1
tres et brutales qui nous avertissent aujourd’hui
du
caractère religieux de notre Histoire. Le fascisme est une religion,
2
nnes. Lutter contre eux, c’est embrasser le parti
du
Bien. » Et nous voici embrigadés dans la « Croisade » — moralement, c
3
Vous voyez bien, les dictateurs sont les ennemis
du
christianisme ! — je ne dis pas non, je les ai vus de près. Mais je m
4
ie française est une part indiscutable et révélée
du
plan de Dieu pour notre époque ? Je me demande si la campagne en fave
5
isade » ou « guerre sainte » des entreprises qui,
du
point de vue de l’Évangile, resteront toujours profondément impures.
6
plus en plus dangereux de reconnaître les péchés
du
parti que nous adoptons. Car je vois que tous les partis sont, dans l
7
aru que la question méritait bien d’être reprise,
du
point de vue d’un réformé du xxe siècle. D’où la première étude d’en
8
bien d’être reprise, du point de vue d’un réformé
du
xxe siècle. D’où la première étude d’ensemble que viennent de publie
9
avoir atteint sa cinquantième année. Né au début
du
xve siècle d’une famille paysanne de l’Obwald, il avait été capitain
10
onner : jamais on ne l’a trouvé en faute. Entouré
du
respect de ses concitoyens, il reçoit chaque jour des visites, donne
11
rge des conditions normales de l’existence. Signe
du
désarroi intime où la piété de l’Église non réformée laissait les âme
12
ontact direct avec la Bible. 2° Dans son ermitage
du
Ranft, Nicolas ne s’est pas abandonné aux « saintes délices » de la c
13
bien de tous. En fin de compte, sa retraite hors
du
monde n’a pas anéanti, mais décuplé son action pratique sur le monde.
14
e Nicolas, Pacificateur des cantons et adversaire
du
régime des pensions, la Contre-Réformation insistait exclusivement su
15
on insistait exclusivement sur l’aspect religieux
du
frère Claus, considéré comme témoin de l’ancienne foi, héraut de l’Eu
16
rt étrangers, tentent d’éluder l’action politique
du
frère Claus. Ils ne signalent pas l’événement de la Diète de Stans, n
17
. Tous ces auteurs admettent et louent le miracle
du
jeûne prolongé de Nicolas. Seul le mystique luthérien Sébastien Franc
18
r sert aujourd’hui… Si nous suivions les conseils
du
frère Claus, nous serions délivrés de ces valets qui, sous prétexte d
19
l n’a pas établi sa demeure tout à fait à l’écart
du
monde, mais au contraire près des habitations de sa famille et de sa
20
1526 et de 1538 ; elles font intervenir l’ermite
du
côté des réformés, ennemis du régime des pensions. Il s’agit là de pi
21
intervenir l’ermite du côté des réformés, ennemis
du
régime des pensions. Il s’agit là de pièces d’actualité, d’intentions
22
ste est la portée d’un mystère intitulé Le Miroir
du
Monde, qui fut joué à Bâle en 1550. Ce premier drame sur Nicolas de F
23
es treize cantons reparaissent et loue la sagesse
du
frère Claus. Les cantons catholiques reconnaissent qu’il avait eu rai
24
che tradition dramatique. Mais à partir de la fin
du
xvie siècle, les pièces d’inspiration catholique deviendront de beau
25
les plus nombreuses. (La première en date, celle
du
jésuite Jacob Gretser, fut jouée à Lucerne en 1586. Le rôle politique
26
scient de me ranger ainsi dans la vraie tradition
du
théâtre protestant, telle que l’illustre, par exemple, l’Abraham sacr
27
e-t-elle encore ? Saura-t-elle l’écouter ? Puisse
du
moins le souvenir de Nicolas de Flue nous faire comprendre que le pai
28
st évidemment pas destinée à diminuer le prestige
du
second, mais bien à englober le premier dans la réprobation que provo
29
a doctrine hitlérienne centrale de l’action pure,
du
mouvement pur, privé de toutes fins transcendantes, telle que j’ai pu
30
éhitlérienne fut-elle gouvernée par Brüning, chef
du
parti du centre catholique ? Oui ou non, l’intronisation d’Hitler est
31
nne fut-elle gouvernée par Brüning, chef du parti
du
centre catholique ? Oui ou non, l’intronisation d’Hitler est-elle le
32
atique ? Je veux parler des États scandinaves, et
du
plus purement luthérien d’entre eux, la Finlande. Si l’on me fait l’h
33
a plus brûlante de l’époque : celle de l’attitude
du
chrétien en face de ses devoirs civiques et militaires. Là-dessus, qu
34
rer, quitte à les dénoncer ensuite pathétiquement
du
haut de la chaire ! Or l’action d’un chrétien placé par sa naissance
35
’insérer dans les données de fait qui sont celles
du
pays, et qui se trouvent être communes à tous les citoyens, chrétiens
36
s citoyens, chrétiens ou non. La mission spéciale
du
citoyen chrétien, ce sera de dégager de ces données communes un sens
37
ialiste de la vocation. Cette action particulière
du
citoyen chrétien sera dans l’intérêt de la Suisse, certes. Mais elle
38
e que nous sommes chrétiens d’abord. Gardons-nous
du
Schweizer Christentum ! À ces Schweizer Christen dont je viens de par
39
est-on tiède, est-on neutre ? Si c’est vis-à-vis
du
Christ, la parole évangélique nous apprend que cette neutralité est s
40
use : elle entraîne notre expulsion violente hors
du
Royaume de Dieu. « Je vous vomirai », dit le Christ. Si c’est vis-à-v
41
er comme des proverbes généraux certaines paroles
du
Christ qui n’ont de sens que par rapport à sa Personne, à son Royaume
42
Perspectives d’avenir
du
protestantisme (2 janvier 1942)g Le texte que nous publions est la
43
spérance de l’Esprit et non pas sur les fatalités
du
passé, ouverte à la volonté d’un Dieu transcendant et non pas fermée
44
elle demande « Quels sont tes morts ? ». Religion
du
sang, de la terre et des morts, religion sanglante et mortelle, relig
45
urnée vers le pardon, le futur éternel, le rachat
du
péché d’origine ?… Mais résister ne suffit pas, on ne se défend bien
46
rer le terrain pour la reconstruction fédéraliste
du
monde de demain. Si les totalitaires sont vaincus, ce seront les nati
47
ective qui s’ouvre au protestantisme, c’est celle
du
mouvement œcuménique. Vous savez que l’initiateur de ce vaste effort,
48
thodoxes grecs et russes, et les vieilles Églises
du
Proche-Orient, c’est-à-dire toutes les Églises chrétiennes sauf celle
49
à laquelle collaborent la majorité des chrétiens
du
monde entier, nous voyons la réalisation d’un des grands idéaux calvi
50
, jouent un rôle de premier plan dans les travaux
du
Conseil œcuménique. Toute leur tradition les prépare à ce rôle de féd
51
de, mais d’annoncer l’Évangile, la bonne nouvelle
du
« salut de grâce et bonté pure » comme on disait au xvie siècle. Et
52
g. Rougemont Denis de, « Perspectives d’avenir
du
protestantisme », La Vie protestante, Genève, 2 janvier 1942, p. 4.
53
Les tours
du
diable I : « Je ne suis personne » (15 octobre 1943)h i C’est dans
54
e par un moderne sur Satan : « La plus belle ruse
du
diable est de nous persuader qu’il n’existe pas. » Reconnaissons que
55
ui consacrer de nombreuses pages. Le premier tour
du
diable est son incognito. Dieu dit : Je suis celui qui suis. Mais le
56
onne n’a pas médiocrement contribué à la réussite
du
premier tour que dénonce Baudelaire. Beaucoup s’y arrêtent : « Commen
57
es femmes. Cependant la Bible dénonce l’existence
du
diable à chaque page, de la première où il apparaît sous la forme du
58
page, de la première où il apparaît sous la forme
du
serpent, jusqu’à l’avant-dernière où nous voyons Satan lié pour mille
59
ns, puis délié et déchaîné sur les quatre parties
du
monde pour les tromper et pour les faire se battre sans raison allégu
60
aison alléguée, et finalement flamboyé par le feu
du
ciel et précipité dans un étang de flammes et de souffre avec ses fau
61
siècles. La Bible, notez-le, parle beaucoup moins
du
« mal » en général que du Malin personnifié (tout au moins dans les t
62
e, parle beaucoup moins du « mal » en général que
du
Malin personnifié (tout au moins dans les textes originaux). Si l’on
63
de douter un seul instant de la réalité objective
du
diable. h. Rougemont Denis de, « Les tours du diable I : “Je ne su
64
du diable. h. Rougemont Denis de, « Les tours
du
diable I : “Je ne suis personne” », La Vie protestante, Genève, 15 oc
65
icacité peu ordinaire sur l’existence personnelle
du
diable, due à la plume de Denis de Rougemont. Nous n’avons pas à prés
66
rotestante constructive. Sous le titre “Les tours
du
diable”, nous sommes heureux de pouvoir donner ici une première étude
67
Les tours
du
diable II : Le menteur (22 octobre 1943)j L’homme seul, dans toute
68
de parler, de créer et de dénaturer. Par la grâce
du
langage, il peut dire vrai ; par la faute du langage, il peut le cont
69
râce du langage, il peut dire vrai ; par la faute
du
langage, il peut le contredire. Il peut créer dans le prolongement de
70
her c’est fausser quelque chose dans l’ordonnance
du
cosmos. C’est toujours en quelque manière dire un mensonge ou l’opére
71
rité, et pour l’étendre et confirmer par la vertu
du
témoignage, il est clair que la grande ambition satanique devait être
72
e mensonge restera relatif à la mesure invariable
du
vrai. Si le client contrôle, il peut voir qu’on le vole, et vous save
73
à fausser la balance elle-même, c’est le critère
du
vrai qui est dénaturé, il n’y a plus de contrôle possible. Et peu à p
74
e vertu. C’est là le mensonge pur, l’œuvre propre
du
diable. À partir de l’instant où vous faussez la mesure même de la vé
75
la vérité, toutes vos « vertus » sont au service
du
mal et sont complices de l’œuvre du Malin. « Le diable est menteur et
76
nt au service du mal et sont complices de l’œuvre
du
Malin. « Le diable est menteur et le Père du mensonge », dit l’Évangi
77
uvre du Malin. « Le diable est menteur et le Père
du
mensonge », dit l’Évangile tel qu’on le cite d’ordinaire. Ceci concer
78
ropre mensonge. » Par ici nous entrons au mystère
du
mal. Le père de son mensonge est celui qui l’engendre, le conçoit par
79
té qu’il rejette aussitôt qu’avilie et qui mourra
du
monstre mis au monde. Monstrueuse création du mensonge, car le menson
80
rra du monstre mis au monde. Monstrueuse création
du
mensonge, car le mensonge, par essence, n’est pas ! C’est une espèce
81
et de l’art inauthentique. Le diable est le père
du
faux art, de toutes ces œuvres qui ne sont « ni bien ni mal », parce
82
e dont elles naquirent supprime les mesures mêmes
du
beau. Il n’y a plus de fautes de goût possible là où n’existe plus de
83
Peut-être ici découvrons-nous la raison dernière
du
mensonge : c’est toujours le désir d’innocence utopique. Le mensonge
84
une vérité. j. Rougemont Denis de, « Les tours
du
diable II : Le menteur », La Vie protestante, Genève, 22 octobre 1943
85
Les tours
du
diable III : diable et sexe (29 octobre 1943)k Le jeune lecteur —
86
s sont réellement tentés de voler le portefeuille
du
voisin, mais presque tout homme s’est vu tenter de prendre la femme d
87
ue tout homme s’est vu tenter de prendre la femme
du
voisin, soit en recourant aux raisons pathétiques — « c’est vital ! »
88
eurs yeux la sexualité. C’est une vue bien bornée
du
péché ! Car même dans le cas où le fruit mangé par Ève signifierait c
89
dire purement animale, comme les autres fonctions
du
corps, le diable ne s’y mêlerait pas. Mais en fait elle se lie à l’am
90
rtainement l’une des formes les moins diaboliques
du
péché. Je n’en dirais pas autant de certaines amours pseudo-mystiques
91
le, mais on peut vivre en restant chaste. L’usage
du
sexe est donc en grande partie libre et conscient. D’autre part, il e
92
l’époque moderne, entraînant une pruderie morbide
du
langage et des bonnes mœurs, est certes pour beaucoup dans la crise s
93
us féconds… k. Rougemont Denis de, « Les tours
du
diable III : diable et sexe », La Vie protestante, Genève, 29 octobre
94
Les tours
du
diable IV : L’accusateur (5 novembre 1943)l Il n’est peut-être au
95
re au monde qu’une seule chose pire que de douter
du
bien et du réel, et c’est de douter du pardon, une fois qu’on a trahi
96
qu’une seule chose pire que de douter du bien et
du
réel, et c’est de douter du pardon, une fois qu’on a trahi le bien et
97
de douter du bien et du réel, et c’est de douter
du
pardon, une fois qu’on a trahi le bien et le réel. Car douter du pard
98
fois qu’on a trahi le bien et le réel. Car douter
du
pardon nous replonge dans le mal, avec la sombre jouissance masochist
99
nera seule le courage de rebâtir. Celui qui doute
du
pardon ne peut pas confesser son crime, et celui qui ne le confesse p
100
e pardon pour nous forcer à fuir dans les remèdes
du
pire. L’Apocalypse le désigne comme « l’Accusateur de nos frères, cel
101
croire qu’il n’y a pas de juge, ni d’ordre divin
du
réel, et aussitôt que nous l’avons cru, de nous accuser de contravent
102
on devant le Juge. Ainsi la morale laïque, morale
du
devoir kantien et des routines bourgeoises, excluant le Dieu personne
103
la révolte. l. Rougemont Denis de, « Les tours
du
diable IV : L’accusateur », La Vie protestante, Genève, 5 novembre 19
104
Les tours
du
diable V : Le tentateur (12 novembre 1943)m « Le serpent était le
105
ent dit : vous ne mangerez pas de tous les arbres
du
jardin ? La femme répondit au serpent : nous mangeons du fruit des ar
106
in ? La femme répondit au serpent : nous mangeons
du
fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au
107
it au serpent : nous mangeons du fruit des arbres
du
jardin. Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, D
108
rement dite, il y a le doute ! Le premier procédé
du
démon, c’est de jeter un doute sur la réalité de la loi divine, et do
109
à la divinité par un plus court chemin que celui
du
réel ; par un chemin que l’on inventerait soi-même, en dépit des inte
110
, de l’autopunition d’une conscience déchirée, et
du
désir enfin de se détruire. Se détruire pour s’innocenter ! Pour écha
111
r échapper, à sa manière encore, aux conséquences
du
mal que l’on a fait ; pour se châtier soi-même sans réparer. C’est le
112
e châtier soi-même sans réparer. C’est le mystère
du
suicide et la logique de Judas, la suprême utopie. m. Rougemont De
113
ême utopie. m. Rougemont Denis de, « Les tours
du
diable V : Le tentateur », La Vie protestante, Genève, 12 novembre 19
114
Les tours
du
diable VI : Le mal du siècle : la dépersonnalisation (19 novembre 194
115
Les tours du diable VI : Le mal
du
siècle : la dépersonnalisation (19 novembre 1943)n Le philanthrope
116
sses. Ici nous abordons enfin la grande stratégie
du
diable dans ce siècle. La meilleure interprétation des phénomènes col
117
n journal intime : En opposition aux distinctions
du
Moyen Âge et des époques qui discutaient sans fin les cas de possessi
118
imulés, enflammés et hors d’eux-mêmes. Les scènes
du
Blocksberg sont le pendant exact de ces plaisirs démoniaques, qui con
119
lutionnaires qui marquaient en Europe l’irruption
du
libéralisme, du capitalisme et du nationalisme. Lui seul avait vu le
120
marquaient en Europe l’irruption du libéralisme,
du
capitalisme et du nationalisme. Lui seul avait vu le diable à l’œuvre
121
ope l’irruption du libéralisme, du capitalisme et
du
nationalisme. Lui seul avait vu le diable à l’œuvre dans ces œuvres —
122
plus responsable, donc plus coupable, et devenir
du
même coup participant de la puissance divinisée de l’Anonyme. Or l’An
123
x mains sur Marius, ce sont ses mains, non celles
du
voisin, et non celles de la foule qui n’a pas de mains » (Kierkegaard
124
e la face de l’Éternel Dieu, au milieu des arbres
du
jardin. Mais l’Éternel Dieu appela l’homme et lui dit : Où es-tu ? Il
125
plupart de nos idéaux, enfin l’évolution générale
du
temps, favorisent ce plan de mille manières. Tout concourt, dans le c
126
oncourt, dans le cadre de nos vies, à nous priver
du
sentiment d’être une personne responsable. Nous vivons tous, de plus
127
et non d’autres. Les véritables causes et racines
du
phénomène moderne des masses sont dans notre attitude spirituelle. La
128
a dénoncer. n. Rougemont Denis de, « Les tours
du
diable VI : Le mal du siècle : la dépersonnalisation », La Vie protes
129
emont Denis de, « Les tours du diable VI : Le mal
du
siècle : la dépersonnalisation », La Vie protestante, Genève, 19 nove
130
Les tours
du
diable VII : La cinquième colonne (26 novembre 1943)o J’ai dit du
131
cinquième colonne (26 novembre 1943)o J’ai dit
du
mal de tout le monde — des autres, de nous, et donc de moi aussi. Mai
132
t, il est sans doute la créature la plus poétique
du
monde, au sens romantique de ce terme. Il est beau aux yeux des naïfs
133
uver. Il imite, en la caricaturant, l’action même
du
Saint-Esprit, toujours ambiguë pour notre doute et déconcertante pour
134
ors ?… Eh bien ! si vous voulez déjouer les tours
du
diable, si vous tenez sérieusement à l’attraper, je vais vous dire où
135
êtes assis. o. Rougemont Denis de, « Les tours
du
diable VII : La cinquième colonne », La Vie protestante, Genève, 26 n
136
Les tours
du
diable VIII : Le diable démocrate (3 décembre 1943)p Le xixe sièc
137
le Progrès automatique n’était qu’un déguisement
du
diable. Non pas qu’aucun progrès réel soit diabolique en soi ! Mais s
138
bolique en soi ! Mais si l’on s’abandonne au rêve
du
Progrès, laissant aller les choses avec l’arrière-pensée fataliste et
139
dangereux des soporifiques, une véritable drogue
du
démon, l’un de ses nouveaux noms. Nous avons cru à la bonté foncière
140
t donc de ne pas se soucier de la présence active
du
démon. Et donc enfin de lui laisser le champ libre pour nous duper. N
141
l’homme, c’est-à-dire sur la réalité essentielle
du
mal enraciné dans notre liberté, dans nos données premières, dans la
142
éel. Car dans le réel, nous savons bien qu’il y a
du
mal, qu’il y a l’action du diable. Mais cela nous scandalise et nous
143
savons bien qu’il y a du mal, qu’il y a l’action
du
diable. Mais cela nous scandalise et nous effraye. Alors nous essayon
144
monde, et nous livrent aux ruses les plus simples
du
Malin. Nous avons éliminé de notre existence bourgeoise le sens du tr
145
ons éliminé de notre existence bourgeoise le sens
du
tragique, pour nous tourner exclusivement vers la recherche du confor
146
pour nous tourner exclusivement vers la recherche
du
confort et des vertus moyennes. ⁂ De même que nous disions, en présen
147
e même que nous disions, en présence d’un miracle
du
bien : trop beau pour être vrai ! nous disions en présence de certain
148
ous disions en présence de certaines descriptions
du
mal : trop affreux pour être vrai ! Cependant c’était vrai, mais cela
149
faire croire aux démocrates qu’ils n’aimaient pas
du
tout le mal, qu’ils ne le désiraient nullement, qu’ils étaient bons e
150
ît être celle-ci : la haine purement sentimentale
du
mal qui est chez autrui peut aveugler sur le mal que l’on porte en so
151
r le mal que l’on porte en soi, et sur le sérieux
du
mal en général. La condamnation trop facile du méchant qui est en fac
152
ux du mal en général. La condamnation trop facile
du
méchant qui est en face peut recouvrir et favoriser beaucoup de compl
153
méchanceté. Je pense aux vertueuses indignations
du
puritain tenté et qui se fait une caricature du vice d’autrui pour év
154
s du puritain tenté et qui se fait une caricature
du
vice d’autrui pour éviter de le reconnaître en lui-même. … C’est pour
155
l’hypnose. p. Rougemont Denis de, « Les tours
du
diable VIII : Le diable démocrate », La Vie protestante, Genève, 3 dé
156
Les tours
du
diable IX : « Nous sommes tous coupables » (10 décembre 1943)q Cha
157
, victimes des plus célèbres études sociologiques
du
siècle, ont coutume de personnifier les forces mauvaises qui les mena
158
e la mort. Que ce soit un sorcier, un profanateur
du
sacré, un animal, un nuage, un bout de bois colorié, toujours la caus
159
nuage, un bout de bois colorié, toujours la cause
du
mal dont souffrent ces sauvages est indépendante d’eux-mêmes. À l’inv
160
r exemple — nous supprimerons les causes des maux
du
siècle. Si nous sommes des capitalistes, nous croyons qu’en déplaçant
161
qu’en rôtissant quelques dictateurs, profanateurs
du
droit, ou « sorciers », nous rétablirons la paix et la prospérité. No
162
tous les complices des plus grandes responsables
du
monde. Cependant, évitons à tout prix un malentendu menaçant. L’inten
163
e, c’est-à-dire la présence active et personnelle
du
démon dans nos passions, dans notre besoin de sensation, dans notre c
164
tre inertie civique, dans notre lâcheté vis-à-vis
du
grand nombre, de ses modes et de ses slogans, dans notre ignorance du
165
ses modes et de ses slogans, dans notre ignorance
du
prochain, dans notre refus enfin de tout Absolu qui transcende et qui
166
matériels et militaires, conformément à la nature
du
péril. Si quelqu’un met le feu à une maison, il faut des pompiers, co
167
tre métier. q. Rougemont Denis de, « Les tours
du
diable IX : “Nous sommes tous coupables” », La Vie protestante, Genèv
168
Les tours
du
diable X : Le diable homme du monde (17 décembre 1943)r Qui donc d
169
Les tours du diable X : Le diable homme
du
monde (17 décembre 1943)r Qui donc disait que le diable est un mon
170
satanique lorsque l’on s’aperçoit de la stérilité
du
personnage, et des effets stérilisants qu’entraîne sa fréquentation.
171
improbable. r. Rougemont Denis de, « Les tours
du
diable X : Le diable homme du monde », La Vie protestante, Genève, 17
172
nis de, « Les tours du diable X : Le diable homme
du
monde », La Vie protestante, Genève, 17 décembre 1943, p. 2.
173
Les tours
du
diable XI : Le diable dans nos dieux (24 décembre 1943)s Nous avon
174
écembre 1943)s Nous avons parlé de l’incognito
du
diable. Mais il existe aussi un incognito divin, et c’est l’Incarnati
175
arpentier de village. Mais l’incognito et l’alibi
du
diable sont exactement inverses : c’est dans l’image de nos dieux qu’
176
et de la passion pour les hypercivilisés, le Dieu
du
succès pour les robustes puritains, le Dieu philanthrope pour les ava
177
tés à la hache, selon qu’il s’agit respectivement
du
dieu Classe ou du dieu Race. Les dieux des hommes sont sans pardon. C
178
lon qu’il s’agit respectivement du dieu Classe ou
du
dieu Race. Les dieux des hommes sont sans pardon. Ce sont des diables
179
ur le trottoir. Après quelques instants, poussant
du
coude son compère : « Je fais mon affaire du bonhomme ! dit-il entre
180
sant du coude son compère : « Je fais mon affaire
du
bonhomme ! dit-il entre ses dents. Voici son plan qu’il a laissé tomb
181
ganiser ! » s. Rougemont Denis de, « Les tours
du
diable XI : Le diable dans nos dieux », La Vie protestante, Genève, 2
182
ût été bien beau de faire coïncider cette annonce
du
renouveau européen avec la fête de la Résurrection. Mais rien n’est v
183
grandes visions. J’en connais trois. Il y a celle
du
jeune Garry Davis. Elle est très vaste, mais aussi très vague. Il se
184
i de leurs noms célèbres, mais sans rien déchirer
du
tout. Il est sympathique et très pur. Il rêve d’une Assemblée mondial
185
usses ont aussi leur vision, leur idée de l’unité
du
monde sous les auspices du Kominform et de l’épuration permanente, —
186
, leur idée de l’unité du monde sous les auspices
du
Kominform et de l’épuration permanente, — et ceci tue cela, ce n’est
187
dérée. Elle est moins vaste, en vérité, que celle
du
jeune Américain, mais à cause de cela même, elle est plus claire et p
188
oche. Je voudrais l’appeler aujourd’hui la vision
du
beau temps européen, la vision d’un printemps de l’Europe où les fron
189
seulement pour nous en Europe, mais pour la paix
du
monde entier, alors le principal est fait. Et si les Dix ambassadeurs
190
perdu la face en tant que champion de la paix et
du
désarmement, en faisant éclater trente bombes atomiques en deux mois.
191
en tant que champion de l’arbitrage pacifique et
du
droit des petits États. Quant à l’Allemagne de l’Est, c’est à la caus
192
s. Quant à l’Allemagne de l’Est, c’est à la cause
du
communisme tout entier qu’elle a fait perdre la face, en bâtissant le
193
tats-Unis, d’où je reviens, il n’est question que
du
« miracle européen ». C’est un fait : la montée vers une prospérité s
194
e plus bouder — les Européens reprendront la tête
du
progrès humain. Ils ne retrouveront pas seulement leur vraie puissanc
195
Presque tout reste à faire, il est vrai. Sachons
du
moins à quels grands buts lointains nous pouvons adresser nos vœux.
196
atrices qui se manifestent dans le concile actuel
du
Vatican ? Le supérieur général des jésuites critique les missions chr
197
s de francs — mais cette opération, la plus chère
du
monde, est aussi la moins motivée. Les motifs que l’on a allégués en
198
l y a là une espèce de fuite devant les problèmes
du
monde, un phénomène psychologique assez facile à expliquer et à compr
199
rer Jérusalem — motif mystique. Il ne pensait pas
du
tout découvrir l’Amérique. Il voulait trouver les Indes, parce qu’on
200
écit de son Voyage dans les empires de la Lune et
du
Soleil, décrit la Lune comme quelque chose d’absolument idyllique, c’
201
n texte de Werner von Braun, qui est un des pères
du
voyage dans la Lune, et qui nous décrit le paradis qui nous attend là
202
comme le christianisme, dont la base est l’amour
du
prochain, je ne vois pas en quoi elle serait modifiée si deux hommes
203
s l’espace, le cosmos physique. Je crois que même
du
point de vue de la technique, les plus grands achèvements humains son
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met de l’aventure humaine. Relisant au lendemain
du
retour des cosmonautes la transcription de cet entretien télévisé, je
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méthéenne qu’il faut comprendre votre titre ? Pas
du
tout, ce n’est pas un défi. Simplement, nous n’avons plus le droit de
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la fatalité… On en revient toujours à l’histoire
du
chapitre 3 de la Genèse. Vous en appelez à la responsabilité ; c’est
207
pérance que, par notre action, nous pouvons faire
du
bien, pas seulement du mal ; que nous pourrions encore sauver l’human
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action, nous pouvons faire du bien, pas seulement
du
mal ; que nous pourrions encore sauver l’humanité — je ne dis pas dan
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rès pessimistes où vous semblez provoquer la peur
du
lecteur, le fond de tout est pourtant un courant d’optimisme et d’esp
210
» Mais les jeunes que je connais ne partagent pas
du
tout cette attitude : quand on leur parle de pollution de la terre, d
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des airs, des forêts, des océans et des déserts,
du
danger nucléaire, de la guerre atomique qui risque d’éclater n’import
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Les prophètes, d’une manière générale, n’ont pas
du
tout envie d’avoir raison ; ils vous adjurent de changer pour éviter
213
t la mobilisation, que j’ai découvert les trésors
du
fédéralisme. Nous parlions déjà de fédéralisme, même d’un type de déf
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et cela m’a permis de découvrir le fonctionnement
du
fédéralisme. La critique de l’État-nation ne s’adresse donc pas à la
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uvent se révéler dans certains secteurs de la vie
du
pays : le nucléaire ? Le nucléaire ! Il y a pour la Suisse, dès 1848,
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éralisme suisse, il faut l’étendre aux dimensions
du
continent, quitte ensuite à fédérer ce continent avec d’autres fédéra
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ix (voir le rapport de la Commission des finances
du
Parlement français). Pour la Suisse, il en va de même : nous finançon
218
e une menace pour la démocratie. Vous êtes membre
du
Groupe de Bellerive : que fait-il ? C’est un groupe de personnalités