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s les conditions somme toute artificielles où mon
chômage
m’a placé, m’obligeant à me poser ici, dans un milieu qui m’est fort
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er de démêler un peu la signification complexe du
chômage
intellectuel. Nos conversations de ces jours derniers avec nos amis,
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analyser plus concrètement dans la suite. 1 — Le
chômage
est devenu aujourd’hui un état d’âme, une « condition », un mode part
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ilanthropie. On parle du péril social créé par le
chômage
, dont on admet généralement qu’il est démoralisant. (Pour beaucoup de
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ent extérieur à la réalité humaine et présente du
chômage
. 4 — Qui donc pourrait étudier la réalité humaine et présente du chôm
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ourrait étudier la réalité humaine et présente du
chômage
? Les chômeurs eux-mêmes ? On n’étudie pas la misère, quand il ne s’a
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ils se bornent à utiliser l’argument politique du
chômage
, soit enfin qu’une gêne assez compréhensible les retienne de se mêler
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Voici donc le dilemme : ou bien l’on est dans le
chômage
, et l’on n’a pas les moyens de s’analyser, de s’exprimer. Ou bien l’o
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analyser, de s’exprimer. Ou bien l’on est hors du
chômage
, et l’on a toutes les raisons de ne pas trop s’en approcher. 5 — Rest
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les moyens d’étudier de l’intérieur le « fait du
chômage
». Mais cela n’est pas si simple en réalité. J’ai observé par exemple
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s’arrêter de penser ? Ha ha ! Un intellectuel en
chômage
, ce serait en somme un monsieur un peu fatigué et qui se donnerait qu
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ctuel chômeur n’est généralement pas « inscrit au
chômage
» et ne bénéficie pas du minimum de sécurité financière accordé par l
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l puisse connaître une forme très particulière de
chômage
pur : certaines circonstances extérieures sont capables de tuer en ce
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ux-là auront probablement de 40 à 70 ans…) 2 — Le
chômage
tel qu’il est vécu aujourd’hui par une trentaine de millions d’hommes
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s insupportablement donc… Un point à étudier : le
chômage
déclasse l’intellectuel. Il le met sur un pied d’égalité paradoxal av
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de décrire ma petite expérience d’intellectuel en
chômage
; qu’il pourrait être utile de montrer qu’on peut sortir des villes o