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, comme beaucoup le pensent, la conception dite «
chrétienne
» du mariage qui cause tout notre tourment, ou au contraire, est-ce u
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amour courtois non moins qu’aux yeux de la morale
chrétienne
et féodale. Mais sans cette faute initiale, il n’y aurait pas de roma
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leurs croyances, des formes très diverses, tantôt
chrétiennes
, tantôt bouddhistes ou musulmanes. Dans un hymne manichéen récemment
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te incantation d’un mythe ? 3.Agapè ou l’amour
chrétien
Prologue de l’Évangile de Jean : Au commencement était la Parole
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de tout le christianisme, et le foyer de l’amour
chrétien
que l’Écriture nomme Agapè. Événement sans précédent, et « naturellem
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Éros cherchait le dépassement à l’infini. L’amour
chrétien
est obéissance dans le présent. Car aimer Dieu, c’est obéir à Dieu qu
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me. » C’est ainsi dans l’amour du prochain que le
chrétien
se réalise et s’aime lui-même en vérité. Pour l’Agapè, point de fusio
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ui adorent Éros ? Et qu’au contraire, les peuples
chrétiens
— historiquement les peuples d’Occident — ne devraient pas connaître
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dultère et le concubinat24. Tandis que le mariage
chrétien
, en devenant un sacrement, imposait une fidélité insupportable à l’ho
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nverti par force. Engagé malgré lui dans un cadre
chrétien
, mais privé des secours d’une foi réelle, un tel homme, fatalement, d
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des influences religieuses, néo-platoniciennes et
chrétiennes
dénaturées… Mais ces « affirmations hardies » ont aussitôt dressé con
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es — jaïnisme, bouddhisme, essénisme, gnosticisme
chrétien
— l’Église cathare se divisait en deux groupes : les parfaits (perfec
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ces : « Il n’y a certainement pas de sermons plus
chrétiens
que les leurs, et leurs mœurs étaient pures… » Ce jugement rachète en
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Mais on s’étonne de voir le saint qualifier de «
chrétienne
» une prédication qui nie plusieurs des dogmes fondamentaux de l’Égli
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toutes contraires à celles qui fondent la morale
chrétienne
authentique. La condamnation de la chair, où certains croient voir au
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ains croient voir aujourd’hui une caractéristique
chrétienne
, est d’origine manichéenne et hérétique. Car il faut bien noter que l
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, pour prendre un exemple moderne, le « sentiment
chrétien
» que l’on reconnaît chez un Baudelaire est autre chose qu’une transp
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la confuse combinaison de doctrines plus ou moins
chrétiennes
, manichéennes et néo-platoniciennes eût-il pu naître une rhétorique a
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e s’opérait le contact du monde arabe et du monde
chrétien
. Il se peut, par ailleurs, que les croisades aient joué un rôle non n
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e par sa cour d’amour où le mariage fut condamné.
Chrétien
avait écrit un Roman de Tristan dont les manuscrits sont perdus. Béro
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Et c’est dans le fonds celtibérique que l’hérésie
chrétienne
des « purs » a puisé, selon Rahn, certains traits de sa mythologie. Q
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marquer que les romans bretons sont tantôt plus «
chrétiens
» et tantôt plus « barbares » que les poèmes des troubadours, dont il
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u sens « courtois », non pas au sens de la morale
chrétienne
.) Les ouvrages de Chrétien de Troyes ne sont pas seulement des poèmes
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gion brittonique : elle s’est formée dans un pays
chrétien
, romanisé, puis colonisé par les Irlandais »80. Le miracle est cepend
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chevalerie féodale ; des apparences d’orthodoxie
chrétienne
; une sensualité parfois très complaisante ; enfin la fantaisie indiv
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la force de ce terme, et spécialement une hérésie
chrétienne
historiquement déterminée . D’où l’on pourra déduire. 1° que la passi
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emps, le manichéen condamne la vie, tandis que le
chrétien
revient à elle, et s’efforce de répondre à l’« attente ardente » de l
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isition. Le terme de bonshommes (ou simplement de
chrétiens
) paraît avoir été utilisé par les cathares eux-mêmes, et « parfaits »
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ez Wolfram d’Eschenbach, « le roi Pescière » chez
Chrétien
) est commun aux orphiques, aux manichéens, et même aux premiers chrét
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x orphiques, aux manichéens, et même aux premiers
chrétiens
; la pierre sacrée du Graal joue un rôle dans les religions hindoue e
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gnification toute différente de celle du repentir
chrétien
. Et bien que l’orthodoxie et l’hérésie semblent parfois étrangement c
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ble à la créature imparfaite ; tandis que pour le
chrétien
, l’amour divin est un malheur recréateur. Loin de nier l’amour profan
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ntaire dans l’endura. Au contraire, les mystiques
chrétiens
voient dans les actes et les œuvres qui découlent de l’état mystique
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ist s’est incarné, c’est-à-dire abaissé. Ainsi le
chrétien
ne se jette pas dans l’illusion d’une mort d’amour transfigurante, ma
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ée dans les mœurs comme poésie, que les mystiques
chrétiens
utiliseront ses métaphores devenues profanes comme si elles étaient t
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al de toute vie religieuse de forme et de contenu
chrétiens
, c’est l’événement de l’Incarnation. Dès que l’on s’écarte un tant so
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pathologique ». L’amour, pour lui, c’est la vertu
chrétienne
de l’Agapè, forte comme la mort, mais non point ivre ; intime, mais h
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e, mais l’amour plotinien n’est nullement l’Agapè
chrétienne
: c’est l’éros grec, qui est jouissance, et jouissance d’une naturell
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is encore elle figure la pureté même du sentiment
chrétien
dans sa chasteté et sa simplicité élémentaires, sans exaltation ni aj
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mour spirituel est initial, et non final. Pour le
chrétien
, la mort à soi-même est le début d’une vie plus réelle ici-bas, non l
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istinguer la mystique des cathares et la doctrine
chrétienne
de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en odeur de sainteté. Le pape J
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tiellement à Dieu, comme le soutient l’orthodoxie
chrétienne
, il en résulte que l’amour de l’âme pour Dieu est, dans ce sens préci
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it autre chose que la nature, — c’est la mystique
chrétienne
qui vient le reprendre pour en revêtir Agapè ! ⁂ Quant à la psycholog
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e dans ses formes sublimées. Le cycle de l’ascèse
chrétienne
ramène l’âme à l’obéissance heureuse, c’est-à-dire à l’acceptation de
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, pratiquement, est-elle bien proche d’une vision
chrétienne
réaliste. Nous aurons l’occasion d’y revenir). 3.Sicile, Italie, B
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e de tout le Moyen Âge païen tourmenté par la loi
chrétienne
—, c’est la secrète volonté qui devait donner naissance au mythe. Mai
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le premier témoignage d’un conflit que le mariage
chrétien
était censé résoudre. On y voit l’âme récemment séparée de son corps
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rer de la vie matérielle par la mort ; et l’Agapè
chrétienne
veut sanctifier la vie ; mais les « passions excitées » par Racine, c
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ns Bérénice par une « censure » morale évidemment
chrétienne
d’origine. Racine ne peut ni ne veut être pleinement lucide. Car sa l
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aux lois de la raison du siècle, reniant l’absolu
chrétien
. Les « mérites » et non plus la grâce imprévisible décident désormais
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oncement à la passion, et cette mort de Julie est
chrétienne
— autant qu’il peut dépendre de Rousseau. (Il insiste longuement, dan
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anichéenne de Parzival, et par-dessous l’imagerie
chrétienne
, dans le Saint-Graal, la pierre sacrée des Iraniens et des cathares,
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eut « la princesse lointaine » tandis que l’amour
chrétien
veut « le prochain ». 189. Le Diet de Padma. 190. L’encyclique Cast
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« essentiellement malheureux », et cette passion
chrétienne
est la seule vérité, et tous nos « devoirs » humains (dont le bonheur
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l, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en
chrétien
!) Et comment réfuter ce furieux ? Les incroyants sont renvoyés aux a
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e du moi glorifié. L’amour fidèle dans le mariage
chrétien
témoigne que la volonté de Dieu, même quand elle ruine notre bonheur,
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vé par Agapè Alors l’amour de charité, l’amour
chrétien
, qui est Agapè, paraît enfin dans sa pleine stature : il est l’affirm
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dra corriger sensiblement ce schéma de l’Occident
chrétien
. Tout d’abord : ce n’est pas le christianisme qui a fait naître la pa
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ne vie secrète. L’amour-passion n’est pas l’amour
chrétien
, ni même le « sous-produit du christianisme » ou le « changement d’ad
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lit de l’hérésie qui en résulta avec l’orthodoxie
chrétienne
. Première correction d’importance. Ensuite, il est urgent de rappeler
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al ? Ou quelque influence indirecte de l’ambition
chrétienne
définie par l’Apôtre (Romains, 8), et qui tendrait à restaurer le Cos
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loi primitive, troublée par le péché ? La volonté
chrétienne
de transformer le pécheur dans son âme et dans sa conduite a entraîné
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sme et l’Occident, comme si tout l’Occident était
chrétien
. Si donc l’Europe succombe à son mauvais génie, ce sera pour avoir tr
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la prise sur le concret dans ses limitations. Le
chrétien
prend le monde tel qu’il est, et non point tel qu’il peut le rêver. S
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ême coup nous sommes jetés au cœur même de la foi
chrétienne
! Car voici : cet homme mort au monde, tué par l’amour infini, devra
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ristan. Il y a des cas de passion dans le mariage
chrétien
; et des états de mariage dans la passion… 197. Plus on s’écarte de
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de la sexualité (collection « Présences ») : « Un
chrétien
peut et doit accepter Éros, en tant qu’Éros, et justement pas en tant
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i bien à n’importe quel malade sans génie, et non
chrétien
. 210. Crainte et Tremblement, traduit d’après la version allemande
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philosophie de Motse (taoïste) — la seule un peu
chrétienne
, qui a pour fondement quelque chose qui se rapproche du mot « amour »
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il n’y a pas de problème mystique au sens où les
chrétiens
l’entendent. Ce qu’ils ont à expérimenter… c’est l’immanence d’un Die
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mière touche de l’amour divin, à la conversion du
chrétien
. Gottfried de Strasbourg peignant l’amour de Rivalen pour Blanchefleu
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ens d’une hygiène morale bourgeoise, mais au sens
chrétien
— la guérison à obtenir, c’est que l’infidèle croie — devrait conduir
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oie — devrait conduire à désirer pour l’homme non
chrétien
qu’il traverse tout le « bonheur » de la passion. Or on s’efforce de