1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Première partie. N’habitez pas les villes !
1 s les conditions somme toute artificielles où mon chômage m’a placé, m’obligeant à me poser ici, dans un milieu qui m’est fort
2 er de démêler un peu la signification complexe du chômage intellectuel. Nos conversations de ces jours derniers avec nos amis,
3 analyser plus concrètement dans la suite. 1 — Le chômage est devenu aujourd’hui un état d’âme, une « condition », un mode part
4 ilanthropie. On parle du péril social créé par le chômage , dont on admet généralement qu’il est démoralisant. (Pour beaucoup de
5 ent extérieur à la réalité humaine et présente du chômage . 4 — Qui donc pourrait étudier la réalité humaine et présente du chôm
6 ourrait étudier la réalité humaine et présente du chômage  ? Les chômeurs eux-mêmes ? On n’étudie pas la misère, quand il ne s’a
7 ils se bornent à utiliser l’argument politique du chômage , soit enfin qu’une gêne assez compréhensible les retienne de se mêler
8 Voici donc le dilemme : ou bien l’on est dans le chômage , et l’on n’a pas les moyens de s’analyser, de s’exprimer. Ou bien l’o
9 analyser, de s’exprimer. Ou bien l’on est hors du chômage , et l’on a toutes les raisons de ne pas trop s’en approcher. 5 — Rest
10 les moyens d’étudier de l’intérieur le « fait du chômage  ». Mais cela n’est pas si simple en réalité. J’ai observé par exemple
11 s’arrêter de penser ? Ha ha ! Un intellectuel en chômage , ce serait en somme un monsieur un peu fatigué et qui se donnerait qu
12 ctuel chômeur n’est généralement pas « inscrit au chômage  » et ne bénéficie pas du minimum de sécurité financière accordé par l
13 l puisse connaître une forme très particulière de chômage pur : certaines circonstances extérieures sont capables de tuer en ce
14 ux-là auront probablement de 40 à 70 ans…) 2 — Le chômage tel qu’il est vécu aujourd’hui par une trentaine de millions d’hommes
15 s insupportablement donc… Un point à étudier : le chômage déclasse l’intellectuel. Il le met sur un pied d’égalité paradoxal av
16 de décrire ma petite expérience d’intellectuel en chômage  ; qu’il pourrait être utile de montrer qu’on peut sortir des villes o
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Deuxième partie. Pauvre province
17 availle, ou par quelque décret d’État. Je vois le chômage s’étendre et s’installer, comme se sont installés dans ces villages m
18 ne l’ai-je compris vraiment qu’à la faveur de ce chômage  ? C’est qu’il m’a fallu m’éloigner de cette ambiance bourgeoise où l’
19 er sous le titre de Journal d’un intellectuel en chômage les pages que je suis en train de rédiger à temps perdu. Il est asse
20 change d’idées sur la richesse, la pauvreté ou le chômage . Mélange extraordinairement irritable de mauvaise conscience, de dési
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Troisième partie. L’été parisien
21 nfortable ! Août 1935 La pire injustice du chômage  : il vous oblige à prendre la première place qu’on vous offre, fût-el