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risque. Nulle vérité n’est bonne à dire, dans ce
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que chaque vérité comporte une part d’accusation pour notre vie, et t
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ne sert à Rien. Et tout ce qui ne sert à rien, au
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spirituel, porte la marque diabolique. Mais il a conservé son « métie
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c’est trop affreux, vous me faites trop peur, je
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que je ne pourrai pas dormir ! — mais qui d’ailleurs adorent tromper
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haines qu’il excite. Et cela définit un génie, au
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démonique de ce terme. D’où lui vient le pouvoir surhumain qu’il déve
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sentiment de leur responsabilité morale, donc du
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de leur culpabilité. En les fondant dans une masse passionnée, il exa
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tout avoir du monde sauf son âme, qui en fait le
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et le prix. De même Hitler, battant la terre entière, ne jouira jamai
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t rien faire de plus. » Beaucoup ont découvert le
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de cette parole quand le Führer est entré dans Paris. Pour ma part, j
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j’écrivis ce jour-là une page qui trouve ici son
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de parabole. À cette heure où Paris exsangue voile sa face d’un nuag
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on le fait. C’est de vider tous les mots de leur
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, de les retourner et de les lire à rebours, selon la coutume des mess
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us avons éliminé de notre existence bourgeoise le
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du tragique, pour nous tourner exclusivement vers la recherche du con
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iale. Elle sera perdue si nous perdons d’abord le
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de la réalité morale. Et certaines simplifications le perdent à coup
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ien vrai : ils sont des hommes comme nous dans ce
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que leur péché est aussi en nous, secrètement. L’une des leçons clair
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s doute la créature la plus poétique du monde, au
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romantique de ce terme. Il est beau aux yeux des naïfs qui croient qu
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mpères. Ils observaient le Philanthrope, d’un œil
critique
. Un pauvre homme l’arrêta pour lui demander une cigarette, dans un an
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l. Réponse géniale si nous considérons les divers
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du nom d’auteur. L’Auteur de toutes choses est leur autorité. Il s’au
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bore, tant pis pour lui : la dédicace est le vrai
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de l’œuvre. Elle ravit au démon le bénéfice de ses conseils intéressé
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à votre choix. Vous êtes pris dans un mécanisme à
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unique, vous n’êtes qu’un corps abandonné aux lois de la gravitation,
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répulsion et cette attraction jouent dans le même
sens
. Elles poussent l’homme à rechercher les occasions d’être dépossédé d
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Certes, il n’y aurait pas de masses possibles, au
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précis de concentration d’hommes, sans la radio, les haut-parleurs, l
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s en dominer l’ensemble démesuré, ni formuler son
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dans un langage commun. Il me paraît que nous en sommes à peu près là
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en tout, nous avons perdu de vue la mesure et le
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des fins dernières de l’œuvre humaine. L’individu s’égare dans ces va
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peine à concevoir que le jugement moral garde un
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, et que la personne existe comme un tout, à la fois autonome et respo
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n monde. Car attaquer au plus intime de l’être le
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de l’alliance jurée, c’est faire le lit d’une éthique de barbares. Pr
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— a déprimé progressivement dans notre époque le
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et le respect de la tenue morale, du sacrifice au bien commun, des ve
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ées, vous dites : « J’ai changé, elle aussi. Quel
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aurait encore notre fidélité, quand elle s’oppose à la loi même de la
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même si le diable en propose quelques-uns — et le
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sacré du contrat, sous peine de déchaîner la tyrannie, bientôt sangla
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e, injustice, état de mensonge constant, perte du
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des devoirs immédiats, faiblesses exaltées mimant l’inspiration, — c’
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érence à toute autre passion, pour aveugler notre
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des valeurs. Le sexe n’est pas une honte, mais le diable y trouve l’o
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e principe et la fin de l’Ordre, la sommation, le
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final, sont dans la main de Dieu, qui est le Bien. Si au contraire, t
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ssant de plus en plus nos fautes » m’indiquent le
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du seul progrès humain non équivoque15. Le sommet de la sainteté n’es
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, nous a fait perdre, depuis quelques siècles, le
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cosmique, c’est-à-dire la conscience immédiate de nos liens avec l’en
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ent mélangés dans nos vies, nous a fait perdre le
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moral élémentaire, c’est-à-dire la conscience immédiate d’un absolu q
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, simple illusion d’une impatience oblitérant nos
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spirituels, mais qui ne peut empêcher l’Esprit d’agir plus qu’elle ne
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la liberté de ses semblables. Tout cela se tient.
Sens
du prochain, responsabilité, et liberté sont choses intimement liées
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un ordre, et de passer à l’offensive ? 48. Le
sens
des mots Mais l’offensive suppose un plan. Un plan commun, clairem
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e », « esprit », « démocratie » prennent tous les
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que l’on voudra — et l’on s’entretue pour ces mots. Il semble même qu
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t compliqué, et plus vous y réfléchissez, plus le
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du mot vous apparaît problématique. Pourtant vous exposerez vos vies,
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n. Mais ce serait mieux encore si le mot avait un
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que l’on pût déclarer sans hésiter. Si chacun de vous savait ce qu’il
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s mots ne peuvent être efficaces que s’ils ont un
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défini. Et ce qui définit le sens d’un mot, c’est sa correspondance i
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ue s’ils ont un sens défini. Et ce qui définit le
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d’un mot, c’est sa correspondance indiscutable à certaines choses, à
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rité communes, sont seules capables de définir le
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de ce qu’on appelle les mots courants. Mais toutes ces choses ont dis
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aires et nettes, et qu’en tordant et déprimant le
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des mots, il détruit la base même de nos fidélités. Il sait que parto
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vera mieux que les pires tyrannies d’ahurir notre
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moral… J’allais écrire que le seul remède serait de lui opposer la sé
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tradition et par les étymologies. Un ministère du
Sens
des mots, doté de pouvoirs discrétionnaires, voilà ce qu’il faut à la
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on spirituelle, et cela s’appelait droit de libre
critique
. Tout cela s’explique et des générations de romanciers nous ont montr
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ine, je ne rêve pas : je me prépare à marcher. Je
sens
que j’ai quitté déjà ce livre, et les quelques accords que je viens d
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. Daniel Defoe. 17. Je prends le mot prochain au
sens
que lui donne la parabole du bon Samaritain. — Qui est mon prochain ?