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r je vois que tous les partis sont, dans le fait,
au
service de grandes religions adversaires de la foi chrétienne : Prolé
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évit par les mains de quelques tyrans, on demande
au
chrétien comme jadis au Prophète : « Sentinelle, que dis-tu de la nui
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elques tyrans, on demande au chrétien comme jadis
au
Prophète : « Sentinelle, que dis-tu de la nuit ? — La sentinelle a ré
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onfédérés, à la veille d’une guerre civile. Quant
au
reste de la vie de Nicolas, on l’ignore très généralement. Il n’en va
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grin. Situation très paradoxale, si l’on songe qu’
au
xvie siècle, Nicolas fut revendiqué par tous les réformés de Suisse
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qu’après avoir atteint sa cinquantième année. Né
au
début du xve siècle d’une famille paysanne de l’Obwald, il avait été
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devoir obéir à l’appel de la solitude. C’est donc
au
terme d’une féconde carrière qu’il parvint à cette décision, non sans
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dans une cabane construite non loin de sa ferme,
au
Ranft. Il y mènera jusqu’à sa mort la vie d’un pieux laïque et non d’
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à ses travaux de paysan que pour mieux travailler
au
bien de tous. En fin de compte, sa retraite hors du monde n’a pas ané
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riotisme confédéral de Nicolas, qui incommodaient
au
suprême degré ces hommes d’État enrichis par les pensions et le servi
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testants, fait l’éloge de Nicolas dans un ouvrage
au
titre significatif : « Catalogue des témoins de la foi qui se sont dr
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et des représentants de la hiérarchie catholique.
Au
premier acte, on voit les évêques et les moines chassés de la scène à
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a nécessité d’une piété purifiée et « sérieuse ».
Au
dernier acte, après que la Mort ait accompli son Jugement, les treize
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renouer leur tradition de Nicolas, et précisément
au
théâtre ? C’est dans cette idée que j’ai conçu, en septembre dernier,
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aniques. Or l’erreur qui consiste à placer Luther
au
début d’une évolution dont Hitler serait le terme, ce n’est pas une e
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ichien et catholique. Un billet, s’il vous plaît,
au
Suisse inquiet, au protestant scandalisé que je suis, pour expliquer
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e. Un billet, s’il vous plaît, au Suisse inquiet,
au
protestant scandalisé que je suis, pour expliquer cette affligeante c
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ouer la balançoire dialectique : le blanc conduit
au
noir, le bien au mal, la foi pure de Luther à l’action pure d’Hitler.
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e dialectique : le blanc conduit au noir, le bien
au
mal, la foi pure de Luther à l’action pure d’Hitler. Mais c’est une d
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de Reynold, M. Massis, M. Maurras. J’y vois tout
au
plus un moyen d’esquiver des questions plus directes. Ces questions,
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stianisme vrai, que parce qu’ils le croient utile
au
bon moral de la nation, voire à la discipline des troupes. Ces person
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le le type même de la sûre doctrine de résistance
au
paganisme totalitaire. La foi de la Réforme, telle que j’ai tenté de
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orme. Enfin, la troisième perspective qui s’ouvre
au
protestantisme, c’est celle du mouvement œcuménique. Vous savez que l
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de fédérateurs religieux, comme elle les prépare
au
rôle de fédérateurs politiques. J’aime évoquer, en terminant, cette e
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nos Églises n’est pas d’imposer le protestantisme
au
monde, mais d’annoncer l’Évangile, la bonne nouvelle du « salut de gr
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« salut de grâce et bonté pure » comme on disait
au
xvie siècle. Et c’est notre fidélité même à la Réforme qui nous fait
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s croyons « encore » en Dieu, nous croyons si peu
au
diable que l’on m’accusera certainement d’obscurantisme, ou simplemen
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en la retournant, le diable nous dit comme Ulysse
au
Cyclope : Je ne suis personne. De quoi aurais-tu peur ? Vas-tu trembl
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? Une remarque en passant, mais nécessaire. C’est
au
sujet d’un camouflage très élémentaire, mais fort bien adapté à la my
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s. Voici : depuis deux ou trois siècles, il a plu
au
diable de revêtir une apparence moyenâgeuse qui le rend inoffensif au
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s croire en Dieu ; ce qui revient à ne pas croire
au
diable. Cette mascarade anachronique et bouffonne n’a pas médiocremen
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s rouges et à longue queue ; donc je ne crois pas
au
diable. » C’est tout ce qu’il demandait. Et ceux qui en restent aux c
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onnes femmes, ce sont ceux qui refusent de croire
au
diable à cause de l’image qu’ils s’en font, et qui est tirée des cont
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ux prophètes, pour y être tourmenté nuit et jour,
au
siècle des siècles. La Bible, notez-le, parle beaucoup moins du « mal
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ure même de la vérité, toutes vos « vertus » sont
au
service du mal et sont complices de l’œuvre du Malin. « Le diable est
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re de son propre mensonge. » Par ici nous entrons
au
mystère du mal. Le père de son mensonge est celui qui l’engendre, le
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e aussitôt qu’avilie et qui mourra du monstre mis
au
monde. Monstrueuse création du mensonge, car le mensonge, par essence
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tivités de l’esprit, que la sexualité donne prise
au
diable. Et certes il ne s’y intrigue pas davantage que dans nos créat
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crise sexuelle dont souffre toute la bourgeoisie.
Au
point qu’un Freud a cru pouvoir « tout expliquer » par les censures e
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cusateur (5 novembre 1943)l Il n’est peut-être
au
monde qu’une seule chose pire que de douter du bien et du réel, et c’
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ge » et des « tant pis pour moi ». Il faut croire
au
pardon pour oser confesser le mal qu’on a commis ; pour oser qualifie
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de tous les arbres du jardin ? La femme répondit
au
serpent : nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au
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réussit, cette galerie de victimes est classique
au
point d’en être presque démodée. Car Satan marche avec son temps, et
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c’est-à-dire d’individus particuliers se livrant
au
mal, je voudrais écrire un livre sur la possession diabolique dans le
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ernes, et montrer comment l’humanité qui se donne
au
diable, de nos jours, le fait en masse. C’est pour cela que les gens
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. Dès la première tentation en Eden, il a recours
au
même et unique artifice : faire croire à l’homme qu’il n’est pas resp
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tre sort particulier et à nos aptitudes normales.
Au
cinéma, l’individu moderne s’habitue à courir par délégation les aven
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e. Certes, il n’y aurait pas de masses possibles,
au
sens précis de concentration d’hommes, sans la radio, les haut-parleu
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pensée des hommes de ce temps, elle a ses sources
au
plus intime des existences individuelles. Et c’est là seulement qu’on
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est dans tout être ce qui n’est pas, ce qui tend
au
néant, ce qui souhaite secrètement la destruction de l’existence, — c
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sans doute la créature la plus poétique du monde,
au
sens romantique de ce terme. Il est beau aux yeux des naïfs qui croie
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s ! Il est l’essence même de la Cinquième Colonne
au
siècle des siècles. Enfin — et ceci doit me rendre prudent, personnel
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soit diabolique en soi ! Mais si l’on s’abandonne
au
rêve du Progrès, laissant aller les choses avec l’arrière-pensée fata
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ecettes éprouvées : elle finit par ne plus croire
au
bien, ni au sérieux, ni à la naïveté, cette insondable ruse des cœurs
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uvées : elle finit par ne plus croire au bien, ni
au
sérieux, ni à la naïveté, cette insondable ruse des cœurs purs qui le
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ble ruse des cœurs purs qui leur permet de passer
au
travers des cercles vicieux de la raison et de l’égoïsme « bien compr
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effroi furtif, révélateur d’une présence perverse
au
sein même de l’insignifiance. L’exactitude impitoyable de ses jugemen
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dans l’image de nos dieux qu’il va se dissimuler,
au
cœur même de nos idéaux et de nos vérités trop humaines, dans les rel
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neuf. « Tu n’as pas peur de lui ? dit le compère
au
diable. Il m’a l’air terriblement bon ! Et ses plans sont irréprochab
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n plan qu’il a laissé tomber en donnant une pièce
au
mendiant. Il est parfait, ce plan, comme tu le craignais. Mais moi, j
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quise. Cette Europe inventant la paix, l’imposant
au
besoin par la force tranquille de sa masse, de ses 300 millions d’hab
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s de toutes les confédérations qui ont vu le jour
au
cours des siècles, et vous savez comment la Suisse a su atteindre ces
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ace en tant que champions de la non-intervention.
Au
Katanga, l’ONU a perdu la face en tant que champion de l’arbitrage pa
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a l’année 1961 aux yeux de l’histoire. En offrant
au
monde l’exemple d’une fédération pacifique — que la Suisse a toutes l
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ome jouera sa part l’année prochaine. Nous sommes
au
seuil de l’ère des convergences, au-delà des nations souveraines et d
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on, Denis de Rougemont, et j’ai envie de la poser
au
philosophe que vous êtes : est-ce que nous savons pourquoi nous y all
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nce pure, scientifique. Tout cela ramène toujours
au
même motif : être les premiers. Et alors, on peut se dire ceci : on a
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ransposer leur conflit dans l’espace, à l’envoyer
au
ciel, à effectuer un transfert dans les nuées de cet affrontement tro
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de cet affrontement trop dangereux sur la Terre.
Au
fond, c’est dans ce domaine seul qu’ils ont réussi à trouver les moye
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colonels. Et ils font cela en service commandé :
au
service de l’armée américaine. Et généralement, quand ils reviennent
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c ses petites caravelles, c’est parce qu’il était
au
service d’un roi d’Espagne rapace, cupide, qui voulait de l’or et des
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ocrate, tout se passe merveilleusement. Eh bien !
au
fur et à mesure qu’on avance vers la substance de la chose, quand on
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s ne sont en rien comparables à ce qu’ils étaient
au
xixe siècle, quand Marx a écrit sa théorie. Il n’y a pas de prolétar
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ce n’est pas aussi paradisiaque qu’on le pensait.
Au
fur et à mesure que l’homme va plus loin dans l’espace, je me sens pl
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aiment le sommet de l’aventure humaine. Relisant
au
lendemain du retour des cosmonautes la transcription de cet entretien
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entaines de milliards qu’on destinait à se perdre
au
ciel vide. Quant à ma conclusion, elle m’a valu des lettres qui disai
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r, obscurément, la voie, mais à laquelle personne
au
monde ne peut répondre pour un autre — ou sinon, où serait l’aventure
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ne, c’est quelque chose qui m’est plutôt chevillé
au
corps. C’est peut-être l’envie de vivre, une curiosité (savoir ce qui
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i écrit ce livre, c’est que je prends tout à fait
au
sérieux l’avertissement d’Isaïe (ch. 21, v. 12) : « Sentinelle, que d
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heminement de votre existence en êtes-vous arrivé
au
thème de ce livre ? J’ai commencé assez jeune à m’occuper des affaire
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faires publiques, des affaires de la civilisation
au
xxe siècle. En 1928 j’ai écrit un article sur les mémoires de Henry
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nement, pire : elle l’a faussée. On a fait croire
au
monde entier que ce qu’il fallait copier de nous, c’étaient nos machi
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, sociales, religieuses ou idéologiques, et jusqu’
au
sous-sol ! Notre critique s’adressait à ces États centralisés, mais j
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aire, l’hitlérisme, la folie de l’auto ; quel est
au
fond leur lien ? Ils gouvernent tous, de manière systématique et synt
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sexualité, comme on voulait nous le faire croire
au
xixe siècle. (Voyez Matt. 4 et Luc 4.) On ne peut pas vouloir à la f