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Humanisme et christianisme (mars 1933)
a
b Je ne suis pas venu pour vous apporter un exposé systématique ou
2
de notre temps, c’est sans doute le besoin qu’il
a
de mettre en question les questions elles-mêmes. Nous nous refusons,
3
rance, à désigner la culture gréco-latine. Nous n’
avons
pas, bien entendu, à discuter ici la question des humanités. Nous pre
4
étiens d’une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’
avoir
recours à une réalité surhumaine qui les dispense de mettre en œuvre
5
de, ni pour quoi ; il se demande parfois ce qu’il
a
bien pu venir y faire ; il se demande à quoi rime cette horrible « Hi
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sanglants malentendus, sans cesse renaissants. Il
a
l’impression d’avoir perdu la clef de ce qui lui apparaît, dans ses h
7
ndus, sans cesse renaissants. Il a l’impression d’
avoir
perdu la clef de ce qui lui apparaît, dans ses heures de lucidité, co
8
trait-il ? Comment pourrait-il les nommer, s’il n’
a
d’abord cherché la volonté de Dieu, si souvent contraire à la sienne
9
ant la « vie pratique » — comme on dit, mais y en
a-t
-il une autre ? —, une attitude qui se mêle constamment à l’existence
10
eux-mêmes. Ce n’est pas à dire que l’humanisme n’
ait
pas ses doctrines, et même une expression politique cohérente. On a c
11
s, et même une expression politique cohérente. On
a
cité dans les Débats, ces jours derniers, les écrits de MM. Fernandez
12
culture », il ne semble pas que ces deux auteurs
aient
eu le courage d’aller jusqu’aux dernières conséquences de leur refus
13
re », il ne semble pas que ces deux auteurs aient
eu
le courage d’aller jusqu’aux dernières conséquences de leur refus du
14
de leur refus du transcendant. Le communisme seul
a
poussé jusqu’aux réalisations effectives que semble devoir commander
15
midable entreprise d’assurance-vie que l’humanité
ait
jamais conçue. C’est à ce titre que le « marxisme-léninisme » peut êt
16
conflits naturels. Il vit dans un monde où il n’y
aura
bientôt plus — se dit-on — ni luttes sociales, ni lutte contre la nat
17
z : « Le chrétien est un embusqué de l’infini. »
a
. Rougemont Denis de, « Humanisme et christianisme », Le Semeur, Pari
18
uvé vide. Mais il se pourrait qu’au contraire, on
ait
cru le tombeau vide à cause de la foi qu’on avait en la vie céleste d
19
n ait cru le tombeau vide à cause de la foi qu’on
avait
en la vie céleste de Jésus. L’Histoire est-elle cause ou effet de la
20
onclusions il aboutit : Alors qu’à l’origine, on
avait
dit : « Le tombeau est vide parce que Jésus est vivant au ciel », les
21
que Jésus est vivant au ciel », les prédicateurs
ont
dû dire : « Jésus est vivant au ciel, et la preuve, c’est que sa tomb
22
c’est que sa tombe s’est trouvée vide ». Et l’on
a
spontanément imaginé les conditions dans lesquelles les femmes, venue
23
dans lesquelles les femmes, venues au sépulcre, n’
avaient
pas trouvé le corps de Jésus. Cette création s’est faite sans qu’il s
24
à peu près l’attitude d’un juge d’instruction qui
aurait
choisi comme prévenus les auteurs anonymes des évangiles et du livre
25
de ce reproche. Mais M. Goguel semble d’avance l’
avoir
minimisé, en réduisant toute son œuvre aux proportions d’une génétiqu
26
déduit incontinent que le premier de ces versets
a
été ajouté après coup. Il le retranche donc. Cela fait, nous dit-il,
27
t ange leur parle ! Les réactions de ces femmes n’
auront
probablement rien d’homogène et seront même plus contradictoires qu’a
28
oi vivante, les postulats critiques de l’auteur n’
ont
aucune force de contrainte. C’est l’Écriture et le dogme qui les juge
29
e dogme qui les jugent, et non l’inverse, comme l’
a
fort bien montré Max Dominicé à propos de Calvine. La seconde, c’est
30
nsi que la foi véritable est celle qui croit sans
avoir
vu. Sa position nous paraît sur ce point tout à fait orthodoxe et cou
31
ntraire de la plupart des historiens modernes qui
ont
voulu déduire de leur critique la relativité des articles de foi, M.
32
, en particulier). Pour M. Maurice Goguel, la foi
a
déformé l’Histoire. Que l’on réforme cette histoire, cela ne saurait
33
La cité (avril-mai 1935)f Quand on m’
a
proposé ce titre, j’ai tout d’abord été frappé par le léger anachroni
34
il-mai 1935)f Quand on m’a proposé ce titre, j’
ai
tout d’abord été frappé par le léger anachronisme de ce petit mot de
35
l’homme, où tout, — sauf les églises, — semblait
avoir
été conçu pour demeurer à portée de la main, dans les limites où le p
36
… Et je pus constater que les données du problème
avaient
un peu changé, — si vous me permettez cet euphémisme académique. Les
37
cité, et les hommes qui habitent la cité, il n’y
a
plus aucune proportion. Mais ce n’est pas la cité seule qui a changé.
38
e proportion. Mais ce n’est pas la cité seule qui
a
changé. En même temps qu’elle cessait d’être proportionnée à la mesur
39
rmettrait de faire plus ou mieux que les autres ?
A-t
-il des lumières spéciales sur les moyens de résoudre la crise, d’orga
40
une question préalable, brutale : cette vocation
a-t
-elle un sens concret ? Conduit-elle à des actes ? Et ces actes eux-mê
41
onduit-elle à des actes ? Et ces actes eux-mêmes,
auront
-ils la moindre portée ? L’observation objective du monde nous obliger
42
e, de la classe ou des nationalismes exaspérés, n’
ont
cure de nos avis, de nos révoltes. Que nous soyons chrétiens ou non,
43
au scepticisme, et au pessimisme intégral. — « J’
ai
appliqué mon cœur — dit l’Ecclésiaste — à rechercher et à sonder par
44
ble à laquelle Dieu soumet les fils de l’homme. J’
ai
vu tout ce qui se fait sous les cieux, et voici, tout est vanité et p
45
e du vent. » Je plaindrais l’homme d’action qui n’
aurait
jamais eu ce cri, qui n’aurait jamais éprouvé cette détresse ! Quant
46
e plaindrais l’homme d’action qui n’aurait jamais
eu
ce cri, qui n’aurait jamais éprouvé cette détresse ! Quant à moi, pen
47
mme d’action qui n’aurait jamais eu ce cri, qui n’
aurait
jamais éprouvé cette détresse ! Quant à moi, pendant que je réfléchis
48
échissais à ce que je devais vous dire ce soir, j’
ai
éprouvé plus que jamais le sentiment d’une grande absurdité. Sommes-n
49
ne prévaudra jamais. Elle est un ordre, que nous
avons
reçu, et que nous n’avons pas le droit ni le pouvoir de discuter. Ell
50
est un ordre, que nous avons reçu, et que nous n’
avons
pas le droit ni le pouvoir de discuter. Elle nous adresse une vocatio
51
placés dans une situation toute nouvelle. Nous n’
avons
plus à supputer nos chances, ni à décider librement si oui ou non cel
52
ère nous condamne. Le chrétien est cet homme qui,
ayant
mesuré, mieux que personne peut-être, la vanité de toute action, agit
53
un succès possible et prochain, mais parce qu’il
a
reçu un ordre, et que cet ordre vient de Dieu. « Ne vous conformez pa
54
ci que le seul souvenir de ces mots, je penserais
avoir
atteint mon but. Ne vous conformez pas, — mais soyez transformés. No
55
ment de travailler à la révolution, le chrétien n’
a
pas le droit de laisser subsister la moindre équivoque sur les motifs
56
’est pas en vertu des seuls désirs humains, qu’il
a
certainement lui aussi, mais qu’il n’aurait aucun droit de prêcher. S
57
ins, qu’il a certainement lui aussi, mais qu’il n’
aurait
aucun droit de prêcher. S’il annonce, s’il prêche cette transformatio
58
un désir mais comme une certitude, c’est qu’elle
a
déjà été faite ! Ce que nous annonçons au monde, c’est la promesse de
59
nnonçons au monde, c’est la promesse de celui qui
a
dit : « Prenez courage, j’ai vaincu le monde. » — Christ est ressusci
60
promesse de celui qui a dit : « Prenez courage, j’
ai
vaincu le monde. » — Christ est ressuscité. Il est vivant ! Par lui,
61
es. C’en est fait ! depuis 19 siècles. La justice
a
paru, et nous en témoignons par nos actions de grâce — précisément pa
62
que ma définition de la vocation du chrétien vous
ait
paru, dès le principe, assez abstraite. Me voilà bien loin, pensez-vo
63
. C’est la triple question que le peintre Gauguin
avait
choisie pour titre de son fameux triptyque : D’où venons-nous ? Où en
64
lons-nous ? À la question : Où en sommes-nous ? j’
ai
répondu en rappelant la situation très précaire du chrétien dans la c
65
est devenue. À la question : D’où venons-nous ? j’
ai
répondu en rappelant que l’origine vivante de notre action, c’est l’i
66
st ressuscité. À la question : Où allons-nous ? j’
ai
répondu : le Seigneur vient ! — et nous allons à la rencontre de son
67
s choses. Et je vous demande, maintenant, si l’on
a
le droit de se mettre en route avant d’avoir posé ces trois questions
68
si l’on a le droit de se mettre en route avant d’
avoir
posé ces trois questions, avant d’y avoir répondu ? Oh, je sais bien
69
avant d’avoir posé ces trois questions, avant d’y
avoir
répondu ? Oh, je sais bien que le monde d’aujourd’hui retentit chaque
70
delà. Trop de chefs nous crient : en avant ! sans
avoir
osé regarder plus loin que le bout des semelles de leurs bottes. Leur
71
ion première ? Je pense que beaucoup d’entre vous
ont
, dès longtemps, résolu ces questions, dans la mesure où cela se peut.
72
grand signe d’interrogation au-dessus de ce que j’
ai
à vous dire maintenant. Vocation du chrétien dans la cité : nous l’av
73
enant. Vocation du chrétien dans la cité : nous l’
avons
définie par deux mouvements : une protestation, une annonce. Protesta
74
histoire : une politique chrétienne qui réussit n’
a
plus rien de chrétien que le prétexte. Les Églises se livrent au juge
75
riblement technique et faussement précis, et nous
aurions
vite fait de perdre de vue la vocation particulière du chrétien. Je m
76
’est lui qui fait, dans l’incroyance, ce que nous
aurions
dû faire dans la foi. — Mais si l’on refuse d’attaquer le socialisme,
77
t, non point une théorie économique passagère. On
a
tort d’attaquer uniquement le prétendu matérialisme socialiste, comme
78
mais dans sa fausse spiritualité ; dans ce qu’il
a
de meilleur, non dans ce qu’il a de pire ; dans la tentation qu’il no
79
; dans ce qu’il a de meilleur, non dans ce qu’il
a
de pire ; dans la tentation qu’il nous offre d’un idéal humanitaire e
80
ctifs de la démoralisation des hommes modernes. N’
ayant
pas même l’excuse d’avoir réussi pratiquement, ils ne peuvent se défe
81
des hommes modernes. N’ayant pas même l’excuse d’
avoir
réussi pratiquement, ils ne peuvent se défendre contre le jugement qu
82
ous laisse en fin de compte le bec dans l’eau ? J’
aurais
renoncé à vous parler ce soir si je n’avais eu à vous offrir que ces
83
? J’aurais renoncé à vous parler ce soir si je n’
avais
eu à vous offrir que ces négations nécessaires. Car on ne peut refuse
84
urais renoncé à vous parler ce soir si je n’avais
eu
à vous offrir que ces négations nécessaires. Car on ne peut refuser c
85
ossible de se dire vraiment chrétien tant qu’il n’
aura
pas fait tout ce qui est en son pouvoir pour réduire le scandale soci
86
e l’effarante description de sa vie telle qu’il l’
a
racontée dans une espèce d’autobiographie romancée qu’on a traduite e
87
e dans une espèce d’autobiographie romancée qu’on
a
traduite en France sous ce titre : Avant l’aube g. Voilà bien le chré
88
rgogne par tous les matamores et souteneurs qu’il
a
choisis pour voisins, pour prochains ! Et son action apparemment dése
89
omphalement escorté par une foule d’enfants qu’il
a
secourus, et dès lors le mouvement est lancé, l’opinion publique aler
90
ale, — c’est au nom de leur seule vocation. Eux n’
ont
pas dit que la vocation ne suffisait pas, que c’était vague et peu pr
91
ui d’un parti politique. Seules, ces vocations-là
ont
transformé le monde, moralement et pratiquement. Seules, elles sont a
92
n tout humblement humaine, professionnelle ? Je n’
aurai
pas le cynisme de vous répondre que ce serait là peut-être un remède
93
L’agriculture manque de bras, — dit-on… J’espère
avoir
une solution moins défaitiste à vous offrir. — Et ce sera mon second
94
la tyrannie bancaire et puritaine, Waldo Franck,
a
écrit une phrase qui condense très bien la substance de ce que je vou
95
a cité moderne est en crise, parce que personne n’
a
su ou n’a osé prévoir l’aboutissement matériel et moral de la révolut
96
erne est en crise, parce que personne n’a su ou n’
a
osé prévoir l’aboutissement matériel et moral de la révolution indust
97
notions de justice et de respect de l’homme qui n’
ont
aucun rapport avec la morale pratique du monde économique et financie
98
ue et à dia, et personne ne sait où il va. Il n’y
a
plus de commune mesure entre la pensée et l’action. La cité n’est plu
99
ielle apparaissent vouées à l’échec, tant qu’on n’
aura
pas reconstruit ces bases, et retrouvé la commune mesure. Donner de l
100
e réalité que tout chrétien connaît : l’homme qui
a
reçu une vocation et qui lui obéit dans ses actes. Voici ce que disen
101
aujourd’hui ; l’État et les institutions doivent
avoir
pour seul but d’assurer à chacun le libre et le plein exercice de sa
102
’argent ; combattre la misère, car un homme qui n’
a
pas son pain ne peut pas être une personne ni exercer sa vocation ; c
103
liste, c’est cette formidable idée que tout homme
a
une vocation, et peut devenir une personne, et doit devenir une perso
104
le mouvement personnaliste est encore jeune, et n’
a
pas remué les masses jusqu’ici. Mais je ferai deux remarques : 1° il
105
marques : 1° il faut bien que quelqu’un commence.
Avoir
une vocation, c’est oser être celui qui commence, malgré les doutes d
106
e toute farine dont les compétences bavardes nous
ont
valu la crise actuelle viendront dire : ça n’est pas pratique. Mais c
107
qu’il faut attendre beaucoup mieux que ce qu’ils
ont
fait depuis cent ans déjà. Nous sommes nés dans un monde où tout est
108
réalité dernière, métaphysique et religieuse. Qui
aura
ce courage, si les chrétiens ne l’ont pas ? Où voulez-vous aller si v
109
ieuse. Qui aura ce courage, si les chrétiens ne l’
ont
pas ? Où voulez-vous aller si vous refusez cette chance ? Et comment
110
ité déjà descendue sur la terre ? Tous les autres
auraient
le droit de m’arrêter en me disant : nous préférons un mensonge appli
111
s autres, mais pas les chrétiens. Tous les autres
auraient
le droit de m’opposer la sagesse de ce siècle en faillite, mais nous
112
tation, dans l’annonce d’un monde nouveau. ⁂ Je n’
ai
pas cherché ce soir à vous décrire impartialement la situation : il e
113
r à vous décrire impartialement la situation : il
eût
fallu beaucoup plus de nuances. J’ai cherché au contraire à marquer q
114
uation : il eût fallu beaucoup plus de nuances. J’
ai
cherché au contraire à marquer quels peuvent être nos motifs de choix
115
le. Ce qui est impossible, c’est qu’un chrétien n’
ait
pas la vocation d’agir, de faire acte de présence à la misère du sièc
116
r 1936)h Sous le titre Notre Foi, Emil Brunner
a
réuni 35 courtes études, des « méditations sur le message de Jésus-Ch
117
La jeunesse de presque tous les pays du monde
aura
été soumise à plusieurs années de service militaire et à une interrup
118
un sens normal de la justice. En outre, la guerre
a
toujours pour effet de démoder les types de culture de la période d’a
119
la génération précédente, celle de ses parents d’
avoir
amené la catastrophe. Beaucoup des chefs, même de la génération prése
120
aucoup des chefs, même de la génération présente,
auront
disparu. Il y aura une impérieuse exigence de chefs nouveaux, de vale
121
i une extrême simplification intellectuelle. Nous
avons
vu apparaître quelque chose d’analogue en Europe après la Première Gu
122
coup plus violent car la Deuxième Guerre mondiale
a
mis en jeu des idéologies beaucoup plus puissantes et dynamiques. Il
123
ait romantique de supposer que la guerre actuelle
a
détruit toutes les éternelles illusions de l’humanité. Nous avons des
124
utes les éternelles illusions de l’humanité. Nous
avons
des raisons de craindre, au contraire, qu’elles ne trouvent une nouve
125
le domaine de la culture. Car l’époque bourgeoise
a
été une ère de division, d’absence de parenté et de commune mesure en
126
’Église. Une Église dont la théologie est vague n’
a
plus rien à dire dans le domaine de la culture. Une telle Église peut
127
r des idéologies créées par d’autres. Sa parole n’
aura
de poids que si elle parle au nom de sa propre théologie, et en ratta
128
compatible avec sa foi. Car en fait la théologie
avait
cessé d’être vivante, précise et exigeante, et donc source d’inspirat
129
geante, et donc source d’inspiration. Le thomisme
a
inspiré Dante, le calvinisme Rembrandt, le luthérianisme Bach, le pur
130
protestantisme libéral du xixe ou xxe siècle n’
a
inspiré aucun artiste, musicien, poète ou philosophe créateur, parce
131
cien, poète ou philosophe créateur, parce qu’il n’
avait
aucune exigence claire et ferme, parce qu’il n’offrait à l’instinct c
132
nt et un guide. Premièrement, donc, si l’Église n’
a
rien à donner, si elle n’a rien à exiger de la culture, cette dernièr
133
t, donc, si l’Église n’a rien à donner, si elle n’
a
rien à exiger de la culture, cette dernière s’en trouvera appauvrie e
134
r tout travail de culture à une théologie stricte
a
entièrement disparu — en raison du manque de stricte théologie. L’Égl
135
du manque de stricte théologie. L’Église romaine
a
mieux retenu les forces de création intellectuelles parce qu’elle est
136
fondées sur une doctrine ferme et complète. Elles
auront
autorité dans la mesure où elles interviendront au nom de leur théolo
137
es interviendront au nom de leur théologie. Elles
auront
autorité si elles se montrent exigeantes au lieu de se désintéresser
138
ladies sociales et culturelles des temps modernes
ont
toutes cette caractéristique commune : elles nient la vocation person
139
organisation de l’armée est telle qu’un capitaine
aura
toujours les moyens d’accomplir son devoir : c’est là sa liberté, il
140
complir son devoir : c’est là sa liberté, il n’en
a
pas d’autres. Or l’Ecclesia militans ressemble à une armée beaucoup p
141
n point de vue spécifiquement chrétien. Il doit y
avoir
, par exemple, une redéfinition des « quatre libertés » dans les condi
142
int de vue d’une éthique fondée sur la vocation :
a
) un faux universalisme fruit d’une éducation sans couleur confessionn
143
que fait défaut. Seuls les mouvements œcuméniques
ont
donné l’occasion à un certain nombre de savants, historiens et écriva
144
des confessions (spécialement les protestantes) n’
ont
pas les moyens de mettre en contact organique les créateurs de cultur
145
siècles, depuis la Renaissance, le christianisme
a
vécu sur la défensive. Les hiérarchies ecclésiastiques défendaient le
146
orels, justement contestés par l’État. Puis elles
eurent
à défendre leurs pouvoirs spirituels, certains États s’étant laissé a
147
ologiques traditionnelles. Quant aux fidèles, ils
avaient
à se défendre contre la menace quotidienne, innombrable, et sans cess
148
les persécutions romaines aux premiers temps leur
avaient
fait de bien. Partout, l’on vit au cours du xviiie et surtout du xix
149
époque. Je pense qu’avec la guerre, cette époque
a
pris fin. Et je fonde cette croyance sur quelques faits. C’est un fai
150
uelques faits. C’est un fait que le totalitarisme
a
rompu la paix fausse qui semblait établie entre les sociétés laïques
151
entre les sociétés laïques et les Églises ; qu’il
a
brusquement mis à nu l’état minoritaire des chrétiens ; qu’il les a a
152
à nu l’état minoritaire des chrétiens ; qu’il les
a
attaqués de front au nom des principes non chrétiens (comme le nation
153
nalisme) qu’ils croyaient pouvoir tolérer ; qu’il
a
été abattu finalement, dans ses formes déclarées et spectaculaires to
154
oins ; et que son élévation brutale puis sa chute
ont
été pour toutes les Églises une épreuve de forces, un défi, une purif
155
duire le monde moderne vers un paradis sans Dieu,
a
démontré son impuissance réelle devant l’assaut de dictatures barbare
156
ait que les trois grandes confessions chrétiennes
ont
retrouvé, depuis une ou deux décades, le courage de réaffirmer leurs
157
e victoire, il faut bien le dire. Les nations qui
ont
perdu la guerre ont tout perdu ; mais celles qui l’ont gagnée n’ont r
158
bien le dire. Les nations qui ont perdu la guerre
ont
tout perdu ; mais celles qui l’ont gagnée n’ont rien gagné ; elles on
159
erdu la guerre ont tout perdu ; mais celles qui l’
ont
gagnée n’ont rien gagné ; elles ont seulement repoussé une menace, au
160
e ont tout perdu ; mais celles qui l’ont gagnée n’
ont
rien gagné ; elles ont seulement repoussé une menace, au prix de sacr
161
celles qui l’ont gagnée n’ont rien gagné ; elles
ont
seulement repoussé une menace, au prix de sacrifices presque aussi gr
162
sacrifices presque aussi grands que ceux qu’elles
eussent
été contraintes de subir en se rendant. (Dans ce « presque » est là d
163
in. Ou encore : les Églises et leurs prédicateurs
ont
moins que jamais à se soucier, aujourd’hui, de réfuter les arguments
164
de réfuter les arguments de l’incroyance ; elles
ont
, tout simplement à donner leurs croyances, avec une agressive naïveté
165
urs croyances, avec une agressive naïveté ; elles
ont
à tendre une perche à ceux qui se noient. Comme laïque se tenant dans
166
madisme industriel, et les déportations en masse,
ont
presque tué, laissant le champ libre à l’État et à ses réglementation
167
on dira qu’ils exagèrent, qu’ils rêvent, qu’ils n’
ont
pas le sens commun, qu’ils voient trop grand… Peut-être même par des
168
dire par là : l’Incomparable, l’unique, celui qui
a
reçu de Dieu une vocation précise, et il ajoute : toute vocation est
169
des populations et de leurs confessions, l’Italie
ait
produit plus de grands écrivains que l’Angleterre, la Pologne que le
170
nne, ou la France catholique que la calviniste. J’
ai
l’idée que le contraire aurait un peu plus de chances de se vérifier,
171
e que la calviniste. J’ai l’idée que le contraire
aurait
un peu plus de chances de se vérifier, en particulier pour l’Allemagn
172
. L’Espagne et l’Italie, profondément romaines, n’
ont
pas produit de nos jours de grands écrivains catholiques, et, même, p
173
’était tarir une des sources de l’art. Certes, on
a
vu de « mauvaises » théologies donner naissance à un grand art (le pu
174
urquoi les premières générations du xxe siècle n’
ont
pas produit d’écrivains protestants au sens où Claudel est un écrivai
175
nière remarque : la seule influence importante qu’
ait
exercée la pensée protestante sur la littérature moderne, c’est celle
176
e humain, ou même spirituel, cela comporte-t-il ?
Avez
-vous des vœux ou suggestions en ce domaine ? 2) Sur un plan beaucoup