1 1938, La Vie protestante, articles (1938–1978). Le temps des fanatiques (25 novembre 1938)
1 lecteurs, même s’ils sont étonnés de certaines de ses expressions, sauront comprendre le point de vue chrétien auquel il se
2 1939, La Vie protestante, articles (1938–1978). Nicolas de Flue et la tradition réformée (1er septembre 1939)
2 s de Flue ne devint ermite qu’après avoir atteint sa cinquantième année. Né au début du xve siècle d’une famille paysanne
3 nt à cette décision, non sans avoir mûrement pesé son acte et obtenu le consentement des siens. Nous ne sommes pas en prése
4 e illuminé, mais d’un solide confédéré qui a fait ses preuves dans la vie quotidienne. Notons ensuite qu’au lieu d’entrer d
5 se retire dans une cabane construite non loin de sa ferme, au Ranft. Il y mènera jusqu’à sa mort la vie d’un pieux laïque
6 n loin de sa ferme, au Ranft. Il y mènera jusqu’à sa mort la vie d’un pieux laïque et non d’un moine, parfois même suspect
7 ier ». Ne dit-on pas que, durant les vingt ans de sa retraite, il n’a pris d’autre nourriture que l’hostie, une fois par s
8 on ne l’a trouvé en faute. Entouré du respect de ses concitoyens, il reçoit chaque jour des visites, donne des conseils d’
9 sagesse pratique et participe si bien à la vie de son peuple que le simple message qu’il transmettra aux députés, lors de l
10 s. Il n’aura pas besoin de paraître en personne ; son conseil suffira, et son autorité, pour calmer les passions déchaînées
11 de paraître en personne ; son conseil suffira, et son autorité, pour calmer les passions déchaînées. Le Solitaire est donc
12 ento biographique. 1° Malgré l’extrême rigueur de ses « pratiques », Nicolas n’a pas pu trouver la paix de son âme dans le
13 ratiques », Nicolas n’a pas pu trouver la paix de son âme dans le monde. Il a dû se retirer et vivre en marge des condition
14 ées de tout contact direct avec la Bible. 2° Dans son ermitage du Ranft, Nicolas ne s’est pas abandonné aux « saintes délic
15 pour mieux servir le Seigneur dans la personne de son prochain. Il n’a renoncé à ses travaux de paysan que pour mieux trava
16 ans la personne de son prochain. Il n’a renoncé à ses travaux de paysan que pour mieux travailler au bien de tous. En fin d
17 eux travailler au bien de tous. En fin de compte, sa retraite hors du monde n’a pas anéanti, mais décuplé son action prati
18 raite hors du monde n’a pas anéanti, mais décuplé son action pratique sur le monde. Ce dernier point est capital. Car, aprè
19 st l’un des Pères de notre Confédération, c’est à son action qu’il le doit. S’il n’avait été qu’un ascète, nous ne saurions
20 quoi les réformateurs insistèrent à bon droit sur son rôle politique, tandis que les catholiques préféraient s’en tenir à l
21 s catholiques préféraient s’en tenir à l’éloge de son jeûne et de ses visions. Nicolas et les réformés Mort en 1487,
22 éféraient s’en tenir à l’éloge de son jeûne et de ses visions. Nicolas et les réformés Mort en 1487, c’est-à-dire tre
23 posa de savoir auquel des deux camps en présence son souvenir servirait de patronage. Si nous lisons les recueils de sourc
24 stique luthérien Sébastien Franck dit à la fin de sa chronique : « Qu’il n’ait rien mangé, je ne puis le croire : les Suis
25 conseils ? À ceci : « que chacun doit rester sur son fumier » ! Mais Nicolas n’a-t-il pas dit aussi qu’il fallait garder l
26 la discorde parmi nous. Plusieurs fois déjà, dans ses sermons, Zwingli avait cité avec éloges le « pieux frère Claus von Un
27 iste sur le fait que l’ermite n’a nullement rompu ses liens avec sa paroisse, mais, au contraire, n’a cessé de visiter les
28 t que l’ermite n’a nullement rompu ses liens avec sa paroisse, mais, au contraire, n’a cessé de visiter les malades et de
29 ligés ; « de plus, ajoute-t-il, il n’a pas établi sa demeure tout à fait à l’écart du monde, mais au contraire près des ha
30 monde, mais au contraire près des habitations de sa famille et de sa parenté. » En 1556, Matthias Flacius l’Illyrique, le
31 ontraire près des habitations de sa famille et de sa parenté. » En 1556, Matthias Flacius l’Illyrique, le père de l’histoi
32 t dressés, avant Martin Luther, contre le pape et ses erreurs ». Enfin, s’il était besoin d’une attestation plus décisive e
33 Il ne comptait pas moins de 149 rôles parlés, et sa représentation demanda deux jours pleins, nous dit Dürrer. Nicolas y
34 . Au dernier acte, après que la Mort ait accompli son Jugement, les treize cantons reparaissent et loue la sagesse du frère
35 . Puis il salue l’ange de Dieu qu’il voit venir à sa rencontre. Les satires zwingliennes et le mystère de Valentin Boltz d
36 us spectaculaire de la vie de Nicolas réside dans son intervention politique. Or c’est précisément ce trait que les premier
37 de l’ermite, c’est-à-dire sur le rôle civique que sa retraite lui permit de jouer. Nicolas ne pouvait pas lire la Bible, m
38 e la Diète de Stans. Notre Europe trouvera-t-elle son pacificateur ? Le mérite-t-elle encore ? Saura-t-elle l’écouter ? Pui
39 , mais le miracle de Dieu seul, et la victoire de Sa miséricorde. c. Rougemont Denis de, « Nicolas de Flue et la tradi
3 1940, La Vie protestante, articles (1938–1978). De Luther à Hitler (15 mars 1940)
40 ue Luther ait formé l’Allemagne moderne ? Comment sa doctrine centrale de la justification par la foi pourrait-elle avoir
4 1940, La Vie protestante, articles (1938–1978). « Dieu premier servi » (26 avril 1940)
41 soldat à refuser de défendre l’État qui persécute son Église. Dis-moi pour qui tu acceptes de mourir, je te dirai en qui tu
42 oque : celle de l’attitude du chrétien en face de ses devoirs civiques et militaires. Là-dessus, quelques remarques à propo
43 it Marx. Le chrétien a le devoir d’agir au nom de sa foi, d’agir dans le monde et pour le monde, dans la cité où il est né
44 pour le monde, dans la cité où il est né et pour son bien. Il n’a pas le droit de s’en désintéresser et de laisser les aut
45 e la chaire ! Or l’action d’un chrétien placé par sa naissance dans la communauté des Suisses doit naturellement s’insérer
46 veut en avoir une. » C’est parce que Niemöller et ses frères savaient cela qu’ils ont résisté, qu’ils résistent. e. Roug
5 1940, La Vie protestante, articles (1938–1978). Neutralité (3 mai 1940)
47 les du Christ qui n’ont de sens que par rapport à sa Personne, à son Royaume, à son Éternité. Répéter que les tièdes seron
48 ui n’ont de sens que par rapport à sa Personne, à son Royaume, à son Éternité. Répéter que les tièdes seront vomis, en déto
49 s que par rapport à sa Personne, à son Royaume, à son Éternité. Répéter que les tièdes seront vomis, en détournant ce verse
50 s tièdes seront vomis, en détournant ce verset de son sens spirituel, c’est toujours un blasphème, et c’est souvent une gro
6 1942, La Vie protestante, articles (1938–1978). Perspectives d’avenir du protestantisme (2 janvier 1942)
51 a première, c’est que la Réforme, et spécialement sa tendance calviniste, est appelée à figurer dans notre siècle le type
52 fois libre et engagée. Par l’organisation même de ses Églises et de ses paroisses, elle offre le type d’une communauté libr
53 gée. Par l’organisation même de ses Églises et de ses paroisses, elle offre le type d’une communauté libre et pourtant bien
54 ’une telle religion hait mortellement et de toute sa nature la foi chrétienne, tournée vers le pardon, le futur éternel, l
7 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable I : « Je ne suis personne » (15 octobre 1943)
55 e nombreuses pages. Le premier tour du diable est son incognito. Dieu dit : Je suis celui qui suis. Mais le diable, qui a l
56 Beaucoup s’y arrêtent : « Comment peut-on perdre son temps à ces balivernes d’un autre âge ? », disent-ils. Or ce sont eux
57 ipité dans un étang de flammes et de souffre avec ses faux prophètes, pour y être tourmenté nuit et jour, au siècle des siè
58 aux lecteurs de la Vie protestante. La qualité de sa pensée et l’autorité de son jugement sont reconnues bien au-delà de n
59 estante. La qualité de sa pensée et l’autorité de son jugement sont reconnues bien au-delà de nos frontières. Nous dirions
8 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable II : Le menteur (22 octobre 1943)
60 réation, peut dire ce qui n’est pas et mentir par ses actes. Le minéral repose où il fut composé, la plante pousse où se fi
61 mme est libre. Par le langage il peut mentir. Par sa liberté seule il peut pécher. Et le péché n’est qu’un mensonge. Mais
62 Adam après elle. Ainsi la gloire de l’homme étant sa liberté, il est clair que c’est en ce point que le Malin devait attei
63 ans notre bouche, pour altérer le témoignage dans sa source. Et c’est pourquoi la Bible dit, énergiquement, que lorsque no
64 nous mentons, c’est le diable lui-même qui « tire sa langue dans notre langue ». Mais il est deux manières de mentir, comm
65 le est menteur, nous dit-il, et il est le père de son propre mensonge. » Par ici nous entrons au mystère du mal. Le père de
66 ar ici nous entrons au mystère du mal. Le père de son mensonge est celui qui l’engendre, le conçoit par ses propres œuvres,
67 mensonge est celui qui l’engendre, le conçoit par ses propres œuvres, en abusant d’une vérité qu’il rejette aussitôt qu’avi
9 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable III : diable et sexe (29 octobre 1943)
68 — se dira : Tiens, voilà un sujet… Quel dommage ! Sa curiosité pourrait bien être déçue. Voyons. Tout le monde s’imagine q
69 au contraire), mais seulement la révolte d’Ève et son désir de se diviniser à sa façon. Si la sexualité pouvait rester pure
70 t la révolte d’Ève et son désir de se diviniser à sa façon. Si la sexualité pouvait rester pure, c’est-à-dire purement ani
71 c’est par là qu’elle va se pervertir et devenir à son tour source de perversion. La paillardise joyeuse est certainement l’
72 créer selon l’ordre divin, ou au contraire selon ses propres utopies. C’est donc en tant qu’elle participe de notre libre
73 ures et refoulements de la morale en vigueur dans son milieu, et de son temps. D’où l’on devrait déduire que le meilleur mo
74 ts de la morale en vigueur dans son milieu, et de son temps. D’où l’on devrait déduire que le meilleur moyen de prévenir le
75 ent aux fonctions les plus humaines de l’homme, à ses pouvoirs de création dans tous les ordres, à ses jugements esthétique
76 ses pouvoirs de création dans tous les ordres, à ses jugements esthétiques ou moraux, à tout ce qui qualifie l’individu et
10 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable IV : L’accusateur (5 novembre 1943)
77 mal qu’on a commis ; pour oser qualifier de faute sa propre faute ; et pour que puisse renaître la confiance qui donnera s
78 . Celui qui doute du pardon ne peut pas confesser son crime, et celui qui ne le confesse pas n’en connaîtra jamais toute l’
79 e tribunal céleste. Non content de nous prendre à ses pièges, sitôt qu’il nous a pris il est le premier à nous dénoncer dev
80 aison. Aussi, partout où l’on condamne sans pitié son prochain ou soi-même, soyez sûrs que c’est le diable qui parle, l’Acc
81 ui qui pardonne. Elle ne laisse aux meilleures de ses victimes que l’héroïsme autosadique de la révolte. l. Rougemont De
11 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable V : Le tentateur (12 novembre 1943)
82 a loi divine, et donc sur la réalité elle-même et ses structures. « Dieu a-t-il réellement dit ?… » Sitôt que cette incerti
83 récieux pour ouvrir l’intelligence : elle prit de son fruit et en mangea. » (Gen. 3:6) Voyez : ce n’est pas le mal en soi q
84 Dieu n’aimait pas cette idée-là et l’excluait de sa réalité. Manger cette pomme et se diviniser de cette manière convoite
85 hant » n’est pas celui qui agit par méchanceté (à ses propres yeux tout au moins). Mais c’est celui qui se persuade que le
86 pe. » Or, c’est parce qu’il se trompe d’abord que son œuvre va le tromper. La réalité méprisée se vengera automatiquement.
87 Se détruire pour s’innocenter ! Pour échapper, à sa manière encore, aux conséquences du mal que l’on a fait ; pour se châ
12 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable VI : Le mal du siècle : la dépersonnalisation (19 novembre 1943)
88 d’en être presque démodée. Car Satan marche avec son temps, et paraît se soucier de moins en moins de persuader l’individu
89 vidu, dans une époque où celui-ci n’existe guère. Son ambition se tourne vers les masses. Ici nous abordons enfin la grande
90 al de notre ère. Voici ce que l’on peut lire dans son journal intime : En opposition aux distinctions du Moyen Âge et des é
91 ance supérieure, au sein de laquelle, ayant perdu son moi, on ne sait plus ce que l’on est en train de faire ou de dire, on
92 . À quoi pouvait penser Kierkegaard lorsque, dans son petit Danemark bourgeois, pieux et confortable, il écrivait ces ligne
93 e principe diabolique créateur de la masse : fuir sa propre personne, n’être plus responsable, donc plus coupable, et deve
94 leur vocation. Elle n’est personne et tire de là son assurance dans le crime. « Il ne s’est pas trouvé un seul soldat pour
95 orsqu’il porte ces deux mains sur Marius, ce sont ses mains, non celles du voisin, et non celles de la foule qui n’a pas de
96 oi-même, donc maître de fixer le bien et le mal à sa guise. « Alors ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu, qui parcou
97 parcourait le jardin vers le soir, et l’homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l’Éternel Dieu, au milieu des a
98 nc créer les masses. Nous tenons ici le secret de sa grande stratégie : produire le péché en série et rationaliser la chas
99 leurs chefs. Tout cela contribue à l’arracher de sa vie propre, où il ne se passerait jamais rien de semblable. Quant aux
100 D’une part l’individu moderne est incité à juger sa vie mesquine, et à la fuir ; d’autre part il est aspiré par les grand
101 est dans la pensée des hommes de ce temps, elle a ses sources au plus intime des existences individuelles. Et c’est là seul
13 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable VII : La cinquième colonne (26 novembre 1943)
102 donc de moi aussi. Mais si le diable est partout, sa figure se brouille. Et les définitions que j’en ai données successive
103 r être à la fois juge et partie dans le procès de sa définition. Un être paradoxal pas essence. Il est, oui, mais il est d
104 xistence, — celle des autres ou la sienne propre. Sa qualité de n’être pas ceci ou cela de positif lui donne une liberté i
105 qui, lorsqu’une dénonciation le fait déguerpir de sa cachette, va se loger de préférence chez celui qui l’a dénoncé, et qu
106 qui l’a dénoncé, et qui se tient pour assuré dans sa bonne conscience. Au moment où vous croyez l’attraper chez un autre e
107 ous croyez l’attraper chez un autre et lui régler son compte — voici qu’il est devenu vous-même ! Mais alors ?… Eh bien ! s
14 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable VIII : Le diable démocrate (3 décembre 1943)
108 orifiques, une véritable drogue du démon, l’un de ses nouveaux noms. Nous avons cru à la bonté foncière de l’homme. Par gen
109 Mais c’est toujours une manière de croire aussi à sa propre bonté. Et donc de s’aveugler sur le mal que l’on porte en soi.
15 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable IX : « Nous sommes tous coupables » (10 décembre 1943)
110 ssentiellement de nous. Car tout homme porte dans son corps (et dans son âme) les microbes de toutes les maladies connues,
111 ous. Car tout homme porte dans son corps (et dans son âme) les microbes de toutes les maladies connues, et de bien d’autres
112 dans notre lâcheté vis-à-vis du grand nombre, de ses modes et de ses slogans, dans notre ignorance du prochain, dans notre
113 eté vis-à-vis du grand nombre, de ses modes et de ses slogans, dans notre ignorance du prochain, dans notre refus enfin de
114 la lutte pour empêcher le criminel de poursuivre ses méfaits, sont une seule et même lutte. Que servirait de gagner cette
16 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable X : Le diable homme du monde (17 décembre 1943)
115 nde, et de la sagesse mondaine en général. Elle a son charme et son utilité ; mais elle est vieille, elle est trop avertie,
116 sagesse mondaine en général. Elle a son charme et son utilité ; mais elle est vieille, elle est trop avertie, elle offre tr
117 e de l’insignifiance. L’exactitude impitoyable de ses jugements, qui ne portent d’ailleurs que sur des apparences ; sa capa
118 ui ne portent d’ailleurs que sur des apparences ; sa capacité d’éliminer froidement ce qui n’est pas conforme aux goûts ap
119 ment ce qui n’est pas conforme aux goûts appris ; sa propension presque maniaque à n’attacher de l’importance qu’à un déta
120 ersonnage, et des effets stérilisants qu’entraîne sa fréquentation. Ce n’est pas le goût ni même le pédantisme de la forme
17 1943, La Vie protestante, articles (1938–1978). Les tours du diable XI : Le diable dans nos dieux (24 décembre 1943)
121 eu » qui était le moi conscient ou inconscient de ses croyants. Une image de leur impérialisme, ou une compensation rêvée d
122 ètres derrière lui suivaient le diable et l’un de ses compères. Ils observaient le Philanthrope, d’un œil critique. Un pauv
123 e sans hésiter lui remit une pièce, et poursuivit son chemin. Il marchait dans la gloire, et sa conscience resplendissait c
124 suivit son chemin. Il marchait dans la gloire, et sa conscience resplendissait comme un sou neuf. « Tu n’as pas peur de lu
125 ère au diable. Il m’a l’air terriblement bon ! Et ses plans sont irréprochables, paraît-il : intelligents et généreux, idéa
126 ttoir. Après quelques instants, poussant du coude son compère : « Je fais mon affaire du bonhomme ! dit-il entre ses dents.
127 « Je fais mon affaire du bonhomme ! dit-il entre ses dents. Voici son plan qu’il a laissé tomber en donnant une pièce au m
128 faire du bonhomme ! dit-il entre ses dents. Voici son plan qu’il a laissé tomber en donnant une pièce au mendiant. Il est p
18 1949, La Vie protestante, articles (1938–1978). Printemps de l’Europe (29 avril 1949)
129 nférence des Dix ambassadeurs, à Londres1, prenne son temps. Il y a deux semaines, elle faisait bon accueil aux proposition
130 vacances, et puisse-t-elle prendre non seulement son temps, mais aussi les distances nécessaires pour mieux voir le problè
131 nces nécessaires pour mieux voir le problème dans son ensemble, loin des détails et des difficultés techniques, pour médite
132 nt la signature des amis de la paix. Il a déchiré son passeport, et quelques écrivains lui ont donné l’appui de leurs noms
133 guerre à personne, mais à défendre d’un seul cœur son indépendance reconquise. Cette Europe inventant la paix, l’imposant a
134 , l’imposant au besoin par la force tranquille de sa masse, de ses 300 millions d’habitants rassemblés, rendus par leur un
135 au besoin par la force tranquille de sa masse, de ses 300 millions d’habitants rassemblés, rendus par leur union à une pros
136 istophe Colomb voyait les Indes, on nommait ainsi sa vision. Contre vents et marées, contre tous les experts de son époque
137 ontre vents et marées, contre tous les experts de son époque, il se mit en route pour la joindre, et c’est ainsi qu’il trou
138 simplement l’Europe, redécouverte à la faveur de son union ? Une Europe rajeunie, qui deviendrait soudain, pour nos yeux é
19 1961, La Vie protestante, articles (1938–1978). Bilan simple (29 décembre 1961)
139 nnée qui s’écoule me paraît simple à établir dans ses grandes lignes et à l’échelle de la planète : l’une après l’autre, to
140 ans le temps même où l’Europe achevait de libérer ses colonies — dont on prétendait qu’elle vivait ! A-t-on remarqué le par
141 e leur union ? Tandis que le tiers-monde, copiant ses anciens maîtres, se livre à la passion nationaliste, qui veut la guer
142 enfin les divisions mortelles qu’entretenait dans son sein cette même passion. Elle choisit la santé : elle veut se fédérer
143 r, tout n’est pas encore gagné. Mais en demandant son accession à ce Marché commun qu’elle affecta longtemps de traiter d’u
144 ique, la Nouvelle Delhi ? L’Église de Rome jouera sa part l’année prochaine. Nous sommes au seuil de l’ère des convergence
20 1965, La Vie protestante, articles (1938–1978). « Que signifie pour vous la formule célèbre ‟Ecclesia reformata semper reformanda” ? » (29 octobre 1965)
145 Réformation, ce n’est pas répéter ce que disaient ses auteurs, mais continuer à réformer. Seuls peuvent être fidèles à l’es
146 fin dernière, réinventés par chaque personne pour son usage réel et quotidien, avec tous les risques d’hérésie (hardiment a
147 ine a pu l’entendre, quoi qu’en décide finalement son chef. Qu’avons-nous de pareil ? Et je ne dis pas seulement : quelle a
21 1969, La Vie protestante, articles (1938–1978). La lune, ce n’est pas le paradis (1er août 1969)
148 ouramment que si Christophe Colomb est parti avec ses petites caravelles, c’est parce qu’il était au service d’un roi d’Esp
149 d’un tout autre ordre — on peut le vérifier dans son journal : c’était de financer une dernière croisade pour délivrer Jér
150 de Bergerac, par exemple, dans le fameux récit de son Voyage dans les empires de la Lune et du Soleil, décrit la Lune comme
151 u’ils étaient au xixe siècle, quand Marx a écrit sa théorie. Il n’y a pas de prolétariat sur la Lune, pour l’instant. Jus
22 1978, La Vie protestante, articles (1938–1978). « Bof ! disent les jeunes, pourquoi ? » (1er décembre 1978)
152 e, l’homme se voit contraint de choisir librement son avenir. Ce n’est donc pas dans une visée prométhéenne qu’il faut comp
153 ulé « Le péril Ford » et s’élevait contre Ford et son triomphe, qui commençait à se manifester à ce moment-là. L’auto indus
154 erre a largement détruit la culture européenne et son rayonnement, pire : elle l’a faussée. On a fait croire au monde entie
155 ar tous les moyens, sur place, défense d’abord de sa maison, de sa petite patrie locale, de son mode de vie : une forme de
156 yens, sur place, défense d’abord de sa maison, de sa petite patrie locale, de son mode de vie : une forme de guerre pureme
157 bord de sa maison, de sa petite patrie locale, de son mode de vie : une forme de guerre purement défensive. C’est en Amériq
158 entouré d’États-nations et qui, vis-à-vis d’eux, ses voisins, se présente finalement lui-même comme un État-nation. Or, le
159 aire est appliqué d’après une licence américaine, son combustible vient des USA et de Russie (remplaçant la dépendance des
160 édérées entre elles. Là, chacun peut être libre à sa manière, s’épanouir dans sa vocation, devenir une personne. Dans une
161 cun peut être libre à sa manière, s’épanouir dans sa vocation, devenir une personne. Dans une ville de 13 millions d’habit