1
n ? Le fanatisme et le simplisme, voilà ce que le
diable
juge assez bon, de nos jours, pour attraper les enfants de la Lumière
3
ar un moderne sur Satan : « La plus belle ruse du
diable
est de nous persuader qu’il n’existe pas. » Reconnaissons que ce tour
4
royons « encore » en Dieu, nous croyons si peu au
diable
que l’on m’accusera certainement d’obscurantisme, ou simplement de ma
5
consacrer de nombreuses pages. Le premier tour du
diable
est son incognito. Dieu dit : Je suis celui qui suis. Mais le diable,
6
gnito. Dieu dit : Je suis celui qui suis. Mais le
diable
, qui a la manie de vouloir imiter la vérité en la retournant, le diab
7
de vouloir imiter la vérité en la retournant, le
diable
nous dit comme Ulysse au Cyclope : Je ne suis personne. De quoi aurai
8
Voici : depuis deux ou trois siècles, il a plu au
diable
de revêtir une apparence moyenâgeuse qui le rend inoffensif aux yeux
9
if aux yeux de la plupart d’entre nous. Car si le
diable
est simplement le démon rouge et cornu des mystères médiévaux, ou le
10
hommes qui voulaient bien admettre en souriant un
diable
de ce genre, mais non pas croire en Dieu ; ce qui revient à ne pas cr
11
roire en Dieu ; ce qui revient à ne pas croire au
diable
. Cette mascarade anachronique et bouffonne n’a pas médiocrement contr
12
évidemment puérile, ils ne se doutent pas que le
diable
agit ailleurs, sans queue ni barbe, par leurs mains peut-être… Ce qui
13
tre… Ce qui me paraît incroyable, ce n’est pas le
diable
, et ce ne sont pas les anges, mais bien la candeur et la crédulité de
14
sophisme dont ils se montrent les victimes : « Le
diable
est un bonhomme à cornes rouges et à longue queue ; or je ne puis cro
15
ouges et à longue queue ; donc je ne crois pas au
diable
. » C’est tout ce qu’il demandait. Et ceux qui en restent aux contes d
16
es femmes, ce sont ceux qui refusent de croire au
diable
à cause de l’image qu’ils s’en font, et qui est tirée des contes de b
17
femmes. Cependant la Bible dénonce l’existence du
diable
à chaque page, de la première où il apparaît sous la forme du serpent
18
douter un seul instant de la réalité objective du
diable
. h. Rougemont Denis de, « Les tours du diable I : “Je ne suis pers
19
diable. h. Rougemont Denis de, « Les tours du
diable
I : “Je ne suis personne” », La Vie protestante, Genève, 15 octobre 1
20
cité peu ordinaire sur l’existence personnelle du
diable
, due à la plume de Denis de Rougemont. Nous n’avons pas à présenter l
21
estante constructive. Sous le titre “Les tours du
diable
”, nous sommes heureux de pouvoir donner ici une première étude de l’a
23
ge proféré nous lie… Comprenons maintenant que le
diable
ne pourrait rien sans notre liberté. Car c’est par nous seulement qu’
24
énergiquement, que lorsque nous mentons, c’est le
diable
lui-même qui « tire sa langue dans notre langue ». Mais il est deux m
25
ertu. C’est là le mensonge pur, l’œuvre propre du
diable
. À partir de l’instant où vous faussez la mesure même de la vérité, t
26
u mal et sont complices de l’œuvre du Malin. « Le
diable
est menteur et le Père du mensonge », dit l’Évangile tel qu’on le cit
27
l de ce passage est infiniment plus étrange. « Le
diable
est menteur, nous dit-il, et il est le père de son propre mensonge. »
28
l’invention bâtarde et de l’art inauthentique. Le
diable
est le père du faux art, de toutes ces œuvres qui ne sont « ni bien n
29
vérité. j. Rougemont Denis de, « Les tours du
diable
II : Le menteur », La Vie protestante, Genève, 22 octobre 1943, p. 2.
31
Les tours du diable III :
diable
et sexe (29 octobre 1943)k Le jeune lecteur — et peut-être aussi l
32
animale, comme les autres fonctions du corps, le
diable
ne s’y mêlerait pas. Mais en fait elle se lie à l’amour, et à l’espri
33
ités de l’esprit, que la sexualité donne prise au
diable
. Et certes il ne s’y intrigue pas davantage que dans nos créations le
34
féconds… k. Rougemont Denis de, « Les tours du
diable
III : diable et sexe », La Vie protestante, Genève, 29 octobre 1943,
35
Rougemont Denis de, « Les tours du diable III :
diable
et sexe », La Vie protestante, Genève, 29 octobre 1943, p. 2.
37
sse pas n’en connaîtra jamais toute l’étendue. Le
diable
est cet Accusateur qui veut nous faire douter de notre pardon pour no
38
son prochain ou soi-même, soyez sûrs que c’est le
diable
qui parle, l’Accusateur qui tient le pardon pour une simple faute de
39
révolte. l. Rougemont Denis de, « Les tours du
diable
IV : L’accusateur », La Vie protestante, Genève, 5 novembre 1943, p.
41
utopie. m. Rougemont Denis de, « Les tours du
diable
V : Le tentateur », La Vie protestante, Genève, 12 novembre 1943, p.
43
s. Ici nous abordons enfin la grande stratégie du
diable
dans ce siècle. La meilleure interprétation des phénomènes collectifs
44
es, et montrer comment l’humanité qui se donne au
diable
, de nos jours, le fait en masse. C’est pour cela que les gens se rass
45
italisme et du nationalisme. Lui seul avait vu le
diable
à l’œuvre dans ces œuvres — les nôtres à nous, nations démocratiques.
46
énoncer. n. Rougemont Denis de, « Les tours du
diable
VI : Le mal du siècle : la dépersonnalisation », La Vie protestante,
48
autres, de nous, et donc de moi aussi. Mais si le
diable
est partout, sa figure se brouille. Et les définitions que j’en ai do
49
nnaissable de la personne de Satan ? C’est que le
diable
est justement celui qui n’est jamais clairement et honnêtement défini
50
ement de vraies et de fausses nouvelles. Voilà le
diable
à l’œuvre dans nos vies ! Il est l’essence même de la Cinquième Colon
51
eci doit me rendre prudent, personnellement —, le
diable
est l’être qui, lorsqu’une dénonciation le fait déguerpir de sa cache
52
?… Eh bien ! si vous voulez déjouer les tours du
diable
, si vous tenez sérieusement à l’attraper, je vais vous dire où vous l
53
s assis. o. Rougemont Denis de, « Les tours du
diable
VII : La cinquième colonne », La Vie protestante, Genève, 26 novembre
55
Les tours du diable VIII : Le
diable
démocrate (3 décembre 1943)p Le xixe siècle, sans s’en douter, a
56
Progrès automatique n’était qu’un déguisement du
diable
. Non pas qu’aucun progrès réel soit diabolique en soi ! Mais si l’on
57
vons bien qu’il y a du mal, qu’il y a l’action du
diable
. Mais cela nous scandalise et nous effraye. Alors nous essayons de co
58
nière, nous l’aimions ! Voilà le grand secret. Le
diable
a réussi à faire croire aux démocrates qu’ils n’aimaient pas du tout
59
aujourd’hui aux braves démocrates : — Regardez le
diable
qui est parmi nous ! Cessez de croire qu’il ne peut ressembler qu’à v
60
hypnose. p. Rougemont Denis de, « Les tours du
diable
VIII : Le diable démocrate », La Vie protestante, Genève, 3 décembre
61
ugemont Denis de, « Les tours du diable VIII : Le
diable
démocrate », La Vie protestante, Genève, 3 décembre 1943, p. 2.
63
se passe dans le monde, et dites qui l’a fait. Le
diable
? Oui, mais par nos mains et nos pensées. C’est ici le moment de nous
64
qu’un crime, en moi et hors de moi. C’est le même
diable
! Et ceci n’est qu’un post-scriptum à l’adresse des pacifistes : « No
65
métier. q. Rougemont Denis de, « Les tours du
diable
IX : “Nous sommes tous coupables” », La Vie protestante, Genève, 10 d
67
Les tours du diable X : Le
diable
homme du monde (17 décembre 1943)r Qui donc disait que le diable e
68
nde (17 décembre 1943)r Qui donc disait que le
diable
est un monsieur très bien ? Entre les gens du monde et le Prince de c
69
vaguement satanique. Il imaginerait volontiers un
diable
en cravate blanche et monoclé. Le diable, dit un proverbe espagnol, n
70
tiers un diable en cravate blanche et monoclé. Le
diable
, dit un proverbe espagnol, n’est pas à craindre parce qu’il est si mé
71
rrect et moral peut fort bien être préféré par le
diable
à ces milieux bohèmes et de mœurs relâchées qui se croiraient volonti
72
robable. r. Rougemont Denis de, « Les tours du
diable
X : Le diable homme du monde », La Vie protestante, Genève, 17 décemb
73
Rougemont Denis de, « Les tours du diable X : Le
diable
homme du monde », La Vie protestante, Genève, 17 décembre 1943, p. 2.
75
Les tours du diable XI : Le
diable
dans nos dieux (24 décembre 1943)s Nous avons parlé de l’incognito
76
mbre 1943)s Nous avons parlé de l’incognito du
diable
. Mais il existe aussi un incognito divin, et c’est l’Incarnation, c’e
77
entier de village. Mais l’incognito et l’alibi du
diable
sont exactement inverses : c’est dans l’image de nos dieux qu’il va s
78
nous confabulons en dehors de la foi révélée. Le
diable
nous empêche de reconnaître Dieu dans Jésus-Christ, mais à l’inverse,
79
es dieux des hommes sont sans pardon. Ce sont des
diables
. Toutefois le diable est sans doute moins dangereux lorsqu’il nous tu
80
nt sans pardon. Ce sont des diables. Toutefois le
diable
est sans doute moins dangereux lorsqu’il nous tue, que lorsqu’il prét
81
pur. À quelques mètres derrière lui suivaient le
diable
et l’un de ses compères. Ils observaient le Philanthrope, d’un œil cr
82
uf. « Tu n’as pas peur de lui ? dit le compère au
diable
. Il m’a l’air terriblement bon ! Et ses plans sont irréprochables, pa
83
lligents et généreux, idéalistes, réalistes… » Le
diable
ne répondit rien ; il souriait, tout en lisant un bout de papier qu’i
84
iser ! » s. Rougemont Denis de, « Les tours du
diable
XI : Le diable dans nos dieux », La Vie protestante, Genève, 24 décem
85
Rougemont Denis de, « Les tours du diable XI : Le
diable
dans nos dieux », La Vie protestante, Genève, 24 décembre 1943, p. 2.