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Humanisme et christianisme (mars 1933)a b
Je
ne suis pas venu pour vous apporter un exposé systématique ou histori
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git de salut. Certains humanistes le nieront. Ils
me
diront que, là où le chrétien parle de salut, eux se bornent à revend
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er, c’est exprimer un vœu, un vœu d’humaniste. Si
je
vous donne ces exemples, c’est dans l’espoir de provoquer quelques ré
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onner ne saurait être prise pour une explication.
Je
crains bien que cette modestie ne soit un peu trop ambitieuse. Car l’
5
e la rétrohistoire, de l’imagerie psychologique ?
Je
sens bien la gravité de ce reproche. Mais M. Goguel semble d’avance l
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ologique, telle que la conçoivent les historiens,
me
paraît particulièrement improbable. Tout en admirant à chaque page l’
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La cité (avril-mai 1935)f Quand on
m’
a proposé ce titre, j’ai tout d’abord été frappé par le léger anachron
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vril-mai 1935)f Quand on m’a proposé ce titre,
j’
ai tout d’abord été frappé par le léger anachronisme de ce petit mot d
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cité. Une image s’est immédiatement formée devant
mes
yeux : l’image d’un clerc en vêtements moyenâgeux circulant dans les
10
e italien. La somme de saint Thomas sous le bras,
mon
chrétien arpentait les portiques d’une de ces villes du Quattrocento,
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ites où le pouvoir d’une vocation peut s’exercer.
Je
voyais cette ville, où tout portait les marques des pensées qu’agitai
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que l’homme s’ordonne à son Dieu. Tel était donc
mon
rêve, mon imagination de l’homme chrétien dans la cité chrétienne. Q
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me s’ordonne à son Dieu. Tel était donc mon rêve,
mon
imagination de l’homme chrétien dans la cité chrétienne. Quelques jo
14
ns la cité chrétienne. Quelques jours plus tard,
je
me vis obligé de traverser à pied la banlieue parisienne. C’était du
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la cité chrétienne. Quelques jours plus tard, je
me
vis obligé de traverser à pied la banlieue parisienne. C’était du côt
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qui portent ce nom étrange du Kremlin-Bicêtre… Et
je
pus constater que les données du problème avaient un peu changé, — si
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nées du problème avaient un peu changé, — si vous
me
permettez cet euphémisme académique. Les termes de chrétien et de cit
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hrétien et de cité, qui, dans l’image moyenâgeuse
me
paraissaient se correspondre et s’ordonner si simplement, me semblère
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ient se correspondre et s’ordonner si simplement,
me
semblèrent soudain, dans la réalité des villes modernes, privés de to
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e, l’homme cessait d’obéir à la mesure de la foi.
Je
n’étonnerai personne si je constate que dans l’humanité contemporaine
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à la mesure de la foi. Je n’étonnerai personne si
je
constate que dans l’humanité contemporaine, le chrétien n’est plus le
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mieux le sens concret de la question, à laquelle
je
vais limiter mes réflexions, ce soir : — quelle peut être la vocation
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oncret de la question, à laquelle je vais limiter
mes
réflexions, ce soir : — quelle peut être la vocation de ce chrétien d
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chrétien, ne vaut guère la peine qu’on en parle.
J’
irai même plus loin : l’action d’un intellectuel laïque quelconque app
25
ut au scepticisme, et au pessimisme intégral. — «
J’
ai appliqué mon cœur — dit l’Ecclésiaste — à rechercher et à sonder pa
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sme, et au pessimisme intégral. — « J’ai appliqué
mon
cœur — dit l’Ecclésiaste — à rechercher et à sonder par la sagesse to
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nible à laquelle Dieu soumet les fils de l’homme.
J’
ai vu tout ce qui se fait sous les cieux, et voici, tout est vanité et
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et voici, tout est vanité et poursuite du vent. »
Je
plaindrais l’homme d’action qui n’aurait jamais eu ce cri, qui n’aura
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n’aurait jamais éprouvé cette détresse ! Quant à
moi
, pendant que je réfléchissais à ce que je devais vous dire ce soir, j
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éprouvé cette détresse ! Quant à moi, pendant que
je
réfléchissais à ce que je devais vous dire ce soir, j’ai éprouvé plus
31
uant à moi, pendant que je réfléchissais à ce que
je
devais vous dire ce soir, j’ai éprouvé plus que jamais le sentiment d
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fléchissais à ce que je devais vous dire ce soir,
j’
ai éprouvé plus que jamais le sentiment d’une grande absurdité. Sommes
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Don Quichotte s’excitant à une lutte impossible ?
Je
laisserai cette question ouverte. S’il est un fait patent, c’est que
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as grand-chose… Mais il existe un autre fait que
je
poserai en face de cette constatation si pessimiste : voici ce fait :
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otre vocation est contenu dans ces mots-là, et si
je
parvenais ce soir à vous les rendre vivants et présents, et si vous n
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emportiez d’ici que le seul souvenir de ces mots,
je
penserais avoir atteint mon but. Ne vous conformez pas, — mais soyez
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souvenir de ces mots, je penserais avoir atteint
mon
but. Ne vous conformez pas, — mais soyez transformés. Nous n’apparte
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me de ce monde, ce sont toutes les puissances que
j’
énumérais tout à l’heure et qui dominent la cité. C’est le désordre et
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a promesse de celui qui a dit : « Prenez courage,
j’
ai vaincu le monde. » — Christ est ressuscité. Il est vivant ! Par lui
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ons de grâce — précisément par nos actions ! — et
je
voudrais mettre l’accent sur ce mot-là, afin que vous ne pensiez pas
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inaires terriblement théologiques. Il se peut que
ma
définition de la vocation du chrétien vous ait paru, dès le principe,
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vous ait paru, dès le principe, assez abstraite.
Me
voilà bien loin, pensez-vous, des problèmes concrets que pose la cité
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er le problème de l’action politique du chrétien,
je
tiens à dire deux mots concernant ces scrupules, ou peut-être, cette
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être, cette objection informulée. La question que
je
viens d’esquisser à grands traits, c’est celle des fins dernières de
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allons-nous ? À la question : Où en sommes-nous ?
j’
ai répondu en rappelant la situation très précaire du chrétien dans la
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e est devenue. À la question : D’où venons-nous ?
j’
ai répondu en rappelant que l’origine vivante de notre action, c’est l
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rist ressuscité. À la question : Où allons-nous ?
j’
ai répondu : le Seigneur vient ! — et nous allons à la rencontre de so
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s la transformation radicale de toutes choses. Et
je
vous demande, maintenant, si l’on a le droit de se mettre en route av
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es trois questions, avant d’y avoir répondu ? Oh,
je
sais bien que le monde d’aujourd’hui retentit chaque jour d’appels, d
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avalièrement le problème dernier de l’action ? Et
je
demande encore : qui donc osera poser ces grandes questions dernières
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de Dieu ? Et qu’il trahit sa vocation première ?
Je
pense que beaucoup d’entre vous ont, dès longtemps, résolu ces questi
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n grand signe d’interrogation au-dessus de ce que
j’
ai à vous dire maintenant. Vocation du chrétien dans la cité : nous l’
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re, partant de cette vocation, d’aboutir à ce que
j’
appellerai une politique chrétienne, un parti des chrétiens ? Telle es
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n. Au sujet de la politique chrétienne, permettez-
moi
d’être aussi bref que catégorique. Si nous considérons l’histoire, si
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érons l’histoire, si nous écoutons ses leçons, il
me
paraît qu’aucun doute n’est permis. De Constantin, premier empereur c
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tement s’il est encore profane ou déjà sanctifié.
Je
ne crois pas plus à une politique chrétienne que je ne crois à une mo
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ne crois pas plus à une politique chrétienne que
je
ne crois à une morale chrétienne codifiée, rationalisée, dispensant c
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vocation toujours unique, et parfois scandaleuse.
Je
ne crois pas que les chrétiens possèdent, du seul fait de leur foi, d
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es techniques que pose la vie de la cité moderne.
Je
ne crois pas qu’il soit souhaitable que se forme un parti chrétien, o
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orme un parti chrétien, opposé aux autres partis.
Je
crois que les églises ne peuvent accomplir tout leur devoir, toute le
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is repoussée la tentation théocratique à laquelle
je
vois succomber tant de jeunes chrétiens trop bien intentionnés, il fa
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re des partis politiques existants. Bien entendu,
je
ne puis songer à passer en revue les principaux partis qui constituen
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rdre de vue la vocation particulière du chrétien.
Je
me contenterai donc d’examiner un seul exemple, le plus riche à mon s
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e de vue la vocation particulière du chrétien. Je
me
contenterai donc d’examiner un seul exemple, le plus riche à mon sens
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donc d’examiner un seul exemple, le plus riche à
mon
sens, et peut-être le plus typique : l’exemple du parti socialiste. P
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ser que cela conduit au socialisme. Pour ma part,
je
confesse volontiers qu’aucun parti ne m’attire davantage, et qu’aucun
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ma part, je confesse volontiers qu’aucun parti ne
m’
attire davantage, et qu’aucun ne saurait m’apparaître, à première vue,
68
rti ne m’attire davantage, et qu’aucun ne saurait
m’
apparaître, à première vue, plus conforme à notre espérance de justice
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conforme à notre espérance de justice. Vous dirai-
je
que c’est précisément à cause de cette similitude d’espérances, à cau
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ente, à cause de cette tentation très réelle, que
je
suis amené à me méfier, ou tout au moins à m’approcher avec une prude
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cette tentation très réelle, que je suis amené à
me
méfier, ou tout au moins à m’approcher avec une prudence critique ext
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que je suis amené à me méfier, ou tout au moins à
m’
approcher avec une prudence critique extrême, de ce que l’on nomme l’i
73
es erreurs qu’il comporte, disent-ils, mais aussi
je
suppose, à cause de certaines vérités assez gênantes qu’il représente
74
’il représente. Il existe un proverbe anglais qui
me
paraît trouver ici une excellente application : « Il ne faut pas jete
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yants et les motifs des camarades. Pensant à eux,
je
résumerai toute ma critique dans une seule phrase : un tel compromis
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des camarades. Pensant à eux, je résumerai toute
ma
critique dans une seule phrase : un tel compromis n’est possible, com
77
lleurs dénoncé, ouvertement, et au nom de la foi.
J’
ajouterai cependant une remarque. Si je refuse d’adhérer pratiquement
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de la foi. J’ajouterai cependant une remarque. Si
je
refuse d’adhérer pratiquement au socialisme, c’est d’abord à cause du
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ne à toute action dans le cadre du parti. Mais si
je
refuse ce parti, c’est aussi parce qu’il est un parti, précisément. T
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jours par les troupes d’assaut hitlériennes. Mais
je
crois qu’un chrétien peut adresser une critique encore plus grave à t
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agasin des accessoires du stupide xixe siècle. ⁂
Je
résume ces premières conclusions : ni politique chrétienne, ni parti
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vous laisse en fin de compte le bec dans l’eau ?
J’
aurais renoncé à vous parler ce soir si je n’avais eu à vous offrir qu
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l’eau ? J’aurais renoncé à vous parler ce soir si
je
n’avais eu à vous offrir que ces négations nécessaires. Car on ne peu
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e qui existe qu’au nom d’une volonté de création.
Je
vous proposerai donc deux exemples concrets de vocation chrétienne da
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rétienne dans la cité. Et d’abord, à l’image que
je
vous donnais en débutant du clerc moyenâgeux dans la cité thomiste, j
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butant du clerc moyenâgeux dans la cité thomiste,
j’
opposerai une image moderne, qui est aussi celle d’un chrétien dans la
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silencieuse et troublante question. Nous sommes,
me
direz-vous, des étudiants, c’est-à-dire des intellectuels. Notre prem
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cation tout humblement humaine, professionnelle ?
Je
n’aurai pas le cynisme de vous répondre que ce serait là peut-être un
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ibérales. L’agriculture manque de bras, — dit-on…
J’
espère avoir une solution moins défaitiste à vous offrir. — Et ce sera
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tion moins défaitiste à vous offrir. — Et ce sera
mon
second exemple. Un écrivain américain de ces dernières années, l’un d
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ase qui condense très bien la substance de ce que
je
voudrais vous faire comprendre maintenant. La voici : « Dans des époq
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ine, irresponsable, impuissante et antisociale. »
Je
crois que cette phrase exprime la plus grande vérité actuelle, c’est-
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es groupes personnalistes, sur l’exemple desquels
je
vais conclure. Le grand principe qui anime ces groupes, celui de la r
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ent et tout simplement, la personne, c’est ce que
j’
appelais l’exercice de la vocation. Ce qu’on nomme à Esprit ou à L’
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premier rang : le succès même lui est subordonné.
Je
demande où est le parti qui peut en dire autant. Je demande où les ch
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demande où est le parti qui peut en dire autant.
Je
demande où les chrétiens trouveraient une chance plus concrète, une m
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ce plus concrète, une meilleure raison d’espérer.
Je
dis bien, une chance concrète. Certes, le mouvement personnaliste est
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eune, et n’a pas remué les masses jusqu’ici. Mais
je
ferai deux remarques : 1° il faut bien que quelqu’un commence. Avoir
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u des sceptiques congénitaux ne manqueront pas de
me
faire remarquer que certains… compromis, par exemple, sont plus prati
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cette chance ? Et comment un chrétien pourrait-il
m’
opposer les objections d’un praticisme à courte vue, quand notre vocat
101
r la terre ? Tous les autres auraient le droit de
m’
arrêter en me disant : nous préférons un mensonge applicable à votre v
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Tous les autres auraient le droit de m’arrêter en
me
disant : nous préférons un mensonge applicable à votre vérité trop dé
103
s chrétiens. Tous les autres auraient le droit de
m’
opposer la sagesse de ce siècle en faillite, mais nous appartenons à c
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rotestation, dans l’annonce d’un monde nouveau. ⁂
Je
n’ai pas cherché ce soir à vous décrire impartialement la situation :
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ituation : il eût fallu beaucoup plus de nuances.
J’
ai cherché au contraire à marquer quels peuvent être nos motifs de cho
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et le lieu d’une action pratique. Il se peut que
je
me trompe. Il se peut que certains reçoivent l’ordre d’aller là où je
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le lieu d’une action pratique. Il se peut que je
me
trompe. Il se peut que certains reçoivent l’ordre d’aller là où je cr
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peut que certains reçoivent l’ordre d’aller là où
je
crois ne pas devoir aller. Qu’ils le fassent, si c’est là leur missio
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une exigence directe, une possibilité magnifique.
Je
n’en connais pas d’autres pour mon compte. Discerner sa vocation, ce
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ité magnifique. Je n’en connais pas d’autres pour
mon
compte. Discerner sa vocation, ce n’est pas toujours entendre une voi
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mez pas à ce siècle présent », dit saint Paul. Et
je
vous laisserai sur cette mise en demeure : « Ne vous conformez pas à
112
uloir nous amener à prier la prière de la foi : «
Je
crois, Seigneur, viens en aide à mon incrédulité. » h. Rougemont D
113
de la foi : « Je crois, Seigneur, viens en aide à
mon
incrédulité. » h. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Emil Brunne
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d’autres Églises, et qui résume toute une époque.
Je
pense qu’avec la guerre, cette époque a pris fin. Et je fonde cette c
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se qu’avec la guerre, cette époque a pris fin. Et
je
fonde cette croyance sur quelques faits. C’est un fait que le totalit
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nces d’action, et la misère du temps qui appelle,
j’
attends ceci : I. Que l’Église offre un type de relations humaines via
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nt utiles, mais qui ne sont jamais règles de vie.
Je
voudrais une sociologie chrétienne pour le xxe siècle, et je la voud
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une sociologie chrétienne pour le xxe siècle, et
je
la voudrais fondée sur la situation d’un groupe de frères prenant la
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que les meilleurs aujourd’hui, hors des Églises,
me
paraissent avides d’entendre. La « folie de la Croix », non la sagess
120
e respect des diversités traditionnelles. Que dis-
je
, il peut ! Il le doit, et de toute urgence ! S’il y échoue, je ne voi
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Il le doit, et de toute urgence ! S’il y échoue,
je
ne vois aucune raison d’attendre autre chose, pour le monde, que des
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ultent… Un mot encore. Ce programme, qui résume à
mes
yeux les plus grandes chances d’action du christianisme au xxe siècl
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ienne, ou la France catholique que la calviniste.
J’
ai l’idée que le contraire aurait un peu plus de chances de se vérifie
124
uses de ce phénomène particulier au xxe siècle ?
Je
crois qu’il convient de les chercher dans un récent passé théologique
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de poésie, de roman, de peinture ou de musique ?
Je
veux dire, non pas la question banale, doit-il ou non écrire, peindre