1 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable II : Le menteur (22 octobre 1943)
1 cosmos. C’est toujours en quelque manière dire un mensonge ou l’opérer. Par le langage l’homme est libre. Par le langage il peut
2 rté seule il peut pécher. Et le péché n’est qu’un mensonge . Mais le mensonge proféré nous lie… Comprenons maintenant que le diab
3 pécher. Et le péché n’est qu’un mensonge. Mais le mensonge proféré nous lie… Comprenons maintenant que le diable ne pourrait rie
4 grammes, vous pouvez dire : c’est un kilo. Votre mensonge restera relatif à la mesure invariable du vrai. Si le client contrôle
5 ur et la satisfaction de votre vertu. C’est là le mensonge pur, l’œuvre propre du diable. À partir de l’instant où vous faussez
6 e du Malin. « Le diable est menteur et le Père du mensonge  », dit l’Évangile tel qu’on le cite d’ordinaire. Ceci concerne le pre
7 ’on le cite d’ordinaire. Ceci concerne le premier mensonge , celui qui se borne à taire la vérité (tout en ne cessant de la conna
8 eur, nous dit-il, et il est le père de son propre mensonge . » Par ici nous entrons au mystère du mal. Le père de son mensonge es
9 ci nous entrons au mystère du mal. Le père de son mensonge est celui qui l’engendre, le conçoit par ses propres œuvres, en abusa
10 du monstre mis au monde. Monstrueuse création du mensonge , car le mensonge, par essence, n’est pas ! C’est une espèce de décréa
11 u monde. Monstrueuse création du mensonge, car le mensonge , par essence, n’est pas ! C’est une espèce de décréation. C’est le tr
12 ut-être ici découvrons-nous la raison dernière du mensonge  : c’est toujours le désir d’innocence utopique. Le mensonge ordinaire
13 c’est toujours le désir d’innocence utopique. Le mensonge ordinaire n’était que l’omission ou la contradiction d’une vérité, qu
14 bsistait ailleurs et nous jugeait encore. Mais le mensonge diabolique tue le juge. Il ne part que de soi, et ne prolifère qu’en
15 dans l’univers ce sophisme de pure angoisse : le mensonge d’aucune vérité. j. Rougemont Denis de, « Les tours du diable II :
2 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable VI : Le mal du siècle : la dépersonnalisation (19 novembre 1943)
16 commencé, celles-là l’auraient eu ce courage ! Ô mensonge  !… Car une foule est une abstraction qui n’a pas de mains, mais chaqu
3 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable VIII : Le diable démocrate (3 décembre 1943)
17 a confiance naïve de l’enfant, mais une espèce de mensonge . Exactement : une fuite devant le réel. Car dans le réel, nous savons
18 us « refoulons », dirait Freud. Cette fuite et ce mensonge inconscients, nous rendent incapables de comprendre ce qui se passe d