1
prudemment mesurées. Et d’abord, la question qui
nous
occupe ici est-elle une vraie question ? Est-elle, pour chacun de nou
2
lle une vraie question ? Est-elle, pour chacun de
nous
, une question qui se pose dans la vie, que vous vous posiez avant de
3
e contemporaines1 ? L’une des caractéristiques de
notre
temps, c’est sans doute le besoin qu’il a de mettre en question les q
4
de mettre en question les questions elles-mêmes.
Nous
nous refusons, de plus en plus, à discuter sur des nuances métaphysiq
5
ettre en question les questions elles-mêmes. Nous
nous
refusons, de plus en plus, à discuter sur des nuances métaphysiques a
6
lits concrets et les décisions qu’ils comportent.
Nous
refusons toute problématique dans laquelle nous croyons distinguer un
7
. Nous refusons toute problématique dans laquelle
nous
croyons distinguer une évasion hors des problèmes qui se posent et no
8
r une évasion hors des problèmes qui se posent et
nous
sont posés, hic et nunc. Avant d’aller plus loin, cherchons donc à se
9
cherchons donc à serrer un peu les deux termes de
notre
sujet, cherchons à dégager leur réalité dans nos vies. 1. Il nous fau
10
otre sujet, cherchons à dégager leur réalité dans
nos
vies. 1. Il nous faut tout de suite dissiper un malentendu : par le t
11
chons à dégager leur réalité dans nos vies. 1. Il
nous
faut tout de suite dissiper un malentendu : par le terme d’humanisme,
12
e, en France, à désigner la culture gréco-latine.
Nous
n’avons pas, bien entendu, à discuter ici la question des humanités.
13
ntendu, à discuter ici la question des humanités.
Nous
prendrons le mot humanisme au sens plus général, non moins précis, qu
14
uel sens l’homme veut donner à sa vie, comment il
doit
vivre pour mieux vivre. Mais alors, en quoi les deux conceptions s’o
15
mme si la vie était le bien absolu. C’est ici que
nous
entrons dans l’ordre de l’éthique quotidienne. L’humaniste va cherche
16
le qu’injurieux, si l’on songe que ce « paradis »
doit
être payé ici-bas du mépris des garanties humaines les plus élémentai
17
éfiance à l’endroit de la Providence. Ce mot peut
nous
fournir un autre exemple. Un chrétien qui s’écrie : c’est providentie
18
ussé jusqu’aux réalisations effectives que semble
devoir
commander une foi véritable en l’humain. Le communisme est le véritab
19
main. Le communisme est le véritable humanisme de
notre
temps. La seule tentative pleinement consciente et avouée pour soustr
20
-dire : qui concerne « l’existence » de chacun de
nous
, en tant qu’elle se trouve engagée dans un conflit réel et concret, e
21
nte et fait de son auteur le maître incontesté de
nos
critiques du Nouveau Testament. C’est l’œuvre d’un savant spécialisé,
22
re les thèses de M. Couchoud3. Plus récemment, il
nous
donnait une volumineuse Vie de Jésus 4 dont le succès fut grand et le
23
s conclusions vivement discutées. L’ouvrage qu’il
nous
donne aujourd’hui est la suite de cette Vie de Jésus, et les question
24
out à la critique interne des textes, mais aussi,
nous
venons de le voir, à des données psychologiques et historiques dont l
25
i permettent alors de réfuter M. Couchoud. Dirons-
nous
que cette méfiance méthodique suffit à convaincre le lecteur qu’il s’
26
lui décisifs, de certaines « vraisemblances » qui
nous
paraissent souvent bien pauvres. Qu’est-ce que la vraisemblance, en p
27
contradictions ? N’étaient-ils pas, bien plus que
nous
, capables de voir dans les contradictions mêmes d’un récit, la marque
28
outé après coup. Il le retranche donc. Cela fait,
nous
dit-il, « le récit est bien homogène ». Certes. Mais qu’on imagine un
29
t humain voudrait toujours les faire dépendre. Il
nous
rappelle ainsi que la foi véritable est celle qui croit sans avoir vu
30
le est celle qui croit sans avoir vu. Sa position
nous
paraît sur ce point tout à fait orthodoxe et courageuse. Au contraire
31
foi de la relativité des preuves historiques. En
nous
montrant qu’elles peuvent être contestées, pour la plupart, il nous d
32
lles peuvent être contestées, pour la plupart, il
nous
délivre d’une tentation permanente. Du même coup, il ruine d’ailleurs
33
nt de la foi. Car l’office de la foi n’est pas de
nous
fournir une explication probante du miracle ; elle se trahit elle-mêm
34
visible. Et ce n’est point parmi les morts qu’il
nous
faut chercher le Vivant (Luc 24 : 5). Faire l’économie des fausses pr
35
e lois économiques. Un jeu secret qui se joue sur
nos
têtes et dont la Presse nous donne l’image conventionnelle. Entre les
36
ecret qui se joue sur nos têtes et dont la Presse
nous
donne l’image conventionnelle. Entre les forces qui dominent la cité,
37
dent avec celles de la bourgeoisie. Et maintenant
nous
comprendrons peut-être mieux le sens concret de la question, à laquel
38
diter sur la manière dont ce chrétien pourrait ou
devrait
exercer une vocation condamnée par avance à demeurer inefficace ? Le
39
t ? À la question de sa vocation dans la cité, ne
devra-t
-on pas opposer une question préalable, brutale : cette vocation a-t-e
40
moindre portée ? L’observation objective du monde
nous
obligerait à conclure qu’en effet, les conditions sont devenues telle
41
sse ou des nationalismes exaspérés, n’ont cure de
nos
avis, de nos révoltes. Que nous soyons chrétiens ou non, nous autres
42
tionalismes exaspérés, n’ont cure de nos avis, de
nos
révoltes. Que nous soyons chrétiens ou non, nous autres pauvres intel
43
rés, n’ont cure de nos avis, de nos révoltes. Que
nous
soyons chrétiens ou non, nous autres pauvres intellectuels, il nous f
44
e nos révoltes. Que nous soyons chrétiens ou non,
nous
autres pauvres intellectuels, il nous faut perdre l’illusion d’exerce
45
ens ou non, nous autres pauvres intellectuels, il
nous
faut perdre l’illusion d’exercer aucune puissance. À moins de nous fa
46
l’illusion d’exercer aucune puissance. À moins de
nous
faire journalistes ! L’observation objective du monde ramène le clerc
47
t à moi, pendant que je réfléchissais à ce que je
devais
vous dire ce soir, j’ai éprouvé plus que jamais le sentiment d’une gr
48
amais le sentiment d’une grande absurdité. Sommes-
nous
bien des David prêts à marcher contre Goliath, ou simplement de tout
49
stion ouverte. S’il est un fait patent, c’est que
nous
ne pouvons pas grand-chose… Mais il existe un autre fait que je pose
50
ci ce fait : Dieu peut tout ! Et c’est à Dieu que
nous
disons dans toutes les églises chrétiennes : « Que Ton règne vienne !
51
: « Que Ton règne vienne ! » Or, une telle prière
nous
charge d’une responsabilité contre laquelle aucune raison ne prévaudr
52
aison ne prévaudra jamais. Elle est un ordre, que
nous
avons reçu, et que nous n’avons pas le droit ni le pouvoir de discute
53
s. Elle est un ordre, que nous avons reçu, et que
nous
n’avons pas le droit ni le pouvoir de discuter. Elle nous adresse une
54
vons pas le droit ni le pouvoir de discuter. Elle
nous
adresse une vocation. Et alors, nous voici placés dans une situation
55
scuter. Elle nous adresse une vocation. Et alors,
nous
voici placés dans une situation toute nouvelle. Nous n’avons plus à s
56
s voici placés dans une situation toute nouvelle.
Nous
n’avons plus à supputer nos chances, ni à décider librement si oui ou
57
tion toute nouvelle. Nous n’avons plus à supputer
nos
chances, ni à décider librement si oui ou non cela vaut la peine d’en
58
t la peine d’entrer dans la tourmente de la cité.
Nous
prions : « Que Ton règne vienne ! » et si nous ne faisons pas l’impos
59
é. Nous prions : « Que Ton règne vienne ! » et si
nous
ne faisons pas l’impossible — justement : l’impossible — pour hâter l
60
: l’impossible — pour hâter la venue de ce règne,
nous
ne sommes plus que des menteurs, et notre prière nous condamne. Le ch
61
e règne, nous ne sommes plus que des menteurs, et
notre
prière nous condamne. Le chrétien est cet homme qui, ayant mesuré, mi
62
ne sommes plus que des menteurs, et notre prière
nous
condamne. Le chrétien est cet homme qui, ayant mesuré, mieux que pers
63
transformés », dit saint Paul. Tout le secret de
notre
vocation est contenu dans ces mots-là, et si je parvenais ce soir à v
64
Ne vous conformez pas, — mais soyez transformés.
Nous
n’appartenons pas à la forme du monde mais bien à sa transformation.
65
n, ce sont là les deux termes qui s’opposent dans
notre
vie, qui commandent notre vocation. La forme de ce monde : vous savez
66
mes qui s’opposent dans notre vie, qui commandent
notre
vocation. La forme de ce monde : vous savez ce qu’elle est, et vous s
67
e à la venue du règne de justice qu’il appelle. «
Nous
n’appartenons pas à la forme du monde. » — Est-ce à dire que notre fo
68
ns pas à la forme du monde. » — Est-ce à dire que
notre
foi nous en libère matériellement et moralement ? Est-ce à dire qu’en
69
a forme du monde. » — Est-ce à dire que notre foi
nous
en libère matériellement et moralement ? Est-ce à dire qu’en tant que
70
ralement ? Est-ce à dire qu’en tant que chrétiens
nous
échappons aux lois communes ? Non pas ! Et gardons-nous ici de toute
71
chappons aux lois communes ? Non pas ! Et gardons-
nous
ici de toute illusion optimiste ! Chrétiens, nous restons hommes, ent
72
nous ici de toute illusion optimiste ! Chrétiens,
nous
restons hommes, entièrement hommes, entièrement prisonniers de la for
73
a forme mauvaise du monde. C’est là le fait. Mais
notre
foi proteste au nom de Dieu contre ce fait ! Elle appelle un monde no
74
e appartenance. Elle annonce une nouvelle patrie.
Nous
sommes au monde, c’est vrai, mais non pas comme étant du monde. C’est
75
non pas comme étant du monde. C’est là le sens de
nos
prières, de nos angoisses et de l’appel de toute l’humanité à la just
76
ant du monde. C’est là le sens de nos prières, de
nos
angoisses et de l’appel de toute l’humanité à la justice. Mais alors,
77
une transformation plus radicale que tout ce que
nous
pouvions imaginer et souhaiter. Et c’est à cette transformation que n
78
et souhaiter. Et c’est à cette transformation que
nous
appartenons de droit, dès l’instant où nous l’annonçons. Mais qu’est-
79
n que nous appartenons de droit, dès l’instant où
nous
l’annonçons. Mais qu’est-ce que cette transformation ? Et de quel dro
80
e cette transformation ? Et de quel droit pouvons-
nous
l’annoncer ? Est-ce un ensemble de réformes, un programme révolutionn
81
enir meilleur, ce « millenium » dont l’Apocalypse
nous
donne la vision mystérieuse, Satan enchaîné pour mille ans ? Réforme,
82
monde meilleur ; — ne faisons pas les dégoûtés :
nous
y pensons tous plus ou moins, et beaucoup d’entre nous y travaillent.
83
y pensons tous plus ou moins, et beaucoup d’entre
nous
y travaillent. Il ne sera pas dit que l’homme chrétien est moins huma
84
ertitude, c’est qu’elle a déjà été faite ! Ce que
nous
annonçons au monde, c’est la promesse de celui qui a dit : « Prenez c
85
t fait ! depuis 19 siècles. La justice a paru, et
nous
en témoignons par nos actions de grâce — précisément par nos actions
86
les. La justice a paru, et nous en témoignons par
nos
actions de grâce — précisément par nos actions ! — et je voudrais met
87
ignons par nos actions de grâce — précisément par
nos
actions ! — et je voudrais mettre l’accent sur ce mot-là, afin que vo
88
, ni piété, ni extase, ni cloître. Voilà pourquoi
notre
certitude joyeuse devient une certitude combattante, — voilà pourquoi
89
vient une certitude combattante, — voilà pourquoi
nous
ne pouvons plus nous laisser arrêter par aucune raison, par ces raiso
90
ombattante, — voilà pourquoi nous ne pouvons plus
nous
laisser arrêter par aucune raison, par ces raisons si bonnes, par exe
91
mais si courtes, de l’opportunisme sceptique. Si
nous
croyons à cette justice, nous ne pouvons autrement que de courir vers
92
nisme sceptique. Si nous croyons à cette justice,
nous
ne pouvons autrement que de courir vers elle ! Nous ne pouvons autrem
93
us ne pouvons autrement que de courir vers elle !
Nous
ne pouvons autrement que d’espérer de toutes nos forces son retour !
94
Nous ne pouvons autrement que d’espérer de toutes
nos
forces son retour ! Nous protestons contre ce monde au nom d’une just
95
t que d’espérer de toutes nos forces son retour !
Nous
protestons contre ce monde au nom d’une justice triomphante, et c’est
96
nom d’une justice triomphante, et c’est elle que
nous
annonçons : ainsi donc, ces deux temps de notre vocation révèlent un
97
ue nous annonçons : ainsi donc, ces deux temps de
notre
vocation révèlent un fait unique, renvoient à un motif unique : la mo
98
es attitudes chrétiennes ; mais voilà le motif de
notre
action : nous attestons la justice apparue, et dans l’élan de notre a
99
rétiennes ; mais voilà le motif de notre action :
nous
attestons la justice apparue, et dans l’élan de notre action de grâce
100
s attestons la justice apparue, et dans l’élan de
notre
action de grâce, prisonniers que nous sommes de la forme terrestre, n
101
l’élan de notre action de grâce, prisonniers que
nous
sommes de la forme terrestre, nous prêchons une victoire acquise et l
102
risonniers que nous sommes de la forme terrestre,
nous
prêchons une victoire acquise et le retour promis de cette justice !
103
pour titre de son fameux triptyque : D’où venons-
nous
? Où en sommes-nous ? Où allons-nous ? À la question : Où en sommes-n
104
ameux triptyque : D’où venons-nous ? Où en sommes-
nous
? Où allons-nous ? À la question : Où en sommes-nous ? j’ai répondu e
105
s ? Où allons-nous ? À la question : Où en sommes-
nous
? j’ai répondu en rappelant la situation très précaire du chrétien da
106
qu’elle est devenue. À la question : D’où venons-
nous
? j’ai répondu en rappelant que l’origine vivante de notre action, c’
107
’ai répondu en rappelant que l’origine vivante de
notre
action, c’est l’incarnation de la justice en Jésus-Christ ressuscité.
108
ésus-Christ ressuscité. À la question : Où allons-
nous
? j’ai répondu : le Seigneur vient ! — et nous allons à la rencontre
109
ns-nous ? j’ai répondu : le Seigneur vient ! — et
nous
allons à la rencontre de son règne, vers la transformation radicale d
110
’on ne veut plus rien voir au-delà. Trop de chefs
nous
crient : en avant ! sans avoir osé regarder plus loin que le bout des
111
e maintenant. Vocation du chrétien dans la cité :
nous
l’avons définie par deux mouvements : une protestation, une annonce.
112
rmettez-moi d’être aussi bref que catégorique. Si
nous
considérons l’histoire, si nous écoutons ses leçons, il me paraît qu’
113
e catégorique. Si nous considérons l’histoire, si
nous
écoutons ses leçons, il me paraît qu’aucun doute n’est permis. De Con
114
hristianisme. Voilà bien la fatalité qui pèse sur
notre
histoire : une politique chrétienne qui réussit n’a plus rien de chré
115
ient à la forme du monde, et par là même, appelle
notre
protestation. Quel est donc le rôle de l’Église ? Est-il de prêcher l
116
is que les églises ne peuvent accomplir tout leur
devoir
, toute leur mission dans la cité, que d’une seule et unique manière,
117
l faut avouer que la question reste entière : que
devons
-nous faire, comme chrétiens, dans la cité ? Si l’Église n’est pas un
118
avouer que la question reste entière : que devons-
nous
faire, comme chrétiens, dans la cité ? Si l’Église n’est pas un parti
119
ise n’est pas un parti, comment et où faut-il que
nous
prenions parti ? Où allons-nous nous engager ? Car vocation signifie
120
et où faut-il que nous prenions parti ? Où allons-
nous
nous engager ? Car vocation signifie acte, et tout acte est un engage
121
faut-il que nous prenions parti ? Où allons-nous
nous
engager ? Car vocation signifie acte, et tout acte est un engagement.
122
on signifie acte, et tout acte est un engagement.
Nous
voici donc en face de la seconde question : celle de l’adhésion à l’u
123
et sociales dans la cité française d’aujourd’hui.
Nous
entrerions dans un débat terriblement technique et faussement précis,
124
t terriblement technique et faussement précis, et
nous
aurions vite fait de perdre de vue la vocation particulière du chréti
125
ait m’apparaître, à première vue, plus conforme à
notre
espérance de justice. Vous dirai-je que c’est précisément à cause de
126
le bain marxiste, mais gardons l’enfant ! Car si
nous
condamnons en bloc le socialisme, nous condamnons aussi une part de v
127
t ! Car si nous condamnons en bloc le socialisme,
nous
condamnons aussi une part de vérité d’origine proprement chrétienne.
128
s’est identifié avec la défense des humbles : si
nous
ne faisons pas mieux que lui à cet égard, gardons-nous de l’attaquer
129
ne faisons pas mieux que lui à cet égard, gardons-
nous
de l’attaquer ! Le socialisme proteste contre les conditions actuelle
130
ique une justice plus grande dans la société : si
nous
ne protestons pas plus fort que lui, si nous ne croyons pas mieux que
131
: si nous ne protestons pas plus fort que lui, si
nous
ne croyons pas mieux que lui à la justice, gardons-nous de le condamn
132
e croyons pas mieux que lui à la justice, gardons-
nous
de le condamner ! C’est lui qui fait, dans l’incroyance, ce que nous
133
r ! C’est lui qui fait, dans l’incroyance, ce que
nous
aurions dû faire dans la foi. — Mais si l’on refuse d’attaquer le soc
134
qui fait, dans l’incroyance, ce que nous aurions
dû
faire dans la foi. — Mais si l’on refuse d’attaquer le socialisme, fa
135
l accepter aussitôt le fameux trait d’union qu’on
nous
propose, entre socialiste et chrétien ? Prenons bien garde ici au sen
136
ont autres. Et ce sont ces motifs et ces buts qui
doivent
donner aux mots leur sens réel. Nous trahirions la foi qui doit nous
137
buts qui doivent donner aux mots leur sens réel.
Nous
trahirions la foi qui doit nous animer si, pour des raisons tactiques
138
x mots leur sens réel. Nous trahirions la foi qui
doit
nous animer si, pour des raisons tactiques, nous passions sous silenc
139
s leur sens réel. Nous trahirions la foi qui doit
nous
animer si, pour des raisons tactiques, nous passions sous silence cet
140
doit nous animer si, pour des raisons tactiques,
nous
passions sous silence cette radicale différence : le chrétien ne prot
141
à venir, mais une justice divine, déjà réalisée.
Notre
devoir de charité ne serait-il pas alors de déclarer ouvertement aux
142
ir, mais une justice divine, déjà réalisée. Notre
devoir
de charité ne serait-il pas alors de déclarer ouvertement aux sociali
143
ouvertement aux socialistes qu’entre leur but et
notre
but, entre nos motifs et les leurs, il y a tout l’abîme qui sépare un
144
socialistes qu’entre leur but et notre but, entre
nos
motifs et les leurs, il y a tout l’abîme qui sépare un idéal moral d’
145
dans ce qu’il a de pire ; dans la tentation qu’il
nous
offre d’un idéal humanitaire en lieu et place d’une foi. Si nous ne p
146
idéal humanitaire en lieu et place d’une foi. Si
nous
ne parvenons pas à faire comprendre aux socialistes le sérieux absolu
147
cialistes le sérieux absolu de cette distinction,
nous
risquons de prêcher contre Dieu en travaillant à leurs côtés ! Nous c
148
rêcher contre Dieu en travaillant à leurs côtés !
Nous
connaissons des chrétiens socialistes. Et ils savent sans doute mieux
149
s socialistes. Et ils savent sans doute mieux que
nous
ce que signifie pour eux le compromis entre leurs motifs de croyants
150
ourtant, il faut agir ! Pourtant, la vocation qui
nous
envoie dans la cité reste impérieuse ! Alors quoi ? direz-vous, que r
151
direz-vous, que reste-t-il pratiquement ? Va-t-on
nous
renvoyer une fois de plus à ce recours au Dieu tout-puissant qui perm
152
cette fois une utopie. Cela se passe au Japon, de
nos
jours. Certains d’entre vous connaissent probablement la biographie d
153
t à vingt ans de tous les avantages qui sont chez
nous
ceux de la grande bourgeoisie. Mais voilà qu’il se convertit, et c’es
154
borne pas là : prêcher, certes, c’est son premier
devoir
, mais ce devoir en appelle d’autres. Kagawa recueille dans sa case, d
155
rêcher, certes, c’est son premier devoir, mais ce
devoir
en appelle d’autres. Kagawa recueille dans sa case, des malades, des
156
foi à la forme du monde. Mais, direz-vous encore,
nous
ne sommes pas tous des Jérémie, des Paul, des Luther, des Calvin, ni
157
es, — pour ne rien dire de ces deux amis auxquels
nous
pensons tous ce soir et qui, du fond de leur prison, tout près d’ici,
158
du fond de leur prison, tout près d’ici, posent à
notre
conscience leur silencieuse et troublante question. Nous sommes, me d
159
nscience leur silencieuse et troublante question.
Nous
sommes, me direz-vous, des étudiants, c’est-à-dire des intellectuels.
160
s, des étudiants, c’est-à-dire des intellectuels.
Notre
premier devoir dans la cité n’est-il pas de travailler en tant qu’int
161
ts, c’est-à-dire des intellectuels. Notre premier
devoir
dans la cité n’est-il pas de travailler en tant qu’intellectuels, — d
162
n tant qu’intellectuels, — de même que le premier
devoir
de l’ingénieur reste de faire des plans et des calculs, et non pas de
163
des calculs, et non pas de gâcher du ciment ? Si
nous
nous mettions tous à faire de l’action sociale, à jouer les Kagawa, e
164
calculs, et non pas de gâcher du ciment ? Si nous
nous
mettions tous à faire de l’action sociale, à jouer les Kagawa, et à v
165
rtiers miséreux, ne serait-ce pas aussi faillir à
notre
vocation tout humblement humaine, professionnelle ? Je n’aurai pas le
166
a plus méconnue par ceux qui font la politique de
nos
cités. Commentons brièvement cette phrase. La cité moderne est en cri
167
nécessités économiques ne tiennent pas compte de
nos
beaux idéaux. Il résulte de ce divorce une crise profonde de la cultu
168
e la plus pratique, la plus sociale qui s’offre à
nous
, c’est bien une tâche spirituelle : retrouver cette commune mesure de
169
t les personnalistes : l’État et les institutions
doivent
être mis au service de l’homme ; or, c’est l’inverse qui se passe auj
170
se passe aujourd’hui ; l’État et les institutions
doivent
avoir pour seul but d’assurer à chacun le libre et le plein exercice
171
l’économie et les cadres sociaux. Vous voyez que
nous
retrouvons l’exigence spirituelle du chrétien. Mais vous voyez aussi
172
l’état d’esprit qui préside aux institutions. Si
notre
société est née de la Déclaration des droits de l’homme, il s’agit de
173
donner à la société de demain une déclaration des
devoirs
de l’homme envers lui-même et son prochain. Mais d’abord il s’agit, p
174
ppellent une morale créatrice, prenant le pas sur
nos
morales trop idéalistes, ou cyniques. Et le triomphe d’une telle mora
175
t qui réponde, dès son principe, aux exigences de
notre
vocation. Ce n’est pas une politique chrétienne, ce n’est pas un part
176
a une vocation, et peut devenir une personne, et
doit
devenir une personne, — idée qu’apporta dans le monde le message de l
177
ens de toute farine dont les compétences bavardes
nous
ont valu la crise actuelle viendront dire : ça n’est pas pratique. Ma
178
ieux que ce qu’ils ont fait depuis cent ans déjà.
Nous
sommes nés dans un monde où tout est en désordre. Nous savons ce que
179
sommes nés dans un monde où tout est en désordre.
Nous
savons ce que vaut l’aune de ce « pratique » qu’on nous propose. L’he
180
avons ce que vaut l’aune de ce « pratique » qu’on
nous
propose. L’heure est venue d’essayer autre chose, d’essayer au moins
181
es objections d’un praticisme à courte vue, quand
notre
vocation chrétienne braque nos regards sur le miracle d’une justice e
182
ourte vue, quand notre vocation chrétienne braque
nos
regards sur le miracle d’une justice et d’une vérité déjà descendue s
183
res auraient le droit de m’arrêter en me disant :
nous
préférons un mensonge applicable à votre vérité trop désintéressée, —
184
opposer la sagesse de ce siècle en faillite, mais
nous
appartenons à ce qui juge ce siècle, à la transformation radicale du
185
à la transformation radicale du monde ! Si le but
nous
paraît trop haut, c’est que nous comptons encore trop sur nous-mêmes.
186
onde ! Si le but nous paraît trop haut, c’est que
nous
comptons encore trop sur nous-mêmes. Mais le chrétien ne compte pas s
187
cherché au contraire à marquer quels peuvent être
nos
motifs de choix, et le lieu d’une action pratique. Il se peut que je
188
s reçoivent l’ordre d’aller là où je crois ne pas
devoir
aller. Qu’ils le fassent, si c’est là leur mission, et la forme de le
189
re une voix intérieure. Il y a aussi des voix qui
nous
appellent de l’extérieur, et qui nous montrent, ici et maintenant, de
190
es voix qui nous appellent de l’extérieur, et qui
nous
montrent, ici et maintenant, des possibilités d’action directe. — Ten
191
nnaliste : tout cela est possible, tout cela donc
nous
appelle. Ce qui est impossible, c’est qu’un chrétien n’ait pas la voc
192
Notre
foi, par Emil Brunner (janvier 1936)h Sous le titre Notre Foi, Emi
193
par Emil Brunner (janvier 1936)h Sous le titre
Notre
Foi, Emil Brunner a réuni 35 courtes études, des « méditations sur le
194
les réactions et les réponses qu’elles exigent de
nous
. Ces études se succèdent selon un plan qu’il n’est pas toujours facil
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i biblique » ; la Bible est la Parole de Dieu, et
nous
ne pouvons rien savoir de Dieu que par Sa révélation dans cette Parol
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vélation dans cette Parole. Le Saint-Esprit ouvre
nos
cœurs à cette Parole, Il la rend vivante et agissante en nous, en sor
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cette Parole, Il la rend vivante et agissante en
nous
, en sorte qu’elle produit en nous ce que saint Paul appelle « les fru
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et agissante en nous, en sorte qu’elle produit en
nous
ce que saint Paul appelle « les fruits de l’Esprit ». On sent dans ce
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— tous les paradoxes chrétiens qui gênent si fort
notre
humaine raison. Mais la foi n’est pas une adhésion intellectuelle qui
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foi n’est pas une adhésion intellectuelle qui ne
nous
engagerait pas ; la foi au Dieu de majesté, de sainteté et d’amour, q
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jesté, de sainteté et d’amour, qui s’est révélé à
nous
en Jésus-Christ, exige que nous prenions les exigences de Dieu vraime
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ui s’est révélé à nous en Jésus-Christ, exige que
nous
prenions les exigences de Dieu vraiment au sérieux, que nous « laissi
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ns les exigences de Dieu vraiment au sérieux, que
nous
« laissions Dieu être Dieu en nous ». Brunner semble vouloir nous ame
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u sérieux, que nous « laissions Dieu être Dieu en
nous
». Brunner semble vouloir nous amener à prier la prière de la foi : «
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Dieu être Dieu en nous ». Brunner semble vouloir
nous
amener à prier la prière de la foi : « Je crois, Seigneur, viens en a
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ougemont Denis de, « [Compte rendu] Emil Brunner,
Notre
foi », Le Semeur, Paris, janvier 1936, p. 193-194.
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ins complète de toute activité intellectuelle. Il
nous
faut donc prévoir un abaissement général du niveau d’instruction, une
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aussi une extrême simplification intellectuelle.
Nous
avons vu apparaître quelque chose d’analogue en Europe après la Premi
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it toutes les éternelles illusions de l’humanité.
Nous
avons des raisons de craindre, au contraire, qu’elles ne trouvent une
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sations expéditives d’allures totalitaires. Le
devoir
des Églises Si les Églises chrétiennes ne donnent pas cette direct
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ervenir dans le développement de la culture, elle
doit
être fondée sur une doctrine ferme, sur une théologie qui soit en mêm
212
’elle est attentive à préserver les droits et les
devoirs
de la critique théologique sur tous les plans et pas seulement d’une
213
ion d’un ordre culturel dans le chaos de demain ?
Nous
proposons une réponse simple. Les Églises pourront agir et inspirer s
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que celui dans lequel l’entend Rome). L’Évangile
nous
apprend que chaque homme est susceptible de recevoir une vocation, un
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ligieux et sociaux). Il placera les droits et les
devoirs
de l’individu (c’est-à-dire de l’individu chargé d’une vocation) avan
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du chargé d’une vocation) avant les droits et les
devoirs
de l’État (l’organisme dont le devoir est d’assurer la liberté de l’i
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its et les devoirs de l’État (l’organisme dont le
devoir
est d’assurer la liberté de l’individu au point de vue matériel).
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on des individus, mettra toujours l’accent sur le
devoir
plutôt que sur les droits. Prenons l’exemple de l’armée : les règleme
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pas les droits d’un capitaine mais seulement ses
devoirs
et ses fonctions. Il va sans dire que l’organisation de l’armée est t
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apitaine aura toujours les moyens d’accomplir son
devoir
: c’est là sa liberté, il n’en a pas d’autres. Or l’Ecclesia militans
221
ixant les droits de l’individu indépendamment des
devoirs
de sa charge. 2) Une doctrine chrétienne qui prend au sérieux le fait
222
’intérêt national ou la prospérité économique. Le
devoir
des Églises est de repenser toutes ces catégories et de les critiquer
223
uer d’un point de vue spécifiquement chrétien. Il
doit
y avoir, par exemple, une redéfinition des « quatre libertés » dans l
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ois distinction et intégration. Ces deux éléments
devraient
être conciliés et sauvegardés avec vigilance — l’élément d’universali
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n’est qu’en apprenant à connaître les autres que
nous
en venons à nous connaître nous-mêmes, comme ce n’est qu’en nous comp
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enant à connaître les autres que nous en venons à
nous
connaître nous-mêmes, comme ce n’est qu’en nous comprenant nous-mêmes
227
à nous connaître nous-mêmes, comme ce n’est qu’en
nous
comprenant nous-mêmes que nous parvenons à connaître les autres. L’at
228
mme ce n’est qu’en nous comprenant nous-mêmes que
nous
parvenons à connaître les autres. L’attitude générale serait alors d’
229
Sur ce plan tout reste à créer. Et quelque chose
doit
être créé si nous voulons éviter que la culture de demain se développ
230
reste à créer. Et quelque chose doit être créé si
nous
voulons éviter que la culture de demain se développe selon des voies
231
ures barbares : elle s’est reconnue impuissante à
nous
donner des buts de vie, des idéaux et un monde plus efficaces qμe ceu
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que de la défensive est terminée pour elles, dans
notre
temps, c’est poser aux Églises chrétiennes un dilemme très net : il n
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ns de la communauté vivante, que le gigantisme de
nos
machines administratives, le règne de l’argent, le nomadisme industri
234
nte, laissant celle-ci désorientée. Il s’agit que
nos
théologiens adoptent une politique d’intervention, et non de vertueus
235
Hélas, elle en est bien sortie ! Il est temps que
nous
sortions à sa recherche, pour la ramener ! 3. Que l’Église cesse de d
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spécifiquement chrétienne. « Soyez bien sages »,
nous
disaient les prédicateurs depuis deux siècles. « Soyez fous ! », dit
237
bal » comme disent les Américains, s’instaure sur
notre
planète, ce ne sera qu’au nom de ce qui transcende nos attachements n
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lanète, ce ne sera qu’au nom de ce qui transcende
nos
attachements nationaux, politiques et raciaux. Et c’est pourquoi ce m
239
ique revêt une importance politique capitale dans
notre
siècle : il peut offrir le modèle même d’une union mondiale dans le r
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ités traditionnelles. Que dis-je, il peut ! Il le
doit
, et de toute urgence ! S’il y échoue, je ne vois aucune raison d’atte
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peu que celle de romain, surtout au premier. Que
nous
reste-t-il ? 2° On ne peut déduire de ce fait que le catholicisme, en
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en général. Car, si l’on considère l’ensemble de
nos
littératures occidentales, il est impossible d’établir qu’à proportio
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alie, profondément romaines, n’ont pas produit de
nos
jours de grands écrivains catholiques, et, même, plusieurs de leurs a
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en tant que tels, militent comme tels, tandis que
nos
auteurs protestants ne le sont plus guère que de naissance et non par
245
t citoyens qu’esthètes, pensez-vous que ceci soit
dû
à une orientation théologique, à des circonstances historiques, au ha
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sique ? Je veux dire, non pas la question banale,
doit
-il ou non écrire, peindre, lire, voir, etc., mais quelle perturbation
247
tion cette poussée vers l’esthétique peut-elle et
doit
-elle amener dans sa vie ? Vous voyez notre thème central, assez préci
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elle et doit-elle amener dans sa vie ? Vous voyez
notre
thème central, assez précis, et notre but : converser avec les étudia
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Vous voyez notre thème central, assez précis, et
notre
but : converser avec les étudiants qui s’inquiètent de la beauté dans