1 1938, La Vie protestante, articles (1938–1978). Le temps des fanatiques (25 novembre 1938)
1 un rusé, ou bien un lâche… Eh bien, tant pis pour moi  ! Je demande à voir. Si l’on veut m’engager au nom du Christ, mon seu
2 é, ou bien un lâche… Eh bien, tant pis pour moi ! Je demande à voir. Si l’on veut m’engager au nom du Christ, mon seul sal
3 nt pis pour moi ! Je demande à voir. Si l’on veut m’ engager au nom du Christ, mon seul salut, j’ai même le devoir d’y rega
4 à voir. Si l’on veut m’engager au nom du Christ, mon seul salut, j’ai même le devoir d’y regarder à deux fois avant de don
5 veut m’engager au nom du Christ, mon seul salut, j’ ai même le devoir d’y regarder à deux fois avant de donner mon adhésio
6 e devoir d’y regarder à deux fois avant de donner mon adhésion. Que voulez-vous, je suis calviniste, et quand on me dit : C
7 is avant de donner mon adhésion. Que voulez-vous, je suis calviniste, et quand on me dit : Ceux-ci sont des méchants, je v
8 Que voulez-vous, je suis calviniste, et quand on me dit : Ceux-ci sont des méchants, je veux bien le croire, mais je dema
9 , et quand on me dit : Ceux-ci sont des méchants, je veux bien le croire, mais je demande : Parmi ceux-là qui les attaquen
10 i sont des méchants, je veux bien le croire, mais je demande : Parmi ceux-là qui les attaquent, n’y aurait-il par hasard q
11 aurait-il par hasard que des chrétiens ? Quand on me dit que les communistes sont des sans-Dieu, je ne dis pas non, je ne
12 on me dit que les communistes sont des sans-Dieu, je ne dis pas non, je ne suis pas illettré ; mais je me demande si le tr
13 ommunistes sont des sans-Dieu, je ne dis pas non, je ne suis pas illettré ; mais je me demande si le trust des pétroles, q
14 je ne dis pas non, je ne suis pas illettré ; mais je me demande si le trust des pétroles, qui mène la lutte contre la Russ
15 ne dis pas non, je ne suis pas illettré ; mais je me demande si le trust des pétroles, qui mène la lutte contre la Russie
16 urope, le fait vraiment au nom de l’Évangile ? Et je me demande si cet ordre établi que l’on nous invite à défendre, et qu
17 pe, le fait vraiment au nom de l’Évangile ? Et je me demande si cet ordre établi que l’on nous invite à défendre, et qui c
18 tion, se fonde vraiment sur l’Évangile ? Quand on me dit que les rouges d’Espagne brûlent les églises, je ne dis pas non :
19 dit que les rouges d’Espagne brûlent les églises, je ne dis pas non : ils s’en vantent eux-mêmes. Mais je me demande si le
20 ne dis pas non : ils s’en vantent eux-mêmes. Mais je me demande si les soutiens de M. Franco, qui sont le Duce et le Führe
21 dis pas non : ils s’en vantent eux-mêmes. Mais je me demande si les soutiens de M. Franco, qui sont le Duce et le Führer,
22 ne Église qu’ils attaquent chez eux ? Et quand on me dit, d’un autre côté cette fois : Vous voyez bien, les dictateurs son
23 dictateurs sont les ennemis du christianisme ! —  je ne dis pas non, je les ai vus de près. Mais je me demande si le maint
24 s ennemis du christianisme ! — je ne dis pas non, je les ai vus de près. Mais je me demande si le maintien de l’empire ang
25 — je ne dis pas non, je les ai vus de près. Mais je me demande si le maintien de l’empire anglais et de l’hégémonie franç
26 je ne dis pas non, je les ai vus de près. Mais je me demande si le maintien de l’empire anglais et de l’hégémonie français
27 le et révélée du plan de Dieu pour notre époque ? Je me demande si la campagne en faveur du « réarmement » résulte vraimen
28 et révélée du plan de Dieu pour notre époque ? Je me demande si la campagne en faveur du « réarmement » résulte vraiment e
29  croisade » qui réjouit tant M. Staline… Alors on me dit : Vous parlez politique, quand il s’agit de sauver l’Église. À qu
30 tique, quand il s’agit de sauver l’Église. À quoi je réponds : Croyez-vous, chers amis, que vous n’en parlez pas vous-même
31 jours, pour attraper les enfants de la Lumière ! J’ aimerais beaucoup qu’on ne déduise pas de ces propos qu’à mon avis les
32 beaucoup qu’on ne déduise pas de ces propos qu’à mon avis les chrétiens doivent se taire, se retirer dans une neutralité p
33 ntive, et laisser le pauvre monde se débrouiller. Je suis tout prêt, en ce qui me concerne, à prendre énergiquement parti
34 onde se débrouiller. Je suis tout prêt, en ce qui me concerne, à prendre énergiquement parti après une enquête loyale. Mai
35 naître les péchés du parti que nous adoptons. Car je vois que tous les partis sont, dans le fait, au service de grandes re
2 1939, La Vie protestante, articles (1938–1978). Nicolas de Flue et la tradition réformée (1er septembre 1939)
36 e comme l’un de leurs plus grands précurseurs. Il m’ a paru que la question méritait bien d’être reprise, du point de vue d
37 que viennent de publier Les Cahiers protestants . Je suis heureux de l’occasion qui m’est offerte de préciser ici les résu
38 s protestants . Je suis heureux de l’occasion qui m’ est offerte de préciser ici les résultats de mon enquête. Une solitu
39 ui m’est offerte de préciser ici les résultats de mon enquête. Une solitude active Rappelons d’abord quelques faits im
40 a fin de sa chronique : « Qu’il n’ait rien mangé, je ne puis le croire : les Suisses eux-mêmes ne l’affirment et ne le cro
41 réformés, mais par les populations protestantes, je la trouve dans le théâtre de l’époque. Voici tout d’abord deux satire
42 récisément au théâtre ? C’est dans cette idée que j’ ai conçu, en septembre dernier, la légende dramatique qui sera joué —
43 joué — Dieu voulant ! — à l’Exposition de Zurich. J’ ai tenté de réintégrer Nicolas dans l’actualité la plus brûlante de no
44 ent particulièrement nos ancêtres réformés. Toute ma pièce est donc centrée sur la vocation exceptionnelle de l’ermite, c’
45 à en citer les versets qu’on lui avait enseignés. Je l’ai fait parler le plus possible en style biblique, conscient de me
46 le plus possible en style biblique, conscient de me ranger ainsi dans la vraie tradition du théâtre protestant, telle que
47 sacrifiant de Théodore de Bèze. Nicolas de Flue, me dira-t-on, n’est pas un « sujet protestant » ? Eh quoi ! Abraham non
48 remier chef. Ces quelques mots sont bien rapides, je le sens. Je les termine dans l’angoisse d’une crise qui recrée, à l’é
49 Ces quelques mots sont bien rapides, je le sens. Je les termine dans l’angoisse d’une crise qui recrée, à l’échelle mondi
3 1940, La Vie protestante, articles (1938–1978). De Luther à Hitler (15 mars 1940)
50 es plus importants de notre histoire occidentale. J’ estime qu’elle a suffisamment duré. Je suis prêt à la dénoncer dans to
51 ccidentale. J’estime qu’elle a suffisamment duré. Je suis prêt à la dénoncer dans toutes les revues et dans tous les journ
52 t dans tous les journaux qui veulent bien publier ma prose. Il est bien clair que les milieux où cette erreur est professé
53 , au Suisse inquiet, au protestant scandalisé que je suis, pour expliquer cette affligeante contradiction. D’autre part, o
54 r, privé de toutes fins transcendantes, telle que j’ ai pu la voir à l’œuvre et telle que je l’ai décrite en plus d’un livr
55 telle que j’ai pu la voir à l’œuvre et telle que je l’ai décrite en plus d’un livre ? Certes, on pourra toujours faire jo
56 eulent être M. de Reynold, M. Massis, M. Maurras. J’ y vois tout au plus un moyen d’esquiver des questions plus directes. C
57 uiver des questions plus directes. Ces questions, je les repose ici. On pourra différer d’avis sur les conséquences des ré
58 ient représentée tous ces catholiques allemands), je poserai un problème délicat : Comment expliquer que les quatre pays o
59 rd’hui les parangons de la liberté démocratique ? Je veux parler des États scandinaves, et du plus purement luthérien d’en
60 ement luthérien d’entre eux, la Finlande. Si l’on me fait l’honneur de répondre franchement, je m’engage à reconnaître que
61 i l’on me fait l’honneur de répondre franchement, je m’engage à reconnaître que Luther est coupable de n’avoir pas su, dan
62 ’on me fait l’honneur de répondre franchement, je m’ engage à reconnaître que Luther est coupable de n’avoir pas su, dans l
4 1940, La Vie protestante, articles (1938–1978). « Dieu premier servi » (26 avril 1940)
63 de défendre l’État qui persécute son Église. Dis- moi pour qui tu acceptes de mourir, je te dirai en qui tu crois vraiment…
64 n Église. Dis-moi pour qui tu acceptes de mourir, je te dirai en qui tu crois vraiment… Ces deux exemples contradictoires
65 dessus, quelques remarques à propos de la Suisse. Je suis de ceux qui pensent que la foi n’est pas « une affaire privée »,
66 l, une vocation positive. Car le chrétien est, si j’ ose dire, un spécialiste de la vocation. Cette action particulière du
67 rtes. Mais elle sera d’abord obéissance à la foi. J’ insiste sur ce point, qui est capital. Nous ne devons pas être chrétie
68 sses parce que nous sommes chrétiens d’abord. Or, je constate qu’on entretient chez nous d’assez graves équivoques sur ce
69 t. Or nous devons croire exactement le contraire, je le répète : nous devons être de bons Suisses parce que nous sommes ch
70 eizer Christentum ! À ces Schweizer Christen dont je viens de parler, j’opposerai cette déclaration prophétique d’un homme
71 À ces Schweizer Christen dont je viens de parler, j’ opposerai cette déclaration prophétique d’un homme dont la pensée me p
72 déclaration prophétique d’un homme dont la pensée me paraît plus actuelle que jamais, Alexandre Vinet : « Veuillez d’abord
73 e n’en point vouloir », car « la société qui veut m’ ôter ma religion m’effraie bien moins que celle qui veut en avoir une.
74 point vouloir », car « la société qui veut m’ôter ma religion m’effraie bien moins que celle qui veut en avoir une. » C’es
75 r », car « la société qui veut m’ôter ma religion m’ effraie bien moins que celle qui veut en avoir une. » C’est parce que
5 1940, La Vie protestante, articles (1938–1978). Neutralité (3 mai 1940)
76 eux qui sont froids ou bouillants seront mangés ! Je demande à voir ce qui vaut le mieux. Il ne faut pas parler de neutral
77 tre expulsion violente hors du Royaume de Dieu. «  Je vous vomirai », dit le Christ. Si c’est vis-à-vis de la guerre des au
78 ous vomisse… Mais ceci est une autre histoire que je n’ai pas à conter maintenant. Et nous avons d’ailleurs, à mon avis, d
79 à conter maintenant. Et nous avons d’ailleurs, à mon avis, d’autres raisons de rester neutres que celles qu’on peut tirer
80 qu’on peut tirer de considérations opportunistes. Je voulais simplement rappeler ceci : c’est qu’on ferait bien de ne pas
6 1942, La Vie protestante, articles (1938–1978). Perspectives d’avenir du protestantisme (2 janvier 1942)
81 ices de l’Église évangélique de langue française. Je vois de grandes perspectives d’avenir devant le protestantisme. J’en
82 s perspectives d’avenir devant le protestantisme. J’ en désignerai trois en guise de conclusion. La première, c’est que la
83 isme totalitaire. La foi de la Réforme, telle que j’ ai tenté de la situer dans l’évolution de l’Europe, représente en effe
84 le les prépare au rôle de fédérateurs politiques. J’ aime évoquer, en terminant, cette espérance d’une réunion de toutes le
85 ndre dans une Église plus vaste. S’il fallait que je dise en une phrase ce qui m’attache à l’Église protestante, plutôt qu
86 te. S’il fallait que je dise en une phrase ce qui m’ attache à l’Église protestante, plutôt qu’à aucune autre, je dirai cec
87 à l’Église protestante, plutôt qu’à aucune autre, je dirai ceci : L’Église protestante est justement celle qui ne se donne
7 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable I : « Je ne suis personne » (15 octobre 1943)
88 Les tours du diable I : «  Je ne suis personne » (15 octobre 1943)h i C’est dans les Petits poèm
89 » en Dieu, nous croyons si peu au diable que l’on m’ accusera certainement d’obscurantisme, ou simplement de manque de séri
90 urantisme, ou simplement de manque de sérieux, si je persiste en mon projet de lui consacrer de nombreuses pages. Le premi
91 implement de manque de sérieux, si je persiste en mon projet de lui consacrer de nombreuses pages. Le premier tour du diabl
92 mier tour du diable est son incognito. Dieu dit : Je suis celui qui suis. Mais le diable, qui a la manie de vouloir imiter
93 ant, le diable nous dit comme Ulysse au Cyclope : Je ne suis personne. De quoi aurais-tu peur ? Vas-tu trembler devant l’i
94 e : qui s’en donnerait encore la peine ? De fait, j’ ai connu beaucoup d’hommes qui voulaient bien admettre en souriant un
95 queue ni barbe, par leurs mains peut-être… Ce qui me paraît incroyable, ce n’est pas le diable, et ce ne sont pas les ange
96 n bonhomme à cornes rouges et à longue queue ; or je ne puis croire à un bonhomme à cornes rouges et à longue queue ; donc
97 bonhomme à cornes rouges et à longue queue ; donc je ne crois pas au diable. » C’est tout ce qu’il demandait. Et ceux qui
98 . Rougemont Denis de, « Les tours du diable I : “ Je ne suis personne” », La Vie protestante, Genève, 15 octobre 1943, p. 
8 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable III : diable et sexe (29 octobre 1943)
99 l’une des formes les moins diaboliques du péché. Je n’en dirais pas autant de certaines amours pseudo-mystiques, nœuds de
9 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable IV : L’accusateur (5 novembre 1943)
100 avec la sombre jouissance masochiste des « après moi le déluge » et des « tant pis pour moi ». Il faut croire au pardon po
101 es « après moi le déluge » et des « tant pis pour moi  ». Il faut croire au pardon pour oser confesser le mal qu’on a commis
10 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable VI : Le mal du siècle : la dépersonnalisation (19 novembre 1943)
102 -dire d’individus particuliers se livrant au mal, je voudrais écrire un livre sur la possession diabolique dans les temps
103 supérieure, au sein de laquelle, ayant perdu son moi , on ne sait plus ce que l’on est en train de faire ou de dire, on ne
104 a bien des chances d’être celui qui aime à dire : Je ne suis Personne… La foule, c’est le lieu de rendez-vous des hommes q
105 ela l’homme et lui dit : Où es-tu ? Il répondit : J’ ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis
106 épondit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et l’Éternel Di
107 a voix dans le jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et l’Éternel Dieu dit : Qui t’a appris
108 jardin, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et l’Éternel Dieu dit : Qui t’a appris que tu es nu ?
109 din, et j’ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. Et l’Éternel Dieu dit : Qui t’a appris que tu es nu ? Est
110 tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ? L’homme répondit : La femme que tu as mis
111 omme répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. Et l’Éternel Dieu dit à la fe
112 répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m’ a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. Et l’Éternel Dieu dit à la femme
113 tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre, et j’ en ai mangé. Et l’Éternel Dieu dit à la femme : Pourquoi as-tu fait ce
114 as-tu fait cela ? La femme répondit : Le serpent m’ a séduite, et j’en ai mangé. » (Gen. 3:8-13) Voyez : ils vont se cache
115  ? La femme répondit : Le serpent m’a séduite, et j’ en ai mangé. » (Gen. 3:8-13) Voyez : ils vont se cacher, ils n’y sont
116 ilité, il faut qu’il n’y ait plus personne. Or si j’ appelle et qu’il n’y a pas de réponse, je dis qu’il n’y a personne. La
117 e. Or si j’appelle et qu’il n’y a pas de réponse, je dis qu’il n’y a personne. La personne est en nous ce qui répond de no
11 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable VII : La cinquième colonne (26 novembre 1943)
118 VII : La cinquième colonne (26 novembre 1943)o J’ ai dit du mal de tout le monde — des autres, de nous, et donc de moi a
119 e tout le monde — des autres, de nous, et donc de moi aussi. Mais si le diable est partout, sa figure se brouille. Et les d
120 ut, sa figure se brouille. Et les définitions que j’ en ai données successivement, à force de se compenser, finissent par s
121 , finissent par se neutraliser. Vos descriptions, me dira-t-on, ne sont pas bien claires. Pourquoi ne pas nous donner une
122 lonne au siècle des siècles. Enfin — et ceci doit me rendre prudent, personnellement —, le diable est l’être qui, lorsqu’u
123 diable, si vous tenez sérieusement à l’attraper, je vais vous dire où vous le trouverez le plus sûrement : dans le fauteu
12 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable VIII : Le diable démocrate (3 décembre 1943)
124 méchants, et que c’était tellement simple… Comme je voudrais que cela soit aussi simple ! Ne fût-ce que pour le moral mil
125 ns claires qui se dégagent des événements actuels me paraît être celle-ci : la haine purement sentimentale du mal qui est
126 p de complaisance intime à cette même méchanceté. Je pense aux vertueuses indignations du puritain tenté et qui se fait un
13 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable IX : « Nous sommes tous coupables » (10 décembre 1943)
127 dversaire est toujours en nous. Et c’est pourquoi je pense que le chrétien véritable serait cet homme qui n’aurait d’autre
128 fourrer tous dans le même sac, sans distinctions… Je veux dire ceci : nous sommes tous coupables dans la mesure où nous ne
129  vitaux » (comme ils le sont toujours…). Mais, si je ressemble à un criminel, cela ne justifie pas le criminel, cela me co
130 criminel, cela ne justifie pas le criminel, cela me condamne. Et puisqu’il faut combattre le crime, je ne dirai pas que j
131 e condamne. Et puisqu’il faut combattre le crime, je ne dirai pas que je vais laisser courir le criminel d’en face, pour m
132 u’il faut combattre le crime, je ne dirai pas que je vais laisser courir le criminel d’en face, pour mieux me livrer d’abo
133 laisser courir le criminel d’en face, pour mieux me livrer d’abord à ma réforme intérieure ! Je dirai au contraire que la
134 riminel d’en face, pour mieux me livrer d’abord à ma réforme intérieure ! Je dirai au contraire que la lutte pour me réfor
135 mieux me livrer d’abord à ma réforme intérieure ! Je dirai au contraire que la lutte pour me réformer et la lutte pour emp
136 érieure ! Je dirai au contraire que la lutte pour me réformer et la lutte pour empêcher le criminel de poursuivre ses méfa
137 ême lutte. Que servirait de gagner cette lutte en moi seulement, puisque le criminel risquerait de me supprimer ? Que servi
138 moi seulement, puisque le criminel risquerait de me supprimer ? Que servirait de la gagner hors de moi seulement, puisque
139 me supprimer ? Que servirait de la gagner hors de moi seulement, puisque je risquerais de devenir à mon tour un autre crimi
140 irait de la gagner hors de moi seulement, puisque je risquerais de devenir à mon tour un autre criminel ? Il n’y a qu’un c
141 moi seulement, puisque je risquerais de devenir à mon tour un autre criminel ? Il n’y a qu’un crime, en moi et hors de moi.
142 tour un autre criminel ? Il n’y a qu’un crime, en moi et hors de moi. C’est le même diable ! Et ceci n’est qu’un post-scrip
143 riminel ? Il n’y a qu’un crime, en moi et hors de moi . C’est le même diable ! Et ceci n’est qu’un post-scriptum à l’adresse
144 se des pacifistes : « Nous sommes tous coupables, me disent-ils, donc nous n’avons pas le droit moral de nous battre contr
14 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable X : Le diable homme du monde (17 décembre 1943)
145 chées qui se croiraient volontiers damnés. C’est, je crois, parce que, dans le monde, un miracle paraît plus qu’ailleurs i
15 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable XI : Le diable dans nos dieux (24 décembre 1943)
146 ir. Ils ont donc inventé un « Dieu » qui était le moi conscient ou inconscient de ses croyants. Une image de leur impériali
147 ou Classe. Dans ces trois entités divinisées, le moi n’est plus déguisé qu’en un nous. Et ces trois entités ont ceci de co
148 pres à réformer l’humanité au-delà de tout ce que je désirerais même imaginer. Il venait d’allumer un bon cigare dont la f
149 as pas peur de lui ? dit le compère au diable. Il m’ a l’air terriblement bon ! Et ses plans sont irréprochables, paraît-il
150 lques instants, poussant du coude son compère : «  Je fais mon affaire du bonhomme ! dit-il entre ses dents. Voici son plan
151 stants, poussant du coude son compère : « Je fais mon affaire du bonhomme ! dit-il entre ses dents. Voici son plan qu’il a
152 est parfait, ce plan, comme tu le craignais. Mais moi , je vais l’organiser ! » s. Rougemont Denis de, « Les tours du dia
153 arfait, ce plan, comme tu le craignais. Mais moi, je vais l’organiser ! » s. Rougemont Denis de, « Les tours du diable
16 1949, La Vie protestante, articles (1938–1978). Printemps de l’Europe (29 avril 1949)
154 chniques, pour méditer dans la campagne anglaise… J’ y pensais hier, dans mon jardin, tout en cherchant des œufs de Pâques
155 dans la campagne anglaise… J’y pensais hier, dans mon jardin, tout en cherchant des œufs de Pâques avec mes enfants, et je
156 jardin, tout en cherchant des œufs de Pâques avec mes enfants, et je me disais : tout dépend d’une seule chose, l’avenir de
157 cherchant des œufs de Pâques avec mes enfants, et je me disais : tout dépend d’une seule chose, l’avenir de ces enfants et
158 rchant des œufs de Pâques avec mes enfants, et je me disais : tout dépend d’une seule chose, l’avenir de ces enfants et ce
159 pend de nous. Il y a très peu de grandes visions. J’ en connais trois. Il y a celle du jeune Garry Davis. Elle est très vas
160 use de cela même, elle est plus claire et proche. Je voudrais l’appeler aujourd’hui la vision du beau temps européen, la v
17 1961, La Vie protestante, articles (1938–1978). Bilan simple (29 décembre 1961)
161 cembre 1961)w Le bilan de l’année qui s’écoule me paraît simple à établir dans ses grandes lignes et à l’échelle de la
162 redressement spectaculaire. Aux États-Unis, d’où je reviens, il n’est question que du « miracle européen ». C’est un fait
18 1965, La Vie protestante, articles (1938–1978). « Que signifie pour vous la formule célèbre ‟Ecclesia reformata semper reformanda” ? » (29 octobre 1965)
163 manda” ? » (29 octobre 1965)u v Votre question m’ atteint tandis que je m’efforce d’ordonner un chaos de notes d’âges tr
164 e 1965)u v Votre question m’atteint tandis que je m’efforce d’ordonner un chaos de notes d’âges très divers en vue d’un
165 965)u v Votre question m’atteint tandis que je m’ efforce d’ordonner un chaos de notes d’âges très divers en vue d’un li
166 omis depuis longtemps à l’éditeur, et pour lequel je proposais, en guise de titre provisoire : La Réforme permanente. La R
167 thodoxe, à la Pentecôte œcuménique. Vous avouerai- je qu’en tant que protestant, je me sens jaloux des possibilités réforma
168 ique. Vous avouerai-je qu’en tant que protestant, je me sens jaloux des possibilités réformatrices qui se manifestent dans
169 e. Vous avouerai-je qu’en tant que protestant, je me sens jaloux des possibilités réformatrices qui se manifestent dans le
170 finalement son chef. Qu’avons-nous de pareil ? Et je ne dis pas seulement : quelle autorité efficace dont les décrets trad
171 e majorité, mais tout simplement quelle tribune ? Je constate que l’Église romaine a de meilleurs instruments d’autocritiq
19 1969, La Vie protestante, articles (1938–1978). La lune, ce n’est pas le paradis (1er août 1969)
172 ra notre sujet de réflexion, mais sur la Lune. Il m’ est venu une question, Denis de Rougemont, et j’ai envie de la poser a
173 l m’est venu une question, Denis de Rougemont, et j’ ai envie de la poser au philosophe que vous êtes : est-ce que nous sav
174 e que nous savons pourquoi nous y allons ? Ce qui me frappe dans l’aventure d’« Apollo », c’est qu’elle est l’entreprise q
175 nous serons les premiers. C’est un motif puéril, je le répète, une gaminerie. Il y a d’autres motivations, tout de même.
176 rétisé par la Lune, dans le cas qui nous occupe ? Je pense qu’il y a là une espèce de fuite devant les problèmes du monde,
177 ’était aussi l’opinion. Si vous voulez le fond de ma pensée sur l’aventure d’« Apollo », je vous ferai remarquer ceci : on
178 le fond de ma pensée sur l’aventure d’« Apollo », je vous ferai remarquer ceci : on dit que c’est une aventure scientifiqu
179 ellement, dans les livres d’histoire par exemple. Je pense que si on découvre un jour dans l’espace, grâce à des stations
180 temps, sur le trajet des nuages ou des maladies — je ne sais quoi d’inattendu aujourd’hui, qu’on ne cherche donc pas consc
181 tivation était d’un ordre complètement différent. Je voudrais vous poser une autre question, toujours sur le même sujet :
182 est-ce que vous avez envie d’aller dans la Lune ? Je suis profondément déçu. Je suis dans un sentiment de désenchantement.
183 d’aller dans la Lune ? Je suis profondément déçu. Je suis dans un sentiment de désenchantement. J’ai l’impression que les
184 çu. Je suis dans un sentiment de désenchantement. J’ ai l’impression que les rêves de l’humanité depuis des siècles — les r
185 perçoit qu’il n’y a personne. Il y a un texte qui m’ a frappé, que vous avez cité dans un article il y a sept ou huit ans —
186 nt des paysages désolés, absolument désertiques ! Je dois dire que quand je pense à l’éventualité d’un exil sur la Lune, i
187 , absolument désertiques ! Je dois dire que quand je pense à l’éventualité d’un exil sur la Lune, il me prend un amour pas
188 e pense à l’éventualité d’un exil sur la Lune, il me prend un amour passionné de la Terre, de la surface terrestre, des ar
189 on peut imaginer des réactions objectives. Alors je voulais vous rappeler une déclaration célèbre de Lénine. H. G. Wells,
190 es de l’anticipation, était allé l’interviewer. «  Je dis à Lénine, raconte Wells, que le développement de la technique hum
191 a grande stupéfaction de Wells, « Lénine, dit-il, me regarda et me répondit : Vous avez raison ; en lisant votre roman La
192 faction de Wells, « Lénine, dit-il, me regarda et me répondit : Vous avez raison ; en lisant votre roman La Machine à expl
193 isant votre roman La Machine à explorer le temps, je l’ai compris moi aussi. Si nous arrivons à établir les communications
194 n La Machine à explorer le temps, je l’ai compris moi aussi. Si nous arrivons à établir les communications interplanétaires
195 ’instant. Justement, et on ne va pas en créer un, j’ espère que non… Où Lénine se trompe à mon sens complètement, c’est qua
196 créer un, j’espère que non… Où Lénine se trompe à mon sens complètement, c’est quand il dit que toutes les doctrines philos
197 istianisme, dont la base est l’amour du prochain, je ne vois pas en quoi elle serait modifiée si deux hommes arrivent sur
198 s, permet de tirer des conclusions très ambiguës. Moi , j’ai une impression de frustration, à me dire : la Lune, ce n’est pa
199 rmet de tirer des conclusions très ambiguës. Moi, j’ ai une impression de frustration, à me dire : la Lune, ce n’est pas au
200 iguës. Moi, j’ai une impression de frustration, à me dire : la Lune, ce n’est pas aussi beau, ce n’est pas aussi paradisia
201 à mesure que l’homme va plus loin dans l’espace, je me sens plus enfermé sur la Terre. C’est-à-dire que je suis frustré p
202 mesure que l’homme va plus loin dans l’espace, je me sens plus enfermé sur la Terre. C’est-à-dire que je suis frustré par
203 sens plus enfermé sur la Terre. C’est-à-dire que je suis frustré par les dimensions physiques augmentées dans l’espace. E
204 sions physiques augmentées dans l’espace. Et cela me ramène à l’amour de la Terre. Plus encore, cela me ramène à cette idé
205 e ramène à l’amour de la Terre. Plus encore, cela me ramène à cette idée que la véritable aventure humaine est à l’intérie
206 à l’extérieur, dans l’espace, le cosmos physique. Je crois que même du point de vue de la technique, les plus grands achèv
207 nt, elle ne demande ni crédit, ni gadget. En quoi je pense qu’elle est vraiment le sommet de l’aventure humaine. Relisant
208 autes la transcription de cet entretien télévisé, je ne vois rien à modifier à ce que je disais un mois avant le départ d’
209 ien télévisé, je ne vois rien à modifier à ce que je disais un mois avant le départ d’Apollo 11. Il y avait là comme un éc
210 qu’on destinait à se perdre au ciel vide. Quant à ma conclusion, elle m’a valu des lettres qui disaient en substance : l’a
211 perdre au ciel vide. Quant à ma conclusion, elle m’ a valu des lettres qui disaient en substance : l’aventure intérieure,
20 1978, La Vie protestante, articles (1938–1978). « Bof ! disent les jeunes, pourquoi ? » (1er décembre 1978)
212 t notre affaire . Qu’entendez-vous par ce titre ? Je pense que nous sommes responsables, nous les hommes, de toutes les cr
213 nt mal, il est trop tard pour dire : Ce n’est pas ma faute ! C’était l’autre, ou la fatalité… On en revient toujours à l’h
214 ous avez une espérance. Laquelle ? À des gens qui me disaient : « Pourquoi voulez-vous absolument que ça continue, l’human
215 -vous absolument que ça continue, l’humanité ? », j’ ai répondu : C’est quelque chose qui est plus fort que moi, et qui est
216 pondu : C’est quelque chose qui est plus fort que moi , et qui est l’espérance. C’est une volonté, un désir éperdu que la vi
217 une volonté, un désir éperdu que la vie continue. Je ne sais pas si c’est une espérance chrétienne, c’est quelque chose qu
218 une espérance chrétienne, c’est quelque chose qui m’ est plutôt chevillé au corps. C’est peut-être l’envie de vivre, une cu
219 l ; que nous pourrions encore sauver l’humanité — je ne dis pas dans un sens spirituel — dans un sens simplement physiolog
220 iologique, de manière que l’histoire dure encore. Je sais bien, si on s’en rapporte à l’Apocalypse, que l’histoire tempore
221 un courant d’optimisme et d’espérance ? Oui ! Si j’ étais totalement pessimiste, si je pensais qu’il n’y a plus rien à fai
222 ance ? Oui ! Si j’étais totalement pessimiste, si je pensais qu’il n’y a plus rien à faire, je n’écrirais pas — ou je raco
223 ste, si je pensais qu’il n’y a plus rien à faire, je n’écrirais pas — ou je raconterais des histoires. Si j’ai écrit ce li
224 l n’y a plus rien à faire, je n’écrirais pas — ou je raconterais des histoires. Si j’ai écrit ce livre, c’est que je prend
225 crirais pas — ou je raconterais des histoires. Si j’ ai écrit ce livre, c’est que je prends tout à fait au sérieux l’averti
226 des histoires. Si j’ai écrit ce livre, c’est que je prends tout à fait au sérieux l’avertissement d’Isaïe (ch. 21, v. 12)
227 ment impliqués pour dire autre chose que « Foutez- moi la paix ! je m’occupe de mes petites affaires, celles de mon âge, met
228 pour dire autre chose que « Foutez-moi la paix ! je m’occupe de mes petites affaires, celles de mon âge, mettons ! » Mais
229 ur dire autre chose que « Foutez-moi la paix ! je m’ occupe de mes petites affaires, celles de mon âge, mettons ! » Mais le
230 e chose que « Foutez-moi la paix ! je m’occupe de mes petites affaires, celles de mon âge, mettons ! » Mais les jeunes que
231  ! je m’occupe de mes petites affaires, celles de mon âge, mettons ! » Mais les jeunes que je connais ne partagent pas du t
232 elles de mon âge, mettons ! » Mais les jeunes que je connais ne partagent pas du tout cette attitude : quand on leur parle
233 mporte quand, ils ne disent pas « bof ». Ceux que je connais. Je pense qu’il est faux de dire que la génération actuelle e
234 , ils ne disent pas « bof ». Ceux que je connais. Je pense qu’il est faux de dire que la génération actuelle est la « bof-
235 stence en êtes-vous arrivé au thème de ce livre ? J’ ai commencé assez jeune à m’occuper des affaires publiques, des affair
236 u thème de ce livre ? J’ai commencé assez jeune à m’ occuper des affaires publiques, des affaires de la civilisation au xxe
237 faires de la civilisation au xxe siècle. En 1928 j’ ai écrit un article sur les mémoires de Henry Ford, Ma Vie, publiés en
238 écrit un article sur les mémoires de Henry Ford, Ma Vie, publiés en français. L’article était intitulé « Le péril Ford »
239 vait que 29 ans, déjà Ford était milliardaire. Et j’ ai eu une réaction viscérale. Je me suis dit : c’est épouvantable ce q
240 milliardaire. Et j’ai eu une réaction viscérale. Je me suis dit : c’est épouvantable ce que cet homme-là est en train de
241 lliardaire. Et j’ai eu une réaction viscérale. Je me suis dit : c’est épouvantable ce que cet homme-là est en train de fai
242 table ce que cet homme-là est en train de faire ! J’ ai publié mon article dans une petite revue qui ne comptait que quelqu
243 cet homme-là est en train de faire ! J’ai publié mon article dans une petite revue qui ne comptait que quelques milliers d
244 ( Foi et Vie ), cela n’a eu aucun effet, sauf sur moi . Le fait est que dès ce moment-là, je dénonçais la croissance illimit
245 , sauf sur moi. Le fait est que dès ce moment-là, je dénonçais la croissance illimitée dans un monde fini — 44 ans avant l
246 ns un monde fini — 44 ans avant le club de Rome ! J’ ai repris la discussion de ces idées anticroissance avec les premiers
247 ticroissance avec les premiers personnalistes que j’ ai rencontrés à Paris, la première année où je suis allé y travailler
248 que j’ai rencontrés à Paris, la première année où je suis allé y travailler comme éditeur. Nous avons créé ensemble les re
249 rez facilement les amorces de toutes les idées de mon dernier livre. Nous étions une génération — qui ne disait pas « bof »
250 ssi sur la Suisse ? C’est une question à laquelle je suis heureux de pouvoir répondre de manière très nette. L’exemple que
251 ritique s’adressait à ces États centralisés, mais j’ avais, je pense, derrière la tête, l’idée de leur opposer l’État fédér
252 ’adressait à ces États centralisés, mais j’avais, je pense, derrière la tête, l’idée de leur opposer l’État fédératif, le
253 leur opposer l’État fédératif, le modèle suisse. J’ avoue qu’à ce moment-là je connaissais assez mal ce modèle, je ne m’ét
254 atif, le modèle suisse. J’avoue qu’à ce moment-là je connaissais assez mal ce modèle, je ne m’étais pas beaucoup occupé de
255 ce moment-là je connaissais assez mal ce modèle, je ne m’étais pas beaucoup occupé de politique pendant mes études en Sui
256 ment-là je connaissais assez mal ce modèle, je ne m’ étais pas beaucoup occupé de politique pendant mes études en Suisse, e
257 m’étais pas beaucoup occupé de politique pendant mes études en Suisse, et je me considérais, étant à Paris, écrivant à Par
258 upé de politique pendant mes études en Suisse, et je me considérais, étant à Paris, écrivant à Paris, publiant à Paris, co
259 de politique pendant mes études en Suisse, et je me considérais, étant à Paris, écrivant à Paris, publiant à Paris, comme
260 ubliant à Paris, comme Français (« nous », disais- je … !) C’est plus tard, pendant la mobilisation, que j’ai découvert les
261  !) C’est plus tard, pendant la mobilisation, que j’ ai découvert les trésors du fédéralisme. Nous parlions déjà de fédéral
262 rontements : c’était la tactique suisse, que l’on m’ avait enseignée à l’école d’officiers en 1928 ! Une défense avec l’esp
263 défensive. C’est en Amérique (de 1940 à 1946) que j’ ai découvert l’Europe ! et la Suisse notamment ! Il faut s’éloigner de
264 Amérique, il n’y avait rien sur la Suisse, alors j’ ai écrit un petit livre intitulé Le Cœur de l’Europe et cela m’a per
265 etit livre intitulé Le Cœur de l’Europe et cela m’ a permis de découvrir le fonctionnement du fédéralisme. La critique de
266 e à six banques qui appartiennent à cinq pays (et je simplifie encore). Si le fédéralisme consiste à confier aux diverses
267 l’État-nation, qui résume à peu près tout ce que je dénonce : la dépersonnalisation, la perte de responsabilité (donc de
268 faire des bombes. Tout cela donc fait l’unité de mon livre : mon souci dernier est d’éviter la guerre nucléaire, vers laqu
269 ombes. Tout cela donc fait l’unité de mon livre : mon souci dernier est d’éviter la guerre nucléaire, vers laquelle tout no
270 centralisation démentielle ! C’est pourquoi aussi je suis pour les régions, pour les petites unités qui sont de vraies com