1 1934, Politique de la personne. Introduction — 5. En dernier ressort
1 eveux. Il faut que du dehors un bras se tende. Le chrétien sait que ce bras s’est tendu. La foi est un ordre reçu, obéi et ordon
2 de son existence, le motif absolu de l’action du chrétien , la justification de cette action et la vision de ses buts immédiats.
3 ne peut limiter au « privé ». Mais la position du chrétien dans le monde d’aujourd’hui est trop exceptionnelle — sinon même scan
4 les arguments « humains ». Comment veut-on que le chrétien échappe à cette espèce d’équivoque ? Dès qu’il fait de la politique,
5 d’ailleurs d’être trompeuse. Le rôle de la pensée chrétienne n’est pas, je crois, de supprimer les difficultés de cet ordre, encor
6 l’on ignore notre vraie condition. Mais l’état du chrétien dans ce monde est justement de connaître sans cesse, dans l’angoisse
7 nière analyse la différence irréductible entre un chrétien et un marxiste convaincu. Le plus sincère, le plus humain, le plus co
8 aincu des marxistes finit toujours par opposer au chrétien qui le presse de conclure sur la destination de l’homme, un « on verr
2 1934, Politique de la personne. Première partie. Primauté du spirituel ? — I. Destin du siècle ou vocation personnelle ?
9 enève, le 12 février 1934, au cours de la Semaine chrétienne universitaire. 13. Voir à l’appendice : « Liberté ou chômage ? » et
3 1934, Politique de la personne. Première partie. Primauté du spirituel ? — II. Personne ou individu ? (D’après une discussion)
10 ra que la vocation ainsi comprise est une réalité chrétienne , qui n’a pas de sens pour l’incroyant. Je ne puis l’accorder sans de
11 l’anarchie. La vocation telle que l’entendent les chrétiens est imprévisible. Or les lois ont pour utilité principale de prévoir.
4 1934, Politique de la personne. Première partie. Primauté du spirituel ? — III. Précédence ou primauté de l’économique dans le marxisme ? (Introduction à un débat dans un cercle privé)
12 ’agit là d’une gigantesque caricature de réalités chrétiennes , qui n’ont d’existence que pour la personne humaine, et qui supposent
13 gence irréductible qui existe entre la conception chrétienne et la conception marxiste-hégélienne de la réalité humaine et de l’hi
5 1934, Politique de la personne. Deuxième partie. Principes d’une politique du pessimisme actif — IV. Ni ange ni bête : ni gauche ni droite (Fondements théologiques d’une action politique)
14 peut se fonder une politique qui mérite le nom de chrétienne . Je la vois caractérisée par deux traits qui nous serviront de critèr
15 pté, il s’agit de l’exécuter. L’ordre reçu par le chrétien est dans l’instant, hic et nunc ; l’ordre imposé par une politique es
16 c non seulement possible, mais nécessaire, que le chrétien prenne position en présence des partis politiques. S’il rejette les p
17 et la seule direction possible de toute politique chrétienne  : « L’homme seul (devant Dieu) est au-dessus de la collectivité25. »
18 tuation personnelle devant Dieu. Non seulement le chrétien pourra et devra collaborer avec tous les « mouvements » politiques qu
19 e nécessaire — voilà peut-être définie l’attitude chrétienne en politique : une révolution sans illusions. 23. Réponse à une enq
6 1934, Politique de la personne. Deuxième partie. Principes d’une politique du pessimisme actif — V. Sur la devise du Taciturne
20 a démarche paradoxale, « dialectique », de la vie chrétienne  : elle rejette tout espoir qui ne serait pas le seul espoir, toute pr
21 en vertu du même ordre des choses, la dialectique chrétienne rejette tout désespoir qui ne serait pas le seul désespoir réel : cel
22 iction et de l’« agonie », est au centre du monde chrétien , parce qu’elle est le signe même de notre condition. Et lorsque nous
23 final, réplique morne et désespérée du millenium chrétien . Nous voici donc en face de deux solutions synthétiques « possibles »
24 la seule attitude politique que puisse adopter le chrétien  : la politique du pessimisme actif, — ou si l’on veut de l’activisme
25 eux attitudes : les adorer ou les fracasser. Tout chrétien est iconoclaste. C’est là le premier temps de son action rénovatrice.
26 néfices provisoires qu’il dispense. Une politique chrétienne doit d’abord condamner toutes les « solutions » que nous avons divini
27 compromis pour être compatible avec une attitude chrétienne . À l’origine permanente de toute action vraiment évangélique, il n’y
28 à nous garantir à l’avance par un programme, si «  chrétien  » qu’on le veuille. Un certain nombre de compromissions nous sont à j
7 1934, Politique de la personne. Deuxième partie. Principes d’une politique du pessimisme actif — VI. Note sur un certain humour
29  : ils se moquent bien de vos sollicitudes ! » Un chrétien n’entre pas dans ces astuces à courte vue. Il a une raison intraitabl
30 te phrase, — sur son humour à deux tranchants. Le chrétien ne peut pas prendre totalement au tragique le problème de l’aménageme
31 a vie. Mais c’est là un sérieux subordonné, et le chrétien peut sans cesse le mettre en question. Il n’en va pas de même pour l’
32 solue à des problèmes insondablement relatifs. Le chrétien sait pour quoi et pour Qui il combat. Bien plus, il sait que l’affair
33 e ne peut pas accepter. Entre le communiste et le chrétien , il y a cet humour dernier, irréductible, et qui joue toujours aux dé
34 a perdu. Si je crève de faim, tout sera perdu. Le chrétien dit : tout est déjà perdu, et bien plus que vous ne croyez, mais auss
8 1934, Politique de la personne. Troisième partie. Idoles — VII. Comment rompre ?
35 t pour lui l’ordre, le commandement. Mais que les chrétiens , fatigués de la lutte, viennent à croire qu’il est une autre façon de
36 r tirer bénéfice pour la foi — bien plus, que les chrétiens considèrent cette paix comme un bien supérieur à la lutte, qu’ils l’o
37 essait, c’était un aspect nécessaire de l’« ordre chrétien  » du monde. Nous ne l’avons pas cru longtemps, — le temps de nous sou
38 s c’est un parti de gens qui, ayant peut-être été chrétiens , veulent en tirer des intérêts, abusent de ce qu’ils considèrent comm
39 de négliger. Il n’y a pas, en vérité, de « forces chrétiennes  » spécifiques, constituées, existant en elles-mêmes, qui auraient été
40 eurs complicités avec les « forces du monde ». Le chrétien ne connaît pas d’autre force réelle que celle de la foi. Or cette uni
41 n, il ne peut s’en targuer pour fonder un « ordre chrétien  » ; et s’il le fonde, c’est en réalité sur une tout autre force que c
42 optimistes encore. Toutes ces formules d’« ordre chrétien  » ont été plus ou moins réalisées, et constituent dans leur ensemble,
43 ises qui se crurent en droit d’édicter un « ordre chrétien  », se fondaient toutes, et se fondent encore, sur une conception anti
44 oi il y a un imposteur dans tout homme qui se dit chrétien . (On ne peut dire cela que d’un point de vue chrétien.) Mais c’est au
45 tien. (On ne peut dire cela que d’un point de vue chrétien .) Mais c’est aussi pourquoi il y a une suprême imposture dans tout pr
46 ne suprême imposture dans tout programme prétendu chrétien , dans toute politique humaine organisée — fût-ce à la gloire de Dieu 
47 l’industrie lourde au gouvernement d’une nation «  chrétienne  » revendiquer dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétien
48 er dans leurs discours la défense des « valeurs » chrétiennes , pour appuyer des décrets-lois. L’on voit des clergymen prier pour le
49 ’à ceci] : Chose plus atroce encore, [sic] l’idée chrétienne , l’idée religieuse, l’idée même de Dieu est abolie… » Ne pouvant supp
50 u vienne me dire : je ne crois pas à vos paroles, chrétiens , menteurs ! — et je lui répondrai : Ta révolte est la mienne, mon hum
51 utre plus profonde : celle de voir qualifier de «  chrétienne  » une « idée » qui sert l’injustice établie. Tu ne crois pas à ces pa
52 i les crois-tu soudain, quand ils se donnent pour chrétiens  ? ⁂ Quand, par la maladie du monde, la « chrétienté » se trouve menac
53 e force de même ordre. Assez de cette « politique chrétienne  » où l’on embarque une prétendue foi dans les plus discutables déterm
54 e est affaire de systèmes ; mais l’ordre, pour le chrétien , sera toujours de vouloir sur le champ le plus juste. Car ce qui mani
55 if, reste le lieu d’obéissance privilégié pour le chrétien , mais ne se confond pas avec l’enjeu de son salut. Tel est le paradox
56 onfrontation sur ce sujet : Rupture entre l’ordre chrétien et le désordre établi. Cet article y parut, « confronté » avec ceux d
57 lique… 32. Et non pas au nom d’un « ordre social chrétien  », qui s’opposerait au désordre actuel, capitaliste ou marxiste. Car
58 ctuel, capitaliste ou marxiste. Car la révolte du chrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétien, dont certains par
59 hrétien est immédiate, indubitable ; mais l’ordre chrétien , dont certains parlent, où est-il aujourd’hui ? Faudrait-il attendre
9 1934, Politique de la personne. Troisième partie. Idoles — VIII. Humanisme et christianisme
60 umanistes le nieront. Ils me diront que, là où le chrétien parle de salut, eux se bornent à revendiquer le bonheur des hommes, l
61 les autres, immanent. Les humanistes accusent les chrétiens d’une sorte de lâcheté. Ils les accusent d’avoir recours à une réalit
62 christianisme est contre l’homme. 2. À cela, les chrétiens répondent : Comment l’homme s’aimerait-il lui-même mieux que Dieu, so
63 fondant sur l’homme, sont semblables, aux yeux du chrétien , à ce fameux baron de Crac qui prétendait se tirer hors d’un puits en
64 ux de certains humanistes, peut-être. Aux yeux du chrétien , non ; le conflit est plus grave, car le rejet de l’humanisme constit
65 l’humaniste d’endosser le reproche de lâcheté. Le chrétien le considère comme un homme qui refuse d’accepter, dans toute sa viol
66 mais qui se coupent perpendiculairement. Chez les chrétiens , volonté de se soumettre à ce qui juge la vie. Chez les humanistes, v
67 mettra d’assurer ce bien absolu qu’est sa vie. Le chrétien cherche à obéir aux ordres de sa foi, fût-ce même au mépris de sa vie
68 — et toute l’histoire des martyrs en témoigne. Un chrétien est un être qui joue tout sur la foi, c’est-à-dire sur l’invisible, c
69 vraisemblance. Prenons des exemples concrets. Un chrétien qui contracte une assurance sur la vie n’est pas plus un chrétien à c
70 tracte une assurance sur la vie n’est pas plus un chrétien à cet instant et dans cet acte ; il agit en humaniste. Il témoigne de
71 ce. Ce mot peut nous fournir un autre exemple. Un chrétien qui s’écrie : c’est providentiel ! chaque fois que lui échoit un « bo
72 solue est la vie, non l’obéissance. Et de même un chrétien qui dit, parlant des autres ou parlant en général : ceci est bon, mor
73 ttitude qui se mêle constamment à l’existence des chrétiens eux-mêmes. Ce n’est pas à dire que l’humanisme n’ait pas ses doctrine
74 éconde. Mais en face de ce triomphe humaniste, le chrétien ne pourrait-il pas relever maintenant la vraie défense de l’homme, — 
75 nge ou bête ? Sera-t-il encore un homme ? L’homme chrétien est à la fois ange et bête. Dans ce conflit perpétuel, il trouve sa j
76 cussion organisée par la Fédération des étudiants chrétiens au Foyer international du boulevard Saint-Michel (le 25 janvier 1933)
77 une décision concrète pour se réaliser. 41. « Le chrétien est un embusqué de l’infini », écrivait Ramon Fernandez. 42. On sait
10 1934, Politique de la personne. Troisième partie. Idoles — IX. Antimarxiste parce que chrétien
78 doit dire plus : l’issue terrestre de l’aventure chrétienne est connue depuis le Christ, elle a été prédite par l’Évangile et l’A
79 numérer les réactions que je crois être celles du chrétien en présence des thèses communistes. Il y a des adversaires que l’on n
80 nt facile d’opposer terme à terme les expressions chrétiennes et les expressions communistes, tant sur le plan éthique que sur le p
81 riel qui se retrouve à tous les moments de la vie chrétienne , le marxiste oppose son idéal d’assurance matérielle. Il dit à l’ouvr
82 vice, l’amour du prochain. Le travail est pour le chrétien un pur exercice. Il n’a pas de valeur en soi. Il n’est pas une vertu,
83 êt personnel. Il est donc le contraire du service chrétien , lequel est d’abord sacrifice au bien de l’autre en tant qu’autre, sa
84 ité non humaine. Je m’étonne toujours de voir des chrétiens s’extasier devant « le magnifique élan qui soulève la jeunesse russe
85 ui de l’amour du prochain. Il est évident pour un chrétien que cet amour est inconcevable et impossible, est une pure hypocrisie
86 autre communion humaine. Il faut, hélas ! que les chrétiens l’aient bien oublié, pour qu’ils admirent avec nostalgie l’enthousias
87 dans ces notes, le fameux problème de la personne chrétienne en face du collectif marxiste. C’est l’opposition qu’on remarque le p
88 dis bien le sens, la direction. Le sens de la vie chrétienne est vertical, le sens de la vie marxiste est horizontal. Le sens de l
89 vie marxiste est horizontal. Le sens de la vie du chrétien c’est de sortir de la vie. C’est la mort à soi-même. Le sens de la vi
90 st de s’accrocher à sa vie indéfiniment. Mais les chrétiens le savent-ils encore ? Savent-ils encore que, pour entrer dans le Roy
91 talement, christianisme et marxisme, c’est que le chrétien croit à l’éternité instantanée, tandis que le marxiste croit à une se
92 mun de doctrine entre un communiste sincère et un chrétien obéissant. Ils parleront toujours de choses radicalement différentes,
93 Le grand service que le marxisme peut rendre aux chrétiens , est là. Il a fait apparaître aux yeux d’une chrétienté qui s’endorma
94 re d’accéder à l’autre monde. Trop longtemps, les chrétiens ont cru pouvoir utiliser la morale de ce monde, qui est une morale d’
95 rant. Il serait temps que nos bourgeois vaguement chrétiens s’en rendent compte clairement. Nous avons longtemps cru que le « poi
96 s de voir que sans la foi, tout ce que disent les chrétiens à la suite du Christ « retombe à plat », comme l’écrivait récemment A
97 rxisme, n’aboutirait, pratiquement, qu’à faire du chrétien un mauvais marxiste, sans cesse soupçonné de « sabotage idéaliste » p
98 iste » par les camarades du parti, — ou un de ces chrétiens incertains, dont justement l’incertitude a provoqué l’inévitable et j
11 1934, Politique de la personne. Troisième partie. Idoles — X. Fascisme
99 isciplinaire de l’homme. Le marxisme est pour le chrétien un adversaire plus noble, plus représentatif de l’athéisme conséquent
100 ent aussi des persécutions soviétiques contre les chrétiens , et ne restent pas indifférents ou complices devant les crimes capita
12 1934, Politique de la personne. Quatrième partie. Problèmes de la révolution personnaliste — XI. D’un Cahier de revendications
101 un équilibre final, triste réplique du millenium chrétien . Les autres, avec Proudhon, refusent toute synthèse, toute solution m
102 nner jusqu’au bout le courage. Je parle de la foi chrétienne où je veux être, de ce suprême « choix » qui ne vient pas de moi, mai
13 1934, Politique de la personne. Quatrième partie. Problèmes de la révolution personnaliste — XII. Communauté révolutionnaire
103 ’un vienne en aide à l’autre (c’est la définition chrétienne du « prochain »), soit que tous deux, apportant des aptitudes différe
104 nte extrême de la vocation, c’est-à-dire, pour un chrétien , la fidélité de l’homme à persévérer dans sa mission particulière en
14 1934, Politique de la personne. Quatrième partie. Problèmes de la révolution personnaliste — XIII. Triomphe de la Personne, (Aphorismes)
105 es opinions ? Allons, ils ne sont pas sérieux. Un chrétien a le droit de faire cette observation simpliste, qui soulève générale
106 ’on considère comme une tricherie. Et pourquoi le chrétien a-t-il ce droit ? Parce qu’il est plus actif que les autres ? Non, hé
107 autres ? Non, hélas ! Mais parce que, en tant que chrétien , il accepte qu’on lui retourne le reproche. Il accepte, en vertu même
15 1934, Politique de la personne. Appendice — 3. Groupements personnalistes
108 sprit » d’Esprit est d’inspiration spécifiquement chrétienne . La revue a d’ailleurs franchement pris position dans un numéro spéci
109 n numéro spécial intitulé : Rupture entre l’ordre chrétien et le désordre établi. Esprit n’en reste pas moins le lieu de rencont