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ui seul nous plions le genou Miséricorde et grâce
soient
offertes À vous tous qui nous entendrez. Amen. Récitatif alterné1.
2
Gothard, notre bastion sacré. Alors un homme s’
est
dressé Prêtez l’oreille ! Témoin de Dieu dans le fracas de la colèr
3
du récitant. Seuls les mots imprimés en italique
sont
articulés par le chœur.
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la maison.) 1. Des matines jusqu’au soir Quelle
est
ma chanson ? Du plus beau pays à voir Telle est ma chanson. Des lac
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e est ma chanson ? Du plus beau pays à voir Telle
est
ma chanson. Des lacs, des rocs, des pics sauvages — Sifflez, dansez
6
lles ! 2. Sous le ciel du plus beau jour Quelle
est
ma chanson ? Tout au long des lourds labours Telle est ma chanson.
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a chanson ? Tout au long des lourds labours Telle
est
ma chanson. Par monts, par vaux, par les alpages — Sifflez, dansez,
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olas. — Cinquante ans d’âge, pour un homme, ce n’
est
pas le temps du repos. Mais je me dis : voici, tu es remplacé, la vie
9
pas le temps du repos. Mais je me dis : voici, tu
es
remplacé, la vie te pousse à l’écart, doucement. Une fois de plus, pe
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e, toutes les choses que j’ai dû quitter ! Quelle
est
cette force qui toujours m’arrachait à tout ce que j’aimais ? C’est l
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omme un livre d’images énorme ! Les grandes pages
sont
tournées l’une après l’autre, et tout est là, vivant, comme dans les
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pages sont tournées l’une après l’autre, et tout
est
là, vivant, comme dans les rêves. Quand je regarde Jean, c’est ma jeu
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ves. Quand je regarde Jean, c’est ma jeunesse qui
est
là… Une autre page, c’est ma vie à l’armée ! Dix ans de guerre, et à
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tends encore notre fanfare dans la nuit, écoute !
Est
-ce que tu entends aussi ? (Fanfare en sourdine.) Regarde ! Est-ce que
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entends aussi ? (Fanfare en sourdine.) Regarde !
Est
-ce que tu vois là-bas !… (Une petite scène latérale, à gauche du plan
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donner l’impression d’un rêve.) …Regarde comme j’
étais
! Scène iii. (Scène latérale de gauche.) (La fanfare est deven
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e iii. (Scène latérale de gauche.) (La fanfare
est
devenue plus forte, puis s’arrête brusquement.) Le chœur. (Sourdeme
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t ! 1er officier. — Rapport contre toi ! Tu t’
es
jeté devant tes hommes pour les empêcher de détruire les dernières fo
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r de détruire les dernières forces autrichiennes.
Est
-ce vrai ? Nicolas. — C’est vrai. 1er officier. — Tu connaissa
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? Pas de quartier. Nicolas. — Des ennemis se
sont
réfugiés dans le cloître de Sainte-Catherine. J’ai interdit qu’on les
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? 2e officier. — Moi ! J’ai tout vu. L’ennemi
était
à la merci des Suisses. Déjà l’incendie éclatait dans une aile du cou
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capitaine de Flue accourt, voit le danger auquel
sont
exposés l’édifice sacré et les nonnes. Il s’agenouille alors, fait un
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d’éteindre l’incendie. La troupe a renâclé, elle
tenait
sa vengeance, et il l’en prive au plus fort du combat ! Quatre dém
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ns la guerre comme dans la paix, la Confédération
sera
perdue. Notre salut est dans le Pacte que nous avons conclu au nom de
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a paix, la Confédération sera perdue. Notre salut
est
dans le Pacte que nous avons conclu au nom de Dieu. 3e officier. —
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vons conclu au nom de Dieu. 3e officier. — Tu
es
fou, Nicolas, avec ton Pacte ! À la guerre comme à la guerre ! 4e
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obe, siège au milieu. L’accusé et le plaignant se
tiennent
debout devant eux. L’accusé est gros et richement vêtu, le plaignant
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plaignant se tiennent debout devant eux. L’accusé
est
gros et richement vêtu, le plaignant maigre et loqueteux. À gauche et
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lence, puis plusieurs mains se lèvent.) La parole
est
au Landamman ! Le Landamman. — Cet homme est un bon citoyen. J’en
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est au Landamman ! Le Landamman. — Cet homme
est
un bon citoyen. J’en témoigne ! Il a rendu de grands services à sa co
31
n assistant. — C’est grâce à son argent que tu t’
es
fait nommer ! Le juge. — La parole est à notre pasteur. Le cur
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ue tu t’es fait nommer ! Le juge. — La parole
est
à notre pasteur. Le curé. — Je témoigne que l’accusé est une âme
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pasteur. Le curé. — Je témoigne que l’accusé
est
une âme généreuse et charitable, bien digne de la pieuse et puissante
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! Un 3e assistant. — C’est un scandale ! Ils
sont
tous payés ! Je vais témoigner pour le plaignant, écoutez-moi ! Le
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te et l’élèvent.) Le 1er juge. — Plaignant, tu
es
débouté. Accusé, nous t’acquittons. La séance est levée. (Les démons
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es débouté. Accusé, nous t’acquittons. La séance
est
levée. (Les démons gesticulent joyeusement.) Le plaignant. — Lâch
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’est l’injustice qui triomphe ! La voix du pauvre
est
étouffée ! Car ce sont des démons, et non des hommes, qui ont rendu c
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riomphe ! La voix du pauvre est étouffée ! Car ce
sont
des démons, et non des hommes, qui ont rendu cette sentence inique !
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leurs bouches puantes ! Les assistants. — Il
est
fou ! Il a raison ! Oui ! Non ! Le curé. — Tu prends toujours le
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. — Tu prends toujours le parti du pauvre ! Ce n’
est
pas juste non plus ! 1er juge. — Tu veux donc ruiner l’ordre publ
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c à désirer de plus ? Nicolas. — Votre avenir
est
assuré… Dorothée. — Nicolas, pourquoi es-tu triste ? Chasse donc
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nir est assuré… Dorothée. — Nicolas, pourquoi
es
-tu triste ? Chasse donc ces mauvais souvenirs ! Nicolas. — Ce ne
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donc ces mauvais souvenirs ! Nicolas. — Ce ne
sont
pas mes souvenirs qui me troublent, Dorothée. Mais tu sais bien ce qu
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. J’ai prié et jeûné longtemps. Rien n’y fait. Je
suis
dans la nuit. Et de nouveau des voix m’appellent… Chœur céleste.
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édestinée, Par toi seule sacrifiée Mille et mille
seront
sauvées. Dure peine, voix cruelle, De toi seule vient la paix. Ô ré
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Dorothée. — Mon Dieu ! Mon Dieu ! Oh ! je ne
suis
qu’une pauvre femme ! Comment pourrais-je te comprendre, Nicolas ! —
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ins, deux par deux, et chantent jusqu’à ce qu’ils
soient
devant la maison. Dorothée est rentrée.) Jean. — Ils ont bien trav
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squ’à ce qu’ils soient devant la maison. Dorothée
est
rentrée.) Jean. — Ils ont bien travaillé, les gars ! Nous avons en
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amassé des fraises dans la forêt, en rentrant. Ce
sera
pour le souper. Marguerite. — Nous, on a fini de cueillir les pom
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hes ! Et moi j’ai gardé les cochons ! Et moi j’ai
été
à Stans ! Et nous on a fait le ménage ! Nicolas. — C’est bien, me
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us passer de votre père. Jean. — Alors moi je
serai
le patron ! Nicolas. — Oui, tu seras le patron ! Et toi, Rudi, qu
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s moi je serai le patron ! Nicolas. — Oui, tu
seras
le patron ! Et toi, Rudi, que veux-tu faire plus tard ? Rudi. — J
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udi, que veux-tu faire plus tard ? Rudi. — Je
serai
soldat, comme toi, papa. Nicolas. — Et Walther ? Walther. — M
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. — Et les petites filles ? Toutes. — Moi je
serai
maman ! Dorothée. — Et il y a encore le tout petit, Clausi, qui n
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t leur père, l’un après l’autre.) Véronique. —
Est
-ce que tu vas partir, papa ? On dirait que tu nous dis adieu ! Nic
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hanter.) Scène vii. (La nuit vient. Nicolas
est
resté seul un instant devant la maison. Des lumières s’allument aux f
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vois, mon Dieu : tout mon amour, tous mes devoirs
sont
là, dans la maison de mes ancêtres ! Où me veux-tu ? Où dois-je aller
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er, s’il faut partir ? Ô si un signe, au moins, m’
était
donné ! Mon Dieu, secours-moi, parle-moi, ne permets pas que je me pe
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e mon âme ! Un des vieillards. — Puisque tu t’
es
donné tout entier à ton Dieu, je te promets que dans vingt ans tu ser
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r à ton Dieu, je te promets que dans vingt ans tu
seras
délivré des peines de ce monde. Reste donc ferme en ta résolution. Tu
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reste agenouillé un moment, tandis que Dorothée s’
est
furtivement retirée vers la maison.) Scène viii. (Nicolas se re
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i, car mon heure approche. Dorothée. — Quelle
est
cette croix qu’ils t’ont laissée ? Nicolas. — Il te faut la porte
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us tard la vie éternelle. Dorothée. — Mais tu
es
mon mari, Nicolas ! Ce que Dieu lui-même a uni, l’homme ne peut pas l
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citatif. (Le chœur chante à bouche fermée.) Dure
est
la peine, affreux le sacrifice, noire la nuit, et la voie solitaire.
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tends la voix des temps futurs ! Un peuple entier
sera
sauvé, par toi, de la guerre qui tue les pères et qui dévaste les foy
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nt. Nicolas a revêtu la robe grise du pèlerin, il
tient
un bâton. Ils s’embrassent.) Nicolas. — Dieu t’a fait cette grâce,
67
e, ô femme, tu l’acceptes ! Dorothée. — Je ne
suis
rien. Je t’aime. Oh ! que je ne sois plus un obstacle sur ton chemin…
68
ée. — Je ne suis rien. Je t’aime. Oh ! que je ne
sois
plus un obstacle sur ton chemin… Prends ceci pour la route, cher épou
69
é. Le Seigneur le reprend. Que le nom du Seigneur
soit
béni ! (Nuit totale sur le plan 2. Seul un projecteur suit Nicolas.)
70
ui portera le poids du sacrifice ? Père, père, où
sont
tes fils ? Solitaire, où vont tes pas ? Nicolas dans ton exil Souvien
71
ui-là ! Honte à toi ! lâche, infidèle ! Ta couche
est
vide, et tes enfants t’appellent ! Ha ! Ha ! ton orgueil t’entraîne !
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atteint lentement tout en parlant.) Nicolas. —
Est
-ce vous maintenant, beaux anges, qui campez autour du sommet ?… (Il a
73
! (Le plan 2 s’éclaire. Dorothée et les enfants
sont
sortis devant la maison.) Chœur des enfants. Avec tous les chœurs
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ns l’Éternel Qu’il bénisse nos vallées ! Ils ne
sont
pas orphelins Les enfants du solitaire Si tu les tiens dans ta main É
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pas orphelins Les enfants du solitaire Si tu les
tiens
dans ta main Éternel, ô Père ! Le chœur céleste et le chœur des e
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s reprise du Choral i. Silence.) 2. Ce drame a
été
écrit pour une scène sans décors ni rideau, comportant trois degrés o
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hauteur du plan 2. 3. C’est un autre acteur qui
tient
ce rôle.
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mais plus ne se fourvoie. 2. Tant plus nombreux
Sont
nos péchés Qu’étoiles dans les cieux Tous nos péchés Par la Mort-Dieu
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naîtra les siens. Une des ombres. — Hé ! Qui
sont
ceux-là ? Encore des pèlerins ? Un des pèlerins. — On nous appell
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s appelle les Amis de Dieu, ou les Sauvages. Nous
sommes
venus d’Alsace, pour voir le frère Claus. L’ombre. — À la bonne h
81
heure ! On n’attendait plus que vous ! Le village
est
plein comme une arche. Nos beaux seigneurs et les paysans, veau, vach
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autant de monde ? Le valet. — Oh ! moi, je ne
suis
pas du pays. Monseigneur l’abbé d’Einsiedeln est arrivé ici hier soir
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suis pas du pays. Monseigneur l’abbé d’Einsiedeln
est
arrivé ici hier soir, avec une suite brillante et nombreuse, dont vou
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ruinés, taillés et chassés de nos foyers. Plus on
est
maigres, nous autres, plus ils sont gros ! Que viennent-ils faire ici
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oyers. Plus on est maigres, nous autres, plus ils
sont
gros ! Que viennent-ils faire ici ? Un valet. — Le frère Claus es
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nt-ils faire ici ? Un valet. — Le frère Claus
est
devenu la bête curieuse du pays. Ils arrivent de partout, rien que po
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vient tant de monde, c’est un signe que les temps
sont
troublés. Plus d’un attend conseil du frère Claus. Écoutez bien : plu
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pour moi, le citoyen de Berne et l’Autrichien qui
sont
arrivés hier au soir, ce n’est pas pour la curiosité que ces messieur
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l’Autrichien qui sont arrivés hier au soir, ce n’
est
pas pour la curiosité que ces messieurs ont fait le voyage. Un pèl
90
s secrets de grande politique ! Un pèlerin. —
Est
-il vrai que le frère Claus n’a rien mangé depuis des mois, sauf la tr
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que j’y croie directement… Mais ça pourrait bien
être
vrai quand même… 1er valet (aux pèlerins). — Il faut vous dire :
92
— Il faut vous dire : nous autres, en Suisse, on
est
religieux, c’est une affaire en règle, mais on n’est pas tellement po
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religieux, c’est une affaire en règle, mais on n’
est
pas tellement porté sur les miracles. 3e valet (aux pèlerins). —
94
Ulrich. Ben celui-là, au bout de trois jours, il
était
à moitié mort ! 3e valet. — Des fois, Ulrich va voir le frère Cla
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… 1er valet. — Nous autres, à sa place, on se
serait
arrangé pour disparaître une fois pour toutes. Faut quand même avoir
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Moi, je vais vous dire une chose : pendant qu’on
est
ici à discuter, lui, là-haut, il est déjà levé pour ses prières. Il s
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endant qu’on est ici à discuter, lui, là-haut, il
est
déjà levé pour ses prières. Il se lève toujours à minuit. Ça fait qua
98
Ça fait quand même quelque chose, de penser qu’il
est
là-dessus, tout seul, comme qui dirait directement devant le bon Dieu
99
le bon Dieu ! 1er valet (aux pèlerins). — Ils
sont
tous comme ça, par ici. Le frère Claus leur fait une de ces peurs ! Y
100
e valet. — Toi, tu ferais mieux de dormir. Tu ne
seras
pas si faraud, tout à l’heure, quand tu te tiendras devant le frère,
101
seras pas si faraud, tout à l’heure, quand tu te
tiendras
devant le frère, avec ses yeux tout doux qui vous transpercent comme
102
ur l’alpage. 1er valet. — Moi, je dis qu’on n’
est
pas des saints, nous autres, et qu’il nous reste encore deux heures p
103
ile du matin, promesse du vrai jour, En ta clarté
sois
notre éveil toujours ! Surgissez et levez Qui le Seigneur aimez ! Le
104
urgissez et levez Qui le Seigneur aimez ! Le jour
est
commencé, la nuit évanouie Que Dieu en soit loué et par nous célébré.
105
e jour est commencé, la nuit évanouie Que Dieu en
soit
loué et par nous célébré. Quelques voix. La nuit s’en va et le
106
solitaires se retournent : un vieil homme noir se
tient
près de l’abri.) Ulrich. — Un mendiant ? Par où est-il monté ? Le
107
rès de l’abri.) Ulrich. — Un mendiant ? Par où
est
-il monté ? Le sentier est encore dans la nuit ! Nicolas. — D’où v
108
— Un mendiant ? Par où est-il monté ? Le sentier
est
encore dans la nuit ! Nicolas. — D’où viens-tu ? Le vieil homm
109
en que ma robe, tu le sais, et cette corde qui la
tient
serrée contre mon corps. Les voici. (Il dénoue sa ceinture et la ten
110
Garde-les de ma part, et souviens-t’en : rien n’
est
à toi, pas même cette bure, pas même la corde qui la tient contre ton
111
oi, pas même cette bure, pas même la corde qui la
tient
contre ton corps. Un jour nous en aurons besoin. Nicolas. — Dieu
112
ieu l’a voulu, le temps vient Nicolas que rien ne
tient
! Celui-là peut conseiller Qui d’abord a tout donné. Vois : le pauvre
113
t’a quitté Mais ton Dieu t’a visité. Que la paix
soit
avec vous Par Jésus au nom très doux. (Pendant le chant, le vieilla
114
s, quel signe heureux sur la journée nouvelle ! N’
est
-ce pas un ange qui t’a visité ? Nicolas. — Un signe heureux et un
115
témoin frugal et prophétique ! Une épreuve sévère
est
promise à ton peuple. Tu la devines, au plus secret de la lumière tro
116
rochers. Prends ta garde, ô guetteur ! l’attaque
est
proche ! (Nicolas s’est retiré dans son abri, et remis à genoux. Ulr
117
, ô guetteur ! l’attaque est proche ! (Nicolas s’
est
retiré dans son abri, et remis à genoux. Ulrich s’avance au bord du p
118
regarde au-dessous de lui. La file des pèlerins s’
est
organisée dans la pénombre, et monte par la gauche, lentement, dans u
119
es à-coups, des embouteillages.) Ulrich. — Ils
sont
plus nombreux que jamais… L’ermite a fui le monde pour trouver Dieu.
120
vient de se relever et qui s’approche). — Bénis
soyez
-vous de Dieu, chers pères et frères. Pourquoi êtes-vous venus dans ce
121
yez-vous de Dieu, chers pères et frères. Pourquoi
êtes
-vous venus dans cette solitude ? L’abbé. — Notre cœur brûlait du
122
nous disputons à ton sujet. Lui prétend que tu t’
es
vanté de ne plus rien manger depuis quatre ans. Et moi je dis que ce
123
en manger depuis quatre ans. Et moi je dis que ce
sont
là des racontars. Nous avons donc fait un pari. Qui a gagné ? Nico
124
perdu l’un et l’autre ! Dieu me pardonne si je me
suis
jamais vanté de ne prendre aucun aliment ! Je me nourris du pain du c
125
munion. L’abbé. — Comment une telle merveille
est
-elle possible ? Nicolas. — Dieu le sait, et les humbles le croien
126
n’a-t-il pas dit : « Celui qui mange ma chair en
sera
rassasié » ? L’abbé. — Tu n’éprouves donc aucun besoin du corps ?
127
m’étonne. 2e seigneur. — Si tous les pauvres
étaient
comme toi, bon frère, ils ne songeraient pas à la révolte. Nicolas
128
Tu dis vrai. Mais écoute-moi : si tous les riches
étaient
de bons chrétiens, ils n’auraient pas à craindre de révoltes. Hélas !
129
clercs gras et richement vêtus comme jamais ne le
furent
les apôtres ! N’est-ce pas un bien grand mal pour l’Église et nous to
130
t vêtus comme jamais ne le furent les apôtres ! N’
est
-ce pas un bien grand mal pour l’Église et nous tous ? Si les clercs d
131
rs les plus grands maux pour la Patrie ! Qui veut
être
puissant et riche aux yeux du monde, c’est celui-là qui fait des guer
132
s guerres ! Je vous le dis, seigneurs : la Suisse
est
menacée par de perfides séducteurs ! Ils vous feront de belles promes
133
avec moi, je te donnerai des terres… Et alors, ce
sera
la fin de notre union, et la fin de nos libertés ! (Violent.) Princes
134
our votre confusion ! (Se radoucissant.) Mais qui
suis
-je pour vous avertir ? Pardonnez-moi, chers pères et frères. C’est un
135
que nous qui peut nous éclairer. L’abbé. — Tu
es
rude, frère Claus, comme les vrais montagnards. Mais nous savons appr
136
Scène iv. Nicolas (aux pèlerins). — Bénis
soyez
-vous de Dieu, chers frères et sœurs. D’où venez-vous ? Le 1er pèle
137
urs. D’où venez-vous ? Le 1er pèlerin. — Nous
sommes
venus d’Alsace, chassés par la misère et par les guerres continuelles
138
s dans nos champs. Par chance encore, les Suisses
sont
restés à l’écart de la guerre. Autrement, où pourrions-nous fuir ? Ma
139
. Autrement, où pourrions-nous fuir ? Mais la vie
est
dure, chez vous ! Le pain est cher ! Il y a trop de monde partout, et
140
fuir ? Mais la vie est dure, chez vous ! Le pain
est
cher ! Il y a trop de monde partout, et jamais de travail pour nous a
141
Le pèlerin. — On dit au loin que ton pouvoir
est
grand, frère Claus ! Les seigneurs eux-mêmes te redoutent ! Voici not
142
te redoutent ! Voici notre requête fraternelle :
sois
notre chef et notre défenseur ! Nous te suivrons comme les pauvres ja
143
ilée. Et tu nous obtiendras justice ! Tous. —
Sois
notre chef ! Nicolas. — Si Jésus-Christ est votre ami, pourquoi f
144
Sois notre chef ! Nicolas. — Si Jésus-Christ
est
votre ami, pourquoi faut-il encore un autre chef ? Le pèlerin. —
145
isère crie jusqu’au ciel ! Le temps de la révolte
est
là. Si tu marches devant, frère Claus, plus rien ne nous résistera !
146
Claus, plus rien ne nous résistera ! Cris. —
Sois
notre chef ! Toi le plus pauvre ! Défends-nous ! Du pain ! Défends-no
147
re vous, et la charité dans vos cœurs. Alors vous
serez
invincibles. Quand le pauvre loue Dieu et vit de sa parole, la victoi
148
ieu et vit de sa parole, la victoire sur le monde
est
à lui ! Le pèlerin. — Est-ce là ton dernier mot ? Nicolas. —
149
ctoire sur le monde est à lui ! Le pèlerin. —
Est
-ce là ton dernier mot ? Nicolas. — Non ! je vous aiderai de toute
150
c avec nous ? Cris. — Il vient ! Il accepte !
Sois
notre chef ! Nicolas. — Je reste ici. Ici, je vous aiderai. Si Di
151
e perd, à bouche fermée.) Scène v. (Nicolas
est
allé s’agenouiller devant son abri. Paraissent sur le chemin de gauch
152
moi le vénérable solitaire. Ulrich. — Et quel
est
le second visiteur ? Peut-il se présenter lui-même ? Hornek. — Le
153
ître, Sigismond, archiduc d’Autriche. (Nicolas s’
est
relevé et vient à eux.) Récitatif. (Chœur à bouche fermée.) Ainsi
154
quand tu luttais contre nos gens. Mais ta sagesse
est
plus illustre encore, et vénérée. Un peuple entier t’écoute et reçoit
155
d rien que votre paix ! Nicolas. — Ce langage
est
nouveau de sa part… Qu’en pense l’envoyé de Berne ? Diesbach. — J
156
? Diesbach. — Je pense à cette menace dont il
est
bruit, vers l’ouest, ce grand duché occidental sous le règne d’un tyr
157
’alliés puissants et proches. Nicolas. — Quel
est
donc le message de ceux de Berne ? Diesbach. — Il tient en un mot
158
le message de ceux de Berne ? Diesbach. — Il
tient
en un mot que tu aimes, ô frère Claus : c’est la paix. Je t’apporte l
159
oins avec le roi de France Louis XI. Le secret en
est
bien gardé… Il n’est pas sûr que tous les cantons soient d’accord — e
160
rance Louis XI. Le secret en est bien gardé… Il n’
est
pas sûr que tous les cantons soient d’accord — et ceux d’ici n’écoute
161
bien gardé… Il n’est pas sûr que tous les cantons
soient
d’accord — et ceux d’ici n’écoutent que ta voix, frère Claus ! Voilà
162
tent que ta voix, frère Claus ! Voilà pourquoi je
suis
venu. Nicolas. — Tu l’as dit, je ne veux que la paix. Mais ce n’e
163
— Tu l’as dit, je ne veux que la paix. Mais ce n’
est
pas le mot que j’aime, c’est la chose, c’est la réalité miraculeuse q
164
renard et par le loup ! Hornek. — L’archiduc
est
loyal, il t’offre une paix sans condition. Diesbach. — Le roi Lou
165
frons que la paix. Pourquoi parler de tentation ?
Est
-ce là ta grande sagesse, ô frère Claus ? Diesbach. — La paix dans
166
u rang des puissances ! Nicolas. — Votre paix
est
tournée vers la guerre ! Je vois sa face d’ombre et de sang, au trave
167
esses font luire aux yeux des Suisses ! Ah ! vous
êtes
deux bons oiseleurs ! Qu’avons-nous besoin de richesses ? Je vous le
168
é : la pauvreté fait notre force, car notre force
est
dans l’union, et les richesses divisent un peuple. (Un temps.) Et pou
169
croulant sur la Bourgogne ! Nicolas. — Ce ne
serait
pas moi qui le dirais, ce mot, ni Dieu par moi, mais le Tentateur exé
170
prêté l’oreille. Mais le grand vent des plaines s’
est
levé, il emporte la voix du guetteur. Nicolas ! Nicolas ! Hélas ! Est
171
la voix du guetteur. Nicolas ! Nicolas ! Hélas !
Est
-ce en vain que là-haut tu veilles ? (Voix d’hommes.) À l’horizon par
172
station des liens sacrés. (Voix de femmes.) Quel
est
ce rêve qui se lève avec le vent des plaines et de la guerre ? Hélas
173
é.) Nicolas. — Seigneur ! La voix du solitaire
est
faible. Parle toi-même à tes enfants, je t’en supplie ! Le chant du m
174
(à genoux). — Mon Seigneur et mon Dieu, toi seul
es
notre force ! Toi seul es notre union, toi seul es notre paix ! Dans
175
r et mon Dieu, toi seul es notre force ! Toi seul
es
notre union, toi seul es notre paix ! Dans la détresse, c’est vers to
176
s notre force ! Toi seul es notre union, toi seul
es
notre paix ! Dans la détresse, c’est vers toi que je crie ! Seigneur,
177
, et le Pacte trahi pour l’alliance étrangère. Où
sont
les présages certains ? Que dit la voix du saint dans le lointain ? Q
178
ue dit la voix du saint dans le lointain ? Quelle
est
cette ombre rouge qui nous couvre ? Ô Seigneur, aie pitié de nous !
179
. — Au ciel visible, Mars entre au Lion. L’Ourse
est
dressée la gueule ouverte et le Taureau baisse les cornes, prêt au bo
180
tir un nouveau chant de mort. Le moral de l’armée
est
excellent ! Haut les cœurs ! Tous ensemble ! Union sacrée ! Courage !
181
s signes ont paru. Les sages ont appris. Les fous
sont
confondus. J’ai dit. (Puis formule cabalistique, rapidement. Louis X
182
lointain.) Scène ix. (Hornek et Diesbach se
sont
concertés, tous deux passés à droite du plan 3.) Hornek. — Holà !
183
Défendons-nous ! Une voix des suisses. — Ce n’
est
pas nous, c’est le Destin qui l’a voulu ! Aux armes ! (Le ciel devie
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hante à bouche fermée. Seuls les mots en italique
sont
articulés.) Nicolas, Nicolas, Nicolas ! ô… sentinelle, guetteur aux
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e savais, tu nous avertissais ! La nuit sanglante
est
descendue, oh ! oh ! oh !… Qu’apportera l’aurore maléfique ? Ah ! hé
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es courages ! Non pas le sang ni la défaite, ce n’
est
pas là ce que tu crains pour ta patrie, mais la victoire, porteuse de
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ACTE III. Scène i. (Le chœur s’
est
massé à gauche et à droite du plan 1. Au centre du plan 2, des hommes
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tout ce que vous voudrez ! (Grêle de coups.) Ça y
est
? — Monsieur le Landamman, tout est prêt ! Le Landamman. — C’est
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coups.) Ça y est ? — Monsieur le Landamman, tout
est
prêt ! Le Landamman. — C’est bien. Les sièges sont solides. Si le
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prêt ! Le Landamman. — C’est bien. Les sièges
sont
solides. Si les députés ont la tête aussi bien plantée que le derrièr
191
des villes : Lucerne, Berne, Zurich… (Chaque nom
est
ponctué d’un coup sur le siège.) …Et voici pour les campagnes : Uri,
192
s placés à part, selon vos instructions. Pour qui
sont
-ils ? Le Landamman. — J’y vois assis deux, spectres à la face eff
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de Fribourg ! Plût au ciel que jamais ils n’aient
été
dressés ! Ou bien qu’ils soient déjà dans la ligne des autres… Un
194
e jamais ils n’aient été dressés ! Ou bien qu’ils
soient
déjà dans la ligne des autres… Un ouvrier. — Expliquez-vous, Mons
195
s ceux des villes ! S’ils gagnent, croyez-moi, ce
sera
la fin de notre libre Confédération. Un ouvrier. — La fin de notr
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sièges.) Le Landamman (le retenant). — Ce n’
est
pas ton marteau, mon ami, qui peut arrêter le Destin ! Les délégués s
197
on ami, qui peut arrêter le Destin ! Les délégués
sont
là, la Diète va s’ouvrir, il est trop tard ! On n’attend plus que les
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! Les délégués sont là, la Diète va s’ouvrir, il
est
trop tard ! On n’attend plus que les ambassadeurs de l’étranger pour
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(Aux Suisses.) Allez dire à nos députés que tout
est
disposé pour la séance solennelle. (Il sort avec les Suisses.) Sc
200
e iii. L’ambassadeur de Venise. — L’accueil
est
simple et fruste, mais il est fier aussi ! L’ambassadeur de Savoie
201
enise. — L’accueil est simple et fruste, mais il
est
fier aussi ! L’ambassadeur de Savoie. — Comme il convient aux pre
202
rince couvert d’écarlate et de cramoisi, à la fin
seras
blanc comme neige ! » Or à Nancy, la prophétie s’est accomplie : on a
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blanc comme neige ! » Or à Nancy, la prophétie s’
est
accomplie : on a trouvé le cadavre du duc pris dans la glace des mara
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cadavre du duc pris dans la glace des marais ! Je
tiens
les Suisses pour invincibles. L’ambassadeur de Venise. — Et moi j
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son ils savent le prix de l’or et leur cupidité s’
est
éveillée. L’ambassadeur d’Autriche. — Déjà les dissensions éclate
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chantant des chants de guerre, et les villes ont
été
forcées de payer un tribut d’or et d’argent pour éviter d’affreux sac
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saccages ! On dit que la bande en folie a juré d’
être
de retour pour l’ouverture de la Diète. Il faut s’attendre à des baga
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Cour’t après les militaires Dansons la vie. Dur
est
le sol, dur est le sol ! Courage ! L’or et le sang, l’or et le sang !
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militaires Dansons la vie. Dur est le sol, dur
est
le sol ! Courage ! L’or et le sang, l’or et le sang ! Carnage ! 2.
210
ir pour le salut de la patrie commune ! La parole
est
au délégué des villes. Waldmann (lisant son discours). — Considér
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a puissance de l’État ; — considérant que l’Ordre
est
le père du travail, dont la discipline est la mère, et dont la fille
212
’Ordre est le père du travail, dont la discipline
est
la mère, et dont la fille est la prospérité… Les compagnons. — Ho
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dont la discipline est la mère, et dont la fille
est
la prospérité… Les compagnons. — Hou ! Hou ! Hou ! Waldmann. —
214
— … considérant que nos victoires mémorables ont
été
remportées par l’union, et que le temps de la grandeur et des conquêt
215
Bourgogne ? À cette condition, nous acceptons que
soit
dissous et annulé le Pacte qui lie nos trois villes. Que toute allian
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nos trois villes. Que toute alliance particulière
soit
interdite, et que les Suisses ne se battent plus jamais que sous notr
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drapeau ! J’ai dit. Le président. — La parole
est
au représentant des campagnes. Altinghausen. — Nos pères ont comb
218
. Altinghausen. — Nos pères ont combattu pour
être
libres : Vous voulez aujourd’hui être forts. Nos pères prenaient les
219
mbattu pour être libres : Vous voulez aujourd’hui
être
forts. Nos pères prenaient les armes pour défendre leur droit : Vous
220
ons du sang, et c’est vous qui garderez l’or ! Ce
sont
les villes qui nous ont entraînés dans l’aventure de Bourgogne. Et ma
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erre à vous ! Eh bien ! je dis que notre alliance
est
faite pour notre seule défense, au nom de Dieu, et non pas pour vos f
222
ccepter l’entrée de deux villes nouvelles. Telles
sont
nos conditions. Nous n’irons pas plus loin, car nos libertés sont en
223
ons. Nous n’irons pas plus loin, car nos libertés
sont
en cause, et nos ancêtres nous regardent ! Plutôt la guerre que la ho
224
ez garde ! Il s’agit de grands principes ! Ce qui
est
en cause ici, c’est la forme et l’esprit de notre État. Nous sommes l
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i, c’est la forme et l’esprit de notre État. Nous
sommes
là pour sauver l’alliance contre les égoïsmes des cantons. Que chacun
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Altinghausen. — Et moi je dis que notre alliance
est
là pour assurer nos libertés particulières ! Chacun pour soi, l’État
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adjure… salut de notre Confédération ! (Sa voix
est
couverte par les cris.) Cris des compagnons. — Assez de par-lottes
228
— Soldats, rétablissez l’ordre, ceux d’ici n’en
sont
plus capables ! Altinghausen. — C’est une provocation ! Waldma
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rre ! À la guerre !) Le président. — La séance
est
suspendue ! Gardes ! avancez ! (Les gardes essaient de repousser les
230
! Une voix de femme (dans la coulisse). — Qui
est
là ? Dorothée. — Dorothée, femme Nicolas. Monsieur Haimo ! Réveil
231
! Un seul peut nous sauver ! La voix. — Il n’
est
pas là, Monsieur le curé, il est sorti. Dorothée (criant). — Ô Di
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La voix. — Il n’est pas là, Monsieur le curé, il
est
sorti. Dorothée (criant). — Ô Dieu ! Mes fils ! Ô seul espoir, to
233
iant). — Ô Dieu ! Mes fils ! Ô seul espoir, tout
est
perdu ! (Nuit. À droite du plan 2, lumière : on voit Haimo, le bâton
234
ans la lumière jaillie de l’intérieur, Nicolas se
tient
debout.) Nicolas. — La paix soit avec toi, Haimo. Je t’attendais.
235
, Nicolas se tient debout.) Nicolas. — La paix
soit
avec toi, Haimo. Je t’attendais. Haimo. — Tu sais tout ? Nicol
236
las. — La guerre civile ! Haimo. — Si rien n’
est
fait avant l’aurore, frère Claus, ce jour sera le dernier jour de not
237
n n’est fait avant l’aurore, frère Claus, ce jour
sera
le dernier jour de notre Confédération. Et les clochers sonneront jus
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emplir leurs bourses d’or. Haimo. — Tout cela
est
vrai, frère Claus. Mais songe aux mères, à Dorothée, à tes enfants !
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tion ! Nicolas. — Quand les chevaux de guerre
sont
sellés, quand les hommes au sang jeune et violent tendent la main ver
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lent tendent la main vers les armes luisantes, il
est
trop tard pour avertir. Vous n’avez plus besoin de ma morale ! Hai
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ton salut ! En Jésus livrant sa vie Dieu lui-même
est
descendu ! Nicolas. — Ô dure nuit du dernier sacrifice ! Haimo !
242
Qu’a dit la voix ? Nicolas. — Dieu lui-même
est
descendu ! Mon Seigneur s’est abaissé ! Ô Haimo ! j’ai tout quitté po
243
s. — Dieu lui-même est descendu ! Mon Seigneur s’
est
abaissé ! Ô Haimo ! j’ai tout quitté pour vivre seul avec mon Dieu, t
244
mo (penché vers Nicolas). — Vois là-bas ! Ils se
sont
levés ! Tout s’apprête pour la guerre ! Soldats rangés, armes fourbie
245
ai tout écrit. Veux-tu signer ? Nicolas. — Ce
sont
là de faibles paroles, si Dieu lui-même ne les signe dans leurs cœurs
246
pas.) Nicolas. — Haimo ! (Il ôte la corde qui
tient
sa robe.) Voici ma signature ! (Il fait un nœud.) Apporte-leur ce nœu
247
! Pardonne à ton serviteur ! Qu’ai-je fait ? Qui
suis
-je, moi, pour m’opposer à l’œuvre juste de ta main, de ta vengeance !
248
cène ix. (Plan 2.) Un député. — Les chevaux
sont
-ils sellés ? Des voix. — Sellés ! Un ambassadeur. — Les bagag
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ix. — Sellés ! Un ambassadeur. — Les bagages
sont
-ils chargés ? Des voix. — Chargés ! Un compagnon. — Et vous,
250
s voix. — Chargés ! Un compagnon. — Et vous,
êtes
-vous prêts à me suivre ? Les compagnons. — Nous sommes prêts !
251
us prêts à me suivre ? Les compagnons. — Nous
sommes
prêts ! Voix. — À la vie ! À la mort ! (Les deux groupes s’écart
252
rmés s’écartent à gauche et à droite. Le plan 2 n’
est
plus occupé que par quelques hommes et quelques femmes en petits grou
253
à bouche fermée. Les assistants, sur la place, se
sont
tournés vers les coulisses où se tient le conseil, et cherchent à voi
254
a place, se sont tournés vers les coulisses où se
tient
le conseil, et cherchent à voir ou à entendre ce qui se passe.) Voi
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sur le plan 3, puis atteint le plan 2. Le chœur s’
est
tu. L’orchestre joue quelques mesures joyeuses et sereines.) Voix s
256
s avons décrété ce qui suit : La ligue des villes
est
proclamée dissoute. Les campagnes auront part équitable et juste au p
257
e du butin de Bourgogne. Toute alliance étrangère
est
interdite soit aux cantons, soit aux partis, et tout subside en natur
258
Bourgogne. Toute alliance étrangère est interdite
soit
aux cantons, soit aux partis, et tout subside en nature ou argent, af
259
lliance étrangère est interdite soit aux cantons,
soit
aux partis, et tout subside en nature ou argent, afin que nulle jalou
260
nes et travaux que le pieux homme, frère Claus, s’
est
donnés en cette occasion. Qu’il soit de leur devoir, partout et en to
261
rère Claus, s’est donnés en cette occasion. Qu’il
soit
de leur devoir, partout et en tout lieu, de célébrer notre reconnaiss
262
ger sur les marches conduisant au plan 2. Nicolas
est
remonté lentement au plan 3, et se tient debout, les bras en croix, d
263
2. Nicolas est remonté lentement au plan 3, et se
tient
debout, les bras en croix, devant sa cellule.) Récitatif. (Chœur à
264
joie du Pacificateur ! Du haut des Alpes, qu’elle
est
belle — la voix de la sentinelle — qui nous avertit du salut ! Qu’ils
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a sentinelle — qui nous avertit du salut ! Qu’ils
sont
beaux sur nos montagnes — les pieds ailés du messager — qui vient pub
266
ités et conseils de Soleure et de Fribourg : Nous
sommes
avisés que, par la grâce du Dieu Tout-Puissant ayant établi dans tout
267
tu nous as fait à nous-mêmes un tel bien que nous
sommes
fraternellement associés dans une éternelle union à toute la Confédér
268
lir dans la joie de l’éternelle félicité. De tous
soit
dit bienheureux, Nicolas ! Choral ii. (Plan 1.) Bienheureux ! Bi
269
om Signifie le Victorieux ! Toi seul par qui tous
sont
unis À tout jamais sois nommé bienheureux ! Chœur des enfants et d
270
x ! Toi seul par qui tous sont unis À tout jamais
sois
nommé bienheureux ! Chœur des enfants et des suisses. (Plan 2.)