1 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). I. Naissance de la Ligue
1 nger. Il importait de fixer sans équivoque ce qui devait être à tout prix conservé, dans notre héritage helvétique, et ce qui
2 que ce qui devait être à tout prix conservé, dans notre héritage helvétique, et ce qui devait être rénové en toute indépendan
3 nservé, dans notre héritage helvétique, et ce qui devait être rénové en toute indépendance, et selon nos coutumes. On se mit r
4 evait être rénové en toute indépendance, et selon nos coutumes. On se mit rapidement d’accord pour définir, comme suit, la
5 nt de la démocratie française ne saurait ébranler notre foi dans la démocratie fédéraliste, d’esprit chrétien, sur laquelle s
6 t fondée la Suisse. 3. La défense à tout prix de notre indépendance et la lutte contre le défaitisme sont les tâches urgente
7 i doutent de la nécessité ou de la possibilité de notre résistance sont des traîtres. L’affirmation unanime de notre volonté
8 tance sont des traîtres. L’affirmation unanime de notre volonté absolue de défense quoi qu’il arrive, est notre seule chance
9 volonté absolue de défense quoi qu’il arrive, est notre seule chance de salut. 4. Il n’y aurait pas de défaitisme si chaque c
10 ormes nécessaires ne peuvent être réalisées, dans notre État fédératif, ni par la droite seule, ni par la gauche seule. Il y
11 ntre hommes résolus à l’action. L’esprit d’équipe doit remplacer l’esprit de parti. 10. Les plus grands obstacles à la réno
2 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). II. Le symbole du Gothard
12 és peuvent s’unir dans leurs diversités », disait notre premier appel. En effet, le Gothard est à la fois la principale réali
13 la principale réalité physique sur quoi se fonde notre défense, et le grand signe de notre mission. Sur ce rocher se fonde l
14 quoi se fonde notre défense, et le grand signe de notre mission. Sur ce rocher se fonde l’édifice d’un État six fois séculair
15 e et d’un esprit de collaboration qui constituent nos raisons d’être, nos meilleures forces, notre grande espérance. C’est
16 collaboration qui constituent nos raisons d’être, nos meilleures forces, notre grande espérance. C’est au pied du Gothard d
17 ituent nos raisons d’être, nos meilleures forces, notre grande espérance. C’est au pied du Gothard dont elles gardaient les c
18 utaire, de libertés civiques, — tout un passé qui nous parle aujourd’hui le langage le plus actuel, et nous indique les voie
19 s parle aujourd’hui le langage le plus actuel, et nous indique les voies de notre avenir.
20 gage le plus actuel, et nous indique les voies de notre avenir.
3 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). III. Organisation de la Ligue
21 blème de l’organisation des forces jeunes du pays doit être mis au premier plan de notre vie politique d’aujourd’hui. Si l’o
22 s jeunes du pays doit être mis au premier plan de notre vie politique d’aujourd’hui. Si l’on veut éviter des troubles révolut
23 roupes existants, et de coordonner leurs efforts. Notre première action a donc été de réunir des dirigeants ou militants de t
24 litants des « Tatgemeinschaften », etc. Une chose doit être nettement établie : la Ligue n’entend pas créer de petits parlem
25 des équipes de travail. Ce n’est pas en vain que nos Principes annonçaient des méthodes neuves. Il ne s’agit plus désormai
26 doser » des tendances, mais d’unir des personnes. Nous ne demandons pas aux groupes existants de conclure des traités théori
27 théoriques et des compromis sans lendemain, mais nous donnons à leurs militants la possibilité de nouer des liens personnel
28 nts la possibilité de nouer des liens personnels. Nous ne discutons pas les formules vides d’un quelconque programme de conc
29 s d’un quelconque programme de conciliation, mais nous fixons des buts d’action immédiate. Nous ne demandons pas la fusion d
30 on, mais nous fixons des buts d’action immédiate. Nous ne demandons pas la fusion des groupes qui représentent le pays réel
31 le pays réel et ses nécessaires diversités, mais nous voulons la fédération de leurs éléments les plus vivants. Rien ne se
32 lutte en commun pour un idéal entraînant. Enfin, nous sommes prêts à accueillir tous les isolés, tous ceux que la « politiq
33 ier qui assurera la force de la fédération. Sinon nous les rassemblerons, par cantons, sous l’égide de notre équipe locale.
34 s les rassemblerons, par cantons, sous l’égide de notre équipe locale. La fédération des équipes cantonales d’une part, et de
35 générale un directoire d’une dizaine de membres. Nos principes d’action sont les suivants : camaraderie, solidarité pratiq
36 orrespond à la fois à la tradition fédéraliste de notre État et à l’esprit nouveau qui doit animer notre action civique.
37 déraliste de notre État et à l’esprit nouveau qui doit animer notre action civique.
38 notre État et à l’esprit nouveau qui doit animer notre action civique.
4 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). IV. La Ligue du Gothard sera-t-elle un parti ?
39 ard sera-t-elle un parti ? Ceux qui croient que nous entendons déclarer la guerre aux partis, nous reprochent en même temp
40 que nous entendons déclarer la guerre aux partis, nous reprochent en même temps de vouloir en fonder un. Il y a là une contr
41 es partis reflétaient l’opinion du peuple entier, nous aurions le droit, nous aussi, d’exprimer nos idées par ce moyen, et l
42 ’opinion du peuple entier, nous aurions le droit, nous aussi, d’exprimer nos idées par ce moyen, et les formations existante
43 er, nous aurions le droit, nous aussi, d’exprimer nos idées par ce moyen, et les formations existantes auraient le devoir d
44 e moyen, et les formations existantes auraient le devoir d’accepter notre concurrence. Mais nous pensons que les partis, seuls
45 rmations existantes auraient le devoir d’accepter notre concurrence. Mais nous pensons que les partis, seuls, ne sont plus su
46 ient le devoir d’accepter notre concurrence. Mais nous pensons que les partis, seuls, ne sont plus suffisamment représentati
47 mment représentatifs de la communauté nationale ! Nous déclarons donc sans équivoque que nous ne voulons pas fonder un parti
48 ationale ! Nous déclarons donc sans équivoque que nous ne voulons pas fonder un parti de plus, mais rassembler toutes les fo
49 girouettes qui tournent au gré de tous les vents. Nous ne voulons pas nous lier, comme tant d’autres, à un programme « histo
50 ent au gré de tous les vents. Nous ne voulons pas nous lier, comme tant d’autres, à un programme « historique » et définitif
51 vague et trop ambitieux pour être jamais réalisé. Nous voulons rester un mouvement et porter nos efforts sur des points défi
52 alisé. Nous voulons rester un mouvement et porter nos efforts sur des points définis, par ordre d’urgence. C’est pourquoi n
53 ints définis, par ordre d’urgence. C’est pourquoi nous ne partons pas d’une utopie sur le papier, mais d’un groupement de vo
5 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). V. Des hommes nouveaux !
54 t ce qui faisait l’objet de leurs controverses ». Nous demandons qu’on les mette au bénéfice de la retraite. Nous appelons d
55 ndons qu’on les mette au bénéfice de la retraite. Nous appelons des hommes nouveaux. Des hommes qui ont fait la preuve de le
6 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). VI. Que faire tout de suite ?
56 mes nouveaux, à ces équipes, quels buts proposons- nous  ? La défense de la Suisse tout d’abord. Et en même temps, car l’un ne
57 car l’un ne va pas sans l’autre, la rénovation de nos méthodes et de certaines de nos institutions : quoi qu’en dise certai
58 la rénovation de nos méthodes et de certaines de nos institutions : quoi qu’en dise certaine presse, la Suisse mourra si e
59 lle se borne à se féliciter de son statut actuel. Nous demandons à ceux qui veulent entrer dans notre Ligue : 1. De propager
60 el. Nous demandons à ceux qui veulent entrer dans notre Ligue : 1. De propager nos idées dans leur groupe et de vivre personn
61 veulent entrer dans notre Ligue : 1. De propager nos idées dans leur groupe et de vivre personnellement nos principes. 2.
62 dées dans leur groupe et de vivre personnellement nos principes. 2. De travailler, là où ils sont, à la réconciliation effe
63 formes essentielles et un changement profond dans nos habitudes de pensée économiques et sociales : l’homme et son travail
64 cantonale, soit par le directoire de la Ligue. On nous dit : Que ferez-vous ? Il est dangereux de parler de l’action. L’acti
7 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). VII. Réformes politiques
65 nces ou même des pressions étrangères. La Suisse doit être gouvernée, et non pas seulement administrée. Le Conseil fédéral
66 non pas seulement administrée. Le Conseil fédéral doit être libéré de toute préoccupation partisane. Il doit être soulagé d’
67 être libéré de toute préoccupation partisane. Il doit être soulagé d’un travail administratif qui ne laisse plus aux chefs
68 de gouverner. Le président de la Confédération ne doit plus être en même temps chargé d’un département. Il est contraire au
69 que requiert la conduite de l’État. Le Parlement doit être réformé dans le sens d’une stricte distinction des compétences :
70 et de l’économique est un danger très grave pour notre pays ; elle a conduit sous nos yeux d’autres régimes à la catastrophe
71 très grave pour notre pays ; elle a conduit sous nos yeux d’autres régimes à la catastrophe. L’adjonction au Parlement d’u
72 r dans ce domaine. Les sessions de trois semaines doivent et peuvent être réduites à quelques jours seulement. La vitalité de n
73 duites à quelques jours seulement. La vitalité de notre démocratie fédéraliste dépend de la vitalité des cantons et des commu
74 essionnelle et un contrôle sévère des subventions doivent y remédier. La vitalité des cantons et des communes dépend de celle d
75 dépend de celle des entreprises et des familles. Nous demandons d’une part, la création d’un institut de surveillance du cr
8 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). VIII. La Ligue du Gothard vue par la presse
76 Rien ne pouvait mieux démontrer la nécessité de notre Ligue que l’immense curiosité qu’elle a soulevée dans la population,
77 annonce a réveillés. Si la presse, celle qui sent notre époque et ses métamorphoses, a montré, vis-à-vis de notre mouvement,
78 oque et ses métamorphoses, a montré, vis-à-vis de notre mouvement, soit de l’objectivité, soit de la sympathie, certains jour
79 as qu’un mouvement politique puisse être honnête. Nous ne perdrons pas une minute à réfuter leurs calomnies. Lorsque les nom
80 retentissantes s’étaient « déjà » produites dans nos rangs. Or, les personnalités citées n’avaient jamais fait partie de l
81 es ! Un seul membre du directoire s’est séparé de nous dans cette phase préparatoire — non pas pour des divergences dans les
82 de principe mais dans les questions de tactique. Nous n’avons pas voulu nous laisser imposer une organisation qui aurait fa
83 les questions de tactique. Nous n’avons pas voulu nous laisser imposer une organisation qui aurait fait de nous un parti : n
84 isser imposer une organisation qui aurait fait de nous un parti : nous avons tenu à rester un « mouvement ».
85 e organisation qui aurait fait de nous un parti : nous avons tenu à rester un « mouvement ».
9 1940, Qu’est-ce que la Ligue du Gothard ? (1940). IX. Premiers résultats de notre action
86 IX. Premiers résultats de notre action Mais tout ce bruit ne saurait troubler ceux sur lesquels nou
87 ut ce bruit ne saurait troubler ceux sur lesquels nous comptons ; ces calomnies ne déconsidèrent que leurs fauteurs, elles d
88 éconsidèrent que leurs fauteurs, elles démasquent nos adversaires et nous permettent de mesurer les forces contre lesquelle
89 urs fauteurs, elles démasquent nos adversaires et nous permettent de mesurer les forces contre lesquelles tout mouvement nou
90 s forces contre lesquelles tout mouvement nouveau doit lutter : force d’inertie et de routine, le plus souvent, force d’atta
91 défaitisme intérieur ou de peur. D’ores et déjà, nous pouvons constater trois résultats de notre activité dont l’importance
92 t déjà, nous pouvons constater trois résultats de notre activité dont l’importance dépasse largement celle des malentendus mu
93 le des malentendus multipliés à dessein autour de nous  : 1. La création de la Ligue du Gothard a produit un choc salutaire s
94 ires. 3. Les rencontres préparant la fondation de nos groupes cantonaux ont permis des prises de contact d’une grande impor
95 ociale accomplie dans la liberté. Dès maintenant, notre confiance peut se fonder sur quelques faits concrets autant que sur l
96 autant que sur la certitude que le pays attendait notre action. Certes, nous n’en sommes qu’aux premiers pas, mais c’étaient
97 itude que le pays attendait notre action. Certes, nous n’en sommes qu’aux premiers pas, mais c’étaient ceux qui coûtaient le
98 pas, mais c’étaient ceux qui coûtaient le plus ! Notre première victoire a été sur nous-mêmes, sur un passé de controverses
99 e controverses et de coupable ignorance mutuelle. Notre amitié nouvelle, scellée par les premiers combats, est le meilleur ga
100 ers combats, est le meilleur gage d’un accord qui doit s’approfondir et s’élargir sans cesse. Chargés, devant notre patrie,
101 rofondir et s’élargir sans cesse. Chargés, devant notre patrie, d’une responsabilité que nous mesurons avec humilité, nous ap
102 és, devant notre patrie, d’une responsabilité que nous mesurons avec humilité, nous appelons à nos côtés tous ceux qui croie
103 e responsabilité que nous mesurons avec humilité, nous appelons à nos côtés tous ceux qui croient que la Suisse vaut d’être
104 que nous mesurons avec humilité, nous appelons à nos côtés tous ceux qui croient que la Suisse vaut d’être défendue et peu
105 être défendue et peut l’être avec l’aide de Dieu. Nous appelons les « jeunes » de tous les âges. Que les sceptiques, les fat
106 troverses interminables attendent encore ! Qu’ils nous laissent faire le gros œuvre, avant de voler au secours de la victoir
107 œuvre, avant de voler au secours de la victoire ! Nous savons dès maintenant qu’il y a dans notre peuple assez de forces viv
108 toire ! Nous savons dès maintenant qu’il y a dans notre peuple assez de forces vives qui demandent à nous aider. Nous savons
109 otre peuple assez de forces vives qui demandent à nous aider. Nous savons que notre initiative répond à un besoin vital de l
110 assez de forces vives qui demandent à nous aider. Nous savons que notre initiative répond à un besoin vital de la Patrie. No
111 vives qui demandent à nous aider. Nous savons que notre initiative répond à un besoin vital de la Patrie. Nous savons qu’en r
112 initiative répond à un besoin vital de la Patrie. Nous savons qu’en réunissant des efforts jusqu’ici dispersés et des groupe
113 ci dispersés et des groupements naguère hostiles, nous créons le visage de la nouvelle génération et nous marchons dans la s
114 ous créons le visage de la nouvelle génération et nous marchons dans la seule voie possible. Nous savons que la Suisse est g
115 ion et nous marchons dans la seule voie possible. Nous savons que la Suisse est gravement menacée, mais que notre action la
116 ons que la Suisse est gravement menacée, mais que notre action la renforce. De tout temps, à l’appel du danger, nos ancêtres
117 la renforce. De tout temps, à l’appel du danger, nos ancêtres se sont levés. C’est notre tour. Pour le directoire : Deni
118 ppel du danger, nos ancêtres se sont levés. C’est notre tour. Pour le directoire : Denis de Rougemont.