre 1934)c d L’œuvre de M. Maurice Goguel, directe
263 Sur la méthode de M. Goguel (novembre 1934)c d L’ œuvre de M. Maurice Goguel, directeur à l’École des hautes études, est
264 éthode de M. Goguel (novembre 1934)c d L’œuvre de M. Maurice Goguel, directeur à l’École des hautes études, est déjà fo
265 )c d L’œuvre de M. Maurice Goguel, directeur à l’ École des hautes études, est déjà fort importante et fait de son auteu
266 s hautes études, est déjà fort importante et fait de son auteur le maître incontesté de nos critiques du Nouveau Testament
267 s, est déjà fort importante et fait de son auteur le maître incontesté de nos critiques du Nouveau Testament. C’est l’œuvr
268 rtante et fait de son auteur le maître incontesté de nos critiques du Nouveau Testament. C’est l’œuvre d’un savant spécial
269 esté de nos critiques du Nouveau Testament. C’est l’ œuvre d’un savant spécialisé, au premier chef, mais dans un domaine su
270 nos critiques du Nouveau Testament. C’est l’œuvre d’ un savant spécialisé, au premier chef, mais dans un domaine susceptibl
271 au premier chef, mais dans un domaine susceptible d’ intéresser le plus large public. On se souvient de l’ouvrage décisif q
272 ef, mais dans un domaine susceptible d’intéresser le plus large public. On se souvient de l’ouvrage décisif que M. Goguel
273 d’intéresser le plus large public. On se souvient de l’ouvrage décisif que M. Goguel publia contre les thèses de M. Coucho
274 ntéresser le plus large public. On se souvient de l’ ouvrage décisif que M. Goguel publia contre les thèses de M. Couchoud3
275 de l’ouvrage décisif que M. Goguel publia contre les thèses de M. Couchoud3. Plus récemment, il nous donnait une volumineu
276 ge décisif que M. Goguel publia contre les thèses de M. Couchoud3. Plus récemment, il nous donnait une volumineuse Vie de
277 us récemment, il nous donnait une volumineuse Vie de Jésus 4 dont le succès fut grand et les conclusions vivement discutée
278 nous donnait une volumineuse Vie de Jésus 4 dont le succès fut grand et les conclusions vivement discutées. L’ouvrage qu’
279 ineuse Vie de Jésus 4 dont le succès fut grand et les conclusions vivement discutées. L’ouvrage qu’il nous donne aujourd’hu
280 fut grand et les conclusions vivement discutées. L’ ouvrage qu’il nous donne aujourd’hui est la suite de cette Vie de Jésu
281 utées. L’ouvrage qu’il nous donne aujourd’hui est la suite de cette Vie de Jésus, et les questions qu’il pose n’apparaisse
282 ouvrage qu’il nous donne aujourd’hui est la suite de cette Vie de Jésus, et les questions qu’il pose n’apparaissent pas mo
283 nous donne aujourd’hui est la suite de cette Vie de Jésus, et les questions qu’il pose n’apparaissent pas moins passionna
284 ujourd’hui est la suite de cette Vie de Jésus, et les questions qu’il pose n’apparaissent pas moins passionnantes. Quelle f
285 ’apparaissent pas moins passionnantes. Quelle fut la genèse psychologique et historique de la croyance à la résurrection d
286 Quelle fut la genèse psychologique et historique de la croyance à la résurrection de Jésus ? C’est ainsi que M. Goguel dé
287 elle fut la genèse psychologique et historique de la croyance à la résurrection de Jésus ? C’est ainsi que M. Goguel défin
288 nèse psychologique et historique de la croyance à la résurrection de Jésus ? C’est ainsi que M. Goguel définit l’objet de
289 ue et historique de la croyance à la résurrection de Jésus ? C’est ainsi que M. Goguel définit l’objet de sa recherche, en
290 tion de Jésus ? C’est ainsi que M. Goguel définit l’ objet de sa recherche, en insistant sur le fait que la description qu’
291 Jésus ? C’est ainsi que M. Goguel définit l’objet de sa recherche, en insistant sur le fait que la description qu’il va do
292 définit l’objet de sa recherche, en insistant sur le fait que la description qu’il va donner ne saurait être prise pour un
293 jet de sa recherche, en insistant sur le fait que la description qu’il va donner ne saurait être prise pour une explicatio
294 ette modestie ne soit un peu trop ambitieuse. Car l’ hypothèse de travail que M. Goguel adopte au départ revêt bel et bien
295 e ne soit un peu trop ambitieuse. Car l’hypothèse de travail que M. Goguel adopte au départ revêt bel et bien la forme d’u
296 que M. Goguel adopte au départ revêt bel et bien la forme d’une explication de cause à effet. On pense couramment, dit-il
297 oguel adopte au départ revêt bel et bien la forme d’ une explication de cause à effet. On pense couramment, dit-il, que la
298 part revêt bel et bien la forme d’une explication de cause à effet. On pense couramment, dit-il, que la foi chrétienne est
299 e cause à effet. On pense couramment, dit-il, que la foi chrétienne est née parce que le tombeau de Jésus fut trouvé vide.
300 , dit-il, que la foi chrétienne est née parce que le tombeau de Jésus fut trouvé vide. Mais il se pourrait qu’au contraire
301 ue la foi chrétienne est née parce que le tombeau de Jésus fut trouvé vide. Mais il se pourrait qu’au contraire, on ait cr
302 . Mais il se pourrait qu’au contraire, on ait cru le tombeau vide à cause de la foi qu’on avait en la vie céleste de Jésus
303 contraire, on ait cru le tombeau vide à cause de la foi qu’on avait en la vie céleste de Jésus. L’Histoire est-elle cause
304 le tombeau vide à cause de la foi qu’on avait en la vie céleste de Jésus. L’Histoire est-elle cause ou effet de la foi ?
305 e à cause de la foi qu’on avait en la vie céleste de Jésus. L’Histoire est-elle cause ou effet de la foi ? M. Goguel incli
306 de la foi qu’on avait en la vie céleste de Jésus. L’ Histoire est-elle cause ou effet de la foi ? M. Goguel incline vers l’
307 este de Jésus. L’Histoire est-elle cause ou effet de la foi ? M. Goguel incline vers l’effet. Suivons-le dans sa déduction
308 e de Jésus. L’Histoire est-elle cause ou effet de la foi ? M. Goguel incline vers l’effet. Suivons-le dans sa déduction. D
309 cause ou effet de la foi ? M. Goguel incline vers l’ effet. Suivons-le dans sa déduction. Dans une première partie qui décr
310 la foi ? M. Goguel incline vers l’effet. Suivons- le dans sa déduction. Dans une première partie qui décrit d’une façon re
311 sa déduction. Dans une première partie qui décrit d’ une façon remarquable les diverses formes de la croyance à la résurrec
312 remière partie qui décrit d’une façon remarquable les diverses formes de la croyance à la résurrection chez Paul et Jean, p
313 écrit d’une façon remarquable les diverses formes de la croyance à la résurrection chez Paul et Jean, puis chez les rédact
314 it d’une façon remarquable les diverses formes de la croyance à la résurrection chez Paul et Jean, puis chez les rédacteur
315 remarquable les diverses formes de la croyance à la résurrection chez Paul et Jean, puis chez les rédacteurs des évangile
316 mes de la croyance à la résurrection chez Paul et Jean , puis chez les rédacteurs des évangiles, enfin chez les premiers père
317 ce à la résurrection chez Paul et Jean, puis chez les rédacteurs des évangiles, enfin chez les premiers pères, M. Goguel me
318 oguel met en lumière une évolution constante dans le sens prévu par son hypothèse, une concrétisation toujours plus rigour
319 e concrétisation toujours plus rigoureuse du fait de la résurrection. Il lui reste alors, dans une deuxième partie, à défa
320 oncrétisation toujours plus rigoureuse du fait de la résurrection. Il lui reste alors, dans une deuxième partie, à défaire
321 ire trop bien faite, et à démolir, avec une sorte de minutieuse indifférence, tous les récits bibliques relatifs à la sépu
322 , avec une sorte de minutieuse indifférence, tous les récits bibliques relatifs à la sépulture, au tombeau vide, aux appari
323 ndifférence, tous les récits bibliques relatifs à la sépulture, au tombeau vide, aux apparitions et à l’Ascension. Et voic
324 sépulture, au tombeau vide, aux apparitions et à l’ Ascension. Et voici à quelles conclusions il aboutit : Alors qu’à l’o
325 ci à quelles conclusions il aboutit : Alors qu’à l’ origine, on avait dit : « Le tombeau est vide parce que Jésus est viva
326 aboutit : Alors qu’à l’origine, on avait dit : «  Le tombeau est vide parce que Jésus est vivant au ciel », les prédicateu
327 au est vide parce que Jésus est vivant au ciel », les prédicateurs ont dû dire : « Jésus est vivant au ciel, et la preuve,
328 eurs ont dû dire : « Jésus est vivant au ciel, et la preuve, c’est que sa tombe s’est trouvée vide ». Et l’on a spontanéme
329 euve, c’est que sa tombe s’est trouvée vide ». Et l’ on a spontanément imaginé les conditions dans lesquelles les femmes, v
330 st trouvée vide ». Et l’on a spontanément imaginé les conditions dans lesquelles les femmes, venues au sépulcre, n’avaient
331 ontanément imaginé les conditions dans lesquelles les femmes, venues au sépulcre, n’avaient pas trouvé le corps de Jésus. C
332 femmes, venues au sépulcre, n’avaient pas trouvé le corps de Jésus. Cette création s’est faite sans qu’il soit nécessaire
333 venues au sépulcre, n’avaient pas trouvé le corps de Jésus. Cette création s’est faite sans qu’il soit nécessaire ou légit
334 ’est faite sans qu’il soit nécessaire ou légitime de supposer à son origine une fraude qui, pour être pieuse, n’en serait
335 ffirmations aussi déconcertantes et aussi graves, le lecteur se sent autorisé à la plus grande exigence critique. À vrai d
336 es et aussi graves, le lecteur se sent autorisé à la plus grande exigence critique. À vrai dire, M. Goguel ne paraît pas s
337 M. Goguel ne paraît pas s’être beaucoup préoccupé de justifier sa méthode. Il n’est pas trop aisé de la définir. Elle reco
338 é de justifier sa méthode. Il n’est pas trop aisé de la définir. Elle recourt avant tout à la critique interne des textes,
339 e justifier sa méthode. Il n’est pas trop aisé de la définir. Elle recourt avant tout à la critique interne des textes, ma
340 rop aisé de la définir. Elle recourt avant tout à la critique interne des textes, mais aussi, nous venons de le voir, à de
341 ue interne des textes, mais aussi, nous venons de le voir, à des données psychologiques et historiques dont le dosage et l
342 à des données psychologiques et historiques dont le dosage et la valeur sont très variables. Il semble qu’un de ses princ
343 s psychologiques et historiques dont le dosage et la valeur sont très variables. Il semble qu’un de ses principes soit l’é
344 et la valeur sont très variables. Il semble qu’un de ses principes soit l’élimination de tout ce qui, dans le texte bibliq
345 variables. Il semble qu’un de ses principes soit l’ élimination de tout ce qui, dans le texte biblique, paraît en soi cont
346 semble qu’un de ses principes soit l’élimination de tout ce qui, dans le texte biblique, paraît en soi contradictoire ou
347 principes soit l’élimination de tout ce qui, dans le texte biblique, paraît en soi contradictoire ou invraisemblable ; mai
348 part, M. Goguel récuse beaucoup de passages pour la raison qu’ils s’expliquent trop bien. En somme, il adopte à peu près
349 liquent trop bien. En somme, il adopte à peu près l’ attitude d’un juge d’instruction qui aurait choisi comme prévenus les
350 p bien. En somme, il adopte à peu près l’attitude d’ un juge d’instruction qui aurait choisi comme prévenus les auteurs ano
351 ge d’instruction qui aurait choisi comme prévenus les auteurs anonymes des évangiles et du livre des Actes. La méfiance règ
352 urs anonymes des évangiles et du livre des Actes. La méfiance règne en permanence dans son esprit : mais c’est une attitud
353 ientifique » nullement sceptique ; c’est même, si l’ on veut, une façon paradoxale de donner tout leur prix aux quelques fa
354  ; c’est même, si l’on veut, une façon paradoxale de donner tout leur prix aux quelques faits qui résistent à l’érosion cr
355 tout leur prix aux quelques faits qui résistent à l’ érosion critique, et qui permettent alors de réfuter M. Couchoud. Diro
356 ent à l’érosion critique, et qui permettent alors de réfuter M. Couchoud. Dirons-nous que cette méfiance méthodique suffit
357 que cette méfiance méthodique suffit à convaincre le lecteur qu’il s’agit bien ici d’une science ? Il y a deux raisons d’e
358 fit à convaincre le lecteur qu’il s’agit bien ici d’ une science ? Il y a deux raisons d’en douter. La première, c’est l’ex
359 agit bien ici d’une science ? Il y a deux raisons d’ en douter. La première, c’est l’extrême diversité des conjectures form
360 y a deux raisons d’en douter. La première, c’est l’ extrême diversité des conjectures formées par les savants contemporain
361 t l’extrême diversité des conjectures formées par les savants contemporains, à l’aide de la même méthode appliquée aux même
362 ormées par les savants contemporains, à l’aide de la même méthode appliquée aux mêmes endroits du texte. La comparaison de
363 me méthode appliquée aux mêmes endroits du texte. La comparaison de ces conjectures fait soupçonner très vite leur gratuit
364 iquée aux mêmes endroits du texte. La comparaison de ces conjectures fait soupçonner très vite leur gratuité ; surtout, el
365 ite leur gratuité ; surtout, elle fait apparaître le rôle de l’interprétation psychologique, et c’est là le second obstacl
366 gratuité ; surtout, elle fait apparaître le rôle de l’interprétation psychologique, et c’est là le second obstacle. M. Go
367 atuité ; surtout, elle fait apparaître le rôle de l’ interprétation psychologique, et c’est là le second obstacle. M. Gogue
368 M. Goguel tire des arguments, pour lui décisifs, de certaines « vraisemblances » qui nous paraissent souvent bien pauvres
369 us paraissent souvent bien pauvres. Qu’est-ce que la vraisemblance, en psychologie, sinon le triomphe du conventionnel ? Q
370 st-ce que la vraisemblance, en psychologie, sinon le triomphe du conventionnel ? Quand on compare les résultats obtenus pa
371 n le triomphe du conventionnel ? Quand on compare les résultats obtenus par M. Goguel, avec le texte biblique intégral, on
372 compare les résultats obtenus par M. Goguel, avec le texte biblique intégral, on est frappé de voir que le récit se trouve
373 l, avec le texte biblique intégral, on est frappé de voir que le récit se trouve, dans tous les cas, affadi et banalisé. S
374 exte biblique intégral, on est frappé de voir que le récit se trouve, dans tous les cas, affadi et banalisé. Si l’on voit
375 frappé de voir que le récit se trouve, dans tous les cas, affadi et banalisé. Si l’on voit bien ce qui pouvait pousser les
376 trouve, dans tous les cas, affadi et banalisé. Si l’ on voit bien ce qui pouvait pousser les auteurs primitifs à colorer le
377 analisé. Si l’on voit bien ce qui pouvait pousser les auteurs primitifs à colorer leur relation, on voit mieux encore le pr
378 ifs à colorer leur relation, on voit mieux encore le préjugé moderne qui pousse M. Goguel à les décolorer. Et l’on se dema
379 encore le préjugé moderne qui pousse M. Goguel à les décolorer. Et l’on se demande ce qui subsisterait de ses conclusions
380 moderne qui pousse M. Goguel à les décolorer. Et l’ on se demande ce qui subsisterait de ses conclusions si on leur appliq
381 décolorer. Et l’on se demande ce qui subsisterait de ses conclusions si on leur appliquait les critères dont il use envers
382 isterait de ses conclusions si on leur appliquait les critères dont il use envers l’Évangile. (Qu’on se rappelle la plaisan
383 n leur appliquait les critères dont il use envers l’ Évangile. (Qu’on se rappelle la plaisanterie fameuse parmi les étudian
384 dont il use envers l’Évangile. (Qu’on se rappelle la plaisanterie fameuse parmi les étudiants, qui consiste à démontrer pa
385 (Qu’on se rappelle la plaisanterie fameuse parmi les étudiants, qui consiste à démontrer par la méthode historico-psycholo
386 parmi les étudiants, qui consiste à démontrer par la méthode historico-psychologique l’inauthenticité probable d’un profes
387 démontrer par la méthode historico-psychologique l’ inauthenticité probable d’un professeur.) M. Goguel ne fait-il pas com
388 historico-psychologique l’inauthenticité probable d’ un professeur.) M. Goguel ne fait-il pas comme les premiers croyants —
389 fait-il pas comme les premiers croyants — et avec la même bonne foi — de la rétrohistoire, de l’imagerie psychologique ? J
390 s premiers croyants — et avec la même bonne foi — de la rétrohistoire, de l’imagerie psychologique ? Je sens bien la gravi
391 remiers croyants — et avec la même bonne foi — de la rétrohistoire, de l’imagerie psychologique ? Je sens bien la gravité
392  et avec la même bonne foi — de la rétrohistoire, de l’imagerie psychologique ? Je sens bien la gravité de ce reproche. Ma
393 avec la même bonne foi — de la rétrohistoire, de l’ imagerie psychologique ? Je sens bien la gravité de ce reproche. Mais
394 toire, de l’imagerie psychologique ? Je sens bien la gravité de ce reproche. Mais M. Goguel semble d’avance l’avoir minimi
395 ’imagerie psychologique ? Je sens bien la gravité de ce reproche. Mais M. Goguel semble d’avance l’avoir minimisé, en rédu
396 la gravité de ce reproche. Mais M. Goguel semble d’ avance l’avoir minimisé, en réduisant toute son œuvre aux proportions
397 té de ce reproche. Mais M. Goguel semble d’avance l’ avoir minimisé, en réduisant toute son œuvre aux proportions d’une gén
398 isé, en réduisant toute son œuvre aux proportions d’ une génétique descriptive, et en se bornant à réfuter des textes sans
399 en se bornant à réfuter des textes sans préjuger de la réalité des faits. Minimiser ! telle pourrait être la devise de l’
400 se bornant à réfuter des textes sans préjuger de la réalité des faits. Minimiser ! telle pourrait être la devise de l’éco
401 éalité des faits. Minimiser ! telle pourrait être la devise de l’école illustrée par M. Goguel. Il répondra que c’est au b
402 faits. Minimiser ! telle pourrait être la devise de l’école illustrée par M. Goguel. Il répondra que c’est au bénéfice du
403 its. Minimiser ! telle pourrait être la devise de l’ école illustrée par M. Goguel. Il répondra que c’est au bénéfice du vr
404 ai. Mais il faudrait alors déclarer ses critères. La vérité psychologique, telle que la conçoivent les historiens, me para
405 ses critères. La vérité psychologique, telle que la conçoivent les historiens, me paraît particulièrement improbable. Tou
406 La vérité psychologique, telle que la conçoivent les historiens, me paraît particulièrement improbable. Tout en admirant à
407 rement improbable. Tout en admirant à chaque page l’ ingéniosité et la science de M. Goguel, on se sent parfois gêné par l’
408 . Tout en admirant à chaque page l’ingéniosité et la science de M. Goguel, on se sent parfois gêné par l’anachronisme évid
409 dmirant à chaque page l’ingéniosité et la science de M. Goguel, on se sent parfois gêné par l’anachronisme évident de ses
410 science de M. Goguel, on se sent parfois gêné par l’ anachronisme évident de ses jugements psychologiques. Il y a là un pro
411 n se sent parfois gêné par l’anachronisme évident de ses jugements psychologiques. Il y a là un procédé tout inconscient m
412 onscient mais qui rappelle irrésistiblement celui de certains humoristes. Les rédacteurs des évangiles étaient-ils vraimen
413 le irrésistiblement celui de certains humoristes. Les rédacteurs des évangiles étaient-ils vraiment si « bourgeois », si pr
414 aiment si « bourgeois », si prudents, si soucieux de logique, si incapables d’y atteindre, si aveuglés sur leurs contradic
415 i prudents, si soucieux de logique, si incapables d’ y atteindre, si aveuglés sur leurs contradictions ? N’étaient-ils pas,
416 ? N’étaient-ils pas, bien plus que nous, capables de voir dans les contradictions mêmes d’un récit, la marque de la vie et
417 ls pas, bien plus que nous, capables de voir dans les contradictions mêmes d’un récit, la marque de la vie et des passions 
418 s, capables de voir dans les contradictions mêmes d’ un récit, la marque de la vie et des passions ? Prenons, à peu près au
419 de voir dans les contradictions mêmes d’un récit, la marque de la vie et des passions ? Prenons, à peu près au hasard, l’e
420 ns les contradictions mêmes d’un récit, la marque de la vie et des passions ? Prenons, à peu près au hasard, l’exemple de
421 les contradictions mêmes d’un récit, la marque de la vie et des passions ? Prenons, à peu près au hasard, l’exemple de Mar
422 et des passions ? Prenons, à peu près au hasard, l’ exemple de Marc, chapitre 16. De ce que l’ange qui apparaît au tombeau
423 ssions ? Prenons, à peu près au hasard, l’exemple de Marc, chapitre 16. De ce que l’ange qui apparaît au tombeau vide rass
424 u près au hasard, l’exemple de Marc, chapitre 16. De ce que l’ange qui apparaît au tombeau vide rassure les femmes, au ver
425 hasard, l’exemple de Marc, chapitre 16. De ce que l’ ange qui apparaît au tombeau vide rassure les femmes, au verset 6, alo
426 e que l’ange qui apparaît au tombeau vide rassure les femmes, au verset 6, alors qu’elles s’enfuient épouvantées, au verset
427 et 8, M. Goguel déduit incontinent que le premier de ces versets a été ajouté après coup. Il le retranche donc. Cela fait,
428 remier de ces versets a été ajouté après coup. Il le retranche donc. Cela fait, nous dit-il, « le récit est bien homogène 
429 . Il le retranche donc. Cela fait, nous dit-il, «  le récit est bien homogène ». Certes. Mais qu’on imagine un groupe de fe
430 homogène ». Certes. Mais qu’on imagine un groupe de femmes qui pénètrent dans un tombeau, qui le trouvent vide, qui voien
431 oupe de femmes qui pénètrent dans un tombeau, qui le trouvent vide, qui voient un ange, et voici que cet ange leur parle !
432 oient un ange, et voici que cet ange leur parle ! Les réactions de ces femmes n’auront probablement rien d’homogène et sero
433 et voici que cet ange leur parle ! Les réactions de ces femmes n’auront probablement rien d’homogène et seront même plus
434 éactions de ces femmes n’auront probablement rien d’ homogène et seront même plus contradictoires qu’aucun récit ne peut le
435 même plus contradictoires qu’aucun récit ne peut le faire sentir. Ces réserves faites sur la méthode, il reste que les co
436 ne peut le faire sentir. Ces réserves faites sur la méthode, il reste que les conclusions négatives de M. Goguel sont loi
437 Ces réserves faites sur la méthode, il reste que les conclusions négatives de M. Goguel sont loin d’être aussi ruineuses p
438 a méthode, il reste que les conclusions négatives de M. Goguel sont loin d’être aussi ruineuses pour la foi que beaucoup d
439 les conclusions négatives de M. Goguel sont loin d’ être aussi ruineuses pour la foi que beaucoup de croyants ne le craign
440 e M. Goguel sont loin d’être aussi ruineuses pour la foi que beaucoup de croyants ne le craignent. Pour deux raisons. La p
441 ruineuses pour la foi que beaucoup de croyants ne le craignent. Pour deux raisons. La première, qu’il indique lui-même, c’
442 u’il indique lui-même, c’est que, du point de vue de la foi vivante, les postulats critiques de l’auteur n’ont aucune forc
443 l indique lui-même, c’est que, du point de vue de la foi vivante, les postulats critiques de l’auteur n’ont aucune force d
444 me, c’est que, du point de vue de la foi vivante, les postulats critiques de l’auteur n’ont aucune force de contrainte. C’e
445 de vue de la foi vivante, les postulats critiques de l’auteur n’ont aucune force de contrainte. C’est l’Écriture et le dog
446 vue de la foi vivante, les postulats critiques de l’ auteur n’ont aucune force de contrainte. C’est l’Écriture et le dogme
447 ostulats critiques de l’auteur n’ont aucune force de contrainte. C’est l’Écriture et le dogme qui les jugent, et non l’inv
448 l’auteur n’ont aucune force de contrainte. C’est l’ Écriture et le dogme qui les jugent, et non l’inverse, comme l’a fort
449 t aucune force de contrainte. C’est l’Écriture et le dogme qui les jugent, et non l’inverse, comme l’a fort bien montré Ma
450 e de contrainte. C’est l’Écriture et le dogme qui les jugent, et non l’inverse, comme l’a fort bien montré Max Dominicé à p
451 est l’Écriture et le dogme qui les jugent, et non l’ inverse, comme l’a fort bien montré Max Dominicé à propos de Calvine.
452 le dogme qui les jugent, et non l’inverse, comme l’ a fort bien montré Max Dominicé à propos de Calvine. La seconde, c’est
453 de Calvine. La seconde, c’est que M. Goguel, loin d’ attaquer les dogmes, ne démolit que les preuves matérielles dont l’esp
454 La seconde, c’est que M. Goguel, loin d’attaquer les dogmes, ne démolit que les preuves matérielles dont l’esprit humain v
455 oguel, loin d’attaquer les dogmes, ne démolit que les preuves matérielles dont l’esprit humain voudrait toujours les faire
456 gmes, ne démolit que les preuves matérielles dont l’ esprit humain voudrait toujours les faire dépendre. Il nous rappelle a
457 atérielles dont l’esprit humain voudrait toujours les faire dépendre. Il nous rappelle ainsi que la foi véritable est celle
458 rs les faire dépendre. Il nous rappelle ainsi que la foi véritable est celle qui croit sans avoir vu. Sa position nous par
459 art des historiens modernes qui ont voulu déduire de leur critique la relativité des articles de foi, M. Goguel cherche à
460 s modernes qui ont voulu déduire de leur critique la relativité des articles de foi, M. Goguel cherche à débarrasser la fo
461 duire de leur critique la relativité des articles de foi, M. Goguel cherche à débarrasser la foi de la relativité des preu
462 articles de foi, M. Goguel cherche à débarrasser la foi de la relativité des preuves historiques. En nous montrant qu’ell
463 es de foi, M. Goguel cherche à débarrasser la foi de la relativité des preuves historiques. En nous montrant qu’elles peuv
464 de foi, M. Goguel cherche à débarrasser la foi de la relativité des preuves historiques. En nous montrant qu’elles peuvent
465 être contestées, pour la plupart, il nous délivre d’ une tentation permanente. Du même coup, il ruine d’ailleurs certaines
466 ruine d’ailleurs certaines objections classiques de l’incroyance (l’assimilation de la résurrection de Jésus au mythe du
467 ine d’ailleurs certaines objections classiques de l’ incroyance (l’assimilation de la résurrection de Jésus au mythe du Die
468 certaines objections classiques de l’incroyance ( l’ assimilation de la résurrection de Jésus au mythe du Dieu mort et ress
469 ctions classiques de l’incroyance (l’assimilation de la résurrection de Jésus au mythe du Dieu mort et ressuscité, en part
470 ons classiques de l’incroyance (l’assimilation de la résurrection de Jésus au mythe du Dieu mort et ressuscité, en particu
471 e l’incroyance (l’assimilation de la résurrection de Jésus au mythe du Dieu mort et ressuscité, en particulier). Pour M. M
472 suscité, en particulier). Pour M. Maurice Goguel, la foi a déformé l’Histoire. Que l’on réforme cette histoire, cela ne sa
473 culier). Pour M. Maurice Goguel, la foi a déformé l’ Histoire. Que l’on réforme cette histoire, cela ne saurait être au dét
474 Maurice Goguel, la foi a déformé l’Histoire. Que l’ on réforme cette histoire, cela ne saurait être au détriment de la foi
475 te histoire, cela ne saurait être au détriment de la foi. Car l’office de la foi n’est pas de nous fournir une explication
476 cela ne saurait être au détriment de la foi. Car l’ office de la foi n’est pas de nous fournir une explication probante du
477 saurait être au détriment de la foi. Car l’office de la foi n’est pas de nous fournir une explication probante du miracle 
478 rait être au détriment de la foi. Car l’office de la foi n’est pas de nous fournir une explication probante du miracle ; e
479 iment de la foi. Car l’office de la foi n’est pas de nous fournir une explication probante du miracle ; elle se trahit ell
480 e preuve humaine ne peut réellement appuyer ; car l’ œuvre de la chair, c’est de refuser Dieu, même alors qu’il se rend vis
481 humaine ne peut réellement appuyer ; car l’œuvre de la chair, c’est de refuser Dieu, même alors qu’il se rend visible. Et
482 maine ne peut réellement appuyer ; car l’œuvre de la chair, c’est de refuser Dieu, même alors qu’il se rend visible. Et ce
483 ellement appuyer ; car l’œuvre de la chair, c’est de refuser Dieu, même alors qu’il se rend visible. Et ce n’est point par
484 rs qu’il se rend visible. Et ce n’est point parmi les morts qu’il nous faut chercher le Vivant (Luc 24 : 5). Faire l’économ
485 st point parmi les morts qu’il nous faut chercher le Vivant (Luc 24 : 5). Faire l’économie des fausses preuves, telle para
486 nous faut chercher le Vivant (Luc 24 : 5). Faire l’ économie des fausses preuves, telle paraît être, en fin de compte, la
487 ses preuves, telle paraît être, en fin de compte, la justification de la critique historique. C’est dire qu’elle triomphe
488 e paraît être, en fin de compte, la justification de la critique historique. C’est dire qu’elle triomphe en général au ter
489 araît être, en fin de compte, la justification de la critique historique. C’est dire qu’elle triomphe en général au terme
490 chez Payot. 4. Chez Payot. c. Rougemont Denis de , « [Compte rendu] Sur la méthode de M. Goguel », Le Semeur, Paris, no
491 ot. c. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Sur la méthode de M. Goguel », Le Semeur, Paris, novembre 1934, p. 29-35. d
492 ugemont Denis de, « [Compte rendu] Sur la méthode de M. Goguel », Le Semeur, Paris, novembre 1934, p. 29-35. d. Il s’agit
493 , « [Compte rendu] Sur la méthode de M. Goguel », Le Semeur, Paris, novembre 1934, p. 29-35. d. Il s’agit d’une note crit
494 ur, Paris, novembre 1934, p. 29-35. d. Il s’agit d’ une note critique de La Foi à la résurrection de Jésus dans le christi
495 1934, p. 29-35. d. Il s’agit d’une note critique de La Foi à la résurrection de Jésus dans le christianisme primitif, de
496 4, p. 29-35. d. Il s’agit d’une note critique de La Foi à la résurrection de Jésus dans le christianisme primitif, de Mau
497 35. d. Il s’agit d’une note critique de La Foi à la résurrection de Jésus dans le christianisme primitif, de Maurice Gogu
498 t d’une note critique de La Foi à la résurrection de Jésus dans le christianisme primitif, de Maurice Goguel, publié à la
499 ritique de La Foi à la résurrection de Jésus dans le christianisme primitif, de Maurice Goguel, publié à la Librairie Erne
500 rrection de Jésus dans le christianisme primitif, de Maurice Goguel, publié à la Librairie Ernest Leroux. e. Voir le comp
501 ristianisme primitif, de Maurice Goguel, publié à la Librairie Ernest Leroux. e. Voir le compte rendu que Rougemont fait
502 el, publié à la Librairie Ernest Leroux. e. Voir le compte rendu que Rougemont fait de L’Humanité de Jésus d’après Calvin
503 roux. e. Voir le compte rendu que Rougemont fait de L’Humanité de Jésus d’après Calvin de Max Dominicé.
504 x. e. Voir le compte rendu que Rougemont fait de L’ Humanité de Jésus d’après Calvin de Max Dominicé.
505 le compte rendu que Rougemont fait de L’Humanité de Jésus d’après Calvin de Max Dominicé.
3 1935, Le Semeur, articles (1933–1949). La cité (avril-mai 1935)
506 La cité (avril-mai 1935)f Quand on m’a proposé ce titre, j’ai tout d’
507 roposé ce titre, j’ai tout d’abord été frappé par le léger anachronisme de ce petit mot de cité. Une image s’est immédiate
508 tout d’abord été frappé par le léger anachronisme de ce petit mot de cité. Une image s’est immédiatement formée devant mes
509 frappé par le léger anachronisme de ce petit mot de cité. Une image s’est immédiatement formée devant mes yeux : l’image
510 mage s’est immédiatement formée devant mes yeux : l’ image d’un clerc en vêtements moyenâgeux circulant dans les perspectiv
511 st immédiatement formée devant mes yeux : l’image d’ un clerc en vêtements moyenâgeux circulant dans les perspectives d’un
512 d’un clerc en vêtements moyenâgeux circulant dans les perspectives d’un tableau de maître italien. La somme de saint Thomas
513 ements moyenâgeux circulant dans les perspectives d’ un tableau de maître italien. La somme de saint Thomas sous le bras, m
514 geux circulant dans les perspectives d’un tableau de maître italien. La somme de saint Thomas sous le bras, mon chrétien a
515 les perspectives d’un tableau de maître italien. La somme de saint Thomas sous le bras, mon chrétien arpentait les portiq
516 pectives d’un tableau de maître italien. La somme de saint Thomas sous le bras, mon chrétien arpentait les portiques d’une
517 de maître italien. La somme de saint Thomas sous le bras, mon chrétien arpentait les portiques d’une de ces villes du Qua
518 saint Thomas sous le bras, mon chrétien arpentait les portiques d’une de ces villes du Quattrocento, où tout était bâti à l
519 ous le bras, mon chrétien arpentait les portiques d’ une de ces villes du Quattrocento, où tout était bâti à la mesure de l
520 bras, mon chrétien arpentait les portiques d’une de ces villes du Quattrocento, où tout était bâti à la mesure de l’homme
521 ces villes du Quattrocento, où tout était bâti à la mesure de l’homme, où tout, — sauf les églises, — semblait avoir été
522 s du Quattrocento, où tout était bâti à la mesure de l’homme, où tout, — sauf les églises, — semblait avoir été conçu pour
523 u Quattrocento, où tout était bâti à la mesure de l’ homme, où tout, — sauf les églises, — semblait avoir été conçu pour de
524 tait bâti à la mesure de l’homme, où tout, — sauf les églises, — semblait avoir été conçu pour demeurer à portée de la main
525 — semblait avoir été conçu pour demeurer à portée de la main, dans les limites où le pouvoir d’une vocation peut s’exercer
526 emblait avoir été conçu pour demeurer à portée de la main, dans les limites où le pouvoir d’une vocation peut s’exercer. J
527 été conçu pour demeurer à portée de la main, dans les limites où le pouvoir d’une vocation peut s’exercer. Je voyais cette
528 demeurer à portée de la main, dans les limites où le pouvoir d’une vocation peut s’exercer. Je voyais cette ville, où tout
529 portée de la main, dans les limites où le pouvoir d’ une vocation peut s’exercer. Je voyais cette ville, où tout portait le
530 s’exercer. Je voyais cette ville, où tout portait les marques des pensées qu’agitait cet homme ; cette ville habitée et gou
531 ée et gouvernée par des chrétiens ; cette cité où le clerc, le magistrat et le marchand adoraient le même Dieu, dans le mê
532 ernée par des chrétiens ; cette cité où le clerc, le magistrat et le marchand adoraient le même Dieu, dans le même langage
533 rétiens ; cette cité où le clerc, le magistrat et le marchand adoraient le même Dieu, dans le même langage ; cette unité v
534 ù le clerc, le magistrat et le marchand adoraient le même Dieu, dans le même langage ; cette unité vivante, cette communau
535 strat et le marchand adoraient le même Dieu, dans le même langage ; cette unité vivante, cette communauté où toute pensée
536 ent, où il était normal, salutaire et logique que les choses s’ordonnent à l’homme, et que l’homme s’ordonne à son Dieu. Te
537 salutaire et logique que les choses s’ordonnent à l’ homme, et que l’homme s’ordonne à son Dieu. Tel était donc mon rêve, m
538 ique que les choses s’ordonnent à l’homme, et que l’ homme s’ordonne à son Dieu. Tel était donc mon rêve, mon imagination d
539 on Dieu. Tel était donc mon rêve, mon imagination de l’homme chrétien dans la cité chrétienne. Quelques jours plus tard,
540 Dieu. Tel était donc mon rêve, mon imagination de l’ homme chrétien dans la cité chrétienne. Quelques jours plus tard, je
541 on rêve, mon imagination de l’homme chrétien dans la cité chrétienne. Quelques jours plus tard, je me vis obligé de trave
542 enne. Quelques jours plus tard, je me vis obligé de traverser à pied la banlieue parisienne. C’était du côté des faubourg
543 s plus tard, je me vis obligé de traverser à pied la banlieue parisienne. C’était du côté des faubourgs qui portent ce nom
544 range du Kremlin-Bicêtre… Et je pus constater que les données du problème avaient un peu changé, — si vous me permettez cet
545 — si vous me permettez cet euphémisme académique. Les termes de chrétien et de cité, qui, dans l’image moyenâgeuse me parai
546 e permettez cet euphémisme académique. Les termes de chrétien et de cité, qui, dans l’image moyenâgeuse me paraissaient se
547 euphémisme académique. Les termes de chrétien et de cité, qui, dans l’image moyenâgeuse me paraissaient se correspondre e
548 que. Les termes de chrétien et de cité, qui, dans l’ image moyenâgeuse me paraissaient se correspondre et s’ordonner si sim
549 donner si simplement, me semblèrent soudain, dans la réalité des villes modernes, privés de toute espèce de commune mesure
550 dain, dans la réalité des villes modernes, privés de toute espèce de commune mesure. L’un devenait tout petit, l’autre éno
551 alité des villes modernes, privés de toute espèce de commune mesure. L’un devenait tout petit, l’autre énorme. En effet, l
552 un devenait tout petit, l’autre énorme. En effet, la cité d’aujourd’hui est quelque chose de littéralement démesuré, un en
553 ait tout petit, l’autre énorme. En effet, la cité d’ aujourd’hui est quelque chose de littéralement démesuré, un ensemble d
554 En effet, la cité d’aujourd’hui est quelque chose de littéralement démesuré, un ensemble de signes abstraits : SDN, BIT, U
555 lque chose de littéralement démesuré, un ensemble de signes abstraits : SDN, BIT, URSS, SFIO, CGT, NSDAP, un monstrueux co
556 T, URSS, SFIO, CGT, NSDAP, un monstrueux complexe de puissances collectives, de masses électorales, de lois économiques. U
557 un monstrueux complexe de puissances collectives, de masses électorales, de lois économiques. Un jeu secret qui se joue su
558 de puissances collectives, de masses électorales, de lois économiques. Un jeu secret qui se joue sur nos têtes et dont la
559 . Un jeu secret qui se joue sur nos têtes et dont la Presse nous donne l’image conventionnelle. Entre les forces qui domin
560 e joue sur nos têtes et dont la Presse nous donne l’ image conventionnelle. Entre les forces qui dominent la cité, et les h
561 Presse nous donne l’image conventionnelle. Entre les forces qui dominent la cité, et les hommes qui habitent la cité, il n
562 ge conventionnelle. Entre les forces qui dominent la cité, et les hommes qui habitent la cité, il n’y a plus aucune propor
563 nnelle. Entre les forces qui dominent la cité, et les hommes qui habitent la cité, il n’y a plus aucune proportion. Mais ce
564 qui dominent la cité, et les hommes qui habitent la cité, il n’y a plus aucune proportion. Mais ce n’est pas la cité seul
565 l n’y a plus aucune proportion. Mais ce n’est pas la cité seule qui a changé. En même temps qu’elle cessait d’être proport
566 seule qui a changé. En même temps qu’elle cessait d’ être proportionnée à la mesure de l’homme, l’homme cessait d’obéir à l
567 même temps qu’elle cessait d’être proportionnée à la mesure de l’homme, l’homme cessait d’obéir à la mesure de la foi. Je
568 qu’elle cessait d’être proportionnée à la mesure de l’homme, l’homme cessait d’obéir à la mesure de la foi. Je n’étonnera
569 ’elle cessait d’être proportionnée à la mesure de l’ homme, l’homme cessait d’obéir à la mesure de la foi. Je n’étonnerai p
570 sait d’être proportionnée à la mesure de l’homme, l’ homme cessait d’obéir à la mesure de la foi. Je n’étonnerai personne s
571 ortionnée à la mesure de l’homme, l’homme cessait d’ obéir à la mesure de la foi. Je n’étonnerai personne si je constate qu
572 à la mesure de l’homme, l’homme cessait d’obéir à la mesure de la foi. Je n’étonnerai personne si je constate que dans l’h
573 e de l’homme, l’homme cessait d’obéir à la mesure de la foi. Je n’étonnerai personne si je constate que dans l’humanité co
574 e l’homme, l’homme cessait d’obéir à la mesure de la foi. Je n’étonnerai personne si je constate que dans l’humanité conte
575 . Je n’étonnerai personne si je constate que dans l’ humanité contemporaine, le chrétien n’est plus le type normal. Il tend
576 si je constate que dans l’humanité contemporaine, le chrétien n’est plus le type normal. Il tend à devenir l’exception. C’
577 l’humanité contemporaine, le chrétien n’est plus le type normal. Il tend à devenir l’exception. C’est tout juste, déjà, s
578 tien n’est plus le type normal. Il tend à devenir l’ exception. C’est tout juste, déjà, s’il n’est pas un scandale. Quand i
579 pas un scandale. Quand il se tient tranquille, on le tolère en souriant. On ira même jusqu’à respecter ses vertus, à condi
580 tion toutefois qu’elles se confondent avec celles de la bourgeoisie. Et maintenant nous comprendrons peut-être mieux le se
581 n toutefois qu’elles se confondent avec celles de la bourgeoisie. Et maintenant nous comprendrons peut-être mieux le sens
582 . Et maintenant nous comprendrons peut-être mieux le sens concret de la question, à laquelle je vais limiter mes réflexion
583 nous comprendrons peut-être mieux le sens concret de la question, à laquelle je vais limiter mes réflexions, ce soir : — q
584 s comprendrons peut-être mieux le sens concret de la question, à laquelle je vais limiter mes réflexions, ce soir : — quel
585 iter mes réflexions, ce soir : — quelle peut être la vocation de ce chrétien dans cette cité ? Ce chrétien en minorité dan
586 lexions, ce soir : — quelle peut être la vocation de ce chrétien dans cette cité ? Ce chrétien en minorité dans une masse
587 tte cité ? Ce chrétien en minorité dans une masse d’ hommes qui, elle-même, paraît tellement impuissante sur les conseils d
588 qui, elle-même, paraît tellement impuissante sur les conseils de la cité ? N’est-il pas ridicule de poser la question ? N’
589 me, paraît tellement impuissante sur les conseils de la cité ? N’est-il pas ridicule de poser la question ? N’est-il pas é
590 paraît tellement impuissante sur les conseils de la cité ? N’est-il pas ridicule de poser la question ? N’est-il pas évid
591 r les conseils de la cité ? N’est-il pas ridicule de poser la question ? N’est-il pas évident, à première vue, que le chré
592 stion ? N’est-il pas évident, à première vue, que le chrétien ne peut plus rien, que personne ne l’écoute plus, qu’on le l
593 ue le chrétien ne peut plus rien, que personne ne l’ écoute plus, qu’on le laisse parler dans ses temples justement parce q
594 t plus rien, que personne ne l’écoute plus, qu’on le laisse parler dans ses temples justement parce qu’on ne le craint plu
595 parler dans ses temples justement parce qu’on ne le craint plus ? Et dès lors, à quoi servirait de méditer sur la manière
596 ne le craint plus ? Et dès lors, à quoi servirait de méditer sur la manière dont ce chrétien pourrait ou devrait exercer u
597 us ? Et dès lors, à quoi servirait de méditer sur la manière dont ce chrétien pourrait ou devrait exercer une vocation con
598 tion condamnée par avance à demeurer inefficace ? Le chrétien est-il possesseur d’un secret qui lui permettrait de faire p
599 meurer inefficace ? Le chrétien est-il possesseur d’ un secret qui lui permettrait de faire plus ou mieux que les autres ?
600 est-il possesseur d’un secret qui lui permettrait de faire plus ou mieux que les autres ? A-t-il des lumières spéciales su
601 et qui lui permettrait de faire plus ou mieux que les autres ? A-t-il des lumières spéciales sur les moyens de résoudre la
602 ue les autres ? A-t-il des lumières spéciales sur les moyens de résoudre la crise, d’organiser la production ou de conclure
603 es ? A-t-il des lumières spéciales sur les moyens de résoudre la crise, d’organiser la production ou de conclure des trait
604 des lumières spéciales sur les moyens de résoudre la crise, d’organiser la production ou de conclure des traités ? Et si c
605 es spéciales sur les moyens de résoudre la crise, d’ organiser la production ou de conclure des traités ? Et si ce n’est pa
606 sur les moyens de résoudre la crise, d’organiser la production ou de conclure des traités ? Et si ce n’est pas le cas, ne
607 e résoudre la crise, d’organiser la production ou de conclure des traités ? Et si ce n’est pas le cas, ne ferait-il pas mi
608 n ou de conclure des traités ? Et si ce n’est pas le cas, ne ferait-il pas mieux de se limiter à son domaine, d’ailleurs d
609 Et si ce n’est pas le cas, ne ferait-il pas mieux de se limiter à son domaine, d’ailleurs de plus en plus restreint ? À la
610 domaine, d’ailleurs de plus en plus restreint ? À la question de sa vocation dans la cité, ne devra-t-on pas opposer une q
611 illeurs de plus en plus restreint ? À la question de sa vocation dans la cité, ne devra-t-on pas opposer une question préa
612 lus restreint ? À la question de sa vocation dans la cité, ne devra-t-on pas opposer une question préalable, brutale : cet
613 à des actes ? Et ces actes eux-mêmes, auront-ils la moindre portée ? L’observation objective du monde nous obligerait à c
614 s actes eux-mêmes, auront-ils la moindre portée ? L’ observation objective du monde nous obligerait à conclure qu’en effet,
615 du monde nous obligerait à conclure qu’en effet, les conditions sont devenues telles que l’action du chrétien, comme chrét
616 en effet, les conditions sont devenues telles que l’ action du chrétien, comme chrétien, ne vaut guère la peine qu’on en pa
617 action du chrétien, comme chrétien, ne vaut guère la peine qu’on en parle. J’irai même plus loin : l’action d’un intellect
618 la peine qu’on en parle. J’irai même plus loin : l’ action d’un intellectuel laïque quelconque apparaît tout à fait dériso
619 qu’on en parle. J’irai même plus loin : l’action d’ un intellectuel laïque quelconque apparaît tout à fait dérisoire dans
620 ue quelconque apparaît tout à fait dérisoire dans la « cité » telle qu’elle est devenue. Ni les congrégations économiques,
621 re dans la « cité » telle qu’elle est devenue. Ni les congrégations économiques, ni les forces irrationnelles de la race, d
622 est devenue. Ni les congrégations économiques, ni les forces irrationnelles de la race, de la classe ou des nationalismes e
623 gations économiques, ni les forces irrationnelles de la race, de la classe ou des nationalismes exaspérés, n’ont cure de n
624 ions économiques, ni les forces irrationnelles de la race, de la classe ou des nationalismes exaspérés, n’ont cure de nos
625 omiques, ni les forces irrationnelles de la race, de la classe ou des nationalismes exaspérés, n’ont cure de nos avis, de
626 ques, ni les forces irrationnelles de la race, de la classe ou des nationalismes exaspérés, n’ont cure de nos avis, de nos
627 classe ou des nationalismes exaspérés, n’ont cure de nos avis, de nos révoltes. Que nous soyons chrétiens ou non, nous aut
628 nationalismes exaspérés, n’ont cure de nos avis, de nos révoltes. Que nous soyons chrétiens ou non, nous autres pauvres i
629 autres pauvres intellectuels, il nous faut perdre l’ illusion d’exercer aucune puissance. À moins de nous faire journaliste
630 res intellectuels, il nous faut perdre l’illusion d’ exercer aucune puissance. À moins de nous faire journalistes ! L’obser
631 re l’illusion d’exercer aucune puissance. À moins de nous faire journalistes ! L’observation objective du monde ramène le
632 e puissance. À moins de nous faire journalistes ! L’ observation objective du monde ramène le clerc dans sa chambrette, et
633 alistes ! L’observation objective du monde ramène le clerc dans sa chambrette, et le chrétien dans sa paroisse. Elle concl
634 e du monde ramène le clerc dans sa chambrette, et le chrétien dans sa paroisse. Elle conclut au scepticisme, et au pessimi
635 imisme intégral. — « J’ai appliqué mon cœur — dit l’ Ecclésiaste — à rechercher et à sonder par la sagesse tout ce qui se f
636  dit l’Ecclésiaste — à rechercher et à sonder par la sagesse tout ce qui se fait sous les cieux : c’est là une occupation
637 à sonder par la sagesse tout ce qui se fait sous les cieux : c’est là une occupation pénible à laquelle Dieu soumet les fi
638 là une occupation pénible à laquelle Dieu soumet les fils de l’homme. J’ai vu tout ce qui se fait sous les cieux, et voici
639 ccupation pénible à laquelle Dieu soumet les fils de l’homme. J’ai vu tout ce qui se fait sous les cieux, et voici, tout e
640 pation pénible à laquelle Dieu soumet les fils de l’ homme. J’ai vu tout ce qui se fait sous les cieux, et voici, tout est
641 fils de l’homme. J’ai vu tout ce qui se fait sous les cieux, et voici, tout est vanité et poursuite du vent. » Je plaindrai
642 est vanité et poursuite du vent. » Je plaindrais l’ homme d’action qui n’aurait jamais eu ce cri, qui n’aurait jamais épro
643 ité et poursuite du vent. » Je plaindrais l’homme d’ action qui n’aurait jamais eu ce cri, qui n’aurait jamais éprouvé cett
644 s vous dire ce soir, j’ai éprouvé plus que jamais le sentiment d’une grande absurdité. Sommes-nous bien des David prêts à
645 e soir, j’ai éprouvé plus que jamais le sentiment d’ une grande absurdité. Sommes-nous bien des David prêts à marcher contr
646 vid prêts à marcher contre Goliath, ou simplement de tout petits Don Quichotte s’excitant à une lutte impossible ? Je lais
647 out ! Et c’est à Dieu que nous disons dans toutes les églises chrétiennes : « Que Ton règne vienne ! » Or, une telle prière
648 règne vienne ! » Or, une telle prière nous charge d’ une responsabilité contre laquelle aucune raison ne prévaudra jamais.
649 dre, que nous avons reçu, et que nous n’avons pas le droit ni le pouvoir de discuter. Elle nous adresse une vocation. Et a
650 s avons reçu, et que nous n’avons pas le droit ni le pouvoir de discuter. Elle nous adresse une vocation. Et alors, nous v
651 u, et que nous n’avons pas le droit ni le pouvoir de discuter. Elle nous adresse une vocation. Et alors, nous voici placés
652 s, ni à décider librement si oui ou non cela vaut la peine d’entrer dans la tourmente de la cité. Nous prions : « Que Ton
653 écider librement si oui ou non cela vaut la peine d’ entrer dans la tourmente de la cité. Nous prions : « Que Ton règne vie
654 nt si oui ou non cela vaut la peine d’entrer dans la tourmente de la cité. Nous prions : « Que Ton règne vienne ! » et si
655 non cela vaut la peine d’entrer dans la tourmente de la cité. Nous prions : « Que Ton règne vienne ! » et si nous ne faiso
656 cela vaut la peine d’entrer dans la tourmente de la cité. Nous prions : « Que Ton règne vienne ! » et si nous ne faisons
657 ue Ton règne vienne ! » et si nous ne faisons pas l’ impossible — justement : l’impossible — pour hâter la venue de ce règn
658 si nous ne faisons pas l’impossible — justement : l’ impossible — pour hâter la venue de ce règne, nous ne sommes plus que
659 mpossible — justement : l’impossible — pour hâter la venue de ce règne, nous ne sommes plus que des menteurs, et notre pri
660 que des menteurs, et notre prière nous condamne. Le chrétien est cet homme qui, ayant mesuré, mieux que personne peut-êtr
661 qui, ayant mesuré, mieux que personne peut-être, la vanité de toute action, agit tout de même, non point parce qu’il dist
662 t mesuré, mieux que personne peut-être, la vanité de toute action, agit tout de même, non point parce qu’il distingue un s
663 t, mais soyez transformés », dit saint Paul. Tout le secret de notre vocation est contenu dans ces mots-là, et si je parve
664 yez transformés », dit saint Paul. Tout le secret de notre vocation est contenu dans ces mots-là, et si je parvenais ce so
665 ns ces mots-là, et si je parvenais ce soir à vous les rendre vivants et présents, et si vous n’emportiez d’ici que le seul
666 nts et présents, et si vous n’emportiez d’ici que le seul souvenir de ces mots, je penserais avoir atteint mon but. Ne vo
667 et si vous n’emportiez d’ici que le seul souvenir de ces mots, je penserais avoir atteint mon but. Ne vous conformez pas,
668  mais soyez transformés. Nous n’appartenons pas à la forme du monde mais bien à sa transformation. Forme et transformation
669 ansformation. Forme et transformation, ce sont là les deux termes qui s’opposent dans notre vie, qui commandent notre vocat
670 nt dans notre vie, qui commandent notre vocation. La forme de ce monde : vous savez ce qu’elle est, et vous savez qu’elle
671 otre vie, qui commandent notre vocation. La forme de ce monde : vous savez ce qu’elle est, et vous savez qu’elle est mauva
672 qu’elle est, et vous savez qu’elle est mauvaise. La forme de ce monde, ce sont toutes les puissances que j’énumérais tout
673 est, et vous savez qu’elle est mauvaise. La forme de ce monde, ce sont toutes les puissances que j’énumérais tout à l’heur
674 st mauvaise. La forme de ce monde, ce sont toutes les puissances que j’énumérais tout à l’heure et qui dominent la cité. C’
675 sont toutes les puissances que j’énumérais tout à l’ heure et qui dominent la cité. C’est le désordre et l’injustice toléré
676 es que j’énumérais tout à l’heure et qui dominent la cité. C’est le désordre et l’injustice tolérés, devenus normaux, c’es
677 ais tout à l’heure et qui dominent la cité. C’est le désordre et l’injustice tolérés, devenus normaux, c’est la presse, l’
678 ure et qui dominent la cité. C’est le désordre et l’ injustice tolérés, devenus normaux, c’est la presse, l’exploitation de
679 re et l’injustice tolérés, devenus normaux, c’est la presse, l’exploitation des pauvres, la raison du plus fort et la loi
680 ustice tolérés, devenus normaux, c’est la presse, l’ exploitation des pauvres, la raison du plus fort et la loi du talion.
681 aux, c’est la presse, l’exploitation des pauvres, la raison du plus fort et la loi du talion. Ici, c’est le capitalisme cr
682 ploitation des pauvres, la raison du plus fort et la loi du talion. Ici, c’est le capitalisme créateur de chômage, là c’es
683 ison du plus fort et la loi du talion. Ici, c’est le capitalisme créateur de chômage, là c’est la tyrannie des dictatures.
684 loi du talion. Ici, c’est le capitalisme créateur de chômage, là c’est la tyrannie des dictatures. C’est contre la forme d
685 ’est le capitalisme créateur de chômage, là c’est la tyrannie des dictatures. C’est contre la forme du monde que protesten
686 là c’est la tyrannie des dictatures. C’est contre la forme du monde que protestent les socialistes, et avec eux des masses
687 es. C’est contre la forme du monde que protestent les socialistes, et avec eux des masses grandissantes de bourgeois lentem
688 socialistes, et avec eux des masses grandissantes de bourgeois lentement dépossédés des privilèges acquis par leur travail
689 épossédés des privilèges acquis par leur travail. La forme mauvaise du monde, ce sera pour l’incroyant l’ensemble des abus
690 travail. La forme mauvaise du monde, ce sera pour l’ incroyant l’ensemble des abus et des désordres dont il souffre ; — pou
691 forme mauvaise du monde, ce sera pour l’incroyant l’ ensemble des abus et des désordres dont il souffre ; — pour le chrétie
692 es abus et des désordres dont il souffre ; — pour le chrétien, ce sera bien davantage : ce sera tout ce que résume le seul
693 sera bien davantage : ce sera tout ce que résume le seul mot de péché — tout ce qui s’oppose à la venue du règne de justi
694 avantage : ce sera tout ce que résume le seul mot de péché — tout ce qui s’oppose à la venue du règne de justice qu’il app
695 ume le seul mot de péché — tout ce qui s’oppose à la venue du règne de justice qu’il appelle. « Nous n’appartenons pas à l
696 péché — tout ce qui s’oppose à la venue du règne de justice qu’il appelle. « Nous n’appartenons pas à la forme du monde. 
697 justice qu’il appelle. « Nous n’appartenons pas à la forme du monde. » — Est-ce à dire que notre foi nous en libère matéri
698 aux lois communes ? Non pas ! Et gardons-nous ici de toute illusion optimiste ! Chrétiens, nous restons hommes, entièremen
699 mmes, entièrement hommes, entièrement prisonniers de la forme mauvaise du monde. C’est là le fait. Mais notre foi proteste
700 s, entièrement hommes, entièrement prisonniers de la forme mauvaise du monde. C’est là le fait. Mais notre foi proteste au
701 isonniers de la forme mauvaise du monde. C’est là le fait. Mais notre foi proteste au nom de Dieu contre ce fait ! Elle ap
702 vrai, mais non pas comme étant du monde. C’est là le sens de nos prières, de nos angoisses et de l’appel de toute l’humani
703 is non pas comme étant du monde. C’est là le sens de nos prières, de nos angoisses et de l’appel de toute l’humanité à la
704 étant du monde. C’est là le sens de nos prières, de nos angoisses et de l’appel de toute l’humanité à la justice. Mais al
705 st là le sens de nos prières, de nos angoisses et de l’appel de toute l’humanité à la justice. Mais alors, cette forme du
706 là le sens de nos prières, de nos angoisses et de l’ appel de toute l’humanité à la justice. Mais alors, cette forme du mon
707 ns de nos prières, de nos angoisses et de l’appel de toute l’humanité à la justice. Mais alors, cette forme du monde que l
708 prières, de nos angoisses et de l’appel de toute l’ humanité à la justice. Mais alors, cette forme du monde que le chrétie
709 nos angoisses et de l’appel de toute l’humanité à la justice. Mais alors, cette forme du monde que le chrétien découvre pi
710 la justice. Mais alors, cette forme du monde que le chrétien découvre pire encore que ne le pensaient les socialistes par
711 monde que le chrétien découvre pire encore que ne le pensaient les socialistes par exemple, elle appelle une transformatio
712 chrétien découvre pire encore que ne le pensaient les socialistes par exemple, elle appelle une transformation plus radical
713 c’est à cette transformation que nous appartenons de droit, dès l’instant où nous l’annonçons. Mais qu’est-ce que cette tr
714 transformation que nous appartenons de droit, dès l’ instant où nous l’annonçons. Mais qu’est-ce que cette transformation ?
715 nous appartenons de droit, dès l’instant où nous l’ annonçons. Mais qu’est-ce que cette transformation ? Et de quel droit
716 ons. Mais qu’est-ce que cette transformation ? Et de quel droit pouvons-nous l’annoncer ? Est-ce un ensemble de réformes,
717 te transformation ? Et de quel droit pouvons-nous l’ annoncer ? Est-ce un ensemble de réformes, un programme révolutionnair
718 roit pouvons-nous l’annoncer ? Est-ce un ensemble de réformes, un programme révolutionnaire ? Est-ce l’utopie d’un avenir
719 e réformes, un programme révolutionnaire ? Est-ce l’ utopie d’un avenir meilleur, ce « millenium » dont l’Apocalypse nous d
720 s, un programme révolutionnaire ? Est-ce l’utopie d’ un avenir meilleur, ce « millenium » dont l’Apocalypse nous donne la v
721 topie d’un avenir meilleur, ce « millenium » dont l’ Apocalypse nous donne la vision mystérieuse, Satan enchaîné pour mille
722 ur, ce « millenium » dont l’Apocalypse nous donne la vision mystérieuse, Satan enchaîné pour mille ans ? Réforme, révoluti
723 aîné pour mille ans ? Réforme, révolution, utopie d’ un monde meilleur ; — ne faisons pas les dégoûtés : nous y pensons tou
724 on, utopie d’un monde meilleur ; — ne faisons pas les dégoûtés : nous y pensons tous plus ou moins, et beaucoup d’entre nou
725 ’entre nous y travaillent. Il ne sera pas dit que l’ homme chrétien est moins humain que l’homme non chrétien. Il ne sera p
726 pas dit que l’homme chrétien est moins humain que l’ homme non chrétien. Il ne sera pas dit que le croyant, parce qu’il ref
727 que l’homme non chrétien. Il ne sera pas dit que le croyant, parce qu’il refuse toute solidarité avec la forme du monde p
728 croyant, parce qu’il refuse toute solidarité avec la forme du monde présent, refuse aussi toute solidarité avec l’espoir d
729 monde présent, refuse aussi toute solidarité avec l’ espoir de ceux qui souffrent et qui créent. Mais s’il accepte pratique
730 sent, refuse aussi toute solidarité avec l’espoir de ceux qui souffrent et qui créent. Mais s’il accepte pratiquement de t
731 ent et qui créent. Mais s’il accepte pratiquement de travailler à la révolution, le chrétien n’a pas le droit de laisser s
732 t. Mais s’il accepte pratiquement de travailler à la révolution, le chrétien n’a pas le droit de laisser subsister la moin
733 cepte pratiquement de travailler à la révolution, le chrétien n’a pas le droit de laisser subsister la moindre équivoque s
734 e travailler à la révolution, le chrétien n’a pas le droit de laisser subsister la moindre équivoque sur les motifs de cet
735 ler à la révolution, le chrétien n’a pas le droit de laisser subsister la moindre équivoque sur les motifs de cette accept
736 le chrétien n’a pas le droit de laisser subsister la moindre équivoque sur les motifs de cette acceptation. S’il annonce,
737 oit de laisser subsister la moindre équivoque sur les motifs de cette acceptation. S’il annonce, au sens fort du terme, la
738 ser subsister la moindre équivoque sur les motifs de cette acceptation. S’il annonce, au sens fort du terme, la transforma
739 acceptation. S’il annonce, au sens fort du terme, la transformation de ce monde, ce n’est pas en vertu des seuls désirs hu
740 annonce, au sens fort du terme, la transformation de ce monde, ce n’est pas en vertu des seuls désirs humains, qu’il a cer
741 nement lui aussi, mais qu’il n’aurait aucun droit de prêcher. S’il annonce, s’il prêche cette transformation, non pas comm
742 été faite ! Ce que nous annonçons au monde, c’est la promesse de celui qui a dit : « Prenez courage, j’ai vaincu le monde.
743 Ce que nous annonçons au monde, c’est la promesse de celui qui a dit : « Prenez courage, j’ai vaincu le monde. » — Christ
744 e celui qui a dit : « Prenez courage, j’ai vaincu le monde. » — Christ est ressuscité. Il est vivant ! Par lui, la forme d
745 — Christ est ressuscité. Il est vivant ! Par lui, la forme de ce monde, et sa puissance dernière, la mort, sont absolument
746 est ressuscité. Il est vivant ! Par lui, la forme de ce monde, et sa puissance dernière, la mort, sont absolument dominées
747 , la forme de ce monde, et sa puissance dernière, la mort, sont absolument dominées. C’en est fait ! depuis 19 siècles. La
748 ment dominées. C’en est fait ! depuis 19 siècles. La justice a paru, et nous en témoignons par nos actions de grâce — préc
749 ice a paru, et nous en témoignons par nos actions de grâce — précisément par nos actions ! — et je voudrais mettre l’accen
750 isément par nos actions ! — et je voudrais mettre l’ accent sur ce mot-là, afin que vous ne pensiez pas qu’il ne s’agit ici
751 n que vous ne pensiez pas qu’il ne s’agit ici que de pathos sentimental. Action, et non pas sentiment, ni piété, ni extase
752 raisons si bonnes, par exemple, mais si courtes, de l’opportunisme sceptique. Si nous croyons à cette justice, nous ne po
753 isons si bonnes, par exemple, mais si courtes, de l’ opportunisme sceptique. Si nous croyons à cette justice, nous ne pouvo
754 ns à cette justice, nous ne pouvons autrement que de courir vers elle ! Nous ne pouvons autrement que d’espérer de toutes
755 courir vers elle ! Nous ne pouvons autrement que d’ espérer de toutes nos forces son retour ! Nous protestons contre ce mo
756 rs elle ! Nous ne pouvons autrement que d’espérer de toutes nos forces son retour ! Nous protestons contre ce monde au nom
757 e que nous annonçons : ainsi donc, ces deux temps de notre vocation révèlent un fait unique, renvoient à un motif unique :
758 ent un fait unique, renvoient à un motif unique : la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Ni l’attente passive, ni l’a
759 unique, renvoient à un motif unique : la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Ni l’attente passive, ni l’ardeur messi
760 nt à un motif unique : la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Ni l’attente passive, ni l’ardeur messianique, ne sont
761  : la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Ni l’ attente passive, ni l’ardeur messianique, ne sont plus aujourd’hui des
762 rection de Jésus-Christ. Ni l’attente passive, ni l’ ardeur messianique, ne sont plus aujourd’hui des attitudes chrétiennes
763 ujourd’hui des attitudes chrétiennes ; mais voilà le motif de notre action : nous attestons la justice apparue, et dans l’
764 i des attitudes chrétiennes ; mais voilà le motif de notre action : nous attestons la justice apparue, et dans l’élan de n
765 s voilà le motif de notre action : nous attestons la justice apparue, et dans l’élan de notre action de grâce, prisonniers
766 tion : nous attestons la justice apparue, et dans l’ élan de notre action de grâce, prisonniers que nous sommes de la forme
767 nous attestons la justice apparue, et dans l’élan de notre action de grâce, prisonniers que nous sommes de la forme terres
768 a justice apparue, et dans l’élan de notre action de grâce, prisonniers que nous sommes de la forme terrestre, nous prêcho
769 otre action de grâce, prisonniers que nous sommes de la forme terrestre, nous prêchons une victoire acquise et le retour p
770 e action de grâce, prisonniers que nous sommes de la forme terrestre, nous prêchons une victoire acquise et le retour prom
771 terrestre, nous prêchons une victoire acquise et le retour promis de cette justice ! ⁂ Il se peut que certains d’entre vo
772 prêchons une victoire acquise et le retour promis de cette justice ! ⁂ Il se peut que certains d’entre vous trouvent ces p
773 lement théologiques. Il se peut que ma définition de la vocation du chrétien vous ait paru, dès le principe, assez abstrai
774 ent théologiques. Il se peut que ma définition de la vocation du chrétien vous ait paru, dès le principe, assez abstraite.
775 ion de la vocation du chrétien vous ait paru, dès le principe, assez abstraite. Me voilà bien loin, pensez-vous, des probl
776 oin, pensez-vous, des problèmes concrets que pose la cité. Encore un qui s’évade ! Encore un qui décolle et va planer au-d
777 d’entre vous, sont en train de penser cela. Avant d’ aborder le problème de l’action politique du chrétien, je tiens à dire
778 us, sont en train de penser cela. Avant d’aborder le problème de l’action politique du chrétien, je tiens à dire deux mots
779 train de penser cela. Avant d’aborder le problème de l’action politique du chrétien, je tiens à dire deux mots concernant
780 in de penser cela. Avant d’aborder le problème de l’ action politique du chrétien, je tiens à dire deux mots concernant ces
781 upules, ou peut-être, cette objection informulée. La question que je viens d’esquisser à grands traits, c’est celle des fi
782 te objection informulée. La question que je viens d’ esquisser à grands traits, c’est celle des fins dernières de l’action
783 r à grands traits, c’est celle des fins dernières de l’action du chrétien. C’est la triple question que le peintre Gauguin
784 grands traits, c’est celle des fins dernières de l’ action du chrétien. C’est la triple question que le peintre Gauguin av
785 des fins dernières de l’action du chrétien. C’est la triple question que le peintre Gauguin avait choisie pour titre de so
786 ’action du chrétien. C’est la triple question que le peintre Gauguin avait choisie pour titre de son fameux triptyque : D’
787 n que le peintre Gauguin avait choisie pour titre de son fameux triptyque : D’où venons-nous ? Où en sommes-nous ? Où allo
788 vait choisie pour titre de son fameux triptyque : D’ où venons-nous ? Où en sommes-nous ? Où allons-nous ? À la question :
789 ons-nous ? Où en sommes-nous ? Où allons-nous ? À la question : Où en sommes-nous ? j’ai répondu en rappelant la situation
790 n : Où en sommes-nous ? j’ai répondu en rappelant la situation très précaire du chrétien dans la cité telle qu’elle est de
791 elant la situation très précaire du chrétien dans la cité telle qu’elle est devenue. À la question : D’où venons-nous ? j’
792 hrétien dans la cité telle qu’elle est devenue. À la question : D’où venons-nous ? j’ai répondu en rappelant que l’origine
793 a cité telle qu’elle est devenue. À la question : D’ où venons-nous ? j’ai répondu en rappelant que l’origine vivante de no
794 D’où venons-nous ? j’ai répondu en rappelant que l’ origine vivante de notre action, c’est l’incarnation de la justice en
795 ? j’ai répondu en rappelant que l’origine vivante de notre action, c’est l’incarnation de la justice en Jésus-Christ ressu
796 lant que l’origine vivante de notre action, c’est l’ incarnation de la justice en Jésus-Christ ressuscité. À la question :
797 gine vivante de notre action, c’est l’incarnation de la justice en Jésus-Christ ressuscité. À la question : Où allons-nous
798 e vivante de notre action, c’est l’incarnation de la justice en Jésus-Christ ressuscité. À la question : Où allons-nous ?
799 ation de la justice en Jésus-Christ ressuscité. À la question : Où allons-nous ? j’ai répondu : le Seigneur vient ! — et n
800 . À la question : Où allons-nous ? j’ai répondu : le Seigneur vient ! — et nous allons à la rencontre de son règne, vers l
801 répondu : le Seigneur vient ! — et nous allons à la rencontre de son règne, vers la transformation radicale de toutes cho
802 Seigneur vient ! — et nous allons à la rencontre de son règne, vers la transformation radicale de toutes choses. Et je vo
803 et nous allons à la rencontre de son règne, vers la transformation radicale de toutes choses. Et je vous demande, mainten
804 tre de son règne, vers la transformation radicale de toutes choses. Et je vous demande, maintenant, si l’on a le droit de
805 toutes choses. Et je vous demande, maintenant, si l’ on a le droit de se mettre en route avant d’avoir posé ces trois quest
806 choses. Et je vous demande, maintenant, si l’on a le droit de se mettre en route avant d’avoir posé ces trois questions, a
807 t je vous demande, maintenant, si l’on a le droit de se mettre en route avant d’avoir posé ces trois questions, avant d’y
808 t, si l’on a le droit de se mettre en route avant d’ avoir posé ces trois questions, avant d’y avoir répondu ? Oh, je sais
809 ute avant d’avoir posé ces trois questions, avant d’ y avoir répondu ? Oh, je sais bien que le monde d’aujourd’hui retentit
810 s, avant d’y avoir répondu ? Oh, je sais bien que le monde d’aujourd’hui retentit chaque jour d’appels, d’appels à la lutt
811 d’y avoir répondu ? Oh, je sais bien que le monde d’ aujourd’hui retentit chaque jour d’appels, d’appels à la lutte immédia
812 n que le monde d’aujourd’hui retentit chaque jour d’ appels, d’appels à la lutte immédiate, pour des objectifs imprécis, ou
813 onde d’aujourd’hui retentit chaque jour d’appels, d’ appels à la lutte immédiate, pour des objectifs imprécis, ou au contra
814 urd’hui retentit chaque jour d’appels, d’appels à la lutte immédiate, pour des objectifs imprécis, ou au contraire telleme
815 précis qu’on ne veut plus rien voir au-delà. Trop de chefs nous crient : en avant ! sans avoir osé regarder plus loin que
816 en avant ! sans avoir osé regarder plus loin que le bout des semelles de leurs bottes. Leur en avant ne sait pas où il va
817 r osé regarder plus loin que le bout des semelles de leurs bottes. Leur en avant ne sait pas où il va ! N’est-ce pas ainsi
818 ait pas où il va ! N’est-ce pas ainsi que courent les fuyards ? Comment ne voient-ils pas que chacun de leurs gestes pose l
819 es fuyards ? Comment ne voient-ils pas que chacun de leurs gestes pose la question des fins dernières de l’homme, et cela,
820 leurs gestes pose la question des fins dernières de l’homme, et cela, qu’ils le veuillent ou non ? Et s’ils le voient, co
821 urs gestes pose la question des fins dernières de l’ homme, et cela, qu’ils le veuillent ou non ? Et s’ils le voient, comme
822 on des fins dernières de l’homme, et cela, qu’ils le veuillent ou non ? Et s’ils le voient, comment peuvent-ils encore élu
823 e, et cela, qu’ils le veuillent ou non ? Et s’ils le voient, comment peuvent-ils encore éluder si cavalièrement le problèm
824 omment peuvent-ils encore éluder si cavalièrement le problème dernier de l’action ? Et je demande encore : qui donc osera
825 ncore éluder si cavalièrement le problème dernier de l’action ? Et je demande encore : qui donc osera poser ces grandes qu
826 re éluder si cavalièrement le problème dernier de l’ action ? Et je demande encore : qui donc osera poser ces grandes quest
827 oser ces grandes questions dernières, si ce n’est le chrétien, dans la cité contemporaine ? Et s’il ne le fait pas, qui d’
828 uestions dernières, si ce n’est le chrétien, dans la cité contemporaine ? Et s’il ne le fait pas, qui d’autre est en mesur
829 chrétien, dans la cité contemporaine ? Et s’il ne le fait pas, qui d’autre est en mesure d’assumer cette charge inquiétant
830 cité contemporaine ? Et s’il ne le fait pas, qui d’ autre est en mesure d’assumer cette charge inquiétante ? Si le chrétie
831 Et s’il ne le fait pas, qui d’autre est en mesure d’ assumer cette charge inquiétante ? Si le chrétien ne pose pas ces ques
832 en mesure d’assumer cette charge inquiétante ? Si le chrétien ne pose pas ces questions, n’est-ce pas alors, justement, qu
833 pas alors, justement, qu’il s’évade ? Qu’il sort de sa réalité ? Qu’il doute de la justice de Dieu ? Et qu’il trahit sa v
834 s’évade ? Qu’il sort de sa réalité ? Qu’il doute de la justice de Dieu ? Et qu’il trahit sa vocation première ? Je pense
835 évade ? Qu’il sort de sa réalité ? Qu’il doute de la justice de Dieu ? Et qu’il trahit sa vocation première ? Je pense que
836 il sort de sa réalité ? Qu’il doute de la justice de Dieu ? Et qu’il trahit sa vocation première ? Je pense que beaucoup d
837 us ont, dès longtemps, résolu ces questions, dans la mesure où cela se peut. Mais il fallait qu’elles fussent posées, tout
838 ut qu’elles demeurent posées comme un grand signe d’ interrogation au-dessus de ce que j’ai à vous dire maintenant. Vocatio
839 es comme un grand signe d’interrogation au-dessus de ce que j’ai à vous dire maintenant. Vocation du chrétien dans la cité
840 à vous dire maintenant. Vocation du chrétien dans la cité : nous l’avons définie par deux mouvements : une protestation, u
841 ntenant. Vocation du chrétien dans la cité : nous l’ avons définie par deux mouvements : une protestation, une annonce. Pro
842 ne protestation, une annonce. Protestation contre la forme de ce siècle, annonce active de sa transformation. Ici se posen
843 tation, une annonce. Protestation contre la forme de ce siècle, annonce active de sa transformation. Ici se posent deux gr
844 tion contre la forme de ce siècle, annonce active de sa transformation. Ici se posent deux grands problèmes pratiques : es
845 ratiques : est-il possible et nécessaire, partant de cette vocation, d’aboutir à ce que j’appellerai une politique chrétie
846 ossible et nécessaire, partant de cette vocation, d’ aboutir à ce que j’appellerai une politique chrétienne, un parti des c
847 chrétiens ? Telle est la première question. Et si l’ on répond non à cette première question, est-il possible alors, ou dés
848 ou l’autre des partis existants, et fasse sienne la cause de ce parti ? Ce sera la seconde question. Au sujet de la polit
849 re des partis existants, et fasse sienne la cause de ce parti ? Ce sera la seconde question. Au sujet de la politique chré
850 parti ? Ce sera la seconde question. Au sujet de la politique chrétienne, permettez-moi d’être aussi bref que catégorique
851 u sujet de la politique chrétienne, permettez-moi d’ être aussi bref que catégorique. Si nous considérons l’histoire, si no
852 e aussi bref que catégorique. Si nous considérons l’ histoire, si nous écoutons ses leçons, il me paraît qu’aucun doute n’e
853 leçons, il me paraît qu’aucun doute n’est permis. De Constantin, premier empereur chrétien commandant aux chrétiens de fai
854 remier empereur chrétien commandant aux chrétiens de faire la guerre, à Charlemagne baptisant les Saxons pour leur prouver
855 pereur chrétien commandant aux chrétiens de faire la guerre, à Charlemagne baptisant les Saxons pour leur prouver la puiss
856 tiens de faire la guerre, à Charlemagne baptisant les Saxons pour leur prouver la puissance de son glaive, et tout accessoi
857 harlemagne baptisant les Saxons pour leur prouver la puissance de son glaive, et tout accessoirement celle de l’Esprit ; d
858 ptisant les Saxons pour leur prouver la puissance de son glaive, et tout accessoirement celle de l’Esprit ; des chevaliers
859 sance de son glaive, et tout accessoirement celle de l’Esprit ; des chevaliers partant pour la Croisade, aux milices de Lo
860 ce de son glaive, et tout accessoirement celle de l’ Esprit ; des chevaliers partant pour la Croisade, aux milices de Loyol
861 t celle de l’Esprit ; des chevaliers partant pour la Croisade, aux milices de Loyola, poussant les princes à une autre cro
862 chevaliers partant pour la Croisade, aux milices de Loyola, poussant les princes à une autre croisade non moins sanglante
863 pour la Croisade, aux milices de Loyola, poussant les princes à une autre croisade non moins sanglante, mais sans doute moi
864 ins sanglante, mais sans doute moins féconde pour l’ essor de la civilisation ; des anabaptistes de Münster aux puritains c
865 lante, mais sans doute moins féconde pour l’essor de la civilisation ; des anabaptistes de Münster aux puritains capitalis
866 te, mais sans doute moins féconde pour l’essor de la civilisation ; des anabaptistes de Münster aux puritains capitalistes
867 our l’essor de la civilisation ; des anabaptistes de Münster aux puritains capitalistes ; du Roi-Soleil, prince très chrét
868 t à son Gott mit uns ! ; des Espagnols massacrant les Incas au nom d’un autre roi chrétien, jusqu’à ce chancelier Dollfuss
869 qu’à ce chancelier Dollfuss faisant tirer à coups de canon contre les ouvriers de Vienne avec l’appui du parti clérical, —
870 er Dollfuss faisant tirer à coups de canon contre les ouvriers de Vienne avec l’appui du parti clérical, — l’histoire des p
871 aisant tirer à coups de canon contre les ouvriers de Vienne avec l’appui du parti clérical, — l’histoire des politiques ch
872 coups de canon contre les ouvriers de Vienne avec l’ appui du parti clérical, — l’histoire des politiques chrétiennes se co
873 riers de Vienne avec l’appui du parti clérical, —  l’ histoire des politiques chrétiennes se confond séculairement avec l’hi
874 itiques chrétiennes se confond séculairement avec l’ histoire des trahisons les plus flagrantes du christianisme. Voilà bie
875 nfond séculairement avec l’histoire des trahisons les plus flagrantes du christianisme. Voilà bien la fatalité qui pèse sur
876 les plus flagrantes du christianisme. Voilà bien la fatalité qui pèse sur notre histoire : une politique chrétienne qui r
877 ne politique chrétienne qui réussit n’a plus rien de chrétien que le prétexte. Les Églises se livrent au jugement du monde
878 étienne qui réussit n’a plus rien de chrétien que le prétexte. Les Églises se livrent au jugement du monde, dès lors qu’el
879 éussit n’a plus rien de chrétien que le prétexte. Les Églises se livrent au jugement du monde, dès lors qu’elles cessent d’
880 t au jugement du monde, dès lors qu’elles cessent d’ être avant tout un jugement porté sur le monde. Toute politique chréti
881 s cessent d’être avant tout un jugement porté sur le monde. Toute politique chrétienne, toute politique conduite par une É
882 vise des buts proprement politiques, appartient à la forme du monde, et par là même, appelle notre protestation. Quel est
883 à même, appelle notre protestation. Quel est donc le rôle de l’Église ? Est-il de prêcher l’Évangile, ou bien de faire tri
884 appelle notre protestation. Quel est donc le rôle de l’Église ? Est-il de prêcher l’Évangile, ou bien de faire triompher t
885 elle notre protestation. Quel est donc le rôle de l’ Église ? Est-il de prêcher l’Évangile, ou bien de faire triompher tell
886 ation. Quel est donc le rôle de l’Église ? Est-il de prêcher l’Évangile, ou bien de faire triompher telle ou telle doctrin
887 est donc le rôle de l’Église ? Est-il de prêcher l’ Évangile, ou bien de faire triompher telle ou telle doctrine sociale a
888 l’Église ? Est-il de prêcher l’Évangile, ou bien de faire triompher telle ou telle doctrine sociale adoptée par opportuni
889 ciennes, — à supposer que cela soit possible, que de questions demeurent menaçantes ! Voici l’Église liée bon gré mal gré
890 le, que de questions demeurent menaçantes ! Voici l’ Église liée bon gré mal gré à son succès ; voici l’Église puissante et
891 ’Église liée bon gré mal gré à son succès ; voici l’ Église puissante et séduisant par sa puissance ; voici le message de l
892 e puissante et séduisant par sa puissance ; voici le message de la transformation qui se change en message de la conservat
893 et séduisant par sa puissance ; voici le message de la transformation qui se change en message de la conservation ; et vo
894 séduisant par sa puissance ; voici le message de la transformation qui se change en message de la conservation ; et voici
895 age de la transformation qui se change en message de la conservation ; et voici l’ombre du Grand Inquisiteur qui vient bén
896 de la transformation qui se change en message de la conservation ; et voici l’ombre du Grand Inquisiteur qui vient bénir
897 e change en message de la conservation ; et voici l’ ombre du Grand Inquisiteur qui vient bénir ce monde moralisé, dont on
898 odifiée, rationalisée, dispensant chaque chrétien de reconnaître et d’accepter les risques d’une vocation toujours unique,
899 sée, dispensant chaque chrétien de reconnaître et d’ accepter les risques d’une vocation toujours unique, et parfois scanda
900 sant chaque chrétien de reconnaître et d’accepter les risques d’une vocation toujours unique, et parfois scandaleuse. Je ne
901 chrétien de reconnaître et d’accepter les risques d’ une vocation toujours unique, et parfois scandaleuse. Je ne crois pas
902 ique, et parfois scandaleuse. Je ne crois pas que les chrétiens possèdent, du seul fait de leur foi, des lumières spéciales
903 ois pas que les chrétiens possèdent, du seul fait de leur foi, des lumières spéciales sur les problèmes techniques que pos
904 seul fait de leur foi, des lumières spéciales sur les problèmes techniques que pose la vie de la cité moderne. Je ne crois
905 s spéciales sur les problèmes techniques que pose la vie de la cité moderne. Je ne crois pas qu’il soit souhaitable que se
906 ales sur les problèmes techniques que pose la vie de la cité moderne. Je ne crois pas qu’il soit souhaitable que se forme
907 s sur les problèmes techniques que pose la vie de la cité moderne. Je ne crois pas qu’il soit souhaitable que se forme un
908 chrétien, opposé aux autres partis. Je crois que les églises ne peuvent accomplir tout leur devoir, toute leur mission dan
909 complir tout leur devoir, toute leur mission dans la cité, que d’une seule et unique manière, et c’est en devenant et en r
910 leur devoir, toute leur mission dans la cité, que d’ une seule et unique manière, et c’est en devenant et en restant de vra
911 nique manière, et c’est en devenant et en restant de vraies Églises, c’est-à-dire des annonciatrices de la Parole, du juge
912 e vraies Églises, c’est-à-dire des annonciatrices de la Parole, du jugement porté sur la forme du monde, et de la grâce of
913 raies Églises, c’est-à-dire des annonciatrices de la Parole, du jugement porté sur la forme du monde, et de la grâce offer
914 nnonciatrices de la Parole, du jugement porté sur la forme du monde, et de la grâce offerte à ceux qui croient. Mais ceci
915 role, du jugement porté sur la forme du monde, et de la grâce offerte à ceux qui croient. Mais ceci dit, et une fois repo
916 e, du jugement porté sur la forme du monde, et de la grâce offerte à ceux qui croient. Mais ceci dit, et une fois repouss
917 ui croient. Mais ceci dit, et une fois repoussée la tentation théocratique à laquelle je vois succomber tant de jeunes ch
918 étiens trop bien intentionnés, il faut avouer que la question reste entière : que devons-nous faire, comme chrétiens, dans
919 re : que devons-nous faire, comme chrétiens, dans la cité ? Si l’Église n’est pas un parti, comment et où faut-il que nous
920 ns-nous faire, comme chrétiens, dans la cité ? Si l’ Église n’est pas un parti, comment et où faut-il que nous prenions par
921 voici donc en face de la seconde question : celle de l’adhésion à l’un ou l’autre des partis politiques existants. Bien en
922 ci donc en face de la seconde question : celle de l’ adhésion à l’un ou l’autre des partis politiques existants. Bien enten
923 Bien entendu, je ne puis songer à passer en revue les principaux partis qui constituent des forces politiques et sociales d
924 onstituent des forces politiques et sociales dans la cité française d’aujourd’hui. Nous entrerions dans un débat terriblem
925 ces politiques et sociales dans la cité française d’ aujourd’hui. Nous entrerions dans un débat terriblement technique et f
926 e et faussement précis, et nous aurions vite fait de perdre de vue la vocation particulière du chrétien. Je me contenterai
927 ement précis, et nous aurions vite fait de perdre de vue la vocation particulière du chrétien. Je me contenterai donc d’ex
928 récis, et nous aurions vite fait de perdre de vue la vocation particulière du chrétien. Je me contenterai donc d’examiner
929 particulière du chrétien. Je me contenterai donc d’ examiner un seul exemple, le plus riche à mon sens, et peut-être le pl
930 e me contenterai donc d’examiner un seul exemple, le plus riche à mon sens, et peut-être le plus typique : l’exemple du pa
931 l exemple, le plus riche à mon sens, et peut-être le plus typique : l’exemple du parti socialiste. Protestation contre la
932 riche à mon sens, et peut-être le plus typique : l’ exemple du parti socialiste. Protestation contre la forme actuelle du
933 ’exemple du parti socialiste. Protestation contre la forme actuelle du monde, prédication active de sa transformation, — s
934 re la forme actuelle du monde, prédication active de sa transformation, — si telle est bien la vocation civique du chrétie
935 active de sa transformation, — si telle est bien la vocation civique du chrétien, beaucoup seront tentés de penser que ce
936 ation civique du chrétien, beaucoup seront tentés de penser que cela conduit au socialisme. Pour ma part, je confesse volo
937 , à première vue, plus conforme à notre espérance de justice. Vous dirai-je que c’est précisément à cause de cette similit
938 que c’est précisément à cause de cette similitude d’ espérances, à cause de cette convergence apparente, à cause de cette t
939 à m’approcher avec une prudence critique extrême, de ce que l’on nomme l’idéal socialiste ? Beaucoup de braves gens condam
940 her avec une prudence critique extrême, de ce que l’ on nomme l’idéal socialiste ? Beaucoup de braves gens condamnent cet i
941 e prudence critique extrême, de ce que l’on nomme l’ idéal socialiste ? Beaucoup de braves gens condamnent cet idéal en blo
942 e excellente application : « Il ne faut pas jeter l’ enfant avec le bain. » Jetons le bain marxiste, mais gardons l’enfant 
943 pplication : « Il ne faut pas jeter l’enfant avec le bain. » Jetons le bain marxiste, mais gardons l’enfant ! Car si nous
944 ne faut pas jeter l’enfant avec le bain. » Jetons le bain marxiste, mais gardons l’enfant ! Car si nous condamnons en bloc
945 le bain. » Jetons le bain marxiste, mais gardons l’ enfant ! Car si nous condamnons en bloc le socialisme, nous condamnons
946 gardons l’enfant ! Car si nous condamnons en bloc le socialisme, nous condamnons aussi une part de vérité d’origine propre
947 loc le socialisme, nous condamnons aussi une part de vérité d’origine proprement chrétienne. Le socialisme s’est identifié
948 ialisme, nous condamnons aussi une part de vérité d’ origine proprement chrétienne. Le socialisme s’est identifié avec la d
949 e part de vérité d’origine proprement chrétienne. Le socialisme s’est identifié avec la défense des humbles : si nous ne f
950 nt chrétienne. Le socialisme s’est identifié avec la défense des humbles : si nous ne faisons pas mieux que lui à cet égar
951 isons pas mieux que lui à cet égard, gardons-nous de l’attaquer ! Le socialisme proteste contre les conditions actuelles d
952 ns pas mieux que lui à cet égard, gardons-nous de l’ attaquer ! Le socialisme proteste contre les conditions actuelles du t
953 que lui à cet égard, gardons-nous de l’attaquer ! Le socialisme proteste contre les conditions actuelles du travail ; il r
954 ous de l’attaquer ! Le socialisme proteste contre les conditions actuelles du travail ; il revendique une justice plus gran
955 vail ; il revendique une justice plus grande dans la société : si nous ne protestons pas plus fort que lui, si nous ne cro
956 t que lui, si nous ne croyons pas mieux que lui à la justice, gardons-nous de le condamner ! C’est lui qui fait, dans l’in
957 yons pas mieux que lui à la justice, gardons-nous de le condamner ! C’est lui qui fait, dans l’incroyance, ce que nous aur
958 s pas mieux que lui à la justice, gardons-nous de le condamner ! C’est lui qui fait, dans l’incroyance, ce que nous aurion
959 s-nous de le condamner ! C’est lui qui fait, dans l’ incroyance, ce que nous aurions dû faire dans la foi. — Mais si l’on r
960 s l’incroyance, ce que nous aurions dû faire dans la foi. — Mais si l’on refuse d’attaquer le socialisme, faudra-t-il acce
961 que nous aurions dû faire dans la foi. — Mais si l’ on refuse d’attaquer le socialisme, faudra-t-il accepter aussitôt le f
962 rions dû faire dans la foi. — Mais si l’on refuse d’ attaquer le socialisme, faudra-t-il accepter aussitôt le fameux trait
963 ire dans la foi. — Mais si l’on refuse d’attaquer le socialisme, faudra-t-il accepter aussitôt le fameux trait d’union qu’
964 quer le socialisme, faudra-t-il accepter aussitôt le fameux trait d’union qu’on nous propose, entre socialiste et chrétien
965 me, faudra-t-il accepter aussitôt le fameux trait d’ union qu’on nous propose, entre socialiste et chrétien ? Prenons bien
966 otestation et justice. Oui, ces mots d’ordre sont les mêmes pour le chrétien et pour le socialiste. L’élan sentimental est
967 ustice. Oui, ces mots d’ordre sont les mêmes pour le chrétien et pour le socialiste. L’élan sentimental est peut-être le m
968 s d’ordre sont les mêmes pour le chrétien et pour le socialiste. L’élan sentimental est peut-être le même, les revendicati
969 les mêmes pour le chrétien et pour le socialiste. L’ élan sentimental est peut-être le même, les revendications pratiques s
970 r le socialiste. L’élan sentimental est peut-être le même, les revendications pratiques seront peut-être aussi les mêmes,
971 aliste. L’élan sentimental est peut-être le même, les revendications pratiques seront peut-être aussi les mêmes, dans bien
972 s revendications pratiques seront peut-être aussi les mêmes, dans bien des cas. Mais les motifs premiers, les buts derniers
973 eut-être aussi les mêmes, dans bien des cas. Mais les motifs premiers, les buts derniers sont autres. Et ce sont ces motifs
974 mes, dans bien des cas. Mais les motifs premiers, les buts derniers sont autres. Et ce sont ces motifs et ces buts qui doiv
975 t donner aux mots leur sens réel. Nous trahirions la foi qui doit nous animer si, pour des raisons tactiques, nous passion
976 passions sous silence cette radicale différence : le chrétien ne proteste pas seulement contre des abus politiques, mais c
977 seulement contre des abus politiques, mais contre le péché, à travers ces abus. Le chrétien n’annonce pas seulement une ju
978 tiques, mais contre le péché, à travers ces abus. Le chrétien n’annonce pas seulement une justice humaine à venir, mais un
979 s une justice divine, déjà réalisée. Notre devoir de charité ne serait-il pas alors de déclarer ouvertement aux socialiste
980 e. Notre devoir de charité ne serait-il pas alors de déclarer ouvertement aux socialistes qu’entre leur but et notre but,
981 ’entre leur but et notre but, entre nos motifs et les leurs, il y a tout l’abîme qui sépare un idéal moral d’une foi au Chr
982 e but, entre nos motifs et les leurs, il y a tout l’ abîme qui sépare un idéal moral d’une foi au Christ vivant ? Car le c
983 rs, il y a tout l’abîme qui sépare un idéal moral d’ une foi au Christ vivant ? Car le chrétien n’est pas idéaliste, et c’
984 un idéal moral d’une foi au Christ vivant ? Car le chrétien n’est pas idéaliste, et c’est cela qui le distingue en fin d
985 e chrétien n’est pas idéaliste, et c’est cela qui le distingue en fin de compte du socialiste. Le christianisme annonce un
986 qui le distingue en fin de compte du socialiste. Le christianisme annonce une réalité, non pas un rêve. Il annonce le sal
987 annonce une réalité, non pas un rêve. Il annonce le salut pour ceux qui se repentent et qui croient, non point une théori
988 point une théorie économique passagère. On a tort d’ attaquer uniquement le prétendu matérialisme socialiste, comme si le c
989 omique passagère. On a tort d’attaquer uniquement le prétendu matérialisme socialiste, comme si le christianisme était moi
990 ent le prétendu matérialisme socialiste, comme si le christianisme était moins réaliste et comme si les chrétiens ne vivai
991 le christianisme était moins réaliste et comme si les chrétiens ne vivaient pas aussi de pain. Le grand danger du socialism
992 e et comme si les chrétiens ne vivaient pas aussi de pain. Le grand danger du socialisme n’est pas dans son matérialisme,
993 e si les chrétiens ne vivaient pas aussi de pain. Le grand danger du socialisme n’est pas dans son matérialisme, mais dans
994 ais dans sa fausse spiritualité ; dans ce qu’il a de meilleur, non dans ce qu’il a de pire ; dans la tentation qu’il nous
995 dans ce qu’il a de meilleur, non dans ce qu’il a de pire ; dans la tentation qu’il nous offre d’un idéal humanitaire en l
996 a de meilleur, non dans ce qu’il a de pire ; dans la tentation qu’il nous offre d’un idéal humanitaire en lieu et place d’
997 il a de pire ; dans la tentation qu’il nous offre d’ un idéal humanitaire en lieu et place d’une foi. Si nous ne parvenons
998 ous offre d’un idéal humanitaire en lieu et place d’ une foi. Si nous ne parvenons pas à faire comprendre aux socialistes l
999 parvenons pas à faire comprendre aux socialistes le sérieux absolu de cette distinction, nous risquons de prêcher contre
1000 aire comprendre aux socialistes le sérieux absolu de cette distinction, nous risquons de prêcher contre Dieu en travaillan
1001 érieux absolu de cette distinction, nous risquons de prêcher contre Dieu en travaillant à leurs côtés ! Nous connaissons d
1002 ans doute mieux que nous ce que signifie pour eux le compromis entre leurs motifs de croyants et les motifs des camarades.
1003 signifie pour eux le compromis entre leurs motifs de croyants et les motifs des camarades. Pensant à eux, je résumerai tou
1004 ux le compromis entre leurs motifs de croyants et les motifs des camarades. Pensant à eux, je résumerai toute ma critique d
1005 t par ailleurs dénoncé, ouvertement, et au nom de la foi. J’ajouterai cependant une remarque. Si je refuse d’adhérer prati
1006 J’ajouterai cependant une remarque. Si je refuse d’ adhérer pratiquement au socialisme, c’est d’abord à cause du marxisme,
1007 ent antichrétiens qu’il donne à toute action dans le cadre du parti. Mais si je refuse ce parti, c’est aussi parce qu’il e
1008 arti, précisément. Tout le monde fait aujourd’hui le procès des partis, pour des raisons assez sérieuses et valables d’opp
1009 tis, pour des raisons assez sérieuses et valables d’ opportunité politique. L’impuissance politique des formations de masse
1010 ez sérieuses et valables d’opportunité politique. L’ impuissance politique des formations de masses s’est avérée depuis la
1011 politique. L’impuissance politique des formations de masses s’est avérée depuis la guerre, soit en Russie, où Lénine triom
1012 ique des formations de masses s’est avérée depuis la guerre, soit en Russie, où Lénine triompha par le moyen d’une minorit
1013 la guerre, soit en Russie, où Lénine triompha par le moyen d’une minorité infime, soit en Allemagne, où les partis de gauc
1014 , soit en Russie, où Lénine triompha par le moyen d’ une minorité infime, soit en Allemagne, où les partis de gauche, malgr
1015 oyen d’une minorité infime, soit en Allemagne, où les partis de gauche, malgré leur organisation incomparable, se virent ba
1016 minorité infime, soit en Allemagne, où les partis de gauche, malgré leur organisation incomparable, se virent balayés en d
1017 incomparable, se virent balayés en dix jours par les troupes d’assaut hitlériennes. Mais je crois qu’un chrétien peut adre
1018 e, se virent balayés en dix jours par les troupes d’ assaut hitlériennes. Mais je crois qu’un chrétien peut adresser une cr
1019 sser une critique encore plus grave à tout parti. L’ idée même de parti paraît absolument incompatible avec l’idée de vocat
1020 tique encore plus grave à tout parti. L’idée même de parti paraît absolument incompatible avec l’idée de vocation. Et la r
1021 même de parti paraît absolument incompatible avec l’ idée de vocation. Et la réalité pratique et quotidienne montre que cet
1022 parti paraît absolument incompatible avec l’idée de vocation. Et la réalité pratique et quotidienne montre que cette oppo
1023 solument incompatible avec l’idée de vocation. Et la réalité pratique et quotidienne montre que cette opposition est effec
1024 dienne montre que cette opposition est effective. L’ homme des masses, le partisan, c’est l’homme qui fuit devant sa vocati
1025 tte opposition est effective. L’homme des masses, le partisan, c’est l’homme qui fuit devant sa vocation. C’est l’homme qu
1026 effective. L’homme des masses, le partisan, c’est l’ homme qui fuit devant sa vocation. C’est l’homme qui accepte un menson
1027 c’est l’homme qui fuit devant sa vocation. C’est l’ homme qui accepte un mensonge parce que les intérêts immédiats du part
1028 . C’est l’homme qui accepte un mensonge parce que les intérêts immédiats du parti le commandent sans discussion. C’est l’ho
1029 ensonge parce que les intérêts immédiats du parti le commandent sans discussion. C’est l’homme qui délègue à la majorité l
1030 ats du parti le commandent sans discussion. C’est l’ homme qui délègue à la majorité le souci de ses décisions. Et dans ce
1031 dent sans discussion. C’est l’homme qui délègue à la majorité le souci de ses décisions. Et dans ce sens précis, il faut b
1032 scussion. C’est l’homme qui délègue à la majorité le souci de ses décisions. Et dans ce sens précis, il faut bien dire que
1033 C’est l’homme qui délègue à la majorité le souci de ses décisions. Et dans ce sens précis, il faut bien dire que les part
1034 ns. Et dans ce sens précis, il faut bien dire que les partis sont les agents les plus actifs de la démoralisation des homme
1035 ens précis, il faut bien dire que les partis sont les agents les plus actifs de la démoralisation des hommes modernes. N’ay
1036 il faut bien dire que les partis sont les agents les plus actifs de la démoralisation des hommes modernes. N’ayant pas mêm
1037 re que les partis sont les agents les plus actifs de la démoralisation des hommes modernes. N’ayant pas même l’excuse d’av
1038 que les partis sont les agents les plus actifs de la démoralisation des hommes modernes. N’ayant pas même l’excuse d’avoir
1039 oralisation des hommes modernes. N’ayant pas même l’ excuse d’avoir réussi pratiquement, ils ne peuvent se défendre contre
1040 on des hommes modernes. N’ayant pas même l’excuse d’ avoir réussi pratiquement, ils ne peuvent se défendre contre le jugeme
1041 i pratiquement, ils ne peuvent se défendre contre le jugement qui les renvoie au magasin des accessoires du stupide xixe
1042 ils ne peuvent se défendre contre le jugement qui les renvoie au magasin des accessoires du stupide xixe siècle. ⁂ Je résu
1043 i politique. — Pourtant, il faut agir ! Pourtant, la vocation qui nous envoie dans la cité reste impérieuse ! Alors quoi ?
1044 agir ! Pourtant, la vocation qui nous envoie dans la cité reste impérieuse ! Alors quoi ? direz-vous, que reste-t-il prati
1045 lus à ce recours au Dieu tout-puissant qui permet de faire de si belles phrases, qui est si vrai, mais si « abstrait » — d
1046 recours au Dieu tout-puissant qui permet de faire de si belles phrases, qui est si vrai, mais si « abstrait » — dit-on —, 
1047 » — dit-on —, et qui vous laisse en fin de compte le bec dans l’eau ? J’aurais renoncé à vous parler ce soir si je n’avais
1048 , et qui vous laisse en fin de compte le bec dans l’ eau ? J’aurais renoncé à vous parler ce soir si je n’avais eu à vous o
1049 eut refuser ce qui existe qu’au nom d’une volonté de création. Je vous proposerai donc deux exemples concrets de vocation
1050 n. Je vous proposerai donc deux exemples concrets de vocation chrétienne dans la cité. Et d’abord, à l’image que je vous
1051 eux exemples concrets de vocation chrétienne dans la cité. Et d’abord, à l’image que je vous donnais en débutant du clerc
1052 vocation chrétienne dans la cité. Et d’abord, à l’ image que je vous donnais en débutant du clerc moyenâgeux dans la cité
1053 vous donnais en débutant du clerc moyenâgeux dans la cité thomiste, j’opposerai une image moderne, qui est aussi celle d’u
1054 ’opposerai une image moderne, qui est aussi celle d’ un chrétien dans la cité, mais qui n’est pas cette fois une utopie. Ce
1055 e moderne, qui est aussi celle d’un chrétien dans la cité, mais qui n’est pas cette fois une utopie. Cela se passe au Japo
1056 as cette fois une utopie. Cela se passe au Japon, de nos jours. Certains d’entre vous connaissent probablement la biograph
1057 s. Certains d’entre vous connaissent probablement la biographie de Kagawa, le chef du jeune Japon chrétien. Fils d’un cons
1058 entre vous connaissent probablement la biographie de Kagawa, le chef du jeune Japon chrétien. Fils d’un conseiller de l’em
1059 connaissent probablement la biographie de Kagawa, le chef du jeune Japon chrétien. Fils d’un conseiller de l’empereur et d
1060 de Kagawa, le chef du jeune Japon chrétien. Fils d’ un conseiller de l’empereur et d’une geisha, Kagawa appartient à une c
1061 hef du jeune Japon chrétien. Fils d’un conseiller de l’empereur et d’une geisha, Kagawa appartient à une classe honorable,
1062 du jeune Japon chrétien. Fils d’un conseiller de l’ empereur et d’une geisha, Kagawa appartient à une classe honorable, et
1063 n chrétien. Fils d’un conseiller de l’empereur et d’ une geisha, Kagawa appartient à une classe honorable, et jouit à vingt
1064 ient à une classe honorable, et jouit à vingt ans de tous les avantages qui sont chez nous ceux de la grande bourgeoisie.
1065 ne classe honorable, et jouit à vingt ans de tous les avantages qui sont chez nous ceux de la grande bourgeoisie. Mais voil
1066 ans de tous les avantages qui sont chez nous ceux de la grande bourgeoisie. Mais voilà qu’il se convertit, et c’est ici qu
1067 de tous les avantages qui sont chez nous ceux de la grande bourgeoisie. Mais voilà qu’il se convertit, et c’est ici que l
1068 . Mais voilà qu’il se convertit, et c’est ici que l’ aventure commence. Soudain frappé par le contraste odieux entre la mis
1069 t ici que l’aventure commence. Soudain frappé par le contraste odieux entre la misère des bas-fonds et l’essor de la bourg
1070 nce. Soudain frappé par le contraste odieux entre la misère des bas-fonds et l’essor de la bourgeoisie capitaliste qui se
1071 contraste odieux entre la misère des bas-fonds et l’ essor de la bourgeoisie capitaliste qui se développe très rapidement d
1072 e odieux entre la misère des bas-fonds et l’essor de la bourgeoisie capitaliste qui se développe très rapidement dans le J
1073 dieux entre la misère des bas-fonds et l’essor de la bourgeoisie capitaliste qui se développe très rapidement dans le Japo
1074 capitaliste qui se développe très rapidement dans le Japon d’avant la guerre, il comprend qu’il lui est impossible de se d
1075 te qui se développe très rapidement dans le Japon d’ avant la guerre, il comprend qu’il lui est impossible de se dire vraim
1076 e développe très rapidement dans le Japon d’avant la guerre, il comprend qu’il lui est impossible de se dire vraiment chré
1077 t la guerre, il comprend qu’il lui est impossible de se dire vraiment chrétien tant qu’il n’aura pas fait tout ce qui est
1078 fait tout ce qui est en son pouvoir pour réduire le scandale social. Aucun parti n’existe encore dans son pays, qui se co
1079 n’existe encore dans son pays, qui se consacre à la défense des intérêts de la classe opprimée. Que faire, sinon payer de
1080 n pays, qui se consacre à la défense des intérêts de la classe opprimée. Que faire, sinon payer de sa personne ? Kagawa n’
1081 ays, qui se consacre à la défense des intérêts de la classe opprimée. Que faire, sinon payer de sa personne ? Kagawa n’hés
1082 êts de la classe opprimée. Que faire, sinon payer de sa personne ? Kagawa n’hésite pas. Il va vivre dans les bas-fonds. Av
1083 personne ? Kagawa n’hésite pas. Il va vivre dans les bas-fonds. Avec un peu d’argent que lui donne une mission américaine
1084 pas. Il va vivre dans les bas-fonds. Avec un peu d’ argent que lui donne une mission américaine — très peu d’argent — il l
1085 t que lui donne une mission américaine — très peu d’ argent — il loue une espèce de baraque dans le quartier le plus mal fa
1086 éricaine — très peu d’argent — il loue une espèce de baraque dans le quartier le plus mal famé de la grande ville de Kobé,
1087 peu d’argent — il loue une espèce de baraque dans le quartier le plus mal famé de la grande ville de Kobé, et se met à prê
1088 — il loue une espèce de baraque dans le quartier le plus mal famé de la grande ville de Kobé, et se met à prêcher l’Évang
1089 pèce de baraque dans le quartier le plus mal famé de la grande ville de Kobé, et se met à prêcher l’Évangile. Mais son act
1090 e de baraque dans le quartier le plus mal famé de la grande ville de Kobé, et se met à prêcher l’Évangile. Mais son activi
1091 s le quartier le plus mal famé de la grande ville de Kobé, et se met à prêcher l’Évangile. Mais son activité ne se borne p
1092 é de la grande ville de Kobé, et se met à prêcher l’ Évangile. Mais son activité ne se borne pas là : prêcher, certes, c’es
1093 lards, des enfants abandonnés, des ivrognes, tout le rebut d’humanité dont les bas-fonds eux-mêmes ne savent que faire. Il
1094 s enfants abandonnés, des ivrognes, tout le rebut d’ humanité dont les bas-fonds eux-mêmes ne savent que faire. Il faut lir
1095 nnés, des ivrognes, tout le rebut d’humanité dont les bas-fonds eux-mêmes ne savent que faire. Il faut lire l’effarante des
1096 fonds eux-mêmes ne savent que faire. Il faut lire l’ effarante description de sa vie telle qu’il l’a racontée dans une espè
1097 t que faire. Il faut lire l’effarante description de sa vie telle qu’il l’a racontée dans une espèce d’autobiographie roma
1098 ire l’effarante description de sa vie telle qu’il l’ a racontée dans une espèce d’autobiographie romancée qu’on a traduite
1099 e sa vie telle qu’il l’a racontée dans une espèce d’ autobiographie romancée qu’on a traduite en France sous ce titre : Ava
1100 qu’on a traduite en France sous ce titre : Avant l’ aube g. Voilà bien le chrétien dans la cité : l’homme au service des h
1101 France sous ce titre : Avant l’aube g. Voilà bien le chrétien dans la cité : l’homme au service des hommes, bafoué, injuri
1102 tre : Avant l’aube g. Voilà bien le chrétien dans la cité : l’homme au service des hommes, bafoué, injurié, battu, exploit
1103 t l’aube g. Voilà bien le chrétien dans la cité : l’ homme au service des hommes, bafoué, injurié, battu, exploité sans ver
1104 , injurié, battu, exploité sans vergogne par tous les matamores et souteneurs qu’il a choisis pour voisins, pour prochains 
1105 espérée s’étend mystérieusement sur ces quartiers d’ enfer. Les crimes diminuent, les enfants s’instruisent, des misères so
1106 ’étend mystérieusement sur ces quartiers d’enfer. Les crimes diminuent, les enfants s’instruisent, des misères sont soulagé
1107 sur ces quartiers d’enfer. Les crimes diminuent, les enfants s’instruisent, des misères sont soulagées. C’est déjà quelque
1108 , en ressort triomphalement escorté par une foule d’ enfants qu’il a secourus, et dès lors le mouvement est lancé, l’opinio
1109 une foule d’enfants qu’il a secourus, et dès lors le mouvement est lancé, l’opinion publique alertée, et cet effort abouti
1110 l a secourus, et dès lors le mouvement est lancé, l’ opinion publique alertée, et cet effort aboutira à l’assainissement ra
1111 pinion publique alertée, et cet effort aboutira à l’ assainissement radical des slums ou bas-fonds de Kobé et de plusieurs
1112 à l’assainissement radical des slums ou bas-fonds de Kobé et de plusieurs villes japonaises, à la création d’importantes œ
1113 ssement radical des slums ou bas-fonds de Kobé et de plusieurs villes japonaises, à la création d’importantes œuvres socia
1114 onds de Kobé et de plusieurs villes japonaises, à la création d’importantes œuvres sociales, enfin à la constitution d’un
1115 et de plusieurs villes japonaises, à la création d’ importantes œuvres sociales, enfin à la constitution d’un grand mouvem
1116 a création d’importantes œuvres sociales, enfin à la constitution d’un grand mouvement syndicaliste. Vocation du chrétien
1117 ortantes œuvres sociales, enfin à la constitution d’ un grand mouvement syndicaliste. Vocation du chrétien dans la cité. To
1118 mouvement syndicaliste. Vocation du chrétien dans la cité. Tout le pouvoir de Kagawa se résume en effet dans ce seul mot d
1119 icaliste. Vocation du chrétien dans la cité. Tout le pouvoir de Kagawa se résume en effet dans ce seul mot de vocation. Il
1120 ocation du chrétien dans la cité. Tout le pouvoir de Kagawa se résume en effet dans ce seul mot de vocation. Il n’agit pas
1121 oir de Kagawa se résume en effet dans ce seul mot de vocation. Il n’agit pas au bénéfice d’un parti. Il prêche et il prote
1122 e seul mot de vocation. Il n’agit pas au bénéfice d’ un parti. Il prêche et il proteste au nom d’une foi sans cesse proclam
1123 ans cesse proclamée. C’est ainsi qu’on transforme le monde. Ce n’est pas au nom d’un parti que Jérémie accusait publiqueme
1124 arti que Jérémie accusait publiquement son roi et l’ obligeait à réparer ses crimes ; ce n’est pas au nom d’un parti que Pa
1125 ; ce n’est pas au nom d’un parti que Paul ébranle l’ Empire romain, ce n’est pas au nom d’un parti que Luther et Calvin déc
1126 u nom d’un parti que Luther et Calvin déclenchent la plus grande révolution occidentale, — c’est au nom de leur seule voca
1127 nom de leur seule vocation. Eux n’ont pas dit que la vocation ne suffisait pas, que c’était vague et peu pratique ! Toute
1128 it pas, que c’était vague et peu pratique ! Toute l’ histoire du monde chrétien est faite par des vocations précises reçues
1129 est faite par des vocations précises reçues dans la prière, avec crainte et tremblement, et non pas revendiquées par le d
1130 ainte et tremblement, et non pas revendiquées par le désir des hommes, à l’appui d’un parti politique. Seules, ces vocatio
1131 t non pas revendiquées par le désir des hommes, à l’ appui d’un parti politique. Seules, ces vocations-là ont transformé le
1132 s revendiquées par le désir des hommes, à l’appui d’ un parti politique. Seules, ces vocations-là ont transformé le monde,
1133 olitique. Seules, ces vocations-là ont transformé le monde, moralement et pratiquement. Seules, elles sont apparues comme
1134 t pratiquement. Seules, elles sont apparues comme de fondamentales et créatrices objections de la foi à la forme du monde.
1135 s comme de fondamentales et créatrices objections de la foi à la forme du monde. Mais, direz-vous encore, nous ne sommes p
1136 omme de fondamentales et créatrices objections de la foi à la forme du monde. Mais, direz-vous encore, nous ne sommes pas
1137 ondamentales et créatrices objections de la foi à la forme du monde. Mais, direz-vous encore, nous ne sommes pas tous des
1138 gawa, ni même des salutistes, — pour ne rien dire de ces deux amis auxquels nous pensons tous ce soir et qui, du fond de l
1139 uxquels nous pensons tous ce soir et qui, du fond de leur prison, tout près d’ici, posent à notre conscience leur silencie
1140 dire des intellectuels. Notre premier devoir dans la cité n’est-il pas de travailler en tant qu’intellectuels, — de même q
1141 s. Notre premier devoir dans la cité n’est-il pas de travailler en tant qu’intellectuels, — de même que le premier devoir
1142 qu’intellectuels, — de même que le premier devoir de l’ingénieur reste de faire des plans et des calculs, et non pas de gâ
1143 intellectuels, — de même que le premier devoir de l’ ingénieur reste de faire des plans et des calculs, et non pas de gâche
1144 e même que le premier devoir de l’ingénieur reste de faire des plans et des calculs, et non pas de gâcher du ciment ? Si n
1145 ste de faire des plans et des calculs, et non pas de gâcher du ciment ? Si nous nous mettions tous à faire de l’action soc
1146 er du ciment ? Si nous nous mettions tous à faire de l’action sociale, à jouer les Kagawa, et à vivre dans les quartiers m
1147 du ciment ? Si nous nous mettions tous à faire de l’ action sociale, à jouer les Kagawa, et à vivre dans les quartiers misé
1148 ettions tous à faire de l’action sociale, à jouer les Kagawa, et à vivre dans les quartiers miséreux, ne serait-ce pas auss
1149 tion sociale, à jouer les Kagawa, et à vivre dans les quartiers miséreux, ne serait-ce pas aussi faillir à notre vocation t
1150 blement humaine, professionnelle ? Je n’aurai pas le cynisme de vous répondre que ce serait là peut-être un remède tout tr
1151 aine, professionnelle ? Je n’aurai pas le cynisme de vous répondre que ce serait là peut-être un remède tout trouvé à la c
1152 ue ce serait là peut-être un remède tout trouvé à la crise de surproduction intellectuelle et à l’encombrement des carrièr
1153 ait là peut-être un remède tout trouvé à la crise de surproduction intellectuelle et à l’encombrement des carrières libéra
1154 é à la crise de surproduction intellectuelle et à l’ encombrement des carrières libérales. L’agriculture manque de bras, — 
1155 elle et à l’encombrement des carrières libérales. L’ agriculture manque de bras, — dit-on… J’espère avoir une solution moin
1156 ent des carrières libérales. L’agriculture manque de bras, — dit-on… J’espère avoir une solution moins défaitiste à vous o
1157 ce sera mon second exemple. Un écrivain américain de ces dernières années, l’un des porte-paroles de la nouvelle génératio
1158 n de ces dernières années, l’un des porte-paroles de la nouvelle génération en pleine révolte contre la tyrannie bancaire
1159 e ces dernières années, l’un des porte-paroles de la nouvelle génération en pleine révolte contre la tyrannie bancaire et
1160 e la nouvelle génération en pleine révolte contre la tyrannie bancaire et puritaine, Waldo Franck, a écrit une phrase qui
1161 Franck, a écrit une phrase qui condense très bien la substance de ce que je voudrais vous faire comprendre maintenant. La
1162 it une phrase qui condense très bien la substance de ce que je voudrais vous faire comprendre maintenant. La voici : « Dan
1163 que je voudrais vous faire comprendre maintenant. La voici : « Dans des époques de transition des bases culturelles, la cr
1164 prendre maintenant. La voici : « Dans des époques de transition des bases culturelles, la critique qui ne jaillit pas de l
1165 des époques de transition des bases culturelles, la critique qui ne jaillit pas de la métaphysique et d’une véritable com
1166 bases culturelles, la critique qui ne jaillit pas de la métaphysique et d’une véritable compréhension des expériences reli
1167 es culturelles, la critique qui ne jaillit pas de la métaphysique et d’une véritable compréhension des expériences religie
1168 critique qui ne jaillit pas de la métaphysique et d’ une véritable compréhension des expériences religieuses, est vaine, ir
1169 antisociale. » Je crois que cette phrase exprime la plus grande vérité actuelle, c’est-à-dire la plus méconnue par ceux q
1170 rime la plus grande vérité actuelle, c’est-à-dire la plus méconnue par ceux qui font la politique de nos cités. Commentons
1171 , c’est-à-dire la plus méconnue par ceux qui font la politique de nos cités. Commentons brièvement cette phrase. La cité m
1172 e la plus méconnue par ceux qui font la politique de nos cités. Commentons brièvement cette phrase. La cité moderne est en
1173 de nos cités. Commentons brièvement cette phrase. La cité moderne est en crise, parce que personne n’a su ou n’a osé prévo
1174 ise, parce que personne n’a su ou n’a osé prévoir l’ aboutissement matériel et moral de la révolution industrielle, c’est-à
1175 n’a osé prévoir l’aboutissement matériel et moral de la révolution industrielle, c’est-à-dire du capitalisme. La bourgeois
1176 osé prévoir l’aboutissement matériel et moral de la révolution industrielle, c’est-à-dire du capitalisme. La bourgeoisie
1177 lution industrielle, c’est-à-dire du capitalisme. La bourgeoisie et le prolétariat, de même que les intellectuels, croient
1178 e, c’est-à-dire du capitalisme. La bourgeoisie et le prolétariat, de même que les intellectuels, croient encore à certaine
1179 me. La bourgeoisie et le prolétariat, de même que les intellectuels, croient encore à certaines notions de justice et de re
1180 intellectuels, croient encore à certaines notions de justice et de respect de l’homme qui n’ont aucun rapport avec la mora
1181 croient encore à certaines notions de justice et de respect de l’homme qui n’ont aucun rapport avec la morale pratique du
1182 core à certaines notions de justice et de respect de l’homme qui n’ont aucun rapport avec la morale pratique du monde écon
1183 e à certaines notions de justice et de respect de l’ homme qui n’ont aucun rapport avec la morale pratique du monde économi
1184 e respect de l’homme qui n’ont aucun rapport avec la morale pratique du monde économique et financier. Tout le monde sait
1185 e économique et financier. Tout le monde sait que la morale des affaires est à peu près le contraire de la morale, et que
1186 de sait que la morale des affaires est à peu près le contraire de la morale, et que les nécessités économiques ne tiennent
1187 a morale des affaires est à peu près le contraire de la morale, et que les nécessités économiques ne tiennent pas compte d
1188 orale des affaires est à peu près le contraire de la morale, et que les nécessités économiques ne tiennent pas compte de n
1189 est à peu près le contraire de la morale, et que les nécessités économiques ne tiennent pas compte de nos beaux idéaux. Il
1190 les nécessités économiques ne tiennent pas compte de nos beaux idéaux. Il résulte de ce divorce une crise profonde de la c
1191 ennent pas compte de nos beaux idéaux. Il résulte de ce divorce une crise profonde de la culture, au sens le plus large du
1192 éaux. Il résulte de ce divorce une crise profonde de la culture, au sens le plus large du terme. Les buts de l’intellectue
1193 x. Il résulte de ce divorce une crise profonde de la culture, au sens le plus large du terme. Les buts de l’intellectuel e
1194 divorce une crise profonde de la culture, au sens le plus large du terme. Les buts de l’intellectuel et son langage ne son
1195 de de la culture, au sens le plus large du terme. Les buts de l’intellectuel et son langage ne sont plus ceux de l’ouvrier
1196 culture, au sens le plus large du terme. Les buts de l’intellectuel et son langage ne sont plus ceux de l’ouvrier ni du pe
1197 ture, au sens le plus large du terme. Les buts de l’ intellectuel et son langage ne sont plus ceux de l’ouvrier ni du petit
1198 e l’intellectuel et son langage ne sont plus ceux de l’ouvrier ni du petit-bourgeois provincial et encore moins ceux du ca
1199 ’intellectuel et son langage ne sont plus ceux de l’ ouvrier ni du petit-bourgeois provincial et encore moins ceux du capit
1200 dia, et personne ne sait où il va. Il n’y a plus de commune mesure entre la pensée et l’action. La cité n’est plus dominé
1201 t où il va. Il n’y a plus de commune mesure entre la pensée et l’action. La cité n’est plus dominée par une norme et un bu
1202 l n’y a plus de commune mesure entre la pensée et l’ action. La cité n’est plus dominée par une norme et un but commun. Ce
1203 us de commune mesure entre la pensée et l’action. La cité n’est plus dominée par une norme et un but commun. Ce sont les b
1204 s dominée par une norme et un but commun. Ce sont les bases culturelles qui sont atteintes ! Et c’est pourquoi toute réform
1205 sont atteintes ! Et c’est pourquoi toute réforme de détail, ou toute œuvre sociale partielle apparaissent vouées à l’éche
1206 ute œuvre sociale partielle apparaissent vouées à l’ échec, tant qu’on n’aura pas reconstruit ces bases, et retrouvé la com
1207 ’on n’aura pas reconstruit ces bases, et retrouvé la commune mesure. Donner de la soupe aux chômeurs, c’est très bien, mai
1208 ces bases, et retrouvé la commune mesure. Donner de la soupe aux chômeurs, c’est très bien, mais cela n’atteint pas les r
1209 s bases, et retrouvé la commune mesure. Donner de la soupe aux chômeurs, c’est très bien, mais cela n’atteint pas les raci
1210 hômeurs, c’est très bien, mais cela n’atteint pas les racines du mal. Oui, la tâche la plus pratique, la plus sociale qui s
1211 mais cela n’atteint pas les racines du mal. Oui, la tâche la plus pratique, la plus sociale qui s’offre à nous, c’est bie
1212 a n’atteint pas les racines du mal. Oui, la tâche la plus pratique, la plus sociale qui s’offre à nous, c’est bien une tâc
1213 s racines du mal. Oui, la tâche la plus pratique, la plus sociale qui s’offre à nous, c’est bien une tâche spirituelle : r
1214 âche spirituelle : retrouver cette commune mesure de la pensée et de l’action, de la culture et de l’économie ; or, elle n
1215 e spirituelle : retrouver cette commune mesure de la pensée et de l’action, de la culture et de l’économie ; or, elle ne p
1216  : retrouver cette commune mesure de la pensée et de l’action, de la culture et de l’économie ; or, elle ne peut être cher
1217 retrouver cette commune mesure de la pensée et de l’ action, de la culture et de l’économie ; or, elle ne peut être cherché
1218 cette commune mesure de la pensée et de l’action, de la culture et de l’économie ; or, elle ne peut être cherchée sérieuse
1219 te commune mesure de la pensée et de l’action, de la culture et de l’économie ; or, elle ne peut être cherchée sérieusemen
1220 ure de la pensée et de l’action, de la culture et de l’économie ; or, elle ne peut être cherchée sérieusement nulle part a
1221 de la pensée et de l’action, de la culture et de l’ économie ; or, elle ne peut être cherchée sérieusement nulle part aill
1222 herchée sérieusement nulle part ailleurs que dans la religion. L’histoire des grandes civilisations, c’est l’histoire de l
1223 usement nulle part ailleurs que dans la religion. L’ histoire des grandes civilisations, c’est l’histoire de leur mesure co
1224 gion. L’histoire des grandes civilisations, c’est l’ histoire de leur mesure commune, de leur règle centrale de pensée et d
1225 toire des grandes civilisations, c’est l’histoire de leur mesure commune, de leur règle centrale de pensée et d’action, ou
1226 sations, c’est l’histoire de leur mesure commune, de leur règle centrale de pensée et d’action, ou si l’on veut, pour simp
1227 re de leur mesure commune, de leur règle centrale de pensée et d’action, ou si l’on veut, pour simplifier, de leur morale.
1228 sure commune, de leur règle centrale de pensée et d’ action, ou si l’on veut, pour simplifier, de leur morale. Et toute mor
1229 leur règle centrale de pensée et d’action, ou si l’ on veut, pour simplifier, de leur morale. Et toute morale se fonde dan
1230 ée et d’action, ou si l’on veut, pour simplifier, de leur morale. Et toute morale se fonde dans une religion, même la mora
1231 Et toute morale se fonde dans une religion, même la morale de ceux qui se croient incroyants. Or c’est précisément cette
1232 morale se fonde dans une religion, même la morale de ceux qui se croient incroyants. Or c’est précisément cette tâche écra
1233 écrasante mais aussi enthousiasmante, cette tâche de recréer une mesure et une morale communautaire que se sont assignée l
1234 et une morale communautaire que se sont assignée les groupes personnalistes, sur l’exemple desquels je vais conclure. Le g
1235 se sont assignée les groupes personnalistes, sur l’ exemple desquels je vais conclure. Le grand principe qui anime ces gro
1236 alistes, sur l’exemple desquels je vais conclure. Le grand principe qui anime ces groupes, celui de la revue Esprit ou c
1237 e. Le grand principe qui anime ces groupes, celui de la revue Esprit ou celui de L’Ordre nouveau , pour ne rien dire de
1238 Le grand principe qui anime ces groupes, celui de la revue Esprit ou celui de L’Ordre nouveau , pour ne rien dire de pl
1239 ces groupes, celui de la revue Esprit ou celui de L’Ordre nouveau , pour ne rien dire de plusieurs autres moins notoir
1240 ou celui de L’Ordre nouveau , pour ne rien dire de plusieurs autres moins notoires, — le grand principe qui les anime, c
1241 e rien dire de plusieurs autres moins notoires, —  le grand principe qui les anime, c’est la primauté de la personne. — L’e
1242 rs autres moins notoires, — le grand principe qui les anime, c’est la primauté de la personne. — L’expression paraît bien a
1243 otoires, — le grand principe qui les anime, c’est la primauté de la personne. — L’expression paraît bien abstraite. Que fa
1244 e grand principe qui les anime, c’est la primauté de la personne. — L’expression paraît bien abstraite. Que faut-il entend
1245 rand principe qui les anime, c’est la primauté de la personne. — L’expression paraît bien abstraite. Que faut-il entendre
1246 ui les anime, c’est la primauté de la personne. — L’ expression paraît bien abstraite. Que faut-il entendre par là ? Qu’est
1247 Que faut-il entendre par là ? Qu’est-ce donc que la personne humaine ? Exactement et tout simplement, la personne, c’est
1248 personne humaine ? Exactement et tout simplement, la personne, c’est ce que j’appelais l’exercice de la vocation. Ce qu’on
1249 simplement, la personne, c’est ce que j’appelais l’ exercice de la vocation. Ce qu’on nomme à Esprit ou à L’Ordre nouve
1250 , la personne, c’est ce que j’appelais l’exercice de la vocation. Ce qu’on nomme à Esprit ou à L’Ordre nouveau  : la pe
1251 a personne, c’est ce que j’appelais l’exercice de la vocation. Ce qu’on nomme à Esprit ou à L’Ordre nouveau  : la perso
1252 e qu’on nomme à Esprit ou à L’Ordre nouveau  : la personne, c’est cette réalité que tout chrétien connaît : l’homme qui
1253 , c’est cette réalité que tout chrétien connaît : l’ homme qui a reçu une vocation et qui lui obéit dans ses actes. Voici c
1254 qui lui obéit dans ses actes. Voici ce que disent les personnalistes : l’État et les institutions doivent être mis au servi
1255 s actes. Voici ce que disent les personnalistes : l’ État et les institutions doivent être mis au service de l’homme ; or,
1256 oici ce que disent les personnalistes : l’État et les institutions doivent être mis au service de l’homme ; or, c’est l’inv
1257 t et les institutions doivent être mis au service de l’homme ; or, c’est l’inverse qui se passe aujourd’hui ; l’État et le
1258 t les institutions doivent être mis au service de l’ homme ; or, c’est l’inverse qui se passe aujourd’hui ; l’État et les i
1259 oivent être mis au service de l’homme ; or, c’est l’ inverse qui se passe aujourd’hui ; l’État et les institutions doivent
1260  ; or, c’est l’inverse qui se passe aujourd’hui ; l’ État et les institutions doivent avoir pour seul but d’assurer à chacu
1261 st l’inverse qui se passe aujourd’hui ; l’État et les institutions doivent avoir pour seul but d’assurer à chacun le libre
1262 t et les institutions doivent avoir pour seul but d’ assurer à chacun le libre et le plein exercice de sa vocation personne
1263 ns doivent avoir pour seul but d’assurer à chacun le libre et le plein exercice de sa vocation personnelle. Et c’est dans
1264 voir pour seul but d’assurer à chacun le libre et le plein exercice de sa vocation personnelle. Et c’est dans cet esprit q
1265 d’assurer à chacun le libre et le plein exercice de sa vocation personnelle. Et c’est dans cet esprit qu’il s’agit de reb
1266 ersonnelle. Et c’est dans cet esprit qu’il s’agit de rebâtir l’économie et les cadres sociaux. Vous voyez que nous retrouv
1267 Et c’est dans cet esprit qu’il s’agit de rebâtir l’ économie et les cadres sociaux. Vous voyez que nous retrouvons l’exige
1268 cet esprit qu’il s’agit de rebâtir l’économie et les cadres sociaux. Vous voyez que nous retrouvons l’exigence spirituelle
1269 es cadres sociaux. Vous voyez que nous retrouvons l’ exigence spirituelle du chrétien. Mais vous voyez aussi qu’il s’agit l
1270 u chrétien. Mais vous voyez aussi qu’il s’agit là d’ une révolution profonde, car rien n’est plus profond qu’un changement
1271 nde, car rien n’est plus profond qu’un changement de l’état d’esprit qui préside aux institutions. Si notre société est né
1272 , car rien n’est plus profond qu’un changement de l’ état d’esprit qui préside aux institutions. Si notre société est née d
1273 réside aux institutions. Si notre société est née de la Déclaration des droits de l’homme, il s’agit de donner à la sociét
1274 ide aux institutions. Si notre société est née de la Déclaration des droits de l’homme, il s’agit de donner à la société d
1275 e la Déclaration des droits de l’homme, il s’agit de donner à la société de demain une déclaration des devoirs de l’homme
1276 tion des droits de l’homme, il s’agit de donner à la société de demain une déclaration des devoirs de l’homme envers lui-m
1277 oits de l’homme, il s’agit de donner à la société de demain une déclaration des devoirs de l’homme envers lui-même et son
1278 la société de demain une déclaration des devoirs de l’homme envers lui-même et son prochain. Mais d’abord il s’agit, pour
1279 société de demain une déclaration des devoirs de l’ homme envers lui-même et son prochain. Mais d’abord il s’agit, pour le
1280 ême et son prochain. Mais d’abord il s’agit, pour les groupes personnalistes, de dénoncer et de combattre tout ce qui s’opp
1281 abord il s’agit, pour les groupes personnalistes, de dénoncer et de combattre tout ce qui s’oppose au libre jeu des vocati
1282 , pour les groupes personnalistes, de dénoncer et de combattre tout ce qui s’oppose au libre jeu des vocations dans la cit
1283 t ce qui s’oppose au libre jeu des vocations dans la cité : dénoncer le capitalisme avec son principe immoral de la spécul
1284 u libre jeu des vocations dans la cité : dénoncer le capitalisme avec son principe immoral de la spéculation et du commerc
1285 dénoncer le capitalisme avec son principe immoral de la spéculation et du commerce de l’argent ; combattre la misère, car
1286 oncer le capitalisme avec son principe immoral de la spéculation et du commerce de l’argent ; combattre la misère, car un
1287 principe immoral de la spéculation et du commerce de l’argent ; combattre la misère, car un homme qui n’a pas son pain ne
1288 ncipe immoral de la spéculation et du commerce de l’ argent ; combattre la misère, car un homme qui n’a pas son pain ne peu
1289 péculation et du commerce de l’argent ; combattre la misère, car un homme qui n’a pas son pain ne peut pas être une person
1290 personne ni exercer sa vocation ; combattre aussi l’ État totalitaire, qui opprime toute vocation non conforme à ses cadres
1291 non conforme à ses cadres simplistes ; — dénoncer la mystique des partis, cette tyrannie démocratique ; combattre et dénon
1292 re et dénoncer cette autre tyrannie qui s’appelle la grande presse, et qui voudrait se faire prendre pour l’opinion publiq
1293 nde presse, et qui voudrait se faire prendre pour l’ opinion publique, alors qu’elle n’est en fait que l’opinion des maître
1294 opinion publique, alors qu’elle n’est en fait que l’ opinion des maîtres de forges ou des parlementaires exploitant la bêti
1295 s qu’elle n’est en fait que l’opinion des maîtres de forges ou des parlementaires exploitant la bêtise publique. Mais tout
1296 aîtres de forges ou des parlementaires exploitant la bêtise publique. Mais toutes ces destructions ne seront rendues possi
1297 t rendues possibles que par un profond changement de l’état d’esprit général. Elles appellent une morale créatrice, prenan
1298 endues possibles que par un profond changement de l’ état d’esprit général. Elles appellent une morale créatrice, prenant l
1299 al. Elles appellent une morale créatrice, prenant le pas sur nos morales trop idéalistes, ou cyniques. Et le triomphe d’un
1300 sur nos morales trop idéalistes, ou cyniques. Et le triomphe d’une telle morale, à son tour, ne sera possible, que si l’o
1301 ales trop idéalistes, ou cyniques. Et le triomphe d’ une telle morale, à son tour, ne sera possible, que si l’on peut dédui
1302 elle morale, à son tour, ne sera possible, que si l’ on peut déduire de cette morale un système cohérent, englobant à la fo
1303 tour, ne sera possible, que si l’on peut déduire de cette morale un système cohérent, englobant à la fois l’économie et l
1304 e morale un système cohérent, englobant à la fois l’ économie et la pensée, et toutes les lois de la cité. Or, c’est à bâti
1305 stème cohérent, englobant à la fois l’économie et la pensée, et toutes les lois de la cité. Or, c’est à bâtir ce système,
1306 bant à la fois l’économie et la pensée, et toutes les lois de la cité. Or, c’est à bâtir ce système, à développer ses consé
1307 fois l’économie et la pensée, et toutes les lois de la cité. Or, c’est à bâtir ce système, à développer ses conséquences
1308 is l’économie et la pensée, et toutes les lois de la cité. Or, c’est à bâtir ce système, à développer ses conséquences soc
1309 sociales, à imposer enfin à ses adeptes un style de vie communautaire, que travaillent depuis trois ans les groupes de L
1310 e communautaire, que travaillent depuis trois ans les groupes de L’Ordre nouveau , et ceux de la revue Esprit . Le jeune
1311 ire, que travaillent depuis trois ans les groupes de L’Ordre nouveau , et ceux de la revue Esprit . Le jeune mouvement p
1312 ois ans les groupes de L’Ordre nouveau , et ceux de la revue Esprit . Le jeune mouvement personnaliste ne se donne pas p
1313 ans les groupes de L’Ordre nouveau , et ceux de la revue Esprit . Le jeune mouvement personnaliste ne se donne pas pour
1314 L’Ordre nouveau , et ceux de la revue Esprit . Le jeune mouvement personnaliste ne se donne pas pour un mouvement chrét
1315 mouvement chrétien ; vous y trouverez des hommes de toutes croyances et de toutes incroyances. Mais en fait, c’est le seu
1316 ous y trouverez des hommes de toutes croyances et de toutes incroyances. Mais en fait, c’est le seul mouvement qui réponde
1317 ces et de toutes incroyances. Mais en fait, c’est le seul mouvement qui réponde, dès son principe, aux exigences de notre
1318 ment qui réponde, dès son principe, aux exigences de notre vocation. Ce n’est pas une politique chrétienne, ce n’est pas u
1319 ti politique. C’est un ordre, une chevalerie ! Et le principe de cet ordre nouveau n’est autre que celui de la vocation pe
1320 . C’est un ordre, une chevalerie ! Et le principe de cet ordre nouveau n’est autre que celui de la vocation personnelle. O
1321 incipe de cet ordre nouveau n’est autre que celui de la vocation personnelle. Oui, le principe animateur et dynamique qui
1322 ipe de cet ordre nouveau n’est autre que celui de la vocation personnelle. Oui, le principe animateur et dynamique qui fon
1323 autre que celui de la vocation personnelle. Oui, le principe animateur et dynamique qui fonde tout le mouvement personnal
1324 le principe animateur et dynamique qui fonde tout le mouvement personnaliste, c’est cette formidable idée que tout homme a
1325 doit devenir une personne, — idée qu’apporta dans le monde le message de l’apôtre Paul, idée centrale de la doctrine de Ca
1326 nir une personne, — idée qu’apporta dans le monde le message de l’apôtre Paul, idée centrale de la doctrine de Calvin. Ord
1327 sonne, — idée qu’apporta dans le monde le message de l’apôtre Paul, idée centrale de la doctrine de Calvin. Ordonner toute
1328 ne, — idée qu’apporta dans le monde le message de l’ apôtre Paul, idée centrale de la doctrine de Calvin. Ordonner toutes c
1329 monde le message de l’apôtre Paul, idée centrale de la doctrine de Calvin. Ordonner toutes choses, et d’abord la cité, à
1330 nde le message de l’apôtre Paul, idée centrale de la doctrine de Calvin. Ordonner toutes choses, et d’abord la cité, à l’e
1331 ge de l’apôtre Paul, idée centrale de la doctrine de Calvin. Ordonner toutes choses, et d’abord la cité, à l’exercice libr
1332 ine de Calvin. Ordonner toutes choses, et d’abord la cité, à l’exercice libre et fidèle des vocations, refaire un monde à
1333 in. Ordonner toutes choses, et d’abord la cité, à l’ exercice libre et fidèle des vocations, refaire un monde à la mesure d
1334 libre et fidèle des vocations, refaire un monde à la mesure de l’homme concret, de la personne, voilà le mot d’ordre du pe
1335 idèle des vocations, refaire un monde à la mesure de l’homme concret, de la personne, voilà le mot d’ordre du personnalism
1336 le des vocations, refaire un monde à la mesure de l’ homme concret, de la personne, voilà le mot d’ordre du personnalisme ;
1337 refaire un monde à la mesure de l’homme concret, de la personne, voilà le mot d’ordre du personnalisme ; voilà son but, à
1338 faire un monde à la mesure de l’homme concret, de la personne, voilà le mot d’ordre du personnalisme ; voilà son but, à la
1339 mesure de l’homme concret, de la personne, voilà le mot d’ordre du personnalisme ; voilà son but, à la fois politique, éc
1340 à la fois politique, économique et culturel. Ici, la vérité est mise au premier rang : le succès même lui est subordonné.
1341 lturel. Ici, la vérité est mise au premier rang : le succès même lui est subordonné. Je demande où est le parti qui peut e
1342 succès même lui est subordonné. Je demande où est le parti qui peut en dire autant. Je demande où les chrétiens trouveraie
1343 t le parti qui peut en dire autant. Je demande où les chrétiens trouveraient une chance plus concrète, une meilleure raison
1344 nt une chance plus concrète, une meilleure raison d’ espérer. Je dis bien, une chance concrète. Certes, le mouvement person
1345 spérer. Je dis bien, une chance concrète. Certes, le mouvement personnaliste est encore jeune, et n’a pas remué les masses
1346 personnaliste est encore jeune, et n’a pas remué les masses jusqu’ici. Mais je ferai deux remarques : 1° il faut bien que
1347 ation, c’est oser être celui qui commence, malgré les doutes des suiveurs ; 2° vous pouvez tous, tant que vous êtes, aider
1348  ; 2° vous pouvez tous, tant que vous êtes, aider le mouvement personnaliste à se développer. Lisez la revue Esprit , lis
1349 le mouvement personnaliste à se développer. Lisez la revue Esprit , lisez L’Ordre nouveau , mettez-vous en rapport avec
1350 es : vous y trouverez toute une tactique nouvelle d’ action sociale, toute une tactique de rupture avec le désordre établi,
1351 que nouvelle d’action sociale, toute une tactique de rupture avec le désordre établi, jusque dans le détail de la vie. Et
1352 ction sociale, toute une tactique de rupture avec le désordre établi, jusque dans le détail de la vie. Et si, comme chréti
1353 e de rupture avec le désordre établi, jusque dans le détail de la vie. Et si, comme chrétiens, vous ne trouvez pas dans le
1354 re avec le désordre établi, jusque dans le détail de la vie. Et si, comme chrétiens, vous ne trouvez pas dans le mouvement
1355 avec le désordre établi, jusque dans le détail de la vie. Et si, comme chrétiens, vous ne trouvez pas dans le mouvement pe
1356 Et si, comme chrétiens, vous ne trouvez pas dans le mouvement personnaliste tout ce qu’exige votre foi, eh bien, raison d
1357 qu’exige votre foi, eh bien, raison de plus pour l’ apporter ! Le chrétien n’est-il pas, en quelque sorte, un spécialiste
1358 re foi, eh bien, raison de plus pour l’apporter ! Le chrétien n’est-il pas, en quelque sorte, un spécialiste de la vocatio
1359 en n’est-il pas, en quelque sorte, un spécialiste de la vocation ? Des incertains, des douteurs, des craintifs, ou des sce
1360 n’est-il pas, en quelque sorte, un spécialiste de la vocation ? Des incertains, des douteurs, des craintifs, ou des scepti
1361 , ou des sceptiques congénitaux ne manqueront pas de me faire remarquer que certains… compromis, par exemple, sont plus pr
1362 ar exemple, sont plus pratiques, lorsqu’il s’agit de politique, — et qu’on n’arrive à rien quand on vise si haut. Des mali
1363 . Des malins, des parlementaires, des techniciens de toute farine dont les compétences bavardes nous ont valu la crise act
1364 lementaires, des techniciens de toute farine dont les compétences bavardes nous ont valu la crise actuelle viendront dire :
1365 arine dont les compétences bavardes nous ont valu la crise actuelle viendront dire : ça n’est pas pratique. Mais ce n’est
1366 t dire : ça n’est pas pratique. Mais ce n’est pas d’ eux, n’est-ce pas, qu’il faut attendre beaucoup mieux que ce qu’ils on
1367 où tout est en désordre. Nous savons ce que vaut l’ aune de ce « pratique » qu’on nous propose. L’heure est venue d’essaye
1368 t est en désordre. Nous savons ce que vaut l’aune de ce « pratique » qu’on nous propose. L’heure est venue d’essayer autre
1369 aut l’aune de ce « pratique » qu’on nous propose. L’ heure est venue d’essayer autre chose, d’essayer au moins une fois de
1370  pratique » qu’on nous propose. L’heure est venue d’ essayer autre chose, d’essayer au moins une fois de partir d’un fondem
1371 propose. L’heure est venue d’essayer autre chose, d’ essayer au moins une fois de partir d’un fondement vrai, d’une vision
1372 ’essayer autre chose, d’essayer au moins une fois de partir d’un fondement vrai, d’une vision vraie de l’homme et de l’Éta
1373 utre chose, d’essayer au moins une fois de partir d’ un fondement vrai, d’une vision vraie de l’homme et de l’État, de repr
1374 au moins une fois de partir d’un fondement vrai, d’ une vision vraie de l’homme et de l’État, de reprendre les choses à la
1375 de partir d’un fondement vrai, d’une vision vraie de l’homme et de l’État, de reprendre les choses à la base, dans leur ré
1376 partir d’un fondement vrai, d’une vision vraie de l’ homme et de l’État, de reprendre les choses à la base, dans leur réali
1377 fondement vrai, d’une vision vraie de l’homme et de l’État, de reprendre les choses à la base, dans leur réalité dernière
1378 ndement vrai, d’une vision vraie de l’homme et de l’ État, de reprendre les choses à la base, dans leur réalité dernière, m
1379 vrai, d’une vision vraie de l’homme et de l’État, de reprendre les choses à la base, dans leur réalité dernière, métaphysi
1380 ision vraie de l’homme et de l’État, de reprendre les choses à la base, dans leur réalité dernière, métaphysique et religie
1381 e l’homme et de l’État, de reprendre les choses à la base, dans leur réalité dernière, métaphysique et religieuse. Qui aur
1382 taphysique et religieuse. Qui aura ce courage, si les chrétiens ne l’ont pas ? Où voulez-vous aller si vous refusez cette c
1383 igieuse. Qui aura ce courage, si les chrétiens ne l’ ont pas ? Où voulez-vous aller si vous refusez cette chance ? Et comme
1384 ce ? Et comment un chrétien pourrait-il m’opposer les objections d’un praticisme à courte vue, quand notre vocation chrétie
1385 un chrétien pourrait-il m’opposer les objections d’ un praticisme à courte vue, quand notre vocation chrétienne braque nos
1386 notre vocation chrétienne braque nos regards sur le miracle d’une justice et d’une vérité déjà descendue sur la terre ? T
1387 tion chrétienne braque nos regards sur le miracle d’ une justice et d’une vérité déjà descendue sur la terre ? Tous les aut
1388 raque nos regards sur le miracle d’une justice et d’ une vérité déjà descendue sur la terre ? Tous les autres auraient le d
1389 d’une justice et d’une vérité déjà descendue sur la terre ? Tous les autres auraient le droit de m’arrêter en me disant :
1390 t d’une vérité déjà descendue sur la terre ? Tous les autres auraient le droit de m’arrêter en me disant : nous préférons u
1391 descendue sur la terre ? Tous les autres auraient le droit de m’arrêter en me disant : nous préférons un mensonge applicab
1392 sur la terre ? Tous les autres auraient le droit de m’arrêter en me disant : nous préférons un mensonge applicable à votr
1393 licable à votre vérité trop désintéressée, — tous les autres, mais pas les chrétiens. Tous les autres auraient le droit de
1394 é trop désintéressée, — tous les autres, mais pas les chrétiens. Tous les autres auraient le droit de m’opposer la sagesse
1395 , — tous les autres, mais pas les chrétiens. Tous les autres auraient le droit de m’opposer la sagesse de ce siècle en fail
1396 mais pas les chrétiens. Tous les autres auraient le droit de m’opposer la sagesse de ce siècle en faillite, mais nous app
1397 les chrétiens. Tous les autres auraient le droit de m’opposer la sagesse de ce siècle en faillite, mais nous appartenons
1398 s. Tous les autres auraient le droit de m’opposer la sagesse de ce siècle en faillite, mais nous appartenons à ce qui juge
1399 autres auraient le droit de m’opposer la sagesse de ce siècle en faillite, mais nous appartenons à ce qui juge ce siècle,
1400 mais nous appartenons à ce qui juge ce siècle, à la transformation radicale du monde ! Si le but nous paraît trop haut, c
1401 iècle, à la transformation radicale du monde ! Si le but nous paraît trop haut, c’est que nous comptons encore trop sur no
1402 ue nous comptons encore trop sur nous-mêmes. Mais le chrétien ne compte pas sur lui seul, il compte sur Celui qui peut fai
1403 e sur Celui qui peut faire, et bien faire, ce que l’ homme fait mal. Telle est sa liberté dans l’action, dans l’échec, dans
1404 e que l’homme fait mal. Telle est sa liberté dans l’ action, dans l’échec, dans l’espérance et la protestation, dans l’anno
1405 ait mal. Telle est sa liberté dans l’action, dans l’ échec, dans l’espérance et la protestation, dans l’annonce d’un monde
1406 est sa liberté dans l’action, dans l’échec, dans l’ espérance et la protestation, dans l’annonce d’un monde nouveau. ⁂ Je
1407 dans l’action, dans l’échec, dans l’espérance et la protestation, dans l’annonce d’un monde nouveau. ⁂ Je n’ai pas cherch
1408 ’échec, dans l’espérance et la protestation, dans l’ annonce d’un monde nouveau. ⁂ Je n’ai pas cherché ce soir à vous décri
1409 ns l’espérance et la protestation, dans l’annonce d’ un monde nouveau. ⁂ Je n’ai pas cherché ce soir à vous décrire imparti
1410 pas cherché ce soir à vous décrire impartialement la situation : il eût fallu beaucoup plus de nuances. J’ai cherché au co
1411 alement la situation : il eût fallu beaucoup plus de nuances. J’ai cherché au contraire à marquer quels peuvent être nos m
1412 contraire à marquer quels peuvent être nos motifs de choix, et le lieu d’une action pratique. Il se peut que je me trompe.
1413 arquer quels peuvent être nos motifs de choix, et le lieu d’une action pratique. Il se peut que je me trompe. Il se peut q
1414 uels peuvent être nos motifs de choix, et le lieu d’ une action pratique. Il se peut que je me trompe. Il se peut que certa
1415 e je me trompe. Il se peut que certains reçoivent l’ ordre d’aller là où je crois ne pas devoir aller. Qu’ils le fassent, s
1416 trompe. Il se peut que certains reçoivent l’ordre d’ aller là où je crois ne pas devoir aller. Qu’ils le fassent, si c’est
1417 ’aller là où je crois ne pas devoir aller. Qu’ils le fassent, si c’est là leur mission, et la forme de leur témoignage. Qu
1418 . Qu’ils le fassent, si c’est là leur mission, et la forme de leur témoignage. Qu’ils le fassent comme témoins du Dieu qui
1419 le fassent, si c’est là leur mission, et la forme de leur témoignage. Qu’ils le fassent comme témoins du Dieu qui les envo
1420 r mission, et la forme de leur témoignage. Qu’ils le fassent comme témoins du Dieu qui les envoie ! — Il se peut que certa
1421 nage. Qu’ils le fassent comme témoins du Dieu qui les envoie ! — Il se peut que certains reçoivent l’ordre d’aller payer de
1422 les envoie ! — Il se peut que certains reçoivent l’ ordre d’aller payer de leur personne, comme Kagawa dans les bas-fonds
1423 oie ! — Il se peut que certains reçoivent l’ordre d’ aller payer de leur personne, comme Kagawa dans les bas-fonds ou la pr
1424 peut que certains reçoivent l’ordre d’aller payer de leur personne, comme Kagawa dans les bas-fonds ou la prison. Qu’ils l
1425 d’aller payer de leur personne, comme Kagawa dans les bas-fonds ou la prison. Qu’ils le fassent, si la foi leur permet de r
1426 leur personne, comme Kagawa dans les bas-fonds ou la prison. Qu’ils le fassent, si la foi leur permet de rendre grâces du
1427 me Kagawa dans les bas-fonds ou la prison. Qu’ils le fassent, si la foi leur permet de rendre grâces du sort qui leur est
1428 les bas-fonds ou la prison. Qu’ils le fassent, si la foi leur permet de rendre grâces du sort qui leur est fait ! — Il se
1429 prison. Qu’ils le fassent, si la foi leur permet de rendre grâces du sort qui leur est fait ! — Il se peut que d’autres e
1430 dès maintenant dans leur domaine quotidien, celui de la pensée et de l’action auquel travaillent les groupes personnaliste
1431 maintenant dans leur domaine quotidien, celui de la pensée et de l’action auquel travaillent les groupes personnalistes.
1432 ans leur domaine quotidien, celui de la pensée et de l’action auquel travaillent les groupes personnalistes. Qu’ils le fas
1433 leur domaine quotidien, celui de la pensée et de l’ action auquel travaillent les groupes personnalistes. Qu’ils le fassen
1434 ui de la pensée et de l’action auquel travaillent les groupes personnalistes. Qu’ils le fassent, qu’ils saisissent cette ch
1435 el travaillent les groupes personnalistes. Qu’ils le fassent, qu’ils saisissent cette chance ; c’est encore une jeune espé
1436 érieure. Il y a aussi des voix qui nous appellent de l’extérieur, et qui nous montrent, ici et maintenant, des possibilité
1437 eure. Il y a aussi des voix qui nous appellent de l’ extérieur, et qui nous montrent, ici et maintenant, des possibilités d
1438 ous montrent, ici et maintenant, des possibilités d’ action directe. — Tentation socialiste, tentation prophétique, tentati
1439 ui est impossible, c’est qu’un chrétien n’ait pas la vocation d’agir, de faire acte de présence à la misère du siècle, de
1440 sible, c’est qu’un chrétien n’ait pas la vocation d’ agir, de faire acte de présence à la misère du siècle, de protester co
1441 ’est qu’un chrétien n’ait pas la vocation d’agir, de faire acte de présence à la misère du siècle, de protester contre ell
1442 étien n’ait pas la vocation d’agir, de faire acte de présence à la misère du siècle, de protester contre elle, et d’annonc
1443 s la vocation d’agir, de faire acte de présence à la misère du siècle, de protester contre elle, et d’annoncer sa foi dans
1444 de faire acte de présence à la misère du siècle, de protester contre elle, et d’annoncer sa foi dans la transformation pr
1445 la misère du siècle, de protester contre elle, et d’ annoncer sa foi dans la transformation promise de toutes choses. « Ne
1446 protester contre elle, et d’annoncer sa foi dans la transformation promise de toutes choses. « Ne vous conformez pas à ce
1447 d’annoncer sa foi dans la transformation promise de toutes choses. « Ne vous conformez pas à ce siècle présent », dit sai
1448 s à ce siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est
1449 ent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Die
1450 , mais soyez transformés par le renouvellement de l’ intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu,
1451 intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. » f. Rougemo
1452 e, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. » f. Rougemont Denis de
1453 bon, agréable et parfait. » f. Rougemont Denis de , « La cité », Le Semeur, Paris, avril–mai 1935, p. 387-416. g. Rouge
1454 gréable et parfait. » f. Rougemont Denis de, «  La cité », Le Semeur, Paris, avril–mai 1935, p. 387-416. g. Rougemont e
1455 parfait. » f. Rougemont Denis de, « La cité », Le Semeur, Paris, avril–mai 1935, p. 387-416. g. Rougemont en rend comp
1456 35, p. 387-416. g. Rougemont en rend compte dans la livraison de septembre 1931 de Foi et Vie .
1457 6. g. Rougemont en rend compte dans la livraison de septembre 1931 de Foi et Vie .
1458 n rend compte dans la livraison de septembre 1931 de Foi et Vie .
4 1936, Le Semeur, articles (1933–1949). Notre foi, par Emil Brunner (janvier 1936)
1459 tre foi, par Emil Brunner (janvier 1936)h Sous le titre Notre Foi, Emil Brunner a réuni 35 courtes études, des « médita
1460 a réuni 35 courtes études, des « méditations sur le message de Jésus-Christ ». Dès l’abord, on est frappé par leur simpli
1461 courtes études, des « méditations sur le message de Jésus-Christ ». Dès l’abord, on est frappé par leur simplicité et leu
1462 méditations sur le message de Jésus-Christ ». Dès l’ abord, on est frappé par leur simplicité et leur clarté, qui réussisse
1463 licité et leur clarté, qui réussissent à mettre à la portée de tous, sans l’affaiblir ni la fausser, la « théologie » chré
1464 leur clarté, qui réussissent à mettre à la portée de tous, sans l’affaiblir ni la fausser, la « théologie » chrétienne la
1465 ui réussissent à mettre à la portée de tous, sans l’ affaiblir ni la fausser, la « théologie » chrétienne la plus authentiq
1466 à mettre à la portée de tous, sans l’affaiblir ni la fausser, la « théologie » chrétienne la plus authentique. Le style es
1467 a portée de tous, sans l’affaiblir ni la fausser, la « théologie » chrétienne la plus authentique. Le style est direct, l’
1468 aiblir ni la fausser, la « théologie » chrétienne la plus authentique. Le style est direct, l’emploi de la seconde personn
1469 la « théologie » chrétienne la plus authentique. Le style est direct, l’emploi de la seconde personne est la règle ; auss
1470 étienne la plus authentique. Le style est direct, l’ emploi de la seconde personne est la règle ; aussi ne peut-on lire ces
1471 a plus authentique. Le style est direct, l’emploi de la seconde personne est la règle ; aussi ne peut-on lire ces méditati
1472 e est direct, l’emploi de la seconde personne est la règle ; aussi ne peut-on lire ces méditations sans se sentir pris à p
1473 se sentir pris à partie et directement engagé par les réactions et les réponses qu’elles exigent de nous. Ces études se suc
1474 partie et directement engagé par les réactions et les réponses qu’elles exigent de nous. Ces études se succèdent selon un p
1475 ar les réactions et les réponses qu’elles exigent de nous. Ces études se succèdent selon un plan qu’il n’est pas toujours
1476 ent selon un plan qu’il n’est pas toujours facile d’ apercevoir. Les divisions générales paraissent être : Dieu — L’homme —
1477 lan qu’il n’est pas toujours facile d’apercevoir. Les divisions générales paraissent être : Dieu — L’homme — Jésus-Christ —
1478 Les divisions générales paraissent être : Dieu — L’ homme — Jésus-Christ — La foi chrétienne — L’Église et les sacrements
1479 paraissent être : Dieu — L’homme — Jésus-Christ — La foi chrétienne — L’Église et les sacrements — L’espérance eschatologi
1480 eu — L’homme — Jésus-Christ — La foi chrétienne — L’ Église et les sacrements — L’espérance eschatologique. Le trait le plu
1481 — Jésus-Christ — La foi chrétienne — L’Église et les sacrements — L’espérance eschatologique. Le trait le plus marquant es
1482 La foi chrétienne — L’Église et les sacrements — L’ espérance eschatologique. Le trait le plus marquant est leur « biblism
1483 e et les sacrements — L’espérance eschatologique. Le trait le plus marquant est leur « biblisme ». Bien que pas un verset
1484 sacrements — L’espérance eschatologique. Le trait le plus marquant est leur « biblisme ». Bien que pas un verset de l’Écri
1485 ant est leur « biblisme ». Bien que pas un verset de l’Écriture ne soit cité, on sent la pensée et la foi de l’auteur info
1486 est leur « biblisme ». Bien que pas un verset de l’ Écriture ne soit cité, on sent la pensée et la foi de l’auteur informé
1487 pas un verset de l’Écriture ne soit cité, on sent la pensée et la foi de l’auteur informées par la Bible, et dominées par
1488 de l’Écriture ne soit cité, on sent la pensée et la foi de l’auteur informées par la Bible, et dominées par elle. Pour Br
1489 criture ne soit cité, on sent la pensée et la foi de l’auteur informées par la Bible, et dominées par elle. Pour Brunner,
1490 ture ne soit cité, on sent la pensée et la foi de l’ auteur informées par la Bible, et dominées par elle. Pour Brunner, « l
1491 ent la pensée et la foi de l’auteur informées par la Bible, et dominées par elle. Pour Brunner, « la foi chrétienne est un
1492 r la Bible, et dominées par elle. Pour Brunner, «  la foi chrétienne est une foi biblique » ; la Bible est la Parole de Die
1493 ner, « la foi chrétienne est une foi biblique » ; la Bible est la Parole de Dieu, et nous ne pouvons rien savoir de Dieu q
1494 chrétienne est une foi biblique » ; la Bible est la Parole de Dieu, et nous ne pouvons rien savoir de Dieu que par Sa rév
1495 e est une foi biblique » ; la Bible est la Parole de Dieu, et nous ne pouvons rien savoir de Dieu que par Sa révélation da
1496 la Parole de Dieu, et nous ne pouvons rien savoir de Dieu que par Sa révélation dans cette Parole. Le Saint-Esprit ouvre n
1497 de Dieu que par Sa révélation dans cette Parole. Le Saint-Esprit ouvre nos cœurs à cette Parole, Il la rend vivante et ag
1498 e Saint-Esprit ouvre nos cœurs à cette Parole, Il la rend vivante et agissante en nous, en sorte qu’elle produit en nous c
1499 ’elle produit en nous ce que saint Paul appelle «  les fruits de l’Esprit ». On sent dans ces études un constant effort de f
1500 it en nous ce que saint Paul appelle « les fruits de l’Esprit ». On sent dans ces études un constant effort de fidélité hu
1501 en nous ce que saint Paul appelle « les fruits de l’ Esprit ». On sent dans ces études un constant effort de fidélité humbl
1502 rit ». On sent dans ces études un constant effort de fidélité humble pour ne pas trahir la Révélation de Dieu en taisant —
1503 tant effort de fidélité humble pour ne pas trahir la Révélation de Dieu en taisant — ou en résolvant par quelque ingénieus
1504 fidélité humble pour ne pas trahir la Révélation de Dieu en taisant — ou en résolvant par quelque ingénieuse synthèse — t
1505 résolvant par quelque ingénieuse synthèse — tous les paradoxes chrétiens qui gênent si fort notre humaine raison. Mais la
1506 ens qui gênent si fort notre humaine raison. Mais la foi n’est pas une adhésion intellectuelle qui ne nous engagerait pas 
1507 ésion intellectuelle qui ne nous engagerait pas ; la foi au Dieu de majesté, de sainteté et d’amour, qui s’est révélé à no
1508 uelle qui ne nous engagerait pas ; la foi au Dieu de majesté, de sainteté et d’amour, qui s’est révélé à nous en Jésus-Chr
1509 nous engagerait pas ; la foi au Dieu de majesté, de sainteté et d’amour, qui s’est révélé à nous en Jésus-Christ, exige q
1510 t pas ; la foi au Dieu de majesté, de sainteté et d’ amour, qui s’est révélé à nous en Jésus-Christ, exige que nous prenion
1511 é à nous en Jésus-Christ, exige que nous prenions les exigences de Dieu vraiment au sérieux, que nous « laissions Dieu être
1512 sus-Christ, exige que nous prenions les exigences de Dieu vraiment au sérieux, que nous « laissions Dieu être Dieu en nous
1513 ous ». Brunner semble vouloir nous amener à prier la prière de la foi : « Je crois, Seigneur, viens en aide à mon incrédul
1514 nner semble vouloir nous amener à prier la prière de la foi : « Je crois, Seigneur, viens en aide à mon incrédulité. » h
1515 r semble vouloir nous amener à prier la prière de la foi : « Je crois, Seigneur, viens en aide à mon incrédulité. » h.
1516 n aide à mon incrédulité. » h. Rougemont Denis de , « [Compte rendu] Emil Brunner, Notre foi  », Le Semeur, Paris, janvi
1517 de, « [Compte rendu] Emil Brunner, Notre foi  », Le Semeur, Paris, janvier 1936, p. 193-194.
5 1945, Le Semeur, articles (1933–1949). La responsabilité culturelle de l’Église (mars 1945)
1518 La responsabilité culturelle de l’Église (mars 1945)i Il y a un accor
1519 La responsabilité culturelle de l’Église (mars 1945)i Il y a un accord frappant entre les principe
1520 La responsabilité culturelle de l’ Église (mars 1945)i Il y a un accord frappant entre les principes d
1521 e (mars 1945)i Il y a un accord frappant entre les principes de la Charte de l’Atlantique et les affirmations formulées
1522 Il y a un accord frappant entre les principes de la Charte de l’Atlantique et les affirmations formulées par les grand
1523 Il y a un accord frappant entre les principes de la Charte de l’Atlantique et les affirmations formulées par les grandes
1524 accord frappant entre les principes de la Charte de l’Atlantique et les affirmations formulées par les grandes conférence
1525 cord frappant entre les principes de la Charte de l’ Atlantique et les affirmations formulées par les grandes conférences œ
1526 tre les principes de la Charte de l’Atlantique et les affirmations formulées par les grandes conférences œcuméniques. Mais
1527 de l’Atlantique et les affirmations formulées par les grandes conférences œcuméniques. Mais il est non moins remarquable qu
1528 iques. Mais il est non moins remarquable qu’aucun de ces documents ne fasse allusion à l’ordre culturel de demain. Et il e
1529 ble qu’aucun de ces documents ne fasse allusion à l’ ordre culturel de demain. Et il est cependant certain que si les Églis
1530 es documents ne fasse allusion à l’ordre culturel de demain. Et il est cependant certain que si les Églises continuent à n
1531 rel de demain. Et il est cependant certain que si les Églises continuent à négliger cette question, la cessation des hostil
1532 les Églises continuent à négliger cette question, la cessation des hostilités introduira une période de la plus grande con
1533 a cessation des hostilités introduira une période de la plus grande confusion. Aperçu de la situation d’après-guerre
1534 essation des hostilités introduira une période de la plus grande confusion. Aperçu de la situation d’après-guerre La
1535 une période de la plus grande confusion. Aperçu de la situation d’après-guerre La jeunesse de presque tous les pays d
1536 période de la plus grande confusion. Aperçu de la situation d’après-guerre La jeunesse de presque tous les pays du m
1537 a plus grande confusion. Aperçu de la situation d’ après-guerre La jeunesse de presque tous les pays du monde aura été
1538 usion. Aperçu de la situation d’après-guerre La jeunesse de presque tous les pays du monde aura été soumise à plusieu
1539 rçu de la situation d’après-guerre La jeunesse de presque tous les pays du monde aura été soumise à plusieurs années de
1540 ion d’après-guerre La jeunesse de presque tous les pays du monde aura été soumise à plusieurs années de service militair
1541 pays du monde aura été soumise à plusieurs années de service militaire et à une interruption plus ou moins complète de tou
1542 aire et à une interruption plus ou moins complète de toute activité intellectuelle. Il nous faut donc prévoir un abaisseme
1543 aut donc prévoir un abaissement général du niveau d’ instruction, une déflation de la culture classique, non seulement dans
1544 nt général du niveau d’instruction, une déflation de la culture classique, non seulement dans les pays ruinés par la guerr
1545 général du niveau d’instruction, une déflation de la culture classique, non seulement dans les pays ruinés par la guerre,
1546 ation de la culture classique, non seulement dans les pays ruinés par la guerre, mais autant, ou même plus, dans les pays c
1547 classique, non seulement dans les pays ruinés par la guerre, mais autant, ou même plus, dans les pays comme les États-Unis
1548 és par la guerre, mais autant, ou même plus, dans les pays comme les États-Unis. Dans la guerre moderne tout contribue à un
1549 e, mais autant, ou même plus, dans les pays comme les États-Unis. Dans la guerre moderne tout contribue à un abaissement du
1550 me plus, dans les pays comme les États-Unis. Dans la guerre moderne tout contribue à un abaissement du niveau intellectuel
1551 ntribue à un abaissement du niveau intellectuel : la propagande, la nécessité vitale de simplifier tous les problèmes, de
1552 aissement du niveau intellectuel : la propagande, la nécessité vitale de simplifier tous les problèmes, de juger selon des
1553 intellectuel : la propagande, la nécessité vitale de simplifier tous les problèmes, de juger selon des besoins utilitaires
1554 ropagande, la nécessité vitale de simplifier tous les problèmes, de juger selon des besoins utilitaires plutôt que selon le
1555 écessité vitale de simplifier tous les problèmes, de juger selon des besoins utilitaires plutôt que selon les exigences de
1556 er selon des besoins utilitaires plutôt que selon les exigences de la vérité, de penser par masses ou par majorités, de pla
1557 esoins utilitaires plutôt que selon les exigences de la vérité, de penser par masses ou par majorités, de placer tout le m
1558 ins utilitaires plutôt que selon les exigences de la vérité, de penser par masses ou par majorités, de placer tout le mal
1559 ires plutôt que selon les exigences de la vérité, de penser par masses ou par majorités, de placer tout le mal d’un côté e
1560 la vérité, de penser par masses ou par majorités, de placer tout le mal d’un côté et tout le bon de l’autre, de soupçonner
1561 enser par masses ou par majorités, de placer tout le mal d’un côté et tout le bon de l’autre, de soupçonner de sabotage ce
1562 ar masses ou par majorités, de placer tout le mal d’ un côté et tout le bon de l’autre, de soupçonner de sabotage ceux qui
1563 ajorités, de placer tout le mal d’un côté et tout le bon de l’autre, de soupçonner de sabotage ceux qui maintiennent une a
1564 s, de placer tout le mal d’un côté et tout le bon de l’autre, de soupçonner de sabotage ceux qui maintiennent une attitude
1565 tout le mal d’un côté et tout le bon de l’autre, de soupçonner de sabotage ceux qui maintiennent une attitude de critique
1566 ’un côté et tout le bon de l’autre, de soupçonner de sabotage ceux qui maintiennent une attitude de critique exigeante ou
1567 er de sabotage ceux qui maintiennent une attitude de critique exigeante ou un sens normal de la justice. En outre, la guer
1568 attitude de critique exigeante ou un sens normal de la justice. En outre, la guerre a toujours pour effet de démoder les
1569 titude de critique exigeante ou un sens normal de la justice. En outre, la guerre a toujours pour effet de démoder les typ
1570 geante ou un sens normal de la justice. En outre, la guerre a toujours pour effet de démoder les types de culture de la pé
1571 ustice. En outre, la guerre a toujours pour effet de démoder les types de culture de la période d’avant-guerre, même dans
1572 outre, la guerre a toujours pour effet de démoder les types de culture de la période d’avant-guerre, même dans les pays vai
1573 guerre a toujours pour effet de démoder les types de culture de la période d’avant-guerre, même dans les pays vainqueurs.
1574 ujours pour effet de démoder les types de culture de la période d’avant-guerre, même dans les pays vainqueurs. Dans les pa
1575 urs pour effet de démoder les types de culture de la période d’avant-guerre, même dans les pays vainqueurs. Dans les pays
1576 fet de démoder les types de culture de la période d’ avant-guerre, même dans les pays vainqueurs. Dans les pays conquis la
1577 e culture de la période d’avant-guerre, même dans les pays vainqueurs. Dans les pays conquis la jeunesse accusera la cultur
1578 avant-guerre, même dans les pays vainqueurs. Dans les pays conquis la jeunesse accusera la culture de la génération précéde
1579 e dans les pays vainqueurs. Dans les pays conquis la jeunesse accusera la culture de la génération précédente, celle de se
1580 ueurs. Dans les pays conquis la jeunesse accusera la culture de la génération précédente, celle de ses parents d’avoir ame
1581 les pays conquis la jeunesse accusera la culture de la génération précédente, celle de ses parents d’avoir amené la catas
1582 s pays conquis la jeunesse accusera la culture de la génération précédente, celle de ses parents d’avoir amené la catastro
1583 era la culture de la génération précédente, celle de ses parents d’avoir amené la catastrophe. Beaucoup des chefs, même de
1584 de la génération précédente, celle de ses parents d’ avoir amené la catastrophe. Beaucoup des chefs, même de la génération
1585 on précédente, celle de ses parents d’avoir amené la catastrophe. Beaucoup des chefs, même de la génération présente, auro
1586 ir amené la catastrophe. Beaucoup des chefs, même de la génération présente, auront disparu. Il y aura une impérieuse exig
1587 amené la catastrophe. Beaucoup des chefs, même de la génération présente, auront disparu. Il y aura une impérieuse exigenc
1588 auront disparu. Il y aura une impérieuse exigence de chefs nouveaux, de valeurs nouvelles, d’un idéal nouveau ; un désir p
1589 y aura une impérieuse exigence de chefs nouveaux, de valeurs nouvelles, d’un idéal nouveau ; un désir puissant de repartir
1590 exigence de chefs nouveaux, de valeurs nouvelles, d’ un idéal nouveau ; un désir puissant de repartir à neuf et de ne pas r
1591 nouvelles, d’un idéal nouveau ; un désir puissant de repartir à neuf et de ne pas retomber dans les erreurs traditionnelle
1592 nouveau ; un désir puissant de repartir à neuf et de ne pas retomber dans les erreurs traditionnelles ou revenir aux disci
1593 ant de repartir à neuf et de ne pas retomber dans les erreurs traditionnelles ou revenir aux disciplines de l’ère bourgeois
1594 rreurs traditionnelles ou revenir aux disciplines de l’ère bourgeoise. Il se pourrait que cette exigence, surgissant d’un
1595 urs traditionnelles ou revenir aux disciplines de l’ ère bourgeoise. Il se pourrait que cette exigence, surgissant d’un cha
1596 se. Il se pourrait que cette exigence, surgissant d’ un chaos matériel et spirituel, présente à nouveau l’apparence d’un fa
1597 n chaos matériel et spirituel, présente à nouveau l’ apparence d’un fascisme culturel : le besoin de chefs, la violence de
1598 riel et spirituel, présente à nouveau l’apparence d’ un fascisme culturel : le besoin de chefs, la violence de la guerre tr
1599 te à nouveau l’apparence d’un fascisme culturel : le besoin de chefs, la violence de la guerre transportée dans le domaine
1600 au l’apparence d’un fascisme culturel : le besoin de chefs, la violence de la guerre transportée dans le domaine de l’espr
1601 ence d’un fascisme culturel : le besoin de chefs, la violence de la guerre transportée dans le domaine de l’esprit, un goû
1602 scisme culturel : le besoin de chefs, la violence de la guerre transportée dans le domaine de l’esprit, un goût d’aventure
1603 sme culturel : le besoin de chefs, la violence de la guerre transportée dans le domaine de l’esprit, un goût d’aventure, m
1604 chefs, la violence de la guerre transportée dans le domaine de l’esprit, un goût d’aventure, mais aussi une extrême simpl
1605 violence de la guerre transportée dans le domaine de l’esprit, un goût d’aventure, mais aussi une extrême simplification i
1606 lence de la guerre transportée dans le domaine de l’ esprit, un goût d’aventure, mais aussi une extrême simplification inte
1607 transportée dans le domaine de l’esprit, un goût d’ aventure, mais aussi une extrême simplification intellectuelle. Nous a
1608 lectuelle. Nous avons vu apparaître quelque chose d’ analogue en Europe après la Première Guerre mondiale. Ce sera, cette f
1609 us puissantes et dynamiques. Il serait romantique de supposer que la guerre actuelle a détruit toutes les éternelles illus
1610 dynamiques. Il serait romantique de supposer que la guerre actuelle a détruit toutes les éternelles illusions de l’humani
1611 supposer que la guerre actuelle a détruit toutes les éternelles illusions de l’humanité. Nous avons des raisons de craindr
1612 ctuelle a détruit toutes les éternelles illusions de l’humanité. Nous avons des raisons de craindre, au contraire, qu’elle
1613 elle a détruit toutes les éternelles illusions de l’ humanité. Nous avons des raisons de craindre, au contraire, qu’elles n
1614 s illusions de l’humanité. Nous avons des raisons de craindre, au contraire, qu’elles ne trouvent une nouvelle virulence s
1615 qu’elles ne trouvent une nouvelle virulence sous de nouveaux noms. Les générations d’après-guerre ne seront pas nécessair
1616 ent une nouvelle virulence sous de nouveaux noms. Les générations d’après-guerre ne seront pas nécessairement plus positive
1617 virulence sous de nouveaux noms. Les générations d’ après-guerre ne seront pas nécessairement plus positives ou plus cyniq
1618 s positives ou plus cyniques — tout en prétendant l’ être, à coup sûr. Mais sans aucun doute leur faim sera plus grande et
1619 cun doute leur faim sera plus grande et leur soif de réponses à leurs questions, de conseils, d’idéaux catholiques — au se
1620 rande et leur soif de réponses à leurs questions, de conseils, d’idéaux catholiques — au sens étymologique du mot — de sol
1621 soif de réponses à leurs questions, de conseils, d’ idéaux catholiques — au sens étymologique du mot — de solutions « tota
1622 déaux catholiques — au sens étymologique du mot — de solutions « totale » dans le domaine de la culture. Car l’époque bour
1623 tymologique du mot — de solutions « totale » dans le domaine de la culture. Car l’époque bourgeoise a été une ère de divis
1624 du mot — de solutions « totale » dans le domaine de la culture. Car l’époque bourgeoise a été une ère de division, d’abse
1625 mot — de solutions « totale » dans le domaine de la culture. Car l’époque bourgeoise a été une ère de division, d’absence
1626 ons « totale » dans le domaine de la culture. Car l’ époque bourgeoise a été une ère de division, d’absence de parenté et d
1627 la culture. Car l’époque bourgeoise a été une ère de division, d’absence de parenté et de commune mesure entre idéal et pr
1628 ar l’époque bourgeoise a été une ère de division, d’ absence de parenté et de commune mesure entre idéal et pratique, entre
1629 e bourgeoise a été une ère de division, d’absence de parenté et de commune mesure entre idéal et pratique, entre les diver
1630 été une ère de division, d’absence de parenté et de commune mesure entre idéal et pratique, entre les diverses discipline
1631 de commune mesure entre idéal et pratique, entre les diverses disciplines de l’esprit, entre les diverses activités humain
1632 idéal et pratique, entre les diverses disciplines de l’esprit, entre les diverses activités humaines et sociales. Les anné
1633 al et pratique, entre les diverses disciplines de l’ esprit, entre les diverses activités humaines et sociales. Les années
1634 entre les diverses disciplines de l’esprit, entre les diverses activités humaines et sociales. Les années d’après-guerre se
1635 ntre les diverses activités humaines et sociales. Les années d’après-guerre seront probablement caractérisées par les trait
1636 verses activités humaines et sociales. Les années d’ après-guerre seront probablement caractérisées par les traits suivants
1637 près-guerre seront probablement caractérisées par les traits suivants : des lacunes intellectuelles, une soif d’aventures s
1638 suivants : des lacunes intellectuelles, une soif d’ aventures spirituelles (chez les meilleurs), un besoin de direction fe
1639 ctuelles, une soif d’aventures spirituelles (chez les meilleurs), un besoin de direction ferme et de réalisations expéditiv
1640 ures spirituelles (chez les meilleurs), un besoin de direction ferme et de réalisations expéditives d’allures totalitaires
1641 z les meilleurs), un besoin de direction ferme et de réalisations expéditives d’allures totalitaires. Le devoir des Égl
1642 de direction ferme et de réalisations expéditives d’ allures totalitaires. Le devoir des Églises Si les Églises chrét
1643 alisations expéditives d’allures totalitaires. Le devoir des Églises Si les Églises chrétiennes ne donnent pas cette
1644 ures totalitaires. Le devoir des Églises Si les Églises chrétiennes ne donnent pas cette direction ferme et vraiment
1645 ion ferme et vraiment catholique (embrassant tous les aspects de la vie), l’abîme s’élargira entre le monde religieux et la
1646 vraiment catholique (embrassant tous les aspects de la vie), l’abîme s’élargira entre le monde religieux et la culture. C
1647 aiment catholique (embrassant tous les aspects de la vie), l’abîme s’élargira entre le monde religieux et la culture. Cett
1648 tholique (embrassant tous les aspects de la vie), l’ abîme s’élargira entre le monde religieux et la culture. Cette dernièr
1649 les aspects de la vie), l’abîme s’élargira entre le monde religieux et la culture. Cette dernière s’établira contre le ch
1650 ), l’abîme s’élargira entre le monde religieux et la culture. Cette dernière s’établira contre le christianisme et probabl
1651 x et la culture. Cette dernière s’établira contre le christianisme et probablement avec les orientations suivantes : scien
1652 lira contre le christianisme et probablement avec les orientations suivantes : science, (scientisme), eudémonisme païen, cu
1653 : science, (scientisme), eudémonisme païen, culte de ces valeurs que l’on dit « appartenir à la vie », création de nouveau
1654 sme), eudémonisme païen, culte de ces valeurs que l’ on dit « appartenir à la vie », création de nouveaux nationalismes rel
1655 culte de ces valeurs que l’on dit « appartenir à la vie », création de nouveaux nationalismes religieux et virulents. Mai
1656 rs que l’on dit « appartenir à la vie », création de nouveaux nationalismes religieux et virulents. Mais si une Église veu
1657 virulents. Mais si une Église veut être en mesure d’ intervenir dans le développement de la culture, elle doit être fondée
1658 une Église veut être en mesure d’intervenir dans le développement de la culture, elle doit être fondée sur une doctrine f
1659 être en mesure d’intervenir dans le développement de la culture, elle doit être fondée sur une doctrine ferme, sur une thé
1660 e en mesure d’intervenir dans le développement de la culture, elle doit être fondée sur une doctrine ferme, sur une théolo
1661 même temps rigoureuse et vitale à l’intérieur de l’ Église. Une Église dont la théologie est vague n’a plus rien à dire da
1662 vitale à l’intérieur de l’Église. Une Église dont la théologie est vague n’a plus rien à dire dans le domaine de la cultur
1663 la théologie est vague n’a plus rien à dire dans le domaine de la culture. Une telle Église peut donner un avis sur le pl
1664 ie est vague n’a plus rien à dire dans le domaine de la culture. Une telle Église peut donner un avis sur le plan politiqu
1665 est vague n’a plus rien à dire dans le domaine de la culture. Une telle Église peut donner un avis sur le plan politique.
1666 le peut, par exemple, approuver un document comme la Charte de l’Atlantique qui n’émane pas d’une théologie, ni même direc
1667 ar exemple, approuver un document comme la Charte de l’Atlantique qui n’émane pas d’une théologie, ni même directement du
1668 exemple, approuver un document comme la Charte de l’ Atlantique qui n’émane pas d’une théologie, ni même directement du chr
1669 t comme la Charte de l’Atlantique qui n’émane pas d’ une théologie, ni même directement du christianisme. Elle peut se rall
1670 itique, inspirée par un pur humanisme. Mais, dans le domaine de la culture, il en est tout à fait autrement. Ici une Églis
1671 pirée par un pur humanisme. Mais, dans le domaine de la culture, il en est tout à fait autrement. Ici une Église ne peut a
1672 ée par un pur humanisme. Mais, dans le domaine de la culture, il en est tout à fait autrement. Ici une Église ne peut adop
1673 idéologies créées par d’autres. Sa parole n’aura de poids que si elle parle au nom de sa propre théologie, et en rattacha
1674 propre théologie, et en rattachant ce qu’elle dit de la façon la plus directe à cette théologie. C’est ainsi que l’Église
1675 pre théologie, et en rattachant ce qu’elle dit de la façon la plus directe à cette théologie. C’est ainsi que l’Église cat
1676 ogie, et en rattachant ce qu’elle dit de la façon la plus directe à cette théologie. C’est ainsi que l’Église catholique r
1677 a plus directe à cette théologie. C’est ainsi que l’ Église catholique romaine fut à la tête du mouvement philosophique du
1678 C’est ainsi que l’Église catholique romaine fut à la tête du mouvement philosophique du Moyen Âge, que les réformes de Lut
1679 tête du mouvement philosophique du Moyen Âge, que les réformes de Luther et de Calvin combattirent avec succès la Renaissan
1680 ment philosophique du Moyen Âge, que les réformes de Luther et de Calvin combattirent avec succès la Renaissance et inspir
1681 hique du Moyen Âge, que les réformes de Luther et de Calvin combattirent avec succès la Renaissance et inspirèrent un vast
1682 s de Luther et de Calvin combattirent avec succès la Renaissance et inspirèrent un vaste mouvement culturel. Plus tard, lo
1683 t un vaste mouvement culturel. Plus tard, lorsque les théologies romaines et réformées s’atrophièrent, elles n’osèrent plus
1684 e, intervenir comme influences inspiratrices dans le débat culturel. L’abîme commença à s’ouvrir entre l’Église et la cult
1685 influences inspiratrices dans le débat culturel. L’ abîme commença à s’ouvrir entre l’Église et la culture. Un chrétien du
1686 débat culturel. L’abîme commença à s’ouvrir entre l’ Église et la culture. Un chrétien du xixe ou du xxe siècle, par exem
1687 el. L’abîme commença à s’ouvrir entre l’Église et la culture. Un chrétien du xixe ou du xxe siècle, par exemple, pouvait
1688 exemple, pouvait croire aux doctrines officielles de sa confession et en même temps admirer Wagner, Whitman, ou Renoir, sa
1689 si cela était compatible avec sa foi. Car en fait la théologie avait cessé d’être vivante, précise et exigeante, et donc s
1690 avec sa foi. Car en fait la théologie avait cessé d’ être vivante, précise et exigeante, et donc source d’inspiration. Le t
1691 tre vivante, précise et exigeante, et donc source d’ inspiration. Le thomisme a inspiré Dante, le calvinisme Rembrandt, le
1692 écise et exigeante, et donc source d’inspiration. Le thomisme a inspiré Dante, le calvinisme Rembrandt, le luthérianisme B
1693 ource d’inspiration. Le thomisme a inspiré Dante, le calvinisme Rembrandt, le luthérianisme Bach, le puritanisme Milton. M
1694 homisme a inspiré Dante, le calvinisme Rembrandt, le luthérianisme Bach, le puritanisme Milton. Mais le protestantisme lib
1695 , le calvinisme Rembrandt, le luthérianisme Bach, le puritanisme Milton. Mais le protestantisme libéral du xixe ou xxe s
1696 e luthérianisme Bach, le puritanisme Milton. Mais le protestantisme libéral du xixe ou xxe siècle n’a inspiré aucun arti
1697 exigence claire et ferme, parce qu’il n’offrait à l’ instinct créateur aucune charpente et qu’il ne fixait aucune limite qu
1698 un stimulant et un guide. Premièrement, donc, si l’ Église n’a rien à donner, si elle n’a rien à exiger de la culture, cet
1699 lise n’a rien à donner, si elle n’a rien à exiger de la culture, cette dernière s’en trouvera appauvrie et désorientée. El
1700 e n’a rien à donner, si elle n’a rien à exiger de la culture, cette dernière s’en trouvera appauvrie et désorientée. Elle
1701 ouvera appauvrie et désorientée. Elle sera coupée de ses racines. Car toute la culture occidentale est née de la théologie
1702 entée. Elle sera coupée de ses racines. Car toute la culture occidentale est née de la théologie et de la liturgie chrétie
1703 racines. Car toute la culture occidentale est née de la théologie et de la liturgie chrétienne ; soit en se soumettant au
1704 ines. Car toute la culture occidentale est née de la théologie et de la liturgie chrétienne ; soit en se soumettant au cod
1705 la culture occidentale est née de la théologie et de la liturgie chrétienne ; soit en se soumettant au code chrétien, soit
1706 culture occidentale est née de la théologie et de la liturgie chrétienne ; soit en se soumettant au code chrétien, soit en
1707 code chrétien, soit en se révoltant contre lui. ( Les grandes philosophies modernes, celles de Descartes et de Hegel, sont
1708 e lui. (Les grandes philosophies modernes, celles de Descartes et de Hegel, sont nées d’une controverse manifestement théo
1709 des philosophies modernes, celles de Descartes et de Hegel, sont nées d’une controverse manifestement théologique à ses or
1710 ernes, celles de Descartes et de Hegel, sont nées d’ une controverse manifestement théologique à ses origines.) Et, en seco
1711 ologique à ses origines.) Et, en second, lieu, si la culture perd contact avec l’Église, avec sa doctrine et son culte, l’
1712 en second, lieu, si la culture perd contact avec l’ Église, avec sa doctrine et son culte, l’Église perd ses moyens les pl
1713 act avec l’Église, avec sa doctrine et son culte, l’ Église perd ses moyens les plus efficaces d’agir sur le siècle, de tra
1714 a doctrine et son culte, l’Église perd ses moyens les plus efficaces d’agir sur le siècle, de transformer ses croyances en
1715 ulte, l’Église perd ses moyens les plus efficaces d’ agir sur le siècle, de transformer ses croyances en action créatrice.
1716 ise perd ses moyens les plus efficaces d’agir sur le siècle, de transformer ses croyances en action créatrice. Les forces
1717 s moyens les plus efficaces d’agir sur le siècle, de transformer ses croyances en action créatrice. Les forces de création
1718 de transformer ses croyances en action créatrice. Les forces de création lui échappent. Tout ce qui est créé est alors créé
1719 mer ses croyances en action créatrice. Les forces de création lui échappent. Tout ce qui est créé est alors créé en dehors
1720 Tout ce qui est créé est alors créé en dehors de l’ Église ou en opposition à elle et devient difficile à intégrer dans un
1721 du monde. Ceci est particulièrement frappant dans les pays protestants où le souci de rattacher tout travail de culture à u
1722 culièrement frappant dans les pays protestants où le souci de rattacher tout travail de culture à une théologie stricte a
1723 nt frappant dans les pays protestants où le souci de rattacher tout travail de culture à une théologie stricte a entièreme
1724 protestants où le souci de rattacher tout travail de culture à une théologie stricte a entièrement disparu — en raison du
1725 ricte a entièrement disparu — en raison du manque de stricte théologie. L’Église romaine a mieux retenu les forces de créa
1726 sparu — en raison du manque de stricte théologie. L’ Église romaine a mieux retenu les forces de création intellectuelles p
1727 tricte théologie. L’Église romaine a mieux retenu les forces de création intellectuelles parce qu’elle est attentive à prés
1728 logie. L’Église romaine a mieux retenu les forces de création intellectuelles parce qu’elle est attentive à préserver les
1729 ectuelles parce qu’elle est attentive à préserver les droits et les devoirs de la critique théologique sur tous les plans e
1730 e qu’elle est attentive à préserver les droits et les devoirs de la critique théologique sur tous les plans et pas seulemen
1731 t attentive à préserver les droits et les devoirs de la critique théologique sur tous les plans et pas seulement d’une faç
1732 ttentive à préserver les droits et les devoirs de la critique théologique sur tous les plans et pas seulement d’une façon
1733 t les devoirs de la critique théologique sur tous les plans et pas seulement d’une façon négative et restrictive. Que peuve
1734 e théologique sur tous les plans et pas seulement d’ une façon négative et restrictive. Que peuvent alors faire les Églises
1735 négative et restrictive. Que peuvent alors faire les Églises pour collaborer à la création d’un ordre culturel dans le cha
1736 peuvent alors faire les Églises pour collaborer à la création d’un ordre culturel dans le chaos de demain ? Nous proposons
1737 s faire les Églises pour collaborer à la création d’ un ordre culturel dans le chaos de demain ? Nous proposons une réponse
1738 collaborer à la création d’un ordre culturel dans le chaos de demain ? Nous proposons une réponse simple. Les Églises pour
1739 r à la création d’un ordre culturel dans le chaos de demain ? Nous proposons une réponse simple. Les Églises pourront agir
1740 os de demain ? Nous proposons une réponse simple. Les Églises pourront agir et inspirer si elles sont fondées sur une doctr
1741 ine ferme et complète. Elles auront autorité dans la mesure où elles interviendront au nom de leur théologie. Elles auront
1742 ontrent exigeantes au lieu de se désintéresser ou de suivre avec retard les tendances du jour. Vocation : le principe f
1743 lieu de se désintéresser ou de suivre avec retard les tendances du jour. Vocation : le principe fondamental Pour pass
1744 avec retard les tendances du jour. Vocation : le principe fondamental Pour passer de la théologie d’une Église à de
1745 Vocation : le principe fondamental Pour passer de la théologie d’une Église à des applications sociales, culturelles, p
1746 ation : le principe fondamental Pour passer de la théologie d’une Église à des applications sociales, culturelles, poli
1747 incipe fondamental Pour passer de la théologie d’ une Église à des applications sociales, culturelles, politiques ou éco
1748 les, politiques ou économiques, il semblerait bon de fixer certains principes ou stades intermédiaires entre la théologie
1749 certains principes ou stades intermédiaires entre la théologie et les éthiques. La catégorie intermédiaire qui paraît la p
1750 es ou stades intermédiaires entre la théologie et les éthiques. La catégorie intermédiaire qui paraît la plus féconde dans
1751 ntermédiaires entre la théologie et les éthiques. La catégorie intermédiaire qui paraît la plus féconde dans le domaine cu
1752 s éthiques. La catégorie intermédiaire qui paraît la plus féconde dans le domaine culturel et social est celle de Vocation
1753 rie intermédiaire qui paraît la plus féconde dans le domaine culturel et social est celle de Vocation (au sens calviniste
1754 onde dans le domaine culturel et social est celle de Vocation (au sens calviniste et luthérien du mot, qui est plus large
1755 du mot, qui est plus large que celui dans lequel l’ entend Rome). L’Évangile nous apprend que chaque homme est susceptible
1756 plus large que celui dans lequel l’entend Rome). L’ Évangile nous apprend que chaque homme est susceptible de recevoir une
1757 ile nous apprend que chaque homme est susceptible de recevoir une vocation, un appel spécial qui le distingue de son genre
1758 le de recevoir une vocation, un appel spécial qui le distingue de son genre et qui lui confère une dignité inaliénable dan
1759 r une vocation, un appel spécial qui le distingue de son genre et qui lui confère une dignité inaliénable dans la mesure o
1760 e et qui lui confère une dignité inaliénable dans la mesure où il obéit à cet appel. C’est le principe fondamental de tout
1761 ble dans la mesure où il obéit à cet appel. C’est le principe fondamental de tout ordre social que l’on peut appeler chrét
1762 obéit à cet appel. C’est le principe fondamental de tout ordre social que l’on peut appeler chrétien. On peut aussi accep
1763 le principe fondamental de tout ordre social que l’ on peut appeler chrétien. On peut aussi accepter l’idée d’une vocation
1764 ’on peut appeler chrétien. On peut aussi accepter l’ idée d’une vocation générale ou collective, appliquée à une nation ou
1765 t appeler chrétien. On peut aussi accepter l’idée d’ une vocation générale ou collective, appliquée à une nation ou même à
1766 Chaque être individuel ou collectif, pour lequel l’ Église peut prier, est susceptible de recevoir une vocation. Maintenan
1767 pour lequel l’Église peut prier, est susceptible de recevoir une vocation. Maintenant les grandes maladies sociales et cu
1768 susceptible de recevoir une vocation. Maintenant les grandes maladies sociales et culturelles des temps modernes ont toute
1769 outes cette caractéristique commune : elles nient la vocation personnelle (que ce soient les collectivismes nationalistes,
1770 lles nient la vocation personnelle (que ce soient les collectivismes nationalistes, de race ou de classe, ou les matérialis
1771 (que ce soient les collectivismes nationalistes, de race ou de classe, ou les matérialismes biologiques, moraux ou bourge
1772 ient les collectivismes nationalistes, de race ou de classe, ou les matérialismes biologiques, moraux ou bourgeois). De mê
1773 ctivismes nationalistes, de race ou de classe, ou les matérialismes biologiques, moraux ou bourgeois). De même l’individual
1774 lismes biologiques, moraux ou bourgeois). De même l’ individualisme est une déviation morbide du sens de la vocation car el
1775 ’individualisme est une déviation morbide du sens de la vocation car elle nie ses conséquences sociales et communautaires.
1776 dividualisme est une déviation morbide du sens de la vocation car elle nie ses conséquences sociales et communautaires. La
1777 nie ses conséquences sociales et communautaires. La principale critique que l’on puisse adresser à ce point de vue est la
1778 les et communautaires. La principale critique que l’ on puisse adresser à ce point de vue est la suivante : une idéologie q
1779 ue que l’on puisse adresser à ce point de vue est la suivante : une idéologie qui nie la vocation personnelle ou un régime
1780 nt de vue est la suivante : une idéologie qui nie la vocation personnelle ou un régime social qui dépouille l’homme de la
1781 ion personnelle ou un régime social qui dépouille l’ homme de la liberté d’obéir à sa vocation sont incompatibles avec le c
1782 onnelle ou un régime social qui dépouille l’homme de la liberté d’obéir à sa vocation sont incompatibles avec le christian
1783 elle ou un régime social qui dépouille l’homme de la liberté d’obéir à sa vocation sont incompatibles avec le christianism
1784 régime social qui dépouille l’homme de la liberté d’ obéir à sa vocation sont incompatibles avec le christianisme. Par exem
1785 rté d’obéir à sa vocation sont incompatibles avec le christianisme. Par exemple, toutes les idéologies totalitaires nient
1786 tibles avec le christianisme. Par exemple, toutes les idéologies totalitaires nient par définition le fait de la vocation p
1787 les idéologies totalitaires nient par définition le fait de la vocation personnelle. Elles la remplacent par un ersatz :
1788 ologies totalitaires nient par définition le fait de la vocation personnelle. Elles la remplacent par un ersatz : la fonct
1789 gies totalitaires nient par définition le fait de la vocation personnelle. Elles la remplacent par un ersatz : la fonction
1790 inition le fait de la vocation personnelle. Elles la remplacent par un ersatz : la fonction du citoyen à l’intérieur de l’
1791 personnelle. Elles la remplacent par un ersatz : la fonction du citoyen à l’intérieur de l’État ou du Parti, conformément
1792 ersatz : la fonction du citoyen à l’intérieur de l’ État ou du Parti, conformément au décret de l’État ou du Parti. Elles
1793 eur de l’État ou du Parti, conformément au décret de l’État ou du Parti. Elles nient l’existence de toute différenciation
1794 de l’État ou du Parti, conformément au décret de l’ État ou du Parti. Elles nient l’existence de toute différenciation ou
1795 ment au décret de l’État ou du Parti. Elles nient l’ existence de toute différenciation ou la qualifient de morbide, réacti
1796 et de l’État ou du Parti. Elles nient l’existence de toute différenciation ou la qualifient de morbide, réactionnaire, ind
1797 les nient l’existence de toute différenciation ou la qualifient de morbide, réactionnaire, individualiste, antisociale. El
1798 istence de toute différenciation ou la qualifient de morbide, réactionnaire, individualiste, antisociale. Elles sont, par
1799 e. Elles sont, par conséquent, incompatibles avec l’ ordre chrétien qui présuppose l’union dans la diversité. Toutes les do
1800 ncompatibles avec l’ordre chrétien qui présuppose l’ union dans la diversité. Toutes les doctrines unitariennes, cherchant
1801 avec l’ordre chrétien qui présuppose l’union dans la diversité. Toutes les doctrines unitariennes, cherchant à établir une
1802 qui présuppose l’union dans la diversité. Toutes les doctrines unitariennes, cherchant à établir une homogénéité mécanique
1803 généité mécanique et rigide, qu’elle soit imposée d’ en haut (État, tyran), ou d’en bas (égalitarisme poussé à l’extrême) n
1804 qu’elle soit imposée d’en haut (État, tyran), ou d’ en bas (égalitarisme poussé à l’extrême) nient la vocation personnelle
1805 (État, tyran), ou d’en bas (égalitarisme poussé à l’ extrême) nient la vocation personnelle, ou la vocation d’un groupe et
1806 d’en bas (égalitarisme poussé à l’extrême) nient la vocation personnelle, ou la vocation d’un groupe et la considèrent co
1807 sé à l’extrême) nient la vocation personnelle, ou la vocation d’un groupe et la considèrent comme dangereuse et scandaleus
1808 me) nient la vocation personnelle, ou la vocation d’ un groupe et la considèrent comme dangereuse et scandaleuse. Ces doctr
1809 cation personnelle, ou la vocation d’un groupe et la considèrent comme dangereuse et scandaleuse. Ces doctrines sont par l
1810 use. Ces doctrines sont par là incompatibles avec l’ ordre chrétien, qui implique l’union et non l’uniformité et qui respec
1811 incompatibles avec l’ordre chrétien, qui implique l’ union et non l’uniformité et qui respecte la diversité des dons, la di
1812 vec l’ordre chrétien, qui implique l’union et non l’ uniformité et qui respecte la diversité des dons, la diversité des mem
1813 lique l’union et non l’uniformité et qui respecte la diversité des dons, la diversité des membres dans un même corps, beau
1814 uniformité et qui respecte la diversité des dons, la diversité des membres dans un même corps, beaucoup de maisons dans le
1815 bres dans un même corps, beaucoup de maisons dans le Royaume de Dieu. Un ordre social ne peut être qualifié de chrétien à
1816 n même corps, beaucoup de maisons dans le Royaume de Dieu. Un ordre social ne peut être qualifié de chrétien à moins qu’il
1817 me de Dieu. Un ordre social ne peut être qualifié de chrétien à moins qu’il ne soit fondé sur le respect de la vocation, e
1818 lifié de chrétien à moins qu’il ne soit fondé sur le respect de la vocation, et qu’il n’assure à chaque homme (et à chaque
1819 rétien à moins qu’il ne soit fondé sur le respect de la vocation, et qu’il n’assure à chaque homme (et à chaque groupe ou
1820 ien à moins qu’il ne soit fondé sur le respect de la vocation, et qu’il n’assure à chaque homme (et à chaque groupe ou ent
1821 e homme (et à chaque groupe ou entité collective) la liberté de réaliser cette vocation divine, unique et inaliénable. Un
1822 à chaque groupe ou entité collective) la liberté de réaliser cette vocation divine, unique et inaliénable. Un ordre socia
1823 rien. Il sera fédéral plutôt que centralisé (dans les domaines culturels, religieux et sociaux). Il placera les droits et l
1824 ines culturels, religieux et sociaux). Il placera les droits et les devoirs de l’individu (c’est-à-dire de l’individu charg
1825 , religieux et sociaux). Il placera les droits et les devoirs de l’individu (c’est-à-dire de l’individu chargé d’une vocati
1826 et sociaux). Il placera les droits et les devoirs de l’individu (c’est-à-dire de l’individu chargé d’une vocation) avant l
1827 sociaux). Il placera les droits et les devoirs de l’ individu (c’est-à-dire de l’individu chargé d’une vocation) avant les
1828 droits et les devoirs de l’individu (c’est-à-dire de l’individu chargé d’une vocation) avant les droits et les devoirs de
1829 its et les devoirs de l’individu (c’est-à-dire de l’ individu chargé d’une vocation) avant les droits et les devoirs de l’É
1830 de l’individu (c’est-à-dire de l’individu chargé d’ une vocation) avant les droits et les devoirs de l’État (l’organisme d
1831 à-dire de l’individu chargé d’une vocation) avant les droits et les devoirs de l’État (l’organisme dont le devoir est d’ass
1832 dividu chargé d’une vocation) avant les droits et les devoirs de l’État (l’organisme dont le devoir est d’assurer la libert
1833 é d’une vocation) avant les droits et les devoirs de l’État (l’organisme dont le devoir est d’assurer la liberté de l’indi
1834 ’une vocation) avant les droits et les devoirs de l’ État (l’organisme dont le devoir est d’assurer la liberté de l’individ
1835 ation) avant les droits et les devoirs de l’État ( l’ organisme dont le devoir est d’assurer la liberté de l’individu au poi
1836 droits et les devoirs de l’État (l’organisme dont le devoir est d’assurer la liberté de l’individu au point de vue matérie
1837 devoirs de l’État (l’organisme dont le devoir est d’ assurer la liberté de l’individu au point de vue matériel). Les con
1838 l’État (l’organisme dont le devoir est d’assurer la liberté de l’individu au point de vue matériel). Les conséquences
1839 organisme dont le devoir est d’assurer la liberté de l’individu au point de vue matériel). Les conséquences sociales de
1840 anisme dont le devoir est d’assurer la liberté de l’ individu au point de vue matériel). Les conséquences sociales de la
1841 berté de l’individu au point de vue matériel). Les conséquences sociales de la vocation 1) Une doctrine chrétienne, c
1842 nt de vue matériel). Les conséquences sociales de la vocation 1) Une doctrine chrétienne, centrée sur l’idée de la v
1843 de vue matériel). Les conséquences sociales de la vocation 1) Une doctrine chrétienne, centrée sur l’idée de la voca
1844 cation 1) Une doctrine chrétienne, centrée sur l’ idée de la vocation des individus, mettra toujours l’accent sur le dev
1845 1) Une doctrine chrétienne, centrée sur l’idée de la vocation des individus, mettra toujours l’accent sur le devoir plu
1846 1) Une doctrine chrétienne, centrée sur l’idée de la vocation des individus, mettra toujours l’accent sur le devoir plutôt
1847 dée de la vocation des individus, mettra toujours l’ accent sur le devoir plutôt que sur les droits. Prenons l’exemple de l
1848 ation des individus, mettra toujours l’accent sur le devoir plutôt que sur les droits. Prenons l’exemple de l’armée : les
1849 ra toujours l’accent sur le devoir plutôt que sur les droits. Prenons l’exemple de l’armée : les règlements militaires ne f
1850 sur le devoir plutôt que sur les droits. Prenons l’ exemple de l’armée : les règlements militaires ne fixent pas les droit
1851 voir plutôt que sur les droits. Prenons l’exemple de l’armée : les règlements militaires ne fixent pas les droits d’un cap
1852 r plutôt que sur les droits. Prenons l’exemple de l’ armée : les règlements militaires ne fixent pas les droits d’un capita
1853 ue sur les droits. Prenons l’exemple de l’armée : les règlements militaires ne fixent pas les droits d’un capitaine mais se
1854 l’armée : les règlements militaires ne fixent pas les droits d’un capitaine mais seulement ses devoirs et ses fonctions. Il
1855 es règlements militaires ne fixent pas les droits d’ un capitaine mais seulement ses devoirs et ses fonctions. Il va sans d
1856 ses devoirs et ses fonctions. Il va sans dire que l’ organisation de l’armée est telle qu’un capitaine aura toujours les mo
1857 ses fonctions. Il va sans dire que l’organisation de l’armée est telle qu’un capitaine aura toujours les moyens d’accompli
1858 fonctions. Il va sans dire que l’organisation de l’ armée est telle qu’un capitaine aura toujours les moyens d’accomplir s
1859 e l’armée est telle qu’un capitaine aura toujours les moyens d’accomplir son devoir : c’est là sa liberté, il n’en a pas d’
1860 st telle qu’un capitaine aura toujours les moyens d’ accomplir son devoir : c’est là sa liberté, il n’en a pas d’autres. Or
1861 : c’est là sa liberté, il n’en a pas d’autres. Or l’ Ecclesia militans ressemble à une armée beaucoup plus qu’elle ne resse
1862 ne ressemble à une constitution abstraite fixant les droits de l’individu indépendamment des devoirs de sa charge. 2) Une
1863 le à une constitution abstraite fixant les droits de l’individu indépendamment des devoirs de sa charge. 2) Une doctrine c
1864 à une constitution abstraite fixant les droits de l’ individu indépendamment des devoirs de sa charge. 2) Une doctrine chré
1865 s droits de l’individu indépendamment des devoirs de sa charge. 2) Une doctrine chrétienne qui prend au sérieux le fait de
1866 . 2) Une doctrine chrétienne qui prend au sérieux le fait de la vocation divine d’un homme ou d’un organisme collectif con
1867 doctrine chrétienne qui prend au sérieux le fait de la vocation divine d’un homme ou d’un organisme collectif condamnera
1868 ctrine chrétienne qui prend au sérieux le fait de la vocation divine d’un homme ou d’un organisme collectif condamnera tou
1869 ui prend au sérieux le fait de la vocation divine d’ un homme ou d’un organisme collectif condamnera tout système qui, méca
1870 rieux le fait de la vocation divine d’un homme ou d’ un organisme collectif condamnera tout système qui, mécaniquement, emp
1871 ndamnera tout système qui, mécaniquement, empêche la réalisation de cette vocation. Elle condamnera, par conséquent, au no
1872 ystème qui, mécaniquement, empêche la réalisation de cette vocation. Elle condamnera, par conséquent, au nom de la théolog
1873 ation. Elle condamnera, par conséquent, au nom de la théologie, les grandes machines bureaucratiques dans lesquelles les i
1874 ndamnera, par conséquent, au nom de la théologie, les grandes machines bureaucratiques dans lesquelles les individus sont a
1875 grandes machines bureaucratiques dans lesquelles les individus sont abstraitement dirigés selon les besoins de la machine
1876 es les individus sont abstraitement dirigés selon les besoins de la machine et non selon leur vocation réelle. Elle condamn
1877 idus sont abstraitement dirigés selon les besoins de la machine et non selon leur vocation réelle. Elle condamnera le syst
1878 s sont abstraitement dirigés selon les besoins de la machine et non selon leur vocation réelle. Elle condamnera le système
1879 t non selon leur vocation réelle. Elle condamnera le système du capital privé dans la mesure où le mouvement des biens de
1880 Elle condamnera le système du capital privé dans la mesure où le mouvement des biens de la puissance matérielle y est fon
1881 era le système du capital privé dans la mesure où le mouvement des biens de la puissance matérielle y est fonction des has
1882 al privé dans la mesure où le mouvement des biens de la puissance matérielle y est fonction des hasards d’opérations de Bo
1883 privé dans la mesure où le mouvement des biens de la puissance matérielle y est fonction des hasards d’opérations de Bours
1884 a puissance matérielle y est fonction des hasards d’ opérations de Bourse, par exemple, et non des droits conférés par l’ex
1885 atérielle y est fonction des hasards d’opérations de Bourse, par exemple, et non des droits conférés par l’exercice d’une
1886 urse, par exemple, et non des droits conférés par l’ exercice d’une vocation. Elle condamnera tout système économique qui f
1887 xemple, et non des droits conférés par l’exercice d’ une vocation. Elle condamnera tout système économique qui fait de l’ho
1888 Elle condamnera tout système économique qui fait de l’homme le jouet des intérêts de l’État, d’un trust, de la production
1889 le condamnera tout système économique qui fait de l’ homme le jouet des intérêts de l’État, d’un trust, de la production ma
1890 mnera tout système économique qui fait de l’homme le jouet des intérêts de l’État, d’un trust, de la production matérielle
1891 nomique qui fait de l’homme le jouet des intérêts de l’État, d’un trust, de la production matérielle, de la volonté de pui
1892 ique qui fait de l’homme le jouet des intérêts de l’ État, d’un trust, de la production matérielle, de la volonté de puissa
1893 fait de l’homme le jouet des intérêts de l’État, d’ un trust, de la production matérielle, de la volonté de puissance indi
1894 omme le jouet des intérêts de l’État, d’un trust, de la production matérielle, de la volonté de puissance individuelle ou
1895 e le jouet des intérêts de l’État, d’un trust, de la production matérielle, de la volonté de puissance individuelle ou col
1896 l’État, d’un trust, de la production matérielle, de la volonté de puissance individuelle ou collective. 3) Les Églises co
1897 État, d’un trust, de la production matérielle, de la volonté de puissance individuelle ou collective. 3) Les Églises comba
1898 trust, de la production matérielle, de la volonté de puissance individuelle ou collective. 3) Les Églises combattront pour
1899 lonté de puissance individuelle ou collective. 3) Les Églises combattront pour tout ce qui assure à un organisme individuel
1900 qui assure à un organisme individuel ou collectif la liberté légale et les moyens matériels d’accomplir sa vocation. Elles
1901 isme individuel ou collectif la liberté légale et les moyens matériels d’accomplir sa vocation. Elles le feront au nom de l
1902 llectif la liberté légale et les moyens matériels d’ accomplir sa vocation. Elles le feront au nom de leur doctrine, et ave
1903 s moyens matériels d’accomplir sa vocation. Elles le feront au nom de leur doctrine, et avec une grande précision. Elles n
1904 doctrine, et avec une grande précision. Elles ne le feront pas au nom de conceptions purement humanistes ou religieusemen
1905 rement humanistes ou religieusement neutres comme le progrès, la justice sociale (de gauche), ou l’ordre social (de droite
1906 istes ou religieusement neutres comme le progrès, la justice sociale (de gauche), ou l’ordre social (de droite), l’intérêt
1907 ent neutres comme le progrès, la justice sociale ( de gauche), ou l’ordre social (de droite), l’intérêt national ou la pros
1908 me le progrès, la justice sociale (de gauche), ou l’ ordre social (de droite), l’intérêt national ou la prospérité économiq
1909 a justice sociale (de gauche), ou l’ordre social ( de droite), l’intérêt national ou la prospérité économique. Le devoir de
1910 ciale (de gauche), ou l’ordre social (de droite), l’ intérêt national ou la prospérité économique. Le devoir des Églises es
1911 l’ordre social (de droite), l’intérêt national ou la prospérité économique. Le devoir des Églises est de repenser toutes c
1912 , l’intérêt national ou la prospérité économique. Le devoir des Églises est de repenser toutes ces catégories et de les cr
1913 prospérité économique. Le devoir des Églises est de repenser toutes ces catégories et de les critiquer d’un point de vue
1914 Églises est de repenser toutes ces catégories et de les critiquer d’un point de vue spécifiquement chrétien. Il doit y av
1915 lises est de repenser toutes ces catégories et de les critiquer d’un point de vue spécifiquement chrétien. Il doit y avoir,
1916 epenser toutes ces catégories et de les critiquer d’ un point de vue spécifiquement chrétien. Il doit y avoir, par exemple,
1917 le, une redéfinition des « quatre libertés » dans les conditions de fonctionnement d’une doctrine chrétienne de la vocation
1918 ition des « quatre libertés » dans les conditions de fonctionnement d’une doctrine chrétienne de la vocation. (Être libre
1919 libertés » dans les conditions de fonctionnement d’ une doctrine chrétienne de la vocation. (Être libre à l’abri de la néc
1920 tions de fonctionnement d’une doctrine chrétienne de la vocation. (Être libre à l’abri de la nécessité, ne signifie pas qu
1921 ns de fonctionnement d’une doctrine chrétienne de la vocation. (Être libre à l’abri de la nécessité, ne signifie pas que l
1922 doctrine chrétienne de la vocation. (Être libre à l’ abri de la nécessité, ne signifie pas que l’on prend pour but la prosp
1923 e chrétienne de la vocation. (Être libre à l’abri de la nécessité, ne signifie pas que l’on prend pour but la prospérité,
1924 hrétienne de la vocation. (Être libre à l’abri de la nécessité, ne signifie pas que l’on prend pour but la prospérité, mai
1925 bre à l’abri de la nécessité, ne signifie pas que l’ on prend pour but la prospérité, mais que l’on demande la possibilité
1926 écessité, ne signifie pas que l’on prend pour but la prospérité, mais que l’on demande la possibilité matérielle pour chac
1927 s que l’on prend pour but la prospérité, mais que l’ on demande la possibilité matérielle pour chacun de réaliser sa vocati
1928 end pour but la prospérité, mais que l’on demande la possibilité matérielle pour chacun de réaliser sa vocation, etc.) Alo
1929 ’on demande la possibilité matérielle pour chacun de réaliser sa vocation, etc.) Alors, et alors seulement, les Églises re
1930 ser sa vocation, etc.) Alors, et alors seulement, les Églises retrouveront une autorité effective. Elles cesseront de s’ide
1931 rouveront une autorité effective. Elles cesseront de s’identifier aux yeux de l’homme de la rue à une certaine classe soci
1932 tive. Elles cesseront de s’identifier aux yeux de l’ homme de la rue à une certaine classe sociale, à un ordre établi, ou à
1933 les cesseront de s’identifier aux yeux de l’homme de la rue à une certaine classe sociale, à un ordre établi, ou à la réfo
1934 cesseront de s’identifier aux yeux de l’homme de la rue à une certaine classe sociale, à un ordre établi, ou à la réforme
1935 certaine classe sociale, à un ordre établi, ou à la réforme du moment. Elles cesseront d’être traînées dans le sillage de
1936 tabli, ou à la réforme du moment. Elles cesseront d’ être traînées dans le sillage de mouvements entrepris par d’autres, av
1937 e du moment. Elles cesseront d’être traînées dans le sillage de mouvements entrepris par d’autres, avec des motifs et pour
1938 . Elles cesseront d’être traînées dans le sillage de mouvements entrepris par d’autres, avec des motifs et pour des buts q
1939 buts qui ne sont pas nécessairement chrétiens. Les conséquences culturelles Deux dangers menacent la culture moderne
1940 conséquences culturelles Deux dangers menacent la culture moderne au point de vue d’une éthique fondée sur la vocation 
1941 ngers menacent la culture moderne au point de vue d’ une éthique fondée sur la vocation : a) un faux universalisme fruit d’
1942 moderne au point de vue d’une éthique fondée sur la vocation : a) un faux universalisme fruit d’une éducation sans couleu
1943 sur la vocation : a) un faux universalisme fruit d’ une éducation sans couleur confessionnelle, philosophique ni régionale
1944 réelle et b) nationalisme, autarchie spirituelle. La vocation d’un homme ou d’un groupe est à la fois distinction et intég
1945 nationalisme, autarchie spirituelle. La vocation d’ un homme ou d’un groupe est à la fois distinction et intégration. Ces
1946 autarchie spirituelle. La vocation d’un homme ou d’ un groupe est à la fois distinction et intégration. Ces deux éléments
1947 nt être conciliés et sauvegardés avec vigilance — l’ élément d’universalisation et celui de distinction. Il est grandement
1948 nciliés et sauvegardés avec vigilance — l’élément d’ universalisation et celui de distinction. Il est grandement souhaitabl
1949 vigilance — l’élément d’universalisation et celui de distinction. Il est grandement souhaitable, par exemple, que des étab
1950 souhaitable, par exemple, que des établissements d’ enseignement (collèges, universités) soient fondés sur une base confes
1951 e base confessionnelle clairement établie, à côté d’ établissements laïques, neutres ou non chrétiens, et que tout l’enseig
1952 ts laïques, neutres ou non chrétiens, et que tout l’ enseignement, dans chaque matière, y soit dominé par la doctrine de l’
1953 eignement, dans chaque matière, y soit dominé par la doctrine de l’Église en question, comme c’est le cas dans les institu
1954 ans chaque matière, y soit dominé par la doctrine de l’Église en question, comme c’est le cas dans les instituts catholiqu
1955 chaque matière, y soit dominé par la doctrine de l’ Église en question, comme c’est le cas dans les instituts catholiques
1956 la doctrine de l’Église en question, comme c’est le cas dans les instituts catholiques et à l’Université calviniste de Ho
1957 de l’Église en question, comme c’est le cas dans les instituts catholiques et à l’Université calviniste de Hollande. Mais,
1958 c’est le cas dans les instituts catholiques et à l’ Université calviniste de Hollande. Mais, en même temps, pouddr19490200
1959 nstituts catholiques et à l’Université calviniste de Hollande. Mais, en même temps, pouddr19490200semr sauvegarder le fact
1960 is, en même temps, pouddr19490200semr sauvegarder le facteur universaliste, il est nécessaire que, dans les écoles confess
1961 acteur universaliste, il est nécessaire que, dans les écoles confessionnelles, un enseignement suffisamment poussé des autr
1962 amment poussé des autres confessions soit donné : la partie œcuménique. Car ce n’est qu’en apprenant à connaître les autre
1963 ménique. Car ce n’est qu’en apprenant à connaître les autres que nous en venons à nous connaître nous-mêmes, comme ce n’est
1964 prenant nous-mêmes que nous parvenons à connaître les autres. L’attitude générale serait alors d’approfondir et d’intégrer
1965 -mêmes que nous parvenons à connaître les autres. L’ attitude générale serait alors d’approfondir et d’intégrer le plus pos
1966 ître les autres. L’attitude générale serait alors d’ approfondir et d’intégrer le plus possible chaque vocation culturelle
1967 L’attitude générale serait alors d’approfondir et d’ intégrer le plus possible chaque vocation culturelle du groupe (qu’il
1968 générale serait alors d’approfondir et d’intégrer le plus possible chaque vocation culturelle du groupe (qu’il soit religi
1969 lle du groupe (qu’il soit religieux ou national), le tout en vue de l’union (fédérale ou œcuménique) de ces vocations dans
1970 il soit religieux ou national), le tout en vue de l’ union (fédérale ou œcuménique) de ces vocations dans un ensemble beauc
1971 e tout en vue de l’union (fédérale ou œcuménique) de ces vocations dans un ensemble beaucoup plus large — le corps et ses
1972 vocations dans un ensemble beaucoup plus large — le corps et ses membres ; ne jamais chercher l’union en neutralisant les
1973 ge — le corps et ses membres ; ne jamais chercher l’ union en neutralisant les différences et les particularités, mais au c
1974 bres ; ne jamais chercher l’union en neutralisant les différences et les particularités, mais au contraire en cherchant à l
1975 ercher l’union en neutralisant les différences et les particularités, mais au contraire en cherchant à les comparer. Le deu
1976 particularités, mais au contraire en cherchant à les comparer. Le deuxième problème à envisager est celui d’une collaborat
1977 parer. Le deuxième problème à envisager est celui d’ une collaboration plus étroite entre l’Église et l’Intelligentzia. Dan
1978 est celui d’une collaboration plus étroite entre l’ Église et l’Intelligentzia. Dans le présent état des choses, cette col
1979 ’une collaboration plus étroite entre l’Église et l’ Intelligentzia. Dans le présent état des choses, cette collaboration o
1980 étroite entre l’Église et l’Intelligentzia. Dans le présent état des choses, cette collaboration organique fait défaut. S
1981 cette collaboration organique fait défaut. Seuls les mouvements œcuméniques ont donné l’occasion à un certain nombre de sa
1982 éfaut. Seuls les mouvements œcuméniques ont donné l’ occasion à un certain nombre de savants, historiens et écrivains de tr
1983 méniques ont donné l’occasion à un certain nombre de savants, historiens et écrivains de travailler pour les Églises dans
1984 ertain nombre de savants, historiens et écrivains de travailler pour les Églises dans leur ensemble. Mais la plupart des c
1985 vants, historiens et écrivains de travailler pour les Églises dans leur ensemble. Mais la plupart des confessions (spéciale
1986 le. Mais la plupart des confessions (spécialement les protestantes) n’ont pas les moyens de mettre en contact organique les
1987 essions (spécialement les protestantes) n’ont pas les moyens de mettre en contact organique les créateurs de culture et l’É
1988 écialement les protestantes) n’ont pas les moyens de mettre en contact organique les créateurs de culture et l’Église comm
1989 ont pas les moyens de mettre en contact organique les créateurs de culture et l’Église comme telle — l’Église comme corps d
1990 yens de mettre en contact organique les créateurs de culture et l’Église comme telle — l’Église comme corps de doctrine et
1991 en contact organique les créateurs de culture et l’ Église comme telle — l’Église comme corps de doctrine et comme communa
1992 es créateurs de culture et l’Église comme telle — l’ Église comme corps de doctrine et comme communauté. Sur ce plan tout r
1993 re et l’Église comme telle — l’Église comme corps de doctrine et comme communauté. Sur ce plan tout reste à créer. Et quel
1994 e chose doit être créé si nous voulons éviter que la culture de demain se développe selon des voies qui s’éloignent de plu
1995 t être créé si nous voulons éviter que la culture de demain se développe selon des voies qui s’éloignent de plus en plus d
1996 e selon des voies qui s’éloignent de plus en plus d’ une conception chrétienne du monde. i. Rougemont Denis de, « La re
1997 ption chrétienne du monde. i. Rougemont Denis de , « La responsabilité culturelle de l’Église », Le Semeur, Paris, mars
1998 chrétienne du monde. i. Rougemont Denis de, «  La responsabilité culturelle de l’Église », Le Semeur, Paris, mars 1945,
1999 ougemont Denis de, « La responsabilité culturelle de l’Église », Le Semeur, Paris, mars 1945, p. 17-25.
2000 emont Denis de, « La responsabilité culturelle de l’ Église », Le Semeur, Paris, mars 1945, p. 17-25.
2001 de, « La responsabilité culturelle de l’Église », Le Semeur, Paris, mars 1945, p. 17-25.
6 1946, Le Semeur, articles (1933–1949). Chances d’action du christianisme (juin-juillet 1946)
2002 Chances d’ action du christianisme (juin-juillet 1946)j Depuis des siècles, de
2003 juin-juillet 1946)j Depuis des siècles, depuis la Renaissance, le christianisme a vécu sur la défensive. Les hiérarchie
2004 6)j Depuis des siècles, depuis la Renaissance, le christianisme a vécu sur la défensive. Les hiérarchies ecclésiastique
2005 epuis la Renaissance, le christianisme a vécu sur la défensive. Les hiérarchies ecclésiastiques défendaient leurs pouvoirs
2006 ssance, le christianisme a vécu sur la défensive. Les hiérarchies ecclésiastiques défendaient leurs pouvoirs temporels, jus
2007 leurs pouvoirs temporels, justement contestés par l’ État. Puis elles eurent à défendre leurs pouvoirs spirituels, certains
2008 spirituels, certains États s’étant laissé aller à les revendiquer injustement. Les docteurs de l’Église se défendaient cont
2009 étant laissé aller à les revendiquer injustement. Les docteurs de l’Église se défendaient contre les attaques successives d
2010 aller à les revendiquer injustement. Les docteurs de l’Église se défendaient contre les attaques successives du scepticism
2011 er à les revendiquer injustement. Les docteurs de l’ Église se défendaient contre les attaques successives du scepticisme n
2012 t. Les docteurs de l’Église se défendaient contre les attaques successives du scepticisme né de la science cartésienne, de
2013 contre les attaques successives du scepticisme né de la science cartésienne, de l’historisme, de la philologie, puis des s
2014 tre les attaques successives du scepticisme né de la science cartésienne, de l’historisme, de la philologie, puis des syst
2015 ives du scepticisme né de la science cartésienne, de l’historisme, de la philologie, puis des systèmes sociologiques et ph
2016 s du scepticisme né de la science cartésienne, de l’ historisme, de la philologie, puis des systèmes sociologiques et philo
2017 me né de la science cartésienne, de l’historisme, de la philologie, puis des systèmes sociologiques et philosophiques qui
2018 né de la science cartésienne, de l’historisme, de la philologie, puis des systèmes sociologiques et philosophiques qui se
2019 es et philosophiques qui se mirent à pulluler dès le xixe siècle, et qui se posaient en termes intraduisibles dans les ca
2020 et qui se posaient en termes intraduisibles dans les catégories théologiques traditionnelles. Quant aux fidèles, ils avaie
2021 ant aux fidèles, ils avaient à se défendre contre la menace quotidienne, innombrable, et sans cesse accrue, mais d’une man
2022 tidienne, innombrable, et sans cesse accrue, mais d’ une manière imperceptible, d’habitudes de pensée et de vie de moins en
2023 s cesse accrue, mais d’une manière imperceptible, d’ habitudes de pensée et de vie de moins en moins conformes aux lois spi
2024 ue, mais d’une manière imperceptible, d’habitudes de pensée et de vie de moins en moins conformes aux lois spirituelles :
2025 e manière imperceptible, d’habitudes de pensée et de vie de moins en moins conformes aux lois spirituelles : sans le savoi
2026 re imperceptible, d’habitudes de pensée et de vie de moins en moins conformes aux lois spirituelles : sans le savoir, sans
2027 s en moins conformes aux lois spirituelles : sans le savoir, sans oser se l’avouer, les chrétiens devenaient, en Europe co
2028 lois spirituelles : sans le savoir, sans oser se l’ avouer, les chrétiens devenaient, en Europe comme ailleurs, une minori
2029 ituelles : sans le savoir, sans oser se l’avouer, les chrétiens devenaient, en Europe comme ailleurs, une minorité doucemen
2030 é doucement persécutée. Cette persécution à coups d’ épingle, de demi-sourires et d’ironies intellectuelles basées sur « le
2031 persécutée. Cette persécution à coups d’épingle, de demi-sourires et d’ironies intellectuelles basées sur « les derniers
2032 ersécution à coups d’épingle, de demi-sourires et d’ ironies intellectuelles basées sur « les derniers progrès de la scienc
2033 ourires et d’ironies intellectuelles basées sur «  les derniers progrès de la science », cette tolérance même qui se manifes
2034 intellectuelles basées sur « les derniers progrès de la science », cette tolérance même qui se manifestait à l’égard des «
2035 ellectuelles basées sur « les derniers progrès de la science », cette tolérance même qui se manifestait à l’égard des « su
2036 rd des « survivances religieuses », firent autant de mal aux Églises que les persécutions romaines aux premiers temps leur
2037 ligieuses », firent autant de mal aux Églises que les persécutions romaines aux premiers temps leur avaient fait de bien. P
2038 ons romaines aux premiers temps leur avaient fait de bien. Partout, l’on vit au cours du xviiie et surtout du xixe siècl
2039 remiers temps leur avaient fait de bien. Partout, l’ on vit au cours du xviiie et surtout du xixe siècle, s’exténuer les
2040 du xviiie et surtout du xixe siècle, s’exténuer les formes extrêmes, hardies et créatrices des différentes confessions. O
2041 ces des différentes confessions. On reculait sous la pression de l’incroyance, on faisait la part du feu, on cédait les po
2042 érentes confessions. On reculait sous la pression de l’incroyance, on faisait la part du feu, on cédait les positions trop
2043 ntes confessions. On reculait sous la pression de l’ incroyance, on faisait la part du feu, on cédait les positions trop me
2044 lait sous la pression de l’incroyance, on faisait la part du feu, on cédait les positions trop menacées par le scepticisme
2045 ’incroyance, on faisait la part du feu, on cédait les positions trop menacées par le scepticisme. Pour ne donner que deux e
2046 du feu, on cédait les positions trop menacées par le scepticisme. Pour ne donner que deux exemples : on vit le mouvement m
2047 icisme. Pour ne donner que deux exemples : on vit le mouvement mystique s’éteindre au sein du catholicisme romain, tandis
2048 eindre au sein du catholicisme romain, tandis que le théocentrisme transcendantal des réformateurs faisait place, chez les
2049 anscendantal des réformateurs faisait place, chez les protestants, à un moralisme centré sur l’homme. Tout tranquillement,
2050 , chez les protestants, à un moralisme centré sur l’ homme. Tout tranquillement, et pour sauver leur corps, les Églises ren
2051 . Tout tranquillement, et pour sauver leur corps, les Églises renonçaient sinon à leur âme même, du moins à cette véhémence
2052 mence flambante qui fut toujours signe et symbole de l’Esprit. Un fils soumis de Rome, le grand Paul Claudel, pouvait écri
2053 ce flambante qui fut toujours signe et symbole de l’ Esprit. Un fils soumis de Rome, le grand Paul Claudel, pouvait écrire
2054 ours signe et symbole de l’Esprit. Un fils soumis de Rome, le grand Paul Claudel, pouvait écrire vers la fin de cette péri
2055 e et symbole de l’Esprit. Un fils soumis de Rome, le grand Paul Claudel, pouvait écrire vers la fin de cette période qu’à
2056 Rome, le grand Paul Claudel, pouvait écrire vers la fin de cette période qu’à la question : « Si le sel perd sa saveur, a
2057 le grand Paul Claudel, pouvait écrire vers la fin de cette période qu’à la question : « Si le sel perd sa saveur, avec quo
2058 pouvait écrire vers la fin de cette période qu’à la question : « Si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ?
2059 s la fin de cette période qu’à la question : « Si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? », les catholiques
2060 question : « Si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? », les catholiques modernes répondaient dans l’ense
2061 perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? », les catholiques modernes répondaient dans l’ensemble : « Avec du sucre ! 
2062 on ? », les catholiques modernes répondaient dans l’ ensemble : « Avec du sucre ! » Remarque hélas valable pour bien d’autr
2063 et qui résume toute une époque. Je pense qu’avec la guerre, cette époque a pris fin. Et je fonde cette croyance sur quelq
2064 te croyance sur quelques faits. C’est un fait que le totalitarisme a rompu la paix fausse qui semblait établie entre les s
2065 faits. C’est un fait que le totalitarisme a rompu la paix fausse qui semblait établie entre les sociétés laïques et les Ég
2066 a rompu la paix fausse qui semblait établie entre les sociétés laïques et les Églises ; qu’il a brusquement mis à nu l’état
2067 ui semblait établie entre les sociétés laïques et les Églises ; qu’il a brusquement mis à nu l’état minoritaire des chrétie
2068 ues et les Églises ; qu’il a brusquement mis à nu l’ état minoritaire des chrétiens ; qu’il les a attaqués de front au nom
2069 mis à nu l’état minoritaire des chrétiens ; qu’il les a attaqués de front au nom des principes non chrétiens (comme le nati
2070 minoritaire des chrétiens ; qu’il les a attaqués de front au nom des principes non chrétiens (comme le nationalisme) qu’i
2071 e front au nom des principes non chrétiens (comme le nationalisme) qu’ils croyaient pouvoir tolérer ; qu’il a été abattu f
2072 évation brutale puis sa chute ont été pour toutes les Églises une épreuve de forces, un défi, une purification, une occasio
2073 chute ont été pour toutes les Églises une épreuve de forces, un défi, une purification, une occasion de réveil. C’est un f
2074 e forces, un défi, une purification, une occasion de réveil. C’est un fait que la culture laïque, a-chrétienne ou antichré
2075 cation, une occasion de réveil. C’est un fait que la culture laïque, a-chrétienne ou antichrétienne, qui prétendait se sub
2076 ou antichrétienne, qui prétendait se substituer à la religion et conduire le monde moderne vers un paradis sans Dieu, a dé
2077 rétendait se substituer à la religion et conduire le monde moderne vers un paradis sans Dieu, a démontré son impuissance r
2078 ns Dieu, a démontré son impuissance réelle devant l’ assaut de dictatures barbares : elle s’est reconnue impuissante à nous
2079 a démontré son impuissance réelle devant l’assaut de dictatures barbares : elle s’est reconnue impuissante à nous donner d
2080 s’est reconnue impuissante à nous donner des buts de vie, des idéaux et un monde plus efficaces qμe ceux du christianisme.
2081 es qμe ceux du christianisme. C’est un fait que «  les derniers progrès de la Science » autorisent de moins en moins — et no
2082 ianisme. C’est un fait que « les derniers progrès de la Science » autorisent de moins en moins — et non de plus en plus, c
2083 isme. C’est un fait que « les derniers progrès de la Science » autorisent de moins en moins — et non de plus en plus, comm
2084 « les derniers progrès de la Science » autorisent de moins en moins — et non de plus en plus, comme au siècle passé — à me
2085 n plus, comme au siècle passé — à mettre en doute la vérité et la validité des dogmes chrétiens. L’ère des argumentations
2086 au siècle passé — à mettre en doute la vérité et la validité des dogmes chrétiens. L’ère des argumentations « scientifiqu
2087 te la vérité et la validité des dogmes chrétiens. L’ ère des argumentations « scientifiques » contre la Genèse, la Création
2088 L’ère des argumentations « scientifiques » contre la Genèse, la Création du monde par Dieu, sa Fin, l’existence de l’espri
2089 rgumentations « scientifiques » contre la Genèse, la Création du monde par Dieu, sa Fin, l’existence de l’esprit, etc., pa
2090 la Genèse, la Création du monde par Dieu, sa Fin, l’ existence de l’esprit, etc., paraît bien close, et pour longtemps. Et
2091 a Création du monde par Dieu, sa Fin, l’existence de l’esprit, etc., paraît bien close, et pour longtemps. Et c’est un fai
2092 réation du monde par Dieu, sa Fin, l’existence de l’ esprit, etc., paraît bien close, et pour longtemps. Et c’est un fait q
2093 en close, et pour longtemps. Et c’est un fait que les trois grandes confessions chrétiennes ont retrouvé, depuis une ou deu
2094 tiennes ont retrouvé, depuis une ou deux décades, le courage de réaffirmer leurs positions parfois les plus extrêmes, avec
2095 retrouvé, depuis une ou deux décades, le courage de réaffirmer leurs positions parfois les plus extrêmes, avec une belle
2096 le courage de réaffirmer leurs positions parfois les plus extrêmes, avec une belle indépendance vis-à-vis des critiques de
2097 ec une belle indépendance vis-à-vis des critiques de l’extérieur. Renaissance du thomisme et des études mystiques chez les
2098 une belle indépendance vis-à-vis des critiques de l’ extérieur. Renaissance du thomisme et des études mystiques chez les ca
2099 aissance du thomisme et des études mystiques chez les catholiques ; restauration de la dogmatique réformée grâce au mouveme
2100 des mystiques chez les catholiques ; restauration de la dogmatique réformée grâce au mouvement initié par Karl Barth chez
2101 mystiques chez les catholiques ; restauration de la dogmatique réformée grâce au mouvement initié par Karl Barth chez les
2102 mée grâce au mouvement initié par Karl Barth chez les protestants ; réapparition d’une puissante et purifiée Église orthodo
2103 ar Karl Barth chez les protestants ; réapparition d’ une puissante et purifiée Église orthodoxe à l’Est. Mais dire que l’ép
2104 on d’une puissante et purifiée Église orthodoxe à l’ Est. Mais dire que l’époque de la défensive est terminée pour elles, d
2105 purifiée Église orthodoxe à l’Est. Mais dire que l’ époque de la défensive est terminée pour elles, dans notre temps, c’es
2106 Église orthodoxe à l’Est. Mais dire que l’époque de la défensive est terminée pour elles, dans notre temps, c’est poser a
2107 lise orthodoxe à l’Est. Mais dire que l’époque de la défensive est terminée pour elles, dans notre temps, c’est poser aux
2108 ur reste plus qu’à s’endormir, ou bien à passer à l’ attaque. Ce lendemain d’une guerre de Trente Ans ne ressemble guère à
2109 ormir, ou bien à passer à l’attaque. Ce lendemain d’ une guerre de Trente Ans ne ressemble guère à une victoire, il faut bi
2110 n à passer à l’attaque. Ce lendemain d’une guerre de Trente Ans ne ressemble guère à une victoire, il faut bien le dire. L
2111 s ne ressemble guère à une victoire, il faut bien le dire. Les nations qui ont perdu la guerre ont tout perdu ; mais celle
2112 emble guère à une victoire, il faut bien le dire. Les nations qui ont perdu la guerre ont tout perdu ; mais celles qui l’on
2113 , il faut bien le dire. Les nations qui ont perdu la guerre ont tout perdu ; mais celles qui l’ont gagnée n’ont rien gagné
2114 perdu la guerre ont tout perdu ; mais celles qui l’ ont gagnée n’ont rien gagné ; elles ont seulement repoussé une menace,
2115 grands que ceux qu’elles eussent été contraintes de subir en se rendant. (Dans ce « presque » est là différence entre hon
2116 honte, vie et mort.) Et que trouvent aujourd’hui les peuples devant eux ? Battus et vainqueurs, épuisés, cherchent en vain
2117 , épuisés, cherchent en vain une utopie nouvelle. Les uns s’abandonnent aux vieilleries et tentent de restaurer le national
2118 Les uns s’abandonnent aux vieilleries et tentent de restaurer le nationalisme, condamné par les catastrophes récentes. Le
2119 andonnent aux vieilleries et tentent de restaurer le nationalisme, condamné par les catastrophes récentes. Les autres pens
2120 entent de restaurer le nationalisme, condamné par les catastrophes récentes. Les autres pensent qu’en déplaçant quelques ob
2121 onalisme, condamné par les catastrophes récentes. Les autres pensent qu’en déplaçant quelques objets — les richesses par ex
2122 autres pensent qu’en déplaçant quelques objets — les richesses par exemple — on arrangera la vie… D’autres enfin, faisant
2123 objets — les richesses par exemple — on arrangera la vie… D’autres enfin, faisant la théorie de leur faiblesse, formulent
2124 le — on arrangera la vie… D’autres enfin, faisant la théorie de leur faiblesse, formulent des doctrines nihilistes. Devant
2125 angera la vie… D’autres enfin, faisant la théorie de leur faiblesse, formulent des doctrines nihilistes. Devant cette démi
2126 des doctrines nihilistes. Devant cette démission de la pensée et de la morale, l’État se voit forcé d’étendre ses pouvoir
2127 s doctrines nihilistes. Devant cette démission de la pensée et de la morale, l’État se voit forcé d’étendre ses pouvoirs,
2128 ihilistes. Devant cette démission de la pensée et de la morale, l’État se voit forcé d’étendre ses pouvoirs, à coups de dé
2129 listes. Devant cette démission de la pensée et de la morale, l’État se voit forcé d’étendre ses pouvoirs, à coups de décre
2130 ant cette démission de la pensée et de la morale, l’ État se voit forcé d’étendre ses pouvoirs, à coups de décrets si génér
2131 e la pensée et de la morale, l’État se voit forcé d’ étendre ses pouvoirs, à coups de décrets si généraux que chaque vocati
2132 tat se voit forcé d’étendre ses pouvoirs, à coups de décrets si généraux que chaque vocation personnelle va s’en trouver n
2133 trouver nécessairement lésée. En d’autres termes, les Églises ne trouvent plus dans le monde des doctrines hostiles, mais u
2134 ’autres termes, les Églises ne trouvent plus dans le monde des doctrines hostiles, mais un vide doctrinal sans précédent.
2135 de est un appel, urgent et dramatique. Un appel à l’ attaque, à l’offensive, à l’initiative, à du plein. Ou encore : les Ég
2136 el, urgent et dramatique. Un appel à l’attaque, à l’ offensive, à l’initiative, à du plein. Ou encore : les Églises et leur
2137 ramatique. Un appel à l’attaque, à l’offensive, à l’ initiative, à du plein. Ou encore : les Églises et leurs prédicateurs
2138 ffensive, à l’initiative, à du plein. Ou encore : les Églises et leurs prédicateurs ont moins que jamais à se soucier, aujo
2139 s ont moins que jamais à se soucier, aujourd’hui, de réfuter les arguments de l’incroyance ; elles ont, tout simplement à
2140 que jamais à se soucier, aujourd’hui, de réfuter les arguments de l’incroyance ; elles ont, tout simplement à donner leurs
2141 se soucier, aujourd’hui, de réfuter les arguments de l’incroyance ; elles ont, tout simplement à donner leurs croyances, a
2142 soucier, aujourd’hui, de réfuter les arguments de l’ incroyance ; elles ont, tout simplement à donner leurs croyances, avec
2143 à ceux qui se noient. Comme laïque se tenant dans l’ Église, et voyant au-dehors ses chances d’action, et la misère du temp
2144 nt dans l’Église, et voyant au-dehors ses chances d’ action, et la misère du temps qui appelle, j’attends ceci : I. Que l’É
2145 ise, et voyant au-dehors ses chances d’action, et la misère du temps qui appelle, j’attends ceci : I. Que l’Église offre u
2146 ère du temps qui appelle, j’attends ceci : I. Que l’ Église offre un type de relations humaines viables, comme elle le fit
2147 e, j’attends ceci : I. Que l’Église offre un type de relations humaines viables, comme elle le fit aux siècles sombres, av
2148 un type de relations humaines viables, comme elle le fit aux siècles sombres, avant la floraison du Moyen âge, qui fut son
2149 les, comme elle le fit aux siècles sombres, avant la floraison du Moyen âge, qui fut son œuvre. Il s’agit de restaurer le
2150 raison du Moyen âge, qui fut son œuvre. Il s’agit de restaurer le sens de la communauté vivante, que le gigantisme de nos
2151 en âge, qui fut son œuvre. Il s’agit de restaurer le sens de la communauté vivante, que le gigantisme de nos machines admi
2152 qui fut son œuvre. Il s’agit de restaurer le sens de la communauté vivante, que le gigantisme de nos machines administrati
2153 fut son œuvre. Il s’agit de restaurer le sens de la communauté vivante, que le gigantisme de nos machines administratives
2154 e restaurer le sens de la communauté vivante, que le gigantisme de nos machines administratives, le règne de l’argent, le
2155 sens de la communauté vivante, que le gigantisme de nos machines administratives, le règne de l’argent, le nomadisme indu
2156 ue le gigantisme de nos machines administratives, le règne de l’argent, le nomadisme industriel, et les déportations en ma
2157 antisme de nos machines administratives, le règne de l’argent, le nomadisme industriel, et les déportations en masse, ont
2158 isme de nos machines administratives, le règne de l’ argent, le nomadisme industriel, et les déportations en masse, ont pre
2159 s machines administratives, le règne de l’argent, le nomadisme industriel, et les déportations en masse, ont presque tué,
2160 le règne de l’argent, le nomadisme industriel, et les déportations en masse, ont presque tué, laissant le champ libre à l’É
2161 déportations en masse, ont presque tué, laissant le champ libre à l’État et à ses réglementations, souvent utiles, mais q
2162 masse, ont presque tué, laissant le champ libre à l’ État et à ses réglementations, souvent utiles, mais qui ne sont jamais
2163 s, souvent utiles, mais qui ne sont jamais règles de vie. Je voudrais une sociologie chrétienne pour le xxe siècle, et je
2164 e vie. Je voudrais une sociologie chrétienne pour le xxe siècle, et je la voudrais fondée sur la situation d’un groupe de
2165 sociologie chrétienne pour le xxe siècle, et je la voudrais fondée sur la situation d’un groupe de frères prenant la com
2166 pour le xxe siècle, et je la voudrais fondée sur la situation d’un groupe de frères prenant la communion. 2. Que l’Église
2167 siècle, et je la voudrais fondée sur la situation d’ un groupe de frères prenant la communion. 2. Que l’Église offre un typ
2168 e la voudrais fondée sur la situation d’un groupe de frères prenant la communion. 2. Que l’Église offre un type de relatio
2169 ée sur la situation d’un groupe de frères prenant la communion. 2. Que l’Église offre un type de relations culturelles via
2170 ’un groupe de frères prenant la communion. 2. Que l’ Église offre un type de relations culturelles viables ; qu’elle ose de
2171 enant la communion. 2. Que l’Église offre un type de relations culturelles viables ; qu’elle ose de nouveau soutenir et gu
2172 position méfiante et arriérée — académique — dans les arts sacrés comme vis-à-vis de la culture vivante, laissant celle-ci
2173 démique — dans les arts sacrés comme vis-à-vis de la culture vivante, laissant celle-ci désorientée. Il s’agit que nos thé
2174 s’agit que nos théologiens adoptent une politique d’ intervention, et non de vertueuse indignation, à l’égard des écoles no
2175 ens adoptent une politique d’intervention, et non de vertueuse indignation, à l’égard des écoles nouvelles, dépourvues de
2176 ation, à l’égard des écoles nouvelles, dépourvues de principe d’intégration, de commune mesure, d’ambitions spirituelles,
2177 gard des écoles nouvelles, dépourvues de principe d’ intégration, de commune mesure, d’ambitions spirituelles, de « dévotio
2178 nouvelles, dépourvues de principe d’intégration, de commune mesure, d’ambitions spirituelles, de « dévotion » à rien d’av
2179 ues de principe d’intégration, de commune mesure, d’ ambitions spirituelles, de « dévotion » à rien d’avouable… Toute la cu
2180 ion, de commune mesure, d’ambitions spirituelles, de « dévotion » à rien d’avouable… Toute la culture de l’Occident — musi
2181 d’ambitions spirituelles, de « dévotion » à rien d’ avouable… Toute la culture de l’Occident — musique, peinture, philosop
2182 tuelles, de « dévotion » à rien d’avouable… Toute la culture de l’Occident — musique, peinture, philosophie, littérature —
2183 « dévotion » à rien d’avouable… Toute la culture de l’Occident — musique, peinture, philosophie, littérature — est sortie
2184 dévotion » à rien d’avouable… Toute la culture de l’ Occident — musique, peinture, philosophie, littérature — est sortie de
2185 est temps que nous sortions à sa recherche, pour la ramener ! 3. Que l’Église cesse de défendre la triste et inefficace m
2186 sortions à sa recherche, pour la ramener ! 3. Que l’ Église cesse de défendre la triste et inefficace moralité bourgeoise,
2187 echerche, pour la ramener ! 3. Que l’Église cesse de défendre la triste et inefficace moralité bourgeoise, avec laquelle t
2188 ur la ramener ! 3. Que l’Église cesse de défendre la triste et inefficace moralité bourgeoise, avec laquelle trop de chrét
2189 nefficace moralité bourgeoise, avec laquelle trop de chrétiens confondent aujourd’hui la vertu, quand ils ne vont pas jusq
2190 laquelle trop de chrétiens confondent aujourd’hui la vertu, quand ils ne vont pas jusqu’au point de l’identifier avec la «
2191 ui la vertu, quand ils ne vont pas jusqu’au point de l’identifier avec la « vie chrétienne », et qu’elle restaure chez les
2192 la vertu, quand ils ne vont pas jusqu’au point de l’ identifier avec la « vie chrétienne », et qu’elle restaure chez les fi
2193 s ne vont pas jusqu’au point de l’identifier avec la « vie chrétienne », et qu’elle restaure chez les fidèles le sens de l
2194 c la « vie chrétienne », et qu’elle restaure chez les fidèles le sens de la vocation personnelle, seul fondement d’une cond
2195 hrétienne », et qu’elle restaure chez les fidèles le sens de la vocation personnelle, seul fondement d’une conduite spécif
2196 e », et qu’elle restaure chez les fidèles le sens de la vocation personnelle, seul fondement d’une conduite spécifiquement
2197 , et qu’elle restaure chez les fidèles le sens de la vocation personnelle, seul fondement d’une conduite spécifiquement ch
2198 e sens de la vocation personnelle, seul fondement d’ une conduite spécifiquement chrétienne. « Soyez bien sages », nous dis
2199 t chrétienne. « Soyez bien sages », nous disaient les prédicateurs depuis deux siècles. « Soyez fous ! », dit saint Paul au
2200  ! », dit saint Paul aux Corinthiens. « Osez être l’ Invraisemblable ! »5 dit Kierkegaard. Ce sont ces voix que les meilleu
2201 blable ! »5 dit Kierkegaard. Ce sont ces voix que les meilleurs aujourd’hui, hors des Églises, me paraissent avides d’enten
2202 jourd’hui, hors des Églises, me paraissent avides d’ entendre. La « folie de la Croix », non la sagesse bourgeoise. Quelque
2203 ors des Églises, me paraissent avides d’entendre. La « folie de la Croix », non la sagesse bourgeoise. Quelque chose qui e
2204 ises, me paraissent avides d’entendre. La « folie de la Croix », non la sagesse bourgeoise. Quelque chose qui entraîne en
2205 s, me paraissent avides d’entendre. La « folie de la Croix », non la sagesse bourgeoise. Quelque chose qui entraîne en ava
2206 me paraissent avides d’entendre. La « folie de la Croix  », non la sagesse bourgeoise. Quelque chose qui entraîne en avant et
2207 avides d’entendre. La « folie de la Croix », non la sagesse bourgeoise. Quelque chose qui entraîne en avant et au-delà, n
2208 ce qui retient en arrière et en deçà des risques de la vie. 4. Que l’Église affirme avec force, dans le domaine politique
2209 qui retient en arrière et en deçà des risques de la vie. 4. Que l’Église affirme avec force, dans le domaine politique, l
2210 arrière et en deçà des risques de la vie. 4. Que l’ Église affirme avec force, dans le domaine politique, la Transcendance
2211 la vie. 4. Que l’Église affirme avec force, dans le domaine politique, la Transcendance de son chef, contre tous les abso
2212 se affirme avec force, dans le domaine politique, la Transcendance de son chef, contre tous les absolutismes nationaux, ét
2213 orce, dans le domaine politique, la Transcendance de son chef, contre tous les absolutismes nationaux, étatiques, partisan
2214 itique, la Transcendance de son chef, contre tous les absolutismes nationaux, étatiques, partisans. Si jamais un esprit rée
2215 llement international, ou « global » comme disent les Américains, s’instaure sur notre planète, ce ne sera qu’au nom de ce
2216 tique capitale dans notre siècle : il peut offrir le modèle même d’une union mondiale dans le respect des diversités tradi
2217 dans notre siècle : il peut offrir le modèle même d’ une union mondiale dans le respect des diversités traditionnelles. Que
2218 t offrir le modèle même d’une union mondiale dans le respect des diversités traditionnelles. Que dis-je, il peut ! Il le d
2219 ersités traditionnelles. Que dis-je, il peut ! Il le doit, et de toute urgence ! S’il y échoue, je ne vois aucune raison d
2220 itionnelles. Que dis-je, il peut ! Il le doit, et de toute urgence ! S’il y échoue, je ne vois aucune raison d’attendre au
2221 urgence ! S’il y échoue, je ne vois aucune raison d’ attendre autre chose, pour le monde, que des tyrans, leurs guerres, et
2222 e vois aucune raison d’attendre autre chose, pour le monde, que des tyrans, leurs guerres, et les tyrannies qui en résulte
2223 pour le monde, que des tyrans, leurs guerres, et les tyrannies qui en résultent… Un mot encore. Ce programme, qui résume à
2224 n mot encore. Ce programme, qui résume à mes yeux les plus grandes chances d’action du christianisme au xxe siècle, rester
2225 e, qui résume à mes yeux les plus grandes chances d’ action du christianisme au xxe siècle, resterait une pure utopie si l
2226 isme au xxe siècle, resterait une pure utopie si les chrétiens s’en remettaient aux Églises pour le réaliser. Les Églises
2227 i les chrétiens s’en remettaient aux Églises pour le réaliser. Les Églises comme corps organisés ne peuvent que soutenir e
2228 ns s’en remettaient aux Églises pour le réaliser. Les Églises comme corps organisés ne peuvent que soutenir et encadrer l’a
2229 rps organisés ne peuvent que soutenir et encadrer l’ action chrétienne. Celle-ci se fera, comme elle s’est toujours faite,
2230 s et par des petits groupes ; par quelques « fous de Dieu » comme saint François d’Assise ; par des gens de peu réunis dan
2231 eu » comme saint François d’Assise ; par des gens de peu réunis dans une chambre ; par des mystiques qui n’auront l’air de
2232 ne chambre ; par des mystiques qui n’auront l’air de rien ; par des hommes dont on dira qu’ils exagèrent, qu’ils rêvent, q
2233 qu’ils exagèrent, qu’ils rêvent, qu’ils n’ont pas le sens commun, qu’ils voient trop grand… Peut-être même par des petites
2234 me celle-ci ? 5. Kierkegaard veut dire par là : l’ Incomparable, l’unique, celui qui a reçu de Dieu une vocation précise,
2235 5. Kierkegaard veut dire par là : l’Incomparable, l’ unique, celui qui a reçu de Dieu une vocation précise, et il ajoute :
2236 r là : l’Incomparable, l’unique, celui qui a reçu de Dieu une vocation précise, et il ajoute : toute vocation est sans pré
2237 t, et paraît donc « invraisemblable » à celui qui la reçoit. Exemple, Abraham. j. Rougemont Denis de, « Chances d’action
2238 la reçoit. Exemple, Abraham. j. Rougemont Denis de , « Chances d’action du christianisme », Le Semeur, Paris, juin–juille
2239 mple, Abraham. j. Rougemont Denis de, « Chances d’ action du christianisme », Le Semeur, Paris, juin–juillet 1946, p. 654
2240 Denis de, « Chances d’action du christianisme », Le Semeur, Paris, juin–juillet 1946, p. 654-659.
7 1949, Le Semeur, articles (1933–1949). « Les protestants et l’esthétisme » (février-mars 1949)
2241 «  Les protestants et l’esthétisme » (février-mars 1949)k l …1° Le cathol
2242 « Les protestants et l’ esthétisme » (février-mars 1949)k l …1° Le catholicisme inspire, en
2243 s et l’esthétisme » (février-mars 1949)k l …1° Le catholicisme inspire, encadre et soutient, aujourd’hui, un assez gran
2244 e et soutient, aujourd’hui, un assez grand nombre d’ écrivains très connus ; le protestantisme, presque aucun. À Claudel, B
2245 , un assez grand nombre d’écrivains très connus ; le protestantisme, presque aucun. À Claudel, Bernanos, Mauriac, Graham G
2246 Evelyn Waugh, Siegrid Undset, que peuvent opposer les protestants ? Gide, Chardonne, Paulhan, Thomas Mann, Aldous Huxley, H
2247 amuz, Faulkner, Hemingway, Malaparte, sont sortis de milieux protestants, dira-t-on ? Le fait est qu’ils en sont bien sort
2248 , sont sortis de milieux protestants, dira-t-on ? Le fait est qu’ils en sont bien sortis, tandis que les autres sont entré
2249 e fait est qu’ils en sont bien sortis, tandis que les autres sont entrés (ou rentrés) dans le catholicisme et se donnent, s
2250 ndis que les autres sont entrés (ou rentrés) dans le catholicisme et se donnent, sans la moindre équivoque, pour des croya
2251 rentrés) dans le catholicisme et se donnent, sans la moindre équivoque, pour des croyants et pratiquants. Quant aux deux m
2252 tiquants. Quant aux deux meilleurs poètes anglais de l’époque, T. S. Eliot et Wystan Auden, ils sont, certes, des chrétien
2253 uants. Quant aux deux meilleurs poètes anglais de l’ époque, T. S. Eliot et Wystan Auden, ils sont, certes, des chrétiens d
2254 tes, des chrétiens déclarés dans leur œuvre, mais l’ épithète de protestant leur convient aussi peu que celle de romain, su
2255 rétiens déclarés dans leur œuvre, mais l’épithète de protestant leur convient aussi peu que celle de romain, surtout au pr
2256 e de protestant leur convient aussi peu que celle de romain, surtout au premier. Que nous reste-t-il ? 2° On ne peut dédui
2257 mier. Que nous reste-t-il ? 2° On ne peut déduire de ce fait que le catholicisme, en général, offre à la littérature un cl
2258 reste-t-il ? 2° On ne peut déduire de ce fait que le catholicisme, en général, offre à la littérature un climat plus favor
2259 ce fait que le catholicisme, en général, offre à la littérature un climat plus favorable que le protestantisme en général
2260 fre à la littérature un climat plus favorable que le protestantisme en général. Car, si l’on considère l’ensemble de nos l
2261 vorable que le protestantisme en général. Car, si l’ on considère l’ensemble de nos littératures occidentales, il est impos
2262 protestantisme en général. Car, si l’on considère l’ ensemble de nos littératures occidentales, il est impossible d’établir
2263 sme en général. Car, si l’on considère l’ensemble de nos littératures occidentales, il est impossible d’établir qu’à propo
2264 nos littératures occidentales, il est impossible d’ établir qu’à proportion des populations et de leurs confessions, l’Ita
2265 ible d’établir qu’à proportion des populations et de leurs confessions, l’Italie ait produit plus de grands écrivains que
2266 oportion des populations et de leurs confessions, l’ Italie ait produit plus de grands écrivains que l’Angleterre, la Polog
2267 t de leurs confessions, l’Italie ait produit plus de grands écrivains que l’Angleterre, la Pologne que le Danemark, l’Alle
2268 l’Italie ait produit plus de grands écrivains que l’ Angleterre, la Pologne que le Danemark, l’Allemagne catholique que la
2269 roduit plus de grands écrivains que l’Angleterre, la Pologne que le Danemark, l’Allemagne catholique que la luthérienne, o
2270 grands écrivains que l’Angleterre, la Pologne que le Danemark, l’Allemagne catholique que la luthérienne, ou la France cat
2271 ins que l’Angleterre, la Pologne que le Danemark, l’ Allemagne catholique que la luthérienne, ou la France catholique que l
2272 logne que le Danemark, l’Allemagne catholique que la luthérienne, ou la France catholique que la calviniste. J’ai l’idée q
2273 rk, l’Allemagne catholique que la luthérienne, ou la France catholique que la calviniste. J’ai l’idée que le contraire aur
2274 e que la luthérienne, ou la France catholique que la calviniste. J’ai l’idée que le contraire aurait un peu plus de chance
2275 , ou la France catholique que la calviniste. J’ai l’ idée que le contraire aurait un peu plus de chances de se vérifier, en
2276 nce catholique que la calviniste. J’ai l’idée que le contraire aurait un peu plus de chances de se vérifier, en particulie
2277 . J’ai l’idée que le contraire aurait un peu plus de chances de se vérifier, en particulier pour l’Allemagne, la Suisse et
2278 ée que le contraire aurait un peu plus de chances de se vérifier, en particulier pour l’Allemagne, la Suisse et la France.
2279 us de chances de se vérifier, en particulier pour l’ Allemagne, la Suisse et la France. L’Espagne et l’Italie, profondément
2280 de se vérifier, en particulier pour l’Allemagne, la Suisse et la France. L’Espagne et l’Italie, profondément romaines, n’
2281 er, en particulier pour l’Allemagne, la Suisse et la France. L’Espagne et l’Italie, profondément romaines, n’ont pas produ
2282 iculier pour l’Allemagne, la Suisse et la France. L’ Espagne et l’Italie, profondément romaines, n’ont pas produit de nos j
2283 l’Allemagne, la Suisse et la France. L’Espagne et l’ Italie, profondément romaines, n’ont pas produit de nos jours de grand
2284 ’Italie, profondément romaines, n’ont pas produit de nos jours de grands écrivains catholiques, et, même, plusieurs de leu
2285 ondément romaines, n’ont pas produit de nos jours de grands écrivains catholiques, et, même, plusieurs de leurs auteurs le
2286 grands écrivains catholiques, et, même, plusieurs de leurs auteurs les plus connus disent préférer le protestantisme au ca
2287 catholiques, et, même, plusieurs de leurs auteurs les plus connus disent préférer le protestantisme au catholicisme. 3° S’i
2288 de leurs auteurs les plus connus disent préférer le protestantisme au catholicisme. 3° S’il paraît probable que le nombre
2289 isme au catholicisme. 3° S’il paraît probable que le nombre des écrivains catholiques, protestants, juifs et athées corres
2290 u nombre des catholiques, protestants, etc., dans le monde, depuis quatre siècles, il reste qu’aujourd’hui beaucoup d’aute
2291 quatre siècles, il reste qu’aujourd’hui beaucoup d’ auteurs se proclament catholiques ou athées, créent leur œuvre en tant
2292 comme tels, tandis que nos auteurs protestants ne le sont plus guère que de naissance et non par choix. Quelles sont les c
2293 nos auteurs protestants ne le sont plus guère que de naissance et non par choix. Quelles sont les causes de ce phénomène p
2294 e que de naissance et non par choix. Quelles sont les causes de ce phénomène particulier au xxe siècle ? Je crois qu’il co
2295 issance et non par choix. Quelles sont les causes de ce phénomène particulier au xxe siècle ? Je crois qu’il convient de
2296 ticulier au xxe siècle ? Je crois qu’il convient de les chercher dans un récent passé théologique. Il était de mise, au s
2297 ulier au xxe siècle ? Je crois qu’il convient de les chercher dans un récent passé théologique. Il était de mise, au siècl
2298 ercher dans un récent passé théologique. Il était de mise, au siècle dernier, chez les protestants, de déclarer — comme Gi
2299 ogique. Il était de mise, au siècle dernier, chez les protestants, de déclarer — comme Gide le fait encore — qu’orthodoxie
2300 de mise, au siècle dernier, chez les protestants, de déclarer — comme Gide le fait encore — qu’orthodoxie et protestantism
2301 r, chez les protestants, de déclarer — comme Gide le fait encore — qu’orthodoxie et protestantisme s’excluent mutuellement
2302 par un renversement presque complet des positions de la Réforme. Or il est clair que le libre examen, conduit dans un clim
2303 un renversement presque complet des positions de la Réforme. Or il est clair que le libre examen, conduit dans un climat
2304 des positions de la Réforme. Or il est clair que le libre examen, conduit dans un climat rationaliste, n’est pas une atti
2305 ns un climat rationaliste, n’est pas une attitude de créateur. L’art suppose une orthodoxie, un parti pris, un fanatisme,
2306 rationaliste, n’est pas une attitude de créateur. L’ art suppose une orthodoxie, un parti pris, un fanatisme, quelque passi
2307 ion fondamentale, injustifiable autrement que par l’ œuvre, qui l’avoue et la masque à la fois, et, en tout cas, un ensembl
2308 ale, injustifiable autrement que par l’œuvre, qui l’ avoue et la masque à la fois, et, en tout cas, un ensemble de règles,
2309 ifiable autrement que par l’œuvre, qui l’avoue et la masque à la fois, et, en tout cas, un ensemble de règles, soit hérité
2310 la masque à la fois, et, en tout cas, un ensemble de règles, soit héritées, soit inventées : une rhétorique. La théologie
2311 , soit héritées, soit inventées : une rhétorique. La théologie protestante du xixe siècle invoquait la culture ou lui cou
2312 a théologie protestante du xixe siècle invoquait la culture ou lui courait après. Elle en tirait des arguments contre une
2313 e une orthodoxie vieillie, et, finalement, contre l’ orthodoxie en soi. C’était tarir une des sources de l’art. Certes, on
2314 ’orthodoxie en soi. C’était tarir une des sources de l’art. Certes, on a vu de « mauvaises » théologies donner naissance à
2315 thodoxie en soi. C’était tarir une des sources de l’ art. Certes, on a vu de « mauvaises » théologies donner naissance à un
2316 t tarir une des sources de l’art. Certes, on a vu de « mauvaises » théologies donner naissance à un grand art (le puritani
2317 ses » théologies donner naissance à un grand art ( le puritanisme à Milton, les doctrines jésuites au baroque), et de « bon
2318 aissance à un grand art (le puritanisme à Milton, les doctrines jésuites au baroque), et de « bonnes » théologies condamner
2319 à Milton, les doctrines jésuites au baroque), et de « bonnes » théologies condamner l’art (judaïsme biblique, jansénisme)
2320 u baroque), et de « bonnes » théologies condamner l’ art (judaïsme biblique, jansénisme). Mais une théologie qui détruit sy
2321 . Mais une théologie qui détruit systématiquement la notion même d’orthodoxie, qui renonce à toute prétention (fondée ou n
2322 logie qui détruit systématiquement la notion même d’ orthodoxie, qui renonce à toute prétention (fondée ou non) à la rigueu
2323 qui renonce à toute prétention (fondée ou non) à la rigueur et à la fidélité dogmatique, détruit en même temps ce qu’un a
2324 oute prétention (fondée ou non) à la rigueur et à la fidélité dogmatique, détruit en même temps ce qu’un artiste attend (s
2325 ce qu’un artiste attend (souvent inconsciemment) de son Église : les repères, les obstacles, les interdictions, les certi
2326 e attend (souvent inconsciemment) de son Église : les repères, les obstacles, les interdictions, les certitudes décisives,
2327 vent inconsciemment) de son Église : les repères, les obstacles, les interdictions, les certitudes décisives, les grands li
2328 ment) de son Église : les repères, les obstacles, les interdictions, les certitudes décisives, les grands lieux communs, le
2329  : les repères, les obstacles, les interdictions, les certitudes décisives, les grands lieux communs, les thèmes traditionn
2330 les, les interdictions, les certitudes décisives, les grands lieux communs, les thèmes traditionnels à renouveler, tout ce
2331 s certitudes décisives, les grands lieux communs, les thèmes traditionnels à renouveler, tout ce système de gênes où l’élan
2332 hèmes traditionnels à renouveler, tout ce système de gênes où l’élan créateur prend son appui. Voilà sans doute pourquoi l
2333 ionnels à renouveler, tout ce système de gênes où l’ élan créateur prend son appui. Voilà sans doute pourquoi les premières
2334 ères générations du xxe siècle n’ont pas produit d’ écrivains protestants au sens où Claudel est un écrivain catholique, E
2335 catholique, Eliot un écrivain anglican. Et, pour les mêmes raisons, l’on peut attendre du grand renouveau théologique, ini
2336 un écrivain anglican. Et, pour les mêmes raisons, l’ on peut attendre du grand renouveau théologique, initié par Karl Barth
2337 itié par Karl Barth, un renouveau protestant dans la littérature. 4° Dernière remarque : la seule influence importante qu’
2338 stant dans la littérature. 4° Dernière remarque : la seule influence importante qu’ait exercée la pensée protestante sur l
2339 ue : la seule influence importante qu’ait exercée la pensée protestante sur la littérature moderne, c’est celle de Kierkeg
2340 portante qu’ait exercée la pensée protestante sur la littérature moderne, c’est celle de Kierkegaard. (Ibsen, Unamuno, Ril
2341 otestante sur la littérature moderne, c’est celle de Kierkegaard. (Ibsen, Unamuno, Rilke, Kafka, Kassner, Auden, un très g
2342 ilke, Kafka, Kassner, Auden, un très grand nombre de poètes, de romanciers, d’essayistes des jeunes générations, en Europe
2343 , Kassner, Auden, un très grand nombre de poètes, de romanciers, d’essayistes des jeunes générations, en Europe et dans le
2344 n, un très grand nombre de poètes, de romanciers, d’ essayistes des jeunes générations, en Europe et dans les deux Amérique
2345 ayistes des jeunes générations, en Europe et dans les deux Amériques, s’en sont déclarés tributaires.) Or la pensée de Kier
2346 ux Amériques, s’en sont déclarés tributaires.) Or la pensée de Kierkegaard, qui représente l’extrémisme protestant dans sa
2347 es, s’en sont déclarés tributaires.) Or la pensée de Kierkegaard, qui représente l’extrémisme protestant dans sa pureté, d
2348 res.) Or la pensée de Kierkegaard, qui représente l’ extrémisme protestant dans sa pureté, dépasse notoirement l’antinomie
2349 me protestant dans sa pureté, dépasse notoirement l’ antinomie du moralisme et de l’esthétique : ce dépassement constitue m
2350 , dépasse notoirement l’antinomie du moralisme et de l’esthétique : ce dépassement constitue même l’essence de son œuvre.
2351 épasse notoirement l’antinomie du moralisme et de l’ esthétique : ce dépassement constitue même l’essence de son œuvre. N’e
2352 t de l’esthétique : ce dépassement constitue même l’ essence de son œuvre. N’est-ce point de cet exemple pur qu’il conviend
2353 hétique : ce dépassement constitue même l’essence de son œuvre. N’est-ce point de cet exemple pur qu’il conviendrait de pa
2354 titue même l’essence de son œuvre. N’est-ce point de cet exemple pur qu’il conviendrait de partir pour poser le problème q
2355 st-ce point de cet exemple pur qu’il conviendrait de partir pour poser le problème qui vous occupe dans ses termes les plu
2356 emple pur qu’il conviendrait de partir pour poser le problème qui vous occupe dans ses termes les plus actuels ? k. Rou
2357 poser le problème qui vous occupe dans ses termes les plus actuels ? k. Rougemont Denis de, « [Réponse à une enquête] Le
2358 s termes les plus actuels ? k. Rougemont Denis de , « [Réponse à une enquête] Les protestants et l’esthétisme », Le Seme
2359 k. Rougemont Denis de, « [Réponse à une enquête] Les protestants et l’esthétisme », Le Semeur, Paris, février–mars 1949, p
2360 de, « [Réponse à une enquête] Les protestants et l’ esthétisme », Le Semeur, Paris, février–mars 1949, p. 342-344. l. Il
2361 à une enquête] Les protestants et l’esthétisme », Le Semeur, Paris, février–mars 1949, p. 342-344. l. Il s’agit d’une rép
2362 ris, février–mars 1949, p. 342-344. l. Il s’agit d’ une réponse à une enquête introduite par la lettre suivante d’André Du
2363 s’agit d’une réponse à une enquête introduite par la lettre suivante d’André Dumas, datée du 16 novembre 1948 : « Chers am
2364 e à une enquête introduite par la lettre suivante d’ André Dumas, datée du 16 novembre 1948 : « Chers amis… 1) S’il est exa
2365 vembre 1948 : « Chers amis… 1) S’il est exact que les protestants sont davantage moralistes et citoyens qu’esthètes, pensez
2366 lus général, que diriez-vous à un étudiant en mal de poésie, de roman, de peinture ou de musique ? Je veux dire, non pas l
2367 , que diriez-vous à un étudiant en mal de poésie, de roman, de peinture ou de musique ? Je veux dire, non pas la question
2368 ez-vous à un étudiant en mal de poésie, de roman, de peinture ou de musique ? Je veux dire, non pas la question banale, do
2369 udiant en mal de poésie, de roman, de peinture ou de musique ? Je veux dire, non pas la question banale, doit-il ou non éc
2370 de peinture ou de musique ? Je veux dire, non pas la question banale, doit-il ou non écrire, peindre, lire, voir, etc., ma
2371 etc., mais quelle perturbation cette poussée vers l’ esthétique peut-elle et doit-elle amener dans sa vie ? Vous voyez notr
2372 tral, assez précis, et notre but : converser avec les étudiants qui s’inquiètent de la beauté dans l’existence actuelle… »
2373 t : converser avec les étudiants qui s’inquiètent de la beauté dans l’existence actuelle… »
2374 converser avec les étudiants qui s’inquiètent de la beauté dans l’existence actuelle… »
2375 les étudiants qui s’inquiètent de la beauté dans l’ existence actuelle… »