1 1939, L’Amour et l’Occident. Livre premier. Le mythe de Tristan
1 ècle entre la règle chevaleresque et les coutumes féodales . Peut-être n’a-t-on pas assez marqué à quel point les romans bretons
2 trer le conflit de la chevalerie et de la société féodale — donc le conflit de deux devoirs ou même, nous l’avons vu page 7, le
3 sode des trois barons « félons ». Selon la morale féodale , le vassal est tenu de dénoncer au seigneur tout ce qui lèse son droi
4 pour la chevalerie « courtoise » contre le droit féodal . Mais nous avons d’autres raisons de le croire. La conception de la f
5 né d’une réaction à l’anarchie brutale des mœurs féodales . On sait que le mariage, au xiie siècle, était devenu pour les seign
6 hoisira donc, dans ce cas, d’observer la fidélité féodale , masque et complice énigmatique de la fidélité courtoise. Il choisit
7 e le Roi et les barons, il pourrait, dans le plan féodal qu’il adopte, faire valoir le droit de la force… Étrange amour, va-t-
8 eux lois qui entrent en jeu, chevalerie et morale féodale , ne sont observées par l’auteur que dans les seules situations où ell
9 e. En tout cela ; Tristan n’obéit qu’à la coutume féodale des chevaliers : il s’agit de faire preuve de « valeur », il s’agit d
10 strer, entre la loi de chevalerie et les coutumes féodales , nous a permis de surprendre le mécanisme de ces contradictions. Alor
11 non moins qu’aux yeux de la morale chrétienne et féodale . Mais sans cette faute initiale, il n’y aurait pas de roman du tout.
2 1939, L’Amour et l’Occident. Livre II. Les origines religieuses du mythe
12 viennent plus robustes. » (Amyot). La chevalerie féodale , de même, honorait dans la chasteté un obstacle instinctif à l’instin
13 é du siècle. Elles pénétrèrent bientôt la société féodale . Celle-ci ne connaissait pas toujours l’origine et la portée mystique
14 e la femme n’ayant pas été, dans les institutions féodales du Midi, moins humble et dépendante que dans celles du Nord.32 » Or,
15 s’ils invectivent les clercs et leurs alliés les féodaux  ? Et s’ils vivent de préférence à la manière errante des « purs » qui
16 irlandais et breton ; des coutumes de chevalerie féodale  ; des apparences d’orthodoxie chrétienne ; une sensualité parfois trè
17 ns la conscience occidentale et dans les coutumes féodales , tout cela vient sourdement retentir dans le mythe. Nous avons donc r
18 du Midi, au contraire, presque affranchie du lien féodal … » Alors ? En réalité, cette seconde phrase n’est pas fausse : il y a
3 1939, L’Amour et l’Occident. Livre IV. Le mythe dans la littérature
19 rdre (pour ne pas dire mise au pas) de la société féodale par l’État-roi, entraîne des modifications assez profondes dans les r
20 r le rêve d’une aristocratie déchue de l’héroïsme féodal . Un Richelieu ou un Lauzun dans la plus haute société, un Bezenval et
21 : haine, orgueil et violence barbare de l’honneur féodal , jusqu’au crime. Isolde veut venger l’affront subi. Le philtre qu’ell
22 amour méridionale se distinguait de la chevalerie féodale en ceci surtout : c’est que tout homme, fût-il bourgeois ou vilain, p
4 1939, L’Amour et l’Occident. Livre V. Amour et guerre
23 al de cette suzeraine, selon la règle des guerres féodales , tout comme si c’était lui qui avait subi la défaite 164. Il ne lui r
24 tieux de la guerre s’oppose aux violences du sang féodal comme le culte de la chasteté, chez les troubadours, s’oppose à l’exa
5 1939, L’Amour et l’Occident. Livre VI. Le mythe contre le mariage
25 en plutôt qu’une dérogation aux coutumes du droit féodal . Mais là-dessus se produisit la confusion dont nous avons longuement
6 1939, L’Amour et l’Occident. Appendices
26 t sur le reste de la légende qui est cléricale et féodale ). Cette analogie avec Tristan nous donne un repère pour apprécier la
27 ge et de sa fidélité, en même temps que des liens féodaux . Mais les différences ne sont pas moins significatives. Dans Tristan,
28 qui conduit à la mort ; ici, ce sont les intérêts féodaux qui entraînent à des guerres sans fin. — Voici deux autres textes « c