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PROLOGUE Le chœur. Au nom du
Dieu
saint, juste et fort Qui règne seul sur nos terres et nos âmes Éterne
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homme s’est dressé Prêtez l’oreille ! Témoin de
Dieu
dans le fracas de la colère. Là-bas, tous crient : Ensemble ! Ense
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z, dansez, sonnez sonnailles — De nos travaux que
Dieu
protège Sonnez les merveilles ! (Dorothée apparaît sur le seuil, un
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ux champs. Nicolas. — On pourra bientôt faire
sans
moi. Dorothée. — Tu as bien mérité ton repos. Nicolas. — Cinq
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cer à main armée un lieu consacré par l’Église. À
Dieu
ne plaise que je trahisse jamais le Pacte. 1er officier. — Et si
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est dans le Pacte que nous avons conclu au nom de
Dieu
. 3e officier. — Tu es fou, Nicolas, avec ton Pacte ! À la guerre
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ns et nos enfants grandissent dans le bonheur que
Dieu
nous donne. Qu’aurions-nous donc à désirer de plus ? Nicolas. — V
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est une étrange tentation ! Je ne sais pas ce que
Dieu
veut de moi. J’ai prié et jeûné longtemps. Rien n’y fait. Je suis dan
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s. Nicolas (avec difficulté). — Je crois que
Dieu
veut que je quitte maintenant… cette maison — et nos enfants, — et to
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toi… Pour aller vivre seul… comme un ermite… avec
Dieu
seul… Dorothée (faiblement). — Mon Dieu ! Nicolas. — Longtemp
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chère femme, j’ai lutté contre moi-même et contre
Dieu
. Je redoutais cette heure où il faut te parler ! Elle m’angoissait pl
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. — Qu’ai-je dit ? Adieu !… Je leur ai dit adieu
sans
le vouloir ! Que m’arrive-t-il ? Trois fois, des voix m’ont appelé !
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te sur le seuil, regarde Nicolas.) Le chœur. Ô
Dieu
, ton serviteur élève la voix dans les ténèbres. Écoute-le ! Détourne
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èbres. Écoute-le ! Détourne le Malin qui rôde ! Ô
Dieu
… (Pendant la prière qui suit, — « Gebetlein » — le chœur continue de
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lards. — Puisque tu t’es donné tout entier à ton
Dieu
, je te promets que dans vingt ans tu seras délivré des peines de ce m
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t. Dorothée. — Où iras-tu ? Nicolas. — Où
Dieu
voudra. Dorothée. — Ô Claus ! Ta famille, tes enfants ! Nicola
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! Nicolas. — Quiconque aura quitté à cause de
Dieu
sa maison, ou sa femme, ou ses enfants, il recevra bien davantage dan
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orothée. — Mais tu es mon mari, Nicolas ! Ce que
Dieu
lui-même a uni, l’homme ne peut pas le séparer ! Nicolas. — Ce qu
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me ne peut pas le séparer ! Nicolas. — Ce que
Dieu
a uni, Dieu peut le séparer. Un jour, plus tard, nous comprendrons.
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as le séparer ! Nicolas. — Ce que Dieu a uni,
Dieu
peut le séparer. Un jour, plus tard, nous comprendrons. (Ils dispara
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rifice, noire la nuit, et la voie solitaire. Mais
Dieu
pourvoit au soin de ceux qui l’aiment. Ô femme ! entends la voix des
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acrifice, mille et mille garderont ce bonheur que
Dieu
t’arrache ! Voici, tu cèdes à la grâce sévère. Alleluia ! Dieu pourvo
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e ! Voici, tu cèdes à la grâce sévère. Alleluia !
Dieu
pourvoira ! Scène ix. (Nicolas et Dorothée reparaissent. Nicol
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tient un bâton. Ils s’embrassent.) Nicolas. —
Dieu
t’a fait cette grâce, ô femme, tu l’acceptes ! Dorothée. — Je ne
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ennemis ont reculé quand j’ai crié ! Je sais que
Dieu
me défendra ! Car il a délivré mon âme de la mort. Il garantit mon pi
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es enfants ! Chante, ô peuple des bergers ! Louez
Dieu
sur la face des glaciers Louez Dieu dans les gorges noires Louez Dieu
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rgers ! Louez Dieu sur la face des glaciers Louez
Dieu
dans les gorges noires Louez Dieu dans le cirque des rochers Louez Di
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glaciers Louez Dieu dans les gorges noires Louez
Dieu
dans le cirque des rochers Louez Dieu dans le bruit des torrents ! Te
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oires Louez Dieu dans le cirque des rochers Louez
Dieu
dans le bruit des torrents ! Terre et cieux, peuple, d’un seul cœur L
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lence.) 2. Ce drame a été écrit pour une scène
sans
décors ni rideau, comportant trois degrés ou plans réunis par de larg
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t ! ô roi de lumière. (Ad libitum.) 3. Marchons
sans
fin Pauvres et nus Jusqu’à la mort qui vient Pauvres et nus Au jour v
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Un des pèlerins. — On nous appelle les Amis de
Dieu
, ou les Sauvages. Nous sommes venus d’Alsace, pour voir le frère Clau
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imez ! Le jour est commencé, la nuit évanouie Que
Dieu
en soit loué et par nous célébré. Quelques voix. La nuit s’en v
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Le vieil homme (d’une voix forte). — Je viens de
Dieu
. Nicolas. — Et que veux-tu ? Le vieil homme. — Tout ce que to
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ps. Un jour nous en aurons besoin. Nicolas. —
Dieu
le veuille ! Chœur céleste. Dieu l’a voulu, le temps vient Nicol
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Nicolas. — Dieu le veuille ! Chœur céleste.
Dieu
l’a voulu, le temps vient Nicolas que rien ne tient ! Celui-là peut c
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tout donné. Vois : le pauvre t’a quitté Mais ton
Dieu
t’a visité. Que la paix soit avec vous Par Jésus au nom très doux.
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. — Un signe heureux et un avertissement ! Quand
Dieu
nous envoie tel message, cela veut dire que la journée s’annonce dure
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que jamais… L’ermite a fui le monde pour trouver
Dieu
. Et voici que le monde à présent vient à lui ! Scène iii. Un
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elever et qui s’approche). — Bénis soyez-vous de
Dieu
, chers pères et frères. Pourquoi êtes-vous venus dans cette solitude
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Nicolas. — Vous avez perdu l’un et l’autre !
Dieu
me pardonne si je me suis jamais vanté de ne prendre aucun aliment !
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elle merveille est-elle possible ? Nicolas. —
Dieu
le sait, et les humbles le croient. Notre Seigneur n’a-t-il pas dit :
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Nicolas (aux pèlerins). — Bénis soyez-vous de
Dieu
, chers frères et sœurs. D’où venez-vous ? Le 1er pèlerin. — Nous
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lors vous serez invincibles. Quand le pauvre loue
Dieu
et vit de sa parole, la victoire sur le monde est à lui ! Le pèler
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icolas. — Je reste ici. Ici, je vous aiderai. Si
Dieu
le veut, j’écarterai la guerre de nos cantons où vous avez trouvé ref
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Et souvenez-vous qu’un plus pauvre que vous loue
Dieu
et lui rend grâce de ses dons ! (Les pèlerins descendent par la droi
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arlez, seigneurs, et je vous répondrai, au nom de
Dieu
qui nous entend, et de mon peuple qui m’écoute. Hornek. — L’emper
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c’est la chose, c’est la réalité miraculeuse que
Dieu
seul fait régner parmi nous ! (Un temps.) Dieu seul et non pas nos ca
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ue Dieu seul fait régner parmi nous ! (Un temps.)
Dieu
seul et non pas nos calculs. (Un temps.) Deux alliances, pour nous ch
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nek. — L’archiduc est loyal, il t’offre une paix
sans
condition. Diesbach. — Le roi Louis veut protéger nos libertés, c
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ûre : l’alliance des cantons entre eux, au nom de
Dieu
. Si nous gardons le Pacte, nulle puissance, et pas même le duc Téméra
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— Ce ne serait pas moi qui le dirais, ce mot, ni
Dieu
par moi, mais le Tentateur exécrable ! (Il crie.) Confédérés ! Conféd
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.) Heure maudite et cruelle misère ! Nicolas !
Dieu
nous abandonne ! Chœur des français. Répondez ! Répondez !
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d’orage, oh ! oh ! oh !… Ne cesse pas d’implorer
Dieu
pour nous ! (Brusque fanfare, finissant sur quelques notes perçantes
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nce est faite pour notre seule défense, au nom de
Dieu
, et non pas pour vos folles conquêtes au nom du diable qui s’appelle
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et de haine ! Malheur sur nous ! Nuit lugubre et
sans
sommeil — rythmée d’armes martelées — Ha ! ha ! — Meute folle, meurtr
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le curé, il est sorti. Dorothée (criant). — Ô
Dieu
! Mes fils ! Ô seul espoir, tout est perdu ! (Nuit. À droite du plan
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te-nous, reviens à nous ! Ne cesse pas d’implorer
Dieu
pour nous ! Scène vii. (Haimo atteint le plan 3.) Haimo. —
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œu de solitude ! Mon salut ! Haimo. — Ô ! que
Dieu
même te délie ! (Il s’agenouille. Silence.) Récitatif. (Chœur à b
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use ! Chœur céleste. Solitaire ! Solitaire !
Dieu
te parle par nos voix. De ta vie le grand mystère Au matin s’éclairci
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rie, Sacrifie ton salut ! En Jésus livrant sa vie
Dieu
lui-même est descendu ! Nicolas. — Ô dure nuit du dernier sacrif
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! Haimo. — Qu’a dit la voix ? Nicolas. —
Dieu
lui-même est descendu ! Mon Seigneur s’est abaissé ! Ô Haimo ! j’ai t
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’est comme un effrayant blasphème… C’est comme si
Dieu
lui-même m’avait dit : Nicolas, sacrifie ton salut ! — J’obéirai, je
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Soldats rangés, armes fourbies, regards de haine,
sans
un mot ! Mon Dieu ! Mon Dieu ! Soutiens ton serviteur ! (Chant des C
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pas d’espérer ! Qu’il implore, qu’il supplie Le
Dieu
de paix jusqu’au jour ! Tant qu’il parle, tant qu’il prie Ô destin !
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Nicolas. — Ce sont là de faibles paroles, si
Dieu
lui-même ne les signe dans leurs cœurs ! Va, bon frère, et hâte-toi !
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côté… (Haimo descend rapidement.) Nicolas. —
Dieu
! Pardonne à ton serviteur ! Qu’ai-je fait ? Qui suis-je, moi, pour m
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Députés des huit cantons, je vous adjure de par
Dieu
! vous assembler une dernière fois ! Les compagnons. — Hou ! Hou
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s. — Hou ! Hou ! Hou ! Les députés. — De par
Dieu
! nous t’entendrons ! (Ils sortent avec Haimo. Les deux groupes armé
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mée.) Écoute-moi, mon peuple, et je t’avertirai !
Dieu
te parlait, mais toi tu suivis ton conseil. Aux penchants de ton cœur
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ce, aux funestes paroles, Pour un instant de foi,
Dieu
le délivrerait, En un instant de joie renaîtrait votre paix ! (La lu
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te la Confédération. De quoi nous rendons grâce à
Dieu
et à toute la Cour céleste, ainsi qu’à toi dont l’amour de la paix a
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r, levez-vous et chantez ! Dans la paix que notre
Dieu
nous envoie Oui tous, encor, jubilez et riez ! Battez des mains, pe