1
neux des vacances, traînée d’espoirs délivrés qui
nous
frôle, éveille chez ceux qui restent un sentiment confus d’exil et de
2
és de l’Europe sentimentale. Pourquoi faut-il que
notre
langue les traduise, en vertu d’une convention qu’il serait temps de
3
uerait la gloire de ce temps, et, accessoirement,
notre
salut. Parmi les traits tout quotidiens de la mentalité germanique,
4
guments sanglants. Et s’il est des domaines où de
nos
jours, l’on peut réclamer à bon droit l’économie de nuances vaines et
5
système philosophique. Ainsi se dessineraient, si
nous
étendions l’analyse, deux « natures » fondamentalement divergentes, d
6
du sentiment Une rumeur lointaine et continue,
nous
l’entendons seulement lorsqu’elle cesse, ou bien lorsqu’elle grandit
7
orsqu’elle grandit soudain. Ainsi de la rumeur en
nous
du sang qui court ; ainsi de la respiration. Il n’y a sensation que d
8
e du discontinu. Il n’y a sentiment que de ce qui
nous
quitte, ou nous surprend, ou bien encore au fond de l’être nous déchi
9
Il n’y a sentiment que de ce qui nous quitte, ou
nous
surprend, ou bien encore au fond de l’être nous déchire et nous ressu
10
u nous surprend, ou bien encore au fond de l’être
nous
déchire et nous ressuscite. À la naissance du sentiment, nous trouvon
11
ou bien encore au fond de l’être nous déchire et
nous
ressuscite. À la naissance du sentiment, nous trouvons invariablement
12
et nous ressuscite. À la naissance du sentiment,
nous
trouvons invariablement une contradiction interne, une séparation, qu
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st pas du tout le contraire du rationalisme (mais
nous
vivons sur des distinctions de manuels). Il est même étonnant de cons
14
quelle défense d’un Occident latin dont justement
nous
récusons l’idéal d’orgueilleuse et stérilisante perfection. L’intelli
15
lenteur, — encore un paradis perdu ! C’était bien
notre
dernier luxe, notre dernière gravité. C’était encore vivre sa vie. Ma
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paradis perdu ! C’était bien notre dernier luxe,
notre
dernière gravité. C’était encore vivre sa vie. Mais ils s’achètent de
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ressentent absurde. Rien désormais ne pourra plus
nous
rendre le silence et la lenteur des choses. Derniers refuges, vastes
18
llance — un mot des campagnes… Et ces prairies où
notre
adolescence encore « marche, s’arrête et marche, avec le col penché »
19
e des états d’âme. L’Europe du sentiment, c’est
notre
Europe des adieux. Elle ne vit plus qu’en nous déjà, nous la portons
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t notre Europe des adieux. Elle ne vit plus qu’en
nous
déjà, nous la portons encore comme le souvenir d’un soir d’adolescenc
21
ope des adieux. Elle ne vit plus qu’en nous déjà,
nous
la portons encore comme le souvenir d’un soir d’adolescence sur la pr
22
it du souvenir, brève nuit d’août et souvenirs de
nos
enfances. Ce soir des Signes où des renards sortirent à la lisière de
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souvenir. Et bientôt paraîtra l’aube dure. Alors
nous
entrerons dans cette joie sauvage du Grand Jour, où nous irons avec c
24
trerons dans cette joie sauvage du Grand Jour, où
nous
irons avec ce qu’il restera de bonté dans notre cœur, plus inutile qu
25
où nous irons avec ce qu’il restera de bonté dans
notre
cœur, plus inutile que jamais, dominatrice et bafouée. (Chevreuse, 19
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us que l’approche d’une grandeur où se perdraient
nos
amours terrestres dans d’imprévisibles transfigurations — l’heure anx
27
venez d’atteindre au monde des êtres véritables.
Nous
nous rencontrons. Vous me voyez parce que vous comprenez certaines ch
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z d’atteindre au monde des êtres véritables. Nous
nous
rencontrons. Vous me voyez parce que vous comprenez certaines choses
29
sa carapace de principes et d’évidences opaques.
Nous
sortîmes de l’Opéra, Gérard de Nerval et moi, sans nous être rien dit
30
ortîmes de l’Opéra, Gérard de Nerval et moi, sans
nous
être rien dit d’autre, comme des amis qui se connaissent depuis si lo
31
raisons qu’eux, probablement… À ce moment, comme
nous
traversions une rue sillonnée de taxis rapides, le homard refusa obst
32
e homard refusa obstinément de progresser. Gérard
dut
le prendre sous le bras, et les paires de pinces s’accrochèrent déses
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omme retiré du monde depuis si longtemps. Livrons-
nous
plutôt à une petite malice dont l’idée me vient à la vue de cette ven
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aya quelques œillets rouges en expliquant qu’elle
devait
les donner au hasard, à une jolie femme qui passerait seule. Nous nou
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au hasard, à une jolie femme qui passerait seule.
Nous
nous arrêtâmes non loin, auprès d’une devanture de robes de soie, nou
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sard, à une jolie femme qui passerait seule. Nous
nous
arrêtâmes non loin, auprès d’une devanture de robes de soie, nous amu
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on loin, auprès d’une devanture de robes de soie,
nous
amusant à imaginer les corps précieux qui les revêtiraient. Vint à pa
38
e temps de regarder autour d’elle ; l’intérêt que
nous
ne sûmes pas dissimuler nous trahit ; elle finit donc par accepter et
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elle ; l’intérêt que nous ne sûmes pas dissimuler
nous
trahit ; elle finit donc par accepter et vint à nous avec un sourire
40
s trahit ; elle finit donc par accepter et vint à
nous
avec un sourire d’opérette : « Les Messieurs sont vraiment gentils !
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aient « biondo e grassotto », et qu’avec mes amis
nous
devions baptiser en style viennois « Mehlspeis-Schlagobers6 ». Heureu
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« biondo e grassotto », et qu’avec mes amis nous
devions
baptiser en style viennois « Mehlspeis-Schlagobers6 ». Heureusement q
43
». Heureusement qu’au Moulin-Rouge, souterrain où
nous
nous engouffrâmes dans un grand bruit de saxophones et de cors anglai
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ureusement qu’au Moulin-Rouge, souterrain où nous
nous
engouffrâmes dans un grand bruit de saxophones et de cors anglais jou
45
de Tannhäuser en tango, un Balkanique très lisse
nous
délivra de notre conquête pour la durée des danses. Gérard bâillait :
46
n tango, un Balkanique très lisse nous délivra de
notre
conquête pour la durée des danses. Gérard bâillait : « Voilà ce que c
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emmes au hasard, disait-il. Je sens très bien que
nous
allons nous ennuyer terriblement. Du moins, moi. Pour vous, c’est dif
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ard, disait-il. Je sens très bien que nous allons
nous
ennuyer terriblement. Du moins, moi. Pour vous, c’est différent, vous
49
’elles le rattachaient aux buts les plus hauts de
notre
vie. Ces citadins blasés s’amusent plus grossièrement que des barbare
50
es agonisaient, aux dernières mesures d’un tango.
Notre
encombrante conquête revint s’asseoir auprès de nous. Gérard songeait
51
e encombrante conquête revint s’asseoir auprès de
nous
. Gérard songeait, muet, et n’en buvait pas moins. « Pourquoi vous ne
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rard embrassa paternellement la belle effarée, et
nous
sortîmes, non sans avoir délivré le homard qui, laissé au vestiaire,
53
ocktails du Moulin-Rouge avaient peu à peu envahi
notre
sang. Nos pensées devenaient légères comme des ballons. La rumeur de
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Moulin-Rouge avaient peu à peu envahi notre sang.
Nos
pensées devenaient légères comme des ballons. La rumeur de Vienne bai
55
s comme des ballons. La rumeur de Vienne baignait
nos
corps fatigués jusqu’à l’insensibilité et l’illusion étendait sur tou
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flatteuse aux caprices redoutables. Cette nuit-là
nous
rencontrâmes des anges au coin des ruelles, des oiseaux nous parlèren
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trâmes des anges au coin des ruelles, des oiseaux
nous
parlèrent, bientôt dissous dans le vent. Tout n’était que reflet, pas
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définiment — c’est un ciel suspendu assez bas sur
nos
têtes. Lumière orangée, tamisée ; un piano dissimulé joue très doucem
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tamisée ; un piano dissimulé joue très doucement.
Nous
sommes assis autour d’une petite table lumineuse, verdâtre, et Gérard
60
avec leurs illusions, — ces formes passagères que
nous
croyons seules réelles, ces reflets qui nous illuminent le visage ter
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que nous croyons seules réelles, ces reflets qui
nous
illuminent le visage terrestre des choses dont l’autre moitié sera to
62
assion seule, par la souffrance qu’elle entraîne,
nous
révèle le sens réel de nos vies, et peu à peu, de leurs moindres renc
63
nce qu’elle entraîne, nous révèle le sens réel de
nos
vies, et peu à peu, de leurs moindres rencontres. La fatigue calme so
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ces superstitions qui ne sont enfantines que pour
nos
savants retombés en pleine barbarie spirituelle. Il plaisante. Il dit
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oute en une heure, en un lieu, en une vision. »
Nous
sortîmes. Seules des trompes d’autos s’appelaient dans la nuit froide
66
it d’ailleurs endormi. En passant par la Freyung,
nous
vîmes un palais aux fenêtres illuminées. Des autos attendaient devant
67
ient à la banquette d’un kiosque à « Würstel » où
nous
nous arrêtâmes. Au léger sifflement du bec de gaz sans manchon qui éc
68
à la banquette d’un kiosque à « Würstel » où nous
nous
arrêtâmes. Au léger sifflement du bec de gaz sans manchon qui éclaira
69
nerveux et que depuis quelques semaines, il avait
dû
le mettre au caviar. Il en demanda donc une petite portion et la fit
70
e figuration pour une satire à grand spectacle de
notre
civilisation finissante ! (Vous souriez ? Vous mourrez avec elle.) Ce
71
ue tout soit exprimé en symboles gantés de blanc.
Nous
sommes fous, mais il y a la manière. J’ai l’ennui de mon ami Gérard d
72
esse Adélaïde en soie d’aurore, voici l’heure que
nous
attendions. Les escaliers s’abaissent dans le silence nouveau, nous e
73
es escaliers s’abaissent dans le silence nouveau,
nous
entendons nos pas jusqu’aux jardins tendus en tapisserie entre les ar
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abaissent dans le silence nouveau, nous entendons
nos
pas jusqu’aux jardins tendus en tapisserie entre les arcades d’un pér
75
ans fin dans le frisson désespéré de l’aube, — et
nous
, au bord du péristyle arrêtés, au bord de la nuit qui nous possède en
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bord du péristyle arrêtés, au bord de la nuit qui
nous
possède encore, nous assistons au miracle hostile. Elle se tait. Alor
77
êtés, au bord de la nuit qui nous possède encore,
nous
assistons au miracle hostile. Elle se tait. Alors je me tourne vers c
78
e encore vacillante, le vide absurde où s’en vont
nos
plaisirs et d’où remonte notre peine. Ah ! surprendre sur un visage d
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absurde où s’en vont nos plaisirs et d’où remonte
notre
peine. Ah ! surprendre sur un visage décontenancé, et jusque dans le
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que moi. Le jour qui déjà me saisit va-t-il ainsi
nous
séparer ? Ce corps de femme défend encore sa nuit, si nu pourtant dan
81
ds : par une certaine qualité de déception, qu’il
nous
propose. La joie du jour, hélas, la plus forte… (Vienne, 1928)
82
et ses façades exubérantes de reflets, — et déjà
nous
passons sous de hauts ponts sonores, au long d’un quai tout fleuri de
83
, au long d’un quai tout fleuri de terrasses ; on
nous
déverse dans cette foule et ces musiques, deux visages amis me sourie
84
saient de décrire sans l’avoir jamais vu, et dont
nous
savons seulement que tout y a son écho le plus pur. Le voyage trompe
85
qui, mais qu’êtes-vous venu chercher jusque chez
nous
? » (En Hongrie, à 30 heures d’express, on dit « jusque chez nous »,
86
grie, à 30 heures d’express, on dit « jusque chez
nous
», ce qu’on ne dit pas en Amérique.) Grands dieux ! je le vois bien,
87
. Barnabooth, vous êtes, m’écrié-je, mes frères !
Nous
traînons tous notre sabot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à deveni
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êtes, m’écrié-je, mes frères ! Nous traînons tous
notre
sabot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à devenir notre raison de vi
89
abot, qui, loin de s’user, ne tarde pas à devenir
notre
raison de vivre. Mais combien votre sort, ô grands empêtrés ! me para
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de troubles distingués. Peu de sens du réel. Mais
nous
vous montrerons notre Hongrie, ou tout au moins ce qu’il en reste. Su
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s. Peu de sens du réel. Mais nous vous montrerons
notre
Hongrie, ou tout au moins ce qu’il en reste. Sur quoi l’on m’entraîna
92
es ruelles qui sentent encore le Turc. Tandis que
nous
y rôdions, un soir étouffant, vous m’avez montré en passant des murs
93
hète Gül Baba. Puis, comme le soleil se couchait,
nous
avons repassé un grand pont vibrant et nous sommes rentrés en Europe.
94
hait, nous avons repassé un grand pont vibrant et
nous
sommes rentrés en Europe. Mais le lendemain, m’échappant d’un program
95
brûlant, je savais bien que j’obéissais à ce que
nos
psychologues appellent une conduite magique. Or il est délicieux de r
96
iv De midi à quatorze heures On voyage de
nos
jours d’une façon « rationnelle », c’est-à-dire que les Cook’s ticket
97
’autre école, il referme ces pages et vaque à ses
devoirs
. Nous voici plus à l’aise. Eh bien oui : je me ferai un mérite de per
98
ole, il referme ces pages et vaque à ses devoirs.
Nous
voici plus à l’aise. Eh bien oui : je me ferai un mérite de perdre to
99
rées — elle n’a rien d’étrange, si l’on songe que
nous
sommes en Hongrie. Et ce n’est pas que je trouve ce raisonnement fin,
100
microscopique. (Il a tellement l’air de rien que
nous
sommes presque excusables de ne le point apercevoir.) Je vais cependa
101
que les voûtes soient celles d’un ancien couvent.
Nous
pénétrons dans une grande salle vivement éclairée. Murs chaulés, et d
102
ce cette fumée, les yeux à terre, dans l’attente.
Nous
sommes assis autour d’une table et nous voyons, au milieu de la salle
103
’attente. Nous sommes assis autour d’une table et
nous
voyons, au milieu de la salle, un arbre de Noël aux amples branches r
104
de ce café trop amer qui pince la gorge. Dehors,
nous
ne parlons pas : le froid paralyse la mâchoire. vi Doutes sur la
105
r des raisons « techniques ». (Est-ce que cela ne
devrait
pas, au contraire, aggraver le cas ?) Or l’intérêt d’un récit de voya
106
— en passant par la Hongrie. — Mais puisqu’enfin
nous
y voici… (Le tombeau de Gül Baba est symboliquement vide. Quant à l’a
107
mboliquement vide. Quant à l’arbre de Noël, il ne
devait
à nulle pendeloque insolite l’étrangeté de son éclat. Alors je m’en v
108
s, ô pathétique dissonance, tangible absurdité de
notre
époque, beaucoup ont dû louer des taxis démodés, au tarif inférieur.
109
tangible absurdité de notre époque, beaucoup ont
dû
louer des taxis démodés, au tarif inférieur. Des chauffeurs vautrés,
110
réfute pas cette haine. Ici, la sympathie est un
devoir
de politesse. Comment la mesurer sans mauvaise grâce à qui vous a reç
111
s de « la Hongrie mutilée ». — « Savez-vous qu’on
nous
a volé les deux tiers de notre patrie ? » — Ah ! ce n’est pas vous, m
112
« Savez-vous qu’on nous a volé les deux tiers de
notre
patrie ? » — Ah ! ce n’est pas vous, maintenant, qui allez demander r
113
Dans l’inextricable confusion d’injustices à quoi
devait
mener le wilsonisme schématique qui traça les frontières actuelles, d
114
re violacée à l’horizon — chez les Tchèques déjà.
Nous
allons aux bains, car c’est dans la piscine que nous devons rencontre
115
s allons aux bains, car c’est dans la piscine que
nous
devons rencontrer le poète. Cheveux noirs d’aigle collés sur son larg
116
ons aux bains, car c’est dans la piscine que nous
devons
rencontrer le poète. Cheveux noirs d’aigle collés sur son large front
117
ur son large front, belle carrure ruisselante, il
nous
sourit, dans l’eau jusqu’à mi-corps, mythologique. Nous sortons ensem
118
ourit, dans l’eau jusqu’à mi-corps, mythologique.
Nous
sortons ensemble de la petite ville aux rues de terre brûlante, aux m
119
jaunes basses, ville sans ombre, sans arbres, et
nous
montons vers la maison du poète, sur un coteau de vignes. Trois chamb
120
de la plaine, pas tout à fait dans le ciel, là où
doivent
vivre ceux qui « chantent ». L’après-midi est immense. Nous buvons de
121
ceux qui « chantent ». L’après-midi est immense.
Nous
buvons des vins dorés et doux que nous verse Ilonka Babits (elle est
122
t immense. Nous buvons des vins dorés et doux que
nous
verse Ilonka Babits (elle est aussi poète, et très belle), nous inscr
123
nka Babits (elle est aussi poète, et très belle),
nous
inscrivons nos noms au charbon sur le mur chaulé, Gachot prend des ph
124
est aussi poète, et très belle), nous inscrivons
nos
noms au charbon sur le mur chaulé, Gachot prend des photos, Gyergyai
125
que poursuivre est une sorte d’enivrant péché. —
Nous
aurions une maison dans ce désert aux formes tendres et déjà familièr
126
familières, et le passage des trains chaque soir
nous
redirait un adieu bref, — chaque soir plus infime, à cause de l’éloig
127
oici la nuit des faubourgs de Pest, au-dessous de
nous
. xii Un bal, ou de l’ivresse considérée comme un des beaux-arts
128
cène, qu’on sauvegarde sa qualité. Ailleurs, chez
nous
, on la laisse traîner dans la sciure ou dans le gâtisme. On trouve qu
129
D’ailleurs ces Égyptiens venaient des Indes, qui
nous
apportèrent le tarot et la roulotte, dont descendent le bridge et la
130
oderne », dans un sens vaste et mystique, elle le
doit
au charme égyptien du peuple errant qui lui donna sa musique national
131
ionale12. Les signes parlent, et certains sages :
nous
entrons dans une ère égyptienne. Mais que dire des pouvoirs de la pla
132
n se plaignent de n’avoir pas ce faux confort que
nous
n’avons qu’au prix de tout ce qu’à Debrecen je viens admirer. On aime
133
sique seule s’en souvient. Trésor si pur qu’on ne
doit
même pas savoir qu’on le possède… Tout près d’ici, peut-être, mais in
134
res baissés, à l’abri de la lune. Le contrôleur a
dû
jouer un rôle dans mes cauchemars. L’aube m’éveille dans les faubourg
135
comme un pan de la nuit fuyante, un songe où j’ai
dû
voir l’Objet pour la première fois — ou bien était-ce un être ? x
136
somnie ! Cela tourne tout de suite à la débauche.
Notre
liberté de penser est absurde au regard des contraintes que subissent
137
t absurde au regard des contraintes que subissent
nos
gestes. Imaginer ce qui se produirait, si par quelque Décret l’on éle
138
pas encore »… Bon point de vue pour déconsidérer
nos
raisons de vivre. La maladie aussi. Rien ne ressemble au voyage comme
139
nes de voyage ? Cela va paraître improbable. On a
dû
voir sur moi que je le cherche, c’est pourquoi l’œil est implacable…
140
pari dont tu n’as vu l’enjeu qu’un seul instant —
nos
rêves sont instantanés — que tu es parti ; et maintenant tu joues ce
141
qu’il trouve. (1929 et 1930) 7. Rappelons que
notre
société est fondée sur la peur du risque. Je vis plutôt mal. 8. Il f
142
ilation des passions sont disciples d’Origène. Il
doit
y avoir d’autres solutions… 10. Toute l’échelle des ivresses : ivres
143
ccupant assez longuement d’un des poètes auxquels
notre
temps doit vouer l’attention la plus grave — car il vécut dans ces ma
144
z longuement d’un des poètes auxquels notre temps
doit
vouer l’attention la plus grave — car il vécut dans ces marches de l’
145
à l’Esprit et dont certains des plus purs d’entre
nous
ont voulu tenter le climat, — j’avais rêvé sur ce passage de l’émouva
146
de. L’amour s’éloigne le premier, quand Hölderlin
doit
quitter la maison de Mme Gontard15, déchirement à peine sensible dans
147
s, ils ne savent pas trop qui c’était… Alors vous
devez
connaître ces portraits ? — (et comme je considère un ravissant médai
148
d’eux… Cela s’oublie. Et l’amour, tout justement,
nous
fait comprendre, dans le temps même qu’il nous entrouvre le ciel, qu’
149
t, nous fait comprendre, dans le temps même qu’il
nous
entrouvre le ciel, qu’il est bon qu’il y ait la terre… Mais que cette
150
C’est une jolie fille potelée, qui rit, — et qui
doit
savoir se défendre à l’occasion, mais comme elles font, pas trop tôt.
151
s, à cette heure qui serait celle de rentrer chez
nous
s’asseoir auprès d’un feu… — Mais non. 7 mai 1929 « J’ai mes br
152
ts, ces symétries minérales qu’on instruisit dans
nos
esprits et qui nous laissent comme perclus au milieu des métamorphose
153
inérales qu’on instruisit dans nos esprits et qui
nous
laissent comme perclus au milieu des métamorphoses. Il s’agit que l’e
154
que ce médecin parle avec mystère des objets que
nous
touchons, — ce mystique avec naturel de ce qui nous est invisible. To
155
us touchons, — ce mystique avec naturel de ce qui
nous
est invisible. Tous deux orientent la réflexion vers le sens et vers
156
concret. N’est-ce point ce genre de démarche que
notre
« culture » a le plus méprisé ? N’est-ce point à cause de ce mépris q
157
ecret de l’humain ? Car voici bien le monde qu’on
nous
a fait. Tout encombré d’idées sans corps, de corps stupides — de nihi
158
bstraites ont au contraire le pouvoir de rendre à
nos
sens leur efficacité et leur étonnement. Je regarde les feuilles de m
159
gnification. (L’état de l’âme et du corps où tout
nous
apparaît en relations concrètes.) 31 mai 1929 Personne n’a fabr
160
n traduis cette page Sur la mort. Mes funérailles
devront
se dérouler dans le cadre de Jésus-Sirach, 38, versets 16-24. Qu’on m
161
ris soin de moi au moment de ma mort et tôt après
devront
être largement dédommagés. Nul ne sait si je ne flotterai pas encore
162
pas », dis-je, mentant. Une grosse averse d’orage
nous
a fait fuir sous la tonnelle du vestiaire. « N’est-ce pas, les França
163
ême temps. — « Ne regardez donc pas mes mains, je
dois
faire le ménage ces jours, la peau devient toute sèche et je n’ai mêm
164
t. Presque les mêmes mots !). Doux malentendu qui
nous
rapproche sous la forme, respectivement, d’une carte postale et d’une
165
raire. Ses deux sœurs sont venues la chercher, et
nous
sommes rentrés sous le même parapluie, jusqu’à leur petite maison cou
166
nitié », ne saurait laisser aucun doute, fussions-
nous
même privés de certains témoignages oraux ou de quelques textes irréf
167
re à cette « Germanie aimée18 » ? Ah ! les livres
nous
avaient bien trompés. Pas trace ici de « merveilleux ». Tout ce qui,
168
ainte. — Des Werthers aux yeux secs, voilà ce que
nous
sommes. 14 juin 1929 Je suis assis en face du magazine que lit
169
e soir. Je ne sais pas ce qu’il y a, sinon que je
dois
retenir violemment une espèce de joie qui attrape la fièvre dans mon
170
dit-il (et l’on sent qu’il pense : maintenant que
nous
avons clos cette journée par une récréation bien méritée), nous voulo
171
s cette journée par une récréation bien méritée),
nous
voulons aller dormir. Ainsi, dormez bien, faites de doux rêves, — il
172
doux, hein !… » Tout cela est très juste ; la vie
doit
être ainsi : parfaitement compréhensible et d’une vulgarité toute nat
173
s yeux clos. L’arbre, en sa nuit vivante, rêve de
nous
. Plus tard, nous nous sommes regardés sans fin. (Ah ! comment dire !
174
bre, en sa nuit vivante, rêve de nous. Plus tard,
nous
nous sommes regardés sans fin. (Ah ! comment dire ! Vraiment ce fut c
175
en sa nuit vivante, rêve de nous. Plus tard, nous
nous
sommes regardés sans fin. (Ah ! comment dire ! Vraiment ce fut cette
176
t une branche et la Lune éclairait à longs traits
nos
visages. Je reconnus la jeune fille tzigane, ma Rose noire de Tannenb
177
it doucement, au sein du silence et du regard. Et
nous
sommes demeurés des heures au-delà de ce que l’on ignore d’un être, d
178
aient sans mesure tout ce que l’anxiété de la vie
nous
dérobe : la nudité, la plénitude et la violence infiniment comblée. O
179
musical. Ainsi coula cette nuit sans partage, et
nos
mains ne s’étaient point touchées, lorsque au point du jour je vis pâ
180
i à leur manière, et très éloignés, qui composent
notre
imagerie quotidienne du vaste monde. J’étais seul et tranquille, à ma
181
e, résultat selon lui de l’excellente cuisine que
nous
sert la Gnädige. Je n’aurais plus l’air citadin. Allons bon, félicito
182
point de cela que l’homme des villes a besoin de
nos
jours ? On parle toujours de son appétit du plaisir. C’est un cliché
183
sang, amplifie le rythme des marées qui baignent
nos
membres. J’ai connu peu de joies plus hautes que celle-ci : se promen
184
ns le mouvement. Et c’est par là qu’ils parlent à
notre
âme et la retiennent, la captivent. Fin juillet 1929 Vraiment l
185
encore jusqu’à Stuttgart, où je crois bien qu’on
doit
arriver vers 8 heures, J’ai d’abord essayé de me confiner dans cette
186
des populations qu’il traverse. À chaque station
nous
débarquons un peu moins de paysans et de paniers ventrus, embarquons
187
encore en regardant devant moi. J’ai honte. Comme
nous
sommes incapables de nous libérer de barrières sociales ou de pudeurs
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moi. J’ai honte. Comme nous sommes incapables de
nous
libérer de barrières sociales ou de pudeurs qu’en pensée nous tenions
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de barrières sociales ou de pudeurs qu’en pensée
nous
tenions pour nulles. Si j’étais vraiment libre, j’aurais fait place a
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faire des courses en ville, probablement ; elle a
dû
prendre le train des ouvriers, — et c’est à elle que va ma sympathie
191
re interrogation des visages devant l’atrocité de
notre
vie sociale ! Je baisse les yeux sur mon livre. Et la foule menaçante
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humain, c’est de donner sans mesure un amour dont
notre
vie, peut-être, n’a que faire. ⁂ Le reste de la vie, c’est toujours e
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é écumer sous la masse du soleil. Une lisière qui
nous
accompagnait vira largement, nous fit front, et il n’y eut plus qu’un
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Une lisière qui nous accompagnait vira largement,
nous
fit front, et il n’y eut plus qu’une piste de terre entre les sapins
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noirs, la rumeur du rivage et du soleil derrière
nous
décroissant, tumulte d’un matin d’été. Maintenant une odeur fine de b
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une allée fait son bruit luxueux, tout s’éclaire,
nous
y sommes : cent fenêtres, sur la gauche, dans une façade de grès Loui
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sur la gauche, dans une façade de grès Louis XV.
Nous
la longeons, nous montons une rampe pavée qui s’engage sous un porche
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ns une façade de grès Louis XV. Nous la longeons,
nous
montons une rampe pavée qui s’engage sous un porche couvert aux colon
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rophes de Novalis, des mélodies de Bach. Après le
Notre
Père, chacun s’en va, sérieux, de son côté. Le reste de la matinée se
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pourpres. Les chevaux ruisselants s’échappent de
nos
bras, et nous les poursuivons, le long des grèves, dans les blés. Mid
201
s chevaux ruisselants s’échappent de nos bras, et
nous
les poursuivons, le long des grèves, dans les blés. Midi. Au haut de
202
t consacré à l’inspection des terres. Chaque jour
nous
partons en break à deux chevaux, pour l’un des onze villages du burgr
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et parfois hors des pistes, à travers la forêt —,
nous
gagnons la maison de l’inspecteur. On la distingue de loin, seule bât
204
r les « bocks » mal encornés. Le fusil déposé sur
nos
genoux, par habitude, ce sera pour tirer un chat qui rôde autour de l
205
e forêts maigres et de pâturages, à perte de vue.
Nous
sommes pour trois jours, les hôtes d’une immense demeure en briques r
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de « ceux de W. qui ne boivent que du lait ». Et
nous
servent du thé bouillant où nagent des morceaux de glace. À ces détai
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ement des bœufs ne s’apaise pas sous le soleil et
nous
entoure d’une rumeur animale tenace comme toutes ces odeurs de la ter
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ouffle le vent marin ; et des cigognes filent sur
nos
têtes, tirant leurs pattes roses. À l’horizon toujours passent des vo
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ue l’on exige des jeunes Prussiens, ferait hurler
nos
pédagogues. Mais elle s’unit à un régime de responsabilités concrètes
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de de se trouver devant une bête en liberté qu’on
doit
saisir d’abord, puis seller et dompter. Ou bien ce sont des tâches pr
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ommes, des animaux et des éléments naturels. Pour
nous
, nous développons un sens plutôt fictif de la responsabilité. Nous dé
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des animaux et des éléments naturels. Pour nous,
nous
développons un sens plutôt fictif de la responsabilité. Nous développ
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ppons un sens plutôt fictif de la responsabilité.
Nous
développons au vrai un hamlétisme. Notre préparation à l’autonomie de
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sabilité. Nous développons au vrai un hamlétisme.
Notre
préparation à l’autonomie de l’individu demeure théorique, et son app
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retardée, contrecarrée, découragée sournoisement.
Nous
créons par nos préceptes, et par toute notre ambiance éducatrice, un
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carrée, découragée sournoisement. Nous créons par
nos
préceptes, et par toute notre ambiance éducatrice, un organe de l’aut
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ment. Nous créons par nos préceptes, et par toute
notre
ambiance éducatrice, un organe de l’autonomie qui ne trouve nulle par
218
ercer : d’où les conflits purement « moraux » qui
nous
empêtrent, jusqu’au-delà de nos adolescences. Jeux des enfants prussi
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t « moraux » qui nous empêtrent, jusqu’au-delà de
nos
adolescences. Jeux des enfants prussiens : s’asseoir à six ou sept su
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ticulations, en sorte qu’il ne peut se coucher et
doit
dormir appuyé aux arbres. Pour le capturer, les indigènes scient à mo
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donne aux plaisirs mondains l’aspect absurde que
nous
leur connaissons, cette superstition ne leur est nullement nécessaire
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unkers… J’entends les gens de villes : « Ça ne
doit
pas être bien drôle à la longue ! » Avec cela que vos plaisirs vous a
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donnent sa raison d’être au labeur des journées.
Nous
voici délivrés de la grande bourgeoisie, de ces gens qui croient devo
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de la grande bourgeoisie, de ces gens qui croient
devoir
, ou se devoir. De ces gens grossièrement distingués qui ne vous ont p
225
ourgeoisie, de ces gens qui croient devoir, ou se
devoir
. De ces gens grossièrement distingués qui ne vous ont pas vu, qui dét
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eau riche, en regard de cette seule classe qui ne
doit
rien à l’opinion. Non, je ne peux rien voir dans la « féodalité » d
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té » de ces junkers, qui soit plus répugnant pour
notre
humanité que tant de systèmes prônés par les partisans du progrès, —
228
n sur l’eau Tu es appuyée debout contre moi, et
nous
regardons à nos pieds l’eau vivante. La brume est proche. Une haute m
229
es appuyée debout contre moi, et nous regardons à
nos
pieds l’eau vivante. La brume est proche. Une haute muraille derrière
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La brume est proche. Une haute muraille derrière
nous
ferme le monde. Tu ne trembles plus, tu t’appuies. Nos reflets ondule
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erme le monde. Tu ne trembles plus, tu t’appuies.
Nos
reflets ondulent très peu, gris sur le blanc doucement luisant de la
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dresse, et se retient… Et l’air chargé d’attente.
Nos
têtes immobiles sont près de se toucher, nos regards s’en vont à la r
233
nte. Nos têtes immobiles sont près de se toucher,
nos
regards s’en vont à la rencontre de ce qui est voilé. Retiens ton sou
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écoute encore plus purement… Solennité autour de
nous
: il y a une grande lenteur. C’est l’avenir ou l’éternité qui ouvre l
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eçue quelque part en nous-mêmes, dans la brume où
nous
sommes perdus avec ce clapotis d’une eau étrangement vivante et qui r
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eau étrangement vivante et qui rêve ; et rien que
nos
yeux qui brillent dans l’étendue où nos deux formes confondent leur o
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rien que nos yeux qui brillent dans l’étendue où
nos
deux formes confondent leur ombre et leur songe… Odeur de l’eau, — po
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oujours le fantôme de l’Odéon qui m’accompagne et
nous
ne disons presque rien, nous savons les mêmes histoires et nous avons
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qui m’accompagne et nous ne disons presque rien,
nous
savons les mêmes histoires et nous avons durant la journée bouquiné d
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presque rien, nous savons les mêmes histoires et
nous
avons durant la journée bouquiné dans les mêmes boîtes sous les arcad
241
eur vie : « J’ai horreur de la sentimentalité ».)
Nous
voici donc en taxi, « nous deux le fantôme ». Ce soir-là, le fantôme
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la sentimentalité ».) Nous voici donc en taxi, «
nous
deux le fantôme ». Ce soir-là, le fantôme ayant envie de manger ferme
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ne vous le confie pas sans un secret tremblement.
Nous
embarquons Jean Cassou, et le fantôme se fait aussi négligeable que p
244
ent invisible, dans cette minuscule voiture. Déjà
nous
traversons la nuit rose et violette de Montparnasse. Là, l’insondable
245
e Montparnasse. Là, l’insondable lubie d’un agent
nous
immobilise une minute aux lisières odorantes d’une terrasse où nous v
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e minute aux lisières odorantes d’une terrasse où
nous
voyons Charles-Albert Cingria, transfiguré par un souffle épique, en
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ris et leurs établissements place de la Concorde.
Notre
conteur est vêtu de la gloire d’un pourpoint « plus rouge que rouge »
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ine, qui vaille l’amour. Durant cette méditation,
nous
avons gagné une rue pauvrement éclairée où l’on s’arrête. Le fantôme
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nt éclairée où l’on s’arrête. Le fantôme derrière
nous
claque la portière. Il fait assez froid. ⁂ Lorsque l’homme, cédant à
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de se perdre est un des plus profonds mystères de
notre
condition, et je ne crois pas trop absurde d’y chercher l’origine non
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la mode, qui vient trébucher dans les méandres de
notre
chemin : « Il faut se perdre pour se retrouver », nous enseigne une d
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chemin : « Il faut se perdre pour se retrouver »,
nous
enseigne une doctrine en vérité moins généreuse que ne veut le croire
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éparses dans une brousse où s’engage délibérément
notre
fantôme. Il avance sans bouger les jambes. Nous suivons à tâtons. Ce
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notre fantôme. Il avance sans bouger les jambes.
Nous
suivons à tâtons. Ce que je pressentais ne tarde pas à se produire :
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pensers mis à toutes sauces. Mais qui donc, parmi
nos
penseurs, mériterait d’être servi en sauce Marthaler ? Mais ne parlon
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— la portion que l’on s’est administrée, accapare
nos
facultés les plus vulgaires, libérant par là cette part gratuite de n
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après-midi qu’il commençait un roman. Son absence
nous
fera-t-elle croire qu’il apporte quelque préciosité à le parfaire ? —