1 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
1 Dépenses du premier mois dans l’île : Ménage, manger et boire, 480 francs ; (en général tout est plus cher qu’à Paris). Un
2 te mère. Le matin, je me dis : qu’est-ce qu’on va manger ce jour ? Je n’avais pas grand-chose. Le père et les deux fils disent
3 ux ou trois jambes. Bon. C’est ce qu’il faut pour manger . Ils rentrent d’avoir tiré le sel et mangent la pêche. J’avais ajouté
4 pour manger. Ils rentrent d’avoir tiré le sel et mangent la pêche. J’avais ajouté deux ou trois jambes, donc, mais moi je n’en
5 outé deux ou trois jambes, donc, mais moi je n’en mange pas. Tantôt, ils s’en vont à leur ouvrage, moi je reste ici. Ils rent
6 ’il y a une soupe aux pommes de terre, je vais en manger une grande assiettée ; ça arrange, ça délasse, et avec ça on peut all
7 élasse, et avec ça on peut aller se coucher ! Ils mangent et on va se coucher. C’est le lendemain matin que j’ai vu qu’ils avai
8 ndant des mois, la croyant trop vieille pour être mangée , sinon pour faire encore quelques œufs. Elle paraissait inguérissable
9 ne seiche énorme, de celles que les gens de l’île mangent (ils les coupent dans la longueur et les conservent pour l’hiver). Vi
10 rette vraiment beaucoup, mais il faut que je vous mange . Dure nécessité, et croyez que cela me fend le cœur ! » Voilà la dern
11 aut penser à eux quand on juge « le monde »… Nous mangeons les premiers légumes du jardin : salades et radis. Pour les carottes,
12 onnelet. Et nous allions nous mettre à table pour manger le canard des grandes occasions, quand la chose est arrivée. Apportée
13 noire et les poulets encore trop jeunes pour être mangés . Régler vingt petites choses de cette espèce. Petites choses pour la
2 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
14 déjà, plus petites et toujours vertes ; on ne les mange pas.) Simard nous a indiqué une ferme, de l’autre côté de la colline
15 la maison ? Il faut bien continuer à vivre, et à manger , et à laver, il me semble ? — Je ne pense pas comme vous, Monsieur, m