1 1938, La Vie protestante, articles (1938–1978). Le temps des fanatiques (25 novembre 1938)
1 s-millions de nos contemporains, s’ils ne portent pas sur eux cette Marque, se voient rejetés de la cité. Alors les amateur
2 de à voir, celui qui estime encore que tout n’est pas si clair, ni si simple, ni si tranché, se voit aussitôt suspecté de c
3 que les communistes sont des sans-Dieu, je ne dis pas non, je ne suis pas illettré ; mais je me demande si le trust des pét
4 sont des sans-Dieu, je ne dis pas non, je ne suis pas illettré ; mais je me demande si le trust des pétroles, qui mène la l
5 s rouges d’Espagne brûlent les églises, je ne dis pas non : ils s’en vantent eux-mêmes. Mais je me demande si les soutiens
6 s sont les ennemis du christianisme ! — je ne dis pas non, je les ai vus de près. Mais je me demande si le maintien de l’em
7 s : Croyez-vous, chers amis, que vous n’en parlez pas vous-mêmes ? Les chrétiens qui se lancent dans une croisade ne le fon
8 la Lumière ! J’aimerais beaucoup qu’on ne déduise pas de ces propos qu’à mon avis les chrétiens doivent se taire, se retire
9 une enquête loyale. Mais de grâce, qu’on ne mêle pas tout sous prétexte de christianisme ! Qu’on n’appelle pas « croisade 
10 sous prétexte de christianisme ! Qu’on n’appelle pas « croisade » ou « guerre sainte » des entreprises qui, du point de vu
11 e, Race, Droits de l’homme, Argent. Donc il n’y a pas de causes justes, même s’il y en a de moins injustes, relativement. D
12 s. Et notre dernier mot, comme chrétiens, ne peut pas être « la guerre sainte » ni davantage « la paix à tout prix ». Il do
13  ! Convertissez-vous et revenez ! » Évasion ? Non pas . Réalisme. La force réelle des tyrans est religieuse. Et la foi seule
2 1939, La Vie protestante, articles (1938–1978). Nicolas de Flue et la tradition réformée (1er septembre 1939)
14 icolas, on l’ignore très généralement. Il n’en va pas de même chez nos confédérés des petits cantons. Et c’est pourquoi les
15 cantons. Et c’est pourquoi les catholiques n’ont pas eu de peine à s’annexer le « frère Claus », cependant que les protest
16 obtenu le consentement des siens. Nous ne sommes pas en présence d’un pauvre illuminé, mais d’un solide confédéré qui a fa
17 ise qui se méfie de cet « irrégulier ». Ne dit-on pas que, durant les vingt ans de sa retraite, il n’a pris d’autre nourrit
18 tans, sauvera la situation in extremis. Il n’aura pas besoin de paraître en personne ; son conseil suffira, et son autorité
19 extrême rigueur de ses « pratiques », Nicolas n’a pas pu trouver la paix de son âme dans le monde. Il a dû se retirer et vi
20 . 2° Dans son ermitage du Ranft, Nicolas ne s’est pas abandonné aux « saintes délices » de la contemplation. Il ne s’est li
21 . En fin de compte, sa retraite hors du monde n’a pas anéanti, mais décuplé son action pratique sur le monde. Ce dernier po
22 action politique du frère Claus. Ils ne signalent pas l’événement de la Diète de Stans, ni le patriotisme confédéral de Nic
23 Suisses eux-mêmes ne l’affirment et ne le croient pas . » Rappelons que lorsqu’on demandait à Nicolas comment il pouvait viv
24 t rester sur son fumier » ! Mais Nicolas n’a-t-il pas dit aussi qu’il fallait garder l’« ancienne foi » ! Voilà le conseil
25 ide aux affligés ; « de plus, ajoute-t-il, il n’a pas établi sa demeure tout à fait à l’écart du monde, mais au contraire p
26 estant, l’Alsacien Valentin Boltz. Il ne comptait pas moins de 149 rôles parlés, et sa représentation demanda deux jours pl
27 tements étrangers » et les doctrines qu’on ne met pas en pratique. Les cantons protestants, pour leur part, se repentent de
28 n 1586. Le rôle politique de Nicolas n’y est même pas mentionné !) N’y a-t-il pas là une grande anomalie ? Car, enfin, l’él
29 Nicolas n’y est même pas mentionné !) N’y a-t-il pas là une grande anomalie ? Car, enfin, l’élément le plus spectaculaire
30 remiers réformés ont souligné. Ne conviendrait-il pas que les protestants, de nos jours, s’avisent de renouer leur traditio
31 retraite lui permit de jouer. Nicolas ne pouvait pas lire la Bible, mais il aimait à en citer les versets qu’on lui avait
32 ore de Bèze. Nicolas de Flue, me dira-t-on, n’est pas un « sujet protestant » ? Eh quoi ! Abraham non plus n’était pas calv
33 protestant » ? Eh quoi ! Abraham non plus n’était pas calviniste. Ce qui caractérise un drame protestant, c’est bien moins
3 1940, La Vie protestante, articles (1938–1978). De Luther à Hitler (15 mars 1940)
34 e évolution dont Hitler serait le terme, ce n’est pas une erreur minime. Elle résulte tantôt d’une mauvaise foi consciente,
35 cette erreur est professée y voient une arme non pas contre l’Allemagne, mais d’abord contre la Réforme : l’assimilation g
36 ion grossière de Luther à Hitler n’est évidemment pas destinée à diminuer le prestige du second, mais bien à englober le pr
37 à reconnaître que Luther est coupable de n’avoir pas su, dans l’espace d’une vingtaine d’années, dominer les fatalités ger
4 1940, La Vie protestante, articles (1938–1978). « Dieu premier servi » (26 avril 1940)
38 sse. Je suis de ceux qui pensent que la foi n’est pas « une affaire privée », ainsi que le prétendait Marx. Le chrétien a l
39 ans la cité où il est né et pour son bien. Il n’a pas le droit de s’en désintéresser et de laisser les autres s’égarer, qui
40 ste sur ce point, qui est capital. Nous ne devons pas être chrétiens parce que nous sommes Suisses et que la Suisse est off
41 ssez graves équivoques sur ce point. Il ne manque pas de gens pour dire, écrire, ou simplement laisser entendre, qu’un bon
42 n très ardent patriotisme. Si certains n’hésitent pas , dans leurs discours, à invoquer « le Dieu de nos pères », il semble
43 ir une religion pour vous, et si vous n’en voulez pas pour vous, mais seulement pour tout le monde, faites-nous la grâce de
5 1940, La Vie protestante, articles (1938–1978). Neutralité (3 mai 1940)
44 e demande à voir ce qui vaut le mieux. Il ne faut pas parler de neutralité en général, dans l’absolu et dans l’abstrait. Ca
45 sse… Mais ceci est une autre histoire que je n’ai pas à conter maintenant. Et nous avons d’ailleurs, à mon avis, d’autres r
46 ent rappeler ceci : c’est qu’on ferait bien de ne pas utiliser comme des proverbes généraux certaines paroles du Christ qui
6 1942, La Vie protestante, articles (1938–1978). Perspectives d’avenir du protestantisme (2 janvier 1942)
47 n liée, fondée sur l’espérance de l’Esprit et non pas sur les fatalités du passé, ouverte à la volonté d’un Dieu transcenda
48 uverte à la volonté d’un Dieu transcendant et non pas fermée sur les intérêts d’un groupe. Par là, elle s’oppose radicaleme
49 ition, les morts. La religion totalitaire n’admet pas que « les choses vieilles sont passées », selon la parole de l’apôtre
50 sées », selon la parole de l’apôtre. Elle n’admet pas la conversion et le pardon, à partir desquels « il n’y a plus ni juif
51  il n’y a plus ni juif ni grec ». Elle ne demande pas « Que crois-tu ? Qu’espères-tu ? », mais elle demande « Quels sont te
52 hat du péché d’origine ?… Mais résister ne suffit pas , on ne se défend bien qu’en attaquant, c’est-à-dire en prenant l’init
53 aditions secondaires. Le but de nos Églises n’est pas d’imposer le protestantisme au monde, mais d’annoncer l’Évangile, la
54 e protestante est justement celle qui ne se donne pas pour la seule forme d’Église possible ; elle est l’Église qui accepte
7 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable I : « Je ne suis personne » (15 octobre 1943)
55 se du diable est de nous persuader qu’il n’existe pas . » Reconnaissons que ce tour n’a jamais mieux réussi que dans l’époqu
56 ettre en souriant un diable de ce genre, mais non pas croire en Dieu ; ce qui revient à ne pas croire au diable. Cette masc
57 mais non pas croire en Dieu ; ce qui revient à ne pas croire au diable. Cette mascarade anachronique et bouffonne n’a pas m
58 le. Cette mascarade anachronique et bouffonne n’a pas médiocrement contribué à la réussite du premier tour que dénonce Baud
59 lle et trop évidemment puérile, ils ne se doutent pas que le diable agit ailleurs, sans queue ni barbe, par leurs mains peu
60 peut-être… Ce qui me paraît incroyable, ce n’est pas le diable, et ce ne sont pas les anges, mais bien la candeur et la cr
61 incroyable, ce n’est pas le diable, et ce ne sont pas les anges, mais bien la candeur et la crédulité de ces « sceptiques »
62 ornes rouges et à longue queue ; donc je ne crois pas au diable. » C’est tout ce qu’il demandait. Et ceux qui en restent au
63 ue à la plume de Denis de Rougemont. Nous n’avons pas à présenter l’écrivain neuchâtelois aux lecteurs de la Vie protestant
8 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable II : Le menteur (22 octobre 1943)
64 l, dans toute la Création, peut dire ce qui n’est pas et mentir par ses actes. Le minéral repose où il fut composé, la plan
65 té qu’il agit en nous et nous lie. Si Ève n’avait pas été libre de manger cette pomme interdite, Ève n’aurait pu pécher, ni
66 (tout en sachant que, pour si peu, elle ne cesse pas d’exister). Mais le texte original de ce passage est infiniment plus
67 du mensonge, car le mensonge, par essence, n’est pas  ! C’est une espèce de décréation. C’est le trompe-l’œil et le sonne-c
9 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable III : diable et sexe (29 octobre 1943)
68 t vital ! » —, soit en se persuadant que « ça n’a pas d’importance » ; ou les deux ensemble. En vérité, la sexualité en soi
69 ux ensemble. En vérité, la sexualité en soi n’est pas plus diabolique que la digestion ou la respiration. Si la majorité de
70 ignifierait ce que l’on croit, notez que ce n’est pas le geste de manger une pomme qui était mauvais aux yeux de l’Éternel,
71 res fonctions du corps, le diable ne s’y mêlerait pas . Mais en fait elle se lie à l’amour, et à l’esprit, et c’est par là q
72 es les moins diaboliques du péché. Je n’en dirais pas autant de certaines amours pseudo-mystiques, nœuds de sophismes spiri
73 nne prise au diable. Et certes il ne s’y intrigue pas davantage que dans nos créations les plus abstraites. Il est même plu
74 bles sexuels, serait simplement la franchise, non pas « scientifique » mais gaillarde. Mais aussitôt le Malin se rattrape e
75 secrètement l’humanité de l’homme. Le sexe n’est pas plus divin qu’il n’est honteux, mais il est lié intimement aux foncti
10 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable IV : L’accusateur (5 novembre 1943)
76 age de rebâtir. Celui qui doute du pardon ne peut pas confesser son crime, et celui qui ne le confesse pas n’en connaîtra j
77 confesser son crime, et celui qui ne le confesse pas n’en connaîtra jamais toute l’étendue. Le diable est cet Accusateur q
78 infernale, c’est de nous faire croire qu’il n’y a pas de juge, ni d’ordre divin du réel, et aussitôt que nous l’avons cru,
11 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable V : Le tentateur (12 novembre 1943)
79 e : Dieu a-t-il réellement dit : vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent : nous ma
80 ibilité d’une tentation s’entrouvre. Car il n’y a pas de tentation là où n’existe aucune possibilité d’imaginer quelque aut
81 dit bien : l’occasion fait le larron. Vous n’êtes pas tenté d’aller dans la lune, parce que vous savez que c’est absolument
82 it quelque moyen de le faire. Ève ne pensait même pas à manger cette pomme avant que le serpent n’ait mis en doute la réali
83 fruit et en mangea. » (Gen. 3:6) Voyez : ce n’est pas le mal en soi qui tente, mais c’est toujours un bien qu’on imagine, e
84 ’on se figure « mieux fait pour soi ». Ève ne fut pas tentée par une chose mauvaise, mais par une fort belle et bonne pomme
85 à la vue et précieuse pour l’esprit. Elle ne fut pas tentée par le désir de nuire, mais l’idée de se diviniser, ce qui par
86 raison littéralement fondamentale, Dieu n’aimait pas cette idée-là et l’excluait de sa réalité. Manger cette pomme et se d
87 le réel condamne et que le plan divin ne prévoit pas . Satan, lorsqu’il tente le Christ, lui propose trois utopies, trois m
88 er de Golgotha. À l’origine, le « méchant » n’est pas celui qui agit par méchanceté (à ses propres yeux tout au moins). Mai
12 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable VI : Le mal du siècle : la dépersonnalisation (19 novembre 1943)
89 de là son assurance dans le crime. « Il ne s’est pas trouvé un seul soldat pour porter la main sur Caius Marius, telle est
90 onge !… Car une foule est une abstraction qui n’a pas de mains, mais chaque homme isolé a, dans la règle, deux mains, et lo
91 lles du voisin, et non celles de la foule qui n’a pas de mains » (Kierkegaard). Reconnaissons ici la vieille tactique, la s
92 que artifice : faire croire à l’homme qu’il n’est pas responsable, qu’il n’y a pas de Juge, que la Loi est douteuse, qu’on
93 l’homme qu’il n’est pas responsable, qu’il n’y a pas de Juge, que la Loi est douteuse, qu’on ne saura pas, et que d’ailleu
94 de Juge, que la Loi est douteuse, qu’on ne saura pas , et que d’ailleurs, une fois le coup réussi, on sera Dieu soi-même, d
95 ait plus personne. Or si j’appelle et qu’il n’y a pas de réponse, je dis qu’il n’y a personne. La personne est en nous ce q
96 par délégation les aventures qui ne lui arrivent pas . La radio, la presse, les meetings monstres, l’invitent à prendre une
97 elle des passions de masse. Certes, il n’y aurait pas de masses possibles, au sens précis de concentration d’hommes, sans l
98 nsports rapides. Mais ces moyens techniques n’ont pas tout fait : l’homme les a faits d’abord, et ce n’est point par hasard
99 t dans notre attitude spirituelle. La foule n’est pas dans la rue seulement. Elle est dans la pensée des hommes de ce temps
13 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable VII : La cinquième colonne (26 novembre 1943)
100 traliser. Vos descriptions, me dira-t-on, ne sont pas bien claires. Pourquoi ne pas nous donner une image nette et facileme
101 dira-t-on, ne sont pas bien claires. Pourquoi ne pas nous donner une image nette et facilement reconnaissable de la person
102 ans le procès de sa définition. Un être paradoxal pas essence. Il est, oui, mais il est dans tout être ce qui n’est pas, ce
103 est, oui, mais il est dans tout être ce qui n’est pas , ce qui tend au néant, ce qui souhaite secrètement la destruction de
104 autres ou la sienne propre. Sa qualité de n’être pas ceci ou cela de positif lui donne une liberté indéfinie d’action, d’i
14 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable VIII : Le diable démocrate (3 décembre 1943)
105 omatique n’était qu’un déguisement du diable. Non pas qu’aucun progrès réel soit diabolique en soi ! Mais si l’on s’abandon
106 r sur le mal que l’on porte en soi. Et donc de ne pas se soucier de la présence active du démon. Et donc enfin de lui laiss
107 s les démentis de la réalité. Cet optimisme n’est pas la confiance naïve de l’enfant, mais une espèce de mensonge. Exacteme
108 créons d’une certaine manière. Nous préférons ne pas insister. Nous « refoulons », dirait Freud. Cette fuite et ce mensong
109 i à faire croire aux démocrates qu’ils n’aimaient pas du tout le mal, qu’ils ne le désiraient nullement, qu’ils étaient bon
110 hien, Conrad von Hötzendorf : « Tout ce qui n’est pas aussi simple qu’une gifle ne vaut rien pour la guerre. » C’est sans d
15 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable IX : « Nous sommes tous coupables » (10 décembre 1943)
111 t en nous, et que le champ de leur bataille n’est pas ailleurs que dans nos cœurs. Cette éducation a largement échoué. Nous
112 c’est qu’en réalité nos adversaires ne diffèrent pas essentiellement de nous. Car tout homme porte dans son corps (et dans
113 coupables dans la mesure où nous ne reconnaissons pas et ne condamnons pas en nous aussi la mentalité totalitaire, c’est-à-
114 ure où nous ne reconnaissons pas et ne condamnons pas en nous aussi la mentalité totalitaire, c’est-à-dire la présence acti
115 , si je ressemble à un criminel, cela ne justifie pas le criminel, cela me condamne. Et puisqu’il faut combattre le crime,
116 Et puisqu’il faut combattre le crime, je ne dirai pas que je vais laisser courir le criminel d’en face, pour mieux me livre
117 tous coupables, me disent-ils, donc nous n’avons pas le droit moral de nous battre contre celui que nous tenons pour un co
118 nique des pompiers et des gendarmes. Cela ne fait pas de nous des saints. Cela n’implique même pas que nous soyons « meille
119 fait pas de nous des saints. Cela n’implique même pas que nous soyons « meilleurs que les autres ». Mais nous serons sûreme
120 ais nous serons sûrement pires si nous ne faisons pas notre métier. q. Rougemont Denis de, « Les tours du diable IX : “N
16 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable X : Le diable homme du monde (17 décembre 1943)
121 noclé. Le diable, dit un proverbe espagnol, n’est pas à craindre parce qu’il est si méchant, mais parce qu’il est si vieux.
122  ; sa capacité d’éliminer froidement ce qui n’est pas conforme aux goûts appris ; sa propension presque maniaque à n’attach
123 érilisants qu’entraîne sa fréquentation. Ce n’est pas le goût ni même le pédantisme de la forme qui est satanique, c’est le
17 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable XI : Le diable dans nos dieux (24 décembre 1943)
124 aux dieux qu’ils créent. Ceux qui ne l’ignoraient pas ont renié la Révélation. Dès lors ils en étaient réduits à inventer D
125 , moins hypocrites que leurs prédécesseurs, n’ont pas parlé de « Dieu ». Mais ils ont dit Nation, ou Race, ou Classe. Dans
126 ’il apparaît, à l’inverse, que nous ne coïncidons pas avec l’entité divinisée — parce que nous sommes d’une autre race, d’u
127 ience resplendissait comme un sou neuf. « Tu n’as pas peur de lui ? dit le compère au diable. Il m’a l’air terriblement bon
18 1949, La Vie protestante, articles (1938–1978). Printemps de l’Europe (29 avril 1949)
128 rien n’est venu jusqu’ici. Eh ! bien, si ce n’est pas pour Pâques, ce sera donc pour la Trinité ! — et cela ne veut pas dir
129 e savoir comment elle se fera. Peut-être n’est-il pas mauvais que la conférence des Dix ambassadeurs, à Londres1, prenne so
130 puration permanente, — et ceci tue cela, ce n’est pas notre faute, ni la faute de Garry Davis… Il y a enfin une troisième v
131 grande ouverte, où les nations ne disparaîtraient pas davantage que les cantons n’ont disparu en se fédérant, mais où les g
19 1961, La Vie protestante, articles (1938–1978). Bilan simple (29 décembre 1961)
132 é : elle veut se fédérer. Et bien sûr, tout n’est pas encore gagné. Mais en demandant son accession à ce Marché commun qu’e
133 nt la tête du progrès humain. Ils ne retrouveront pas seulement leur vraie puissance, morale et matérielle, mais ils indiqu
134 titué serait garant de la paix mondiale. N’est-il pas admirable que l’année de l’Europe ait coïncidé par hasard avec l’anné
20 1965, La Vie protestante, articles (1938–1978). « Que signifie pour vous la formule célèbre ‟Ecclesia reformata semper reformanda” ? » (29 octobre 1965)
135 oire : La Réforme permanente. La Réforme ne s’est pas faite une fois pour toutes. Luther et Calvin n’ont pas été les premie
136 aite une fois pour toutes. Luther et Calvin n’ont pas été les premiers réformateurs de l’Église, et ne seront pas les derni
137 s premiers réformateurs de l’Église, et ne seront pas les derniers. Défendre l’héritage de la Réformation, ce n’est pas rép
138 . Défendre l’héritage de la Réformation, ce n’est pas répéter ce que disaient ses auteurs, mais continuer à réformer. Seuls
139 son chef. Qu’avons-nous de pareil ? Et je ne dis pas seulement : quelle autorité efficace dont les décrets traduisent les
21 1969, La Vie protestante, articles (1938–1978). La lune, ce n’est pas le paradis (1er août 1969)
140 La lune, ce n’est pas le paradis (1er août 1969)x y Ce mois-ci, ce n’est pas sur la Terr
141 aradis (1er août 1969)x y Ce mois-ci, ce n’est pas sur la Terre que nous allons chercher l’actualité qui sera notre suje
142 ont réussi à trouver les moyens d’une espèce non pas de coopération — c’est encore trop tôt — mais de coexistence. C’était
143 s qu’est-ce qu’on met dans les modules spatiaux ? Pas des savants, mais des colonels. Et ils font cela en service commandé 
144 les saura que beaucoup plus tard, et ce ne seront pas les « bons » (les vrais) que l’on décidera d’adopter officiellement,
145 oi d’inattendu aujourd’hui, qu’on ne cherche donc pas consciemment, on dira : c’est pour cela qu’on était parti et qu’on av
146 élivrer Jérusalem — motif mystique. Il ne pensait pas du tout découvrir l’Amérique. Il voulait trouver les Indes, parce qu’
147 he Colomb a trouvé l’Amérique, qu’il ne cherchait pas . Et bien après lui, on y a trouvé de l’or. Et un peu après lui, on y
148 est-ce qu’elle est complètement fausse ? Sûrement pas , car la recherche spatiale, l’arrivée sur la Lune notamment, est d’un
149 siècle, quand Marx a écrit sa théorie. Il n’y a pas de prolétariat sur la Lune, pour l’instant. Justement, et on ne va pa
150 r la Lune, pour l’instant. Justement, et on ne va pas en créer un, j’espère que non… Où Lénine se trompe à mon sens complèt
151 dont la base est l’amour du prochain, je ne vois pas en quoi elle serait modifiée si deux hommes arrivent sur la Lune. Ils
152 ons, qui va changer quand nous aurons l’espace et pas seulement la Terre et le petit coin de ciel que nous voyons, permet d
153 ion de frustration, à me dire : la Lune, ce n’est pas aussi beau, ce n’est pas aussi paradisiaque qu’on le pensait. Au fur
154 dire : la Lune, ce n’est pas aussi beau, ce n’est pas aussi paradisiaque qu’on le pensait. Au fur et à mesure que l’homme v
155 humaine est à l’intérieur de chacun de nous, non pas à l’extérieur, dans l’espace, le cosmos physique. Je crois que même d
156 intérieure, elle ne demande rien, elle ne demande pas de crédits spéciaux. Pour entrer dans le fond de soi-même, pour y déc
157 ugemont Denis de, « [Entretien] La lune, ce n’est pas le paradis », La Vie protestante, Genève, 1 août 1969, p. 1-2. y. Pr
22 1978, La Vie protestante, articles (1938–1978). « Bof ! disent les jeunes, pourquoi ? » (1er décembre 1978)
158 nt de choisir librement son avenir. Ce n’est donc pas dans une visée prométhéenne qu’il faut comprendre votre titre ? Pas d
159 prométhéenne qu’il faut comprendre votre titre ? Pas du tout, ce n’est pas un défi. Simplement, nous n’avons plus le droit
160 ut comprendre votre titre ? Pas du tout, ce n’est pas un défi. Simplement, nous n’avons plus le droit de nous cacher, même
161 urnent mal, il est trop tard pour dire : Ce n’est pas ma faute ! C’était l’autre, ou la fatalité… On en revient toujours à
162 , un désir éperdu que la vie continue. Je ne sais pas si c’est une espérance chrétienne, c’est quelque chose qui m’est plut
163 ue, par notre action, nous pouvons faire du bien, pas seulement du mal ; que nous pourrions encore sauver l’humanité — je n
164 us pourrions encore sauver l’humanité — je ne dis pas dans un sens spirituel — dans un sens simplement physiologique, de ma
165 sais qu’il n’y a plus rien à faire, je n’écrirais pas — ou je raconterais des histoires. Si j’ai écrit ce livre, c’est que
166 eur fait peur — comme à tout le monde, il ne faut pas s’en cacher. Ils ne se sentent pas suffisamment impliqués pour dire a
167 de, il ne faut pas s’en cacher. Ils ne se sentent pas suffisamment impliqués pour dire autre chose que « Foutez-moi la paix
168 s ! » Mais les jeunes que je connais ne partagent pas du tout cette attitude : quand on leur parle de pollution de la terre
169 i risque d’éclater n’importe quand, ils ne disent pas « bof ». Ceux que je connais. Je pense qu’il est faux de dire que la
170 livre. Nous étions une génération — qui ne disait pas « bof », oh ! non — qui voyait très bien qu’elle allait devoir faire
171 it devoir faire la guerre, une guerre qui n’était pas la sienne, une guerre entre États-nations (ce terme, c’est nous qui l
172 ous donnant raison ! hélas, nous ne le cherchions pas . Les prophètes, d’une manière générale, n’ont pas du tout envie d’avo
173 pas. Les prophètes, d’une manière générale, n’ont pas du tout envie d’avoir raison ; ils vous adjurent de changer pour évit
174 je connaissais assez mal ce modèle, je ne m’étais pas beaucoup occupé de politique pendant mes études en Suisse, et je me c
175 e. La critique de l’État-nation ne s’adresse donc pas à la Suisse, elle indique simplement à la Suisse dans quelle directio
176 à la Suisse dans quelle direction elle ne devrait pas se développer. Des tendances « État-nation » peuvent se révéler dans
177 excellent exemple. Le nucléaire n’est absolument pas le moyen d’assurer l’indépendance énergétique d’un pays, à preuve qu’
178 t rien à voir avec la guerre nucléaire ; ce n’est pas vrai. Les usines de retraitement des déchets de centrales nucléaires
179 cer d’être chrétiens. Cela veut dire d’abord : ne pas donner dans cette folle puissance. La puissance, c’est le pouvoir qu’
180 par Jésus sont dirigées contre la puissance. Non pas contre la sexualité, comme on voulait nous le faire croire au xixe s
181 ixe siècle. (Voyez Matt. 4 et Luc 4.) On ne peut pas vouloir à la fois la puissance, la richesse, et être chrétien. L’idée