1
. Et d’abord, la question qui nous occupe ici est-
elle
une vraie question ? Est-elle, pour chacun de nous, une question qui
2
nous occupe ici est-elle une vraie question ? Est-
elle
, pour chacun de nous, une question qui se pose dans la vie, que vous
3
ues de notre temps, c’est sans doute le besoin qu’
il
a de mettre en question les questions elles-mêmes. Nous nous refusons
4
er tous les conflits concrets et les décisions qu’
ils
comportent. Nous refusons toute problématique dans laquelle nous croy
5
herchons à dégager leur réalité dans nos vies. 1.
Il
nous faut tout de suite dissiper un malentendu : par le terme d’human
6
e qui s’oppose rigoureusement au christianisme, s’
il
est avant tout la croyance au salut de l’homme par la seule force de
7
par la foi. Dans les deux cas, marquons-le bien,
il
s’agit de salut. Certains humanistes le nieront. Ils me diront que, l
8
s’agit de salut. Certains humanistes le nieront.
Ils
me diront que, là où le chrétien parle de salut, eux se bornent à rev
9
vendiquer le bonheur des hommes, la justice. Faut-
il
voir là autre chose qu’une question de mots ? Dans l’un et l’autre ca
10
’une question de mots ? Dans l’un et l’autre cas,
il
s’agit bel et bien de savoir quel sens l’homme veut donner à sa vie,
11
r quel sens l’homme veut donner à sa vie, comment
il
doit vivre pour mieux vivre. Mais alors, en quoi les deux conception
12
is alors, en quoi les deux conceptions s’opposent-
elles
si radicalement ? C’est en ceci que, pour les uns, le salut est trans
13
es accusent les chrétiens d’une sorte de lâcheté.
Ils
les accusent d’avoir recours à une réalité surhumaine qui les dispens
14
de mettre en œuvre toutes leurs forces humaines.
Ils
les accusent de faire appel à une Volonté dont l’opération, à leurs y
15
é humaine, ou la rend absolument vaine. En somme,
ils
les accusent de diminuer l’homme par la promesse débilitante d’un « a
16
chrétiens répondent : Comment l’homme s’aimerait-
il
lui-même mieux que Dieu, son créateur, ne l’aime ? Car Dieu seul conn
17
et c’est en quoi consiste le péché « originel » —
il
en résulte qu’il ne peut plus se connaître entièrement lui-même. Il n
18
consiste le péché « originel » — il en résulte qu’
il
ne peut plus se connaître entièrement lui-même. Il ne peut plus conna
19
l ne peut plus se connaître entièrement lui-même.
Il
ne peut plus connaître son bien. Il pose les questions les plus absur
20
ent lui-même. Il ne peut plus connaître son bien.
Il
pose les questions les plus absurdes et les plus insolubles, par exem
21
us absurdes et les plus insolubles, par exemple :
il
ne sait même pas pourquoi il est au monde, ni pour quoi ; il se deman
22
ubles, par exemple : il ne sait même pas pourquoi
il
est au monde, ni pour quoi ; il se demande parfois ce qu’il a bien pu
23
même pas pourquoi il est au monde, ni pour quoi ;
il
se demande parfois ce qu’il a bien pu venir y faire ; il se demande à
24
monde, ni pour quoi ; il se demande parfois ce qu’
il
a bien pu venir y faire ; il se demande à quoi rime cette horrible «
25
emande parfois ce qu’il a bien pu venir y faire ;
il
se demande à quoi rime cette horrible « Histoire », illustrée par les
26
us sanglants malentendus, sans cesse renaissants.
Il
a l’impression d’avoir perdu la clef de ce qui lui apparaît, dans ses
27
ux attitudes prend une forme encore plus précise,
il
devient l’antagonisme de deux volontés qui ne s’opposent pas front à
28
plus un chrétien à cet instant et dans cet acte ;
il
agit en humaniste. Il témoigne de sa défiance à l’endroit de la Provi
29
instant et dans cet acte ; il agit en humaniste.
Il
témoigne de sa défiance à l’endroit de la Providence. Ce mot peut nou
30
vantages » humains. (Comment donc les connaîtrait-
il
? Comment pourrait-il les nommer, s’il n’a d’abord cherché la volonté
31
omment donc les connaîtrait-il ? Comment pourrait-
il
les nommer, s’il n’a d’abord cherché la volonté de Dieu, si souvent c
32
onnaîtrait-il ? Comment pourrait-il les nommer, s’
il
n’a d’abord cherché la volonté de Dieu, si souvent contraire à la sie
33
si souvent contraire à la sienne ?) Prier pour qu’
il
fasse beau demain, ce n’est pas prier, c’est exprimer un vœu, un vœu
34
la « vie pratique » — comme on dit, mais y en a-t-
il
une autre ? —, une attitude qui se mêle constamment à l’existence des
35
onfondu d’ailleurs avec une certaine « culture »,
il
ne semble pas que ces deux auteurs aient eu le courage d’aller jusqu’
36
de ce triomphe humaniste, le chrétien ne pourrait-
il
pas relever maintenant la vraie défense de l’homme, lieu naturel du n
37
étique se trouve soustrait aux conflits naturels.
Il
vit dans un monde où il n’y aura bientôt plus — se dit-on — ni luttes
38
it aux conflits naturels. Il vit dans un monde où
il
n’y aura bientôt plus — se dit-on — ni luttes sociales, ni lutte cont
39
nature définitivement asservie. Cet homme sera-t-
il
encore humain ? Que fera-t-il, une fois son triomphe assuré par sa vi
40
e. Cet homme sera-t-il encore humain ? Que fera-t-
il
, une fois son triomphe assuré par sa victoire sur les difficultés nat
41
a raison d’être de la plupart des hommes ? Sera-t-
il
ange ou bête ? Sera-t-il encore un homme ? L’homme chrétien est à la
42
part des hommes ? Sera-t-il ange ou bête ? Sera-t-
il
encore un homme ? L’homme chrétien est à la fois ange et bête. Dans c
43
la fois ange et bête. Dans ce conflit perpétuel,
il
trouve sa joie et sa souffrance — peu importe le nom qu’il leur donne
44
sa joie et sa souffrance — peu importe le nom qu’
il
leur donne ; — il y trouve sa raison de vivre, c’est-à-dire de lutter
45
ffrance — peu importe le nom qu’il leur donne ; —
il
y trouve sa raison de vivre, c’est-à-dire de lutter pour devenir une
46
Dieu. Le succès de l’humanisme triomphant serait-
il
tout simplement d’enlever à l’homme toute raison personnelle de vivre
47
succès de l’homme abandonné à ses calculs serait-
il
, en définitive, un suicide supérieurement organisé, du « genre humain
48
rne « l’existence » de chacun de nous, en tant qu’
elle
se trouve engagée dans un conflit réel et concret, exigeant une décis
49
ontre les thèses de M. Couchoud3. Plus récemment,
il
nous donnait une volumineuse Vie de Jésus 4 dont le succès fut grand
50
les conclusions vivement discutées. L’ouvrage qu’
il
nous donne aujourd’hui est la suite de cette Vie de Jésus, et les que
51
suite de cette Vie de Jésus, et les questions qu’
il
pose n’apparaissent pas moins passionnantes. Quelle fut la genèse psy
52
e, en insistant sur le fait que la description qu’
il
va donner ne saurait être prise pour une explication. Je crains bien
53
cation de cause à effet. On pense couramment, dit-
il
, que la foi chrétienne est née parce que le tombeau de Jésus fut trou
54
rce que le tombeau de Jésus fut trouvé vide. Mais
il
se pourrait qu’au contraire, on ait cru le tombeau vide à cause de la
55
avait en la vie céleste de Jésus. L’Histoire est-
elle
cause ou effet de la foi ? M. Goguel incline vers l’effet. Suivons-le
56
jours plus rigoureuse du fait de la résurrection.
Il
lui reste alors, dans une deuxième partie, à défaire cette histoire t
57
et à l’Ascension. Et voici à quelles conclusions
il
aboutit : Alors qu’à l’origine, on avait dit : « Le tombeau est vide
58
orps de Jésus. Cette création s’est faite sans qu’
il
soit nécessaire ou légitime de supposer à son origine une fraude qui,
59
’être beaucoup préoccupé de justifier sa méthode.
Il
n’est pas trop aisé de la définir. Elle recourt avant tout à la criti
60
sa méthode. Il n’est pas trop aisé de la définir.
Elle
recourt avant tout à la critique interne des textes, mais aussi, nous
61
dont le dosage et la valeur sont très variables.
Il
semble qu’un de ses principes soit l’élimination de tout ce qui, dans
62
uel récuse beaucoup de passages pour la raison qu’
ils
s’expliquent trop bien. En somme, il adopte à peu près l’attitude d’u
63
a raison qu’ils s’expliquent trop bien. En somme,
il
adopte à peu près l’attitude d’un juge d’instruction qui aurait chois
64
ance méthodique suffit à convaincre le lecteur qu’
il
s’agit bien ici d’une science ? Il y a deux raisons d’en douter. La p
65
ait soupçonner très vite leur gratuité ; surtout,
elle
fait apparaître le rôle de l’interprétation psychologique, et c’est l
66
nclusions si on leur appliquait les critères dont
il
use envers l’Évangile. (Qu’on se rappelle la plaisanterie fameuse par
67
cité probable d’un professeur.) M. Goguel ne fait-
il
pas comme les premiers croyants — et avec la même bonne foi — de la r
68
tre la devise de l’école illustrée par M. Goguel.
Il
répondra que c’est au bénéfice du vrai. Mais il faudrait alors déclar
69
. Il répondra que c’est au bénéfice du vrai. Mais
il
faudrait alors déclarer ses critères. La vérité psychologique, telle
70
humoristes. Les rédacteurs des évangiles étaient-
ils
vraiment si « bourgeois », si prudents, si soucieux de logique, si in
71
si aveuglés sur leurs contradictions ? N’étaient-
ils
pas, bien plus que nous, capables de voir dans les contradictions mêm
72
au vide rassure les femmes, au verset 6, alors qu’
elles
s’enfuient épouvantées, au verset 8, M. Goguel déduit incontinent que
73
e premier de ces versets a été ajouté après coup.
Il
le retranche donc. Cela fait, nous dit-il, « le récit est bien homogè
74
s coup. Il le retranche donc. Cela fait, nous dit-
il
, « le récit est bien homogène ». Certes. Mais qu’on imagine un groupe
75
faire sentir. Ces réserves faites sur la méthode,
il
reste que les conclusions négatives de M. Goguel sont loin d’être aus
76
le craignent. Pour deux raisons. La première, qu’
il
indique lui-même, c’est que, du point de vue de la foi vivante, les p
77
prit humain voudrait toujours les faire dépendre.
Il
nous rappelle ainsi que la foi véritable est celle qui croit sans avo
78
vité des preuves historiques. En nous montrant qu’
elles
peuvent être contestées, pour la plupart, il nous délivre d’une tenta
79
u’elles peuvent être contestées, pour la plupart,
il
nous délivre d’une tentation permanente. Du même coup, il ruine d’ail
80
délivre d’une tentation permanente. Du même coup,
il
ruine d’ailleurs certaines objections classiques de l’incroyance (l’a
81
ous fournir une explication probante du miracle ;
elle
se trahit elle-même quand elle s’y essaie. Dire que « Christ est ress
82
bante du miracle ; elle se trahit elle-même quand
elle
s’y essaie. Dire que « Christ est ressuscité », c’est énoncer une vér
83
de la chair, c’est de refuser Dieu, même alors qu’
il
se rend visible. Et ce n’est point parmi les morts qu’il nous faut ch
84
end visible. Et ce n’est point parmi les morts qu’
il
nous faut chercher le Vivant (Luc 24 : 5). Faire l’économie des fauss
85
fication de la critique historique. C’est dire qu’
elle
triomphe en général au terme des basses époques théologiques. 3. J
86
», Le Semeur, Paris, novembre 1934, p. 29-35. d.
Il
s’agit d’une note critique de La Foi à la résurrection de Jésus dans
87
ù toute pensée et toute action se répondaient, où
il
était normal, salutaire et logique que les choses s’ordonnent à l’hom
88
nent la cité, et les hommes qui habitent la cité,
il
n’y a plus aucune proportion. Mais ce n’est pas la cité seule qui a c
89
pas la cité seule qui a changé. En même temps qu’
elle
cessait d’être proportionnée à la mesure de l’homme, l’homme cessait
90
emporaine, le chrétien n’est plus le type normal.
Il
tend à devenir l’exception. C’est tout juste, déjà, s’il n’est pas un
91
à devenir l’exception. C’est tout juste, déjà, s’
il
n’est pas un scandale. Quand il se tient tranquille, on le tolère en
92
ut juste, déjà, s’il n’est pas un scandale. Quand
il
se tient tranquille, on le tolère en souriant. On ira même jusqu’à re
93
’à respecter ses vertus, à condition toutefois qu’
elles
se confondent avec celles de la bourgeoisie. Et maintenant nous compr
94
t impuissante sur les conseils de la cité ? N’est-
il
pas ridicule de poser la question ? N’est-il pas évident, à première
95
’est-il pas ridicule de poser la question ? N’est-
il
pas évident, à première vue, que le chrétien ne peut plus rien, que p
96
ar avance à demeurer inefficace ? Le chrétien est-
il
possesseur d’un secret qui lui permettrait de faire plus ou mieux que
97
trait de faire plus ou mieux que les autres ? A-t-
il
des lumières spéciales sur les moyens de résoudre la crise, d’organis
98
es traités ? Et si ce n’est pas le cas, ne ferait-
il
pas mieux de se limiter à son domaine, d’ailleurs de plus en plus res
99
question préalable, brutale : cette vocation a-t-
elle
un sens concret ? Conduit-elle à des actes ? Et ces actes eux-mêmes,
100
cette vocation a-t-elle un sens concret ? Conduit-
elle
à des actes ? Et ces actes eux-mêmes, auront-ils la moindre portée ?
101
elle à des actes ? Et ces actes eux-mêmes, auront-
ils
la moindre portée ? L’observation objective du monde nous obligerait
102
t tout à fait dérisoire dans la « cité » telle qu’
elle
est devenue. Ni les congrégations économiques, ni les forces irration
103
étiens ou non, nous autres pauvres intellectuels,
il
nous faut perdre l’illusion d’exercer aucune puissance. À moins de no
104
s sa chambrette, et le chrétien dans sa paroisse.
Elle
conclut au scepticisme, et au pessimisme intégral. — « J’ai appliqué
105
possible ? Je laisserai cette question ouverte. S’
il
est un fait patent, c’est que nous ne pouvons pas grand-chose… Mais
106
c’est que nous ne pouvons pas grand-chose… Mais
il
existe un autre fait que je poserai en face de cette constatation si
107
ontre laquelle aucune raison ne prévaudra jamais.
Elle
est un ordre, que nous avons reçu, et que nous n’avons pas le droit n
108
s n’avons pas le droit ni le pouvoir de discuter.
Elle
nous adresse une vocation. Et alors, nous voici placés dans une situa
109
ute action, agit tout de même, non point parce qu’
il
distingue un succès possible et prochain, mais parce qu’il a reçu un
110
gue un succès possible et prochain, mais parce qu’
il
a reçu un ordre, et que cet ordre vient de Dieu. « Ne vous conformez
111
vocation. La forme de ce monde : vous savez ce qu’
elle
est, et vous savez qu’elle est mauvaise. La forme de ce monde, ce son
112
nde : vous savez ce qu’elle est, et vous savez qu’
elle
est mauvaise. La forme de ce monde, ce sont toutes les puissances que
113
croyant l’ensemble des abus et des désordres dont
il
souffre ; — pour le chrétien, ce sera bien davantage : ce sera tout c
114
ce qui s’oppose à la venue du règne de justice qu’
il
appelle. « Nous n’appartenons pas à la forme du monde. » — Est-ce à d
115
otre foi proteste au nom de Dieu contre ce fait !
Elle
appelle un monde nouveau, elle affirme une nouvelle appartenance. Ell
116
u contre ce fait ! Elle appelle un monde nouveau,
elle
affirme une nouvelle appartenance. Elle annonce une nouvelle patrie.
117
nouveau, elle affirme une nouvelle appartenance.
Elle
annonce une nouvelle patrie. Nous sommes au monde, c’est vrai, mais n
118
que ne le pensaient les socialistes par exemple,
elle
appelle une transformation plus radicale que tout ce que nous pouvion
119
ou moins, et beaucoup d’entre nous y travaillent.
Il
ne sera pas dit que l’homme chrétien est moins humain que l’homme non
120
rétien est moins humain que l’homme non chrétien.
Il
ne sera pas dit que le croyant, parce qu’il refuse toute solidarité a
121
tien. Il ne sera pas dit que le croyant, parce qu’
il
refuse toute solidarité avec la forme du monde présent, refuse aussi
122
spoir de ceux qui souffrent et qui créent. Mais s’
il
accepte pratiquement de travailler à la révolution, le chrétien n’a p
123
équivoque sur les motifs de cette acceptation. S’
il
annonce, au sens fort du terme, la transformation de ce monde, ce n’e
124
e n’est pas en vertu des seuls désirs humains, qu’
il
a certainement lui aussi, mais qu’il n’aurait aucun droit de prêcher.
125
humains, qu’il a certainement lui aussi, mais qu’
il
n’aurait aucun droit de prêcher. S’il annonce, s’il prêche cette tran
126
si, mais qu’il n’aurait aucun droit de prêcher. S’
il
annonce, s’il prêche cette transformation, non pas comme un désir mai
127
n’aurait aucun droit de prêcher. S’il annonce, s’
il
prêche cette transformation, non pas comme un désir mais comme une ce
128
comme un désir mais comme une certitude, c’est qu’
elle
a déjà été faite ! Ce que nous annonçons au monde, c’est la promesse
129
j’ai vaincu le monde. » — Christ est ressuscité.
Il
est vivant ! Par lui, la forme de ce monde, et sa puissance dernière,
130
nt sur ce mot-là, afin que vous ne pensiez pas qu’
il
ne s’agit ici que de pathos sentimental. Action, et non pas sentiment
131
ice, nous ne pouvons autrement que de courir vers
elle
! Nous ne pouvons autrement que d’espérer de toutes nos forces son re
132
monde au nom d’une justice triomphante, et c’est
elle
que nous annonçons : ainsi donc, ces deux temps de notre vocation rév
133
acquise et le retour promis de cette justice ! ⁂
Il
se peut que certains d’entre vous trouvent ces préliminaires terrible
134
vent ces préliminaires terriblement théologiques.
Il
se peut que ma définition de la vocation du chrétien vous ait paru, d
135
n très précaire du chrétien dans la cité telle qu’
elle
est devenue. À la question : D’où venons-nous ? j’ai répondu en rappe
136
les de leurs bottes. Leur en avant ne sait pas où
il
va ! N’est-ce pas ainsi que courent les fuyards ? Comment ne voient-i
137
ainsi que courent les fuyards ? Comment ne voient-
ils
pas que chacun de leurs gestes pose la question des fins dernières de
138
estion des fins dernières de l’homme, et cela, qu’
ils
le veuillent ou non ? Et s’ils le voient, comment peuvent-ils encore
139
homme, et cela, qu’ils le veuillent ou non ? Et s’
ils
le voient, comment peuvent-ils encore éluder si cavalièrement le prob
140
lent ou non ? Et s’ils le voient, comment peuvent-
ils
encore éluder si cavalièrement le problème dernier de l’action ? Et j
141
st le chrétien, dans la cité contemporaine ? Et s’
il
ne le fait pas, qui d’autre est en mesure d’assumer cette charge inqu
142
ces questions, n’est-ce pas alors, justement, qu’
il
s’évade ? Qu’il sort de sa réalité ? Qu’il doute de la justice de Die
143
n’est-ce pas alors, justement, qu’il s’évade ? Qu’
il
sort de sa réalité ? Qu’il doute de la justice de Dieu ? Et qu’il tra
144
nt, qu’il s’évade ? Qu’il sort de sa réalité ? Qu’
il
doute de la justice de Dieu ? Et qu’il trahit sa vocation première ?
145
alité ? Qu’il doute de la justice de Dieu ? Et qu’
il
trahit sa vocation première ? Je pense que beaucoup d’entre vous ont,
146
s questions, dans la mesure où cela se peut. Mais
il
fallait qu’elles fussent posées, toutes ces questions, et il faut qu’
147
ans la mesure où cela se peut. Mais il fallait qu’
elles
fussent posées, toutes ces questions, et il faut qu’elles demeurent p
148
qu’elles fussent posées, toutes ces questions, et
il
faut qu’elles demeurent posées comme un grand signe d’interrogation a
149
ssent posées, toutes ces questions, et il faut qu’
elles
demeurent posées comme un grand signe d’interrogation au-dessus de ce
150
i se posent deux grands problèmes pratiques : est-
il
possible et nécessaire, partant de cette vocation, d’aboutir à ce que
151
si l’on répond non à cette première question, est-
il
possible alors, ou désirable, qu’un chrétien entre dans l’un ou l’aut
152
sidérons l’histoire, si nous écoutons ses leçons,
il
me paraît qu’aucun doute n’est permis. De Constantin, premier empereu
153
ises se livrent au jugement du monde, dès lors qu’
elles
cessent d’être avant tout un jugement porté sur le monde. Toute polit
154
estation. Quel est donc le rôle de l’Église ? Est-
il
de prêcher l’Évangile, ou bien de faire triompher telle ou telle doct
155
monde moralisé, dont on ne sait plus exactement s’
il
est encore profane ou déjà sanctifié. Je ne crois pas plus à une poli
156
ose la vie de la cité moderne. Je ne crois pas qu’
il
soit souhaitable que se forme un parti chrétien, opposé aux autres pa
157
tant de jeunes chrétiens trop bien intentionnés,
il
faut avouer que la question reste entière : que devons-nous faire, co
158
i l’Église n’est pas un parti, comment et où faut-
il
que nous prenions parti ? Où allons-nous nous engager ? Car vocation
159
damnent cet idéal en bloc, à cause des erreurs qu’
il
comporte, disent-ils, mais aussi je suppose, à cause de certaines vér
160
bloc, à cause des erreurs qu’il comporte, disent-
ils
, mais aussi je suppose, à cause de certaines vérités assez gênantes q
161
e, à cause de certaines vérités assez gênantes qu’
il
représente. Il existe un proverbe anglais qui me paraît trouver ici u
162
ertaines vérités assez gênantes qu’il représente.
Il
existe un proverbe anglais qui me paraît trouver ici une excellente a
163
paraît trouver ici une excellente application : «
Il
ne faut pas jeter l’enfant avec le bain. » Jetons le bain marxiste, m
164
este contre les conditions actuelles du travail ;
il
revendique une justice plus grande dans la société : si nous ne prote
165
si l’on refuse d’attaquer le socialisme, faudra-t-
il
accepter aussitôt le fameux trait d’union qu’on nous propose, entre s
166
déjà réalisée. Notre devoir de charité ne serait-
il
pas alors de déclarer ouvertement aux socialistes qu’entre leur but e
167
ristianisme annonce une réalité, non pas un rêve.
Il
annonce le salut pour ceux qui se repentent et qui croient, non point
168
me, mais dans sa fausse spiritualité ; dans ce qu’
il
a de meilleur, non dans ce qu’il a de pire ; dans la tentation qu’il
169
ité ; dans ce qu’il a de meilleur, non dans ce qu’
il
a de pire ; dans la tentation qu’il nous offre d’un idéal humanitaire
170
on dans ce qu’il a de pire ; dans la tentation qu’
il
nous offre d’un idéal humanitaire en lieu et place d’une foi. Si nous
171
! Nous connaissons des chrétiens socialistes. Et
ils
savent sans doute mieux que nous ce que signifie pour eux le compromi
172
st possible, comme un douloureux pis-aller, que s’
il
est par ailleurs dénoncé, ouvertement, et au nom de la foi. J’ajouter
173
xisme, et des motifs ouvertement antichrétiens qu’
il
donne à toute action dans le cadre du parti. Mais si je refuse ce par
174
Mais si je refuse ce parti, c’est aussi parce qu’
il
est un parti, précisément. Tout le monde fait aujourd’hui le procès d
175
e souci de ses décisions. Et dans ce sens précis,
il
faut bien dire que les partis sont les agents les plus actifs de la d
176
nt pas même l’excuse d’avoir réussi pratiquement,
ils
ne peuvent se défendre contre le jugement qui les renvoie au magasin
177
i parti chrétien, ni parti politique. — Pourtant,
il
faut agir ! Pourtant, la vocation qui nous envoie dans la cité reste
178
impérieuse ! Alors quoi ? direz-vous, que reste-t-
il
pratiquement ? Va-t-on nous renvoyer une fois de plus à ce recours au
179
nous ceux de la grande bourgeoisie. Mais voilà qu’
il
se convertit, et c’est ici que l’aventure commence. Soudain frappé pa
180
très rapidement dans le Japon d’avant la guerre,
il
comprend qu’il lui est impossible de se dire vraiment chrétien tant q
181
t dans le Japon d’avant la guerre, il comprend qu’
il
lui est impossible de se dire vraiment chrétien tant qu’il n’aura pas
182
t impossible de se dire vraiment chrétien tant qu’
il
n’aura pas fait tout ce qui est en son pouvoir pour réduire le scanda
183
sinon payer de sa personne ? Kagawa n’hésite pas.
Il
va vivre dans les bas-fonds. Avec un peu d’argent que lui donne une m
184
onne une mission américaine — très peu d’argent —
il
loue une espèce de baraque dans le quartier le plus mal famé de la gr
185
dont les bas-fonds eux-mêmes ne savent que faire.
Il
faut lire l’effarante description de sa vie telle qu’il l’a racontée
186
t lire l’effarante description de sa vie telle qu’
il
l’a racontée dans une espèce d’autobiographie romancée qu’on a tradui
187
vergogne par tous les matamores et souteneurs qu’
il
a choisis pour voisins, pour prochains ! Et son action apparemment dé
188
t déjà quelque chose. Mais Kagawa veut davantage.
Il
fonde les premiers syndicats du Japon, il conduit une grève, va en pr
189
antage. Il fonde les premiers syndicats du Japon,
il
conduit une grève, va en prison, en ressort triomphalement escorté pa
190
triomphalement escorté par une foule d’enfants qu’
il
a secourus, et dès lors le mouvement est lancé, l’opinion publique al
191
se résume en effet dans ce seul mot de vocation.
Il
n’agit pas au bénéfice d’un parti. Il prêche et il proteste au nom d’
192
e vocation. Il n’agit pas au bénéfice d’un parti.
Il
prêche et il proteste au nom d’une foi sans cesse proclamée. C’est ai
193
l n’agit pas au bénéfice d’un parti. Il prêche et
il
proteste au nom d’une foi sans cesse proclamée. C’est ainsi qu’on tra
194
rmé le monde, moralement et pratiquement. Seules,
elles
sont apparues comme de fondamentales et créatrices objections de la f
195
lectuels. Notre premier devoir dans la cité n’est-
il
pas de travailler en tant qu’intellectuels, — de même que le premier
196
iques ne tiennent pas compte de nos beaux idéaux.
Il
résulte de ce divorce une crise profonde de la culture, au sens le pl
197
hacun tire à hue et à dia, et personne ne sait où
il
va. Il n’y a plus de commune mesure entre la pensée et l’action. La c
198
ire à hue et à dia, et personne ne sait où il va.
Il
n’y a plus de commune mesure entre la pensée et l’action. La cité n’e
199
de l’action, de la culture et de l’économie ; or,
elle
ne peut être cherchée sérieusement nulle part ailleurs que dans la re
200
e. — L’expression paraît bien abstraite. Que faut-
il
entendre par là ? Qu’est-ce donc que la personne humaine ? Exactement
201
vocation personnelle. Et c’est dans cet esprit qu’
il
s’agit de rebâtir l’économie et les cadres sociaux. Vous voyez que no
202
spirituelle du chrétien. Mais vous voyez aussi qu’
il
s’agit là d’une révolution profonde, car rien n’est plus profond qu’u
203
est née de la Déclaration des droits de l’homme,
il
s’agit de donner à la société de demain une déclaration des devoirs d
204
mme envers lui-même et son prochain. Mais d’abord
il
s’agit, pour les groupes personnalistes, de dénoncer et de combattre
205
e faire prendre pour l’opinion publique, alors qu’
elle
n’est en fait que l’opinion des maîtres de forges ou des parlementair
206
un profond changement de l’état d’esprit général.
Elles
appellent une morale créatrice, prenant le pas sur nos morales trop i
207
sses jusqu’ici. Mais je ferai deux remarques : 1°
il
faut bien que quelqu’un commence. Avoir une vocation, c’est oser être
208
aison de plus pour l’apporter ! Le chrétien n’est-
il
pas, en quelque sorte, un spécialiste de la vocation ? Des incertains
209
mpromis, par exemple, sont plus pratiques, lorsqu’
il
s’agit de politique, — et qu’on n’arrive à rien quand on vise si haut
210
atique. Mais ce n’est pas d’eux, n’est-ce pas, qu’
il
faut attendre beaucoup mieux que ce qu’ils ont fait depuis cent ans d
211
pas, qu’il faut attendre beaucoup mieux que ce qu’
ils
ont fait depuis cent ans déjà. Nous sommes nés dans un monde où tout
212
ez cette chance ? Et comment un chrétien pourrait-
il
m’opposer les objections d’un praticisme à courte vue, quand notre vo
213
mes. Mais le chrétien ne compte pas sur lui seul,
il
compte sur Celui qui peut faire, et bien faire, ce que l’homme fait m
214
soir à vous décrire impartialement la situation :
il
eût fallu beaucoup plus de nuances. J’ai cherché au contraire à marqu
215
otifs de choix, et le lieu d’une action pratique.
Il
se peut que je me trompe. Il se peut que certains reçoivent l’ordre d
216
une action pratique. Il se peut que je me trompe.
Il
se peut que certains reçoivent l’ordre d’aller là où je crois ne pas
217
re d’aller là où je crois ne pas devoir aller. Qu’
ils
le fassent, si c’est là leur mission, et la forme de leur témoignage.
218
leur mission, et la forme de leur témoignage. Qu’
ils
le fassent comme témoins du Dieu qui les envoie ! — Il se peut que ce
219
fassent comme témoins du Dieu qui les envoie ! —
Il
se peut que certains reçoivent l’ordre d’aller payer de leur personne
220
comme Kagawa dans les bas-fonds ou la prison. Qu’
ils
le fassent, si la foi leur permet de rendre grâces du sort qui leur e
221
et de rendre grâces du sort qui leur est fait ! —
Il
se peut que d’autres en grand nombre comprennent que leur vocation po
222
auquel travaillent les groupes personnalistes. Qu’
ils
le fassent, qu’ils saisissent cette chance ; c’est encore une jeune e
223
les groupes personnalistes. Qu’ils le fassent, qu’
ils
saisissent cette chance ; c’est encore une jeune espérance, mais c’es
224
ésence à la misère du siècle, de protester contre
elle
, et d’annoncer sa foi dans la transformation promise de toutes choses
225
ement engagé par les réactions et les réponses qu’
elles
exigent de nous. Ces études se succèdent selon un plan qu’il n’est pa
226
de nous. Ces études se succèdent selon un plan qu’
il
n’est pas toujours facile d’apercevoir. Les divisions générales parai
227
l’auteur informées par la Bible, et dominées par
elle
. Pour Brunner, « la foi chrétienne est une foi biblique » ; la Bible
228
. Le Saint-Esprit ouvre nos cœurs à cette Parole,
Il
la rend vivante et agissante en nous, en sorte qu’elle produit en nou
229
la rend vivante et agissante en nous, en sorte qu’
elle
produit en nous ce que saint Paul appelle « les fruits de l’Esprit ».
230
ées par les grandes conférences œcuméniques. Mais
il
est non moins remarquable qu’aucun de ces documents ne fasse allusion
231
e fasse allusion à l’ordre culturel de demain. Et
il
est cependant certain que si les Églises continuent à négliger cette
232
moins complète de toute activité intellectuelle.
Il
nous faut donc prévoir un abaissement général du niveau d’instruction
233
s ou revenir aux disciplines de l’ère bourgeoise.
Il
se pourrait que cette exigence, surgissant d’un chaos matériel et spi
234
déologies beaucoup plus puissantes et dynamiques.
Il
serait romantique de supposer que la guerre actuelle a détruit toutes
235
s avons des raisons de craindre, au contraire, qu’
elles
ne trouvent une nouvelle virulence sous de nouveaux noms. Les générat
236
d’intervenir dans le développement de la culture,
elle
doit être fondée sur une doctrine ferme, sur une théologie qui soit e
237
Église peut donner un avis sur le plan politique.
Elle
peut, par exemple, approuver un document comme la Charte de l’Atlanti
238
théologie, ni même directement du christianisme.
Elle
peut se rallier à une attitude politique, inspirée par un pur humanis
239
r humanisme. Mais, dans le domaine de la culture,
il
en est tout à fait autrement. Ici une Église ne peut adopter des idéo
240
es par d’autres. Sa parole n’aura de poids que si
elle
parle au nom de sa propre théologie, et en rattachant ce qu’elle dit
241
om de sa propre théologie, et en rattachant ce qu’
elle
dit de la façon la plus directe à cette théologie. C’est ainsi que l’
242
théologies romaines et réformées s’atrophièrent,
elles
n’osèrent plus, ni ne purent davantage, intervenir comme influences i
243
musicien, poète ou philosophe créateur, parce qu’
il
n’avait aucune exigence claire et ferme, parce qu’il n’offrait à l’in
244
n’avait aucune exigence claire et ferme, parce qu’
il
n’offrait à l’instinct créateur aucune charpente et qu’il ne fixait a
245
rait à l’instinct créateur aucune charpente et qu’
il
ne fixait aucune limite qui soit en même temps un stimulant et un gui
246
ièrement, donc, si l’Église n’a rien à donner, si
elle
n’a rien à exiger de la culture, cette dernière s’en trouvera appauvr
247
dernière s’en trouvera appauvrie et désorientée.
Elle
sera coupée de ses racines. Car toute la culture occidentale est née
248
ors créé en dehors de l’Église ou en opposition à
elle
et devient difficile à intégrer dans une conception chrétienne du mon
249
u les forces de création intellectuelles parce qu’
elle
est attentive à préserver les droits et les devoirs de la critique th
250
simple. Les Églises pourront agir et inspirer si
elles
sont fondées sur une doctrine ferme et complète. Elles auront autorit
251
sont fondées sur une doctrine ferme et complète.
Elles
auront autorité dans la mesure où elles interviendront au nom de leur
252
complète. Elles auront autorité dans la mesure où
elles
interviendront au nom de leur théologie. Elles auront autorité si ell
253
où elles interviendront au nom de leur théologie.
Elles
auront autorité si elles se montrent exigeantes au lieu de se désinté
254
u nom de leur théologie. Elles auront autorité si
elles
se montrent exigeantes au lieu de se désintéresser ou de suivre avec
255
sociales, culturelles, politiques ou économiques,
il
semblerait bon de fixer certains principes ou stades intermédiaires e
256
confère une dignité inaliénable dans la mesure où
il
obéit à cet appel. C’est le principe fondamental de tout ordre social
257
dernes ont toutes cette caractéristique commune :
elles
nient la vocation personnelle (que ce soient les collectivismes natio
258
une déviation morbide du sens de la vocation car
elle
nie ses conséquences sociales et communautaires. La principale critiq
259
ar définition le fait de la vocation personnelle.
Elles
la remplacent par un ersatz : la fonction du citoyen à l’intérieur de
260
ti, conformément au décret de l’État ou du Parti.
Elles
nient l’existence de toute différenciation ou la qualifient de morbid
261
bide, réactionnaire, individualiste, antisociale.
Elles
sont, par conséquent, incompatibles avec l’ordre chrétien qui présupp
262
à établir une homogénéité mécanique et rigide, qu’
elle
soit imposée d’en haut (État, tyran), ou d’en bas (égalitarisme pouss
263
cial ne peut être qualifié de chrétien à moins qu’
il
ne soit fondé sur le respect de la vocation, et qu’il n’assure à chaq
264
e soit fondé sur le respect de la vocation, et qu’
il
n’assure à chaque homme (et à chaque groupe ou entité collective) la
265
rétien sera ainsi œcuménique plutôt qu’unitarien.
Il
sera fédéral plutôt que centralisé (dans les domaines culturels, reli
266
ns les domaines culturels, religieux et sociaux).
Il
placera les droits et les devoirs de l’individu (c’est-à-dire de l’in
267
aine mais seulement ses devoirs et ses fonctions.
Il
va sans dire que l’organisation de l’armée est telle qu’un capitaine
268
ens d’accomplir son devoir : c’est là sa liberté,
il
n’en a pas d’autres. Or l’Ecclesia militans ressemble à une armée bea
269
a militans ressemble à une armée beaucoup plus qu’
elle
ne ressemble à une constitution abstraite fixant les droits de l’indi
270
uement, empêche la réalisation de cette vocation.
Elle
condamnera, par conséquent, au nom de la théologie, les grandes machi
271
de la machine et non selon leur vocation réelle.
Elle
condamnera le système du capital privé dans la mesure où le mouvement
272
es droits conférés par l’exercice d’une vocation.
Elle
condamnera tout système économique qui fait de l’homme le jouet des i
273
et les moyens matériels d’accomplir sa vocation.
Elles
le feront au nom de leur doctrine, et avec une grande précision. Elle
274
m de leur doctrine, et avec une grande précision.
Elles
ne le feront pas au nom de conceptions purement humanistes ou religie
275
tiquer d’un point de vue spécifiquement chrétien.
Il
doit y avoir, par exemple, une redéfinition des « quatre libertés » d
276
les Églises retrouveront une autorité effective.
Elles
cesseront de s’identifier aux yeux de l’homme de la rue à une certain
277
le, à un ordre établi, ou à la réforme du moment.
Elles
cesseront d’être traînées dans le sillage de mouvements entrepris par
278
ément d’universalisation et celui de distinction.
Il
est grandement souhaitable, par exemple, que des établissements d’ens
279
9490200semr sauvegarder le facteur universaliste,
il
est nécessaire que, dans les écoles confessionnelles, un enseignement
280
possible chaque vocation culturelle du groupe (qu’
il
soit religieux ou national), le tout en vue de l’union (fédérale ou œ
281
s temporels, justement contestés par l’État. Puis
elles
eurent à défendre leurs pouvoirs spirituels, certains États s’étant l
282
théologiques traditionnelles. Quant aux fidèles,
ils
avaient à se défendre contre la menace quotidienne, innombrable, et s
283
ie entre les sociétés laïques et les Églises ; qu’
il
a brusquement mis à nu l’état minoritaire des chrétiens ; qu’il les a
284
nt mis à nu l’état minoritaire des chrétiens ; qu’
il
les a attaqués de front au nom des principes non chrétiens (comme le
285
rincipes non chrétiens (comme le nationalisme) qu’
ils
croyaient pouvoir tolérer ; qu’il a été abattu finalement, dans ses f
286
tionalisme) qu’ils croyaient pouvoir tolérer ; qu’
il
a été abattu finalement, dans ses formes déclarées et spectaculaires
287
e réelle devant l’assaut de dictatures barbares :
elle
s’est reconnue impuissante à nous donner des buts de vie, des idéaux
288
re que l’époque de la défensive est terminée pour
elles
, dans notre temps, c’est poser aux Églises chrétiennes un dilemme trè
289
ser aux Églises chrétiennes un dilemme très net :
il
ne leur reste plus qu’à s’endormir, ou bien à passer à l’attaque. Ce
290
de Trente Ans ne ressemble guère à une victoire,
il
faut bien le dire. Les nations qui ont perdu la guerre ont tout perdu
291
; mais celles qui l’ont gagnée n’ont rien gagné ;
elles
ont seulement repoussé une menace, au prix de sacrifices presque auss
292
ix de sacrifices presque aussi grands que ceux qu’
elles
eussent été contraintes de subir en se rendant. (Dans ce « presque »
293
d’hui, de réfuter les arguments de l’incroyance ;
elles
ont, tout simplement à donner leurs croyances, avec une agressive naï
294
ner leurs croyances, avec une agressive naïveté ;
elles
ont à tendre une perche à ceux qui se noient. Comme laïque se tenant
295
ffre un type de relations humaines viables, comme
elle
le fit aux siècles sombres, avant la floraison du Moyen âge, qui fut
296
ant la floraison du Moyen âge, qui fut son œuvre.
Il
s’agit de restaurer le sens de la communauté vivante, que le gigantis
297
fre un type de relations culturelles viables ; qu’
elle
ose de nouveau soutenir et guider une avant-garde intellectuelle, au
298
a culture vivante, laissant celle-ci désorientée.
Il
s’agit que nos théologiens adoptent une politique d’intervention, et
299
— est sortie des églises et des couvents. Hélas,
elle
en est bien sortie ! Il est temps que nous sortions à sa recherche, p
300
et des couvents. Hélas, elle en est bien sortie !
Il
est temps que nous sortions à sa recherche, pour la ramener ! 3. Que
301
chrétiens confondent aujourd’hui la vertu, quand
ils
ne vont pas jusqu’au point de l’identifier avec la « vie chrétienne »
302
de l’identifier avec la « vie chrétienne », et qu’
elle
restaure chez les fidèles le sens de la vocation personnelle, seul fo
303
importance politique capitale dans notre siècle :
il
peut offrir le modèle même d’une union mondiale dans le respect des d
304
spect des diversités traditionnelles. Que dis-je,
il
peut ! Il le doit, et de toute urgence ! S’il y échoue, je ne vois au
305
diversités traditionnelles. Que dis-je, il peut !
Il
le doit, et de toute urgence ! S’il y échoue, je ne vois aucune raiso
306
je, il peut ! Il le doit, et de toute urgence ! S’
il
y échoue, je ne vois aucune raison d’attendre autre chose, pour le mo
307
drer l’action chrétienne. Celle-ci se fera, comme
elle
s’est toujours faite, par des personnes et par des petits groupes ; p
308
nt l’air de rien ; par des hommes dont on dira qu’
ils
exagèrent, qu’ils rêvent, qu’ils n’ont pas le sens commun, qu’ils voi
309
par des hommes dont on dira qu’ils exagèrent, qu’
ils
rêvent, qu’ils n’ont pas le sens commun, qu’ils voient trop grand… Pe
310
dont on dira qu’ils exagèrent, qu’ils rêvent, qu’
ils
n’ont pas le sens commun, qu’ils voient trop grand… Peut-être même pa
311
u’ils rêvent, qu’ils n’ont pas le sens commun, qu’
ils
voient trop grand… Peut-être même par des petites revues comme celle-
312
celui qui a reçu de Dieu une vocation précise, et
il
ajoute : toute vocation est sans précédent, et paraît donc « invraise
313
e milieux protestants, dira-t-on ? Le fait est qu’
ils
en sont bien sortis, tandis que les autres sont entrés (ou rentrés) d
314
anglais de l’époque, T. S. Eliot et Wystan Auden,
ils
sont, certes, des chrétiens déclarés dans leur œuvre, mais l’épithète
315
e de romain, surtout au premier. Que nous reste-t-
il
? 2° On ne peut déduire de ce fait que le catholicisme, en général, o
316
dère l’ensemble de nos littératures occidentales,
il
est impossible d’établir qu’à proportion des populations et de leurs
317
préférer le protestantisme au catholicisme. 3° S’
il
paraît probable que le nombre des écrivains catholiques, protestants,
318
ants, etc., dans le monde, depuis quatre siècles,
il
reste qu’aujourd’hui beaucoup d’auteurs se proclament catholiques ou
319
hénomène particulier au xxe siècle ? Je crois qu’
il
convient de les chercher dans un récent passé théologique. Il était d
320
de les chercher dans un récent passé théologique.
Il
était de mise, au siècle dernier, chez les protestants, de déclarer —
321
t presque complet des positions de la Réforme. Or
il
est clair que le libre examen, conduit dans un climat rationaliste, n
322
siècle invoquait la culture ou lui courait après.
Elle
en tirait des arguments contre une orthodoxie vieillie, et, finalemen
323
e son œuvre. N’est-ce point de cet exemple pur qu’
il
conviendrait de partir pour poser le problème qui vous occupe dans se
324
Semeur, Paris, février–mars 1949, p. 342-344. l.
Il
s’agit d’une réponse à une enquête introduite par la lettre suivante
325
s, datée du 16 novembre 1948 : « Chers amis… 1) S’
il
est exact que les protestants sont davantage moralistes et citoyens q
326
risque humain, ou même spirituel, cela comporte-t-
il
? Avez-vous des vœux ou suggestions en ce domaine ? 2) Sur un plan be
327
? Je veux dire, non pas la question banale, doit-
il
ou non écrire, peindre, lire, voir, etc., mais quelle perturbation ce
328
perturbation cette poussée vers l’esthétique peut-
elle
et doit-elle amener dans sa vie ? Vous voyez notre thème central, ass
329
cette poussée vers l’esthétique peut-elle et doit-
elle
amener dans sa vie ? Vous voyez notre thème central, assez précis, et