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même souci de la personne et de son rôle dans la
communauté
; et tous, ils s’adressent à la Suisse, ou pour mieux dire, ils s’adr
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pire des morts, ce mouvement de dissolution de la
communauté
primitive, c’est la naissance même de la Grèce. Sur le fond indistinc
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ndividus se groupent pour constituer de nouvelles
communautés
(les thiases) comparables à la cité au sens moderne. Alors que la tri
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outefois ce mouvement centrifuge par rapport à la
communauté
d’origine, s’il se confond d’abord, soulignons-le, avec l’intelligenc
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sorte d’angoisse diffuse d’où naît l’appel à une
communauté
nouvelle et plus solide, où l’individu isolé retrouve des contraintes
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istoire. La Grèce individualiste a triomphé de la
communauté
barbare du sang. Mais plus tard elle a sombré dans l’anarchie. Et à s
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orme un vide social, une angoisse, un appel à une
communauté
. L’anarchie et la tyrannie, successivement, ont fait faillite. Quelle
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sent possibles. Ou bien l’on cherche à recréer la
communauté
primitive, à base de sang et de liens sacrés : c’est une régression v
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religion d’État. C’est là ce que j’appellerai une
communauté
régressive. L’autre possibilité de communauté, c’est celle qu’imagine
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une communauté régressive. L’autre possibilité de
communauté
, c’est celle qu’imagine l’être spirituel. C’est l’espoir d’une sociét
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élation inouïe. Il s’agit donc de l’attente d’une
communauté
progressive. La réalisation historique de la première possibilité s’e
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e demeure persuadé que la seule possibilité d’une
communauté
progressive n’eût pas suffi à éveiller la volonté de la réaliser et d
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e vue sociologique où je me place ici ? C’est une
communauté
spirituelle formée d’un grand nombre de petites communautés locales,
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é spirituelle formée d’un grand nombre de petites
communautés
locales, que l’on pourrait appeler d’un terme moderne : des cellules.
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it appeler d’un terme moderne : des cellules. Ces
communautés
ne sont pas fondées sur le passé ni sur des origines communes. « Il n
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endent, c’est la fin des temps. Et cependant, ces
communautés
étranges constituent bel et bien les germes d’une société véritable.
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spirituellement et socialement, l’Église est une
communauté
d’hommes qui sont à la fois libres et engagés. Libérés par Celui qui
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, recréa, tout au long du Moyen Âge, une sorte de
communauté
sacrée, de société sacrale d’allure collectiviste. Il fallait le prév
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Si la foi venait à disparaître ou à s’altérer, la
communauté
fondée sur la personne courait le danger d’une double déviation : d’u
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réaction inévitable à la déviation romaine de la
communauté
catholique5. Entre ces deux déviations, contre l’oppression collectiv
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oi serait confuse. » L’Église primitive était une
communauté
spirituelle de personnes, d’hommes nouveaux, à la fois libres et enga
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s libres et engagés, constituant une multitude de
communautés
locales. Telles seront à nouveau les Églises réformées. Point de cent
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é, autonome et pourtant responsable au sein de la
communauté
. Ainsi le citoyen calviniste, qui vit profondément et quotidiennement
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a plus de recours, plus de pardon à espérer : la
communauté
spirituelle ne peut pas en appeler à une instance supérieure à l’État
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’il n’existe rien au-delà. Pour définir une telle
communauté
, reprenons une des catégories que nous définissions en débutant. La r
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religieuse totalitaire, a créé le type même d’une
communauté
régressive, c’est-à-dire d’une communauté fondée sur le passé : le sa
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e d’une communauté régressive, c’est-à-dire d’une
communauté
fondée sur le passé : le sang, la race, la tradition, les morts. Voil
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et privées de commune mesure. Décadence de la
communauté
Je préciserai ce que j’appelle ici la commune mesure d’une civilis
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rmidable et inconscient appel des masses vers une
communauté
humaine rénovée dans son esprit et dans ses signes extérieurs, l’appe
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r de répondre au grand appel des peuples vers une
communauté
. Mais on a répondu trop vite, et surtout d’une manière incomplète. Or
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sée qui peut nous orienter dès à présent vers une
communauté
solide et pourtant libérale ? Car tout vient de là, et tout dépend en
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en même temps privé de relations concrètes. Or la
communauté
des hommes se fonde d’abord sur des relations charnelles et concrètes
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e. Elle a pour effet mécanique de dissocier toute
communauté
naturelle. Et alors se produit le phénomène auquel nous avons assisté
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éal réalisé, au ier siècle de notre ère, par les
communautés
de l’Église primitive. Le chrétien primitif est un homme qui, du fait
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relation avec des frères, et l’introduit dans une
communauté
nouvelle. Voilà l’homme que j’appelle une personne : il est à la fois
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histoire, la mesure de l’individu engagé dans la
communauté
. Cette œuvre n’est pas utopique : car je me refuse à nommer utopie le
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tal entre les droits de la personne et ceux de la
communauté
. 20. On pourrait signaler aussi la garde de la papauté, en tant qu’i
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ique, et surtout en allemand : Eidgenossenschaft,
communauté
de ceux qui ont fait serment. Mais ici encore, il nous faut bien voir
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chef : au nom de la mission de la Suisse dans la
communauté
européenne. Non, la neutralité de la Suisse ne saurait être un privil
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es, dont nous sommes responsables vis-à-vis de la
communauté
européenne. Je voudrais marquer d’une devise ce point central. Au Mo
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ion d’un chrétien, placé par sa naissance dans la
communauté
des Suisses, doit naturellement s’insérer dans les données de fait qu
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ie qu’il est responsable de sa vocation devant la
communauté
, il devient individualiste. Quand il oublie qu’il est responsable de