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s vingt ans, on nous a sommés de choisir entre le
Mal
et le Bien incarnés. « Au nom du Christ ; nous disait-on, en avant co
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ialectique : le blanc conduit au noir, le bien au
mal
, la foi pure de Luther à l’action pure d’Hitler. Mais c’est une doute
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es. La Bible, notez-le, parle beaucoup moins du «
mal
» en général que du Malin personnifié (tout au moins dans les textes
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vérité, toutes vos « vertus » sont au service du
mal
et sont complices de l’œuvre du Malin. « Le diable est menteur et le
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re mensonge. » Par ici nous entrons au mystère du
mal
. Le père de son mensonge est celui qui l’engendre, le conçoit par ses
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rt, de toutes ces œuvres qui ne sont « ni bien ni
mal
», parce que l’acte dont elles naquirent supprime les mesures mêmes d
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réel. Car douter du pardon nous replonge dans le
mal
, avec la sombre jouissance masochiste des « après moi le déluge » et
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. Il faut croire au pardon pour oser confesser le
mal
qu’on a commis ; pour oser qualifier de faute sa propre faute ; et po
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serez comme des dieux, connaissant le bien et le
mal
. » (Gen. 3:1 à 5) Voyez : avant la tentation proprement dite, il y a
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t en mangea. » (Gen. 3:6) Voyez : ce n’est pas le
mal
en soi qui tente, mais c’est toujours un bien qu’on imagine, et même
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se, il se trouvait qu’aux yeux de Dieu c’était un
mal
… Ainsi la tentation est toujours utopie — si l’utopie est l’imaginati
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ans l’histoire, ou de péchés dans une vie, que le
mal
finira par exister en soi, apparence encore, mais active, contre natu
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homme et la femme savent de naissance que dans le
mal
se trouve la volupté… La volupté unique et suprême gît dans la certit
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ique et suprême gît dans la certitude de faire le
mal
. » Mais ici se sont déclenchés les mécanismes compliqués de la perver
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chapper, à sa manière encore, aux conséquences du
mal
que l’on a fait ; pour se châtier soi-même sans réparer. C’est le mys
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Les tours du diable VI : Le
mal
du siècle : la dépersonnalisation (19 novembre 1943)n Le philanthr
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est-à-dire d’individus particuliers se livrant au
mal
, je voudrais écrire un livre sur la possession diabolique dans les te
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Dieu soi-même, donc maître de fixer le bien et le
mal
à sa guise. « Alors ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu, qui p
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Rougemont Denis de, « Les tours du diable VI : Le
mal
du siècle : la dépersonnalisation », La Vie protestante, Genève, 19 n
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quième colonne (26 novembre 1943)o J’ai dit du
mal
de tout le monde — des autres, de nous, et donc de moi aussi. Mais si
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Il est beau aux yeux des naïfs qui croient que le
mal
doit être laid ; et il est d’une laideur irrésistiblement attirante a
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i à sa propre bonté. Et donc de s’aveugler sur le
mal
que l’on porte en soi. Et donc de ne pas se soucier de la présence ac
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hamp libre pour nous duper. Nous avons cru que le
mal
était relatif dans le monde, qu’il provenait d’une mauvaise répartiti
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e mauvaise répartition des biens, d’une éducation
mal
comprise, de lois inadéquates, ou de refoulements et d’injustices qui
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homme, c’est-à-dire sur la réalité essentielle du
mal
enraciné dans notre liberté, dans nos données premières, dans la natu
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. Car dans le réel, nous savons bien qu’il y a du
mal
, qu’il y a l’action du diable. Mais cela nous scandalise et nous effr
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nous effraye. Alors nous essayons de conjurer le
mal
en le niant : c’est encore la mentalité magique. Nous pensons que cel
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té magique. Nous pensons que celui qui dénonce le
mal
comme fondamental doit être lui-même très méchant. Nous croyons qu’en
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-même très méchant. Nous croyons qu’en avouant le
mal
, nous le créons d’une certaine manière. Nous préférons ne pas insiste
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disions en présence de certaines descriptions du
mal
: trop affreux pour être vrai ! Cependant c’était vrai, mais cela nou
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ir sans réserve, nous aurions vu très vite que ce
mal
avait des racines dans nos vies aussi, et que d’une certaine manière,
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e aux démocrates qu’ils n’aimaient pas du tout le
mal
, qu’ils ne le désiraient nullement, qu’ils étaient bons et les autres
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être celle-ci : la haine purement sentimentale du
mal
qui est chez autrui peut aveugler sur le mal que l’on porte en soi, e
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e du mal qui est chez autrui peut aveugler sur le
mal
que l’on porte en soi, et sur le sérieux du mal en général. La condam
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e mal que l’on porte en soi, et sur le sérieux du
mal
en général. La condamnation trop facile du méchant qui est en face pe
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ge, un bout de bois colorié, toujours la cause du
mal
dont souffrent ces sauvages est indépendante d’eux-mêmes. À l’inverse
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rendre que le Royaume de Dieu est en nous, que le
Mal
aussi est en nous, et que le champ de leur bataille n’est pas ailleur
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re primitivisme. Nous rendons responsables de nos
maux
les gens d’en face, toujours, ou la force des choses. Si nous sommes
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s, par exemple — nous supprimerons les causes des
maux
du siècle. Si nous sommes des capitalistes, nous croyons qu’en déplaç
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mes se valent ! Certes, il y a des degrés dans le
mal
, il y a des inégalités dans la responsabilité. Mais nous sommes tous
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la responsabilité. Mais nous sommes tous dans le
mal
, nous sommes tous les complices des plus grandes responsables du mond
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tres », que l’on avait d’abord accusés de tout le
mal
; ni de nous fourrer tous dans le même sac, sans distinctions… Je veu
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ersuadés, il ne nous reste plus qu’à combattre le
mal
, en nous et hors de nous ; c’est le même mal ! En nous par des moyens
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e le mal, en nous et hors de nous ; c’est le même
mal
! En nous par des moyens spirituels et moraux, hors de nous par des m
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rière Dieu. Quand on voit que les choses tournent
mal
, il est trop tard pour dire : Ce n’est pas ma faute ! C’était l’autre
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ion, nous pouvons faire du bien, pas seulement du
mal
; que nous pourrions encore sauver l’humanité — je ne dis pas dans un
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à l’Apocalypse, que l’histoire temporelle finira
mal
, mais, qu’après cela, ça finira très bien. « Apocalypse » veut dire «
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e. J’avoue qu’à ce moment-là je connaissais assez
mal
ce modèle, je ne m’étais pas beaucoup occupé de politique pendant mes