1
le récitant. grand chœur. chœur céleste. chœur
d’
enfants. soldats, démons, assistants. PERSONNAGES DU IIe ACTE
2
deux seigneurs. Diesbach. Hornek. l’astrologue
de
Berne. le récitant. grand chœur. chœur des pèlerins. chœur
3
. le Landamman. le contremaître. l’ambassadeur
de
France. l’ambassadeur d’Autriche. l’ambassadeur de Venise. l’ambas
4
emaître. l’ambassadeur de France. l’ambassadeur
d’
Autriche. l’ambassadeur de Venise. l’ambassadeur de Savoie. le prés
5
France. l’ambassadeur d’Autriche. l’ambassadeur
de
Venise. l’ambassadeur de Savoie. le président de la Diète. Waldman
6
utriche. l’ambassadeur de Venise. l’ambassadeur
de
Savoie. le président de la Diète. Waldmann, représentant des villes
7
e Venise. l’ambassadeur de Savoie. le président
de
la Diète. Waldmann, représentant des villes. Altinghausen, représen
8
représentant des cantons forestiers. Haimo, curé
de
Stans. le messager de Fribourg et Soleure. le récitant. gran
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s forestiers. Haimo, curé de Stans. le messager
de
Fribourg et Soleure. le récitant. grand chœur. chœur céleste
10
rand chœur. chœur céleste. chœur des compagnons
de
la Follevie. chœur d’enfants. députés, soldats suisses et assistant
11
ste. chœur des compagnons de la Follevie. chœur
d’
enfants. députés, soldats suisses et assistants.
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me aujourd’hui ! Monta le vent des plaines Vent
de
guerre ! Vers le Gothard, notre bastion sacré. Alors un homme s’
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un homme s’est dressé Prêtez l’oreille ! Témoin
de
Dieu dans le fracas de la colère. Là-bas, tous crient : Ensemble !
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rêtez l’oreille ! Témoin de Dieu dans le fracas
de
la colère. Là-bas, tous crient : Ensemble ! Ensemble ! Il reste
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le ! Ensemble ! Il reste seul. Tous crient :
De
l’or ! Il reste pauvre et seul. Tous crient : La guerre ! Et l
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tin vient ! Et la nuit aussi ! (Quelques mesures
d’
orchestre.) Le récitant. Le chœur. Or écoutez Confédérés ! Prêt
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rêtez l’oreille ! Tutti. Commence ici le Jeu
de
Nicolas ! 1. Pendant tous les « récitatifs », le chœur chante à bo
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.)2 Chœur des enfants. (Tandis qu’ils sortent
de
la maison.) 1. Des matines jusqu’au soir Quelle est ma chanson ? Du
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es alpages — Sifflez, dansez, sonnez sonnailles —
De
nos travaux que Dieu protège Sonnez les merveilles ! (Dorothée appa
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s les bras.) Nicolas. — Jean, donne les tâches
de
la journée. Jean (très vite). — Rudi les cochons ! Walther les va
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six heures tout le monde ici. Compris ? (Refrain
de
la chanson, tandis qu’ils se dispersent et sortent. Les deux plus pet
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en mérité ton repos. Nicolas. — Cinquante ans
d’
âge, pour un homme, ce n’est pas le temps du repos. Mais je me dis : v
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rachait à tout ce que j’aimais ? C’est le mystère
de
ma vie, Dorothée. Et voici mon passé devant moi, comme un livre d’ima
24
ée. Et voici mon passé devant moi, comme un livre
d’
images énorme ! Les grandes pages sont tournées l’une après l’autre, e
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Une autre page, c’est ma vie à l’armée ! Dix ans
de
guerre, et à la fin, ce soir au camp, après notre dernier combat. J’e
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he du plan 2, s’éclaire comme une apparition. Feu
de
camp devant lequel on aperçoit quatre officiers et des soldats. Les c
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teurs, tout doit contribuer à donner l’impression
d’
un rêve.) …Regarde comme j’étais ! Scène iii. (Scène latérale d
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comme j’étais ! Scène iii. (Scène latérale
de
gauche.) (La fanfare est devenue plus forte, puis s’arrête brusquemen
29
Tu t’es jeté devant tes hommes pour les empêcher
de
détruire les dernières forces autrichiennes. Est-ce vrai ? Nicolas
30
1er officier. — Tu connaissais nos ordres ? Pas
de
quartier. Nicolas. — Des ennemis se sont réfugiés dans le cloître
31
. — Des ennemis se sont réfugiés dans le cloître
de
Sainte-Catherine. J’ai interdit qu’on les massacre dans ce lieu. 1
32
te prière, puis se relève et ordonne à ses hommes
d’
éteindre l’incendie. La troupe a renâclé, elle tenait sa vengeance, et
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las. — Tous les Suisses ont juré, après Sempach,
de
ne jamais forcer à main armée un lieu consacré par l’Église. À Dieu n
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ficier. — Si tu veux la justice, ne te mêle plus
de
la guerre. Attends la saison des moissons ! 1er officier. — Pour
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ire. Mais voici mon avis personnel. Avec un homme
de
guerre de ta sorte, on ferait peut-être un respectable juge de paix !
36
voici mon avis personnel. Avec un homme de guerre
de
ta sorte, on ferait peut-être un respectable juge de paix ! Je te lai
37
a terre ! (Il s’en va lentement vers la coulisse
de
gauche.) Les soldats. — Il a raison ! C’est lui qui a raison ! Viv
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est le meilleur qui s’en va ! (Nuit sur la scène
de
gauche.) Choral i. Il s’en va, hélas, il s’en va, Le meilleur d’e
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euple ingrat ! Nicolas dans ton exil Souviens-toi
de
nos périls ! Le chœur. (Sourdement.) Souviens-toi ! Regarde ! É
40
de ! Écoute ! Scène iv. (La scène latérale
de
droite s’éclaire. On voit cinq juges assis. Nicolas, qui a revêtu la
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1er juge. — Ainsi selon le droit et la coutume
de
nos ancêtres, nous avons entendu devant tous et chacun les deux parti
42
uitter sa dette, mais l’accusé, que voilà, refuse
de
rendre le jardin, disant qu’il s’agissait non pas d’un prêt mais d’un
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rendre le jardin, disant qu’il s’agissait non pas
d’
un prêt mais d’un achat. Le plaignant. — Il m’a volé ! Mon jardin
44
n, disant qu’il s’agissait non pas d’un prêt mais
d’
un achat. Le plaignant. — Il m’a volé ! Mon jardin vaut au moins 3
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as mal vendu. Enlevez, c’est payé ! J’ai le droit
de
le garder. Le juge. — Qui parlera pour le plaignant ? Qu’il s’ann
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me est un bon citoyen. J’en témoigne ! Il a rendu
de
grands services à sa commune et au canton. Un assistant. — C’est
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é est une âme généreuse et charitable, bien digne
de
la pieuse et puissante famille qui lui a donné le jour ! Je le recomm
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recommande à votre bienveillance, car c’est l’un
de
mes plus chers fils. Un autre assistant. — Dis donc, l’abbé, des
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Le plaignant. — Lâches ! Voleurs ! Il n’y a plus
de
justice pour les pauvres en Suisse ! (Il sort en criant, entraîné pa
50
les ai vus ! Et j’ai senti la flamme qui sortait
de
leurs bouches puantes ! Les assistants. — Il est fou ! Il a raiso
51
dans ta famille ! Tes fils eux-mêmes se moqueront
de
toi ! Nicolas. — Oui ! Je fuirai bien loin, dans le désert, car j
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obe et s’en va par la droite.) (Nuit sur la scène
de
droite.) Choral i. Il s’en va, hélas, il s’en va, Le meilleur d’e
53
euple ingrat ! Nicolas dans ton exil Souviens-toi
de
nos périls ! Le chœur. (Sourdement.) Souviens-toi ! Regarde ! É
54
s encore ? Depuis longtemps tu n’avais plus parlé
de
toutes ces choses qui m’effrayent. Ô Nicolas, pourquoi me cacher ta t
55
Ma vie semble heureuse et bénie. Mais au-dessus
de
moi plane une lourde menace, comme un aigle invisible au-dessus du tr
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range tentation ! Je ne sais pas ce que Dieu veut
de
moi. J’ai prié et jeûné longtemps. Rien n’y fait. Je suis dans la nui
57
, je te demande aujourd’hui la plus grande preuve
d’
amour que femme puisse donner. C’est presque surhumain, je sais… Do
58
, voici que tu sais tout. Maintenant, tout dépend
de
toi seule. Je partirai si tu l’acceptes. Chœur céleste. Dorothée
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mille seront sauvées. Dure peine, voix cruelle,
De
toi seule vient la paix. Ô récompense éternelle De ton bonheur immolé
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e toi seule vient la paix. Ô récompense éternelle
De
ton bonheur immolé. Dorothée. — Mon Dieu ! Mon Dieu ! Oh ! je ne
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pour le souper. Marguerite. — Nous, on a fini
de
cueillir les pommes ! Tous ensemble. — Et moi j’ai gardé les vach
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vous continuez, vous pourrez bientôt vous passer
de
votre père. Jean. — Alors moi je serai le patron ! Nicolas. —
63
n amour, tous mes devoirs sont là, dans la maison
de
mes ancêtres ! Où me veux-tu ? Où dois-je aller, s’il faut partir ? Ô
64
u plan 2, puis s’arrête et s’agenouille. La porte
de
la maison s’entr’ouvre et, dans la faible lumière qui en sort, on voi
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ère qui suit, — « Gebetlein » — le chœur continue
de
chanter à bouche fermée.) Nicolas. — Mon Seigneur et mon Dieu, ôte
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mée.) Nicolas. — Mon Seigneur et mon Dieu, ôte
de
moi tout ce qui m’éloigne de toi ! Mon Seigneur et mon Dieu, donne-mo
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eur et mon Dieu, ôte de moi tout ce qui m’éloigne
de
toi ! Mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi tout ce qui me rapproche de
68
r et mon Dieu, donne-moi tout ce qui me rapproche
de
toi ! Mon Seigneur et mon Dieu, arrache-moi à moi-même, et donne-moi
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an 3). — Nicolas ! Nicolas ! (Dorothée s’avance
de
quelques pas vers Nicolas. Nicolas lève la tête vers les voix. Dans u
70
icolas lève la tête vers les voix. Dans un cercle
de
lumière apparaissent, au plan 3, trois vieillards vêtus de blanc.)
71
e apparaissent, au plan 3, trois vieillards vêtus
de
blanc.) Un des vieillards. — Nicolas, veux-tu te placer corps et â
72
us. Depuis longtemps, j’ai désiré le servir seul,
de
tout mon corps et de toute mon âme ! Un des vieillards. — Puisque
73
j’ai désiré le servir seul, de tout mon corps et
de
toute mon âme ! Un des vieillards. — Puisque tu t’es donné tout e
74
ts que dans vingt ans tu seras délivré des peines
de
ce monde. Reste donc ferme en ta résolution. Tu porteras au ciel une
75
n ta résolution. Tu porteras au ciel une bannière
de
la milice victorieuse, si tu portes ici-bas, dans la patience, la lou
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lais ? Dorothée. — Oui, le petit avait besoin
de
moi… Nicolas… pardonne-moi… j’ai vu… Nicolas. — Aide-moi, car mon
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et la voie solitaire. Mais Dieu pourvoit au soin
de
ceux qui l’aiment. Ô femme ! entends la voix des temps futurs ! Un pe
78
ps futurs ! Un peuple entier sera sauvé, par toi,
de
la guerre qui tue les pères et qui dévaste les foyers. Par toi, par t
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vont tes pas ? Nicolas dans ton exil Souviens-toi
de
nos périls ! Scène x. (La montée au Ranft.) (Batterie et quel
80
2 vers le plan 3. Nicolas apparaît dans un cercle
de
lumière, appuyé sur son bâton.) Le chœur (Récitatif.) Solitaire,
81
on cœur tremble au-dedans de moi, et les terreurs
de
la mort m’environnent ! Ô mon Seigneur, as-tu trompé ton serviteur ?
82
ens à nous ! (Ils dansent.) Nicolas. — Chiens
de
Satan ! Je vous connais ! Vous pouvez aboyer mais non pas mordre ! Au
83
s que Dieu me défendra ! Car il a délivré mon âme
de
la mort. Il garantit mon pied de toute chute ! Chœur céleste. (Au
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délivré mon âme de la mort. Il garantit mon pied
de
toute chute ! Chœur céleste. (Au plan 3, invisible.) — Nicolas !
85
ons l’Éternel des armées célestes Sur les sommets
de
l’aurore Réveillez-vous dans l’ombre des vallées Répondez à nos chant
86
ons l’Éternel des armées célestes Sur les sommets
de
l’aurore Réveillez-vous dans l’ombre des vallées Échos profonds de no
87
llez-vous dans l’ombre des vallées Échos profonds
de
nos chants. Le chœur. (Récitatif et voix d’hommes.) Ô peuple des
88
s de nos chants. Le chœur. (Récitatif et voix
d’
hommes.) Ô peuple des bergers, entonne la louange du sacrifice amer qu
89
our tous il a quitté les siens. Par la souffrance
d’
un et d’un, mille et mille vont crier : Louez l’Éternel ! Tutti.
90
il a quitté les siens. Par la souffrance d’un et
d’
un, mille et mille vont crier : Louez l’Éternel ! Tutti. Louez l’
91
s le bruit des torrents ! Terre et cieux, peuple,
d’
un seul cœur Louez l’Éternel des armées ! Amen ! Amen ! Interlude. (
92
men ! Amen ! Interlude. (Nuit. Quelques mesures
d’
orchestre, puis reprise du Choral i. Silence.) 2. Ce drame a été éc
93
deau, comportant trois degrés ou plans réunis par
de
larges escaliers, et deux petites scènes latérales à la hauteur du pl
94
roite. Par la gauche, lentement, entre un cortège
de
pèlerins.) Chant des pèlerins. 1. Loin du Pays Amis de Dieu Nous
95
ns.) Chant des pèlerins. 1. Loin du Pays Amis
de
Dieu Nous marchons dans la nuit Amis de Dieu Sans feu ni lieu Au souf
96
Pays Amis de Dieu Nous marchons dans la nuit Amis
de
Dieu Sans feu ni lieu Au souffle de l’esprit. Les chiens aboient Le
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la nuit Amis de Dieu Sans feu ni lieu Au souffle
de
l’esprit. Les chiens aboient Les démons rient Sur la pierreuse voie
98
Marchons encore Vers ton aurore Ô Christ ! ô roi
de
lumière. (Ad libitum.) 3. Marchons sans fin Pauvres et nus Jusqu’à
99
? Un des pèlerins. — On nous appelle les Amis
de
Dieu, ou les Sauvages. Nous sommes venus d’Alsace, pour voir le frère
100
Amis de Dieu, ou les Sauvages. Nous sommes venus
d’
Alsace, pour voir le frère Claus. L’ombre. — À la bonne heure ! On
101
es valets, on se chauffe sur la place. Belle nuit
de
mai ! Approchez-vous, les frères. Le pèlerin. — Merci. (Ils s’ap
102
Un autre pèlerin. — Vient-il chaque jour autant
de
monde ? Le valet. — Oh ! moi, je ne suis pas du pays. Monseigneur
103
! moi, je ne suis pas du pays. Monseigneur l’abbé
d’
Einsiedeln est arrivé ici hier soir, avec une suite brillante et nombr
104
pect. Le pèlerin. — J’en connais qui ont plus
de
respect pour la queue que pour la tête de ce cortège ! Ces beaux seig
105
nt plus de respect pour la queue que pour la tête
de
ce cortège ! Ces beaux seigneurs et princes de l’Église s’entendent c
106
te de ce cortège ! Ces beaux seigneurs et princes
de
l’Église s’entendent comme larrons en foire avec ceux qui nous ont ru
107
avec ceux qui nous ont ruinés, taillés et chassés
de
nos foyers. Plus on est maigres, nous autres, plus ils sont gros ! Qu
108
est devenu la bête curieuse du pays. Ils arrivent
de
partout, rien que pour le voir. 2e valet. — On peut dire que les
109
chent, pour ceux d’ici ! D’abord ils se moquaient
de
lui : « Tu vis comme une bête sauvage », qu’ils lui disaient. L’illum
110
c’est un signe que les temps sont troublés. Plus
d’
un attend conseil du frère Claus. Écoutez bien : plus d’un voudrait l’
111
ttend conseil du frère Claus. Écoutez bien : plus
d’
un voudrait l’avoir de son côté ! Ainsi, pour moi, le citoyen de Berne
112
Claus. Écoutez bien : plus d’un voudrait l’avoir
de
son côté ! Ainsi, pour moi, le citoyen de Berne et l’Autrichien qui s
113
l’avoir de son côté ! Ainsi, pour moi, le citoyen
de
Berne et l’Autrichien qui sont arrivés hier au soir, ce n’est pas pou
114
pas plus. Mais je me comprends… C’est des secrets
de
grande politique ! Un pèlerin. — Est-il vrai que le frère Claus n
115
— Paraît qu’à force de rien manger, il n’a plus
de
chaleur naturelle, comme on dit. Tu touches ses mains, c’est des glaç
116
uches ses mains, c’est des glaçons. Et une figure
de
mort qu’on porte en terre. 1er valet. — Y en a un qui a voulu l’i
117
ire qu’à la Dorothée avec ses dix gosses ! Misère
de
sort ! Dire qu’il les laisse se débrouiller dans la purée à une heure
118
s laisse se débrouiller dans la purée à une heure
de
marche de son ermitage ! On a beau avoir du respect pour les saints…
119
e débrouiller dans la purée à une heure de marche
de
son ermitage ! On a beau avoir du respect pour les saints… 1er val
120
jours à minuit. Ça fait quand même quelque chose,
de
penser qu’il est là-dessus, tout seul, comme qui dirait directement d
121
s comme ça, par ici. Le frère Claus leur fait une
de
ces peurs ! Y a pas plus superstitieux que les montagnards. 3e val
122
montagnards. 3e valet. — Toi, tu ferais mieux
de
dormir. Tu ne seras pas si faraud, tout à l’heure, quand tu te tiendr
123
Ulrich, agenouillés, la face tournée vers le fond
de
la scène.) Chœur céleste4. Étoile du matin, promesse du vrai jour
124
emeurions toute la vie. Amen. (La petite cloche
de
la cellule de Nicolas tinte. Les solitaires se retournent : un vieil
125
e la vie. Amen. (La petite cloche de la cellule
de
Nicolas tinte. Les solitaires se retournent : un vieil homme noir se
126
sentier est encore dans la nuit ! Nicolas. —
D’
où viens-tu ? Le vieil homme (d’une voix forte). — Je viens de Die
127
Nicolas. — D’où viens-tu ? Le vieil homme (
d’
une voix forte). — Je viens de Dieu. Nicolas. — Et que veux-tu ?
128
nture et la tend.) Le vieil homme. — Garde-les
de
ma part, et souviens-t’en : rien n’est à toi, pas même cette bure, pa
129
etteur aux yeux fermés, à la frontière du ciel et
de
la terre, témoin frugal et prophétique ! Une épreuve sévère est promi
130
omise à ton peuple. Tu la devines, au plus secret
de
la lumière trop sereine qui baigne aujourd’hui ces rochers. Prends ta
131
aut (précédant le cortège). — Monseigneur l’abbé
d’
Einsiedeln et sa suite saluent le frère Claus et lui demandent sa béné
132
e relever et qui s’approche). — Bénis soyez-vous
de
Dieu, chers pères et frères. Pourquoi êtes-vous venus dans cette soli
133
itude ? L’abbé. — Notre cœur brûlait du désir
de
voir l’homme dont on parle tant. Souffriras-tu que nous t’interrogion
134
racles qu’on raconte au loin ? (Deux personnages
de
la suite s’avancent.) 1er seigneur. — Depuis longtemps, nous nous
135
putons à ton sujet. Lui prétend que tu t’es vanté
de
ne plus rien manger depuis quatre ans. Et moi je dis que ce sont là d
136
tre ! Dieu me pardonne si je me suis jamais vanté
de
ne prendre aucun aliment ! Je me nourris du pain du ciel, à la très s
137
Nicolas. — D’autres n’éprouvent aucun besoin
de
l’âme. Comment vivent-ils, ceux-là ? Voilà la chose qui m’étonne.
138
rai. Mais écoute-moi : si tous les riches étaient
de
bons chrétiens, ils n’auraient pas à craindre de révoltes. Hélas ! je
139
de bons chrétiens, ils n’auraient pas à craindre
de
révoltes. Hélas ! je vois des clercs gras et richement vêtus comme ja
140
se et nous tous ? Si les clercs donnent l’exemple
de
l’avidité, le peuple un jour les imitera. Craignez alors les plus gra
141
ous le dis, seigneurs : la Suisse est menacée par
de
perfides séducteurs ! Ils vous feront de belles promesses : Viens ave
142
acée par de perfides séducteurs ! Ils vous feront
de
belles promesses : Viens avec nous, tu auras de l’or… Fais alliance a
143
t de belles promesses : Viens avec nous, tu auras
de
l’or… Fais alliance avec moi, je te donnerai des terres… Et alors, ce
144
te donnerai des terres… Et alors, ce sera la fin
de
notre union, et la fin de nos libertés ! (Violent.) Princes de l’Égli
145
t alors, ce sera la fin de notre union, et la fin
de
nos libertés ! (Violent.) Princes de l’Église, je vous en conjure, n’
146
n, et la fin de nos libertés ! (Violent.) Princes
de
l’Église, je vous en conjure, n’abandonnez jamais le pauvre pour le r
147
our le riche ! Sinon notre Seigneur fera paraître
d’
humbles témoins pour votre confusion ! (Se radoucissant.) Mais qui sui
148
ons et nous louons en toi les plus solides vertus
de
notre race ! Puisse-t-elle les conserver toujours ! Et maintenant, ch
149
e sur le chemin descendant à droite. Un page joue
d’
un instrument joyeux. En même temps, le cortège des pèlerins monte par
150
Nicolas (aux pèlerins). — Bénis soyez-vous
de
Dieu, chers frères et sœurs. D’où venez-vous ? Le 1er pèlerin. —
151
Bénis soyez-vous de Dieu, chers frères et sœurs.
D’
où venez-vous ? Le 1er pèlerin. — Nous sommes venus d’Alsace, chas
152
ez-vous ? Le 1er pèlerin. — Nous sommes venus
d’
Alsace, chassés par la misère et par les guerres continuelles, en chem
153
onc la guerre là-bas ? Le pèlerin. — Les ducs
d’
Autriche et de Bourgogne font leurs querelles dans nos champs. Par cha
154
là-bas ? Le pèlerin. — Les ducs d’Autriche et
de
Bourgogne font leurs querelles dans nos champs. Par chance encore, le
155
chance encore, les Suisses sont restés à l’écart
de
la guerre. Autrement, où pourrions-nous fuir ? Mais la vie est dure,
156
dure, chez vous ! Le pain est cher ! Il y a trop
de
monde partout, et jamais de travail pour nous autres. Tous. — Nou
157
st cher ! Il y a trop de monde partout, et jamais
de
travail pour nous autres. Tous. — Nous avons faim ! Nicolas. —
158
las. — Étrangers et Confédérés, qu’attendez-vous
d’
un plus pauvre que vous ? Le pèlerin. — On dit au loin que ton pou
159
s comme les pauvres jadis suivaient le bon Berger
de
Galilée. Et tu nous obtiendras justice ! Tous. — Sois notre chef
160
oute ! Notre misère crie jusqu’au ciel ! Le temps
de
la révolte est là. Si tu marches devant, frère Claus, plus rien ne no
161
ut où la guerre a passé, les pauvres l’ont payée,
de
leur famine. Si vous prenez les armes, on vous écrasera, et vous perd
162
l faut la force ! 2e pèlerin. — Tu nous payes
de
bonnes paroles, et nos enfants crient pour avoir du pain ! Tous. —
163
dévaste champs et greniers. Vous n’avez pas assez
de
pain, c’est une chose très injuste et très cruelle. Mais celui qui n’
164
rez invincibles. Quand le pauvre loue Dieu et vit
de
sa parole, la victoire sur le monde est à lui ! Le pèlerin. — Est
165
ernier mot ? Nicolas. — Non ! je vous aiderai
de
toutes mes forces. Le pèlerin. — Tu viens donc avec nous ? Cri
166
s aiderai. Si Dieu le veut, j’écarterai la guerre
de
nos cantons où vous avez trouvé refuge. Mais renoncez vous-même à fai
167
e à faire la guerre, car autrement le mal n’a pas
de
fin. Et souvenez-vous qu’un plus pauvre que vous loue Dieu et lui ren
168
plus pauvre que vous loue Dieu et lui rend grâce
de
ses dons ! (Les pèlerins descendent par la droite en chantant, puis
169
ouiller devant son abri. Paraissent sur le chemin
de
gauche deux personnages richement vêtus.) Ulrich. — J’aperçois deu
170
ène en ce lieu, seigneur ? Diesbach. — Chargé
d’
une mission de très haute importance, je sollicite une entrevue de frè
171
, seigneur ? Diesbach. — Chargé d’une mission
de
très haute importance, je sollicite une entrevue de frère Claus. Leur
172
très haute importance, je sollicite une entrevue
de
frère Claus. Leurs Excellences de Berne saluent par moi le vénérable
173
te une entrevue de frère Claus. Leurs Excellences
de
Berne saluent par moi le vénérable solitaire. Ulrich. — Et quel e
174
la part de mon noble maître, Sigismond, archiduc
d’
Autriche. (Nicolas s’est relevé et vient à eux.) Récitatif. (Chœur
175
Nicolas ! Nicolas ! Nicolas ! Prends ta garde !
De
ta Patrie voici la tentation ! Ô sentinelle, guetteur aux yeux fermés
176
ous répondrai, au nom de Dieu qui nous entend, et
de
mon peuple qui m’écoute. Hornek. — L’empereur t’envoie son salut
177
— L’empereur t’envoie son salut ! Il se souvient
de
ta vaillance dans la guerre, quand tu luttais contre nos gens. Mais t
178
Un peuple entier t’écoute et reçoit tes conseils.
De
toi seul dépend le succès du grand dessein dont je veux te faire juge
179
dessein dont je veux te faire juge. Voici l’objet
de
ma requête. Fatigué de luttes stériles avec les indomptables Suisses,
180
faire juge. Voici l’objet de ma requête. Fatigué
de
luttes stériles avec les indomptables Suisses, et prévoyant des menac
181
otre paix ! Nicolas. — Ce langage est nouveau
de
sa part… Qu’en pense l’envoyé de Berne ? Diesbach. — Je pense à c
182
gage est nouveau de sa part… Qu’en pense l’envoyé
de
Berne ? Diesbach. — Je pense à cette menace dont il est bruit, ve
183
l’ouest, ce grand duché occidental sous le règne
d’
un tyran fou, que l’on a surnommé le Téméraire. Lourde menace pour qui
184
ommé le Téméraire. Lourde menace pour qui n’a pas
d’
alliés puissants et proches. Nicolas. — Quel est donc le message d
185
proches. Nicolas. — Quel est donc le message
de
ceux de Berne ? Diesbach. — Il tient en un mot que tu aimes, ô fr
186
. Nicolas. — Quel est donc le message de ceux
de
Berne ? Diesbach. — Il tient en un mot que tu aimes, ô frère Clau
187
: c’est la paix. Je t’apporte l’heureuse nouvelle
d’
un traité conclu par nos soins avec le roi de France Louis XI. Le secr
188
fs ! Grandes alliances ! C’est beaucoup… La force
d’
un côté, et de l’autre la ruse… Petit troupeau des Suisses, te voilà b
189
lliances ! C’est beaucoup… La force d’un côté, et
de
l’autre la ruse… Petit troupeau des Suisses, te voilà bien gardé par
190
t-on, que la Bourgogne ! Vin chaleureux et tonnes
d’
or ! Ne tentez pas les Suisses, beaux seigneurs ! Hornek. — Nous n
191
k. — Nous n’offrons que la paix. Pourquoi parler
de
tentation ? Est-ce là ta grande sagesse, ô frère Claus ? Diesbach.
192
paix est tournée vers la guerre ! Je vois sa face
d’
ombre et de sang, au travers des reflets dorés que vos promesses font
193
urnée vers la guerre ! Je vois sa face d’ombre et
de
sang, au travers des reflets dorés que vos promesses font luire aux y
194
s êtes deux bons oiseleurs ! Qu’avons-nous besoin
de
richesses ? Je vous le dis en vérité : la pauvreté fait notre force,
195
es piques des Suisses que vos princes ont dessein
de
l’abattre ! À nous la guerre, à vous la gloire, c’est ton marché ?
196
Réfléchis, frère Claus ! Diesbach. — Un mot
de
toi peut déclencher cette avalanche, la grande colère des Suisses cro
197
massent au milieu, entre les pèlerins et la suite
d’
Einsiedeln.) Scène vi. Récitatif. (Chœur à bouche fermée.) (
198
! Est-ce en vain que là-haut tu veilles ? (Voix
d’
hommes.) À l’horizon paraissent des présages. Nous, d’ici, voyons une
199
résages. Nous, d’ici, voyons une aurore éclatante
de
gloire et d’or. Toi, de là-haut, vois l’orage futur et la dévastation
200
, d’ici, voyons une aurore éclatante de gloire et
d’
or. Toi, de là-haut, vois l’orage futur et la dévastation des liens sa
201
yons une aurore éclatante de gloire et d’or. Toi,
de
là-haut, vois l’orage futur et la dévastation des liens sacrés. (Voi
202
futur et la dévastation des liens sacrés. (Voix
de
femmes.) Quel est ce rêve qui se lève avec le vent des plaines et de
203
t ce rêve qui se lève avec le vent des plaines et
de
la guerre ? Hélas ! où courons-nous ? (Pendant ce récitatif, jeu de
204
s ! où courons-nous ? (Pendant ce récitatif, jeu
de
scène indiquant que les Suisses écoutent de tous côtés, dans l’inquié
205
, jeu de scène indiquant que les Suisses écoutent
de
tous côtés, dans l’inquiétude.) Choral ii. Sentinelle ! Sentinell
206
heur Le vent des plaines emporte leur écho ! Voix
de
paix descend des sommets, Vent de guerre souffle sur nos terres. Jour
207
eur écho ! Voix de paix descend des sommets, Vent
de
guerre souffle sur nos terres. Jour du désir, jour de l’angoisse ! Co
208
uerre souffle sur nos terres. Jour du désir, jour
de
l’angoisse ! Confédérés, écoutez, écoutez ! (Une moitié du groupe d
209
À gauche, les Français dominés par la silhouette
de
Louis XI, à droite les Autrichiens dominés par l’empereur vêtu d’or e
210
roite les Autrichiens dominés par l’empereur vêtu
d’
or et couronné.) Nicolas. — Seigneur ! La voix du solitaire est fai
211
aillez et culbutez, Terreur au loin par votre cri
de
guerre ! Tous. Sonnez le cor épouvantable des batailles Et notr
212
c’est vers toi que je crie ! Seigneur, aie pitié
de
nous ! Scène vii. (Le groupe des Suisses se divise brusquement
213
. (Chœur à bouche fermée.) Ô Seigneur, aie pitié
d’
un peuple divisé contre lui-même ! Vois la folie des villes, et le Pac
214
bre rouge qui nous couvre ? Ô Seigneur, aie pitié
de
nous ! Chœur des français et des autrichiens. Hohé les Suisses !
215
Chœur des français. Quelle heure sonne ? Heure
de
guerre ? Demi-chœur des suisses. (À droite.) Si le nuage doit
216
œur des autrichiens. Quelle heure sonne ? Heure
de
guerre ? Demi-chœur des suisses. (À gauche.) Heure maudite et
217
groupes du plan 2 paraît brusquement l’Astrologue
de
Berne.) L’astrologue. (Il débite rapidement quelques formules caba
218
Voix des villes. — C’est le grand astrologue
de
Berne ! Écoutez-le ! Voix des campagnes. — Funeste conseiller des
219
mugir un cor lugubre et retentir un nouveau chant
de
mort. Le moral de l’armée est excellent ! Haut les cœurs ! Tous ensem
220
re et retentir un nouveau chant de mort. Le moral
de
l’armée est excellent ! Haut les cœurs ! Tous ensemble ! Union sacrée
221
ue vois-tu ? L’astrologue (criant). — Je vois
de
l’or, de l’or, du sang, des morts, de l’or, de l’or, de l’or ! Ha ! h
222
u ? L’astrologue (criant). — Je vois de l’or,
de
l’or, du sang, des morts, de l’or, de l’or, de l’or ! Ha ! ha ! ha !
223
— Je vois de l’or, de l’or, du sang, des morts,
de
l’or, de l’or, de l’or ! Ha ! ha ! ha ! ha ! ha ! ha ! Voix des su
224
is de l’or, de l’or, du sang, des morts, de l’or,
de
l’or, de l’or ! Ha ! ha ! ha ! ha ! ha ! ha ! Voix des suisses. —
225
r, de l’or, du sang, des morts, de l’or, de l’or,
de
l’or ! Ha ! ha ! ha ! ha ! ha ! ha ! Voix des suisses. — Pour qui
226
apidement. Louis XI et Sigismond lancent des sacs
d’
or à l’astrologue.) Nicolas (criant du plan 3). — Marchand de vent
227
logue.) Nicolas (criant du plan 3). — Marchand
de
vent ! Impie ! Voyez qui l’a payé ! Il n’ouvre la bouche que pour men
228
sses. (Il font un pas lourd en avant et dressent
d’
un coup leurs hallebardes avec un mugissement bas et bref.) Aux armes
229
ref.) Aux armes ! Chœur des puissances. Nuit
de
colère et de vengeance ! Incendie, viol, fraude, carnage ! Guerre ! G
230
es ! Chœur des puissances. Nuit de colère et
de
vengeance ! Incendie, viol, fraude, carnage ! Guerre ! Guerre ! Éclat
231
! L’astrologue. — Et toi, là-haut, sentinelle
de
malheur, maintenant, que vois-tu venir ? Ouvre les yeux ! Vois l’énor
232
Ouvre les yeux ! Vois l’énorme incendie, l’aurore
de
notre puissance ! (Des feux rouges balayent la scène.) Une autre v
233
ène.) Une autre voix. — Sentinelle, que dis-tu
de
la nuit ? Sentinelle que dis-tu de la nuit ? Nicolas. — Le matin
234
le, que dis-tu de la nuit ? Sentinelle que dis-tu
de
la nuit ? Nicolas. — Le matin vient, et la nuit aussi. Demi-ch
235
Le matin vient, et la nuit aussi. Demi-chœur (
de
droite). — Le matin vient ! Demi-chœur (de gauche). — Et la nuit
236
r (de droite). — Le matin vient ! Demi-chœur (
de
gauche). — Et la nuit aussi ! Récitatif. (Le chœur chante à bouc
237
és ! Dès le matin clair et serein, au cœur secret
de
la lumière d’un beau jour, tu le savais, tu nous avertissais ! La nui
238
tin clair et serein, au cœur secret de la lumière
d’
un beau jour, tu le savais, tu nous avertissais ! La nuit sanglante es
239
crains pour ta patrie, mais la victoire, porteuse
de
discorde ! Toi, notre saint dans la nuée d’orage, oh ! oh ! oh !… Ne
240
teuse de discorde ! Toi, notre saint dans la nuée
d’
orage, oh ! oh ! oh !… Ne cesse pas d’implorer Dieu pour nous ! (Brusq
241
ans la nuée d’orage, oh ! oh ! oh !… Ne cesse pas
d’
implorer Dieu pour nous ! (Brusque fanfare, finissant sur quelques not
242
I. Reprise du Choral ii.) 4. Librement inspiré
d’
une Chanson d’aube du troubadour Folquet de Marseille.
243
Choral ii.) 4. Librement inspiré d’une Chanson
d’
aube du troubadour Folquet de Marseille.
244
hommes travaillent à installer des grands sièges
de
bois. Le Landamman les observe. Au plan 3, dans la pénombre, on disti
245
Cognez dur ! Tapez là-dessus comme sur des têtes
de
Bourguignons ! (Coups de masse.) Souvenez-vous de Sempach ! (Coups.)
246
ssus comme sur des têtes de Bourguignons ! (Coups
de
masse.) Souvenez-vous de Sempach ! (Coups.) Souvenez-vous de Saint-Ja
247
de Bourguignons ! (Coups de masse.) Souvenez-vous
de
Sempach ! (Coups.) Souvenez-vous de Saint-Jacques ! (Coups.) Souvenez
248
Souvenez-vous de Sempach ! (Coups.) Souvenez-vous
de
Saint-Jacques ! (Coups.) Souvenez-vous de Grandson ! (Coups.) Souvene
249
ez-vous de Saint-Jacques ! (Coups.) Souvenez-vous
de
Grandson ! (Coups.) Souvenez-vous de Morat ! (Coups.) Souvenez-vous d
250
ouvenez-vous de Grandson ! (Coups.) Souvenez-vous
de
Morat ! (Coups.) Souvenez-vous de Nancy ! (Coups.) Souvenez-vous de t
251
) Souvenez-vous de Morat ! (Coups.) Souvenez-vous
de
Nancy ! (Coups.) Souvenez-vous de tout ce que vous voudrez ! (Grêle d
252
) Souvenez-vous de Nancy ! (Coups.) Souvenez-vous
de
tout ce que vous voudrez ! (Grêle de coups.) Ça y est ? — Monsieur le
253
ouvenez-vous de tout ce que vous voudrez ! (Grêle
de
coups.) Ça y est ? — Monsieur le Landamman, tout est prêt ! Le Lan
254
e derrière, on peut compter que les débats auront
de
la tenue. Voici les sièges des villes : Lucerne, Berne, Zurich… (Chaq
255
: Lucerne, Berne, Zurich… (Chaque nom est ponctué
d’
un coup sur le siège.) …Et voici pour les campagnes : Uri, Schwyz, Unt
256
ges-là que la Diète aujourd’hui s’assemble. Siège
de
Soleure — siège de Fribourg ! Plût au ciel que jamais ils n’aient été
257
aujourd’hui s’assemble. Siège de Soleure — siège
de
Fribourg ! Plût au ciel que jamais ils n’aient été dressés ! Ou bien
258
ons huit cantons confédérés. Les villes disposent
de
trois voix : Zurich, Berne, Lucerne. Mais avec leur richesse et leur
259
, comprenez-vous ? Et nous verrons bientôt la fin
de
notre paix par le triomphe du parti des conquêtes. L’or de Bourgogne
260
paix par le triomphe du parti des conquêtes. L’or
de
Bourgogne les rend fous, tous ceux des villes ! S’ils gagnent, croyez
261
illes ! S’ils gagnent, croyez-moi, ce sera la fin
de
notre libre Confédération. Un ouvrier. — La fin de notre Confédér
262
tre libre Confédération. Un ouvrier. — La fin
de
notre Confédération à cause de ces deux sièges-là ? Alors quoi ? Fout
263
trop tard ! On n’attend plus que les ambassadeurs
de
l’étranger pour inaugurer les débats. Écoutez ! (Ils s’arrêtent, les
264
coulisse.) Les voici ! Scène ii. (Musique
de
cortège. Vivats de la foule — le chœur. Par la gauche et la droite du
265
ci ! Scène ii. (Musique de cortège. Vivats
de
la foule — le chœur. Par la gauche et la droite du plan 1 entrent les
266
e et la droite du plan 1 entrent les ambassadeurs
de
France et d’Autriche, puis par la gauche et la droite du plan 2, les
267
e du plan 1 entrent les ambassadeurs de France et
d’
Autriche, puis par la gauche et la droite du plan 2, les ambassadeurs
268
a gauche et la droite du plan 2, les ambassadeurs
de
Venise et de la Savoie, chacun suivi de seigneurs et de valets. Les t
269
a droite du plan 2, les ambassadeurs de Venise et
de
la Savoie, chacun suivi de seigneurs et de valets. Les têtes des quat
270
assadeurs de Venise et de la Savoie, chacun suivi
de
seigneurs et de valets. Les têtes des quatre cortèges finissent par s
271
ise et de la Savoie, chacun suivi de seigneurs et
de
valets. Les têtes des quatre cortèges finissent par se rencontrer au
272
ontrer au centre du plan 1, au-dessous des sièges
de
la Diète. Les ambassadeurs saluent le Landamman, sur les marches qui
273
arches qui conduisent au plan 2.) L’ambassadeur
de
France (présentant ses collègues). — L’ambassadeur de la cour de Sav
274
ance (présentant ses collègues). — L’ambassadeur
de
la cour de Savoie. — L’ambassadeur de sa très haute grandeur Sigismon
275
ntant ses collègues). — L’ambassadeur de la cour
de
Savoie. — L’ambassadeur de sa très haute grandeur Sigismond, archiduc
276
ambassadeur de la cour de Savoie. — L’ambassadeur
de
sa très haute grandeur Sigismond, archiduc d’Autriche. — L’ambassadeu
277
eur de sa très haute grandeur Sigismond, archiduc
d’
Autriche. — L’ambassadeur de la sérénissime République de Venise. — Et
278
r Sigismond, archiduc d’Autriche. — L’ambassadeur
de
la sérénissime République de Venise. — Et moi je vous salue, Monsieur
279
ec les Suisses.) Scène iii. L’ambassadeur
de
Venise. — L’accueil est simple et fruste, mais il est fier aussi !
280
fruste, mais il est fier aussi ! L’ambassadeur
de
Savoie. — Comme il convient aux premiers soldats de l’Europe ! L’
281
Savoie. — Comme il convient aux premiers soldats
de
l’Europe ! L’ambassadeur d’Autriche. — Le Téméraire se moquait d’
282
x premiers soldats de l’Europe ! L’ambassadeur
d’
Autriche. — Le Téméraire se moquait d’eux. La « pierreuse nation », d
283
mbassadeur d’Autriche. — Le Téméraire se moquait
d’
eux. La « pierreuse nation », disait-il. Ah oui ! Pierreuse comme une
284
une avalanche, il l’a bien vu ! L’ambassadeur
de
France. — Lorsqu’il partait en guerre, provoqué par ces paysans, Cha
285
on, il ne lui restait plus qu’à dévorer ses mains
de
rage ! Après Morat, son fou prophétisait : « Prince couvert d’écarlat
286
ès Morat, son fou prophétisait : « Prince couvert
d’
écarlate et de cramoisi, à la fin seras blanc comme neige ! » Or à Nan
287
fou prophétisait : « Prince couvert d’écarlate et
de
cramoisi, à la fin seras blanc comme neige ! » Or à Nancy, la prophét
288
ns les Suisses pour invincibles. L’ambassadeur
de
Venise. — Et moi je dis : toute cuirasse a son défaut. Depuis Grands
289
a son défaut. Depuis Grandson ils savent le prix
de
l’or et leur cupidité s’est éveillée. L’ambassadeur d’Autriche. —
290
et leur cupidité s’est éveillée. L’ambassadeur
d’
Autriche. — Déjà les dissensions éclatent dans leurs rangs à cause de
291
résors conquis. Les campagnes accusent les villes
de
se tailler la part de l’ours ! Les villes accusent les campagnes de v
292
mpagnes accusent les villes de se tailler la part
de
l’ours ! Les villes accusent les campagnes de vendre des soldats à l’
293
art de l’ours ! Les villes accusent les campagnes
de
vendre des soldats à l’étranger. Partout l’intrigue et l’anarchie. À
294
tranger. Partout l’intrigue et l’anarchie. À nous
d’
utiliser la situation ! L’ambassadeur de Savoie. — Connaissez-vous
295
À nous d’utiliser la situation ! L’ambassadeur
de
Savoie. — Connaissez-vous leur dernière folie ? C’était pendant le C
296
leur dernière folie ? C’était pendant le Carnaval
de
cette année. Les jeunes gens des cantons forestiers, ivres de bière m
297
ée. Les jeunes gens des cantons forestiers, ivres
de
bière mais surtout d’aventures, se forment en cortège burlesque et vo
298
s cantons forestiers, ivres de bière mais surtout
d’
aventures, se forment en cortège burlesque et vociférant. Ils se bapti
299
férant. Ils se baptisent eux-mêmes les compagnons
de
la Follevie. Des meneurs les excitent et leurs crient : « Allez à Ber
300
: « Allez à Berne et à Genève réclamer le trésor
de
Bourgogne ! » Alors ils sont partis dans une sarabande tumultueuse, v
301
sont partis dans une sarabande tumultueuse, vêtus
de
leurs costumes de Carnaval, armés de piques, chantant des chants de g
302
ne sarabande tumultueuse, vêtus de leurs costumes
de
Carnaval, armés de piques, chantant des chants de guerre, et les vill
303
ueuse, vêtus de leurs costumes de Carnaval, armés
de
piques, chantant des chants de guerre, et les villes ont été forcées
304
de Carnaval, armés de piques, chantant des chants
de
guerre, et les villes ont été forcées de payer un tribut d’or et d’ar
305
s chants de guerre, et les villes ont été forcées
de
payer un tribut d’or et d’argent pour éviter d’affreux saccages ! On
306
et les villes ont été forcées de payer un tribut
d’
or et d’argent pour éviter d’affreux saccages ! On dit que la bande en
307
villes ont été forcées de payer un tribut d’or et
d’
argent pour éviter d’affreux saccages ! On dit que la bande en folie a
308
s de payer un tribut d’or et d’argent pour éviter
d’
affreux saccages ! On dit que la bande en folie a juré d’être de retou
309
ux saccages ! On dit que la bande en folie a juré
d’
être de retour pour l’ouverture de la Diète. Il faut s’attendre à des
310
ages ! On dit que la bande en folie a juré d’être
de
retour pour l’ouverture de la Diète. Il faut s’attendre à des bagarre
311
en folie a juré d’être de retour pour l’ouverture
de
la Diète. Il faut s’attendre à des bagarres. L’ambassadeur de Fran
312
faut s’attendre à des bagarres. L’ambassadeur
de
France. — Eh bien ! voilà du bon gibier pour messieurs nos agents re
313
ur des compagnons de la follevie. 1. Compagnons
de
la Follevie Dansons la guerre Dansons la vie ! Tout’s les filles de l
314
sons la guerre Dansons la vie ! Tout’s les filles
de
la terre Cour’t après les militaires Dansons la vie. Dur est le sol
315
sang, l’or et le sang ! Carnage ! 2. Compagnons
de
la Folleguerre À nous la terre À nous la joie ! Par les plaines qui r
316
urs. Et notre bras vous soutiendra ! La suite
de
France. — Service de France ! Une partie des compagnons. — Hourr
317
us soutiendra ! La suite de France. — Service
de
France ! Une partie des compagnons. — Hourrah ! de l’or ! La s
318
ance ! Une partie des compagnons. — Hourrah !
de
l’or ! La suite d’Autriche. — Des aventures ! Une autre partie
319
es compagnons. — Hourrah ! de l’or ! La suite
d’
Autriche. — Des aventures ! Une autre partie des compagnons. — Ho
320
compagnons. — Hourrah ! la gloire ! La suite
de
Savoie. — Notre vengeance ! 3e partie des compagnons. — À mort !
321
s compagnons. — À mort ! la guerre ! La suite
de
Venise. — Villes et filles ! 4e partie des compagnons. — Hourrah
322
ces répliques, les ambassadeurs tendent des sacs
d’
or ; les compagnons se précipitent vers les quatre groupes d’étrangers
323
compagnons se précipitent vers les quatre groupes
d’
étrangers, et dansent avec les sacs. Après quoi, les ambassadeurs et l
324
ont prendre place sur les sièges. Derrière chacun
d’
eux, un soldat debout, portant la bannière du canton représenté.) Le
325
x partis. C’est aujourd’hui notre suprême chance.
De
ce débat — songez-y tous ! — sortiront la paix ou la guerre ! Que cha
326
s sacrifices qu’il pourra consentir pour le salut
de
la patrie commune ! La parole est au délégué des villes. Waldmann
327
idérant la malice des temps, mais aussi la valeur
de
nos armes (se tournant vers les ambassadeurs) — qu’on se le dise ! —
328
ntérêts particuliers au détriment de la puissance
de
l’État ; — considérant que l’Ordre est le père du travail, dont la di
329
s ont été remportées par l’union, et que le temps
de
la grandeur et des conquêtes s’ouvre à nous, je vous adjure et je vou
330
taire nos petits égoïsmes, bannissons tout esprit
de
clocher, jetons ici la base inébranlable d’un État fort et unifié, ca
331
sprit de clocher, jetons ici la base inébranlable
d’
un État fort et unifié, capable d’affronter les temps nouveaux ! Nous
332
se inébranlable d’un État fort et unifié, capable
d’
affronter les temps nouveaux ! Nous proposons que les campagnes accept
333
vent en notre alliance fédérale les bonnes villes
de
Fribourg et de Soleure. N’ont-elles pas vaillamment combattu, à nos c
334
lliance fédérale les bonnes villes de Fribourg et
de
Soleure. N’ont-elles pas vaillamment combattu, à nos côtés, pendant l
335
amment combattu, à nos côtés, pendant les guerres
de
Bourgogne ? À cette condition, nous acceptons que soit dissous et ann
336
our défendre leur droit : Vous parlez aujourd’hui
de
conquêtes. Quand vous nous dites : Unissons-nous ! c’est pour la guer
337
les villes qui nous ont entraînés dans l’aventure
de
Bourgogne. Et maintenant, vous prétendez nous interdire d’entrer au s
338
gne. Et maintenant, vous prétendez nous interdire
d’
entrer au service étranger, car vous voulez nos hommes pour votre guer
339
communales et cantonales. Nous n’avons pas besoin
d’
un État fort, nous n’avons pas besoin de vos grands diplomates. Leur p
340
as besoin d’un État fort, nous n’avons pas besoin
de
vos grands diplomates. Leur politique nous coûte trop cher, c’est tou
341
êts locaux. Alors nous pourrons accepter l’entrée
de
deux villes nouvelles. Telles sont nos conditions. Nous n’irons pas p
342
nde, allez-vous faire la guerre pour une question
de
procédure ? Waldmann. — Prenez garde ! Il s’agit de grands princi
343
cédure ? Waldmann. — Prenez garde ! Il s’agit
de
grands principes ! Ce qui est en cause ici, c’est la forme et l’espri
344
qui est en cause ici, c’est la forme et l’esprit
de
notre État. Nous sommes là pour sauver l’alliance contre les égoïsmes
345
ns ! Altinghausen. — Et vous ! Vous proclamez
de
beaux principes, mais vous gardez le butin de Bourgogne. Les compa
346
mez de beaux principes, mais vous gardez le butin
de
Bourgogne. Les compagnons. — Nous vou-lons l’ar-gent ! Nous vou-l
347
dent. — Une dernière fois, je vous adjure… salut
de
notre Confédération ! (Sa voix est couverte par les cris.) Cris de
348
te par les cris.) Cris des compagnons. — Assez
de
par-lottes ! À bas les vieil-lards ! Nous vou-lons un chef ! Waldm
349
pendue ! Gardes ! avancez ! (Les gardes essaient
de
repousser les compagnons. Ceux-ci s’élancent vers les députés et les
350
.) (Nuit sur le plan 2. Lueur au plan 3. Batterie
de
tambours assourdis.) Récitatif. (Chœur à bouche fermée.) I. Oh ! m
351
s, — tremble dans l’attente orageuse sous un ciel
d’
angoisse et de haine ! Malheur sur nous ! Nuit lugubre et sans sommeil
352
ans l’attente orageuse sous un ciel d’angoisse et
de
haine ! Malheur sur nous ! Nuit lugubre et sans sommeil — rythmée d’a
353
sur nous ! Nuit lugubre et sans sommeil — rythmée
d’
armes martelées — Ha ! ha ! — Meute folle, meurtrière — ô rumeur irrép
354
— que dis-tu ? — Demain la guerre ! II. Ah ! nuit
de
deuil, peuple des monts et des vallées, — qui pourra sauver désormais
355
dis-tu ? — Demain la guerre. (Batterie, rythme
de
tambours, qui se prolongent durant les répliques suivantes.) Scène
356
! Pitié pour nous ! Le chœur (parlé). Veillée
d’
armes ! Qu’entends-tu ? — Minuit sonne ! (Douze coups.) D’où nous vien
357
! Qu’entends-tu ? — Minuit sonne ! (Douze coups.)
D’
où nous viendra le salut ? — Kyrie eleison ! (Silence total.) Dorot
358
é ! Monsieur Haimo ! Réveillez-vous ! Une voix
de
femme (dans la coulisse). — Qui est là ? Dorothée. — Dorothée, f
359
sère ! Écoute-nous, reviens à nous ! Ne cesse pas
d’
implorer Dieu pour nous ! Scène vii. (Haimo atteint le plan 3.)
360
Haimo. — Frère Claus ! Frère Claus ! (La porte
de
la cellule s’ouvre. Dans la lumière jaillie de l’intérieur, Nicolas s
361
te de la cellule s’ouvre. Dans la lumière jaillie
de
l’intérieur, Nicolas se tient debout.) Nicolas. — La paix soit ave
362
aurore, frère Claus, ce jour sera le dernier jour
de
notre Confédération. Et les clochers sonneront jusqu’à toi le tocsin
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. Et les clochers sonneront jusqu’à toi le tocsin
de
la guerre civile. Nicolas. — Depuis sept ans je les avertissais.
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ndre leur patrie, mais pour remplir leurs bourses
d’
or. Haimo. — Tout cela est vrai, frère Claus. Mais songe aux mères
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on exhortation ! Nicolas. — Quand les chevaux
de
guerre sont sellés, quand les hommes au sang jeune et violent tendent
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t trop tard pour avertir. Vous n’avez plus besoin
de
ma morale ! Haimo. — Toi seul peux nous sauver par un conseil adr
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par un conseil adroit ! Nicolas. — L’avidité
de
la puissance et des richesses les rend fous. Que peut-on faire entend
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— Heureux l’homme qui préfère à sa paix le salut
de
tous ceux qui souffrent ! Nicolas. — Mon vœu me lie ! Haimo. —
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! Haimo. — Quel vœu ? Nicolas. — Mon vœu
de
solitude ! Mon salut ! Haimo. — Ô ! que Dieu même te délie ! (Il
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le en lourd tumulte avant le jour — aveugle proie
de
l’horreur désirée — prêtant l’oreille au martelant galop du cheval ro
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êtant l’oreille au martelant galop du cheval roux
de
notre Apocalypse — parmi nous, foule, parmi nous Descends, clémente e
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areille à la rosée ! — Viens te poser sur le cœur
de
violence — apaise-nous, colombe en ce tumulte — miraculeuse ! Chœu
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litaire ! Solitaire ! Dieu te parle par nos voix.
De
ta vie le grand mystère Au matin s’éclaircira. Pour ton peuple, ta
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saint, parmi nous descend ! Qui sauvera, drapeau
de
sang, ta croix, Qui gardera notre alliance jurée ! Ô viens à nous dan
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N’oublie pas ton peuple ingrat ! Nicolas, reviens
d’
exil ! Soutiens-nous dans nos périls ! (La batterie de tambours repre
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l ! Soutiens-nous dans nos périls ! (La batterie
de
tambours reprend en sourdine et se prolonge durant toute la scène.)
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s’éclaire peu à peu, on voit paraître des groupes
de
députés, des soldats, les ambassadeurs.) Nicolas. — Haimo, je ne p
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guerre ! Soldats rangés, armes fourbies, regards
de
haine, sans un mot ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! Soutiens ton serviteur !
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cris ce que je dis ! (Haimo écrit sous la dictée
de
Nicolas pendant qu’au plan 3 on entend un chœur.) Chœur céleste.
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ste. Terre et cieux prêtez l’oreille Au mystère
de
la paix. Cœur angoissé, cœur qui veille Ne cesse pas d’espérer ! Qu
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paix. Cœur angoissé, cœur qui veille Ne cesse pas
d’
espérer ! Qu’il implore, qu’il supplie Le Dieu de paix jusqu’au jour
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’espérer ! Qu’il implore, qu’il supplie Le Dieu
de
paix jusqu’au jour ! Tant qu’il parle, tant qu’il prie Ô destin ! sus
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écrit. Veux-tu signer ? Nicolas. — Ce sont là
de
faibles paroles, si Dieu lui-même ne les signe dans leurs cœurs ! Va,
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pée pour le trancher… si chacun tire par un bout…
de
son côté… (Haimo descend rapidement.) Nicolas. — Dieu ! Pardonne
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Qui suis-je, moi, pour m’opposer à l’œuvre juste
de
ta main, de ta vengeance ! Tu as raison quand tu nous damnes. Tu as r
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, moi, pour m’opposer à l’œuvre juste de ta main,
de
ta vengeance ! Tu as raison quand tu nous damnes. Tu as raison quand
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it, mais toi tu suivis ton conseil. Aux penchants
de
ton cœur alors il t’a livré. Du vin de sa colère, abreuvé, tu chancel
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penchants de ton cœur alors il t’a livré. Du vin
de
sa colère, abreuvé, tu chancelles. Les nations s’agitent, les royaume
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é, la terre s’épouvante ! (Nuit, éclairs, bruits
d’
armes.) (Le chœur continue à chanter sourdement, à bouche fermée. Les
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? — Que font-ils ? — Les voyez-vous ? Une voix
de
la coulisse. — Je les vois ! — Il a lu le message ! — Je n’entends r
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puissance, aux funestes paroles, Pour un instant
de
foi, Dieu le délivrerait, En un instant de joie renaîtrait votre paix
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nstant de foi, Dieu le délivrerait, En un instant
de
joie renaîtrait votre paix ! (La lumière éclate sur le plan 3, puis
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. — Écoutez ! Qu’ont-ils dit ? Écoutez ! Voix
de
la coulisse. — Je ne sais pas ! — Je les vois qui se lèvent ! Voi
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Voix sur la place. — Ils se lèvent ! Voix
de
la coulisse. — Ils se serrent les mains ! Ils s’embrassent ! Voix
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se serrent les mains ! Ils s’embrassent ! Voix
de
la coulisse. — Les voici ! Voix sur la place. — Les voici qui vi
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e grandit sur le plan 2, atteint le plan 3. Appel
de
trompettes. Les députés précédés par Haimo reparaissent et viennent s
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aimo reparaissent et viennent se ranger au centre
de
la place.) Le président (lisant). — Au nom de la vénérable Diète d
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s qui nous menacent à l’intérieur comme au-dehors
de
nos frontières, sur le conseil de notre frère Claus inspiré par le To
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comme au-dehors de nos frontières, sur le conseil
de
notre frère Claus inspiré par le Tout-Puissant, nous avons décrété ce
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uront part équitable et juste au partage du butin
de
Bourgogne. Toute alliance étrangère est interdite soit aux cantons, s
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eptons dans notre Confédération les bonnes villes
de
Fribourg et de Soleure. Les députés doivent emporter le souvenir de l
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re Confédération les bonnes villes de Fribourg et
de
Soleure. Les députés doivent emporter le souvenir de la fidélité, des
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Soleure. Les députés doivent emporter le souvenir
de
la fidélité, des peines et travaux que le pieux homme, frère Claus, s
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Claus, s’est donnés en cette occasion. Qu’il soit
de
leur devoir, partout et en tout lieu, de célébrer notre reconnaissanc
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’il soit de leur devoir, partout et en tout lieu,
de
célébrer notre reconnaissance et d’illustrer ce mémorable exemple ! S
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en tout lieu, de célébrer notre reconnaissance et
d’
illustrer ce mémorable exemple ! Séparons-nous dans la paix et la joie
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-nous dans la paix et la joie ! Les assistants
de
gauche. — Un pour tous ! Les assistants de droite. — Tous pour u
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ts de gauche. — Un pour tous ! Les assistants
de
droite. — Tous pour un ! (La cloche de l’ermitage tinte au plan 3.
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sistants de droite. — Tous pour un ! (La cloche
de
l’ermitage tinte au plan 3. Puis volée de cloches. Les enfants et Dor
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cloche de l’ermitage tinte au plan 3. Puis volée
de
cloches. Les enfants et Dorothée viennent se ranger sur les marches c
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! Du haut des Alpes, qu’elle est belle — la voix
de
la sentinelle — qui nous avertit du salut ! Qu’ils sont beaux sur nos
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e Claus, de la part des municipalités et conseils
de
Soleure et de Fribourg : Nous sommes avisés que, par la grâce du Dieu
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part des municipalités et conseils de Soleure et
de
Fribourg : Nous sommes avisés que, par la grâce du Dieu Tout-Puissant
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ans une éternelle union à toute la Confédération.
De
quoi nous rendons grâce à Dieu et à toute la Cour céleste, ainsi qu’à
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oute la Cour céleste, ainsi qu’à toi dont l’amour
de
la paix a opéré ces choses, priant Notre Seigneur Jésus-Christ de t’e
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ré ces choses, priant Notre Seigneur Jésus-Christ
de
t’en accorder récompense et de nous établir dans la joie de l’éternel
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gneur Jésus-Christ de t’en accorder récompense et
de
nous établir dans la joie de l’éternelle félicité. De tous soit dit b
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corder récompense et de nous établir dans la joie
de
l’éternelle félicité. De tous soit dit bienheureux, Nicolas ! Chor
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ous établir dans la joie de l’éternelle félicité.
De
tous soit dit bienheureux, Nicolas ! Choral ii. (Plan 1.) Bienhe
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Nicolas ! Ô sentinelle, guetteur aux yeux fermés,
De
ta patrie, reste le protecteur ! Nicolas, ô toi dont le nom Signifie
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Chœur final. (Tutti.) Éclatez, éclatez en cris
de
joie ! Oui, tous, en chœur, levez-vous et chantez ! Dans la paix que