1 1940, Mission ou démission de la Suisse. Le protestantisme créateur de personnes
1 urd’hui sur l’Église, et sur la civilisation dite chrétienne , incitent beaucoup de nos contemporains à se tourner vers le passé po
2 pleur de l’attaque qui se prépare contre le monde chrétien , beaucoup, jusque parmi les incroyants, sentent le besoin de reprendr
3 transformer substantiellement dans le vocabulaire chrétien . Car voici le moment décisif de notre histoire. La Grèce individuali
4 nouveau. Prenons le cas de l’esclave qui devient chrétien . Alors que l’État romain lui déniait toute activité libre et spontané
5 nversion. Tel est l’homme neuf, créé par l’Église chrétienne . Ce n’est pas l’individu grec, puisqu’il se soucie davantage de servi
6 même terme qui va servir aux premiers philosophes chrétiens à désigner la réalité de l’homme dans un monde christianisé. Car cet
7 le de la personne, sont bel et bien des créations chrétiennes ou, pour mieux dire, des créations de l’Église chrétienne. Voici donc
8 es ou, pour mieux dire, des créations de l’Église chrétienne . Voici donc définis par leurs origines, et dans leur genèse historiqu
9 e la distinction entre l’homme naturel et l’homme chrétien . Ces bases étant posées, faisons dans nos pensées un petit saut de qu
10 ste. Il fallait le prévoir. En effet, la personne chrétienne était une sorte de paradoxe : elle unissait l’individu libre et la pe
11 roclamer les droits et les devoirs de la personne chrétienne — c’est la Réforme. Nous touchons au cœur même du sujet. Qu’on m’ente
12 rme, Calvin n’ajoute rien à la réalité de l’homme chrétien , du membre de l’Église, mais il apporte une précision capitale à la d
13 r un individu dans le plan de l’État. La personne chrétienne , ce sera le rôle que Dieu attribue à chaque homme dans Son plan. Note
14 roite, alors qu’il est du diable, et que c’est en chrétiens que nous avons maintenant à nous défendre, dans cette guerre qui nous
15 it qu’une telle religion hait mortellement la foi chrétienne , tournée vers le pardon, le futur éternel, le rachat du péché d’origi
16 tte défense spirituelle sur la notion de « Suisse chrétienne  », défions-nous de certains élans qui nous feraient tomber à pieds jo
17 du temporel et du spirituel. Parler d’une Suisse chrétienne quand beaucoup de Suisses, et des plus influents, sont incroyants, ce
18 dire au césaropapisme. Si le mot d’ordre « Suisse chrétienne  » doit être lancé, ce ne peut être que par les Églises seules, et non
19 t non par un parti ou par une ligue. Une « Suisse chrétienne  », ce serait une Suisse dont les citoyens seraient chrétiens, ou tout
20 , ce serait une Suisse dont les citoyens seraient chrétiens , ou tout au moins accepteraient en bonne conscience des directions ch
21 accepteraient en bonne conscience des directions chrétiennes dans leurs activités. En l’attendant, et en la préparant, sachons mai
22 a contamination totalitaire. Mais du point de vue chrétien , il faut alors rappeler que la personnalité, si grande soit-elle, dev
23 n sa pureté, le centre et l’axe même de la notion chrétienne de la personne, à la fois libre et engagée. Il en résulte que la Réfo
24 « occasionnel », mais dans le sens du hic et nunc chrétien . Or il se trouve qu’ici et maintenant, notre situation ressemble fort
25 z nous, par une espèce de croisade intérieure. Le chrétien est celui qui n’a pas d’autre ennemi à craindre que l’ennemi qu’il po
26 rine de la Réforme représente à mes yeux la santé chrétienne . Un régime sain prévient le mal. Mais pour guérir une maladie, il fau
2 1940, Mission ou démission de la Suisse. La bataille de la culture
27 re, par les communautés de l’Église primitive. Le chrétien primitif est un homme qui, du fait de sa conversion, se trouve chargé
28 encore, au temps de la Réformation, l’Institution chrétienne de Jean Calvin. Mais dans l’époque moderne, les Églises ont paru, ell
29 bien montrer que la démocratie sans spiritualité chrétienne aboutirait à la tyrannie. 16. Cf. Penser avec les mains , où ces id
3 1940, Mission ou démission de la Suisse. La Suisse que nous devons défendre
30 l me suffise de remarquer que si nous étions plus chrétiens , nous serions beaucoup plus tolérants dans ce domaine, nous aurions b
31 us agacé que n’importe qui par certaine façon peu chrétienne de comparer toujours les défauts pratiques du protestantisme avec les
32 finiment diverses. Là encore, si nous étions plus chrétiens , nous serions moins farouchement égalitaires. Nous serions beaucoup p
33 exceptionnelle. Sans doute faut-il être vraiment chrétien pour respecter sans nulle arrière-pensée la vocation d’autrui. Car se
34 ère-pensée la vocation d’autrui. Car seul un vrai chrétien connaît et aime le secret de la liberté, que Vinet nous révèle en écr
35 té réelle dans notre monde que grâce à la foi des chrétiens , et à leur action politique. Et vous voyez qu’au bout du compte, et «
36 nt basées sur notre foi non point politique, mais chrétienne  ? Oui, comment justifier encore, dans cette guerre-ci, aux yeux de l’
37 traités nous y forcent. Et certes, aux yeux d’un chrétien et d’un Suisse, les traités ne seront jamais de simples chiffons de p
38 a mission de la Suisse, ou mieux, d’un terme plus chrétien , sa vocation. C’est très facile à dire en quelques mots. La vocation
39 ’ai voulu profiter de cette rencontre de jeunesse chrétienne pour vous parler de la vocation de la Suisse. Qui, en effet, mieux qu
40 vocation de la Suisse. Qui, en effet, mieux qu’un chrétien , mieux qu’un protestant calviniste, pourrait savoir de quoi l’on parl
41 ’une vocation de la Suisse, si ce n’était à nous, chrétiens suisses ? C’est pourquoi je voudrais consacrer cette dernière partie
42 nsuite, sur les moyens de réaliser notre vocation chrétienne en tant que Suisses. Quand on parle d’une vocation de la Suisse vis-à
43 ux qui crient à l’utopie. Eh bien, j’estime qu’un chrétien est l’homme qui doit savoir mieux que tout autre qu’une vocation est
44 e de foi. Il n’en va pas autrement dans la vie du chrétien . Nous ne pouvons jamais partir que de ce que nous sommes, c’est enten
45 foi l’y ajoute. Pourquoi un incroyant devient-il chrétien , et se met-il un beau jour à vivre en chrétien, au lieu de vivre pour
46 il chrétien, et se met-il un beau jour à vivre en chrétien , au lieu de vivre pour lui-même ? C’est parce qu’il a lu la Bible par
47 individu ou le pays qui se reconnaît une vocation chrétienne doit sans nul doute partir des faits — sous peine de divaguer dans l’
48 , et troisièmement en faisant tout cela comme des chrétiens . 1. Travaillons tout d’abord à la défendre, c’est-à-dire à la faire c
49 ène à mon troisième et dernier point. C’est comme chrétiens que nous devons travailler à cette défense, à cette illustration de l
50 illustration de l’idée suisse. Je m’explique. Le chrétien a le devoir d’agir, d’agir dans le monde et pour le monde, dans la ci
51 tiquement du haut de la chaire ! Or l’action d’un chrétien , placé par sa naissance dans la communauté des Suisses, doit naturell
52 les citoyens. Mais la mission spéciale du citoyen chrétien , ce sera de dégager de ces données communes un sens spirituel, une vo
53 communes un sens spirituel, une vocation. Car le chrétien est, si l’ose dire, un spécialiste de la vocation. Cette action parti
54 la vocation. Cette action particulière du citoyen chrétien sera dans l’intérêt de la Suisse, certes. Mais elle sera d’abord obéi
55 e point, qui est capital. Nous ne devons pas être chrétiens parce que nous sommes Suisses, mais nous devons être de bons Suisses
56 devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétiens d’abord. Je tiens à dissiper ici toute équivoque. Il ne manque pas de
57 dire qu’un bon citoyen suisse a le devoir d’être chrétien , comme si ce devoir était la conséquence obligatoire d’un très ardent
58 devons être de bons Suisses parce que nous sommes chrétiens d’abord. Gardons-nous du Schweizerchristentum ! À ces Schweizer Chris