1
ions prudemment mesurées. Et d’abord, la question
qui
nous occupe ici est-elle une vraie question ? Est-elle, pour chacun d
2
ion ? Est-elle, pour chacun de nous, une question
qui
se pose dans la vie, que vous vous posiez avant de venir ici, et à la
3
ques arbitrairement définies, sur des oppositions
qui
n’existent, en réalité, que dans la mesure où l’on est décidé à refus
4
croyons distinguer une évasion hors des problèmes
qui
se posent et nous sont posés, hic et nunc. Avant d’aller plus loin, c
5
humanisme au sens plus général, non moins précis,
qui
désigne une conception générale de vie — politique, économique, éthiq
6
l’homme par les seules forces humaines. Croyance
qui
s’oppose rigoureusement au christianisme, s’il est avant tout la croy
7
accusent d’avoir recours à une réalité surhumaine
qui
les dispense de mettre en œuvre toutes leurs forces humaines. Ils les
8
ar la promesse débilitante d’un « arrière-monde »
qui
serait comme une revanche contre tout l’imparfait de « ce bas-monde »
9
ts. Il a l’impression d’avoir perdu la clef de ce
qui
lui apparaît, dans ses heures de lucidité, comme une effroyable tragi
10
la fin de son existence terrestre. Dès lors, ceux
qui
croient détenir le pouvoir de sauver l’homme en se fondant sur l’homm
11
, aux yeux du chrétien, à ce fameux baron de Crac
qui
prétendrait se tirer alors d’un puits en se soulevant par la chevelur
12
conflit d’amour, assez touchant ? Est-ce à celui
qui
soignera le mieux cet homme que l’on s’accorde à tenir pour malade ac
13
lâcheté. Le chrétien le considère comme un homme
qui
refuse d’accepter, dans toute sa violence, la question que lui pose s
14
récise, il devient l’antagonisme de deux volontés
qui
ne s’opposent pas front à front sur le même plan, mais qui se coupent
15
opposent pas front à front sur le même plan, mais
qui
se coupent perpendiculairement. Chez les chrétiens, volonté de se sou
16
Chez les chrétiens, volonté de se soumettre à ce
qui
juge la vie. Chez les humanistes, volonté de vivre par eux-mêmes, de
17
nne. L’humaniste va chercher une solution humaine
qui
lui permettra d’assurer ce bien absolu qu’est sa vie. Le chrétien va
18
ondement de l’attitude de service et de sacrifice
qui
, dans tous les domaines, fait de lui un révolutionnaire, l’homme du r
19
des martyrs en témoigne. Un chrétien est un être
qui
joue tout sur la foi, c’est-à-dire sur l’invisible, contre toute vrai
20
ance. Prenons des exemples concrets. Un chrétien
qui
contracte une assurance sur la vie n’est plus un chrétien à cet insta
21
t peut nous fournir un autre exemple. Un chrétien
qui
s’écrie : c’est providentiel ! chaque fois que lui échoit un « bonheu
22
cri d’un humaniste, c’est-à-dire d’un homme, pour
qui
la valeur absolue est la vie, non l’obéissance. Et de même un chrétie
23
la vie, non l’obéissance. Et de même un chrétien
qui
dit, parlant des autres ou parlant en général : ceci est bon, moral,
24
u bien et du mal. Humaniste encore, l’homme pieux
qui
prie pour demander à Dieu des « avantages » humains. (Comment donc le
25
dit, mais y en a-t-il une autre ? —, une attitude
qui
se mêle constamment à l’existence des chrétiens eux-mêmes. Ce n’est
26
re sur les difficultés naturelles, sur ce conflit
qui
constitue la raison d’être de la plupart des hommes ? Sera-t-il ange
27
re humain » ? 1. Existentielle, c’est-à-dire :
qui
concerne « l’existence » de chacun de nous, en tant qu’elle se trouve
28
ns-le dans sa déduction. Dans une première partie
qui
décrit d’une façon remarquable les diverses formes de la croyance à l
29
ou légitime de supposer à son origine une fraude
qui
, pour être pieuse, n’en serait pas moins une fraude. En face d’affir
30
un de ses principes soit l’élimination de tout ce
qui
, dans le texte biblique, paraît en soi contradictoire ou invraisembla
31
pte à peu près l’attitude d’un juge d’instruction
qui
aurait choisi comme prévenus les auteurs anonymes des évangiles et du
32
oxale de donner tout leur prix aux quelques faits
qui
résistent à l’érosion critique, et qui permettent alors de réfuter M.
33
ques faits qui résistent à l’érosion critique, et
qui
permettent alors de réfuter M. Couchoud. Dirons-nous que cette méfian
34
our lui décisifs, de certaines « vraisemblances »
qui
nous paraissent souvent bien pauvres. Qu’est-ce que la vraisemblance,
35
les cas, affadi et banalisé. Si l’on voit bien ce
qui
pouvait pousser les auteurs primitifs à colorer leur relation, on voi
36
relation, on voit mieux encore le préjugé moderne
qui
pousse M. Goguel à les décolorer. Et l’on se demande ce qui subsister
37
M. Goguel à les décolorer. Et l’on se demande ce
qui
subsisterait de ses conclusions si on leur appliquait les critères do
38
elle la plaisanterie fameuse parmi les étudiants,
qui
consiste à démontrer par la méthode historico-psychologique l’inauthe
39
iques. Il y a là un procédé tout inconscient mais
qui
rappelle irrésistiblement celui de certains humoristes. Les rédacteur
40
l’exemple de Marc, chapitre 16. De ce que l’ange
qui
apparaît au tombeau vide rassure les femmes, au verset 6, alors qu’el
41
». Certes. Mais qu’on imagine un groupe de femmes
qui
pénètrent dans un tombeau, qui le trouvent vide, qui voient un ange,
42
n groupe de femmes qui pénètrent dans un tombeau,
qui
le trouvent vide, qui voient un ange, et voici que cet ange leur parl
43
pénètrent dans un tombeau, qui le trouvent vide,
qui
voient un ange, et voici que cet ange leur parle ! Les réactions de c
44
force de contrainte. C’est l’Écriture et le dogme
qui
les jugent, et non l’inverse, comme l’a fort bien montré Max Dominicé
45
ous rappelle ainsi que la foi véritable est celle
qui
croit sans avoir vu. Sa position nous paraît sur ce point tout à fait
46
u contraire de la plupart des historiens modernes
qui
ont voulu déduire de leur critique la relativité des articles de foi,
47
anlieue parisienne. C’était du côté des faubourgs
qui
portent ce nom étrange du Kremlin-Bicêtre… Et je pus constater que le
48
me académique. Les termes de chrétien et de cité,
qui
, dans l’image moyenâgeuse me paraissaient se correspondre et s’ordonn
49
s électorales, de lois économiques. Un jeu secret
qui
se joue sur nos têtes et dont la Presse nous donne l’image convention
50
s donne l’image conventionnelle. Entre les forces
qui
dominent la cité, et les hommes qui habitent la cité, il n’y a plus a
51
re les forces qui dominent la cité, et les hommes
qui
habitent la cité, il n’y a plus aucune proportion. Mais ce n’est pas
52
ucune proportion. Mais ce n’est pas la cité seule
qui
a changé. En même temps qu’elle cessait d’être proportionnée à la mes
53
? Ce chrétien en minorité dans une masse d’hommes
qui
, elle-même, paraît tellement impuissante sur les conseils de la cité
54
icace ? Le chrétien est-il possesseur d’un secret
qui
lui permettrait de faire plus ou mieux que les autres ? A-t-il des lu
55
— à rechercher et à sonder par la sagesse tout ce
qui
se fait sous les cieux : c’est là une occupation pénible à laquelle D
56
Dieu soumet les fils de l’homme. J’ai vu tout ce
qui
se fait sous les cieux, et voici, tout est vanité et poursuite du ven
57
ursuite du vent. » Je plaindrais l’homme d’action
qui
n’aurait jamais eu ce cri, qui n’aurait jamais éprouvé cette détresse
58
s l’homme d’action qui n’aurait jamais eu ce cri,
qui
n’aurait jamais éprouvé cette détresse ! Quant à moi, pendant que je
59
e prière nous condamne. Le chrétien est cet homme
qui
, ayant mesuré, mieux que personne peut-être, la vanité de toute actio
60
rme et transformation, ce sont là les deux termes
qui
s’opposent dans notre vie, qui commandent notre vocation. La forme de
61
là les deux termes qui s’opposent dans notre vie,
qui
commandent notre vocation. La forme de ce monde : vous savez ce qu’el
62
les puissances que j’énumérais tout à l’heure et
qui
dominent la cité. C’est le désordre et l’injustice tolérés, devenus n
63
tout ce que résume le seul mot de péché — tout ce
qui
s’oppose à la venue du règne de justice qu’il appelle. « Nous n’appar
64
fuse aussi toute solidarité avec l’espoir de ceux
qui
souffrent et qui créent. Mais s’il accepte pratiquement de travailler
65
solidarité avec l’espoir de ceux qui souffrent et
qui
créent. Mais s’il accepte pratiquement de travailler à la révolution,
66
us annonçons au monde, c’est la promesse de celui
qui
a dit : « Prenez courage, j’ai vaincu le monde. » — Christ est ressus
67
es problèmes concrets que pose la cité. Encore un
qui
s’évade ! Encore un qui décolle et va planer au-dessus des nuages… Pe
68
e pose la cité. Encore un qui s’évade ! Encore un
qui
décolle et va planer au-dessus des nuages… Peut-être qu’un ou deux, o
69
lème dernier de l’action ? Et je demande encore :
qui
donc osera poser ces grandes questions dernières, si ce n’est le chré
70
s la cité contemporaine ? Et s’il ne le fait pas,
qui
d’autre est en mesure d’assumer cette charge inquiétante ? Si le chré
71
agrantes du christianisme. Voilà bien la fatalité
qui
pèse sur notre histoire : une politique chrétienne qui réussit n’a pl
72
èse sur notre histoire : une politique chrétienne
qui
réussit n’a plus rien de chrétien que le prétexte. Les Églises se liv
73
enne, toute politique conduite par une Église, et
qui
vise des buts proprement politiques, appartient à la forme du monde,
74
truire une doctrine, sociale, morale, économique,
qui
puisse s’imposer au grand nombre sans violences, sans mensonges, sans
75
puissance ; voici le message de la transformation
qui
se change en message de la conservation ; et voici l’ombre du Grand I
76
servation ; et voici l’ombre du Grand Inquisiteur
qui
vient bénir ce monde moralisé, dont on ne sait plus exactement s’il e
77
la forme du monde, et de la grâce offerte à ceux
qui
croient. Mais ceci dit, et une fois repoussée la tentation théocrati
78
is songer à passer en revue les principaux partis
qui
constituent des forces politiques et sociales dans la cité française
79
s qu’il représente. Il existe un proverbe anglais
qui
me paraît trouver ici une excellente application : « Il ne faut pas j
80
justice, gardons-nous de le condamner ! C’est lui
qui
fait, dans l’incroyance, ce que nous aurions dû faire dans la foi. —
81
rs sont autres. Et ce sont ces motifs et ces buts
qui
doivent donner aux mots leur sens réel. Nous trahirions la foi qui do
82
r aux mots leur sens réel. Nous trahirions la foi
qui
doit nous animer si, pour des raisons tactiques, nous passions sous s
83
ntre nos motifs et les leurs, il y a tout l’abîme
qui
sépare un idéal moral d’une foi au Christ vivant ? Car le chrétien n
84
ar le chrétien n’est pas idéaliste, et c’est cela
qui
le distingue en fin de compte du socialiste. Le christianisme annonce
85
é, non pas un rêve. Il annonce le salut pour ceux
qui
se repentent et qui croient, non point une théorie économique passagè
86
Il annonce le salut pour ceux qui se repentent et
qui
croient, non point une théorie économique passagère. On a tort d’atta
87
e. L’homme des masses, le partisan, c’est l’homme
qui
fuit devant sa vocation. C’est l’homme qui accepte un mensonge parce
88
’homme qui fuit devant sa vocation. C’est l’homme
qui
accepte un mensonge parce que les intérêts immédiats du parti le comm
89
arti le commandent sans discussion. C’est l’homme
qui
délègue à la majorité le souci de ses décisions. Et dans ce sens préc
90
nt, ils ne peuvent se défendre contre le jugement
qui
les renvoie au magasin des accessoires du stupide xixe siècle. ⁂ Je
91
— Pourtant, il faut agir ! Pourtant, la vocation
qui
nous envoie dans la cité reste impérieuse ! Alors quoi ? direz-vous,
92
e fois de plus à ce recours au Dieu tout-puissant
qui
permet de faire de si belles phrases, qui est si vrai, mais si « abst
93
uissant qui permet de faire de si belles phrases,
qui
est si vrai, mais si « abstrait » — dit-on —, et qui vous laisse en f
94
est si vrai, mais si « abstrait » — dit-on —, et
qui
vous laisse en fin de compte le bec dans l’eau ? J’aurais renoncé à v
95
négations nécessaires. Car on ne peut refuser ce
qui
existe qu’au nom d’une volonté de création. Je vous proposerai donc d
96
la cité thomiste, j’opposerai une image moderne,
qui
est aussi celle d’un chrétien dans la cité, mais qui n’est pas cette
97
est aussi celle d’un chrétien dans la cité, mais
qui
n’est pas cette fois une utopie. Cela se passe au Japon, de nos jours
98
rable, et jouit à vingt ans de tous les avantages
qui
sont chez nous ceux de la grande bourgeoisie. Mais voilà qu’il se con
99
as-fonds et l’essor de la bourgeoisie capitaliste
qui
se développe très rapidement dans le Japon d’avant la guerre, il comp
100
iment chrétien tant qu’il n’aura pas fait tout ce
qui
est en son pouvoir pour réduire le scandale social. Aucun parti n’exi
101
ocial. Aucun parti n’existe encore dans son pays,
qui
se consacre à la défense des intérêts de la classe opprimée. Que fair
102
s deux amis auxquels nous pensons tous ce soir et
qui
, du fond de leur prison, tout près d’ici, posent à notre conscience l
103
re et puritaine, Waldo Franck, a écrit une phrase
qui
condense très bien la substance de ce que je voudrais vous faire comp
104
de transition des bases culturelles, la critique
qui
ne jaillit pas de la métaphysique et d’une véritable compréhension de
105
actuelle, c’est-à-dire la plus méconnue par ceux
qui
font la politique de nos cités. Commentons brièvement cette phrase. L
106
aines notions de justice et de respect de l’homme
qui
n’ont aucun rapport avec la morale pratique du monde économique et fi
107
e et un but commun. Ce sont les bases culturelles
qui
sont atteintes ! Et c’est pourquoi toute réforme de détail, ou toute
108
. Oui, la tâche la plus pratique, la plus sociale
qui
s’offre à nous, c’est bien une tâche spirituelle : retrouver cette co
109
e fonde dans une religion, même la morale de ceux
qui
se croient incroyants. Or c’est précisément cette tâche écrasante mai
110
mple desquels je vais conclure. Le grand principe
qui
anime ces groupes, celui de la revue Esprit ou celui de L’Ordre no
111
sieurs autres moins notoires, — le grand principe
qui
les anime, c’est la primauté de la personne. — L’expression paraît bi
112
cette réalité que tout chrétien connaît : l’homme
qui
a reçu une vocation et qui lui obéit dans ses actes. Voici ce que dis
113
tien connaît : l’homme qui a reçu une vocation et
qui
lui obéit dans ses actes. Voici ce que disent les personnalistes : l’
114
e mis au service de l’homme ; or, c’est l’inverse
qui
se passe aujourd’hui ; l’État et les institutions doivent avoir pour
115
plus profond qu’un changement de l’état d’esprit
qui
préside aux institutions. Si notre société est née de la Déclaration
116
rsonnalistes, de dénoncer et de combattre tout ce
qui
s’oppose au libre jeu des vocations dans la cité : dénoncer le capita
117
e de l’argent ; combattre la misère, car un homme
qui
n’a pas son pain ne peut pas être une personne ni exercer sa vocation
118
sa vocation ; combattre aussi l’État totalitaire,
qui
opprime toute vocation non conforme à ses cadres simplistes ; — dénon
119
ique ; combattre et dénoncer cette autre tyrannie
qui
s’appelle la grande presse, et qui voudrait se faire prendre pour l’o
120
autre tyrannie qui s’appelle la grande presse, et
qui
voudrait se faire prendre pour l’opinion publique, alors qu’elle n’es
121
ncroyances. Mais en fait, c’est le seul mouvement
qui
réponde, dès son principe, aux exigences de notre vocation. Ce n’est
122
sonnelle. Oui, le principe animateur et dynamique
qui
fonde tout le mouvement personnaliste, c’est cette formidable idée qu
123
me lui est subordonné. Je demande où est le parti
qui
peut en dire autant. Je demande où les chrétiens trouveraient une cha
124
mmence. Avoir une vocation, c’est oser être celui
qui
commence, malgré les doutes des suiveurs ; 2° vous pouvez tous, tant
125
eur réalité dernière, métaphysique et religieuse.
Qui
aura ce courage, si les chrétiens ne l’ont pas ? Où voulez-vous aller
126
ce siècle en faillite, mais nous appartenons à ce
qui
juge ce siècle, à la transformation radicale du monde ! Si le but nou
127
n ne compte pas sur lui seul, il compte sur Celui
qui
peut faire, et bien faire, ce que l’homme fait mal. Telle est sa libe
128
moignage. Qu’ils le fassent comme témoins du Dieu
qui
les envoie ! — Il se peut que certains reçoivent l’ordre d’aller paye
129
t, si la foi leur permet de rendre grâces du sort
qui
leur est fait ! — Il se peut que d’autres en grand nombre comprennent
130
tendre une voix intérieure. Il y a aussi des voix
qui
nous appellent de l’extérieur, et qui nous montrent, ici et maintenan
131
si des voix qui nous appellent de l’extérieur, et
qui
nous montrent, ici et maintenant, des possibilités d’action directe.
132
ela est possible, tout cela donc nous appelle. Ce
qui
est impossible, c’est qu’un chrétien n’ait pas la vocation d’agir, de
133
vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce
qui
est bon, agréable et parfait. » f. Rougemont Denis de, « La cité »
134
on est frappé par leur simplicité et leur clarté,
qui
réussissent à mettre à la portée de tous, sans l’affaiblir ni la faus
135
ngénieuse synthèse — tous les paradoxes chrétiens
qui
gênent si fort notre humaine raison. Mais la foi n’est pas une adhési
136
Mais la foi n’est pas une adhésion intellectuelle
qui
ne nous engagerait pas ; la foi au Dieu de majesté, de sainteté et d’
137
a foi au Dieu de majesté, de sainteté et d’amour,
qui
s’est révélé à nous en Jésus-Christ, exige que nous prenions les exig
138
le bon de l’autre, de soupçonner de sabotage ceux
qui
maintiennent une attitude de critique exigeante ou un sens normal de
139
fondée sur une doctrine ferme, sur une théologie
qui
soit en même temps rigoureuse et vitale à l’intérieur de l’Église. Un
140
ouver un document comme la Charte de l’Atlantique
qui
n’émane pas d’une théologie, ni même directement du christianisme. El
141
aucune charpente et qu’il ne fixait aucune limite
qui
soit en même temps un stimulant et un guide. Premièrement, donc, si l
142
ce. Les forces de création lui échappent. Tout ce
qui
est créé est alors créé en dehors de l’Église ou en opposition à elle
143
logie et les éthiques. La catégorie intermédiaire
qui
paraît la plus féconde dans le domaine culturel et social est celle d
144
Vocation (au sens calviniste et luthérien du mot,
qui
est plus large que celui dans lequel l’entend Rome). L’Évangile nous
145
ptible de recevoir une vocation, un appel spécial
qui
le distingue de son genre et qui lui confère une dignité inaliénable
146
un appel spécial qui le distingue de son genre et
qui
lui confère une dignité inaliénable dans la mesure où il obéit à cet
147
à ce point de vue est la suivante : une idéologie
qui
nie la vocation personnelle ou un régime social qui dépouille l’homme
148
i nie la vocation personnelle ou un régime social
qui
dépouille l’homme de la liberté d’obéir à sa vocation sont incompatib
149
r conséquent, incompatibles avec l’ordre chrétien
qui
présuppose l’union dans la diversité. Toutes les doctrines unitarienn
150
sont par là incompatibles avec l’ordre chrétien,
qui
implique l’union et non l’uniformité et qui respecte la diversité des
151
tien, qui implique l’union et non l’uniformité et
qui
respecte la diversité des dons, la diversité des membres dans un même
152
devoirs de sa charge. 2) Une doctrine chrétienne
qui
prend au sérieux le fait de la vocation divine d’un homme ou d’un org
153
d’un organisme collectif condamnera tout système
qui
, mécaniquement, empêche la réalisation de cette vocation. Elle condam
154
vocation. Elle condamnera tout système économique
qui
fait de l’homme le jouet des intérêts de l’État, d’un trust, de la pr
155
llective. 3) Les Églises combattront pour tout ce
qui
assure à un organisme individuel ou collectif la liberté légale et le
156
is par d’autres, avec des motifs et pour des buts
qui
ne sont pas nécessairement chrétiens. Les conséquences culturelles
157
la culture de demain se développe selon des voies
qui
s’éloignent de plus en plus d’une conception chrétienne du monde.
158
puis des systèmes sociologiques et philosophiques
qui
se mirent à pulluler dès le xixe siècle, et qui se posaient en terme
159
qui se mirent à pulluler dès le xixe siècle, et
qui
se posaient en termes intraduisibles dans les catégories théologiques
160
ers progrès de la science », cette tolérance même
qui
se manifestait à l’égard des « survivances religieuses », firent auta
161
ur âme même, du moins à cette véhémence flambante
qui
fut toujours signe et symbole de l’Esprit. Un fils soumis de Rome, le
162
rque hélas valable pour bien d’autres Églises, et
qui
résume toute une époque. Je pense qu’avec la guerre, cette époque a p
163
fait que le totalitarisme a rompu la paix fausse
qui
semblait établie entre les sociétés laïques et les Églises ; qu’il a
164
a culture laïque, a-chrétienne ou antichrétienne,
qui
prétendait se substituer à la religion et conduire le monde moderne v
165
à une victoire, il faut bien le dire. Les nations
qui
ont perdu la guerre ont tout perdu ; mais celles qui l’ont gagnée n’o
166
ont perdu la guerre ont tout perdu ; mais celles
qui
l’ont gagnée n’ont rien gagné ; elles ont seulement repoussé une mena
167
ve naïveté ; elles ont à tendre une perche à ceux
qui
se noient. Comme laïque se tenant dans l’Église, et voyant au-dehors
168
ehors ses chances d’action, et la misère du temps
qui
appelle, j’attends ceci : I. Que l’Église offre un type de relations
169
siècles sombres, avant la floraison du Moyen âge,
qui
fut son œuvre. Il s’agit de restaurer le sens de la communauté vivant
170
at et à ses réglementations, souvent utiles, mais
qui
ne sont jamais règles de vie. Je voudrais une sociologie chrétienne p
171
Croix », non la sagesse bourgeoise. Quelque chose
qui
entraîne en avant et au-delà, non pas ce qui retient en arrière et en
172
hose qui entraîne en avant et au-delà, non pas ce
qui
retient en arrière et en deçà des risques de la vie. 4. Que l’Église
173
ure sur notre planète, ce ne sera qu’au nom de ce
qui
transcende nos attachements nationaux, politiques et raciaux. Et c’es
174
, que des tyrans, leurs guerres, et les tyrannies
qui
en résultent… Un mot encore. Ce programme, qui résume à mes yeux les
175
es qui en résultent… Un mot encore. Ce programme,
qui
résume à mes yeux les plus grandes chances d’action du christianisme
176
e peu réunis dans une chambre ; par des mystiques
qui
n’auront l’air de rien ; par des hommes dont on dira qu’ils exagèrent
177
eut dire par là : l’Incomparable, l’unique, celui
qui
a reçu de Dieu une vocation précise, et il ajoute : toute vocation es
178
édent, et paraît donc « invraisemblable » à celui
qui
la reçoit. Exemple, Abraham. j. Rougemont Denis de, « Chances d’act
179
mentale, injustifiable autrement que par l’œuvre,
qui
l’avoue et la masque à la fois, et, en tout cas, un ensemble de règle
180
udaïsme biblique, jansénisme). Mais une théologie
qui
détruit systématiquement la notion même d’orthodoxie, qui renonce à t
181
uit systématiquement la notion même d’orthodoxie,
qui
renonce à toute prétention (fondée ou non) à la rigueur et à la fidél
182
clarés tributaires.) Or la pensée de Kierkegaard,
qui
représente l’extrémisme protestant dans sa pureté, dépasse notoiremen
183
’il conviendrait de partir pour poser le problème
qui
vous occupe dans ses termes les plus actuels ? k. Rougemont Denis
184
écis, et notre but : converser avec les étudiants
qui
s’inquiètent de la beauté dans l’existence actuelle… »