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laquelle, réellement, vous cherchez à répondre ?
En
un mot, est-ce une question existentielle — pour employer un terme fa
2
rme d’humanisme, on se borne trop souvent encore,
en
France, à désigner la culture gréco-latine. Nous n’avons pas, bien en
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ment il doit vivre pour mieux vivre. Mais alors,
en
quoi les deux conceptions s’opposent-elles si radicalement ? C’est en
4
ceptions s’opposent-elles si radicalement ? C’est
en
ceci que, pour les uns, le salut est transcendant à l’humanité, pour
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me étant « séparé » de Dieu sa source, — et c’est
en
quoi consiste le péché « originel » — il en résulte qu’il ne peut plu
6
c’est en quoi consiste le péché « originel » — il
en
résulte qu’il ne peut plus se connaître entièrement lui-même. Il ne p
7
qui croient détenir le pouvoir de sauver l’homme
en
se fondant sur l’homme sont semblables, aux yeux du chrétien, à ce fa
8
de Crac qui prétendrait se tirer alors d’un puits
en
se soulevant par la chevelure. 3. Humanisme contre christianisme, n’e
9
s élémentaires, — et toute l’histoire des martyrs
en
témoigne. Un chrétien est un être qui joue tout sur la foi, c’est-à-d
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chrétien à cet instant et dans cet acte ; il agit
en
humaniste. Il témoigne de sa défiance à l’endroit de la Providence. C
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devant la « vie pratique » — comme on dit, mais y
en
a-t-il une autre ? —, une attitude qui se mêle constamment à l’existe
12
ves que semble devoir commander une foi véritable
en
l’humain. Le communisme est le véritable humanisme de notre temps. La
13
si que M. Goguel définit l’objet de sa recherche,
en
insistant sur le fait que la description qu’il va donner ne saurait ê
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cru le tombeau vide à cause de la foi qu’on avait
en
la vie céleste de Jésus. L’Histoire est-elle cause ou effet de la foi
15
à son origine une fraude qui, pour être pieuse, n’
en
serait pas moins une fraude. En face d’affirmations aussi déconcerta
16
it bien ici d’une science ? Il y a deux raisons d’
en
douter. La première, c’est l’extrême diversité des conjectures formée
17
ent bien pauvres. Qu’est-ce que la vraisemblance,
en
psychologie, sinon le triomphe du conventionnel ? Quand on compare le
18
Mais M. Goguel semble d’avance l’avoir minimisé,
en
réduisant toute son œuvre aux proportions d’une génétique descriptive
19
e aux proportions d’une génétique descriptive, et
en
se bornant à réfuter des textes sans préjuger de la réalité des faits
20
iens, me paraît particulièrement improbable. Tout
en
admirant à chaque page l’ingéniosité et la science de M. Goguel, on s
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la foi de la relativité des preuves historiques.
En
nous montrant qu’elles peuvent être contestées, pour la plupart, il n
22
ement formée devant mes yeux : l’image d’un clerc
en
vêtements moyenâgeux circulant dans les perspectives d’un tableau de
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ndale. Quand il se tient tranquille, on le tolère
en
souriant. On ira même jusqu’à respecter ses vertus, à condition toute
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tion de ce chrétien dans cette cité ? Ce chrétien
en
minorité dans une masse d’hommes qui, elle-même, paraît tellement imp
25
ien, comme chrétien, ne vaut guère la peine qu’on
en
parle. J’irai même plus loin : l’action d’un intellectuel laïque quel
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me du monde. » — Est-ce à dire que notre foi nous
en
libère matériellement et moralement ? Est-ce à dire qu’en tant que ch
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t ! depuis 19 siècles. La justice a paru, et nous
en
témoignons par nos actions de grâce — précisément par nos actions ! —
28
e de son fameux triptyque : D’où venons-nous ? Où
en
sommes-nous ? Où allons-nous ? À la question : Où en sommes-nous ? j’
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sommes-nous ? Où allons-nous ? À la question : Où
en
sommes-nous ? j’ai répondu en rappelant la situation très précaire du
30
À la question : Où en sommes-nous ? j’ai répondu
en
rappelant la situation très précaire du chrétien dans la cité telle q
31
. À la question : D’où venons-nous ? j’ai répondu
en
rappelant que l’origine vivante de notre action, c’est l’incarnation
32
e notre action, c’est l’incarnation de la justice
en
Jésus-Christ ressuscité. À la question : Où allons-nous ? j’ai répond
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ande, maintenant, si l’on a le droit de se mettre
en
route avant d’avoir posé ces trois questions, avant d’y avoir répondu
34
us rien voir au-delà. Trop de chefs nous crient :
en
avant ! sans avoir osé regarder plus loin que le bout des semelles de
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in que le bout des semelles de leurs bottes. Leur
en
avant ne sait pas où il va ! N’est-ce pas ainsi que courent les fuyar
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poraine ? Et s’il ne le fait pas, qui d’autre est
en
mesure d’assumer cette charge inquiétante ? Si le chrétien ne pose pa
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ici le message de la transformation qui se change
en
message de la conservation ; et voici l’ombre du Grand Inquisiteur qu
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cité, que d’une seule et unique manière, et c’est
en
devenant et en restant de vraies Églises, c’est-à-dire des annonciatr
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seule et unique manière, et c’est en devenant et
en
restant de vraies Églises, c’est-à-dire des annonciatrices de la Paro
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istants. Bien entendu, je ne puis songer à passer
en
revue les principaux partis qui constituent des forces politiques et
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te ? Beaucoup de braves gens condamnent cet idéal
en
bloc, à cause des erreurs qu’il comporte, disent-ils, mais aussi je s
42
e, mais gardons l’enfant ! Car si nous condamnons
en
bloc le socialisme, nous condamnons aussi une part de vérité d’origin
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tentation qu’il nous offre d’un idéal humanitaire
en
lieu et place d’une foi. Si nous ne parvenons pas à faire comprendre
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distinction, nous risquons de prêcher contre Dieu
en
travaillant à leurs côtés ! Nous connaissons des chrétiens socialiste
45
ons de masses s’est avérée depuis la guerre, soit
en
Russie, où Lénine triompha par le moyen d’une minorité infime, soit e
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triompha par le moyen d’une minorité infime, soit
en
Allemagne, où les partis de gauche, malgré leur organisation incompar
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leur organisation incomparable, se virent balayés
en
dix jours par les troupes d’assaut hitlériennes. Mais je crois qu’un
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cité. Et d’abord, à l’image que je vous donnais
en
débutant du clerc moyenâgeux dans la cité thomiste, j’opposerai une i
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rétien tant qu’il n’aura pas fait tout ce qui est
en
son pouvoir pour réduire le scandale social. Aucun parti n’existe enc
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certes, c’est son premier devoir, mais ce devoir
en
appelle d’autres. Kagawa recueille dans sa case, des malades, des chô
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espèce d’autobiographie romancée qu’on a traduite
en
France sous ce titre : Avant l’aube g. Voilà bien le chrétien dans la
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iers syndicats du Japon, il conduit une grève, va
en
prison, en ressort triomphalement escorté par une foule d’enfants qu’
53
ats du Japon, il conduit une grève, va en prison,
en
ressort triomphalement escorté par une foule d’enfants qu’il a secour
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tons brièvement cette phrase. La cité moderne est
en
crise, parce que personne n’a su ou n’a osé prévoir l’aboutissement m
55
ndre pour l’opinion publique, alors qu’elle n’est
en
fait que l’opinion des maîtres de forges ou des parlementaires exploi
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e toutes croyances et de toutes incroyances. Mais
en
fait, c’est le seul mouvement qui réponde, dès son principe, aux exig
57
t subordonné. Je demande où est le parti qui peut
en
dire autant. Je demande où les chrétiens trouveraient une chance plus
58
ue Esprit , lisez L’Ordre nouveau , mettez-vous
en
rapport avec leurs groupes : vous y trouverez toute une tactique nouv
59
s déjà. Nous sommes nés dans un monde où tout est
en
désordre. Nous savons ce que vaut l’aune de ce « pratique » qu’on nou
60
? Tous les autres auraient le droit de m’arrêter
en
me disant : nous préférons un mensonge applicable à votre vérité trop
61
ent le droit de m’opposer la sagesse de ce siècle
en
faillite, mais nous appartenons à ce qui juge ce siècle, à la transfo
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ort qui leur est fait ! — Il se peut que d’autres
en
grand nombre comprennent que leur vocation pourrait s’exercer dès mai
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xigence directe, une possibilité magnifique. Je n’
en
connais pas d’autres pour mon compte. Discerner sa vocation, ce n’est
64
t saint Paul. Et je vous laisserai sur cette mise
en
demeure : « Ne vous conformez pas à ce siècle présent, mais soyez tra
65
Paris, avril–mai 1935, p. 387-416. g. Rougemont
en
rend compte dans la livraison de septembre 1931 de Foi et Vie .
66
s à cette Parole, Il la rend vivante et agissante
en
nous, en sorte qu’elle produit en nous ce que saint Paul appelle « le
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te et agissante en nous, en sorte qu’elle produit
en
nous ce que saint Paul appelle « les fruits de l’Esprit ». On sent da
68
é humble pour ne pas trahir la Révélation de Dieu
en
taisant — ou en résolvant par quelque ingénieuse synthèse — tous les
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pas trahir la Révélation de Dieu en taisant — ou
en
résolvant par quelque ingénieuse synthèse — tous les paradoxes chréti
70
, de sainteté et d’amour, qui s’est révélé à nous
en
Jésus-Christ, exige que nous prenions les exigences de Dieu vraiment
71
t au sérieux, que nous « laissions Dieu être Dieu
en
nous ». Brunner semble vouloir nous amener à prier la prière de la fo
72
la prière de la foi : « Je crois, Seigneur, viens
en
aide à mon incrédulité. » h. Rougemont Denis de, « [Compte rendu]
73
Nous avons vu apparaître quelque chose d’analogue
en
Europe après la Première Guerre mondiale. Ce sera, cette fois, beauco
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lus violent car la Deuxième Guerre mondiale a mis
en
jeu des idéologies beaucoup plus puissantes et dynamiques. Il serait
75
ssairement plus positives ou plus cyniques — tout
en
prétendant l’être, à coup sûr. Mais sans aucun doute leur faim sera p
76
igieux et virulents. Mais si une Église veut être
en
mesure d’intervenir dans le développement de la culture, elle doit êt
77
umanisme. Mais, dans le domaine de la culture, il
en
est tout à fait autrement. Ici une Église ne peut adopter des idéolog
78
e si elle parle au nom de sa propre théologie, et
en
rattachant ce qu’elle dit de la façon la plus directe à cette théolog
79
emander si cela était compatible avec sa foi. Car
en
fait la théologie avait cessé d’être vivante, précise et exigeante, e
80
n’a rien à exiger de la culture, cette dernière s’
en
trouvera appauvrie et désorientée. Elle sera coupée de ses racines. C
81
la théologie et de la liturgie chrétienne ; soit
en
se soumettant au code chrétien, soit en se révoltant contre lui. (Les
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ne ; soit en se soumettant au code chrétien, soit
en
se révoltant contre lui. (Les grandes philosophies modernes, celles d
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se manifestement théologique à ses origines.) Et,
en
second, lieu, si la culture perd contact avec l’Église, avec sa doctr
84
’agir sur le siècle, de transformer ses croyances
en
action créatrice. Les forces de création lui échappent. Tout ce qui e
85
est créé est alors créé en dehors de l’Église ou
en
opposition à elle et devient difficile à intégrer dans une conception
86
e à une théologie stricte a entièrement disparu —
en
raison du manque de stricte théologie. L’Église romaine a mieux reten
87
’accomplir son devoir : c’est là sa liberté, il n’
en
a pas d’autres. Or l’Ecclesia militans ressemble à une armée beaucoup
88
atière, y soit dominé par la doctrine de l’Église
en
question, comme c’est le cas dans les instituts catholiques et à l’Un
89
oit donné : la partie œcuménique. Car ce n’est qu’
en
apprenant à connaître les autres que nous en venons à nous connaître
90
t qu’en apprenant à connaître les autres que nous
en
venons à nous connaître nous-mêmes, comme ce n’est qu’en nous compren
91
ns à nous connaître nous-mêmes, comme ce n’est qu’
en
nous comprenant nous-mêmes que nous parvenons à connaître les autres.
92
corps et ses membres ; ne jamais chercher l’union
en
neutralisant les différences et les particularités, mais au contraire
93
férences et les particularités, mais au contraire
en
cherchant à les comparer. Le deuxième problème à envisager est celui
94
les protestantes) n’ont pas les moyens de mettre
en
contact organique les créateurs de culture et l’Église comme telle —
95
pulluler dès le xixe siècle, et qui se posaient
en
termes intraduisibles dans les catégories théologiques traditionnelle
96
eptible, d’habitudes de pensée et de vie de moins
en
moins conformes aux lois spirituelles : sans le savoir, sans oser se
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sans oser se l’avouer, les chrétiens devenaient,
en
Europe comme ailleurs, une minorité doucement persécutée. Cette persé
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niers progrès de la Science » autorisent de moins
en
moins — et non de plus en plus, comme au siècle passé — à mettre en d
99
ue ceux qu’elles eussent été contraintes de subir
en
se rendant. (Dans ce « presque » est là différence entre honneur et h
100
les catastrophes récentes. Les autres pensent qu’
en
déplaçant quelques objets — les richesses par exemple — on arrangera
101
si généraux que chaque vocation personnelle va s’
en
trouver nécessairement lésée. En d’autres termes, les Églises ne trou
102
ent, le nomadisme industriel, et les déportations
en
masse, ont presque tué, laissant le champ libre à l’État et à ses rég
103
t sortie des églises et des couvents. Hélas, elle
en
est bien sortie ! Il est temps que nous sortions à sa recherche, pour
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la sagesse bourgeoise. Quelque chose qui entraîne
en
avant et au-delà, non pas ce qui retient en arrière et en deçà des ri
105
e des tyrans, leurs guerres, et les tyrannies qui
en
résultent… Un mot encore. Ce programme, qui résume à mes yeux les plu
106
cle, resterait une pure utopie si les chrétiens s’
en
remettaient aux Églises pour le réaliser. Les Églises comme corps org
107
lieux protestants, dira-t-on ? Le fait est qu’ils
en
sont bien sortis, tandis que les autres sont entrés (ou rentrés) dans
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l’œuvre, qui l’avoue et la masque à la fois, et,
en
tout cas, un ensemble de règles, soit héritées, soit inventées : une
109
e invoquait la culture ou lui courait après. Elle
en
tirait des arguments contre une orthodoxie vieillie, et, finalement,
110
romanciers, d’essayistes des jeunes générations,
en
Europe et dans les deux Amériques, s’en sont déclarés tributaires.) O
111
érations, en Europe et dans les deux Amériques, s’
en
sont déclarés tributaires.) Or la pensée de Kierkegaard, qui représen
112
comporte-t-il ? Avez-vous des vœux ou suggestions
en
ce domaine ? 2) Sur un plan beaucoup plus général, que diriez-vous à
113
ucoup plus général, que diriez-vous à un étudiant
en
mal de poésie, de roman, de peinture ou de musique ? Je veux dire, no