1 1942, La Part du diable. Première partie. L’Incognito et la Révélation
1 a réalité méprisée se vengera automatiquement. Le péché est une faute, mais faute signifie tout à la fois erreur et chute. C’
2 rs générations de pécheurs dans l’histoire, ou de péchés dans une vie, que le mal finira par exister en soi, — apparence encor
3 entir. Par sa liberté seule il peut pécher. Et le péché n’est qu’un mensonge. Mais le mensonge proféré nous lie. La liberté j
4 rée des contes de bonnes femmes. 11. Diable et péché Mais voici d’un tour plus subtil. Imaginez que le diable aille se
5 l. Imaginez que le diable aille se cacher dans le péché même, pour nous faire croire qu’il n’a point d’existence personnelle,
6 ous terroriserait s’il se montrait, tandis que le péché nous fait moins peur qu’envie. Nous connaissons tous de ces dames qui
7 ui d’ailleurs adorent tromper leur mari (c’est le péché même, à leurs yeux), mentent sans le moindre scrupule, sont égoïstes
8 les ne conçoivent pas le diable comme l’auteur du péché , mais comme une sorte d’apparition de cauchemar, qui porte malheur et
9 ns aucun pouvoir sur nous ailleurs que dans notre péché , et par lui seul… Si nous savions voir le diable dans le péché, nous
10 lui seul… Si nous savions voir le diable dans le péché , nous serions beaucoup plus prudents, car le péché attire, mais le di
11 éché, nous serions beaucoup plus prudents, car le péché attire, mais le diable fait peur. L’astuce du diable est donc de se r
12 arler d’un diable personnel ? Nous voyons bien le péché , mais pas le diable. Ne peut-on pas en faire l’économie ? Si l’on dis
13 on pas en faire l’économie ? Si l’on dissipait le péché , l’on constaterait qu’il n’y a personne derrière l’écran. » N’en dout
14 utons pas, c’est encore lui qui parle. Certes, le péché étant devenu notre seconde nature, il peut sembler qu’il agit de soi-
15 e du mal nous habite, que l’on pourrait nommer le péché habituel, ou presque le péché normal. C’est notre propension toute mé
16 pourrait nommer le péché habituel, ou presque le péché normal. C’est notre propension toute mécanique à violer les dix comma
17 s dix commandements, c’est-à-dire à commettre des péchés , qui n’ont rien de très mystérieux et sont exactement catalogués : lâ
18 on oreille pointue : c’est au moment précis où le péché n’est plus reconnu pour tel et veut se justifier. Dans les mécanismes
19 tifier. Dans les mécanismes hérités de nos petits péchés quotidiens, nous sentons quelquefois intervenir comme un moment d’acc
20 smes moraux, efface nos catégories, transforme ce péché habituel en une « vertu » délirante, en un vertige de fausse innocenc
21 trop, dès que vous tentez de le démasquer dans le péché , il vous égare en vous faisant dire par les savants que le péché lui-
22 égare en vous faisant dire par les savants que le péché lui-même n’existe pas : trouble des glandes endocrines ou fantaisie d
23 être définie comme une tentative de ramener le «  péché  » et le « Mal » à des mécanismes subjectifs, dont le médecin pourra s
2 1942, La Part du diable. Deuxième partie. Hitler ou l’alibi
24 ée vers le pardon, le futur éternel, le rachat du péché d’origine ? 18. Midas prolétarien Nous disions que le Prince de
3 1942, La Part du diable. Troisième partie. Le diable démocrate
25 sont des hommes comme nous dans ce sens que leur péché est aussi en nous, secrètement. L’une des leçons claires qui se dégag
4 1942, La Part du diable. Quatrième partie. Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
26 ci le secret de sa grande stratégie : produire le péché en série et rationaliser la chasse aux âmes. Il faut avouer que presq
27 à la fois autonome et responsable. Le mal ou le «  péché  » ne sont plus, à leur vue, que les effets d’un trouble temporaire ou
28 foie ? Nous sommes bien trop intéressés à nier le péché personnel pour que j’accorde à l’hypothèse matérialiste le droit de s
29 s. Il est vrai que tout le monde s’imagine que le péché par excellence réside dans la sexualité. L’illusion s’aperçoit d’une
30 Si la majorité des Occidentaux se figurent que le péché originel fut l’acte sexuel, dont la consommation de la pomme serait l
31 rait le symbole, c’est parce qu’ils assimilent le péché en général à la tentation par excellence, qui se trouve être à leurs
32 s yeux la sexualité. C’est une vue bien bornée du péché  ! Car même dans le cas où le fruit mangé par Ève signifierait ce que
33 inement l’une des formes les moins diaboliques du péché . Je n’en dirais pas autant de certaines amours pseudo-mystiques, nœud
5 1942, La Part du diable. Cinquième partie. Le Bleu du Ciel
34 isation consiste dans la diminution des traces du péché originel. De même, la vraie sanctification consiste dans l’augmentati
35 qui se fait dans le monde. Dans la Confession des Péchés de Théodore de Bèze, ces mots : « reconnaissant de plus en plus nos f
36 n’est pas dans la certitude illusoire d’être sans péché . Il nous est au contraire révélé par le Christ lorsqu’il accepte de m
37 t lorsqu’il accepte de mourir en assumant tout le péché du monde. Le monde est plein de démons, ils sévissent par millions,
38 i qui conçoit le pardon. Car le pardon connaît le péché aussi bien que le diable lui-même. Mais il connaît mieux le pécheur,